Résumé : Cet article se propose de jeter un éclairage sur les raisons principales qui assurent à la poésie – définie comme langage et comme institution – un statut d’activité résolument sérieuse, et, de ce fait, toujours susceptible de verser dans l’esprit de sérieux. Il s’engage d’abord sur le terrain de l’anthropologie sociale des discours d’autorité, du romantisme à Mallarmé, avant d’insister sur les formes que prend le sérieux en poésie. Il envisage enfin les processus de transformation par lesquels le sérieux en poésie se dégrade en esprit de sérieux.