Aller au contenu

Classiques Garnier

Rousseau juge de Jean Jaques

150

Fig. 5 – Manuscrit « Condillac » – BnF, NAF 25700 (page de garde).

151

ROUSSEAU JUGE DE JEAN JAQUES.1

Barbarus hic ego sum, quia non intelligor illis.

Ovi. Trist2 1

Qui que vous soyez que le Ciel a fait larbitre de cet Ecrit, quelque usage que vous ayez résolu den faire, et quelque opinion que vous ayez de lAuteur, cet Auteur infortuné vous conjure par vos entrailles dhomme et par les angoisses quil a souffertes en lécrivant, de nen disposer quaprès lavoir lu tout entier. Songez que cette grace quimplore de vous un cœur brisé de douleur, est un devoir déquité que le Ciel vous impose3.

1 Rousseau juge de Jean Jaques est également le titre des manuscrits P. et G. Le sous-titre Dialogues napparaît que dans L. Dans lédition originale in 4o de Genève (Collection complète des œuvres de J.J. Rousseau, Citoyen de Geneve, t. XI, 1782), ce titre devient la seconde partie des Mémoires, ou Rousseau Juge de Jean-Jaques, en trois Dialogues. La formule sexplique par un souhait de faire patienter le public à légard de la seconde partie des Confessions qui ne sera publiée quen 1789.

2 Cette épigraphe est absente des manuscrits G. et P. Si elle figure néanmoins dans lédition de la Collection complète des œuvres de J.-J. Rousseau et de toutes celles qui la copient ou limitent ensuite jusquà celle des Œuvres complètes I en Pléiade (1959), cest que Moultou et DuPeyrou avaient tenu compte de lédition Boothby du premier dialogue (Londres, 1780) pour leur propre édition (ce qui ne signifie évidemment pas quils laient prise comme texte de base). La tradition éditoriale intitulant lœuvre : Rousseau juge de Jean-Ja[c]ques. Dialogues, a la même origine.

3 Même leçon dans L. Cet alinéa est cité par P. et G. dans l« Histoire du précédent écrit » (p. 527-258), avec cette variante : que vous demande un cœur brisé de douleur, est un devoir etc.