Résumé : Pour dresser dans Cyrano le portrait des précieuses, Rostand s’appuie sur la catégorie esthétique de la préciosité fournie par l’histoire littéraire naissante : à la fois un moment dans les mœurs et les lettres et une tendance éternelle de l’esprit national. Mais la proximité de Roxane avec d’autres héroïnes de Rostand suggère un traitement très « fin de siècle » de cette préciosité, dont Rostand fait un rempart contre la brutalité, la décadence et le cynisme de son époque. Délibérément anachronique, sa poétique « précieuse » oscille entre l’espoir de la reviviscence et le péril de la parodie.