Tableau chronologique de la vie et des écrits de Jean Galli de Bibiena
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Romans
- Pages : 95 à 100
- Collection : Bibliothèque du xviiie siècle, n° 25
- Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
- EAN : 9782812429897
- ISBN : 978-2-8124-2989-7
- ISSN : 2258-3556
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-2989-7.p.0095
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 05/08/2014
- Langue : Français
TABLEau CHRONOLOGIQUE DE LA VIE
ET DES ÉCRITS DE JEAN GALLI de BIBIENA
1709 |
15 juillet : Mariage de Francesco Galli Bibiena, premier intendant des bâtiments de S.M.I., et d’Anne Mitté, âgée de 16 ans, fille de Charles, garde des meubles et tapissier du duc Léopold de Lorraine. septembre-décembre : Francesco Galli Bibiena s’installe à Vienne. Il est premier architecte et scénographe de l’empereur Joseph Ier. |
1710 |
avril : Naissance de Giovanni Galli Bibiena. Il francisera son prénom en Jean. |
1711 |
17 avril : Joseph Ier meurt de la petite vérole. Son successeur, Charles VI, renvoie Francesco Galli Bibiena et donne au frère de ce dernier, Ferdinando, la charge de premier architecte. |
1713 ou 1714 |
Francesco Galli Bibiena rentre en Italie, à Bologne. |
1730 |
Jean Galli de Bibiena part de Bologne (d’après sa lettre à Beccari de 1739). Il s’installe probablement entre Lunéville et Nancy. Les lettres de Devaux à Madame de Graffigny le laissent supposer : en effet il lui écrit que, avant qu’elle parte de Lunéville pour Paris, en 1738, des amis communs appelaient Bibiena le « Généreux Borgne », à cause de ses troubles oculaires. Bibiena parle de ses problèmes de santé dans sa lettre au docteur Beccari du 15 mars 1736. L’appellatif serait issu du titre d’une pièce de Devaux. De plus, en 1745 Madame Bibiena dit à Madame de Graffigny que « des architectes [leur] ont rebâti une maison tombée à Nancy » (Lettre de Madame de Graffigny à Devaux, 7 novembre 1745). |
1735 |
Publication des trois premières parties du roman Mémoires et aventures de monsieur de ***, traduits de l’italien par lui-même, à Paris, chez Prault. |
1736 |
Publication de la quatrième partie du roman Mémoires et aventures de monsieur de ***, traduits de l’italien par lui-même, à Paris, chez Prault. |
1739 |
15 mars : Bibiena écrit de Nancy au docteur Beccari (voir annexes). 22 mai : Bibiena écrit à nouveau de Lyon au docteur Beccari (voir annexes). |
1741 |
Publication du roman Histoire des amours de Valérie et du noble vénitien Barbarigo, à Lausanne et Genève, chez Marc Michel Bousquet. Madame de Graffigny parle de la parution d’un nouveau roman de Bibiena dans une lettre à Devaux datée 18 novembre 1740. 10 janvier : Devaux écrit à Madame de Graffigny. « J’ai lu le premier tome du Barbarigo. Je vous dirais ce que j’en pense si je n’avais peur de vous ennuyer, ou de choquer vos sentiments ». Dans une lettre du jour suivant, il laisse entendre son appréciation pour ce roman et il met en doute que son auteur soit Bibiena. 31 janvier : Madame de Graffigny écrit à Devaux ; elle lui dit qu’elle a lu Barbarigo et qu’elle s’est moquée de son correspondant, qui avait trouvé bon ce roman. 3 mai : d’après le Journal inédit de Nicolas Durival (B.M. de Nancy, MS 1310.863), une lettre de cachet prévoit de faire renfermer à Maréville (banlieue de Nancy – actuellement une partie de la commune de Laxou), « Galli de Bibiena, Italien, auteur de Romans, accusé d’avoir fait l’histoire des amours du Prince Charles et de Mlle. » Il est mis en liberté, selon la même source, le 6 juin. |
1745 |
5 novembre : Madame Bibiena rencontre Madame de Graffigny afind’obtenir une aide pour parvenir à la publication d’un manuscrit de son mari, vraisemblablement Le Petit Toutou. Bibiena et sa femme sont désormais installés à Paris. |
1746 |
janvier-mars : Publication du roman Le Petit Toutou, à Amsterdam. 19 mars : Madame de Graffigny reçoit de Madame Bibiena le dernier roman de son mari ; Graffigny écrit à Devaux que le livre « est si gros » qu’elle le lui enverra par le biais d’un domestique. 25 mars : Madame de Bibiena apporte un exemplaire du Petit Toutou à Madame de Pompadour (Lettre de Madame de Graffigny à Devaux du 25 mars). |
2 avril : Bibiena rencontre Madame de Graffigny. Elle écrit à Devaux : « Je l’ai trouvé tout spirituel. Il a commencé à me lire un conte qu’il va faire imprimer [La Poupée] que je trouve très bien écrit. Il entend ce que c’est que style. Je l’ai repris, il a corrigé, sentant le défaut. En un mot, je ne reconnais pas cet ancien Bibiane [nom dont Madame de Graffigny appelle Bibiena]. Il me semble qu’il a fait beaucoup de progrès. Il avoue que son dernier roman [Le Petit Toutou] n’est pas bon – il en connaît les défauts – qu’il ne l’a donné que par besoin. Voilà ce que j’en vois jusqu’ici » (Lettre de Madame de Graffigny à Devaux du 4 avril) 4 avril : Bibiena termine sa lecture de La Poupée à Madame de Graffigny. « Il m’a lu ensuite cet ouvrage qu’il m’avait commencé, et son style se soutient toujours en beaucoup mieux : de l’imagination, mais point assez élevée. Je crois cependant qu’il deviendra quelque chose » (Lettre de Madame de Graffigny à Devaux du 4 avril). 15 mai : Bibiena écrit à Madame de Graffigny. « J’ai fini l’aventure de la patte [Le Petit Toutou], et j’en suis à La Poupée, qui grandit. En travaillant j’ai imaginé de nouvelles choses, et vous y verrez entre autres un discours neuf et singulier » (Papiers Duroselle1). 16 mai : Bibiena lit le roman qu’il est en train d’écrire, La Poupée, à Madame de Graffigny. Elle commente ainsi : « Effectivement, ce qu’il a fait depuis mes avis est incomparable avec le reste. Il y a une jouissance digne de Crébillon ; cependant, le tout ne sera encore qu’un mauvais livre. Il n’est pas encore fini » (Madame de Graffigny à Devaux, lettre du 18 septembre). 17 mai : Bibiena écrit à Madame de Graffigny à propos de ses progrès. « Ma plume coule si rapidement, ma Poupée croît si vite que cela tient du prodige » (Papiers Duroselle2). 23 mai : Bibiena écrit à nouveau à Madame de Graffigny. « Ma Poupée n’est encore qu’à l’âge de seize ans ; il y a cependant près de quatre cahiers de [ce] nouvel ouvrage. Il m’est venu de nouvelles idées qui rendront la fin intéressante. En cas, Madame, que vous voulussiez demain entre trois et quatre entendre la |
la lecture des quatre cahiers, vous sentez, Madame, combien je serais charmé d’avoir cet honneur. […] Que vos sentiments sont nobles, que vos pensées sont justes ! Que la tournure est délicate ! Que l’expression est bien ménagée ! Quand même on n’aurait jamais eu le bonheur de vous voir, pourrait-on s’empêcher de vous rendre un hommage où le cœur ne fût intéressé ! » (Papiers Duroselle1). septembre : Jean Bibiena prend congé de Madame de Graffigny en lui avouant qu’il a une « nouvelle passion, […] L’objet est beau, jeune, spirituel » (Madame de Graffigny à Devaux, lettre du 16 septembre). |
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1747 |
mars : Publication du roman La Poupée, à La Haye, chez Pierre Paupie. 8 mars : Bibiena offre un exemplaire de La Poupée à Madame de Graffigny. Il l’accompagne d’une lettre : « Madame, Enfin voici La Poupée, que j’ai l’honneur de vous présenter. C’est lundi dernier [6 mars 1747] qu’on en a donné le premier exemplaire à Madame la Marquise de Pompadour ; je voulais avoir le bonheur de vous en faire hommage le même jour ; mais mon libraire n’a voulu m’en donner qu’aujourd’hui » (Papiers Duroselle2). |
1748 |
Publication du roman La Force de l’exemple, à La Haye, chez Pierre Paupie. Raynal commente La Force de l’exemple dans ses Nouvelles littéraires : « Le sujet en est simple […]. Le style de cet ouvrage manque également de naïveté, d’élégance et de correction. Les mœurs en sont bonnes, les caractères soutenus, mais sans dignité […] ». Il cite toutefois un épisode qui ne fait pas partie de ce roman, mais de Le Petit Toutou. |
1749 |
Publication du roman Le Petit Toutou sous le titre Le Barbet Mignon, ou le Chien Turc, à Francfort, chez Daniel Chrétien Hechtel. L’auteur est indiqué comme M. de Mugetto. |
1750 |
Publication du roman Le Triomphe du sentiment, à La Haye, chez Pierre Paupie. Raynal écrit à propos de ce roman : « M. de Bibiena, italien naturalisé en France et connu par plusieurs mauvais romans, vient d’en donner un dont l’idée m’a paru agréable : il est |
intitulé Le Triomphe du sentiment. L’auteur suppose une femme coquette qui aime l’éclat et qui a du tempérament, une petite-maîtresse enfin. Une des fantaisies de cette femme est de voir un homme à sentiment, espèce rare et ridicule dans le siècle où nous sommes. Après bien des recherches, l’amant de cette belle vient à bout de déterrer cette espèce de monstre, il est présenté et parvient à changer le cœur et l’esprit de cette femme. Il la rend raisonnable et tendre. C’est dommage que cette idée, qui est neuve et assez belle, ait été mise en œuvre par un homme qui ne sait pas écrire, et qui n’a pas assez d’esprit pour sentir qu’il dégradait trop son héroïne en la réduisant à accepter de l’argent de ses amants. » Publication du roman La Force de l’exemple dans la Bibliothèque choisie et amusante, t. VI, à Amsterdam. |
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1751 |
Joseph d’Hémery, inspecteur de la Librairie, rédige une fiche sur Bibiena, « un protégé de Madame de Pompadour », qui « demeure ordinairement à Versailles et à Paris rue de la Comédie française chez un perruquier au premier ». Il dit lui trouver « une physionomie affreuse et les yeux de même. » |
1761 |
Publication du roman Histoire des amours de Valérie et du noble vénitien Barbarigo dans le Supplément à la Bibliothèque de campagne, t. I, Genève. Ce volume est ailleurs indiqué comme le t. 18 (et non pas le 19, comme le voudrait Quérard) de la Bibliothèque de campagne. |
1762 |
23 juin : Première représentation de La Nouvelle Italie, comédie héroï-comique italienne et française, en trois actes en prose, mêlée d’ariettes et de spectacle, au Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, Rue Mauconseil. 25 septembre : Fréron, dans la lettre II publiée dans L’année littéraire, VI, commente ainsi La Nouvelle Italie : « Il y a du talent, de l’esprit, de l’invention même dans La Nouvelle Italie. Mais je pense que M. de Bibiéna n’a pas su tirer de son projet tout le parti dont il était susceptible. […] À l’égard du style, l’italien est bien supérieur au français, qui cependant ne manque pas d’élégance. », et il conclut : « Je conseillerais à M. de Bibiéna, qui a des talents, de les consacrer à un autre genre plus analogue à notre théâtre. Il mérite d’être encouragé, et sa pièce a été vue du public avec plaisir. » |
1763 |
25 octobre : Arrêt du Châtelet qui condamne Jean Galli de Bibiena à mort avec l’accusation de viol sur une fillette de trois ans, Anne-Marguerite Roberdeau, fille de ses propriétaires. La peine prévoit, après un public repentir, « en demand[ant] pardon à Dieu, au Roi et à [la] justice », qu’il soit « conduit en la place de Grève où il sera pendu et étranglé. » (Archives nationales de France Y10251). Il s’enfuit pour échapper à la mort. |
1779 ? |
Les nouvelles sur le sort de l’écrivain sont incertaines et contradictoires. Certains le voudraient en Hollande, certains en Italie, d’autres présument qu’il serait mort à Paris. L’année supposée de sa mort serait 1779 : en 1785 le marquis d’Argenson écrit que Bibiena est « mort il y a peu d’années. » |