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Classiques Garnier

Résumés des contributions

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Revue Nerval
    2017, n° 1
    . varia
  • Pages : 197 à 199
  • Revue : Revue Nerval
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406069096
  • ISBN : 978-2-406-06909-6
  • ISSN : 2554-8948
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06909-6.p.0197
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 31/03/2017
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
197

RÉSUMÉS DES CONTRIBUTIONS

Gabrielle Chamarat, « Quel réalisme dans Les Nuits doctobre ? »

Linterrogation sur le réalisme encadre les Nuits doctobre, récit de la déambulation du narrateur dans Paris, la nuit, qui se poursuit à Meaux et dans son Valois natal. Attaché à lobservation des « combinaisons bizarres de la vie », mêlé de fantaisisme et dessayisme, le réalisme nervalien soppose, forme et fond confondus, à lacadémisme historique et littéraire qui saffirment alors contre une juste représentation de la réalité.

Michel Collot, « Défense et illustration des droits de limaginaire »

Les progrès de notre connaissance de la vie et des publications de Nerval ont favorisé le développement des études qui mettent laccent sur leur contexte politique, social et littéraire, souvent aux dépens de limaginaire. Cette étude sattache à rétablir limaginaire dans ses droits, en montrant la part qui lui revient, y compris dans la pratique dun genre aussi référentiel que le récit de voyage et dans un texte comme Les Nuits doctobre, où le réalisme nest invoqué que pour être déconstruit.

Kan Nozaki, « Gérard de Nerval et le partage du rêve »

Le thème du partage du rêve occupe une place importante chez Gérard de Nerval. Les grands rêveurs dans ses récits, de Raoul Spifame au calife Hakem en passant par Francesco Colonna, rêvent à deux, ce qui leur permet déchapper au caractère solitaire de lexpérience onirique. Le déclin de ce thème est concomitant à laccès du poète à une écriture à la première personne. Pourtant, dans une narration désormais centrée sur le « je » isolé, on peut toujours discerner la survivance de lidéal du double rêve.

Aurélie Foglia, « Nerval ou la chimère du moi »

Dans lœuvre nervalienne, lidentité du sujet nest jamais sûre ni donnée. Le « je » fluctue dans le temps, aspiré par un vertige dimages. Il saltère avant 198de saliéner, et fait lépreuve lucide de la dépossession de soi. Cest pourquoi la mise en récit du passé naboutit pas chez lui à une pratique traditionnelle de lautobiographie, mais à un creusement impersonnel qui représente un formidable élargissement du moi aux dimensions du mythe et du cosmos.

Aurélie Moioli, « Les arabesques de Nerval. Une théorie romantique de limagination créatrice »

Cet article sintéresse à la manière dont larabesque, en tant que figure de pensée du romantisme allemand, se traduit dans la prose autobiographique de Gérard de Nerval et engage plusieurs conceptions de limagination. Il met en rapport lEntretien sur la Poésie de F. Schlegel avec la poétique originale dAurélia ou Le Rêve et la Vie. Les arabesques placent lécriture de soi sous le signe dune Willkür ambiguë, dune imagination à la fois volontaire et arbitraire.

Hélène Laplace-Claverie, « LImagier de Harlem. “Drame-légende”, féerie ou monstre dramatique ? »

Coécrit avec Joseph Méry et Bernard Lopez, LImagier de Harlem est en quelque sorte le testament théâtral de Gérard de Nerval. Ce « drame-légende », créé en 1851 à la Porte-Saint-Martin, se veut à la fois un spectacle populaire destiné à un large public et une synthèse extraordinairement ambitieuse des expériences menées jusque-là par Gérard dans le domaine des arts de la scène. Cest aussi une tentative pour repousser les limites de la forme dramatique en conciliant théâtre littéraire et grand spectacle.

Sylvain Ledda, « Nerval et les genres dramatiques »

Gérard de Nerval ne sest pas limité à un domaine théâtral mais a exploré de nombreuses formes, du drame au mystère, de la comédie de circonstance à lopéra-comique. Une telle variété générique témoigne tout ensemble dune grande curiosité intellectuelle et dun rapport empirique à lécriture dramatique. Nous nous proposons danalyser le théâtre de Gérard de Nerval à travers le prisme des genres, afin den dégager les possibles principes, les grandes lignes de force et la singularité.

Takeshi Tamura, « Fantaisies nervaliennes sur les Celtes gaulois »

Lintérêt de Gérard de Nerval aux Celtes, fantaisiste en apparence, consiste à rechercher lorigine des cultes des ancêtres gaulois, avant le règne des Francs christianisés. Dans ses récits valoisiens, parsemés de décors mythiques 199celto-gaulois, lauteur a réussi à recréer au sein du pays son paradis perdu, libre de tout joug mental, social et temporel, où vivent éternellement tous les êtres aimés, évoqués par la puissance de mémoire.

Henri Bonnet, « Un “compendium” du Voyage en Orient. La Santa-Barbara »

Importante par sa place au centre du Voyage en Orient et par sa fonction décho au modèle odysséen, la section de « La Santa-Barbara » a été retenue par Nanteuil pour laffiche des Scènes de la vie orientale. Le compendium, quà lexemple de Chateaubriand elle met en scène, constitue une procédure par laquelle Nerval développe poétiquement un épisode. Ce nest pas quun abrégé, cest surtout une fleur danthologie, un concentré de création, un jeu de rythmes décriture.

Guy Barthèlemy, « Le syndrome de la conversion et les frontières du religieux dans le Voyage en Orient »

Les scénarios de conversion prolifèrent dans le Voyage en Orient, où ils viennent scander chacune des grandes étapes du périple oriental de Gérard, et aussi les variations du regard de Nerval sur lOrient, avec notamment le basculement du récit du champ des projections existentielles vers celui de la méditation historique et éthique. Ce brassage denjeux multiples et la complexité des dispositifs mis en œuvre illustrent bien la subtilité de lécriture nervalienne de lOrient.

Alizée Alexandre, « Gérard de Nerval en pays de Saba. Bible, mystères et fiction dans lHistoire de la reine du matin et de Soliman, prince des génies »

Dans lHistoire de la reine du matin et de Soliman, prince des génies, Gérard de Nerval propose une version syncrétique et résolument « romantisée » de la venue de la reine de Saba à Jérusalem. Entre héritage biblique, fantaisie orientale et rêverie maçonnique, ce conte du Voyage en Orient se fait lécho des hantises nervaliennes : la reine Balkis est bien celle qui, comme lécrit le narrateur de Sylvie, réunit en son mythique sein l« idéal sublime et la douce réalité ».