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Classiques Garnier

Répertoire critique des personnes

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Répertoire critique
des personnes1

Abhedananda, Swami (Kaliprasad Chandra, 1866-1939) – Disciple direct de Ramakrishna. Il rencontre Ramakrishna en 1884 alors quil commence ses études à luniversité de Calcutta et fait partie du groupe soudé de moines qui veillent sur le maître pendant sa dernière maladie. Entre 1896 et 1923, il enseigne le vedānta à létranger, à Londres dabord puis aux États-Unis. Il est lauteur de nombreux ouvrages. En 1923, il quitte la communauté monastique de Belur et fonde le Ramakrishna Vedanta Math.

Aghore Nath, Sadhu (Aghore Nath Gupta, 1841-1881) – Missionnaire du Brāhmo Samāj. Né dans une famille de bhadralok (de caste vaidya), tôt orphelin et sans ressources, il entre au Brāhmo Samāj sous linfluence de Vijay Krishna Goswami, puis, grâce à la protection de Debendranath Tagore et de Keshab Chandra Sen, il se spécialise dans létude du bouddhisme (Kopf 1979, p. 237-238).

Akhandananda, Swami (Gangadhar Ghatak/Gandopadhyay, 1864-1937) – Disciple direct de Ramakrishna. Né dans une famille aisée de Calcutta, il devient moine en 1890 et sengage dans le service social. En 1934, il succède à Shivananda à la tête de la Ramakrishna Math et Mission. Fin 1936, il invite Rolland à participer au Parlement des Religions qui doit se tenir à Calcutta mais celui-ci ne peut sy rendre.

Akshay (1849-1870) – Fils de Ramkumar, le frère aîné de Ramakrishna.

Alain (Emile-Auguste Chartier, dit Alain, 1868-1951) –Professeur de philosophie au lycée puis en classe préparatoire, auteur des « Propos », chroniques abordant des sujets très variés. Militant pacifique convaincu, il participe néanmoins à la Première Guerre mondiale par devoir citoyen, expérience qui lui inspirera le pamphlet « Mars ou la guerre jugée » (1921). Lecteur enthousiaste de Mahatma Gandhi, il témoigne cependant des réserves que lui inspire la non-violence dans un article des « Libres Propos » en 1924.Sa correspondance avec Rolland a été publiée par Albin Michel en 1969 sous le titre Salut et fraternité : Alain et Romain Rolland. (Voir bibliographie et introduction du vol. I).

Ali, Shaukat (1873-1938) et Ali, Mohammed (1878-1931) –Ces deux

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frères sont les leaders du mouvement musulman du Califat. Mohammed Ali est lun des fondateurs de la All-India Muslim League (la Ligue musulmane) en 1906 et il préside le Congrès National Indien en 1923. Le titre honorifique « Maulana » (Maulānā « notre maître »), placé devant leur nom, est utilisé en Inde et en Asie centrale pour désigner des leaders musulmans respectés, diplômés dinstitutions religieuses. Rolland met en lumière leur amitié avec Gandhi, et le travail de celui-ci pour rapprocher populations hindoue et musulmane dans une cause commune.

Andrews, Charles Freer (1871-1940) – Prêtre anglican dorigine écossaise, connu pour sa dénonciation du système colonial britannique et ses vues sociales réformistes. Il rencontre Gandhi en Afrique du Sud en 1913 et devient un de ses plus fidèles collaborateurs. Il est aussi très proche de Rabindranath Tagore. Rolland entretient une correspondance avec lui.

Arnold, Edwin (1832-1904) –Poète et journaliste anglais. Il travaille pendant sept ans en tant que principal du Government Sanskrit College de Pune et œuvre à faire découvrir à un public anglophone lhistoire et la philosophie indiennes. Son œuvre phare, The Light of Asia (1879), est un poème épique sur la vie et lenseignement du Bouddha, qui a contribué à populariser le bouddhisme en Occident. Les textes de ou traduits par Edwin Arnold jouent un rôle important dans la découverte par Gandhi, en Angleterre, des textes fondamentaux des spiritualités indiennes. Gandhi raconte dans son autobiographie avoir lu pour la première fois, à sa grande honte, la Bhagavad-Gītā en Angleterre, à linstigation de deux frères théosophes, dans la traduction dEdwin Arnold, qui est à ses yeux la meilleure traduction en anglais. Il écrit aussi avoir lu The light of Asia dArnold avec un très grand intérêt.

Ashokananda, Swami (Yogeshchandra Dutta, 1893-1969) – Entré dans la Ramakrishna Mission en 1921 et dans les ordres en 1923, il est de 1926 à 1930 le dynamique et brillant rédacteur en chef de Prabuddha Bharata, la revue mensuelle de la Ramakrishna Mission, puis passe les quarante dernières années de sa vie en Californie, où il fonde plusieurs centres et compose de nombreux ouvrages en anglais sur le vedānta. Il est le principal informateur de Rolland au sein de la Ramakrishna Mission, mais nhésite pas à critiquer son interprétation (voir lintroduction de lEssai).

Aurangzeb (Abu Muzaffar Muhiuddin Muhammad Aurangzeb Âlamgir, connu sous le nom dAurangzeb ou sous le nom dÂlamgir Ier, 1618-1707). Fils de Shah Jahan et dernier grand empereur moghol, il a fait de lInde la plus puissante économie du monde, mais également laissé le souvenir dun monarque religieusement intolérant et cruel, ayant emprisonné son père et tué ses frères pour sassurer du pouvoir absolu.

Aurobindo (Aurobindo Ghose, 1872-1950) – Révolutionnaire, philosophe et maître spirituel (voir Heehs 2008). Originaire du Bengale, éduqué en Grande-Bretagne depuis sa petite enfance, Aurobindo rentre en Inde à lâge de 21 ans, se marie (1901), apprend le bengali, lit les grands 839textes de lhindouisme et, rapidement, sengage dans le mouvement de libération nationale. Après la partition du Bengale (1905), il devient lun des leaders de la branche extrémiste du Congrès National Indien qui réclame lindépendance. Arrêté, puis libéré faute de preuves, il se réfugie (sans son épouse) sur le territoire français de Pondichéry, au sud-est de lInde, se retirant de toute activité politique et sabsorbant dans des pratiques spirituelles. En 1914, il est rejoint par lhomme politique français Paul Richard (1889-1950) et son épouse Mirra (née Alfassa, 1878-1973), tous deux adeptes du spiritisme. Entre 1914 et 1921, Aurobindo publie en série dans la revue mensuelle Arya, fondée avec Paul Richard, The Divine Life and The Synthesis of Yoga qui respectivement présentent la théorie et la méthode du « yoga intégral ». Rolland lit et cite les cinq premiers numéros de la revue Arya (dans leur version française), parus entre août 1914 et décembre 1914, et les deux volumes des Essais sur la Gîta (en anglais, 1921-1928). À partir de 1926, Aurobindo présente Mirra Alfassa (Paul Richard reste en France où la guerre lavait obligé à rentrer) comme « la Mère », terme inséparable de la représentation hindoue de lénergie féminine (śakti), et lui confie lorganisation du Sri Aurobindo Ashram, linstitution à laquelle se rattachent désormais ses disciples. Dans les années suivantes, quoique sétant mis en retrait, il entretient une dense correspondance et compose aussi sa grande œuvre poétique, Savitri. Si à sa mort en 1950, Aurobindo est extrêmement bien connu, dans les années 1920-1930, en revanche, bien peu nombreux sont les Occidentaux que sa pensée intéresse. Rolland est alors de ceux-là. Sa fascination pour le personnage transparaît dans son Journal : il ne manque pas une occasion de questionner ses hôtes indiens à son sujet. Il tient Aurobindo pour le « plus grand penseur de lInde daujourdhui » (VR, p. 751). Mais dans les années qui suivent la publication de la Vie de Vivekananda, il se montre plus réservé, notant en 1937 que sil continue de ladmirer il « peine à lui pardonner son aristocracisme » (JI, p. 494).

Babu, Mathur – Voir Mathur Babu

Banker, Shankarlal (1889-1985) –Activiste, il lutte aux côtés de Gandhi pour lindépendance de lInde. Indulal Yagnik et Shankarlal Banker sont les éditeurs des journaux de Gandhi Young India et Navjivan. À ce titre, Banker est arrêté le 10 mars 1922 avec Gandhi.

Barbusse, Henri (1873-1935) –Écrivain français, prix Goncourt 1916 pour Le Feu, représentation réaliste de la guerre à travers le regard de simples soldats. Son idéal révolutionnaire le pousse à adhérer au Parti communiste français et ses romans Clartés (1919) et La Lueur de laube (1921) portent la trace de ces convictions. Il fonde la revue pacifiste Clarté en 1919 et travaille comme directeur littéraire du journal LHumanité à partir de 1926. Rolland et Barbusse signent ensemble en mai 1919 un appel pour une union internationale des intellectuels, mais sont en désaccord sur plusieurs points, notamment sur lusage de la violence. Barbusse publie dans Clarté des articles auxquels répond 840Rolland dans LArt libre de Bruxelles, entre décembre 1921 et avril 1922. En 1933, les deux hommes se retrouvent autour de la création du Mouvement Amsterdam Pleyel, mouvement pacifiste qui soppose à la guerre et au fascisme et réunit de nombreux intellectuels de gauche (voir lintroduction de Mahatma Gandhi).

Barth, Auguste (1834-1916) – Indianiste français, spécialiste des religions de lInde et des inscriptions sanskrites du Cambodge. Il est lun des fondateurs de lÉcole française dExtrême-Orient (1898). Rolland se souvient lavoir croisé plusieurs fois chez le père de son épouse Clotilde, le linguiste Michel Bréal (lettre à Christian Sénéchal, cité par Roudil 2016, p. 7). Il se réfère à son Les religions de lInde, 1879.

Baudoin, Charles (1893-1963) – Écrivain psychanalyste franco-suisse, pacifiste et ami de Rolland, fondateur de l« Institut International de psychagogie et de psychothérapie ». Sa correspondance avec Rolland a été publié en 2000 (Voir Bibliographie).

Bazalgette, Léon (1873-1928) – Écrivain, critique littéraire et traducteur français, ami de Romain Rolland et de Stefan Zweig. Engagé en faveur de la Révolution Russe, il écrit pour la revue communiste Clarté. Aux côtés de Rolland dans la polémique qui loppose au fondateur de la revue, Henri Barbusse, Léon Bazalgette démissionne du comité directeur de Clarté le 18 juin 1919. Il fait partie des membres fondateurs de la revue Europe en 1923 et rédige dans cette revue des notes de lecture douvrages de Georges Duhamel, André Chamson, Romain Rolland, etc. Rolland cite assez longuement dans VV sa biographie de Walt Whitman (1908), laquelle a contribué à faire connaître lauteur américain en France.

Beethoven, Luwig van (1770-1827) Musicien allemand. Rolland, qui le découvre très jeune et puise dans son œuvre un grand réconfort à toutes les périodes de sa vie, lui consacre de magistrales études (Vie de Beethoven, 1903 ; Beethoven. Les Grandes Époques créatrices, 1928).

Bentinck, Lord William (William Henry Cavendish-Bentinck, 1774-1839) Premier Gouverneur général de lInde (1828-1835), ilentreprend dimportantes réformes sociales au cours de son mandat, notamment en rendant illégaux linfanticide des filles et limmolation des veuves sur le bûcher funéraire de leur époux, ce pourquoi il reçoit lentier soutien de Ram Mohan Roy. Il fait aussi adopter langlais à la place du persan comme langue de la justice et de lenseignement supérieur.

Besant, Annie (1847-1933) Féministe et libre-penseuse britannique.Elle a déjà une longue carrière de socialiste en Grande-Bretagne en 1880 lorsquelle rencontre Helena Blavatsky, devient membre de la Société théosophique et part sinstaller en Inde (1895). Elle simplique dans la réforme du système éducatif (en 1902, elle crée à Bénarès le Central Hindu College, lycée de garçons) puis dans la vie politique à partir de la partition du Bengale (1905). Elle adhère au Congrès National Indien (1913) et réclame le droit de lInde à lautodétermination (Home Rule). Après la guerre, quoiquelle sefface peu à peu devant Gandhi et une nouvelle génération 841de leaders, elle continue à faire campagne pour lindépendance de lInde. Elle dira avoir été impressionnée par sa rencontre de Vivekananda au Parlement des religions de Chicago (1893), où elle représentait le mouvement théosophique, mais quoiquelle lait revu en 1898 à Almora chez G. N. Chakravarty, elle ne simpliqua pas dans son mouvement.

Bhaïravi Brahmani On ne sait pas grand-chose de cette nonne tantrique itinérante qui joue un rôle déterminant dans la formation religieuse de Ramakrishna. Elle se présente comme une brahmane du district de Jessore (aujourdhui au Bangladesh) lorsquelle apparaît à Dakshineswar en 1861. Pendant cinq ans, elle instruit Ramakrishna dans des techniques spirituelles tantriques. Leurs rapports restent mystérieux. Rolland reproduit fidèlement le portrait édulcoré quen dresse la Ramakrishna Mission.

Blavatsky, Helena (1831-1891) – Essayiste et spiritualiste russe. Née dans une famille aristocratique de lempire russe, elle voyage en Europe et fraie avec les milieux occultistes. Elle se rend aux États-Unis, rencontre Henry Steel Olcott et fonde avec lui la Société théosophique (1878), bientôt relocalisée en Inde (1882) où elle exerce une influence majeure sur le réformisme hindou. Auteur prolifique, Madame Blavatsky est la principale théoricienne du mouvement théosophiste dont les doctrines sont inspirées des sagesses orientales – elle affirme les tenir dune fraternité dadeptes spirituels cachés, les « Maîtres » ou « Mahatmas ». Aux universitaires qui laccusent de déformer lhindouisme et le bouddhisme, elle rétorque quils ignorent leur nature ésotérique pour sen tenir à leurs seuls traits extérieurs.

Bois, Jules (1868-1943) – Romancier et journaliste français, très intéressé par lésotérisme et le spiritualisme. Il fait la connaissance de Vivekananda en 1900 à Paris chez Francis et Elisabeth McLeod Leggett et lhéberge un temps chez lui, 39 rue Gazan. La même année, il accompagne le swami au Moyen-Orient avec son amie de cœur la cantatrice Emma Calvé et Hyacinthe Loyson et son épouse. Puis Jules Bois suit Vivekananda en Inde. Mais ce voyage le détourne de lhindouisme, le conforte dans sa conviction de la supériorité du christianisme et le conduit à se convertir au catholicisme (Introvigne 2016).

Bose (Basu), Balaram (1842-1890) – Disciple marié de Ramakrishna. Ce dernier se rend souvent dans sa maison de Calcutta où sont organisées des séances de chants et de prières. Cest chez Balaram Bose que Vivekananda fonde la Ramakrishna Mission (mai 1897). Comme plusieurs autres disciples de Ramakrishna, il appartient à la caste kāyastha.

Bose, Sir Jagdis Chandra (novembre 1858-octobre 1937) – Né dans une famille kāyastha, formé au collège jésuite de Calcutta, puis à Cambridge, il professe la physique au Presidency College de luniversité de Calcutta. Physicien et botaniste, Bose jette les bases de la science expérimentale dans le sous-continent indien. Il est connu pour ses travaux sur les plantes et ses recherches sur les micro-ondes. À laide des instruments pour mesurer le mouvement et la croissance de la 842vie végétale quil invente, il démontre les similitudes entre les animaux et les plantes, en particulier en ce qui concerne les réactions à différentes influences électriques et chimiques, anticipant ainsi le parallélisme entre les tissus animaux et végétaux observé par la suite par les biophysiciens (voir ses Response in the Living and Non-Living, 1902 – ouvrage que Rolland conserve dans sa chambre (Notice BNF) – et The Nervous Mechanism of Plants, 1926). Rolland reçoit une lettre pleine dadmiration de lui en mars 1924 et le rencontre pour la première fois à Villeneuve en juillet 1927, alors que Bose participe aux réunions du Comité international de Coopération intellectuelle à Genève. À cette date, il a lu avec laide de sa sœur la biographie que lui a consacrée P. Geddes. Il est conquis par « ce petit homme aux yeux brûlants desprit, aux noirs sourcils, aux cheveux dargent, qui a le teint bronzé dun Méditerranéen un peu sémitisé, de petites mains sèches (ces mains de génie) aux ongles coupés courts, une incroyable jeunesse pour son âge (égal ou supérieur au mien) et une joie à parler, à penser, à exister, qui me rappelle Einstein, à sa première visite (1915), au lendemain de sa glorieuse découverte. » (JI, p. 214-215). Rolland revoit Bose en septembre 1928 puis en septembre 1930. Les recherches du savant indien sur la sensibilité des plantes le fascinent. Il se sent en affinité avec ce scientifique « profondément religieux », pour qui « lunité de lhumanité » est une évidence. Lintéressent aussi les impressions de Bose sur Vivekananda, quil a bien connu – « cette personnalité débordante de vie et dintelligence », mais « trop tôt fauchée, avant dêtre complètement formée. » (JI, p. 217). Il a avec lui de longues conversations qui léclairent sur létat desprit des Indiens éduqués, notamment des Bengalis, alors que la lutte de libération nationale prend de lampleur. Rolland ne mentionne pas que J. C. Bose est un proche de Sister Nivedita, laquelle a beaucoup veillé à ce quil puisse poursuivre son travail à un moment où il faisait lobjet de graves discriminations de la part des scientifiques britanniques, non seulement en organisant son soutien financier, mais aussi en révisant langlais de plusieurs de ses ouvrages.

Bouddha (ve siècle avant J.-C.) – Siddhartha Gautama, dit le Bouddha (« lÉveillé »), fondateur du bouddhisme. Rolland mentionne à plusieurs reprises le Bouddha dans ses biographies de Gandhi, Ramakrishna et surtout Vivekananda, ce dernier en parlant lui-même régulièrement. Sil voit dans le Bouddha une grande figure spirituelle et morale, il ne sintéresse toutefois guère à sa personne historique. Le plus souvent, il lassocie au Christ. Gandhi lui évoque les deux à la fois (JI, 402-403, 409). Mais Rolland omet de signaler que le Bouddha tient la place supérieure dans le panthéon personnel de Vivekananda : il est « le plus haut idéal du Karma-yoga », écrit ce dernier dans Karmayoga (CW vol. II). Cependant Vivekananda glorifie surtout le Bouddha et sa religion universelle devant des auditoires occidentaux pour contrebalancer les prétentions du christianisme. Car à lépoque, le Bouddha nenflamme guère les esprits de ses coreligionnaires. Il en 843va autrement pour la génération de Kalidas Nag et de Jagdish Chandra Bose. Ces deux Indiens avec lesquels Rolland a le plus daffinités, sont enthousiasmés par le Bouddha et son enseignement. Kalidas Nag conseille dailleurs à Rolland de consulter les travaux dÉmile Senart et de Sylvain Lévi à leur sujet (JI, p. 73, 220).

Brahmananda, Swami (Rakhal Chandra Ghosh, 1863-1922) – Proche de Vivekananda depuis son adolescence, il entre en contact avec Ramakrishna et devient lun de ses principaux disciples. Premier supérieur (1899-1922) du monastère de Belur fondé par Vivekananda, il donne à la Ramakrishna Mission une grande expansion en ouvrant plusieurs branches en Inde et à létranger. Rolland raconte à son sujet deux anecdotes qui lui évoquent les Fioretti de François dAssise (JI, p. 272-275).

Bremond, Henri (1865-1933) – Prêtre catholique français, historien du christianisme. Rolland le considère comme le plus grand historien du mysticisme français (JI, p. 281). Dans la Vie de Ramakrishna, il se réfère fréquemment à sa monumentale Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis les guerres de religion jusquà nos jours (1916-1933), non encore achevée en 1929. Ce texte est également mentionné dans la préface à lautobiographie de Gandhi.

Bucke Richard Maurice (1837-1902) – Psychiatre canadien. Dans son ouvrage Cosmic Consciousness : A Study in the Evolution of the Human Mind (1901), il définit la conscience cosmique comme la forme la plus élevée de conscience que possède lhomme ordinaire.

Bull, Sara Chapman (1850-1911) – Philanthrope américaine, épouse du violoniste norvégien Ole Bull. Elle rencontre Vivekananda en 1894, devient sa disciple, se rend plusieurs fois en Inde pour laider dans son œuvre sociale et finance généreusement la Ramakrishna Mission. Cest alors quil séjourne chez elle à Cambridge (Massachusetts) en 1895 que Vivekananda rencontre le psychologue et professeur à Harvard William James.

Burke, Edmund (1729-1797) –Philosophe et homme politique irlandais appartenant au parti whig, penseur du conservatisme moderne. Il soutient la lutte pour lindépendance des colonies dAmérique du Nord et critique la corruption et les abus de la Compagnie des Indes orientales.

Calvé, Emma (Rose-Emma Calvet, 1858-1942) Actrice et cantatrice française célèbre dans le monde entier. Très intéressée par lhindouisme et lésotérisme, elle rencontre Vivekananda en Amérique, puis à Paris (1900) et voyage avec lui, Jules Bois et dautres en Turquie, Égypte et Grèce.

Carey, William (1761-1834) Premier missionnaire baptiste. Arrivé en Inde en 1793 et passionné par létude des langues, il traduit la Bible en une dizaine de langues indiennes, dont le bengali et le sanskrit, et accomplit des travaux majeurs en grammaire et philologie. Il enseigne le bengali et le sanskrit au personnel de la East India Company à Fort William College.

Carlyle, Thomas (1795-1881) – Écrivain et historien britannique, auteur en 1835 dune Histoire de la Révolution 844française, il est notamment connu pour sa théorie de limportance du « grand homme » dans lhistoire. Carlyle fait partie, au même titre que Ruskin ou Tolstoï, des penseurs de lEurope moderne qui ont « pétri » la pensée de Gandhi lors de son séjour à Londres (« Préface à lautobiographie de Gandhi », Vie de Gandhi, écrite par lui-même).

Carmichael, Lord (Thomas Gibson-Carmichael, 1859-1926) –Homme politique écossais, administrateur colonial. Il fut gouverneur de Madras (1911-1912) puis du Bengale (1912-1917).

Chaitanya (1486-1534) – Le plus grand mystique krishnaïte du Bengale. Extatique, embrasé damour pour Kṛṣṇa, quil manifeste en chantant le nom divin et en dansant, il est considéré de son vivant comme un avātara. Ses intenses expériences spirituelles ont été longuement décrites par ses premiers biographes-hagiographes. Il existe de nombreuses similitudes entre Ramakrishna et lui.

Chakravarti, Gyanendra Nath (?-1936) – Théosophe indien. Annie Besant, tombée sous son influence, laccompagne à Chicago en 1893 pour représenter avec lui la théosophie au Parlement des religions, auquel prend également part Vivekananda.

Chakravarti, Saratchandra (1868-1944) – Disciple laïc direct de Vivekananda. Son Diary of a Disciple (traduit du bengali), qui enregistre les conversations pleines de franchise quil eues avec Vivekananda entre 1897 et 1902, est une source majeure dinformations.

Chandidas (xve siècle) – Poète bengali. Son identité est mal établie mais les nombreux poèmes sur les amours de Rādhā et Kṛṣṇa qui lui sont attribués exercent une influence immense sur les littérature et culture bengalies.

Chandra, Kaliprasad – Voir Abhedananda.

Chatterjee, Bankim Chandra (1838-1894) – Homme de lettres et journaliste bengali. Auteur de plusieurs romans, il est lune des figures majeures de la scène intellectuelle du Bengale. Vande Mātaram (« je te salue ô Mère »), chant patriotique intégré à son roman politique Ānandamaha (« le monastère de la félicité »), accompagne le mouvement de libération national puis, après lindépendance, est choisi comme « chant national » (à ne pas confondre avec lhymne national, lequel est dû à Rabindranath Tagore).

Chatterjee, Hariprasanna – Voir Vijnanananda.

Chatterjee, Ramananda (1865-1943) – Éditeur bengali, membre du Brāhmo Samāj (de la branche Sādharaa). Il est le fondateur du très influent mensuel de Calcutta Modern Review (1907). Rolland, qui est très lié à son gendre Kalidas Nag, le reçoit à Villeneuve en septembre 1926.

Chatterji, Ramlal – Neveu de Ramakrishna.

Chattopadhyaya, Harinath – Voir Turiyananda.

Chattopadhyaya, Ramkumar (1805-1856) – Frère aîné de Ramakrishna. Maître dans une école de sanskrit et officiant, il est recruté en 1855 par Mathur Babu comme prêtre principal du temple de Kālī à Dakshineshvar. À sa mort, Ramakrishna, son frère cadet et son assistant, prend sa place.

Chattopadhyaya, Virendranath (1880-1937) –Révolutionnaire indien, frère de Sarojini Naidu. À 845partir des années 1920, il œuvre à faire connaitre le mouvement dindépendance indien en URSS, puis il rejoint le Parti Communiste allemand (KPD). Sur la demande de la Ligue contre limpérialisme, signée par Virendranath Chattopadhyaya et Willi Münzenberg, Rolland adresse en novembre 1928 un message de soutien au Congrès National Indien. Chattopadhyaya est arrêté et exécuté en 1937 dans le cadre des purges staliniennes.

Chaudhury, Jogendra Nath – Voir Yogananda.

Chelmsford (Thesiger, Frederic, First Viscount Chelmsford, 1868-1933) – Homme détat britannique, vice-roi des Indes de 1916 à 1921, après avoir été gouverneur du Queensland puis de Nouvelles-Galles du Sud. Cest sous son gouvernement que sont mises en œuvre les réformes Montagu-Chelmsford, accusées de ne pas aller assez loin dans le pouvoir et lautonomie donnés aux Indiens.

Cholmondeley, Thomas(1823-1864) – Auteur anglais, neveu de Reginald Heber (1783-1826), archevêque anglican de Calcutta. Il est passé à la postérité pour avoir rendu visite dans sa jeunesse aux philosophes américains Emerson et à Thoreau à Concord (1854) et, avoir, par la suite, fait don au second de vingt-quatre ouvrages de littérature hindoue traduits en anglais et en français – ouvrages qui après la mort de Thoreau reviennent à Emerson, dont on connaît lintérêt pour lhindouisme.

Christ – Le Christ est une figure récurrente des trois biographies indiennes de Rolland. Parfois, dans lEssai, il le place en compagnie du Bouddha. Parfois, reprenant une formule de Vivekananda, il est question de Christs figurant au côté de Bouddhas, comme sil faisait sienne une vision quasi hindoue de figures divines salvatrices se succédant au cours de lHistoire (voir lintroduction de lEssai).

Christine, Sister (Christina Greensteidel, 1866-1930) – Américaine dorigine allemande, disciple de Vivekananda quelle rencontre à Detroit en 1894, puis vient rejoindre à Calcutta en 1902 quelques mois avant sa mort. Elle reste en Inde jusquen 1914, se consacrant à léducation des filles au côté de Sister Nivedita, puis rentre aux États-Unis. Elle séjourne de nouveau en Inde entre 1924 et 1928. Rolland, qui entend parler de Sister Christine par Miss MacLeod, voit en elle une « personnalité délite, légale de Sister Nivedita, consumée de lesprit divin, toute frêle » (JI, p. 195) et note encore : « peu desprits [] ont eu le privilège dêtre aussi proche que le sien de celui de Vivekananda. » (JI, p. 214). Il entre en correspondance avec elle en 1927.

Coomaraswamy, Ananda (1877-1947) – Philosophe et historien de lart dorigine tamoule-srilankaise par son père et anglaise par sa mère. Il est lauteur de nombreux ouvrages théoriques en anglais sur lart indien, quil contribue à faire connaître en Occident. Il est le premier Indien dont Rolland fasse la connaissance et cest à la suite dune lettre reçue de ce dernier en février 1915 quil commence à sintéresser à lInde (JI, p. 9-11). En 1922 Madeleine Rolland traduit son essai La Danse de Çiva et le publie accompagné dun avant-propos de Rolland.

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Cotton, Henry John Stedman (1845-1915) – Administrateur britannique en Inde. Vivekananda le croise à Shillong (Assam) en 1901. Sa sympathie envers le nationalisme indien puis son opposition à la partition du Bengale (1905) lui causent de graves problèmes avec ses supérieurs.

Cruppi, Louise (née Crémieux, 1862-1925) –Écrivaine et musicienne française, épouse de Jean Cruppi, ministre et parlementaire. Connue pour son engagement féministe, elle entretient une longue amitié avec Rolland, avec lequel elle échange plus de mille lettres entre 1905 et 1925.

Curzon, Lord (Georges Nathaniel Curzon, 1859-1925) – Homme dÉtat britannique du Parti conservateur, vice-roi des Indes de 1899 à 1905. Sa décision de diviser le Bengale en deux provinces, lune à lest à majorité musulmane lautre à louest à dominante hindoue, déclenche le mouvement de protestation dit swadeshi, qui prône le boycott des produits manufacturés en Grande-Bretagne, et une série dattentats terroristes sévèrement réprimés. Rolland nignore rien de cet épisode grâce à ses connaissances indiennes ; en 1926, quinze ans après la réunification du Bengale, Rabindranath Tagore lui raconte quen dépit des critiques quil a formulées contre Lord Curzon, il a pour sa part échappé aux poursuites (JI, p. 147).

Darwin, Charles (1809-1882) – Naturaliste anglais. Publié en 1859, son Origin of Species (LOrigine des espèces), sur lévolution et la sélection naturelle des espèces, révolutionne la biologie et est considéré comme hérétique dans les milieux chrétiens. LInde coloniale en prend connaissance alors que, depuis quelques décennies déjà, elle connaît un vif débat entre ceux, Indiens et Britanniques, qui promeuvent le développement de lesprit scientifique et ceux qui craignent quil ne sexerce aux dépens de la religion, fût-elle hindoue ou chrétienne. Nombre déducateurs britanniques favorisent les idées de Darwin, persuadés que lenseignement des sciences aura raison des croyances superstitieuses des élèves hindous. Des réformateurs hindous, au nombre desquels Vivekananda, leur emboitent le pas sans pour autant vouloir se couper de leurs racines (voir lintroduction de lEssai).

Das, Chittaranjan (C. R. Das, 1870-1925) –Avocat et activiste pour lindépendance de lInde. Son soutien au mouvement de non-coopération lancé par Gandhi lui vaut dêtre emprisonné six mois en 1921. En 1922, il occupe le poste de président du Congrès National Indien. Cest sous sa présidence que le Congrès abandonne ses intentions de boycotter les élections aux conseils provinciaux : la participation à ces élections devait selon lui permettre de sopposer de lintérieur aux mesures prises par les Anglais. Rolland décrit Das et les « Swarâjistes » (du nom du Swaraj Party quil fonde au Bengale) comme des « nationalistes indiens de gauche, partisans de la Non-violence, mais dans le cadre des moyens parlementaires mis à leur disposition par la Constitution réformée » (MG, p. 165).

Delamain, Maurice (1883-1974) –Écrivain et éditeur français. Ancien 847avocat, il change de voie après le choc de la Première Guerre mondiale, lors de laquelle il est fait prisonnier. Il rachète alors la maison dédition Stock, à laquelle il donne une orientation plus cosmopolite, et publie notamment les biographies indiennes de Rolland.

Denys l Aréopagite (le pseudo-Denys, vers 500) – Moine syrien, auteur de traités de théologie mystique. Dans une annexe de VV, Rolland sattache à souligner la parenté de ses conceptions avec celles du vedānta non dualiste pour éclairer ses « lecteurs dOrient », quil juge trop ignorants de la mystique chrétienne. Le retient tout particulièrement la ressemblance entre la théologie négative du Pseudo-Denys et lapophatisme des upaniad, lesquelles ne décrivent le brahman que par des négations : neti, neti (en sanskrit, « pas ainsi, pas ainsi »).

Desai, Mahadev (1892-1942) –Militant du mouvement pour lindépendance de lInde et secrétaire personnel de Gandhi. Son journal, Jour après jour avec Gandhi, en neuf volumes, rend compte de son activité auprès du Mahatma. Il est aussi lauteur de plusieurs ouvrages sur Gandhi et participe régulièrement aux journaux gandhistes Young India et Navajivan. Il fait plusieurs séjours en prison auprès de Gandhi. Il laccompagne en Europe en 1931 pour la Conférence de la Table ronde et chez Rolland en Suisse. Par la suite, il correspond épisodiquement avec Rolland, principalement pour lui donner des nouvelles de Gandhi.

Deussen, Paul Jakob (1845-1919) –Philosophe et indologue allemand, spécialiste de Schopenhauer et de la philosophie indienne. Vivekananda lui rend visite à Kiel au cours de lautomne 1896 et a de longues conversations avec lui (principalement en sanskrit selon lui). Rolland évoque leur rencontre en se fondant sur leurs souvenirs ainsi que sur ceux des Sevier, qui accompagnent Vivekananda en Allemagne.

Dharmapala, Anagarika (1864-1933) –Missionnaire bouddhiste cinghalais très influent. Il fonde la Maha Bodi Society (1891) en vue de réformer le bouddhisme et reprendre le contrôle des sites indiens associés avec le Bouddha tombés en déshérence. En 1893, alors quil représente les bouddhistes de Sri Lanka (Ceylan) au Parlement de Chicago, il se lie brièvement avec Vivekananda.

Doke, Joseph John (1861-1913) –Pasteur baptiste anglais qui rencontre Gandhi en Afrique du Sud. Il est le premier à écrire, en 1909, une biographie du leader indien : M. K. Gandhi : An Indian Patriot in South Africa, qui contribue grandement à créer sa légende. Il continue la publication du journal Indian Opinion en 1911, durant lemprisonnement de Gandhi.

Dutt, Tulasi Charan – Voir Nirmalananda.

Dutt, Ramchandra(1851-1899) Disciple marié de Ramakrishna. Médecin à lhôpital universitaire de Calcutta, « matérialiste absolu et athée », il fait la connaissance de Ramakrishna en 1879 et devient lun de ses plus fervents dévots. Son cousin Manomohan Mitra et lui présentent les futurs Brahmananda et Vivekananda à Ramakrishna.

Dyer, Reginald Edward Harry (1864-1927) –Militaire britannique, 848membre de larmée indienne britannique. Il est passé à la postérité pour avoir ordonné le 13 avril 1919 à ses troupes de tirer sur une foule pacifique réunie dans le Jallianwala Bagh à Amritsar jusquà épuisement des munitions, ce qui provoque la mort de 379 personnes et des centaines de blessés. La commission Hunter, diligentée pour enquêter sur ces événements, conclut à sa responsabilité et le condamne sévèrement. Lindignation suscitée par le massacre en Inde et en Grande-Bretagne marque une étape importante dans la lutte anticoloniale.

Eckhart (Eckhart von Hochheim, dit Maître Eckhart, vers 1260 – vers 1328) – Théologien allemand, membre de lordre dominicain, fondateur du courant spirituel de la mystique rhénane. Il enseigne à luniversité de Paris, assume plusieurs charges au sein de son ordre à Strasbourg et à Cologne, et est lauteur dune œuvre considérable en latin et en allemand, alliant spéculation et mystique. Plusieurs de ses thèses font lobjet dune condamnation par le pape Jean XXII (1329).

Eddy, Mary Baker (1821-1910) – Spiritualiste américaine, fondatrice de la Christian Science, le Mouvement de la Science chrétienne (1879). Sa lecture de la Bible la conduit à affirmer lefficacité de la prière dans la résolution des épreuves de la vie.

Einstein, Albert (1879-1955) –Physicien dorigine allemande, auteur notamment des théories de la relativité restreinte et de la relativité générale. Il rend visite à Rolland en Suisse pendant la guerre en 1915. Il reçoit le prix Nobel de physique en 1921. Rolland compare les expériences de Gandhi avec la vérité à celles menées par Einstein autour de la lumière (« Préface à lautobiographie de Gandhi », p. 190). Aux côtés de Rolland, Einstein signe avec Barbusse un télégramme de soutien aux victimes du fascisme (1927) et avec dautres co-signataires différentes pétitions dont le « Manifeste contre la conscription et la préparation militaire de la jeunesse » (1930).

Emerson, Sir Herbert William (1881-1962) –Secrétaire de lintérieur de lInde de 1926 à 1933, il est qualifié par Rolland de « seul administrateur britannique de valeur » dans un des « Courriers de lInde ».

Ferrière, Adolphe (1879-1960) –Théoricien de lÉcole Active et un des premiers collaborateurs de lInstitut J.-J. Rousseau. Un des fondateurs de la Ligue internationale pour lÉducation nouvelle (1921). Sa correspondance avec Romain Rolland a été publiée en 1969.

Fichte, Johann Gottlieb (1762-1814) – Philosophe allemand. Lun des principaux représentants du mouvement de lidéalisme allemand, il est lauteur dune œuvre immense. Rolland souligne les similitudes entre sa pensée et celle de Shankara en se fondant sur lessai de lhistorien des religions Rudolph Otto récemment paru dans West-Oestliche Mystik, 1926 (Mysticism East and West, 1932).

François d Assise (vers 1181-1226) – Mystique catholique italien, fondateur de lordre des Frères mineurs (franciscains). Rollandlévoque à propos deRamakrishna, qui, selon lui, « était comme le Poverello dAssise, à 849qui il ressemble par tant de traits, et moraux et physiques, un tendre petit frère de tout ce qui vit et meurt » (VR, p. 354).

Freud, Sigmund (1856-1939) – Médecin autrichien, fondateur de la psychanalyse. Rolland et lui correspondent et échangent leurs œuvres à partir de 1923, époque à laquelle ils sont tous deux internationalement célèbres ; ils se rencontrent aussi une fois à Vienne en 1924 grâce à Stefan Zweig. Leur correspondance, à entendre dans les deux sens, éclaire leurs recherches sur la vie psychique et la conduite humaine, lun par la voie du roman, lautre par celles de la médecine et de la psychanalyse. Ce sont les propos de Rolland sur la mystique qui conduisent Freud à commenter et interpréter dans son Malaise dans la civilisation (1929), dédié à lauteur français, ce que celui-ci appelle « le sentiment océanique ». Toutefois si Rolland mentionne le nom de Freud dans VV, il nutilise pas ses théories psychanalytiques pour expliquer la personnalité du swami ou celle de Ramakrishna (voir lintroduction de lEssai).

Gandhi, Devdas (1900-1957) –Né à Durban, pendant le séjour de Mohandas et Kasturba Gandhi en Afrique du Sud, Devdas Gandhi est le plus jeune fils du Mahatma. Après le retour de la famille en Inde, Devdas Gandhi devient journaliste, éditeur du Hindoustan Times. Parallèlement, il sengage dans le mouvement de désobéissance civile, ce qui lui vaut plusieurs séjours en prison.

Gandhi, Kasturba (1869-1944) –Originaire de Porbandar (Gujarat), elle est mariée avec Gandhi à lâge de treize ans. De leur union naitront quatre fils. Elle participe aux mouvements de désobéissance civile aux côtés de son mari et est emprisonnée plusieurs fois, dabord en Afrique du Sud puis en Inde. Cest en détention, aux côtés de son mari, quelle meurt en 1944.

Gandhi, Virchand (1864-1901) – Avocat et intellectuel jaïn. Il représente les jaïns au Parlement des religions (1893) auquel prend également part Vivekananda. Il fréquente Mohandas Gandhi mais ne lui est pas apparenté.

Geddes, Patrick (1854-1932) – Biologiste et essayiste écossais, élève de Darwin. Il entretient des rapports damitié avec de grandes personnalités de son temps, dont Rolland et les Indiens Gandhi, Tagore, Vivekananda (qui le rencontre à Paris en 1900) et Jagdish Chandra Bose, auquel il consacre une étude biographique, The Life and work of sir Jagadis C. Bose, 1920), qui enthousiasme Rolland (JI, p. 71).

Ghatak, Gangadhar – Voir Akhandananda.

Ghosal, Tarak Nath Voir Shivananda.

Ghose, Aurobindo – Voir Aurobindo.

Ghosh, Baburam – VoirPremananda.

Ghosh, Girish Chandra (1844-1912) – Auteur dramaturge et acteur, fondateur du théâtre national bengali. La contribution du génial et exubérant Girish Ghosh au développement du théâtre bengali moderne est déjà reconnue lorsquil fait la connaissance de Ramakrishna en 1884 et devient son disciple. Les biographes de Ramakrishna ne se lassent pas dévoquer linfluence transformatrice et rédemptrice du saint homme sur lacteur débauché, matérialiste et sceptique, mais sincère.

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Ghosh, Purnachandra (1871-1913) –Disciple marié de Ramakrishna. Il rejoint le cercle des intimes de ce dernier à lâge de 13 ans.

Ghosh, Rakhal Chandra Voir Brahmananda.

Ghosh, Subodh Voir Subodhananda.

Girish – Voir Ghosh, Girish Chandra.

Gladstone, William (1809-1898) – Homme dÉtat britannique. Quatre fois Premier ministre (1868-1874, 1880-1885, 1886 et 1892-1894), il incarne les valeurs et les idées politiques du libéralisme victorien tardif.

Glasenapp, Helmut von (1891-1963) – Orientaliste et indologue. Rolland cite son Der Hinduismus. Religion und Gesellschaft im heutigen Indien (« Hindouisme. Religion et société en Inde aujourdhui »), paru en 1922 (jamais traduit en français).

Gluck, Christoph Willibald (1714-1787) – Compositeur de musique baroque bavarois. Rolland trace son portrait dans Musiciens dautrefois (Paris, Hachette, 1908).

Goethe, Johann Wolfgang von (1749-1832) –Poète, romancier et théoricien de lart allemand. Rolland lui consacre plusieurs études dans la revue Europe.

Gokhale, Gopal Krishna (1866-1915) Réformateur social du Maharashtra et membre influent du Mouvement nationaliste indien. Lun des principaux dirigeants du Congrès National Indien, dont il représente la branche modérée, il convainc Gandhi de rentrer en Inde par ses demandes réitérées et lui procure laide financière nécessaire.

Goodwin, Josiah John (1870-1898) – Journaliste et sténographe britannique émigré aux États-Unis. Entièrement dévoué à Vivekananda, rencontré à New York en 1896, il transcrit nombre des discours quil prononce en Amérique, en Angleterre et en Inde, où il meurt prématurément, emporté par la typhoïde.

Goswami, Bijoy Krishna (1841-1899) – Réformateur religieux du Bengale. Né dans une famille de brahmanes appartenant à la secte krishnaïte fondée par Chaitanya, il adhère au Brāhmo Samāj sous linfluence de Debendranath Tagore, y devient missionnaire puis, sans le quitter, se rapproche de la religion de ses ancêtres. La rencontre de Ramakrishna en 1875 le conduit à reprendre le culte des images divines. Il quitte alors le Brāhmo Samāj et fonde un groupe religieux qui donne une large place à la dévotion.

Grousset, René (1885-1952) –Historien français, spécialiste de lAsie. Il enseigne à lÉcole des langues orientales, à lÉcole libre des sciences politiques et au musée du Louvre. Conservateur au musée du Louvre, au musée Guimet puis au musée Cernuschi, il est aussi élu membre de lAcadémie française en 1946. Rolland évoque son ouvrage Le Réveil de lAsie. Limpérialisme britannique et la révolte des peuples (1924) dans lun des « Courriers de lInde ».

Guénon, René (1886-1951) –Écrivain français, auteur de nombreux ouvrages et darticles consacrés à la métaphysique, au symbolisme et aux religions « orientales » comme lislam ou lhindouisme.

Guehénno, Jean (1890-1978) –Écrivain et critique littéraire français. Il est mobilisé pour la Première Guerre mondiale, et reçoit une balle dans le front en 1915. Son expérience de la 851guerre lui inspire son premier roman autobiographique paru en 1920, La jeunesse morte. Cette expérience de la mort « pour rien » de toute une génération est aussi à la source de son engagement pacifiste. Aux côtés de Romain Rolland, il fait partie des signataires de la « Déclaration dindépendance de lesprit » (1919) et de la pétition contre la loi sur lorganisation générale de la nation pour le temps de guerre (1929). Cette même année, il devient directeur de la publication de la revue Europe jusquen mai 1936. Il fonde aussi lhebdomadaire Vendredi, proche du Front Populaire, quil dirige de 1935 à 1938. Il sengage dans la Résistance intellectuelle pendant lOccupation, et devient inspecteur général de lÉducation nationale à la Libération. Sa correspondance avec Rolland a été publiée en 1975 sous le titre LIndépendance de lesprit. (Voir Bibliographie.)

Gupta, Mahendranath (« Master Mahashay », 1854-1932) – Membre du Brāhmo Samāj et disciple laïc de Ramakrishna. Quand en 1927 Rolland entend parler de lui par Josephine MacLeod, il est directeur dune grande école à Calcutta. Le journal détaillé dans lequel Mahendranath Gupta enregistre les conversations et activités de son maître entre 1882 et 1886, publié en bengali sous le titre Śrī Śrī Rāmakṛṣṇa Kathāmta (« le nectar de lhistoire de Ramakrishna », 1902-1910 et 1932) est un classique de la littérature mystique – la traduction anglaise définitive (The Gospel of Ramakrishna, « lÉvangile de Ramakrishna ») ne paraît quen 1942, mais Rolland a connaissance de plusieurs extraits.

Gupta, Nagendranath (1862-1940) – Essayiste. Ami de Vivekananda depuis leurs années de collège.

Haendel, Georg Friedrich (1685-1759) – Compositeur de musique baroque allemand, naturalisé anglais. Rolland, qui voit en lui un précurseur de Beethoven, lui consacre une monographie (Paris, Félix Alcan, 1910), qui demeure à ce jour un ouvrage de référence.

Hafiz (1325-1389) Poète et mystique persan. Si Vivekananda se nourrit de sa poésie, cest que celle-ci fait partie de léducation de lélite bengalie.

Hardikar, Narayan Subbarao (Rolland orthographie Hardiker, 1889-1975) –Homme politique indien, membre du Congrès National Indien. Il est rapidement évoqué par Rolland pour un récit quil donne des conditions de lenfermement de Gandhi après son procès. Après la session du Congrès de 1923 à Kakinada, il crée une organisation, le Seva Dal, forme de milice jouant un rôle important dans les mouvements de désobéissance civile.

Hastings, Warren (1732-1818) Diplomate britannique. Premier gouverneur général de lInde de 1773 à 1785.

Helmholtz, Hermann Ludwick, Ferdinand von (1821-1894) – Physicien prussien, spécialiste de la perception des sons et des couleurs. Vivekananda le rencontre à New York en 1896.

Héraclite d Éphèse (vers 544 avant J.-C. – vers 480 avant J.-C.) – Philosophe grec présocratique que Rolland évoque maintes fois dans son Empédocle et lÂge de la Haine (1919), repris dans Compagnons de route (1961). (Voir Bibliographie).

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Herbert, Jean (1897-1980) – Traducteur danglais et interprète de renom auprès dinstances officielles (lors du Traité de Versailles, ou à lONU après la Seconde Guerre mondiale), spécialiste de lInde et de lhindouisme. Son premier voyage en Inde a lieu en 1934. Jean Herbert a lu et apprécié les ouvrages de Rolland. Il visite lashram de Sri Aurobindo, devient son disciple (prenant alors le nom de Vishvabandhu) et traduit ses œuvres en français. Il rend compte de ce voyage à Rolland qui lencourage à poursuivre son travail sur la spiritualité hindoue et à la faire connaitre à lOccident. On lui doit plusieurs traductions françaises des œuvres de Vivekananda. Il crée en 1944 la collection « Spiritualités vivantes » chez Albin Michel.

Hesse, Hermann (1877-1962) – Écrivain allemand, auteur notamment de Siddhartha (1922) et du Voyage en Orient (1932). Rolland lévoque dans lAvant-propos à La Danse de Çiva, dAnanda Coomaraswamy, comme un des « plus purs poètes dAllemagne », qui « ont subi le sortilège de la pensée de lEst ». Son écriture est très influencée par son goût pour la spiritualité indienne, à laquelle il est sensibilisé par ses parents, engagés pour la Mission de Bâle en Inde avant sa naissance, et par ses différents voyages. Ce nest cependant pas lattrait pour lOrient, mais leur pacifisme commun, qui le rapproche de Rolland, avec qui il devient ami. Leur correspondance a paru sous le titre Dune rive à lautre. (Voir Bibliographie).

Hridaï (1840-1899) – Neveu de Ramakrishna.

Hugo, Victor (1802-1885) – Poète français. En 1922, quand Rolland sinstalle à Villeneuve, lieu quil fréquente depuis ses jeunes années, il se souvient quà lâge de 17 ans, en été 1883, il a aperçu Victor Hugo à lhôtel Byron, et a dévoré ses œuvres les semaines suivantes (Corbellari 2012). Il cite le poète deux fois dans lEssai. Voir aussi Compagnons de Route, Albin Michel, 1961, p. 199-217.

Hume, Allan Octavian (1829-1912) –Ornithologue et administrateur colonial britannique, membre de la société théosophique. En tant quadministrateur colonial, il fonde des écoles gratuites à Etawah dans lUttar Pradesh, dont des écoles pour filles et pour délinquants. Ses idées sont progressistes ; il sengage pour léducation des femmes et contre linterdit du remarriage des veuves. Il fait partie, avec Sir William Wedderburn, dun groupe de « quelques Anglais intelligents » (MG, p. 86) qui sont à lorigine de la première session du Congrès National Indien qui se tient à Bombay en 1885. Hume tient le rôle de secrétaire général du Congrès jusquen 1908.

Hunter, William (Lord, 1865-1957) –Avocat et juge écossais, membre du Parti Libéral. Il dirige la commission denquête convoquée par Edwin Montagu, alors Secrétaire dÉtat à lInde, à la suite du Massacre dAmritsar du 13 avril 1919 par les troupes britanniques, et publie un rapport extrêmement sévère sur laction du Général Dyer.

James, William (1842-1910) Psychologue et philosophe américain, lun des fondateurs de la psychologie aux États-Unis. Rolland cite son étude sur les phénomènes religieux, The Varieties of Religious Expérience 853(1901-1902), parue en français en 1906 sous le titre LExpérience religieuse, essai de psychologie descriptive. Retient également son attention sa rencontre avec Vivekananda chez Madame Ole Bull. Enfin, il discute la thèse selon laquelle les conceptions du professeur de Harvard auraient été influencées par les idées du swami.

Janet, Pierre(1859-1947) Philosophe et psychologue français. De son œuvre volumineuse sur les névroses et la psychologie des conduites, qui contribue à lessor de la psychologie clinique, Rolland cite Les Médications psychologiques (1919), qui rassemble des écrits des années 1906 à 1914, et présente lintérêt de comparer différentes psychothérapies dOccident et dautres sociétés.

Jésus Voir Christ.

Jones, William (1746-1794) Juge dans lInde coloniale britannique, polyglotte et philologue. Avec dautres orientalistes, il fonde la Société asiatique du Bengale afin détudier lhistoire, les institutions civiles et religieuses, lart et les sciences de lInde. Ses travaux sur les langues indiennes lui permettent de confirmer la parenté du sanskrit avec le grec et le latin déjà observée avant lui. Il est le premier traducteur en anglais des Lois de Manu (1794), le principal traité de droit hindou.

Jung, Carl Gustav (1875-1961) Psychiatre suisse, fondateur de la psychologie analytique, auteur dune œuvre considérable. Rolland fait allusion à son concept d« introversion » dans VV, mais il ne cite aucun ouvrage de ce pionnier de la psychologie des profondeurs, au côté de Freud dont il fut lélève avant de rompre avec lui.

Kabir (vers 1470 – vers 1520) – Mystique de lInde du Nord. De basse condition sociale – il appartient à la caste des tisserands devenue majoritairement musulmane à son époque –, il passe la plus grande partie de sa vie à Banaras (Varanasi). Dans sa poésie (en hindi), Kabir critique, souvent de façon moqueuse, les autorités religieuses de son temps, hindoues et musulmanes. Tous les grands courants religieux sapproprient son message : les sikhs voyant en lui un précurseur de leur fondateur Nanak (1469-1539), les musulmans un soufi, les hindous un vishnouïte. Tagore leur emboite le pas : le Kabir dont il traduit une centaine de poèmes en 1915 reflète surtout ses propres idées religieuses. Aussi ne faut-il pas suivre RR lorsquil fait du « poète persan [sic] le vrai inspirateur de la pensée de Tagore » (JI, p. 15).

Kalidasa (iv-ve siècle) – Lun des plus célèbres poètes et dramaturges de langue sanskrite. Sa pièce de théâtre Abhijñānaśākuntalam (« la reconnaissance de Sakuntala »), traduite en anglais par William Jones (1789), puis en français par Antoine-Léonard de Chezy (1830) est lune des premières œuvres indiennes à parvenir en Europe ; elle envoute Goethe, Théophile Gautier, Flaubert, Lamartine, Camille Claudel et quantité dautres artistes.

Kamalakanta (Kamalakanta Bhattacharya, vers 1769-1821) – Mystique et poète bengali. Ramakrishna aimait chanter ses chants dévotionnels en lhonneur de la déesse Kālī.

Karpelès, Andrée (1885-1956) –Peintre française et illustratrice, ayant consacré sa vie au rapprochement de 854lEurope et de lInde, quelle connait notamment par les longs séjours en Inde effectués durant sa jeunesse avec sa famille. Amie de Tagore, elle fut professeur à Santinitekan.

Keller, Alwine von (1878-1965) – Pédagogue et psychanalyste (après sa rencontre avec Carl-Gustav Jung pendant lhiver 1943-1944). Quand elle vient voir Rolland à Villeneuve en 1930, elle enseigne à lÉcole Nouvelle dOdenwald (Hesse), et rentre dun séjour dun an en Inde, dont plusieurs mois à Belur (JI, p. 271-275). En 1944, elle publie une version allemande de Inspired Talks.

Keyserling, Hermann von (1880-1946) – Philosophe et écrivain germano-balte. Son Journal de voyage dun philosophe autour du monde (1926, loriginal allemand est paru en 1918) connaît immédiatement un grand succès en Occident. Les pages consacrées à lInde, où il séjourne plusieurs mois, rencontrant notamment Tagore à Calcutta en 1912, contribuent à lintérêt des Européens pour le sous-continent entre les deux guerres. Rolland sy réfère à quelques reprises, sans pour autant partager toutes les observations de leur auteur. Les deux hommes ne se sont jamais rencontrés.

Khetri, rajah de (Ajitsingh, 1861-1901) – Cultivé et progressiste, ce rajah dun petit royaume du Rajpoutana (actuel Rajasthan) devient le disciple et lami de Vivekananda, le reçoit chez lui en 1891, 1893 et 1897, contribue largement au financement de son premier voyage aux États-Unis en 1893, lui permettant de participer au Parlement mondial des religions de Chicago, et vient aussi en aide à sa famille. Cest lui qui lui suggère le nom de Vivekananda, lui encore qui dessine le costume dans lequel il prend la parole au Parlement – accoutrement, observe Rolland, qui « ne fera pas moins que son éloquence pour fasciner la badauderie américaine ». Il est contraint à lexil en 1898 par le maharajah de Jaipur, dont il est une sorte de vassal, pour avoir transgressé linterdit orthodoxe de traverser la mer en se rendant en Angleterre. Sa mort accidentelle, moins dun an et demi avant celle de Vivekananda, pourrait être due à un suicide.

Kipling, Rudyard (1865-1936) – Journaliste et écrivain anglais. Premier lauréat anglophone du Prix Nobel de littérature en 1907. Ses merveilleux ouvrages pour la jeunesse sont en partie inspirés par son expérience personnelle de lInde, où il passe sa petite enfance et débute sa carrière de journaliste. Quoiquil peigne les Indiens avec sympathie, il est rejeté par lintelligentsia indienne du fait de sa glorification de limpérialisme britannique.

Lansberg, Leon (Swami Kripananda, 1853- ?) – Journaliste américain dorigine russe. Il rencontre Vivekananda à New York en mai 1894 et est lun des tout premiers Américains à se dévouer à sa mission aux États-Unis. Mais il le quitte dès 1896 quoiquil en ait reçu le sannyāsa (Burke 1957).

Lanza del Vasto (Giuseppe Lanza di Trabia-Branciforte, dit Lanza del Vasto, 1901-1981) –Écrivain, artiste et philosophe italien, auteur du Pèlerinage aux sources (1943). Disciple de Gandhi, quil découvre en lisant des textes de Rolland, il le rencontre 855en Inde en 1936. En 1948, il fonde les Communautés de lArche qui prônent la non-violence active.

Leggett, Francis Howard (1840-1909) – Riche homme daffaires américain. Premier président de la Vedanta Society en Amérique. Son épouse Elisabeth McLeod (1852-1931), sœur de Josephine MacLeod, et lui soutiennent financièrement Vivekananda, quils rencontrent à New York, accueillent dans leur propriété de Ridgely (1894) puis hébergent à Paris (1900).

Lévi, Sylvain (1863-1935) – Historien de lInde ancienne. Spécialiste de langue et de littérature sanskrites et des religions de lInde, il exerce pendant plusieurs décennies un véritable magistère sur les études indiennes en France et à létranger (voir les travaux de Lardinois, et de Fhima et Lardinois). Rolland ne le cite pas dans ses biographies de Ramakrishna et Vivekananda, se privant de précieuses observations sur lhindouisme et lhistoire de lInde. Ce silence semble essentiellement tenir aux rapports tendus entre les deux hommes (voir lintroduction de lEssai).

Lloyd George, David (1863-1945) – Homme dÉtat britannique, Premier ministre (libéral) de 1916 à 1922. Rolland mentionne lattitude ambigüe de Lloyd George à légard de lInde pendant la guerre. En remerciement pour la participation considérable de lInde aux combats, Lloyd George a laissé entendre que de plus grands pouvoirs, si ce nest une indépendance, seront accordés à lInde mais en lieu et place de ces promesses les réformes Montagu-Chelmsford et surtout les lois Rowlatt prolongent létat durgence et restreignent les libertés civiles.

Loyson, Hyacinthe (dit Père Hyacinthe, 1827-1912) – Prêtre catholique français. Critiqué par les milieux conservateurs pour ses idées libérales, son opposition à labsolutisme du Vatican et ses liens avec les protestants, il est excommunié en 1869. Il se sépare de Rome, se marie avec une Américaine et fonde lÉglise catholique-gallicane. En été 1900, quand il se lie avec Vivekananda, il est un des prédicateurs catholiques les plus renommés de Paris. Il fait partie du groupe de personnes qui, en automne de la même année, accompagne le swami dans son voyage au Moyen-Orient. Quelques années plus tard, par un curieux hasard, son fils, Paul-Hyacinthe Loyson (1873-1921), croise la route de Rolland : après la publication de « Au-dessus de la mêlée », il dénonce violemment son attitude pacifiste dans Êtes-vous neutres devant le Crime ? (Paris, 1916).

Macaulay, Thomas Babington (Lord, 1800-1859) –Historien et homme politique britannique, auteur détudes sur le droit pénal appliqué en Inde. Il est à lorigine de lIndian Penal Code qui sera promulgué en Inde après sa mort, en 1862.

Macdonald, Ramsay(1866-1937) – Homme dÉtat dorigine écossaise, membre du Parti travailliste, qui fut Premier ministre à deux reprises (janvier-juin 1924 puis 1929-1935). Il convoque les trois Conférences de la Table ronde entre 1930 et 1932. Cest après la deuxième Conférence, en 1931, que Gandhi rend visite à Rolland chez lui à Villeneuve.

MacLeod, Josephine (1858-1949) 856– Amie et bienfaitrice américaine de Vivekananda quelle rencontre à New York en 1895. Riche, indépendante et énergique, elle laccompagne dans un long voyage en Inde du Nord en 1898 puis en Europe en 1900. Après la mort de Vivekananda, elle consacre le reste de sa vie à faire connaître son lenseignement. Cest grâce à elle que Dhan Gopal Mukerji découvre Ramakrishna et compose la biographie qui détermine Rolland à écrire à son tour la vie du saint homme. Elle est lune de ses principales informatrices de Rolland sur la Ramakrishna Mission et sur la personnalité de Vivekananda, quelle a bien connu et dont elle fut très proche, non comme disciple, se plaît-elle à répéter, mais comme amie. Rolland et elle se rencontrent à deux reprises, une première fois en mai 1927 quand elle lui rend visite à Villeneuve, une seconde à Paris en 1936 à loccasion dune commémoration de Ramakrishna organisée à la Sorbonne.

Magre, Maurice (1877-1941) –Écrivain et philosophe français, auteur de Pourquoi je suis bouddhiste (1928). Il sintéresse aux œuvres de Mme Blavatsky et entreprend en 1935 un voyage en Inde, au cours duquel il rencontre Aurobindo.

Mahalanobis, Prasanta Chandra (1893-1972) – Mathématicien et statisticien indien. Rolland fait sa connaissance en juin 1926 alors que son épouse et lui, qui ont accompagné Tagore à Villeneuve, séjournent à lhôtel Byron. Il trouve en lui un allié lucide pour mettre Tagore en garde contre Mussolini (voir JI, p. 108-156).

Mahāvīra (Vardhamāna, vie ou ve siècle av. J.-C.) –Vingt-quatrième et dernier Tīrthakara, fondateur du jaïnisme. (Voir Glossaire à « jain »).

Mahendra Pratap (Raja Mahendra Pratap Singh, 1886-1979) – Éducateur et leader nationaliste. Rolland, qui le reçoit à Villeneuve en avril 1927, en fait un portrait sévère (JI, p. 189-190).

Malaviya, Madan Mohan (1861-1946) –Universitaire et homme politique indien. Il joue un rôle de premier plan dans le mouvement pour lindépendance. Il est trois fois président du Congrès National Indien (1909-1910, 1918, 1932-1933) et fonde la Hindu Mahasabha. Il participe à la seconde Conférence de la Table ronde, comme Gandhi, en 1931. Promoteur dune éducation moderne et accessible aux Indiens, il cofonde aussi, avec Annie Besant, luniversité hindoue de Bénarès en 1916.

Manou (Manu) – Auteur supposé des Lois de Manu, un traité de droit hindou majeur datant des environs de lère chrétienne.

Marx, Karl (1818-1883) –Philosophe allemand, rapidement évoqué par Rolland au détour dune phrase dans Mahatma Gandhi, « Ce que Karl Marx nomme la voyoucratie » (MG, p. 109). La recherche dune articulation entre gandhisme et marxisme fait lobjet de la réflexion de Rolland pendant les années 1920-1930.

Masson-Oursel, Paul (1882-1956) –Sanskritiste et professeur de philosophie indienne à lÉcole pratique des hautes études, il élabore un programme de philosophie et de psychologie comparées se donnant pour tâche de dégager les points communs entre lInde et lOccident et ne séparant pas recherches intellectuelles et quête personnelle de sens (voir Freire, sd). Cette 857manière de concevoir la recherche universitaire explique quil soit lindologue français avec lequel Rolland se sente le plus en affinité. Les vues densemble offertes par lEsquisse dune histoire de la philosophie indienne (1923) et la Philosophie comparée (1926), ouvrages que Masson-Oursel lui a lui-même envoyés, « élargissent enfin les horizons desprit de la Sorbonne » (JI, p. 53). Il les cite ainsi que son article sur « lesDoctrines indiennes de physiologie mystique » (1922).

Mathur Babu (Mathur Nath/Mohan Biswas, c. 1825-1871) – Gendre de Rani Rasmani. Il administre le temple de Kālī fondé par Rani Rasmani à Dakshineswar en 1855 et dont Ramakrishna est le principal prêtre. Il apporte à ce dernier un soutien sans faille quand tous autour de lui pensent quil est atteint de folie.

Max Müller, Friedrich (1823-1900) – Orientaliste allemand, professeur à luniversité dOxford. Spécialiste du Veda et de la mythologie comparée, il sintéresse aussi à lhindouisme moderne. Selon lui, Ramakrishna représente lhindouisme authentique. Il lui consacre un article (« A Real Mahatma », Nineteenth Century, 1896) quil complète avec laide de Vivekananda, rencontré à Oxford en mai 1896 (voir Muller 1898, p. 24), en écrivant Ramakrishna. His Life and Sayings (1898). Rolland prend connaissance de cette biographie, la première du saint homme rédigée en Occident, grâce à la traduction que lui en fait sa sœur Madeleine.

Mayo, Katherine (1867-1940) – Journaliste américaine. En 1927, à lépoque où Rolland rédige la Vie de Ramakrishna, K. Mayo vient de publier Mother India. Résultat dune enquête quelle a menée en Inde lannée précédente, louvragepeint un tableau très sombre de la société hindoue et sen prend violemment au mouvement dindépendance nationale. Mother India parait en français en 1929 sous le titre lInde avec les Anglais, clin dœil à LInde sans les Anglais (1903) de Pierre Loti. À linstar de ses amis indiens, Rolland est outré par les amalgames de la journaliste américaine.

Mazumdar, Devendra/Devendranath (1844-1911) –Disciple marié de Ramakrishna.

Mazzini, Giuseppe (1805-1872) – Révolutionnaire italien, considéré comme lun des artisans de lunité italienne. Il fait partie des héros auxquels sidentifie la jeunesse nationaliste indienne. Étudiant, Vivekananda est très marqué par sa lecture de la vie de Mazzini rédigée en bengali par Jogendranath Vidyabhusan (1845-1904). Rolland avait prévu de faire paraitre une Vie de Mazzini aux Cahiers de la quinzaine dans la série « Vie des hommes illustres », sur le modèle de la Vie de Beethoven, mais ce projet ne fut jamais réalisé.

Michelet, Jules (1798-1874) – Historien français. Il exerce une profonde influence sur la profession historienne. Formé à lÉcole normale supérieure par lhistorien Gabriel Monod, disciple et biographe de Michelet, Roman Rolland connait bien son œuvre. En plaçant en exergue lEssai une longue citation de LaBible de lHumanité, il fait sienne une conception évolutive de lhistoire religieuse, qui ne se limite pas à lhorizon judéo-chrétien. Mais quoique se voulant universelle, cette vision nest pas dépourvue 858de biais : elle exalte les religions de lInde et de la Perse, et critique celles issues de la souche judéo-chrétienne.

Minto, Lord (Gilbert John Elliot-Murray-Kynynmound, 1845-1914) – Gouverneur général et vice-roi des Indes (1905-1910), dans la période extrêmement agitée qui suit la partition du Bengale.

Mirabaï (1498-1546) – Mystique hindoue originaire du Rajasthan. Consacrée à son amour intense pour le dieu Kṛṣṇa, son œuvre poétique en hindi est connue dans lInde entière.

Mirabehn (Madeleine Slade, 1892-1982) – Disciple anglaise de Gandhi. Baptisée « Dame Mira » (Mirabehn), en souvenir de Mirabaï, par Gandhi, dont elle devient la disciple en 1924, Mirabehn sinstalle en Inde et semploie à servir les idéaux gandhiens pendant trois décennies. Avec un dévouement exceptionnel, elle participe aux différentes phases de la lutte pacifique que Gandhi mène pour lindépendance nationale, modelant son style de vie sur le sien. Après lassassinat de Gandhi, Mirabehn reste en Inde encore une dizaine dannées, puis rentrée en Europe, se consacre jusquà sa mort à son ancienne obsession, la musique de Beethoven. Au vu du peu dintérêt que Gandhi manifestait pour la musique occidentale et notamment pour celle de Beethoven, comme Rolland le note avec dépit lors de la visite de Gandhi et de Mirabehn à Villeneuve en décembre 1931 (JI, p. 351), il y a une certaine ironie dans le fait que le musicien allemand est le lien qui les unit tous trois. Cest en effet leur passion commune pour Beethoven qui en 1923 conduit la future Mirabehn à rencontrer Rolland, alors à Londres. À cette occasion, elle apprend lexistence de Gandhi et conçoit aussitôt le projet de tout quitter pour le suivre. « Je la vois comme une des Saintes Femmes qui entouraient Jésus, et qui firent sa légende » note Rolland en septembre 1925 lorsque Mirabehn vient le saluer avant de sembarquer pour lInde (JI, p. 101-102).

Mitra, Manomohan (1851-1903) – Membre du Brāhmo Samāj, disciple marié de Ramakrishna, cousin de Ramchandra Dutt, beau-frère de Rakhal Chandra Ghosh (Swami Brahmananda).

Mitra, Surendranath (1850-1890) – Disciple marié de Ramakrishna. Connu pour ses écarts de conduite et son indifférence à la religion, il se voue à Ramakrishna à partir de leur rencontre en 1880, et lui apporte un soutien financier conséquent ainsi quau groupe de ses disciples.

Mohani, Hasrat (Syed Fazd-ul-Hasan, 1875-1951) – Poète de langue ourdoue. Membre du Congrès National Indien, il est un des premiers à exiger lindépendance totale de lInde en 1921 lors de la session dAhmedabad.

Monod-Herzen, Édouard (1873-1963) – Hommes de lettres français, fils de lhistorien Gabriel Monod. Ami de Rolland, il préface la correspondance de ce dernier avec Malwida von Meysenbug (1816-1903), la mère adoptive de sa mère, Olga Herzen.

Montagu, Edwin (1879-1924) –Homme politique britannique membre du Parti libéral, Secrétaire dÉtat à lInde entre 1917 et 1922. Il est à lorigine, avec le vice-roi Lord Chelmsford, des réformes Montagu-Chelmsford, qui conduisirent plus tard au Government 859of India Act (1919), modifiant le fonctionnement des gouvernements provinciaux en associant les notables indiens aux décisions locales, dans un système de « diarchie ». Leur but nest pas tant daccorder un pouvoir plus grand aux Indiens que de sassurer la fidélité et la coopération dune élite indienne.

Moonje, Balakrishna Shivram (1872-1948) –Après des études de médecine et un engagement dans la guerre des Boers, B. S. Moonje devient un soutien politique de Tilak. Après la mort de celui-ci, en 1920, Moonje quitte le Congrès National Indien, en désaccord avec la non-violence gandhienne. Il devient en 1927 président de la Hindu Mahasabha, fondée par le pandit Malaviya et le reste jusquen 1937. Rolland lévoque essentiellement pour la signature du pacte Rajah-Moonje, dans lequel Mylai Chinna Rajah sengage à soutenir Moonje en échange de lobtention délectorats séparés pour les représentants des Intouchables dans les différentes assemblées, ce à quoi soppose Gandhi.

Mozart, Wolfgang Amadeus (1756-1791) –Compositeur de musique autrichien. Rolland, dont il est depuis lenfance lun des musiciens de prédilection, lui consacre plusieurs articles.

Mozoomdar, Pratap Chunder/Chandra (1840-1905) – Membre influent du Brāhmo Samāj. Il représente le mouvement au Parlement des religions de Chicago (1893), remportant un grand succès même sil est quelque peu évincé aux yeux du public par Vivekananda. Rolland se réfère à trois de ses ouvrages : The Oriental Christ (1883), qui peint un Christ non européen dont lenseignement reflète la profondeur de la spiritualité asiatique, et deux ouvrages historiques : The Faith and Progress of the Brahmosamaj (1882), The Life and Teachings of Keshub Chandra Sen (1887), dont Mozoomdar est lun des plus fidèles disciples. Les articles en bengali quil consacre à Ramakrishna en 1878 sont parmi les plus anciens témoignages sur le saint homme (voir lintroduction de lEssai).

Mukerji, Dhan Gopal (1890-1936) – Écrivain indien de langue anglaise. Né au Bengale, très tôt engagé dans le mouvement révolutionnaire qui suit la partition de Bengale (1905), il quitte lInde pour échapper à la police coloniale britannique, sinstalle aux États-Unis en 1911, épouse une Américaine et se lance avec succès dans une carrière littéraire. Il est déjà lauteur de plusieurs ouvrages en anglais, dont un certain nombre pour enfants inspirés par des histoires indiennes, et dune autobiographie remarquée, Cast and Outcast (1923), quand il publie en 1926 The Face of Silence, une étude de Ramakrishna qui reflète son attirance pour la vie spirituelle et son intention de propager lhéritage religieux indien en Occident. Il dédicace son livre à Josephine MacLeod, lamie américaine de Vivekananda qui lui a fait connaître Ramakrishna et voit en lui « un des espoirs de la foi en Vivekananda » (JI, p. 203). Face of Silence marque profondément les esprits en Amérique et en Europe. En témoigne Rolland qui, lors de la visite de Mukerji à Villeneuve en octobre 1926, note : « Jai été si saisi par la lecture que ma faite ma sœur de quelques pages du livre de Mukerji, que jai senti aussitôt le 860devoir détudier et de faire connaître en Europe la personnalité extraordinaire de Ramakrishna et de son fougueux disciples Vivekananda » (JI, p. 172). À cette époque, Mukerji et sa femme sont installés à Genève pour se rapprocher du pensionnat de leur fils. Cela offre à Mukerji loccasion dobserver de près le travail de la Société des Nations – à laquelle il reproche de se focaliser sur les seuls problèmes européens et doublier lAsie à lexception du Japon –, et de rencontrer Rolland et aussi Nehru. En 1928 il écrit A son of Mother India answers (New York, E. P. Dutton Company, 1928) pour répondre aux attaques de Miss K. Mayo. Mais à partir de 1929 Mukerji a de plus en plus de mal à réconcilier ses aspirations spirituelles et la réalité de son existence dexilé. Il se suicide en 1936. Rolland ne semble pas avoir eu des relations étroites avec lui. Pourtant Mukerji parle un peu français, pourtant, surtout, ses idées sont parentes des siennes : il est convaincu comme lui que lunité de lhumanité transcende les races et les nations. Rolland lui sait gré de lui avoir fait découvrir Ramakrishna et de lavoir mis en contact avec la Ramakrishna Mission et Josephine MacLeod.

Muller, Henrietta (1846-1906) – Féministe et théosophe britannique. Elle rencontre Vivekananda en 1893 lors du Parlement des religions à Chicago, laide à publier quelques-uns de ses ouvrages et, sétant rendue en Inde en 1897, finance lachat du terrain de Belur. Par la suite, elle séloigne de la Ramakrishna Mission.

Münzenberg, Willi (1889-1940) –Militant communiste allemand, qui se voue à la promotion de lURSS et de la politique stalinienne auprès des intellectuels occidentaux. Sur une demande de la Ligue contre limpérialisme, signée par Virendranath Chattopadhyaya et Willi Münzenberg, Rolland adresse en novembre 1928 un message de soutien au Congrès National Indien. Willi Münzenberg rompt avec le stalinisme après les grandes purges des années 1930.

Mussolini, Benito (1883-1945) – Homme dÉtat italien. Romain Rolland na de cesse dalerter sur les dangers de la politique mussolinienne, bien avant lalliance avec lAllemagne nazie en 1936. Il tente de convaincre Rabindranath Tagore et Gandhi de ne pas céder aux séductions de lItalie mussolinienne lorsquils sont tous deux invités en Italie et instrumentalisés, à des degrés divers, par la propagande du régime fasciste. Si Tagore ne fait pas preuve du discernement nécessaire et se laisse impressionner par Mussolini lors de son voyage en Italie en 1925, provoquant la grande déception de Romain Rolland, Gandhi, qui se rend en Italie en décembre 1931, se montre plus réservé, même sil évite de se prononcer ouvertement contre le régime (voir lintroduction de Mahtama Gandhi).

Myers, Frederic, William, Henry (1843-1901) Essayiste et psychologue britannique. Il est considéré comme lun des fondateurs de la psychologie des profondeurs. Il rencontre Vivekananda à Londres en 1896.

Nag, Durga Charan (et non Chandra, 1846-1899) –Disciple marié de Ramakrishna. Médecin, très pieux 861et altruiste, il se détache du monde, sans pour autant devenir moine, après sa rencontre avec Ramakrishna.

Nag, Kalidas (I891-1966) – Historien, essayiste et parlementaire bengali. Kalidas Nag fait partie de cette poignée dintellectuels indiens qui se forment à lindianisme auprès du grand savant Sylvain Lévi et dautres indologues français. Rentré en Inde, il enseigne à luniversité de Calcutta. Il est le plus influent membre du groupe dintellectuels bengalis attelé à létude de Greater India (« Grande Inde ») ou lhistoire de la diffusion à date ancienne de la culture indienne en Asie par le biais du bouddhisme et de lhindouisme (voir Stolte 2013). Rolland, qui le rencontre en avril 1922 à Paris pendant ses études, est demblée conquis par le jeune homme, de 25 années son cadet, le trouvant « intelligent, brillant, plein de vie et de feu » (JI, p. 28). Les deux hommes partagent la même aspiration à œuvrer pour lunification de lhumanité. Ils entretiennent une correspondance chaleureuse entre 1923 et 1930 (voir Guha 2010). Les échanges entre « Mon maître » et « mon cher ami » se ralentissent par la suite. Kalidas Nag fait des conférences aux USA puis en Europe, bénéficiant de nombreuses recommandations de Rolland. Cest ce qui lui permet de revenir le voir à Villeneuve en juin et septembre 1930 après un intervalle de sept ans.

Nagarkar, Balwant Bhau (1858-1926) – Penseur religieux originaire de Bombay, il représente le Brāhmo Samāj au Parlement des religions de Chicago en 1893.

Naidu, Ramaiah (1904-1991) – Mathématicien et physicien indien. Cest alors quil fait des études de physique à la Sorbonne quil rend visite à Rolland à Villeneuve en août 1924 (JI, p. 78).

Naidu, Sarojini (1879-1949) –Poétesse et femme politique indienne, figure majeure du mouvement pour lindépendance. Elle est la première femme indienne à présider le Congrès National Indien (1925), puis à être Gouverneur (dans les Provinces-Unies, maintenant appelées Uttar Pradesh, de 1947 à sa mort). Sa participation au mouvement gandhien de non-coopération lui vaut dêtre emprisonnée plusieurs fois (1930, 1932, 1942-1943). Elle accompagne Gandhi à Londres lors de la deuxième Conférence de la Table ronde en 1931.

Naoroji, Dadabhai (1825-1917) – Intellectuel et homme politique originaire de Bombay, lune des grandes figures du nationalisme indien. Il propose des réformes de la religion parsi à laquelle il appartient, contribue à fonder le Congrès National Indien (1855) dont il assure la présidence à trois reprises, et est le premier Indien à siéger au Parlement britannique (1892-1895).

Narayana Guru (1855-1928) – Philosophe vedantin, maître spirituel et réformateur social du Kérala. Né dans la caste des Ezhava considérée comme intouchable, il dénonce lordre social hiérarchique hindou et le stigmate de lintouchabilité, et lutte contre les discriminations dont souffrent les membres de sa caste, fondant des institutions éducatives et dentraide sociale. Son principal disciple, lui-même philosophe, P. Natarajan (1895-1973) rend visite 862à Rolland en 1929 (JI, p. 260-262 ; Nataraja Guru 2011, p. 233-235).

Natesan, G. A. (1873-1948) – Écrivain et journaliste de Madras. Fondateur de la maison dédition G. A. Natesan & Co. (1897) et de linfluent mensuel en anglais The Indian Review (1900).

Nehru, Jawaharlal (1889-1964) – Homme politique indien, premier Premier ministre de lInde indépendante. À lépoque où Rolland le reçoit chez lui à Villeneuve (mai 1926), Nehru est déjà lune des principales figures de la lutte pour lindépendance de lInde. Il séjourne en Suisse avec sa fille Indira, âgée de 7 ans, pour être près de Kamala, son épouse, soignée dans un sanatorium. Les deux hommes se revoient en juin 1926, puis en mai 1927, date à laquelle Nehru est accompagné de son épouse et de leur fille, et de Vijaya Lakshmi et Pandit R. S. Pandit, ses sœur et beau-frère, et encore en octobre 1935, quand Nehru est provisoirement libéré de prison pour venir au chevet de son épouse mourante.

Nehru, Motilal (1861-1931) – Activiste du mouvement dindépendance de lInde et président du Congrès National Indien (1928-1929). Il est le père de Jawaharlal Nehru.

Niranjanananda, Swami (Tulasi Charan Dutt, 1863-1938) – Né au Bengale dans une famille aisée de caste kāyastha, il reçoit chez lui une formation classique en sanskrit et devient disciple de Ramakrishna à lâge de 18 ans alors quil étudie à luniversité de Calcutta. Très proche de Vivekananda, il fait partie du premier groupe de moines fondateurs de la Ramakrishna Mission. La Mission lenvoie aux États-Unis enseigner le yoga, le sanskrit et les upaniad, puis fonder des centres en Inde du Sud (Bangalore et Kerala).

Niranjanananda, Swami (Nitya Niranjan Ghosh, 1862-1904) – Disciple direct de Ramakrishna. Il devient moine en 1887.

Nivedita, Sister (Elizabeth Noble, 1867-1911) – Née dans une famille irlandaise, elle adopte la vocation denseignante, adhérant aux idées du New Education Movement qui balaie alors lEurope. La rencontre de Vivekananda à Londres en 1895 bouleverse sa vie. Trois ans plus tard, elle part sinstaller définitivement en Inde. Elle sy occupe de léducation des filles et des femmes, ouvrant pour elles une petite école à Calcutta, et participe aux secours humanitaires pendant les épidémies et les famines. Elle se joint aussi au mouvement nationaliste indien en sopposant à la partition du Bengale (1905) et en soutenant, par ses écrits et conférences, le mouvement Swadeshi qui appelle au boycott des produits britanniques importés au profit de produits artisanaux fabriqués dans le pays. Nivedita publie nombre douvrages sur lhistoire indienne, la condition des femmes, léducation, lart et la mythologie et aussi des articles dans les presses indienne et britannique. Son The Master as I knew him trace un portrait très vivant de Vivekananda. Rolland entend pour la première fois parler delle en mai 1927 par Josephine MacLeod qui la bien connue (JI, p. 195). LAméricaine léclaire aussi sur les relations complexes de Nivedita et Vivekananda, ce dernier tentant de se protéger, parfois brutalement, de la passion adoratrice que lui voue la première (JI, p. 209).

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Okakura, Kakuzo (1862-1913) – Penseur et historien de lart japonais. Il écrit plusieurs ouvrages (directement en anglais) pour faire connaître la culture sino-japonaise, dont le célèbre Le Livre du Thé (1906). À linstigation de Josephine MacLeod, qui la rencontré au Japon, il rend visite à Vivekananda à Calcutta en 1902 et linvite à une conférence internationale sur les religions, mais, malade, Vivekananda lenvoie à Tagore, avec lequel il se lie durablement (JI, p. 173 et 208 ; Midori 2011 ; Bharucha 2006).

Olcott, Henry Steel (1832-1907) – Militaire, avocat, essayiste et occultiste américain. En 1875, il fonde à New York avec Helena Blavatsky la Société théosophique, afin détudier le surnaturel en combinant la science et la religion. Dès lors sa carrière est inséparable de celle de la spiritualiste russe. En 1878 tous deux arrivent en Inde et deux ans plus tard se convertissent au bouddhisme à Galle (Sri Lanka). En 1882, après avoir collaboré quelques années avec eux, Dayananda Saraswati, le fondateur de lĀrya Samāj, les accuse de charlatanisme. Cela nempêche pas la Société théosophique, dont le siège est transféré à Adhyar, un quartier de Madras (Chennai) en Inde du Sud, de connaître un grand succès auprès de lintelligentsia indienne (Gandhi et Jawaharlal Nehru en font partie un temps).

Oppert, Gustav Salomon (1836-1908) – Philologue allemand, spécialiste de sanskrit et de telugu. Il débute sa carrière au Presidency College de Madras, puis, de retour en Allemagne, devient professeur de langues dravidiennes à luniversité de Berlin. Lors du Congrès qui se tient à Paris en octobre 1900, Vivekananda rejette sa thèse de lorigine phallique de lemblème de Śiva (le liga).

Otto, Rudolf (1869-1937) – Universitaire spécialiste de religions comparées et théologien allemand. Rolland cite son ouvrage West-Oestliche Mystik (1926, traduit en français en 1951 comme Mystique dOrient et mystique dOccident) dans lequel il traite de « Fichte et lAdvaita » et compare Shankara et Maître Eckhart.

Pal, Bipin Chandra (1858-1932) – Leader nationaliste indien, partisan de réformes sociales profondes, il est lune des figures majeures de la lutte pour lindépendance et du mouvement du swadeshi, aux côtés dAurobindo Ghose.

Parekh, Manilal C. (1885-1967) –Penseur et théologien chrétien. Né dans une famille hindoue du Gujarat, il découvre le message du Christ en lisant Keshab Chandra Sen et adhère à la Church of New Dispensation fondée par ce dernier. En 1918, il reçoit le baptême dans lÉglise anglicane. Dans les années suivantes, son interprétation hindoue du Christ suscite des controverses. Rolland, qui le rencontre en octobre 1929, cite sa biographie de Keshab Chandra Sen (1926) et larticle quil consacre aux relations de celui-ci avec le christianisme (1928).

Patanjali (vers le1er siècle) – Auteur du Yoga-Sūtra (« Aphorisme sur le Yoga »), le texte fondamental de la philosophie du yoga – lune des six écoles (darśaa) de la philosophie indienne traditionnelle, aussi dite du rāja-yoga (yoga royal) ou yoga classique pour la distinguer du haha yoga (yoga deffort), plus tardif.

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Patel, Vallabhbhai Jhaverbhai (1875-1950) – Avocat et homme politique indien originaire du Gujarat, qui prend part aux côtés de Gandhi au mouvement de désobéissance civile, ce qui lui vaut dêtre emprisonné à plusieurs reprises. Il est président du Congrès National Indien en 1931. Après lindépendance, il occupera plusieurs fonctions de ministre au sein du gouvernement de Jawaharlal Nehru.

Paul de Tarse (saint Paul, début du premier siècle-67) – Après avoir persécuté les disciples de Jésus, il se convertit et devient un des fondateurs de lÉglise chrétienne et une figure majeure de la diffusion du christianisme. Ses épîtres adressées aux nouvelles communautés chrétiennes constituent les documents les plus anciens du christianisme et précisent les fondements de la théologie chrétienne. Rolland compare à plusieurs reprises Gandhi à saint Paul, en particulier en ce qui concerne sa « doctrine » sexuelle (MG, p. 96) prônant une vie chaste. Il compare également Vivekananda à saint Paul, cette fois pour souligner le rôle quil tint dans lorganisation de la Ramakrishna Mission : il « fut le saint Paul du Messie du Bengale » (VV, p. 492).

Paul, Kanakarayan Tiruselvam (1876-1931) – Leader nationaliste chrétien (protestant), travailleur social et gandhien. Cest par K. T. Paul, venu le voir à Villeneuve en septembre 1926, que Rolland entend parler pour la première fois de Ramakrishna (JI, p. 168). Il se fonde sur son The British connection with India (1927) pour écrire le chapitre iv de VR sur les mouvements de réformes hindous.

Pearson, William Winstantley (1881-1923) – Pasteur et éducateur anglican, compagnon de Gandhi en Afrique du Sud, très proche aussi de Tagore, dont il est le secrétaire jusquà sa mort accidentelle en Italie. Il semble être le premier à mentionner lexistence dAurobindo à Rolland (JI, p. 46).

Pincott, Frederic (Rolland orthographie « Pincut », 1836-1896). Orientaliste anglais, spécialiste de hindi. Il est membre de la Royal Asiatic Society.

Polak, Henry (1882-1959) – Avocat et journaliste britannique qui fit campagne aux côtés de Gandhi, en Afrique du Sud, pour les droits des Indiens, et plus tard pour lindépendance de lInde. Cest lui qui fait découvrir au Mahatma Unto This Last, de Ruskin, lecture dont linfluence sur la pensée de Gandhi est considérable.

Premananda, Swami (Baburam Ghosh, 1861-1918) – Disciple direct de Ramakrishna. Beau-frère de Balaram Bose et camarade de classe de Rakhal (Swami Brahmananda), il fait la connaissance de Ramakrishna pendant ses études universitaires et renonce à celles-ci pour se consacrer à son service. Il est lun des moines fondateurs de lordre au côté de Vivekananda. Il dirige le monastère de Belur entre 1902 et sa mort.

Privat, Edmond (1889-1962) – Écrivain et journaliste, promoteur de lesperanto et pacifiste originaire de Suisse. Rolland le cite comme un de ses amis. Il organise avec lui le séjour suisse de Gandhi en 1931. Il est lauteur de Aux Indes avec Gandhi (1934) et dune Vie de Gandhi (1958). Sa correspondance avec Rolland a été publiée en 1977. (Voir Bibliographie).

Radhakrishnan, Sarvepalli (1888-1975) – Professeur de philosophie 865à luniversité (Madras, Mysore, Calcutta, Oxford et Bénarès). Il sera président de lInde de 1962 à 1967.

Rai/Roy, Govinda (dates inconnues) – Hindou adepte du soufisme. En 1866, cet homme dont la biographie nest pas connue, initie Ramakrishna à la voie mystique de lislam.

Rai, Lajpat (1865-1928) – Né au Panjab dans une famille de classe moyenne, avocat de formation, réformateur social et dirigeant du mouvement pour lindépendance, il mène toute sa vie un combat acharné contre limpérialisme britannique. Pendant son adolescence, il devient le disciple de Dayananda Saraswati, et joue par la suite un rôle important au sein de lĀrya Samāj, dont il est le premier à écrire lhistoire. Rolland se fonde essentiellement sur son ouvrage pour dresser le portrait de Dayananda dans le chapitre iv de VR. Après avoir rejoint le Congrès National Indien, Lajpat Rai dénonce lexploitation économique de lInde par les Britanniques et prône un nationalisme anticolonial militant. Son long séjour à létranger lui fait voir la lutte nationale indienne dans une perspective plus large, comme lattestent ses œuvres majeures : Young India, Englands Debt to India (« La dette de lAngleterre envers lInde »), The Political Future of India (« Lavenir politique de lInde ») et Unhappy India (« lInde malheureuse » – réfutation cinglante des attaques fielleuses de Miss K. Mayo). À son retour en Inde et bien quil juge la non-violence irréaliste, il dirige la session extraordinaire du Congrès National Indien de décembre 1921 qui lance le mouvement de non-coopération de Gandhi. Mais en 1922, il sen retire et rejoint le Parti Swarajya fondé par C. R. Das et Motilal Nehru. En octobre 1928, il est brutalement agressé par la police à Lahore alors quil est à la tête dune manifestation pacifique contre la Commission Simon – une délégation de sept députés arrivée de Grande-Bretagne pour proposer des réformes constitutionnelles mais dans laquelle les Indiens voient une violation de leur droit à lautodétermination car ils nen font pas partie. Il meurt deux semaines plus tard des suites de ses blessures. Rolland fait la connaissance de Lajpat Rai en juin et juillet 1924 quand celui-ci, alors en traitement en Suisse, passe le voir à Villeneuve, lui apportant à demeure des informations de première main sur les derniers événements politiques de lInde (JI, p. 69-71, 77-78). Il le revoit en mai 1926 (JI, p. 106-107). Sil partage ses réserves à propos des idées politiques de Gandhi, il regrette son tempérament agressif. Cependant, en novembre 1928, la nouvelle de sa mort des suites de violences policières latterre (JI, p. 257-258).

Rajah, Mylai Chinna (1883-1943) – Homme politique et activiste tamoul, leader du Justice Party, quil quitte cependant en 1923, déçu du sort qui est réservé aux « classes déprimées » ou Intouchables (dalits). Il occupe différentes fonctions politiques et conclut avec B. S. Moonje le « pacte Rajah-Moonje » en 1932. Rajah sy engage à soutenir Moonje en échange de lobtention délectorats séparés pour les représentants des Intouchables dans les différentes assemblées.

Rajchandra, Shrimad (appelé par Rolland « le poète Raychand, du 866Gujarat ») (1867-1901) – Poète, mystique, érudit, philosophe jaïn, un des guides spirituels de Gandhi.

Rajendra Prasad (1884-1963) – Leader de la lutte anticoloniale à lépoque où Rolland fait sa connaissance (1928). Il devient le premier Président de lInde (1950-1962).

Ram Tirtha (Swami Ram, 1873-1906) – Maitre spirituel hindou dorigine pendjabie, adepte du vedānta. Sa rencontre avec Vivekananda à Lahore en 1897 alors que, marié et père de famille, il enseigne les mathématiques, le détermine à devenir moine. Il est lun des premiers missionnaires hindous aux États-Unis (1902) après Vivekananda.

Ramananda (xve siècle) – Maitre spirituel de Bénarès. Le plus grand ordre monastique vishnouïte de lInde du Nord se réclame de lui.

Ramanuja (xi-xiie siècle) – Le plus important théologien des Śrī-vaiṣṇava, secte vishnouïte qui attribue la même autorité au Veda et à un corpus de textes inspirés par la dévotion à Viṣṇu, notamment les hymnes en tamoul des Ālvārs. Rejetant linterprétation advaita (non-dualiste) du vedānta de Shankara, Ramanuja expose les principes du viśiṣṭādvaita (non-dualisme mitigé).

Ramprasad (Ramprasad Sen, vers 1718-vers 1775) – Mystique et poète bengali. Ses poèmes de dévotion à Kālī, qui reflètent sa relation intime avec la déesse – elle est la mère tendre et aimante –, inaugurent un nouveau style et contribuent à la renaissance du courant tantrique au Bengale.

Rasmani, Rani (1793-1861) – Mariée à lâge de 11 ans à Raj Chandra Das (Marh), le zamindar de Janbazar, elle devient à sa mort ladministratrice de son large domaine et sengage dans de nombreuses activités philanthropiques. Plusieurs brahmanes refusent de travailler dans le temple de Kālī de Dakshinesvar, quelle fait construite en 1855, parce quelle appartient à la sous-caste Kaibarta, classée dans la catégorie inférieure des śūdra. Toutefois le frère aîné de Ramakrishna, Ramkumar Chattopadhyaya accepte dy remplir la fonction de prêtre, et le jeune Ramakrishna se voit confier la charge de lassister dans les rituels quotidiens, avant de le remplacer.

Rivington, Luke (1838-1899) – Pasteur anglican posté en Inde. Pendant son séjour à Calcutta (1879), il se rend très populaire auprès des membres du Brāhmo Samāj et se lie en particulier avec le jeune Keshab Chandra Sen. Plus tard il se convertit au catholicisme et devient prêtre (1889).

Rolland, Madeleine (1872-1960) –Sœur de Rolland, de six années sa cadette. Traductrice de littérature anglaise (de Thomas Hardy notamment), militante pacifiste et membre du Comité de la section française de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, elle vit auprès de Rolland à Villeneuve pendant les années où il rédige la plupart de ses écrits indiens. Rolland ne parlant pas langlais et le lisant très difficilement, elle joue un rôle de tout premier plan dans les collecte et traduction des documents nécessaires à son travail et comme interprète lors de ses entretiens avec les nombreuses personnalités indiennes qui lui rendent visite. Rollandlui dédicace ses trois biographies indiennes.

Romain Rolland, Marie (1895-1985) 867– Née dun père russe et dune mère suisse, Marie Mikhaïlova Cuvilier est une poétesse. Elle épouse le prince Serge Koudachev en 1916 (ce qui lui vaut dêtre aussi connue sous le nom de Maria Koudacheva) puis Romain Rolland en 1934. Tous deux accomplissent un voyagent à Moscou en 1935, voyage à loccasion duquel ils rencontrent Staline. Elle partage la vie de Romain Rolland jusquà la mort de celui-ci en 1944 et se consacre ensuite à la promotion de son œuvre.

Roniger, Emil (1833-1958) – Écrivain et éditeur suisse, fondateur de la maison dédition Rotapfel-Verlag, lié damitié avec Romain Rolland dont il partage lintérêt pour lOrient. Il publie notamment une traduction allemande de la biographie de Gandhi. Il nourrit lambition de créer une Weltbibliothek, avec le concours notamment de Rolland, Gandhi ou Tagore. Il publie en 1926, à loccasion du soixantième anniversaire de Romain Rolland le Liber Amicorum, avec des contributions de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Gandhi. (Voir Bibliographie sous Meylan 2009).

Rousseau, Jean-Jacques (1712-1778) – Écrivain et philosophe genevois, auteur notamment de Julie ou la Nouvelle Héloïse et surtout des Confessions, publiées de manière posthume. Ses principaux ouvrages philosophiques, en particulier le Discours sur lorigine et les fondements de linégalité parmi les hommes (1755) et Du contrat social (1762) sarticulent autour dune critique de la société qui corrompt la nature essentiellement bonne de lhomme et qui conduit aux inégalités sociales. Rolland lit la pensée de Gandhi dans la continuité de cette critique de la civilisation dont les autres grands penseurs sont Tolstoï ou Ruskin. En 1938, il a publié une anthologie, LesPagesimmortelles de J.-J. Rousseau. (Voir Bibliographie).

Rowlatt, Sir Sidney ArthurTaylor (1862-1945) – Juge britannique, président du comité Rowlatt, mandaté en 1918 par le gouvernement anglais. Le comité fut à lorigine des lois Rowlatt (Bills Rowlatt ou Rowlatt Act), qui prolongeaient certaines restrictions aux libertés fondamentales introduites pendant la guerre. Elles autorisaient en effet les cours spéciales de justice et la détention sans procès pendant deux ans pour « activités subversives ».

Roy, Dilip Kumar (1897-1980) – Musicien et musicologue bengali. Rolland, qui fait sa connaissance en août 1920, entretient avec lui une correspondance, où il est notamment question de Tagore et dAurobindo.

Roy, Gour Govind (1841-1912) – Missionnaire de la section du Brāhmo Samāj dirigée par Keshab Chandra Sen à partir de 1866, il est pendant plus de quarante ans le rédacteur en chef de son mensuel bengali, Dharmatattva (« lessence du dharma »).

Roy, Ram Mohan (1772-1833) – Réformateur social et religieux du Bengale, fondateur du Brāhmo Samāj (1828). À tous égard homme hors du commun, polyglotte, érudit, philosophe, humaniste, moraliste, mais aussi journaliste et sorte dagitateur social, Ram Mohan Roy laisse une marque profonde sur lInde moderne dans divers domaines. Ses écrits sur lhindouisme et le christianisme, ses 868traductions de leurs écritures, ses tentatives de concilier lenseignement des protestants unitariens et le non-dualisme des upaniad traduisent sa foi monothéiste, son rejet des rites et du culte des images. Ils le montrent préoccupé déthique, question qui est aussi au cœur de ses innombrables campagnes de réformes de la société hindoue. Ram Mohan Roy milite pour les droits des femmes et la modernisation de léducation et encourage les Britanniques à légiférer contre limmolation des veuves (sati). Sa mort inopinée en Grande-Bretagne, où il sétait rendu pour défendre les intérêts de lempereur moghol, affaiblit le Brāhmo Samāj jusquà ce que Debendranath Tagore reprenne lorganisation en main (Joshi, 1975).

Rumi (Djalāl ad-Dīn Rûmî, 1207-1273) – Poète mystique persan. Son œuvre a profondément influencé le courant soufi de lislam.

Ruskin, John (1819-1900) – Critique dart, proche de William Turner et des préraphaélites. Très influencé par son éducation religieuse et sa lecture de la Bible, Ruskin écrit aussi des ouvrages de critique sociale et déconomie, en particulier Unto This Last (1862), dont la découverte est déterminante pour Gandhi, comme il le raconte dans son autobiographie. Ruskin y critique le libéralisme et défend lidée dune supériorité des lois morales sur les lois économiques. Il affirme légalité des travailleurs, quel que soit le type de travail, et promeut un mode de vie simple. Gandhi sinspire de ces principes pour organiser sa colonie à Phoenix, près de Durban, et plus tard le mouvement du satyagraha. Il publie dans Indian Opinion une version de Unto This Last en gujarati, sous le titre Sarvodaya (« le bien / lélévation de chacun »). Rolland ne perçoit linfluence de Unto This Last quaprès sa lecture de lautobiographie, il ne lévoque pas dans Mahatma Gandhi, ny mentionnant que la lecture du recueil Crown of Wild Olive (1866).

Russell, Bertrand Arthur William (3e comte Russell, 1872-1970) – Mathématicien et philosophe britannique. Son opposition à la participation de la Grande-Bretagne à la Première Guerre mondiale lamène à sengager en politique. Il devient plus tard membre de lIndia League, quil préside en 1932. Il se retire de la politique et de lactivisme politique en 1938, pour se consacrer à une carrière universitaire. Il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1950.

S. Ganesan (vers 1896- ?) – Éditeur basé à Madras. Gandhien de la première heure et ferme soutien du mouvement de désobéissance civile, il publie les œuvres de Gandhi et les discours dautres dirigeants nationalistes. En août 1922, il écrit à Rolland pour lui demander de rédiger une introduction à Young India, un recueil darticles de Gandhi. Rolland allègue sa connaissance trop superficielle des idées de Gandhi pour lenvisager mais déclare songer à leur consacrer un article fouillé (JI, p. 34). De cette première étude sort son MahatmaGandhi (1923), en partie fondé sur la documentation envoyée par S. Ganesan. La même année ce dernier en publie la traduction anglaise.

Sadananda (Sarat Chandra Gupta, 1865-1911) – Disciple direct de Vivekananda. Dorigine bengalie, il 869est éduqué dans le nord de lInde. En 1888, chef de gare à Hathras (actuel Uttar Pradesh), il rencontre Vivekananda, alors moine inconnu pérégrinant loin du Bengale. Subjugué, il quitte tout pour le suivre et passe le reste de sa vie au service de la Ramakrishna Mission. Dans VV, Rolland lui consacre une longue note fondée sur le témoignage de Sœur Christine.

Sanyal Trailokyanath – Voir Chiranjib Sarma

Sarabhai, Ambalal (1890-1967) – Grand industriel indien dorigine gujaratie. Rolland fait sa connaissance en mai 1928.

Saradadevi (Saradamani Mukhopadhyay, 1853-1920) – Épouse de Ramakrishna. Née dans un village bengali, fiancée enfant à Ramakrishna, elle vit chastement avec lui, à partir de ses 16 ans, dans la petite pièce sans confort attenante au temple de Dakshineswar, se dévouant à son service. Après la mort de Ramakrishna, Sarada Devi joue un rôle important dans le mouvement religieux naissant. Bien que peu instruite, elle se montre favorable à léducation des femmes. Nombre dadeptes de la Ramakrishna Mission la considèrent comme une incarnation de la Mère divine, se rappelant que Ramakrishna lui-même lavait adorée en lieu et place de la déesse – Rolland fait allusion à cette cérémonie. (Voir « Shorasi »).

Saradananda, Swami (Sarat Chandra Chakravarty, 1865-1927) – Un des principaux disciples directs de Ramakrishna. Né à Calcutta dans une famille aisée de caste brahmane, membre du Brāhmo Samāj dès son adolescence et proche de Keshab Chandra Sen, il rencontre Ramakrishna en 1883 et fait partie du petit groupe de disciples qui, avec Vivekananda, se met à son service dans les dernières années de sa vie. Il est choisi par Vivekananda pour le seconder aux États-Unis, puis être le premier secrétaire de la Ramakrishna Math and Mission, poste quil occupe jusquà sa mort. Il est lauteur de Śrī Śrī Rāmakṛṣṇa Līlāprasaga (traduit du bengali en anglais sous le titre de « Sri Ramakrishna, the Great Master »), lune des deux biographies canoniques de Ramakrishna avec louvrage de Mahendranath Gupta, The Gospel of Sri Ramakrishna. Josephine MacLeod, qui la connu, le dépeint comme un homme serein en toutes circonstances, « puissant comme Gibraltar » (JI, p. 203).

Sarasvati, Dayananda (1824-1883) – Philosophe et réformateur hindou originaire du Kathiawar (Gujarat), fondateur de lĀrya Samāj. Après sêtre enfui de chez lui pour échapper au mariage, il mène pendant une vingtaine dannée la vie dun moine itinérant, avant de trouver un maître en la personne de Svami Virajananda (1779-1868). Ce grand lettré lui donne une solide formation en sanskrit, linitie au Veda et le convainc de la nécessité de refonder lhindouisme sur de pures bases védiques. Dayananda se consacre à cette mission, sopposant aux brahmanes traditionnalistes et exhortant ses coreligionnaires à rejeter les croyances et pratiques non mentionnées dans le Veda, tel le culte des images divines dans les temples, et à accepter des réformes sociales, en plaidant notamment pour labolition des 870distinctions de castes et léducation des filles. Il consigne ses idées en hindi dans le Satyārthaprakāśa (« lumière sur le sens de la vérité », 1874) et fonde lĀrya Samāj (1875) pour les propager. Lala Lajpat Rai fait partie des jeunes gens idéalistes qui le rejoignent. Pour en savoir plus, voir Jordens 1978.

Sardul Singh – Voir Kavishar, Sardul Singh

Sarma,Chiranjib(pseudonyme de Trailokyanath Sanyal, 1848-1915)–Missionnaire duBrāhmo Samāj. Il est proche deBijoy Krishna Goswami et de Keshab Chandra Sen.

Seal, Brajendra Nath(1864-1938) Philosophe humaniste et essayiste. Dans sa jeunesse, il se lie avec Narendra Dutt (le futur Vivekananda) alors quils sont tous deux membres du Brāhmo Samāj. Il mène par la suite une brillante carrière universitaire en Inde et en Grande-Bretagne, où il enseigne en 1906, 1909 et 1911. Il est le premier chancelier de luniversité fondée par Tagore à Santiniketan en 1921.

Sen,Girish Chunder/Chander/Chandra (1835-1910) Missionnaire du Brāhmo Samāj, proche de Keshab Chandra Sen et de Krishna Vijay Goswami. Il est le premier traducteur du Coran en bengali.

Sen, Boshi (Basiswar, 1887-1971) – Botaniste et agronome connu pour ses recherches sur lamélioration de la sélection de plantes et la production de semences hybrides de maïs. Il travaille un temps avec Jagdish Chandra Bose. Il est intimement associé avec plusieurs membres de la Ramakrishna Mission : Swami Saradanana, Sister Nivedita, Sister Christine, Josephine MacLeod. Rolland, à qui Boshi Sen rend visite à Villeneuve en août 1928, dresse du jeune savant un portrait enthousiaste (« figure ardente et joyeuse, illuminée dintelligence ») qui traduit son admiration pour sa faculté à concilier esprit scientifique et quête spirituelle (JI, p. 244-245). Il rapporte que Boshi Sen « ne pardonne pas à Mukerji davoir romancé la vie de Ramakrishna » (JI, p. 245).

Sen, Keshab/Keshub Chandra/Chunder (1856-1884) – Intellectuel et réformateur socio-religieux du Brāhmo Samāj, dont il est lune des plus puissantes figures. Entré au Brāhmo Samāj en 1858 après avoir rencontré Debendranath Tagore, Keshab saffirme bientôt porteur dune vision différente de celle de son protecteur. En 1866, il entraîne derrière lui une nouvelle génération pour former le « Brāhmo Samāj de lInde », mouvement qui promeut une religion universelle et souhaite introduire des réformes sociales dans le domaine des coutumes de caste et de mariage. On désigne dès lors sous le nom de « Brāhmo Samāj originel » (Ādi Brāhmo Samāj) ceux qui restent fidèle à Debendranath. En 1870, Keshab passe six mois en Angleterre où il exerce une véritable fascination sur plusieurs personnalités locales, notamment par ses discours enflammés sur le Christ. Se disant de plus en plus inspiré, il suscite la désapprobation autour de lui et, en 1878, sa décision de célébrer le mariage de sa fille adolescente alors quil sétait prononcé contre le mariage des enfants, décide certains de ses disciples à le quitter pour former le « Brāhmo Samāj ordinaire » (Sādhāraa Brāhmo Samāj). 871La même année Keshab Chandra Sen, qui rend fréquemment visite à Ramakrishna, publie en bengali Paramahasa Deber Ukti, le plus ancien recueil de paroles du saint homme. En 1881 il fonde lÉglise de la Nouvelle Dispensation (Nava Vidhāna), un nouveau mouvement se voulant universel centré sur sa personne et son enseignement. La Nouvelle Dispensation ne survit guère à son décès trois ans plus tard. Les longs développements que Rolland lui consacre au chapitre iv de VR tiennent à labondance des sources mais aussi à la fascination quexerce sur Rolland sa vision du Christ. Ils reposent principalement sur les biographies de Pratap Chunder Mozoomdar et de Manilal Parekh.

Sen, Nitya Niranjan – Voir Niranjanananda

Sevier, Charlotte Elisabeth (1847-1930) et John Henry(capitaine de larmée britannique à la retraite, dit Capitaine Sevier, 1847-1900) – Devenus disciples et amis fidèles de Vivekananda, après lavoir entendu à Londres en 1896, ils laccompagnent dans ses voyages en Europe puis en Inde (1897), où ils sinstallent, se consacrant à diffuser son enseignement. En 1898, le couple Sevier fonde lAdvaita Ashram à Mayavati dans le district dAlmora. Après le décès prématuré de John, Charlotte continue de soccuper de lashram et se charge aussi de faire publier les écrits de Vivekananda.

Shakespeare, William (1564-1616)– Poète et dramaturge anglais. Rolland, qui mentionne Coriolan dans la préface à La jeune Inde (p. 187), a écrit quatre essais sur Shakespeare.

Shankara (première moitié du viiie siècle) – Philosophe et théologien vedantin. On lui doit le plus ancien commentaire connu des Brahma-sūtra,des commentaires des upaniad et de la Bhagavad-Gītā et dautres œuvres. Ses hagiographes le présentent comme un brahmane originaire dun village du Kérala, devenu sannyāsīn à lâge de sept ans et menant en Inde du Nord la vie dun maître spirituel pérégrinant. Ils lui attribuent la fondation de lordre des sannyāsīn « aux dix noms » (Daśanāmin) mais en réalité celui-ci a été créé beaucoup plus tard. Il est certain, en revanche, que dès le xe siècle Shankara est considéré comme le fondateur de la grande tradition du vedānta non-dualiste (advaita), qui compte de nombreux exégètes et dont se réclament toujours quantité dhindous.

Shastri, Shibnath (1847-1919) – Intellectuel et réformateur social bengali. Né dans une famille de pandits, sa rencontre de Keshab Chandra Sen le détermine à devenir membre du Brāhmo Samāj. Il est le premier historien du mouvement.

Shelley, Percy Bysshe (1792-1822) – Poète romantique anglais. Vivekananda est un grand lecteur de son œuvre pendant ses études.

Shivananda, Swami (Tarak Nath Ghosal, 1854-1934) Disciple direct de Ramakrishna. Né dans une famille relativement aisée de caste brahmane, il rencontre Ramakrishna en 1880 alors quil est employé dune firme anglaise et devient moine en 1883 après le décès de son épouse. En 1922, il succède à Brahmananda à la tête de la Ramakrishna Math and Mission. Rolland est en correspondance avec 872lui dès septembre 1927 (JI, p. 223). En aout 1928, Boshi Sen le lui décrit comme un homme qui « a une sérénité admirable ; les mains toujours ouvertes de Bouddha » (JI, p. 245).

Siddheswarananda, Swami (Gopal Marar Kottilil, 1896-1957) – Né au Kérala dans une famille aristocratique, il fait des études universitaires à Madras puis devient le disciple de Swami Brahmananda et est ordonné moine (1927). En 1937, il est envoyé en France pour y fonder le premier centre védantique (installé à Gretz depuis 1948). Sa personnalité charismatique, son sens du dialogue interreligieux et ses conférences sur la philosophie hindoue assurent un grand rayonnement à la Ramakrishna Mission en France.

Singh, Tara (1885-1967) – Leader religieux et politique sikh, engagé dans de nombreux mouvements de désobéissance civile pour défendre la communauté sikhe ainsi quaux côtés de Gandhi.

Singh, Sadhu Sundar (1889-1929) – Missionnaire anglican indien. Né au Pendjab dans une famille sikhe, il reçoit le baptême pendant son adolescence et se consacre à prêcher, notamment au Tibet. Il prône un christianisme indianisé et débarrassé des tendances matérialistes de lOccident. Plusieurs de ses ouvrages en urdu sont traduits en anglais.

Sirdar Tara Singh – Voir Singh, Tara

Smith, Frederick Edwin, comte de Birkenhead (Lord Birkenhead, 1872-1930) – Avocat et homme politique britannique (conservateur), ami de Winston Churchill. Il occupe le poste de Lord Grand Chancelier de 1919 à 1922, puis de Secrétaire dÉtat à lInde de 1924 à 1928.

Smuts, Jan Christiaan (1870-1950) – Avocat, militaire et homme dÉtat dAfrique du Sud. Il occupe plusieurs postes de ministre en Afrique du Sud avant dêtre Premier ministre par deux fois (1919-1934 et 1939-1948). Ses mesures prises à lencontre des immigrés indiens en Afrique du Sud se heurtent à lopposition non-violente de Gandhi.

Spinoza, Baruch (1632-1677) – Le philosophe néerlandais, dorigine juive marrane, est une des sources dinspiration de Romain Rolland, qui lui consacra un essai, LÉclair de Spinoza, partie dun chapitre de Confessions (Le Voyage intérieur) mais publié auparavant en langue bengalie dans la revue Prabasi en 1926, puis en français aux Éditions du Sablier en 1931 (Voir Bibliographie). L« éclair », cest celui de lexpérience mystique fulgurante inspirée par la lecture de de LÉthique. Le panthéisme spinoziste est une des voies qui mènent au sentiment religieux « océanique » tel que le définit Romain Rolland dans une lettre adressée à Freud en 1927 : « le fait simple et direct de la sensation de léternel ».

Srinivasa Sastri, Valangaiman Sankaranarayana (1869-1946) – Homme politique indien, activiste pro-indépendance. Proche de Gandhi, disciple de Gopal Krishna Gokhale, il fait partie du Congrès National Indien de 1908 à 1922, mais il le quitte à la suite du mouvement de non-coopération pour fonder le Parti libéral indien. Il est critiqué, notamment par Nehru, pour être trop conciliant avec la puissance coloniale, en particulier lors des Conférences de la Table ronde. Il nest cité par Rolland quen tant que témoin, 873convoqué par les Anglais, pour assister Gandhi au moment de son opération de lappendicite alors quil est en détention. Sa présence est censée éviter un soulèvement populaire en cas dissue fatale. (MG, p. 162).

Stanley, Dean (Arthur Penrhyn Stanley, 1815-1881) – Pasteur anglican, doyen de Westminster, doù son titre de dean (1863). Lun des leaders du mouvement antidogmatique de la Broad Church, il œuvre à la réunification des protestants britanniques. Il fait partie des personnalités religieuses libérales qui le 12 avril 1870 organisent au Hanover Square Rooms de Londres une réception en lhonneur de Keshab Chandra Sen. Il le rencontre de nouveau par la suite et le présente aussi à F. Max Müller.

Strangman, sir Thomas Joseph (Rolland écrit J. T. Strangman, suivant le compte-rendu du procès de Gandhi donné dans Young India, 1873-1971) – Avocat britannique ayant fait une grande partie de sa carrière en Inde. Il occupe le poste davocat général de Bombay par deux fois (1908-1915 puis 1916-1922), y compris donc lors du procès de Gandhi en 1922.

Stuart Mill, John (1806-1873) – Penseur et économiste britannique. Vivekananda, qui le lit pendant ses études universitaires, est très influencé par ses idées sur légalité des hommes et des femmes et sur la religion.

Subodhananda, Swami (Subodh Chandra Ghosh, 1867-1932) – Disciple direct de Ramakrishna. Né dans une famille aisée de Calcutta, fils du fondateur dun célèbre temple de Kālī à Calcutta, il rencontre Ramakrishna pendant son adolescence et, peu après la mort de ce dernier, devient moine.

Surdas (xvie siècle) – Poète mystique de lInde du Nord. Ses poèmes de louange à Kṛṣṇa, composés en langue braj, lune des formes du hindi classique, sont très connus de tous ceux qui se réclament de la voie de la bhakti.

Swarupananda, Swami (Ajay Hari Bannerjee, 1871-1906) – Disciple direct de Vivekananda. Devenu moine en 1898, il fonde avec John et Charlotte Sevier lAdvaita Ashram de Mayavati, près dAlmora, et prend la direction du Prabuddha Bharata, le transformant en un puissant organe de propagande des idées de Vivekananda.

Tagore, Debendranath (1817-1905) – Mystique et intellectuel bengali, fils de Dwarkanath Tagore. Une profonde expérience spirituelle, nourrie par la lecture des upaniad, le détourne des activités commerciales de son père, et le conduit à fonder une association pour propager la vérité ultime (tattva), la Tattvabodhinī Sabhā. En 1843, il devient membre du Brāhmo Samāj et reconfigure le mouvement laissé en déshérence depuis le décès de Ram Mohan Roy. En 1866, ses différences de vue avec le jeune Keshab Chandra Sen, qui reflètent le fossé entre lancienne génération assez conservatrice et la nouvelle désireuse dintroduire des réformes sociales, conduit à un schisme. Tandis que les fidèles de Keshab se regroupent dans le Bharatīya Brāhmo Samāj (« le Brāhmo Samāj indien »), ceux de Debendranath forment lĀdi Brāhmo Samāj (« le Brāhmo Samāj originel »). En 1872, Debendranath se consacre à la vie contemplative et confie la 874direction de lĀdi Brāhmo Samāj à son plus jeune fils Rabindranath.

Tagore, Dvarkanath (1794-1846) – Propriétaire terrien, homme daffaires et philanthrope, il est le père de Debendranath Tagore, le grand-père de Rabindranath Tagore et lami de Ram Mohan Roy. Très instruit, il déploie ses activités dans la banque, les assurances et les compagnies maritimes, contribuant à développer les échanges commerciaux avec les Britanniques, et amassant une fortune considérable.

Tagore, Rabindranath (1861-1941) – Fils de Debendranath Tagore, génie précoce, célébré dès son jeune âge, en Inde et en Europe, pour ses dons poétiques, il est déjà lauteur dune œuvre littéraire considérable lorsquil reçoit le prix Nobel en 1913, deux ans avant Rolland. Les deux hommes entretiennent une correspondance régulière à partir de 1919, se rencontrent une fois brièvement à Paris en 1921, puis longuement, à deux reprises, lorsque Tagore séjourne à Villeneuve, en juin et juillet 1926, et en août 1928. Il nest pas exagéré de dire que Rolland est fasciné par Tagore, par ses idées, son aspect physique et sa personnalité. Voilà un homme avec lequel il se sent en totale communion intellectuelle, politique et artistique, du moins autant que la barrière de la langue lautorise puisquil faut avoir à lesprit quil communique avec lui par lintermédiaire de Madeleine, ce qui est une souffrance pour tous les deux (voir JI, p. 277). Mais ladmiration extrêmement sincère quil lui voue nest pas immune de toute critique comme le montrent les pages sans concession quil lui consacre dans son journal. Le séjour queffectue Tagore dans lItalie fasciste notamment donne à Rolland loccasion danalyser longuement et avec consternation la légèreté et la naïveté avec lesquelles le poète indien sest laissé manipuler par Mussolini. Revenant sur ce fâcheux épisode juste après son départ de Villeneuve en juillet 1926, Tagore lui écrit « jai à passer par une cérémonie de purification, pour la souillure à laquelle je me suis soumis en Italie » (JI, p. 159). Rolland est à même de comprendre cette réaction lui qui, deux semaines plus tôt, avait observé que les prescriptions de lhindouisme ont « un caractère extérieur, social et rituel, non moral. La notion d“impureté”, qui domine tout, sapplique aussi bien à des actes de contraventions rituelles sans valeur morale ou immorale, quà des crimes qualifiés. » (JI, p. 131). « Pardonnez-moi, répond-il à Tagore, si mon intervention a pu vous causer des heures inquiètes ! Lavenir (le présent déjà) vous montrera que jai agi en gardien vigilant et fidèle ! » On ne sétonne donc pas quun homme dont Rolland se soucie tellement soit très présent dans lEssai, et figure aussi au côté dAurobindo dans la note consacrée au « réveil de lInde après Vivekananda » qui le clôt. Pour Rolland, ce « génie gœthéen se trouve au confluent de tous les fleuves de lInde », il « a sereinement marié en son esprit lOccident et lOrient » et recueilli deux héritages, celui du Brāhmo Samāj, qui était en partie celui de sa famille, et celui de Vivekananda – dont la vie était déjà achevée alors quil commençait « à faire connaître publiquement ses idées » (VV, p. 716).

Tagore, Saumyendranath (1901-1974) – Petit-neveu de Rabindranath Tagore. Leader du Parti communiste révolutionnaire de lInde et premier 875traducteur du Manifeste du Parti communiste en bengali. Il passe plusieurs mois en Europe et en URSS pour éviter dêtre arrêté à cause de son activisme communiste. Saumyendranath Tagore a une vive controverse avec Rolland, dabord par lettre puis lors de leur rencontre à Villeneuve en 1933, au sujet de Gandhi, à qui il reproche dêtre un adversaire de la révolution communiste. (JI, p. 429-448).

Tesla, Nicola (1856-1943) – Ingénieur et inventeur américain dorigine serbe, spécialisé dans létude de lénergie électrique. Sa rencontre de Vivekananda au Parlement des Religions à Chicago (1893) le convainc que la théorie de la « matière » et de l« énergie » du khya, exposée par le swami, ressemble à la physique moderne. Il conforte Vivekananda dans lidée que les théories cosmogoniques indiennes peuvent être réconciliées avec la science moderne. Les deux hommes se revoient à Paris en février 1896 chez lactrice Sarah Bernhardt (Seifer 1998) – ce que Rolland passe sous silence.

Thoreau, Henry David (1817-1862) – Poète et philosophe américain, disciple de Ralph Waldo Emerson et adepte du Transcendantalisme. Ses œuvres les plus célèbres sont La désobéissance civile (1849), écrite à la suite de son refus de payer ses impôts alors que les Ètats-Unis mènent une politique esclavagiste et font la guerre au Mexique, et Walden (1854), dans lequel il relate son expérience de vie dans les bois à proximité de Concord, la petite ville du Massachussetts où il réside.

Tilak, Balgangadhar (1856-1920) – Essayiste et homme politique originaire du Maharashtra. Il participe au mouvement anticolonial dans le cadre du Congrès National Indien, et est lun des plus ardents défenseurs de lautonomie (swaraj). Extrémiste sur le plan politique, Tilak est socialement conservateur : il soppose à léducation des filles et aux mariages inter-castes. Rolland évoque sa rencontre de Vivekananda en 1892 à une époque où celui-ci, encore inconnu, pérégrine en Inde avant le départ pour lAmérique.

Tolstoï, Léon (1828-1910) – Écrivain russe, auteur de romans et dessais politiques et philosophiques. Si Tolstoï apparaît dans VV, cest que Rolland est frappé par les affinités entre lIndien et le Russe, dont il a écrit la biographie (1911). Il sait aussi que Tolstoï connaît le traité de Vivekananda sur le Rajayoga (1896) et son livre sur son guru Ramakrishna (1905). Un autre lien puissant lunit à Tolstoï : Gandhi. Ce dernier avait en effet écrit à Tolstoï à la fin de 1908 pour linformer de la lutte quil menait au Transvaal contre les lois discriminatoires touchant les travailleurs asiatiques. Gandhi connaissait de longue date les idées de Tolstoï, mais sil sétait adressé à lui, cest quil venait de lire la Lettre à un hindou que Tolstoï avait écrite à un de ses coreligionnaires pour dénoncer limmoralité de la violence. Rolland noue tous ces fils en 1928, alors quil est en pleine rédaction de VV : pour marquer le centième anniversaire de la naissance de Tolstoï, il publie une version révisée et définitive de sa biographie de lécrivain russe, qui intègre des extraits de la Lettre à un hindou et la dernière lettre de Tolstoï à Gandhi.

Tota Puri (dates inconnues) – Ascète de la secte shivaïte des Nāgā sannyāsin. Selon 876Swami Saradananda (1952), qui le tient de Ramakrishna lui-même, Tota Puri, originaire du Pendjab, a quarante ans de pratique de méditation lorsquen 1864 il arrive à Dakshineswar. Comme les ascètes de sa secte, Tota Puri vit nu, possède en tout et pour tout un pot à eau en métal, une peau de bête pour sasseoir, un châle et de longues pinces avec lesquelles il entretient sa dhūnī ou feu sacré. Campant sous les arbres de la Panchavati, il passe onze mois auprès de Ramakrishna, lui enseignant les préceptes de ladvaita vedānta et la pratique de la méditation sur lAbsolu impersonnel. À Ramakrishna qui linterroge sur la nécessité de méditer régulièrement, il pointe du doigt son pot à eau étincelant et dit : « Ne voyez-vous pas comme il brille ? Mais que se passera-t-il si je ne le polis pas quotidiennement. Ne perdra-t-il pas son éclat ? Sachez que le mental aussi est comme ça. Il accumule également de la saleté sil nest pas poli quotidiennement par la méditation. » (Saradananda 1952, p. 476). Sous sa direction Ramakrishna parvient rapidement au nirvikalpa samādhi.

Trigunatita, Swami (Sarada Prasana Mitra, 1865-1915). – Disciple direct de Ramakrishna, rencontré en 1884. Il prend le sannyāsa en 1887. À la demande de Vivekananda, il devient léditeur en chef de la revue Udbodhan (« éveil », 1899), puis se rend aux États-Unis pour animer le centre de San Francisco (1902). Il décède victime dun attentat perpétré par un ancien étudiant devenu fou.

Tulsidas (vers 1543-1623) – Poète mystique de Bénarès (Varanasi). Son Rāmacaritamānasa (« le lac des exploits de Rāma »), géniale transposition en hindi du Rāmāyaa de plus de 10 000 vers,est lœuvre religieuse la plus connue des hindous de lInde du Nord.

Turiyananda (Chattopadhyaya,Harinath, 1863-1922) – Disciple directde Ramakrishna et proche ami de jeunesse de Vivekananda. Devenu membre de lordre, il est missionnaire aux États-Unis quelques années puis mène une vie contemplative en Inde.

Upadhyaya, Brahma Bandhav (1861-1907) Intellectuel, chercheur spirituel et nationaliste. Ami de jeunesse de Narendranath Dutt (futur Vivekananda) et de Tagore, il entre au Brāhmo Samāj, sous linfluence de Keshab Chandra Sen, puis se fait baptiser et plaide pour un christianisme adapté à lInde. Son itinéraire spirituel de « catholique hindou » est mal compris des hindous comme des chrétiens. À partir de janvier 1905, les autorités coloniales lui reprochent sa participation à lagitation politique qui suit leur décision de diviser le Bengale. Arrêté pour sédition, il décède en prison. Rolland ne sy était pas trompé : sa vibrante personnalité méritait une étude approfondie. Lipner a exaucé son vœu en 1999.

Vidyapati (1352-1448) – Poète mystique du Mithila (Bihar). Ses chants religieux sur les amours de Rādhā et Kṛṣṇa composés dans la langue locale (le maithili) connaissent une grande popularité et influencent durablement la littérature du Bengale, dont lidiome est proche.

Vidyasagar, Pandit (Ishwar Chandra Bandyopadhyay, 1820-1891) – Éducateur, réformateur social et 877humaniste bengali de premier plan. Sa lutte contre linterdit religieux qui pèse sur le remariage des veuves de hautes castes conduit les Britanniques à adopter la loi sur le remariage des veuves (Hindu WidowsRemarriage Act, 1856). Peu après son décès, Tagore aurait écrit : « On se demande comment Dieu sy prit, alors quil produisait quarante millions de Bengalis, pour produire un homme ». Rolland évoque la visite du grand pandit à Ramakrishna.

Vijñananda, Swami (Hariprasanna Chatterjee,1868-1938) – Il rencontre Ramakrishna pendant ses années de collège mais ne rejoint lordre quen 1899, après avoir exercé quelques années son métier dingénieur dans le génie civil. En 1937, il succède à Swami Akhandananda à la têtede la Ramakrishna Math et Mission.

Vildrac, Charles (1882-1971) – Poète français, écrivain, dramaturge, lun des fondateurs de lAbbaye de Créteil. Il fait partie des écrivains pacifistes durant la Première Guerre mondiale, milite ensuite au sein du mouvement « Clarté » et devient un « compagnon de route » du Parti communiste. Il entretient une correspondance avec Rolland de 1911 à 1944.

Vishakhadatta (vie siècle ?). Poète et dramaturge indien, de langue sanskrite, dont seulement deux pièces nous sont parvenues : le Mudrārākasa et le Devīcandraguptam.

Waldo, Sarah Ellen (Haridasi,1845-1926) Lune des premières disciples américaines de Vivekananda. On lui doit la transcription de conférences que Vivekananda fait aux États-Unis entre 1893 et 1897 ainsi que de nombreux articles.

Wedderburn, Sir William (1838-1918) – Juge et homme politique écossais, membre du Parti libéral. Il intègre lIndian Civil Service à Bombay en 1860. Il fait partie des membres fondateurs du Congrès National Indien avec Allan Octavian Hume et préside les sessions dAllahabad en 1889 et en 1910.

Wilberforce, Albert, Basil, Orme (1841-1916) – Prêtre anglican, chanoine de Westminster (1894). Vivekananda le rencontre à Londres en 1896.

Wilson, Horace Hayman (1786-1860) Orientaliste et sanskritiste britannique. La plus grande partie de sa carrière se passe en Inde au service de la East India Company. Rentré en Grande-Bretagne, il est le premier occupant de la chaire de sanskrit (Boden Chair) dOxford fondée en 1836.

Whitman, Walt (1819-1892) Poète américain, auteur de Leaves of grass (« Feuilles dherbe »). Rolland étudie son œuvre dans le chapitre iv de VV qui examine dans quelle mesure « des infiltrations hindoues » ont pénétré la scène culturelle américaine du xixe siècle (voir lintroduction de lEssai).

Wright, John Henry (1852-1908) – Helléniste, professeur de Harvard. La lettre de recommandation quil écrit pour Vivekananda, rencontré fortuitement à Boston en août 1893, permet à celui-ci de participer au Parlement des religions de Chicago.

Yogananda (Jogendra Nath Roy Chaudhury, 1861-1899) – Disciple direct de Ramakrishna. Il rencontre Ramakrishna à lâge de 17 ans, puis se marie, mais peu après le décès du maître, attiré par la vie contemplative, il rejoint le groupe de moines qui se forme autour de Vivekananda.

1 Sauf quand autrement précisé, la documentation de cette notice est extraite détudes spécialisées publiées en ligne sur différents sites informatiques.