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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Ronald Dworkin, l’empire des valeurs
  • Pages : 277 à 280
  • Collection : PolitiqueS, n° 13
  • Thème CLIL : 3289 -- SCIENCES POLITIQUES -- Histoire des idées politiques -- Philosophie politique controverses contemporaines
  • EAN : 9782406068402
  • ISBN : 978-2-406-06840-2
  • ISSN : 2260-9903
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06840-2.p.0277
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 24/03/2017
  • Langue : Français
277

Résumés

Serge Champeau, « Légalité, valeur cardinale du libéralisme de Dworkin »

Larticle montre que la théorie de légalité de Dworkin nécessite pour être comprise que lon restitue préalablement son caractère philosophique. Elle possède ce caractère à un triple titre. En raison dabord du caractère global de son approche. En deuxième lieu, parce quelle met en œuvre une méthode spécifique, linterprétation. En troisième lieu, cette théorie est philosophique par la fin quelle sassigne : la justification de la communauté libérale.

Pascal Solignac, « Le libéralisme de Dworkin. Une question de réussite ou de perfection ? »

Larticle montre le lien fort entre unité des valeurs et responsabilité morale. Cette dernière constitue un élément fondamental de la conception dworkinienne de la vie réussie. Dès lors, le libéralisme de Dworkin acquiert une épaisseur telle quil nest pas excessif dévoquer une composante perfectionniste. Et, en effet, parler de vie réussie oriente la théorie dworkinienne vers un perfectionnisme fondé en nature humaine.

Jean-Cassien Billier, « Théorie du droit et théorie de la démocratie selon Dworkin »

Larticle rappelle quil est essentiel, pour Dworkin de renoncer à une définition critérielle de la démocratie, celle-ci étant un concept politique dont la signification est essentiellement contestée. Lauteur reproche à ce point de vue dêtre à la fois trop déterminé (il ne laisse pas suffisamment ouvertes les portes de linterprétation) et trop indéterminé (il repose totalement sur le concept dégalité qui, en tant que concept politique, est lui-même interprétatif).

278

Daniel Sabbagh, « Ronald Dworkin et la discrimination positive »

Après avoir montré linexistence dun droit que la discrimination positive viendrait enfreindre, larticle établit que cette inexistence ne suffit pas à justifier lavantage octroyé aux bénéficiaires des politiques de discrimination positive. Comment alors fonder celles-ci ? Il convient dévaluer la nature plus ou moins désirable de leurs effets sur la société américaine dans son ensemble. Leur évaluation dépendra donc de leur capacité à réaliser un objectif assimilable à un bien public.

Roberto Merrill, « Ronald Dworkin et la neutralité de lÉtat »

Larticle montre que Dworkin défend une conception de la neutralité compatible avec le perfectionnisme. Cette compatibilité nest évidemment envisageable que si lon établit la plausibilité dun perfectionnisme non coercitif (ou modéré). Léthique du défi que défend Dworkin, est, à nen pas douter, une conception du bien. Une telle théorie est-elle compatible avec lidéal de neutralité ?

Cécile Laborde, « Dworkin, la religion sans Dieu et la liberté religieuse »

Sur la question de la liberté religieuse, larticle considère lapproche dworkinienne dans le cadre plus général des théories égalitaristes de la liberté. Celles-ci reposent sur une analogie entre la liberté religieuse et les autres libertés des sociétés libérales et elles sont ancrées dans les valeurs dégalité et de non-discrimination. Bien quil ne conteste pas les positions libérales substantielles de Dworkin, larticle considère que ce dernier échoue à les fonder solidement.

Dimitrios Tsarapatsanis, « Avortement et euthanasie dans Lifes Dominion »

Larticle sintéresse à la problématique de lindépendance éthique. Néanmoins, avec lavortement et leuthanasie, il ne se limite pas à léthique individuelle, mais pose également la question de la justice politique. Cest donc également une interrogation sur la neutralité de lÉtat : dans quelles conditions, est-il permis dutiliser la contrainte ainsi que dautres moyens étatiques pour réguler juridiquement les comportements des individus relativement à lavortement et au suicide assisté ?

279

Julie Allard, « La structure indéterminée du droit »

Larticle montre que, pour Dworkin, le droit doit se donner le point de vue du juge lui-même, ce qui implique que seul un jugement interprétatif, intérieur au droit, puisse saisir sa validité. Cest la structure indéterminée du droit qui oblige à se référer à des principes, en réalité des valeurs morales, pour linterpréter. La meilleure décision, du point de vue de la cohérence du droit dans son ensemble, garantit au droit sa validité ultime.

Philippe Raynaud, « Les règles et les principes »

Larticle restitue la cohérence de la théorie dworkinienne et son adaptation au monde des démocraties contemporaines. Cette conceptualisation a lavantage de refléter fidèlement le point de vue du juge dont lautorité est mieux garantie sil sappuie sur des principes supérieurs aux règles juridiques. Larticle reste circonspect sur la portée de la critique dworkinienne du positivisme juridique.

Michel Troper, « Le positivisme et la science du droit »

Larticle définit le positivisme comme une tentative de construire une science du droit sur le modèle des sciences empiriques. Or ces dernières ne prescrivent pas et se limitent à décrire leur objet. Mais, bien entendu, cela ne remet pas en cause la légitimité de la morale à dire sil faut ou non obéir aux règles juridiques. Dès lors, la séparation implique que le droit ne peut pas être juridiquement obligatoire, aucune norme juridique nexiste pouvant fonder ce caractère obligatoire.

Julie Allard, « Dworkin est-il kantien ? »

Larticle évoque la « philosophie judiciaire » de Dworkin, cest-à-dire une philosophie de la mise en œuvre du droit par les juges. Il dégage lintérêt de rapprocher la philosophie judiciaire de Dworkin du concept kantien de jugement réfléchissant. La conceptualisation dworkinienne se construit à partir de linterprétation des cas difficiles, objet central de laffrontement entre Hart et lui, notamment à propos de lexistence dun pouvoir discrétionnaire du juge.

280

Jean-Marc Tétaz, « Vérité et interprétation »

Comment comprendre la tension entre les affirmations de Dworkin en faveur de lindépendance radicale de la vérité des valeurs et celles qui semblent plaider pour leur dépendance à légard des convictions des individus et des stratégies dargumentation par lesquelles elles sexpriment. En dautres termes, Dworkin adhère-t-il au réalisme épistémologique ou à lantiréalisme épistémologique ? Lauteur passe en revue les différentes variétés de réalisme et dantiréalisme.

Bernard Reber, « Dworkin est-il un réaliste moral et un adversaire sérieux du pluralisme moral ? »

Larticle situe Dworkin dans le camp du réalisme, même sil sagit dun réalisme localiste et minimaliste. Larticle propose une cartographie du paysage des positions en matière de philosophie morale. Il insiste sur le caractère lacunaire de lanalyse dworkinienne de la diversité des réalismes moraux et sur son ancrage profondément antinaturaliste. Il convient donc de se demander si Dworkin, qui revendique lindépendance de la sphère axiologique, ne serait pas fondamentalement dualiste.

Charles Larmore, « Les failles du holisme »

Larticle examine largumentation de Dworkin contre le réalisme et se demande comment nous pouvons rendre nos jugements moraux vrais ou faux. Savoir en quoi consiste la vérité de ces derniers est bien, contrairement à ce que pense Dworkin, une question méta-éthique. Dans la mesure où nous recherchons la vérité, il nest guère cohérent de nier que les opinions morales peuvent être expliquées causalement par leur vérité. Peut-on, en outre, garantir lobjectivité tout en rejetant les objets ?