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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Rimbaud, Verlaine et zut. À la mémoire de Jean-Jacques Lefrère
  • Pages : 593 à 602
  • Collection : Rencontres, n° 420
  • Thème CLIL : 3383 -- HISTOIRE -- Histoire générale et thématique -- France
  • EAN : 9782406091127
  • ISBN : 978-2-406-09112-7
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09112-7.p.0593
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 13/08/2019
  • Langue : Français
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Résumés

Steve Murphy, « Jean-Jacques Lefrère (1954-2015) »

Trop courte, la vie de Jean-Jacques Lefrère a été exceptionnelle, le professeur, chercheur et directeur dans le domaine médical ayant une seconde vie comme auteur de biographies qui font autorité (Isidore Ducasse, Arthur Rimbaud et Jules Laforgue…), diconographies et déditions. Une vie très riche aussi dorganisateur de revues et de colloques, dune productivité immense et dune profonde générosité dans la recherche collective et festive.

Sophie Grandjean-Hogg, « En souvenir de Jean-Jacques Lefrère »

Sophie Grandjean-Hogg évoque la collaboration amicale avec Jean-Jacques Lefrère aux éditions Fayard, en particulier dans le domaine rimbaldien.

Marc Ascione, « Vécu personnel et mythologie classique, du “Carnet des dix ans” aux Illuminations »

On sintéresse aux éléments-clés de lenfance, avant de voir comment Arthur Rimbaud a pu généraliser son expérience en référence aux contes et au mythe du père absent, Ulysse, et son prolongement dans le Télémaque de Fénelon. Le non-dit familial est approché par la critique des certitudes posées par Godchot sur les permissions du Capitaine Rimbaud. Le tableau du « drôle de ménage » du « Carnet des dix ans » conduit à la figure de Barbe-Bleue puis aux cavernes et grottes dEucharis et de Circé.

Alain Bardel, « Dun verset satanique à la fin de “Dévotion” »

À la fin de « Dévotion », Arthur Rimbaud se dit prêt à se vouer « à tout culte en telle place mémoriale et parmi tels événements quil faille se rendre [] même dans des voyages métaphysiques. » Puis, après un tiret : « – Mais 594plus alors. » Ces derniers mots sont une énigme. Faut-il y entendre une formule négative (un nevermore) ou une idée de dépassement (un adverbe dintensité) ? Massivement, exégètes et traducteurs optent pour la première solution. Lauteur de cet article, pour la seconde.

Christophe Bataillé, « “Les Pauvres à lÉglise” de Rimbaud ou lappel manqué aux travailleurs des campagnes »

Si le poème « Les Pauvres à lÉglise » entre indéniablement dans la catégorie des textes anticléricaux dArthur Rimbaud, lintention première du poète est toutefois de reprocher aux Pauvres des campagnes de ne pas comprendre quils sont les dupes dune alliance de lÉglise et de la Bourgeoisie, de ne pas prendre conscience de leur dimension de classe et de ne pas avoir répondu aux multiples appels lancés par la Commune de Paris aux travailleurs des campagnes.

Anne Emmanuelle Berger, « La poésie à lestomac »

La bouche rimbaldienne sabouche constamment à dautres orifices, particulièrement lorifice anal. Le ventre rimbaldien, doù émanent les pets les plus poétiques de la littérature, est le canal de cette analisation de loralité. Manière de transcrire en poésie le corps bourgeois, pour lexécrer. Le centre de gravité de ce corps nest ni le cœur ni la tête, mais bien le « ventre », comme le soulignent les lithographies des bourgeois ventrus dHonoré Daumier. Arthur Rimbaud fait rentrer ce ventre-là en poésie.

Arnaud Bernadet, « Le mot de la fin, Verlaine post mortem »

Cet article porte sur « Mon testament », qui tire sa valeur de pastiche de sa brièveté spectaculaire dans Mémoires dun veuf (1886). Renouant dans un premier temps avec François Villon, Paul Verlaine y consigne aussi ses dernières volontés, et décale de manière ironique le testament composé puis remanié par Victor Hugo entre 1875 et 1883. Sil prétend donner de lœuvre le mot de la fin, cest en posant la question non moins sérieuse de lhéritage comme de la gloire présente et future du poète.

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Jean-Pierre Bertrand, « Le Rimbaud de Laforgue, “un cas” »

Jules Laforgue na pas connu Arthur Rimbaud. Il la lu au fil des publications, dès la parution des Poètes maudits jusquaux Illuminations. Il la commentédans une série de notes, peut-être en vue dune « étude ». Cest cet ensemble décrits, ténu et disparate, que nous examinons en nous demandant quelle image Laforgue sest construite du « cas » Rimbaud, lequel a constitué pour lui une épreuve de vérité pour ses propres conceptions de la poésie.

Pierre Brunel, « Bonne ou maligne “Pensée du matin” ? »

Pierre Brunel rapproche « Bonne pensée du matin » et une lettre de juin 1872. Le décor et lactivité semblent en concurrence avec des restes de nature, lintervention des ouvriers et des couples plongés dans le sommeil damour. Mais en invitant Vénus à « porter aux travailleurs leau-de-vie », Arthur Rimbaud ninvite-t-il pas ces ouvriers à devenir des amants qui ne prépareront pas des « lambris » pour de « faux cieux » ? Telle pourrait être la pensée maligne qui se glisse dans cette « bonne pensée ».

Alain Chevrier, « Intermétricités rimbaldiennes (et verlainiennes). Sur les Nuits persanes dArmand Renaud »

Le recueil dArmand Renaud, Nuits persanes (1870), a été un des probables points de départ des expériences formelles de Verlaine et de Rimbaud, quil sagisse des combinaisons de vers isométriques à césures différentes, dun ennéasyllabe à césure nouvelle, dalliances de vers différant dune syllabe, ou de rimes répétées. Ces formes en relation dintermétricité avec un modèle exotique et la chanson ont été poursuivies par Verlaine, de façon tempérée, et par Rimbaud, de façon plus déconstructive.

Benoît de Cornulier, « Pas de Noël pour les “Effarés” de Rimbaud »

La nuit neigeuse des enfants « Effarés » fascinés par un fournil est analogue à une nuit de Noël sans communion ni réveillon pour eux. La pertinence sociale et anti-religieuse de ces vers est éclairée par contraste avec les paroles du cantique « Minuit, Chrétiens », déjà souvent chanté dans les années 1860 à la messe de minuit de Noël.

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Jean-Louis Debauve, « Notes rimbaldiennes dAlbert Messein »

Le présent article apporte quelques notes inédites au sujet de Rimbaud dAlbert Messein qui a pris la succession de Léon Vanier, le grand éditeur de Verlaine et des poètes de la période symboliste.

Bertrand Degott, « Sur (plus d)une lecture autobiographique de Rimbaud »

Sachant que lœuvre rimbaldienne est aussi exclusivement poétique que biographiquement bornée, la question est de savoir si la véritable fin de la lecture « autobiographique » quon en donne nest pas surtout la mythification dun parcours. Cet article a pour objet de consigner certaines distorsions imposées au régime autobiographique, où lon peut voir une pente du lyrisme après 1850.

Jacques Desse, « Rimbaud retouché : “qui sy frot” »

Les représentations iconographiques dArthur Rimbaud demeurent aujourdhui bien plus mystérieuses quon ne pourrait limaginer. Lune des plus populaires, le dessin de Jean-Louis Forain intitulé « Qui sy frot », réserve quelques surprises. Il savère quil nest connu en réalité que par une copie tardive, qui est altérée. On ne sait rien de son origine ou de son parcours. Et rien nindique ni ne prouve, a priori, quil sagisse vraiment dune œuvre de Forain, ni même dun portrait de Rimbaud…

Solenn Dupas, « Notes sur un “essai hérédien” de Verlaine. “Retour de Naples” »

Joint à une lettre adressée à Émile Blémont le 13 juillet 1871, le sonnet « Retour de Naples », faussement signé « J. M. de Hérédia », ne fut pas publié du vivant de Paul Verlaine. Peu commentée, cette pièce confirme pourtant ses talents de parodiste tout en reflétant des questionnements représentatifs de sa conception de la création aux lendemains de lécrasement de la Commune, à la veille de sa rencontre avec Arthur Rimbaud.

Pascal Durand, « Le corps réfractaire. Physiologie et politique dans Les Chants de Maldoror »

Les mutations plus ou moins monstrueuses dont le corps fait lobjet dans Les Chants de Maldoror nont pas manqué de capter lattention des spécialistes 597dIsidore Ducasse. Sans en dresser à nouveau la liste, lobjet est ici dinterroger la signification politique de ce grand théâtre de métamorphoses, en mettant en relation les deux strates, physiologique ou idéologique, sous lesquelles cette signification se présente dans lœuvre.

Yann Frémy, « La forme et la matière. Sartre à la recherche de Rimbaud »

Les écrits de Jean-Paul Sartre sur Arthur Rimbaud sont ponctuels, mais réguliers et stratégiques : ils permettent au philosophe de réfléchir aux notions de forme et de matière. Voyant dans le jeune prodige un anti-Baudelaire, Sartre livre en réalité une lecture aux nombreux paradoxes : plus proche du poète des Fleurs du Mal quil ne le souhaiterait, lauteur de La Nausée partage avec celui des « Assis » certaines phobies qui privent en retour Rimbaud du statut héroïque qui lui a été assigné initialement.

Jean-Paul Goujon, « Une lettre inédite de Pierre Bardey à Henry de Bouillane de Lacoste »

Henry Bouillane de Lacoste avait interrogé en 1923 Pierre Bardey. La réponse de celui-ci, qui contient peu de souvenirs sur Arthur Rimbaud à Aden et Harar, est complétée par une longue lettre, peu connue, dAlfred Bardey, frère de Pierre, qui fait léloge de Rimbaud excellent employé, et souligne : « Le fond de son caractère était la précision, la hardiesse et laudace. » Ultime rencontre, celle, à Marseille, dun Rimbaud amputé et terrassé.

Jean-Michel Gouvard, « “Ville” désensorcelée. Benjamin lecteur de Rimbaud »

Dans Paris capitale du xixe siècle, Walter Benjamin commente Ville dune formule lapidaire : « [d]ésensorcellement de la “modernité” ». Cet article montre que la notion de « désensorcellement » reflète le fait que, pour Benjamin, le poème dArthur Rimbaud est assimilable à une image de pensée (Denkbild), dont la fonction est de rompre avec une conception de lhistoire qui prête un sens unique et non contestable aux événements, et dadopter par là-même une attitude critique envers le monde moderne.

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Christian Hervé, « “Monsieur Prudhomme” et la radicalisation de la Revue du Progrès de Louis-Xavier de Ricard »

Le premier poème publié par Paul Verlaine devait manifestement avoir une suite dans la même revue. Il nen fut rien : féministe et apôtre dune poésie scientifique, Louis-Xavier de Ricard eut la fâcheuse idée de sattaquer à Mgr Dupanloup et la polémique qui sensuivit, mobilisant de nouveaux collaborateurs, consomma beaucoup de place au détriment de la rubrique « Poésies ». Mais Verlaine a pu aussi sen effrayer…

Benoît Houzé, « Corbière lecteur de Verlaine ? Potentialités dune hypothèse critique »

Jamais envisagée par la critique, la lecture de Paul Verlaine par Tristan Corbière est pourtant vraisemblable : larticle montre que Tristan renvoie dans son recueil à lœuvre dAlbert Glatigny, publié comme Verlaine chez Lemerre, et comme lui compagnon de route du Parnasse ; il analyse ensuite deux cas de convergences lexicales et poétiques entre le premier Verlaine et le Corbière des Amours jaunes. Ces éléments peuvent permettre de reposer la question de lhistoricité du texte corbiérien.

Manami Imura, « Visage de Rimbaud, visage chez Rimbaud »

Partant des commentaires sur la photographie dArthur Rimbaud exposée au Grand Palais en 2010, cet article cherche à éclairer la relation visage/poésie. Il essaie ensuite de cerner la place du visage dans la poétique rimbaldienne doù le mot est absent (au contraire de quasi-synonymes – front, tête, figure). Il en ressort que dans sa poésie, Rimbaud ne contemple jamais le visage comme le fait Baudelaire, dont le regard frontal, statique, sapparente à celui du public de lexposition.

Mathieu Jung, « Rimbaud cimarrón »

Un homme posté à la barrière dune terrasse, en retrait, à gauche sur la photo très piquée. Il semble vouloir séchapper du cadre, disparaître. « Je mévade !… Je mexplique. » Il ne sagit pas dexpliquer Arthur Rimbaud selon cet horizon, mais le mythe est cependant tenace. De Rimbaud lAfricain, de Rimbaud au Harar se donne à voir un entêtement qui est aussi un dégagement. 599Car Rimbaud est parti marron. Tâchons de suivre cet habitant des cimes, ce cimarrón dans sa fuite essentielle.

Georges Kliebenstein, « Révélations sur “Voyelles” »

Le 7 mars 2018 a eu lieu un événement destiné à ébranler toute la Rimbaldie, et au-delà : le Cosme de Guillaume Meurice (prononcer : « cossmé ») est venu dévoiler, après plus dun siècle et demi derrements et derreurs, « la clé » des célébrissimes « Voyelles »dArthur Rimbaud. Une telle prouesse herméneutique, et quil faut mettre au compte dun autodidacte génial, mérite quon sy arrête un peu. La petite « mythologie » quon lui consacre débouche, comme il se doit, sur dautres révélations.

Cyril Lhermelier, « 1875, chroniques épistolaires dun singulier quatuor »

Cette petite étude a pour objectif daider le lecteur à parcourir la correspondance du trio Delahaye-Verlaine-Nouveau lors de lannée 1875, durant laquelle les deux derniers cités se rencontrent à Londres. « Témoin » de Verlaine et Rimbaud, Germain Nouveau se trouve alors à la croisée de leurs chemins. Leurs échanges épistolaires offrent un éclairage sur la nature de leurs rapports à cette époque, avec, dans le rôle du fantôme dimportance, linvisible mais omniprésent Arthur Rimbaud.

Steve Murphy, « Deux rêveries de couples promeneurs chez Verlaine et Rimbaud »

Dans un poème en prose, « Ouvriers », et un poème en vers, intitulé « Paysage » dans Jadis et Naguère, Arthur Rimbaud et Paul Verlaine respectivement ont évoqué des promenades moroses de couples, posant chacun la question des rapports entre les désirs et la réalité, lacceptation de lici et le départ vers lailleurs. Le tableau polémique de Verlaine comme lévocation polyphonique de Rimbaud gagnent à être comparés avec la vision de lexistence quexprime le « réalisme » de François Coppée.

Mario Richter, « Encore sur les “Azurs vers” dans “Le Bateau ivre” »

Les idées exposées dans les deux lettres dites du voyant, « Le Voyage » et surtout « La Musique » de Charles Baudelaire semblent confirmer lhypothèse 600selon laquelle, au vers 23 du « Bateau ivre », la leçon verlainienne « vers », normalement considérée comme fautive et rectifiée par ladjectif « verts », doit être en réalité retenue pour être comprise dans son acception poétique, cest à dire dans lévidente corrélation possible avec lexpression « Poème / De la Mer » des deux vers qui précèdent.

Philippe Rocher, « Au commencement étaient les voyelles. Rimbaud et le pouvoir créateur du verbe poétique »

Avant de risquer une hypothèse finale qui permettra peut-être de mieux répondre à la question de savoir jusquà quel point Arthur Rimbaud envisage le pouvoir créateur du verbe poétique et des voyelles, cette étude aborde dabord les dynamiques densemble à lœuvre dans le sonnet, puis analyse deux groupements importants de voyelles/couleurs constitutifs de ces mouvements globaux, avec une attention particulière au statut dagent actif, disséminant et fécondant du « I rouge ».

Denis Saint-Amand, « Le corps du pitre. Une poétique de lennui »

Arthur Rimbaud est souvent tenu pour un poète de lalacrité, de lexaltation, de la vivacité – autant de valeurs contribuant à sa naturalisation en vagabond à peine sorti de lenfance. Pourtant, sa quête de bonheur semble vouée à léchec et le plonge dans un ennui distinct du spleen baudelairien. Ce sont les motifs et le potentiel cathartique de cette poétique de lennui qui sont ici interrogés, à travers un parcours transversal et une micro-lecture d« Oraison du soir ».

Robert St. Clair, « Manières décrire, manières dêtre (ensemble). LAlbum zutique et la poésie de limpropre »

Le présent article propose de revenir sur la double question de la manière et de la communauté dans lAlbum zutique afin dy trouver, en creux, quelques éléments pour une théorie du parodique – à savoir, une manière décrire qui serait « inappropriée », marquée par un jeu dappropriations et de transformations – où sentremêlent lontologique et le poétique, texte et contexte.

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Bernard Teyssèdre, « Qui sy frot. Un énigmatique portrait de Rimbaud par Forain »

Un portrait dArthur Rimbaud par Jean-Louis Forain pose plusieurs énigmes. 1o Limage publiée nest pas le dessin original de Forain mais son calque (très retouché). 2o Ce dessin na pas été déchiré « par la main en colère de Rimbaud » mais découpé de façon à sauvegarder son visage tout en détruisant la partie droite du feuillet. 3o Linscription « Qui sy frot » ne ferait pas allusion à lesclandre Carjat mais à quelque facétie sur les « amours tigresques » du poète représenté comme un « quasi enfant efféminé ».

Frédéric Thomas, « “Soir historique” »

La plupart des commentateurs saccordent sur les échos socio-politiques de « Soir historique ». Pour autant, nombre de zones dombre demeurent. Et le sens du bouleversement annoncé dans le poème fait débat. En revenant sur des études récentes, et en nous centrant sur lexpérience de la Commune de Paris et de son écrasement, nous proposons un éclairage particulier, afin de mettre en évidence la conjonction poétique, éthique et politique de « Soir historique ».

Tim Trzaskalik, « La souricière ou ce que Rimbaud dit à propos des Ophélies de Banville »

« Ophélie » dArthur Rimbaud se situe dans une histoire de la poésie où des poésies se confrontent : Ophélia contre Ophélie. Des poésies qui ne se rapportent pas de la même manière à la poésie, idée ou idéal. En transposant des syntagmes puisés dans les « Ophélies » de Théodore de Banville, Rimbaud rappelle comme une essence immémoriale de la poésie son utilité pour entrevoir « lapre libérté » (Banville). Poésie contre poésie : dès ses débuts, Rimbaud se montre maître de la secondarité critique.

Jean-Didier Wagneur, « Verlaine et Murger, autour dun buste »

Linauguration du buste dHenri Murger en 1895 fut accompagnée de nombreux articles et témoignages sur la bohème littéraire et de manifestations auxquelles Verlaine fut invité. Ses prises de position permettent de cerner sa perception dun stéréotype auquel on lassociait fortement. Ce qui relève 602ici dune simple anecdote permet dentrevoir néanmoins la singularité de la posture verlainienne dans la variété des scénographies que le bohémianisme des hommes de lettres a engendrée au xixe siècle.

Éric Walbecq, « Quand Anatole Baju lâche Paterne Berrichon »

De Paterne Berrichon tout le monde sait quil fut le beau-frère posthume dArthur Rimbaud mais également léditeur peu scrupuleux de son œuvre ; ce que lon sait moins, cest quune dizaine dannées avant de rencontrer Isabelle Rimbaud, il était un militant anarchiste convaincu. En 1887, il était membre dune surprenante Ligue des Antipropriétaires. À travers les deux lettres inédites dAnatole Baju (1861-1903), sesquisse le portrait dun homme peu sympathique, du point de vue du directeur du Décadent sentend…

Seth Whidden, « “La légende, plus pittoresque, gardera sûrement des fidèles”. La Gloire de lhommage (sur Morice et Verlaine) »

On connaît limportance de Charles Morice dans la vie et lœuvre de Paul Verlaine. Moins discutée est celle de Verlaine dans les documents inédits de Morice : en loccurrence ceux que détient le fonds Charles Morice à la bibliothèque universitaire de Temple (Philadelphie, États-Unis). Dans ses discours prononcés au public et son journal intime, Morice met Verlaine au centre de ses réflexions intellectuelles et personnelles. La vie se mêle à lœuvre et lhommage, devenue globale, retentit de plus belle.

Michel Pierssens, « Éloge funèbre »

La disparition de Jean-Jacques Lefrère ne fut pas seulement celle dun chercheur dune exceptionnelle fécondité mais aussi celle dun homme extrêmement attachant qui conjuguait une remarquable vivacité intellectuelle et un sens non moins vif de lamitié. Au moment de son décès, cest cet homme complet quavait tenu à évoquer Michel Pierssens.