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Classiques Garnier

L’exégèse de la Bible dans les écrits vaudois (XIIIe-XVe siècles)

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Revue d’Histoire et de Philosophie Religieuses
    2020 – 3, 100e année, n° 3
    . varia
  • Auteur : Dahan (Gilbert)
  • Résumé : La Bible a une importance capitale pour les vaudois. Les traductions en langue vernaculaire sont l’une de leurs priorités. Si nous n’avons pas conservé de commentaires scripturaires antérieurs au xvie siècle, les sermons et différents textes poétiques nous permettent d’étudier leurs options herméneutiques et leurs méthodes d’exégèse : ce sont celles que l’on trouve généralement dans l’exégèse médiévale, avec une place importante conférée à l’exégèse spirituelle.
  • Pages : 363 à 384
  • Revue : Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses
  • Thème CLIL : 4046 -- RELIGION -- Christianisme -- Théologie
  • EAN : 9782406109563
  • ISBN : 978-2-406-10956-3
  • ISSN : 2269-479X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10956-3.p.0033
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 20/09/2020
  • Périodicité : Trimestrielle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : vaudois, Bible, exégèse, traductions de la Bible, sermons
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Lexégèse de la Bible
dans les écrits vaudois
(xiiie-xve siècles)

Gilbert Dahan

CNRS-EPHE-PSL – LEM / Institut détudes augustiniennes

On sait limportance de la Bible chez les vaudois : cest une injonction évangélique qui suscite la vocation de Valdès (Mt 19,21), cest lÉvangile quil se propose de prêcher et cest encore un texte du Nouveau Testament quil cite pour justifier son refus dobéir aux autorités ecclésiastiques (Ac 5,29)1. En outre, lune de ses premières initiatives est la commande dune traduction en vernaculaire de textes scripturaires (et de Pères)2. Si celle-ci nest malheureusement pas conservée, la traduction de la Bible, notamment en langue vaudoise, sera une constante jusquà la commande de la Bible dOlivétan, en traduction française, après le synode de Chanforan. Les articles de foi et autres confessions de vaudois clament le rôle fondamental de lÉcriture dans leurs croyances et doctrines et il convient de souligner que, même si les évangiles et les épîtres pauliniennes sont privilégiés, lAncien Testament nest pas négligé – contre les cathares, les vaudois rappelleront sans cesse son origine divine3. Les études vaudoises ont connu un essor depuis une cinquantaine dannées, avec notamment la publication dun certain nombre de textes. Mais il faut reconnaître que pour la période médiévale les savants se répètent parfois et lon peut sétonner que, si les études sur les bibles vaudoises ont fait lobjet de travaux, notamment 364depuis les recherches fondamentales de Samuel Berger, si lon sest intéressé à la prédication, lexégèse même de la Bible a été totalement négligée. Sans prétendre combler cette lacune, je voudrais proposer ici quelques réflexions autour dun corpus passionnant à plus dun titre4.

Inventaire sommaire

Certes, une étude de lexégèse vaudoise au moyen âge paraît condamnée par labsence (dans létat actuel de la recherche) de commentaires bibliques proprement dits. Il semble que le commentaire du Cantique, qui a autrefois intéressé plusieurs chercheurs, soit un texte tardif, du xvie siècle5. On peut faire le même constat à propos décrits théoriques : Édouard Montet avait traduit un passage fascinant du traité sur les vertus portant sur les quatre sens de lÉcriture, où il retrouvait précisément lun des points majeurs de lherméneutique médiévale6. Mais là encore, il semble que la partie des Vertuz comportant ce passage soit également du xvie siècle. Malgré cette absence de textes exégétiques, il est possible danalyser les procédures et les choix herméneutiques des auteurs vaudois. En dehors des bibles, jutiliserai principalement les textes suivants, tous en langue vaudoise, cest-à-dire dans un dialecte de langue doc oriental avec un certain nombre de traits particuliers.

Je prendrai dabord en considération les sermons. On évalue à 162 le nombre de sermons conservés7. Leur publication intégrale est en cours : ont paru à ce jour les sermons des premier et deuxième dimanches de lAvent, ce qui représente un ensemble de onze 365sermons8 ; les textes sont accompagnés dune traduction italienne et ont fait lobjet de quelques études9. Dans le volume consacré aux textes fournis par le manuscrit Genève 206, Mario Dal Corso et Luciana Borghi Cedrini ont publié un ensemble de seize sermons ; on relève deux sermons sur Ésaïe10, un sur Jérémie 6,26), un sur Job (30,19), trois sur Matthieu (22,4 ; 5,43 ; 2,1), un sur Marc (16,1), cinq sur Luc (14,10 ; 18,35 ; 2,21 ; 21,27 – deux sermons), un sur Jean (4,13), un sur lépître aux Ephésiens (4,23-24), un sur lépître aux Philippiens (4,4)11. On notera demblée la fréquence des citations scripturaires (Ancien et Nouveau Testament) et le renvoi à des Pères de lÉglise, ainsi quà Isidore de Séville, Haymon dAuxerre et Bernard de Clairvaux.

La Glose sur le Notre Père est également un texte qui met en œuvre des procédures exégétiques12. Il semble que les autres textes similaires soient plus tardifs13.

La Bible est très présente dans lensemble de la littérature vaudoise, aussi bien dans les traités de morale et de doctrine14 que dans les poèmes, comme La Barca, Levengeli de li quatre semencz, Lo depreezi del mont, et surtout La Nobla Leiçon ; jutiliserai ponctuellement ces textes en tentant dy repérer des procédures exégétiques ou des options herméneutiques.

En revanche, je naurai que peu recours au Liber antiheresis que Durand dOsca a rédigé avant de revenir à lÉglise majoritaire15 ; la Bible y est très présente mais il me semble que son utilisation se limite à largumentation polémique contre les dualistes, sous forme de dossiers de citations scripturaires qui ne sont pas commentées. Il sagit ici dun texte savant, dû à un auteur qui semble avoir eu une formation solide et qui utilise donc les procédures communes aux œuvres savantes de son temps.

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Cela nous permet de poser la question de la culture des vaudois : sont-ils des illitterati, donc des gens qui ne connaissent pas le latin et nont pas reçu une formation cléricale ? Il est évident que, contrairement à ce qui sest fait dans plusieurs travaux, on ne peut porter un jugement global sur « les vaudois » : comme pour les autres chrétiens de leur temps, on doit faire une différence entre « le peuple », qui ne connaît pas le latin, voire ne sait pas lire, et les « maîtres » (qui ne sont pas encore appelés « barbes » mais dont le rôle est souvent décrit), qui ont reçu une formation, connaissent le latin et la littérature doctrinale16. La volonté de traduire la Bible en vernaculaire est due au désir de faire comprendre le plus largement les saintes Écritures – et lon trouvera la même exigence chez les Réformés au xvie siècle. Nous commencerons notre enquête précisément par ces bibles vaudoises, en déterminant quelles sont les options de traduction et dans quelle mesure, en dehors de la langue, elles peuvent être qualifiées de « vaudoises ».

Les « bibles vaudoises »

Il ne sagit pas ici de reprendre les résultats des études précédentes : ce point est sans doute lun de ceux qui ont été le mieux travaillés. Je voudrais simplement montrer en quoi ces bibles contiennent des éléments susceptibles daider le travail dexégèse et quelles options herméneutiques régissent les traductions.

Quel est le canon biblique des vaudois ? Un traité polémique les accuse à tort de ne pas reconnaître lAncien Testament17 : même si les textes du Nouveau Testament sont privilégiés, lAncien Testament est constamment cité. Déjà, dans sa profession de foi, Valdès affirme croire que « Dieu est le seul et même auteur du Nouveau et de lAncien Testament, cest-à-dire la loi de Moïse, les Prophètes et les Apôtres18 » ; de même, un chapitre de la deuxième partie du 367Liber antiheresis de Durand dOsca (contre les cathares) est intitulé « Quod lex Moysi sit sancta et bona19 ». Une confession de foi tardive énonce les livres de la sainte Écriture ; après les « saintes Écritures canoniques », où lordre est celui des bibles médiévales (avec I. et II. Samuel et I. et II. de li Rey, au lieu de 1-4 Rois habituels), suivent les livres apocryphes « qui ne sont pas reçus des Hébreux mais [que] nous lisons (comme le dit Jérôme dans le prologue des Proverbes) pour lenseignement du peuple mais non pour confirmer lautorité des doctrines ecclésiastiques » ; sont énoncés :

lo ters dEsdras, lo quatre dEsdras, Tobias, Judith, Sapientia, Ecclesiastic, Baruch con la Epistola de Jeremia, Esther despois el 10. cap. daqui à la fin, le cant de li trey Fantin en la fornais, lHistoria de Susanna, lHistoria del Dragon, lo premier de li Machabei, lo second de li Machabei, lo tres de li Machabei.

Puis viennent les livres du Nouveau Testament (les Actes précèdent les épîtres pauliniennes20). Les deutérocanoniques sont donc acceptés, même si des réserves sont parfois faites. Ils sont souvent cités dans les sermons. Par ailleurs, la prière de Manassé fait lobjet dune traduction21.

On rappellera rapidement quelles sont ces bibles considérées comme vaudoises. On na pas conservé la traduction commanditée par Valdès (on ne sait pas dans quelle langue), non plus que celle effectuée à Metz vers 120022. Plusieurs bibles plus tardives sont 368conservées, en langue vernaculaire23 : on parle de « dialecte vaudois » ; il sagit dune variété du provençal, mais il y a eu évolution24. Ces bibles sont conservées dans des manuscrits de Cambridge, Paris, Carpentras et Grenoble, pour le moyen âge25. Le problème est de caractériser lorigine vaudoise de certains de ces textes ; ainsi, pour la bible du ms. BnF fr. 2425 (première moitié du xive s.), selon Samuel Berger le caractère vaudois serait identifiable seulement par des signes dindex devant certains versets justifiant les fondements de la doctrine vaudoise26. Par exemple, en face de Lc 12, 32, Non vulhas temer, petita companha, quar plac a vostre payre dar a vos lo regne, « Naie pas peur, petite compagnie, car il plaît à votre père de vous donner le règne », lexpression petita companha est significative27.

Le début de cette bible du ms. fr. 2425 manque ; elle commence à Mc 1,20 ; elle comprend Mc, Lc, Jn, les Actes, les épîtres catholiques, les épîtres pauliniennes et lApocalypse. On relèvera rapidement certaines options de traduction. La plus remarquable est certainement lemploi de Fils à la place de Verbe au début de Jean (Jn 1,1-528) :

Lo filh era al comensament el filh era am dieu.

El filh era dieus

aquest era al comensament am dieu.

Totas cauzas foron fachas per el. e nenguna causa non fou fach sen el so que fou fach.

era en lui uida e la uida era lus dels homes.

e la lus lus en tenebras e tenebras non comprenseron lui.

In principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum.

Hoc erat in principio apud Deum.

Omnia per ipsum facta sunt, et sine ipso factum est nihil quod factum est.

In ipso vita erat et vita erat lux hominum.

Et lux in tenebris lucet et tenebrae eam non comprehenderunt.

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On notera, en marge, outre les ajouts de la capitulation moderne, des fragments en latin qui semblent servir de repères. Quelques notations également marginales indiquent les moments liturgiques où sont lues les péricopes ; par exemple, en face de Rm 13,11, il est noté quil sagit du premier dimanche de lAvent. Dune manière générale, le texte suit de près le latin de la Vulgate ; cest une recension courante, avec les interpolations habituelles ; par exemple en Ga 3,1, après qui vos fascinavit, la plupart des manuscrits ajoutent non obedire (ou non credere) veritati ; cest le cas ici : « cal uos encant et fet non creire a la ueritat » ; de même, en Ga 3,6, beaucoup de manuscrits ont Sicut scriptum est, Abraham ; laddition scriptum est est bien présente dans la traduction : « si com escrious habrams ».

Le second manuscrit biblique important est celui de la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, ms. 829. Il comprend les Évangiles, les épîtres canoniques, lApocalypse, les épîtres pauliniennes, les Actes, les Proverbes, lEcclésiaste, le Cantique des Cantiques, la Sagesse et lEcclésiastique ; tous ces livres (sauf Qo et Ct) sont précédés de prologues, qui sont proches des arguments standard des bibles du xiiie siècle30 ; voici, par exemple, les prologues des épîtres pastorales (avec en face les arguments dune bible du xiiie siècle, celle du ms. BnF lat. 15475, dont je donne la traduction) :

Éd. Nüesch

ms. BnF lat. 15475

– 1 Tm (p. 356)

Prologus.

El ameystra e ensegna Thymotio de lordenament de li vesco et de li diache et de tota deciplina eclesiastica, scrivent a lui de la cipta de Roma.

<Paul> instruit Timothée et lui donne un enseignement à propos de lordination de lévêque et du diacre et de toute discipline ecclesiastique. Il lui écrit de Laodicée.

– 2 Tm (p. 363)

Prologus.

Lapostol scri la segonda pistola a Thimotio de lamonestança del martiri et de tota regla de verita e cal cosa sia a venir en li derayran temp e de la soa passion.

<Paul> écrit encore à Timothée en lexhortant au martyre et à la vérité, <en lui disant> ce quil en sera des derniers temps et de sa passion. Il écrit de Laodicée.

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– Tt (p. 367-368)

Prologus.

El amonesta e ameystra Tyt de lordenament de li preyre e de la conversacion sperital e desquivar li errege li cal creon a las iudaycas faulas. El scri de Nicopoli.

<Paul> avertit et instruit Tite à propos de létablissement de la charge de prêtre, de la manière de vivre spirituellement et déviter les hérétiques qui croient en les écritures judaïques. Il lui écrit de Nicopolis.

Il paraît aussi utile de donner le prologue des livres de Salomon, qui diffère des prologues habituels ; jen propose une traduction :

Éd. Nüesch

– p. 460-461 (ponctuation modifiée)

Lentrepetracion de li tres libre de Salomon, Masloth, al cal li Abrion diçon parabola mais li Latin semblanças, Cohele<t>h, al cal li Grec diçon Glesastes, nos Latin li poen dire arengor, Syrasyrim, al cal a nostra lenga es dit cant de li cant. E Panaretos, ço es Glesiasticus, libre de Yhesu filh de Sirac, e lautre pseudo-graphus lo cal es scrit sapiencia de Salomon, de li cal yo trobey lo prumier en abrayc, non Glesiasticus coma es enapres li Latin, mas era denant nota parabolas ; al cal eran ioynt Glesiaste e cantica que non solament eygal es a la semblança de Salomon lo numbre de li libre, mas las generacions de las materias. Lo segont non es atroba enapres li Abrio, car el meseyme a stil de parlament grec. Alcuns de li antic scriptor afermeron aquest esser ista Afulon Iudio, lo cal Afulon fo amaystra en lenga greca, ia sia ço quel fossa Iudio. Donca acer la gleysa legis Iudit e Thobias e li libre de li Machabey

Linterprétation des trois livres de Salomon, Masloth, que les Hébreux disent « Paraboles » mais les Latins « ressemblances », Coheleleth que les Grecs disent Ecclésiaste, nous Latins pouvons lappeler « Harangueur », Syrasyrim, que notre langue dit « Chant des chants » []. Et Panaretos, cest Ecclésiastique, livre de Jésus fils de Sirach, et lautre pseudépigraphe qui est écrit Sagesse de Salomon ; desquels jai trouvé le premier en hébreu, non Ecclésiastique comme ci-après en latin, mais il était appelé avant Paraboles ; à <ce livre> étaient joints lEcclésiaste et le Cantique, parce que non seulement le nombre des livres est égal à la semblance de Salomon mais aussi le genre des sujets. Le second <livre> ne se trouve pas en hébreu, car lui-même a un style de parler grec. Certains des auteurs anciens ont affirmé quil sagit de Philon le Juif, lequel Philon fut maître de la langue grecque, bien quil fût,

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mas non li recep entre las scripturas canonicas, enaysi leglissa aquisti dui libre a hedifficacion del poble, non a confermar las auctoritas de la doctrina eclesiastica.

juif. Donc, de même que lÉglise lit Judith et Tobie et les livres des Maccabées mais ne les reçoit pas parmi les livres canoniques, de même elle lit ces deux livres pour lédification du peuple, non pour confirmer lautorité de la doctrine chrétienne.

Au début de lévangile de Jean, on observe la même option que dans le manuscrit de Paris, « Fils » étant mis pour « Verbe » ; dune manière générale, les textes sont très proches :

Lo Filh era al començament e lo Filh era enapres Dio e Dio era lo Filh.

Ayço era al començament enapres Dio.

Totas cosas son faytas per lui e alcuna cosa non es fayta sença lui ço que lo fayt.

En lui era vita e la vita era luç de li ome.

E la luç luçic en las tenebras e las tenebras non conpreseron lei.

Je donnerai encore un exemple de cette traduction, avec le début du Cantique des Cantiques ; comme souvent dans les bibles médiévales, les locuteurs sont identifiés et linterprétation est allégorique31 :

La voç de la Gleysa desirant lavenament de Christ.

Canticum canticorum Salomonis quod hebraice dicitur Sir hasirim

1 El bayse mi del baysament de la soa boca, car las toas pupas son melhor de vin, 2 prus odorant de li noble unguent. Lo tio nom es oli spars, enperço las iovencelas ameron tu.

1 Osculetur me osculo oris sui ; quia meliora sunt ubera tua vino, 2 fragrantia unguentis optimis. Oleum effusum nomen tuum, ideo adulescentae dilexerunt te.

La voç de la Gleysa a Christ.

3 Tira me enapres tu e corren en lodor de li tio unguent.

3 Trahe me, post te curremus in odorem unguentorum tuorum.

La voç de la Gleysa alegrant e dicent.

Lo rey dintre mene mi en li sio celier, nos nos eysautaren e nos algraren en tu recordador de las toas pupas, li dreyturier aman tu sobre vin.

Introduxit me rex in cellaria sua ; exsultabimus et laetabimur in te, memores uberum tuorum supra vinum. Recti diligunt te.

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La voç de la Gleysa de li sio appremiment.

4 O filhas de Ierusalem, yo soy niera, mas yo soy bella enaysi coma li tabernacle de Cedar, enaysi coma las peoç de Salomon. 5Non volha considrar mi, car yo soy scura car lo solelh scoloric mi.

4 Nigra sum sed formosa, filiae Ierusalem, sicut tabernacula Cedar, sicut pelles Salomonis. 5Nolite me considerare quod fusca sim, quia decoloravit me sol.

La voç de la sinigoga.

Li filh de la mia mayre combateron encontra mi, ilh pauseron mi garda en las vignas, yo no gardei la mia vigna.

Filii matris meae pugnaverunt contra me : posuerunt me custodem in vineis, vineam meam non custodivi.

On le voit, ce manuscrit de présente un grand intérêt pour les éléments exégétiques quil contient : les prologues et les rubriques du Cantique. On pourrait prolonger la recherche en examinant les autres manuscrits, mais ces deux exemples (bibles de Paris et Carpentras) paraissent significatifs.

Éléments dexégèse

Même si les textes cités autrefois par Édouard Montet32 sont tardifs, il est possible de glaner au fil des œuvres médiévales quelques réflexions herméneutiques. Étant donnée la nature des textes mettant en jeu des processus exégétiques, sermons et poèmes didactiques, on ne sera pas surpris que la première place soit donnée à lexégèse spirituelle. Mais la lettre nest pas absente : elle nest ni dépréciée ni négligée. Un exemple particulièrement saisissant est celui de la Noble leçon, qui contient un résumé de lhistoire biblique, depuis Adam jusquaux persécutions subies par les Apôtres : certes, des enseignements moraux sont tirés sans cesse, mais le déroulement du récit est nettement sur le plan de la lettre. Voici, par exemple, ce qui est dit de Sodome et Gomorrhe33 :

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Car lescriptura di, e ben se po provar,

Que cinc ciptas periron lascals façian lo mal :

En fuoc e en solpre Dio li condampne.

El destrus li fellon e li bon desliore :

Ço fo Loth e aquilh de son ostal que langel en gite.

Catre foron per nombre, ma lun se condampne :

Ço fo la molher, pur car se regarde otra defendement.

Ayci ha grant eysemple a tota humana gent,

Quilh se devan gardar de ço que Dio defent.

Car lÉcriture le dit, et on peut bien le prouver,

En sorte que cinq cités périrent, qui faisaient le mal ;

Dieu les condamna au feu et au soufre.

Il détruisit les félons et délivra les bons :

Ce fut Loth et ceux de sa maison que lange en fit sortir.

Ils furent quatre en tout, mais lun se condamna :

Ce fut la femme, uniquement parce quelle se retourna malgré la défense.

Ici se trouve grand exemple pour toutes gens,

Quils se doivent garder de ce que Dieu défend.

On a donc un résumé purement littéral, suivi dune « moralité », également de lordre de la lettre. La Pistola commence par un commentaire littéral du précepte de Dt 24,12-13, « Si tu reçois en gage de ton prochain un vêtement, retourne-le lui vite avant le coucher du soleil… » ; il en est de même pour les autres passages proches, Ex 21,35-36, Ex 22,10-12, etc.34 Un autre exemple sera tiré du 3e sermon pour le premier dimanche de lAvent : les signes énumérés en Lc 21,25-33 sont accomplis à la lettre (a la lettra), de même que ceux qui sont racontés en Jos 10,12-13 (arrêt du temps), És 38,1-8 (le retour du temps pour la guérison dÉzéchias), Ex 10,21-29 (lobscurité continue)35. Du reste, la séparation est faite entre la lettre et lesprit : plus loin, lobscurité est comprise au « sens mystique », en tant quelle est opposée au Christ, que signifie le soleil36. Le même sermon nous présente une tripartition, à lintérieur même de la lettre, sens propre (propriament), sens figuré (similhantament) et sens métaphorique (transumptivament), à propos des étoiles de Jl 2,1037 ; cest lun des thèmes récurrents 374dans la réflexion herméneutique du xiiie siècle même si généralement lopposition se limite à sens propre/sens figuré, la métaphore entraînant une discussion à part38 ; il semble bien que ce passage dénote une conscience herméneutique vive, que confirme du reste la qualité de lensemble du sermon.

Cependant, lexégèse spirituelle a une place prépondérante, comme on sy attend dans la prédication. Il est intéressant de relever lemploi de plusieurs procédures courantes dans lexégèse médiévale39. On commencera par les interpretationes hebraicorum nominum ou traductions des mots hébreux (et grecs) présents dans lÉcriture, essentiellement des noms propres. Même si le point de départ est louvrage de Jérôme, les bibles du xiiie siècle contiennent presque toutes le recueil dont lincipit est Aaz apprehendens40. Certaines interpretationes de notre corpus ne posent pas de problème et semblent directement issues de ce recueil. Ainsi, pour Laban traduit blancor dans le deuxième sermon Noças41, ou Galilea traduit trapasement dans le premier sermon Noças42 ou Jusio (« juifs ») traduit cunfesant (« confessant ») dans le sermon Mateo43. Cependant, quelques-unes suscitent des difficultés. Ainsi, dans le même premier sermon Noças, linterpretatio de Chana (il sagit bien de Cana, où ont lieu les noces racontées en Jn 2,1-11) par gilosia (« jalousie ») ne correspond pas a priori à ce qui est fourni dans la liste Aaz44 ; la traduction par « jalousie » figure dans la notice Canath, qui est le nom dune ville au nord-est de la mer Morte (Kenath) prise par un descendant de Manassé (Nb 32,42)45. Dans le sermon Luc, le nom de Sefora, épouse de Moïse, 375est traduit plazent e acostant46, « plaisant et adhérant », qui nest pas la traduction la plus courante (« oiseau ») ; mais ce que donne le prédicateur vaudois figure bien dans la liste Aaz47. Le sermon Mateo réserve une autre surprise, avec les noms des rois mages, donnés dans les trois langues :

Sur le plan moral, par ces trois rois sont compris les trois ordres de lÉglise [] Et que ces trois ordres sont signifiés par ces trois rois, cela est démontré par leurs noms, car en langue hébraïque le nom du premier est Apeli, le nom du deuxième Ameri, le nom du troisième Damasc ; en grec, le nom du premier est Magalat ; celui du deuxième Gargalat, celui du troisième Sincrisis ; en langue de Perse, le premier a pour nom Gaspar, le deuxième Baltasar, le troisième Melchior48.

Cela vient de lHistoria scholastica de Pierre le Mangeur49, devenu dès la fin du xiie siècle le manuel courant dintroduction à lÉcriture, commenté et adapté plus tard en langue vernaculaire50. Nous avons là un élément intéressant pour apprécier la culture des vaudois : lauteur du sermon semble familier avec cet ouvrage. Mais les traductions des noms dans ces trois langues ne figurent pas chez Pierre le Mangeur ; pour lhébreu, Apeli est traduit « fidèle », Ameri « humble », Damasc « miséricordieux » ; pour le grec, Magalat est traduit « message », Galgalat « dévôt », Sincrisis « grâce ». Où lauteur du sermon les a-t-il trouvées ? Elles ne figurent ni dans la liste Aaz ni chez Jérôme et ne semblent pas correspondre à des mots ayant ces significations dans les deux langues en question ; lenquête serait à poursuivre51.

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Dans le sermon Marc (sur Mc 16,1, où les trois Maries achètent des aromates pour en oindre Jésus), la situation est plus simple : ce sont les seconds noms des Maries qui reçoivent une traduction, celle-ci est conforme aux interpretationes courantes mais en quelque sorte au second degré : Maria Magdalena a pour traduction « tour », Marie de Jayme (la mère de Jacques) « qui supplante », Maria Solome « pacifique ». On reconnaît pour la troisième la même signification que pour Salomon (shalom, « paix »), pour la deuxième celle donnée à Jacob ; Magdalena est proche du nom de la tour, magdil52. Comme toujours dans lexégèse médiévale ces interpretationes fondent un commentaire spirituel ; on prendra pour exemple ce qui est dit des trois Maries :

Marie Madeleine, Marie de Jacques et Marie Salomé achetèrent des aromates, dont en venant elles embaumèrent Jésus. Par ces trois femmes dévotes nous comprenons trois vertus ; la première est la connaissance du péché, la deuxième la haine du péché, la troisième la conversion [] Marie Madeleine, dont la traduction est « tour », signifie la connaissance du péché, car, de même que la tour est élevée en hauteur, de même celui qui commence à reconnaître son péché shumilie lui-même dans son cœur et par une telle humilité commence à être en haut, à sapprocher de Dieu. Marie (mère) de Jacques, dont la traduction est « qui supplante », signifie la haine du péché, car quand lhomme commence à avoir en haine le péché, il se supplante lui-même par la confession, le mépris, le retour à ce quen rien il ny ait offense à Dieu par lui. Marie Salomé, qui est dite « pacifique », signifie la satisfaction ; car, quand lhomme commence à satisfaire Dieu dignement de son péché, il se réconcilie à lui et est en paix avec lui, envers lequel il avait grandement déplu par son péché53.

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Une autre procédure courante de lexégèse médiévale est la signification des réalités (res) ; dans lÉcriture sainte tout a un sens et la recherche des significations des res conduit à des enseignements spirituels ; plusieurs auteurs ont dressé des listes de ces réalités signifiantes, notamment Hugues de Saint-Victor54. Des outils sont créés à cet égard : bestiaires, lapidaires, herbiers, etc. Les vaudois sinscrivent tout à fait dans cette perspective et ont eux-mêmes rédigé un bestiaire55. Cette procédure est exploitée ici et là. Dans le sermon Sya renovela, dont le thème est Ep 4,23-24, dans lequel lapôtre nous engage à nous débarrasser de la vieillesse du péché et à nous renouveler par la vertu, est cité aussitôt Ps 102,5, qui joue un rôle de prothème, « ta vieillesse sera renouvelée comme celle de laigle ». Le prédicateur explique que laigle, en vieillissant, a les ailes alourdies, les yeux obscurcis, le bec croissant, de sorte quil ne peut plus ni voler, ni voir, ni manger. Mais il cherche une source deau vive et se renouvelle ainsi. De même, lhomme, vieilli du fait de ses péchés, doit chercher la source spirituelle de miséricorde, en confessant ses fautes ; cette source est le Seigneur56. Dans le sermon sur Mt 2,1 déjà cité, ce sont les présents offerts par les mages qui reçoivent une série dinterprétations spirituelles : lor signifie la divinité du Christ, lencens son âme, la myrrhe sa chair mortelle ; de même, par lor on comprend la foi, par lencens lespérance et par la myrrhe la charité57.

Les citations concordantes constituent aussi une démarche fondamentale ; elle est très employée dans la littérature vaudoise, qui sappuie sans cesse sur lÉcriture sainte. Nous prendrons un premier exemple dans le Sermon del judyci, sur Lc 21,25-27 ; le prédicateur montre que le Juge suprême, contrairement aux juges humains, ne peut être corrompu par la crainte car il est tout-puissant ; il cite alors Esther 13,9 (ce qui nous confirme que les passages exclus du texte massorétique figurent bien dans les bibles vaudoises), Jb 22,4 et Sg 6,7 ; le motif commun est celui de la puissance, mais on observe une évolution de la toute-puissance divine à celle des puissants humains, qui subissent des tourments à léchelle de leur puissance58. Le 1er sermon pour le premier dimanche de lAvent (sur 378Rm 13,11-14, « il est temps de se lever ») fournit un autre exemple : pour montrer lincertitude du moment de la venue du Seigneur, le prédicateur cite Lc 17,26-28 et 1 Th 5,3, qui sont en lien direct avec Rm 13,1159. Nous prendrons un troisième exemple dans le commentaire du Notre Père – dans lequel les citations scripturaires sont constamment présentes : pour la deuxième demande, « Que ton règne arrive », que lauteur comprend comme concernant la suppression du péché davarice, sont cités 1 Co 6,10, Mt 19,23-24, Lc 6,24, qui affirment la disgrâce des avares et des riches60.

Un autre trait caractéristique de lexégèse médiévale, surtout à partir du xiiie siècle, est le schématisme61 ; il prend diverses formes, depuis la division schématique des versets qui servent de thèmes dans les sermons jusquà la présentation rigoureuse des idées. On retrouve cela souvent dans les sermons vaudois. Le 4e sermon pour le premier dimanche de lAvent en constitue un bon exemple. Le thème est Lc 21,27, « Nous verrons alors le fils de la Vierge venir dans un nuage », mais toute la péricope est utilisée ; lauteur trouve chez Isidore lidée que « dans tout jugement sont requises quatre personnes » : le juge, le coupable, laccusateur, le témoin ; le juge est indiqué par le Fils de la Vierge (dans la Vulgate, il y a Filius hominis), le coupable par les hommes saisis de terreur, laccusateur par le soleil, la lune et les étoiles, le témoins par les puissances du ciel qui seront ébranlées. Le sermon est tout entier construit sur cette division et comporte une série de subdivisions qui illustrent bien le schématisme62. On peut également citer la structure particulièrement nette du sermon Jeremia, dont le thème est Jr 6,26, « Ô fille de mon peuple, revêts-toi dun cilice, recouvre-toi de cendre, pleure amèrement » : par ces trois choses, le Seigneur nous invite à nous repentir durement (le cilice), à penser à la mort (la cendre), à pleurer nos péchés ; chaque proposition est divisée schématiquement63. Beaucoup dautres textes pourraient encore illustrer cela.

Une autre procédure familière à lexégèse médiévale est présente dans le traité de Durand dOsca64, les distinctiones, listes de significations spirituelles de mots de lÉcriture : mais, même si les prédicateurs ont pu sinspirer de recueils existants de distinctiones, 379notamment dans les concordances scripturaires, la procédure napparaît pas telle quelle dans les sermons et les poèmes65.

Une grande partie des textes que nous avons utilisés provient de la prédication. Nous avons essayé par ailleurs de définir les caractéristiques de lexégèse que lon trouve dans les sermons, en insistant sur le fait quil sagit souvent plus dune exploitation des textes sacrés (en vue dune application dans le groupe communautaire objet de la prédication) que dune exégèse proprement dite – même si des éléments dexégèse y sont intégrés66. On retrouve évidemment cette « exégèse de la prédication » dans les œuvres vaudoises. Je nen retiendrai ici que trois traits.

Le premier est que le prédicateur doit expliquer à sa communauté une parole qui est permanente et sadresse à chaque génération, donc à ses auditeurs ; même si cest une particularité forte de lexégèse monastique, lensemble de la prédication médiévale souligne ce point67. On peut relever, dans le 1er sermon pour le deuxième dimanche de lAvent, cette affirmation forte : « La loi du Seigneur est tout entière écrite pour tous les hommes, pour que chacun la connaisse et, la connaissant, enseigne les autres68. » Le sermon Jeremia, sur Jr 6,26, « Ô fille de mon peuple… », note que « le peuple de Dieu est le peuple chrétien mais la fille est lâme de chaque chrétien69 ».

Un autre trait majeur est le lien avec la liturgie70 ; bien sûr, beaucoup de sermons sont prononcés lors de moments spécifiques du calendrier. Mais il est intéressant de relever les passages qui explicitent loccasion liturgique. Ainsi, le sermon Mateo, sur Mt 2,1, commence par le rappel de la célébration : « La fête qui est célébrée aujourdhui sappelle Épiphanie, ce qui se traduit apparition de Dieu71 ». Le sermon sur Ph 5,4-5 semble être prononcé 380lors de Noël, dont lallégresse est mise en valeur ; le prédicateur fait observer que « trois messes sont chantées lors de la nativité du Christ », la première la nuit, la deuxième à laube, la troisième le jour72. De même, le sermon Luc, sur Lc 2,21, est prêché lors de la Circoncision du Seigneur (p. 99).

Pour le troisième trait, à ma grande surprise, je nai quasiment rien trouvé dans les sermons vaudois : il sagit de lutilisation de textes parallèles provenant souvent des traditions orales, constituant un hypertexte susceptible déclairer le passage biblique, et des exempla, si fréquents dans les sermons du xiiie siècle. Parmi les rares occurrences, je relève un exemplum dans le 2e sermon pour le premier dimanche de lAvent ; mais il est emprunté au pseudo-Chrysostome et se trouve dans le sermon source de Jacques de Voragine :

Chrysostome : À la mort du père de famille, sa maison est troublée, la famille pleure et met des vêtements noirs. Ainsi, le genre humain, pour lequel toutes choses sont faites, venant à disparaître, le ministre du ciel pleure et, abandonnant la blancheur, sera revêtu de ténèbres73.

Peut-on tirer des conclusions de ce premier regard sur lexégèse vaudoise au moyen âge ? Même sil est évident que lenquête doit être poursuivie et élargie, il semble que lon puisse dégager quelques enseignements. Bien sûr, la place centrale de lÉcriture sainte dans la pensée vaudoise se trouve confortée. Lapproche des textes bibliques paraît similaire à celle de lexégèse médiévale. Quoiquil ne semble pas que lon puisse repérer laspect scientifique (à tous les sens du terme) qui caractérise notamment lexégèse universitaire du xiiie siècle, on constate que les procédures sont les mêmes que celles quemploient les autres exégètes. Les limites du corpus (des textes destinés à la prédication au peuple et à son enseignement, en langue vulgaire) font que lexégèse spirituelle ou moralisante est privilégiée. Mais cela nempêche pas de penser que lon a affaire 381à des hommes qui ont une culture savante (comme le montrent le recours aux Pères et aux auteurs du moyen âge, la présence de paratextes courants dans les bibles traduites ou lutilisation de lHistoria scholastica et des sermons de Jacques de Voragine). Encore une fois, malgré sa date plus tardive, le texte cité par Édouard Montet sur les quatre sens de lÉcriture ne serait pas hors de propos au moyen âge. Ce qui devrait également inciter à prolonger lenquête au xvie siècle, avec les transformations qui ont modifié lessence même du valdéisme.

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1 Voir la Chronique anonyme de Laon (vers 1220), éd. Gonnet, 1998, p. 21-22 ; le Liber adversus Waldensium sectam de Bernard de Fontcaude, VI, 2, éd. Gonnet, 1958, p. 78 (PL 204, 817) ; Alain de Lille, Contra haereticos II, 2, éd. Gonnet, 1958, p. 105 (PL 210, 380-381). Voir Cameron, 2000, p. 11-17.

2 Voir Étienne de Bourbon, De septem donis Spiritus sancti, éd. Patschovsky – Selge, p. 15-16 ; Gonnet, 1998, p. 99-100.

3 Voir ci-après n. 18 et 19.

4 Il ne paraît pas utile de rappeler ici les travaux majeurs sur les vaudois au moyen âge ; voir Armand Hugon – Gonnet, 1953, p. 107-113 ; Merlo, 2009 ; de Lange, 2009 (énumère p. 278 les bibliographies parues après 1953). On citera tout de même les notes dune grande richesse, publiées dans la présente revue, de Gonnet, 1953, et la présentation synthétique et vivante dAudisio, 1998.

5 Montet, 1885, p. 80, citait un passage du commentaire allégorique du Ct, sur le rapport entre Ancienne et Nouvelle Loi (daprès le ms. Genève 207).

6 Montet, 1885, p. 81-84. Montet citait le traité daprès le ms. de Dublin C. 5. 26, qui est une copie du xviie siècle. Le passage ne figure pas dans léd. Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984 ; le ms. Genève 206 est incomplet au début.

7 Voir Vigna Surìa, 2009.

8 Giraudo – Borghi Cedrini, 2016.

9 Giraudo, 2015 ; plusieurs études du volume Giraudo – Rivoira, 2018.

10 Les deux sermons intitulés Sermon Ysaye (Dal Cordo – Borghi Cedrini, 1984, p. 69-73) nont pas de thème.

11 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984.

12 Degan Checchini, 1979, p. 81-102 ; Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 139-150.

13 Le traité sur les dix commandements, ms. Genève 208, est du xvie siècle. Montet, 1885, p. 1-2, considère à tort comme vaudois le ms. BnF fr. 1745 (le début du Libre de vicis e de vertutz, fol. 2ra-4rb, contient un commentaire des dix commandements).

14 Notamment Li goy de Paradis, La Pistola de li amic, le Livre des vertus, le Verger de consolation (éd. Degan Checchini, 1979, et éd. Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984).

15 Selge, 1967. Je nutilise pas les œuvres polémiques contre les vaudois (Alain de Lille, Anselme dAlexandrie, anonyme de Passau, Moneta de Crémone, etc.).

16 Cf. Patschovsky, 1994 ; Brenon, 1994 ; Rouse, 1996.

17 Un anonyme Tractatus de haeresi pauperum de Lugduno publié par Martène – Durand, 1717, col. 1780, affirme : « Vetus testamentum non habent vel recipiunt sed evangelia [] » Cest le seul exemple de cette accusation, dont tous les écrits des vaudois démontrent la fausseté.

18 « Novi et veteris Testamenti, id est legis Moysi et prophetarum et apostolorum, unum eumdemque deum [unum et eundemque deum ed.] auctorem credimus, qui in trinitate [] permanens omnia creavit », éd. Gonnet, 1958, p. 33. Voir également Gonnet, 1967, p. 21 (« Deus dedit legem Moysi in monte Synay »).

19 Durand dOsca, Liber antiheresis, éd. Selge, 1967, p. 217-236, « Quod lex moysi sit sancta et bona ». Voir également p. 161 : « Postquam unum solummodo deum creatorem omnium visibilium et invisibilium esse ostendimus, contra severianos [] qui vetus testamentum respuunt [] et contra eorum moderni temporis sectatores quaedam condecet idonea testimonia intimare. »

20 Éd. Hahn, 1847, p. 647-649. La confession est dite « de lan 1120 » ; la séparation des livres de Samuel et des Rois confirme la datation tardive ; cest ce que lon trouve dans les bibles réformées au xvie siècle ; dans les bibles médiévales, les Actes sont généralement après les épîtres pauliniennes.

21 La Oracion de Manasses, éd. Degan Checchini, 1979, p. 79. Voir Bazzana, 2009.

22 La lettre 141 dInnocent III (1199) la mentionne : « Sane significavit nobis venerabilis frater noster Metensis episcopus per litteras suas quod tam in diocesi quam urbe Metensi laicorum et mulierum multitudo non modica tracta quodammodo desiderio Scripturarum Evangelia, Epistolas Pauli, Psalterium, Moralia Iob et plures alios libros sibi fecit in Gallico sermone transferri, translationi huiusmodi adeo libenter, utinam autem et prudenter, intendens [] Licet autem desiderium intelligendi divinas Scripturas et secundum eas studium adhortandi reprehendendum non sit sed potius commendandum, in eo tamen apparent merito arguendi quod tales occulta conventicula sua celebrant, officium sibi praedicationis usurpant [] », PL 214, 695-698. De même la chronique dAubry des Trois-Fontaines, à lannée 1199, MGH, Scriptores, t. XXIII, p. 878.

23 Berger, 1884 et 1889 ; Brenon, 1994.

24 Meyer, 1889 ; Borghi Cedrini, 2009. Et les introductions des éditions de textes dans Degan – Checchini, 1979, et Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984.

25 Cambridge, Univ. Libr. Dd.15.34 : Nouveau Testament incomplet, avec Pr 6 et Sg 5-6. Grenoble, BM 860 (vers 1400) : Nouveau Testament, Pr 11-12, Qo, Sg 1-10, Si 1-15, Ct. Voir Armand Hugon – Gonnet, 1953, p. 107-113. Pour Carpentras et Paris, voir ci-après.

26 Berger, 1889, p. 375-377 ; il donne plusieurs exemples de versets ainsi mis en valeur (Lc 12,32 ; 19,42 ; 1 Tm 3,12 ; He 10,37 ; 11,9 ; Jc 5,1 ; 5,12, etc.)

27 Berger, 1889, fait observer que le verset de Luc sert de conclusion à la préface, « La bonne coustume a obtenu de toute ancienneté », que met Pierre Olivétan à la tête de sa traduction française, La Bible qui est toute la saincte escripture, Neuchâtel, 1535 (dont on se rappelle quelle a été commanditée par le synode vaudois de Chanforan en 1532).

28 Ms. BnF fr. 2425, fol. 40vb. Nous donnons en face le texte de la Vulgate clémentine (Biblia sacra, 1956).

29 Il est publié par Nüesch, 1979.

30 Sur la persistance jusquau xvie siècle des paratextes médiévaux, voir Dahan, 2020.

31 Nüesch, 1979, p. 514 (avec en face le texte de la Vulgate clémentine).

32 Montet, 1885, p. 80-87.

33 La Noble Leçon, éd. et trad. fr. Montet, 1888, p. 37 (v. 130-138). Voir également De Stefano, 2003. p. 68 (quelques différences dans le texte par rapport à léd. Montet).

34 Degan Checchini, 1979, p. 3.

35 Giraudo – Borghi Cedrini, 2016, p. 56-58.

36 Ibid., p. 58 : « Dereco po esser pilha en quant a la mistica significacion, car misticament lo solelh es Christ [] »

37 Ibid., p. 62 : « as stelas son presas en treys modos, czo es propriament e similhantament e transumptivament. » Que ce passage reprenne un sermon de Jacques de Voragine, comme le souligne A. Giraudo, 2016 (voir p. 110), ne diminue en rien le mérite du prédicateur vaudois.

38 Voir Dahan, 1992.

39 Pour lensemble des procédures, voir Dahan, 1999, p. 299-358.

40 Voir Dahan, 1996. Les manuscrits contenant le lexique Aaz apprehendens sont très nombreux ; jutilise essentiellement les mss. BnF lat. 36 et 15475, ainsi que Troyes 160. Comme on le constatera, exégètes et prédicateurs choisissent parmi les significations souvent multiples celle qui sadapte le mieux à leur propos.

41 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 87 : « Laban es entrerpreta blancor [] » ; cf. liste Aaz : « Laban album vel albedo seu candidus aut candidatio. »

42 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 86 ; cf. liste Aaz : « Galilea rota vel volubilis seu transmeans aut transmigratio mea. »

43 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 107. Cf. Liste Aaz : « Iudas confitens vel glorificans. Iudea confessio vel glorificatio. Iudei laudantes vel glorificantes. »

44 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 86. Cf. liste Aaz : « Canna fundum vel calamus seu preparans vel preparatio. Notandum itaque quod nostrum latinum canna de hebrea lingua sumptum est. »

45 Liste Aaz : « Canath emulatio vel zelotipia. »

46 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 100 : « Sefor e entrepreta plazent e acostant e senifica la fe, cum la cal nos acosten a Dio, plazen a luy. »

47 Liste Aaz : « Sephora auis eius vel speculans eum sive placens adhesit vel adhesio placuit. » Le ms. de Troyes donne « Sephora interpretatur gallina ».

48 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 106 : « Moralment per aquiste 3 rey son entendu III orden en la gleysa [] E per que aquiste III orde son significa per aquiste 3 rey, zo es demostra en li nom de lor, car en lenga abrayca lo nom del prumier es Apeli, lo nom del 2 Ameri, lo nom de 3 Damasc ; en grec, lo nom del prumier es Magalat, lo 2 Gargalat, lo 3 Sincrisis ; en lenga de Persia ha nom lo prumier Gaspar, lo 2 Baltasar, lo 3 Melchior. »

49 PL 198, 1542 : « Nomina trium magorum haec sunt : Hebraice Appellus, Amerus, Damascius ; Graece Gargalat, Magalath, Sarachim ; Latine Baltassar, Gaspar, Melchior. »

50 Notamment la Bible historiale de Guiart des Moulins (1291-1295) ; cf. ms. BnF fr. 152, fol. 378vb : « Li nom des iii. roys sont tel en hebrieu : appellius, amerus, damascus ; en grieu : galgalac, magalac, caracin ; en latin baltasar, iasper, melchior. »

51 Sur les noms des mages, voir Leclercq, 1931, col. 1061-1066.

52 Le recueil Aaz donne : « Magdalene magnifica vel premunita sive turrensis aut defensibilis » (la notice suivante est « Magdahel turris Dei… » et il y a une notice « Magdol turris vel magnitudo ») ; « Iacob supplantator vel supplantatio » ; « Salome pacificans eum vel retributio eius » (et « Salomon pacificus vel retributor… »)

53 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 109 : « Maria Madalena e Maria de Jayme e Maria Solomo cumpreron ormaz, que venent ongsegan Jhesu. Per aquestas 3 fenas devotas nos entenden tres vertuz : la prumiera de las cals es la conoysenza del peca ; la 2 es lodi del peca ; la 3 es lo convertiment [] Maria Madalena, la cal es entrepreta torre, sinifica la conoysenza del peca, car enaima la torre se estent en aut, enaysi aquel lo cal comenza a reconoyser lo peca humilia si meseme al sio cor e per tal humilita comenza eser esauta e apropriar se a Dio. Maria de Jayme, la cal es entrepreta sosplantayriz, sinifica lodio del peca, car cum lome comenza avec lo peca en odi, el sosplenta luy messeme per cunfesion e lo despreza e lo retorna a nient, quel no ofenda a Dio per luy. Maria Solome, la cal es dita pacifica, sinifica la satifacion ; car cum lome comenza a satifar degnament a Dio de li sio peca, el es reconcilia a luy e es pacifica cum luy, au cal el avia prumerament grant desamista pe li sio peca. »

54 Par exemple, De scripturis et scriptoribus sacris, PL 175, 21.

55 Éd. Raugei, 1984.

56 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 102-103. Voir le bestiaire vaudois, éd. Raugei, 1984, p. 168-168, « De laygla » ; et Bianciotto, 1980, p. 27 (Pierre de Beauvais, qui cite le Ps 102) et p. 75 (Guillaume le Clerc).

57 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 107.

58 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 112.

59 Giraudo, 2016, p. 44.

60 Degan Cecchini, 1979, p. 84.

61 Dahan, 2010.

62 Giraudo, 2016, p. 70-95.

63 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 74-77.

64 Comme le souligne Thouzellier, 1969, p. 322-345.

65 Peut-on identifier dans le premier sermon Noças (Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 83) une distinctio sur luoc, « lieu » ? Sont cités Gn 24,25, Ha 3,19, Jn 14,3, qui contiennent le terme mais il ny a pas une énumération de significations différentes, ce qui est le propre des distinctiones.

66 Dahan, 2011.

67 Voir Dahan – Noblesse-Rocher, 2014.

68 Giraudo, 2016, p. 132 : « La Ley del Segnor es ensemp-scripta per tuit li ome, a tal que un chascun la sapia e, sabent, ensegne li autre. » Le sermon tout entier (ibid., p. 130-138), dont le thème est Rm 15,4-13, développe lidée de transmission de lÉcriture.

69 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 74 : « Lo poble de Dio es lo poble crestian, mas la filha es larma dun cascun crestia [] »

70 Voir Bériou – Morenzoni, 2008.

71 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 105 : « La festiveta la cal es celebra encoy es apela Epifania, que es entrepreta parecion de Dio. »

72 Dal Corso – Borghi Cedrini, 1984, p. 96-97. Sur les trois messes de Noël, voir par exemple Guillaume Durand, Rationale divinorum officiorum, lib. VI, cap. XIII, § 23.

73 Giraudo, 2016, p. 58 : « Crisostimo : Lo paire de la familha morent, la mayson de luy es torba, la familha plang e se vist de vestimentas nieras. Enaysi mancant luman lignaje per lo qual totas cosas son faitas, lo menestier de li cel plang e, depausa la blanchor, sare vesti de tenebras. »