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Classiques Garnier

Aux origines du christianisme : l’événement, la mémoire et la foi I. Le christianisme paulinien

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Revue d’Histoire et de Philosophie Religieuses
    2020 – 3, 100e année, n° 3
    . varia
  • Auteur : Butticaz (Simon)
  • Résumé : Les questions de méthode sont au cœur de l’ethos scientifique. Les (récents) déplacements intervenus dans l’étude du Nouveau Testament sont l’occasion de revisiter ce questionnement. Répartie dans deux numéros successifs de la revue, cette étude s’y attèle, défendant une approche triple de la littérature biblique : historique, mémorielle et théologique. Après un bref état de la recherche, la première partie de l’étude en illustre les raisons à partir du christianisme paulinien.
  • Pages : 335 à 362
  • Revue : Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses
  • Thème CLIL : 4046 -- RELIGION -- Christianisme -- Théologie
  • EAN : 9782406109563
  • ISBN : 978-2-406-10956-3
  • ISSN : 2269-479X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10956-3.p.0005
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 20/09/2020
  • Périodicité : Trimestrielle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : Nouveau Testament, exégèse, histoire, mémoire, herméneutique, méthodes, Paul
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Aux origines du christianisme :
lévénement, la mémoire et la foi1

I. Le christianisme paulinien

Simon Butticaz

Université de Lausanne –
Faculté de théologie
et de sciences des religions

In memoriam François Butticaz (1942–2016).

Létude des origines chrétiennes :
un champ en transformation

Quo vadis studium Novi Testamenti ? Où va lexégèse du Nouveau Testament ? Quelle en est la vocation à laube du IIIe millénaire ? Et plus précisément, que devient létude académique des origines chrétiennes deux siècles après son émergence au sein de lUniversité européenne, dexpression allemande en particulier2 ? On pourrait penser que le questionnement est pro forma : un exercice de style imposé par une leçon inaugurale ; la nécessité de définir, au moment de létreindre, le champ dune discipline, son objet détude, ses méthodes et ses frontières. Il nen est rien, 336ou pas seulement3. Car depuis maintenant une génération environ, létude des origines chrétiennes est entrée en zone de turbulences4. La raison à cela ? Les transformations dont elle est lobjet au sein des institutions universitaires des sociétés occidentales. Une triple conversion, actuellement engagée dans ce champ disciplinaire, me permettra dillustrer ce phénomène.

Du Nouveau Testament
à la littérature chrétienne ancienne

En 2010, la prestigieuse maison dédition Mohr Siebeck à Tübingen, spécialisée depuis deux siècles dans lédition douvrages à vocation universitaire, lançait une nouvelle revue intitulée Early Christianity. Quune maison dédition allemande fasse le choix dun titre en anglais est déjà notable en soi5. Mais là nest pas lobjet de mon propos : cest le champ couvert par cette revue qui, en dix ans à peine, sest profilée comme lune des plus respectées dans le domaine en question qui mérite notre attention. Publié dans la première livraison de ce journal, le « manifeste éditorial » (“An Editorial Manifesto”) lannonce en toutes lettres ; cest à dépasser certaines limites – explicites ou implicites – cultivées jusque-là dans létude du Nouveau Testament que cette publication entend sengager :

Lobjet de notre attention est le christianisme naissant ainsi que sa littérature, et non pas seulement les écrits du Nouveau Testament. [Les personnes] qui attirent notre attention sur limportance des textes non-canoniques le font avec raison : les textes canoniques ne devraient plus être étudiés de manière isolée, [démarqués] du reste de la littérature chrétienne des deux premiers siècles et au-delà. Il ne sagit pas de remettre en question ou de relativiser le statut canonique qui a été assigné à ces textes. Cest plutôt la volonté dapprocher ce processus de canonisation comme un événement inscrit à lintérieur du champ de la littérature chrétienne ancienne dans son ensemble6.

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Le ton est donné, renvoyant lécho dun processus qui sest amplifié depuis le début du xxie siècle. Rares sont en effet les chaires mises au concours dans les Universités publiques dEurope ou dAmérique du Nord à se limiter dorénavant au canon du Nouveau Testament. Ouvert à lautomne 2013, le poste que joccupe à la Faculté de théologie et de sciences des religions (FTSR) en est un exemple parmi dautres : il intègre dans son périmètre de recherche et denseignement un domaine plus large que les vingt-sept écrits du Nouveau Testament, pour sélargir à ce qui a été regroupé sous la catégorie de « traditions chrétiennes anciennes7 ». À ce titre, lUniversité de Lausanne et son Institut romand des sciences bibliques domicilié dans notre Faculté ont fait, depuis longtemps déjà, office de pionniers8. Autour des professeurs Junod et Kaestli, aujourdhui membres honoraires de la FTSR, et de leurs collègues réunis au sein de lAssociation pour létude de la littérature apocryphe chrétienne (AELAC) fondée en 1981, ils ont mis à lhonneur la littérature apocryphe comme objet détude à part entière, refusant den réduire loriginalité à de simples annexes du Nouveau Testament9. Cest aussi toute division idéologique entre écrits canoniques et non-canoniques qui était écartée, au nom des parentés historiques ou culturelles existant entre ces textes et, pour certains du moins, leur lecture commune aux origines de lÉglise10.

À titre dillustration, lon peut citer les propos quécrivait en 1985 déjà, 25 ans avant le manifeste à lorigine du journal Early Christianity, Éric Junod :

[L]a notion de canon et sa clôture effective [ont] abouti à opposer les textes canoniques aux apocryphes et à constituer deux univers séparés. 338Ce clivage est malheureux à un triple point de vue. Dabord il engendre un jugement de valeur quasi manichéen. Ensuite il crée une distance artificielle entre des documents qui, historiquement et théologiquement, sont souvent liés et gagneraient à être lus à la lumière de ces liens. Enfin, il rattache les textes à deux blocs dont limportance se trouve nettement majorée, en tout cas au regard de lhistorien. Le bloc canonique comme le bloc apocryphe sont en partie des fictions qui masquent la vie des textes dans lÉglise ancienne []11.

De lexégèse aux herméneutiques12

La deuxième conversion engagée dans le champ du Nouveau Testament est le glissement dune exégèse de type historique et philologique, centrée sur lobjet-texte, en direction de ce que lon peut désigner sous le nom générique d« herméneutiques13 ». Ce déplacement samorce à partir des années 1970, dans le sillage des mouvements sociaux et politiques qui agitent alors lOccident. En réponse à ces défis éthiques, lon assiste à léclosion dans létude du christianisme naissant dapproches dites « marginalisées14 » : les herméneutiques féministes, marxistes, queer, postcoloniales ou écologiques en sont les noms les plus connus.

Soucieuses de donner droit de cité à celles et ceux que la Bible et sa lecture ont jusque-là contribué à tenir éloignés des lieux de parole, cest en particulier le monopole revendiqué dans lOccident moderne par lexégèse historico-critique des textes que contestent ces approches15. Avec, pour ambition déclarée, laffranchissement des mécanismes de domination et de contrôle en jeu dans la recherche européenne comme nord-américaine et une extension de la géographie exégétique, majoritairement masculine et occidentale, à dautres horizons socioculturels. Sans détailler ici les enjeux et les questions ainsi soulevés, lapport de ces nouvelles herméneutiques mérite dêtre entendu, à un double titre au moins.

Primo : cest le caractère perspectiviste et constructiviste de toute lecture de la Bible que pointent du doigt ces approches dites « marginalisées16 ». Un constat qui vaut pour la méthode historico-339critique également17. Pas moins quune autre, la critique historique, née dans le sillage des Lumières européennes et fruit mûr dune lente évolution historique18, nest indemne de valeurs et de convictions culturellement situées19 ; lapproche historico-critique veillera donc, elle aussi, à soumettre son épistémologie et son outillage à un regard « auto-critique20 ».

Secundo : ces approches dites « marginalisées » nous renseignent sur le devenir dun texte, biblique en loccurrence ; elles dénoncent en particulier les dérives et ornières dans lesquelles linterprétation des Écritures sest enlisée en plus de 2000 ans dhistoire21. Contre une réduction positiviste du sens à son expression soi-disant « originale » et en désaveu dune exégèse historiciste prétendant recouvrir lintentio auctoris, il convient de prendre au sérieux ce que lon nomme, à la suite dHans-Georg Gadamer, la « Wirkungsgeschichte » dun texte22, en particulier les processus de transmission et dappropriation quil a déclenchés dans son sillage23. Comme lécrivait le savant allemand dans son maître-ouvrage Wahrheit und Methode :

Dans lhypothèse naïve de lhistoricisme, il fallait bien [] se transposer dans lesprit de lépoque, penser selon ses concepts, selon ses représentations, et non selon sa propre époque, pour atteindre de cette façon à lobjectivité historique. Il importe en réalité de connaître dans la distance temporelle une possibilité positive et productive de la compréhension. Cette distance nest donc pas un abîme béant, elle est au contraire comblée grâce à la continuité de provenance et de transmission, à la lumière de laquelle toute tradition soffre à nos regards. Il nest pas excessif de parler ici dune authentique productivité de ladvenir24.

Cette prise de conscience herméneutique a été notamment promue dans le champ de lexégèse néotestamentaire par le bibliste bernois 340Ulrich Luz, docteur honoris causa de lUniversité de Lausanne et récemment décédé25. Et, sur un registre éditorial, elle sest traduite par le lancement dune série de commentaires bibliques où lhistoire de la réception patristique, médiévale et moderne dun texte cohabite, désormais, avec son exégèse historique et linguistique ; je veux parler de lEvangelisch-Katholischer Kommentar zum Neuen Testament26.

De la théologie du Nouveau Testament
à l
histoire de la religion chrétienne27

Avouons-le dentrée de jeu : la troisième et dernière transformation dans létude du Nouveau Testament dont nous voulons faire état ici nest pas un phénomène récent dans la recherche ; elle samorce au xixe siècle déjà, plongeant ses racines dans les travaux de l« École de lhistoire des religions » (la Religionsgeschichtliche Schule28), un groupe de savants, diplômés pour la plupart de lUniversité de Göttingen, qui se proposait de comprendre la genèse et le développement du christianisme à la lumière des peuples, des cultures et des religions de lAntiquité – du monde perse à la Rome antique, en passant par lhellénisme et le judaïsme ancien29.

Et à ce titre, cest William Wrede, lun des artisans de la Religionsgeschichtliche Schule, qui fait figure de pionnier. Dans un écrit initialement paru en 1897 sous le titre Ueber Aufgabe und Methode der sogenannten Neutestamentlicher Theologie, Wrede posait les prémisses dune étude du Nouveau Testament définie comme « histoire de la religion chrétienne des origines » (« urchristliche Religionsgeschichte30 »). Pour Wrede précisément, il sagissait de décrire et danalyser ce quil nomme « les grandes connexions historico-religieuses » (« die grossen religionsgeschichtlichen 341Zusammenhänge31 ») reliant le christianisme des commencements à sa matrice de naissance32.

Si elle sengage à la fin du xixe siècle, cette conversion de létude du Nouveau Testament en direction dune histoire de la religion chrétienne sest indéniablement accélérée ces vingt-cinq dernières années. Deux monographies, publiées coup sur coup au crépuscule du xxe siècle, en témoignent : Beyond New Testament Theology. A Story and a Programme de Heikki Räisänen33 (1990) et Die Religion der ersten Christen. Eine Theorie des Urchristentums de Gerd Theissen34 (2000). Dans la traduction française de ce dernier ouvrage, Theissen, professeur émérite à lUniversité de Heidelberg, pouvait résumer lambition de son enquête par ces mots :

Une théorie de la religion chrétienne primitive vise à décrire et à expliquer la foi chrétienne primitive dans sa dynamique qui commande la totalité de la vie en recourant à des catégories générales de la science des religions35.

Ce glissement de la théologie biblique en direction de la science des religions nest pas sans faire débat au sein de la classe exégétique36. Sur deux points, à tout le moins, les enjeux ainsi soulevés méritent notre attention37. À commencer par le parti-pris résolument historique de ces approches. Refusant toute systématisation dogmatique du matériau biblique – posture considérée comme idéologiquement suspecte et potentiellement utilitariste –, cest la mise au jour des jeux de continuité et de distance entre le christianisme des origines et son berceau de naissance que plébiscitent ces « théories » des origines chrétiennes38. Pour, ensuite, en suivre le déploiement dans lespace et dans le temps39. Une des réalisations les plus emblématiques de cet agenda scientifique fut sans conteste louvrage que Wilhelm Bousset consacra à lémergence et à la construction historico-religieuse de la christologie des premiers croyants en Jésus40.

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Lautre enjeu soulevé par une approche religionsgeschichtlich des origines chrétiennes est le rapport du savant à son objet détude ou, pour reprendre une distinction classique depuis Wilhelm Dilthey41 et centrale à lherméneutique du philosophe français Paul Ricœur42 : le couple « expliquer » (erklären) – « comprendre » (verstehen). Mu par un idéal positiviste, Wrede assignait à lhistorien du christianisme naissant lethos suivant :

Il doit être en mesure de différencier ses propres pensées de celles dautrui, les idées modernes de celles du passé, il doit tenir à totale distance de lobjet de la recherche sa propre conception, celle qui lui est encore si chère, il doit avoir en quelque sorte la capacité de la suspendre. Car il ne veut connaître que ce qui a réellement existé43.

Ainsi posée, cette prétention à labsolue neutralité du savant face à son objet détudes fait, de nos jours, sourire par son excès de naïveté44 ; tout procès interprétatif, et à ce titre lenquête historienne, progresse par reconstruction de la réalité et intègre, de ce fait, une composante fictionnelle45. En somme, comme la résumé Raymond Aron dans son Introduction à la philosophie de lhistoire :

[O]n peut dire que la théorie précède lhistoire, si lon entend par théorie à la fois la détermination dun certain système et la valeur prêtée à un certain type dinterprétation46.

Maintenant, il reste à savoir si le questionnement proprement « théologique » demeure pertinent dans une étude des origines chrétiennes ou si, comme le défend Heikki Räisänen dans louvrage susnommé47, une approche dhistoire des religions en résume avantageusement la quête, lexégète réservant à dautres la tâche de faire œuvre de théologie. Nous aurons loccasion de reprendre ce questionnement au terme de notre étude.

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Le bibliste, son objet, ses méthodes48

Face aux évolutions et révolutions qui marquent le champ dune discipline, le domaine du Nouveau Testament et des origines chrétiennes nous concernant, comment procéder ? À quel saint se vouer, si lon me permet lexpression ? Une fois létat de lart esquissé, le retour à lobjet simpose au sujet qui lappréhende ; jamais, le choix dune méthode, la définition dun outillage critique, ne doit lemporter sur la nature de lobjet : cest elle qui en dicte in fine lapproche et en détermine, au nom de leur caractère heuristique et opératoire, les instruments danalyse49. Second dans la démarche scientifique, ce « moment » objectif nest en rien secondaire dans lépistémologie des savoirs. Ce sera là aussi notre parti-pris.

Sils sont peu fréquents, les textes des origines chrétiennes qui posent un explicite geste d« auto-réflexivité » nen sont pas pour autant inexistants50. Parmi ces écritures-miroir à lever un coin de voile sur lentreprise de définition qui les a vu naître, nous en examinerons trois, représentatifs – selon nous – des époques et des traditions du christianisme émergent dans leur diversité51. À commencer par la mise en scène chez Paul, dans ce qui est communément considéré comme lécrit le plus ancien du christianisme, dun récit de fondation, celui dune église établie dans la ville grecque de Thessalonique.

Un récit paulinien de fondation : 1 Thessaloniciens52

Confronté à des sources externes comme internes de déstabilisation53, lapôtre adresse à cette jeune communauté fondée à 344lorée des années 50 du ier siècle une lettre – cosignée avec Silvain et Timothée – qui souvre sur ces mots :

Εὐχαριστοῦμεν τῷ θεῷ πάντοτε περὶ πάντων ὑμῶν μνείαν ποιούμενοι ἐπὶ τῶν προσευχῶν ἡμῶν, ἀδιαλείπτως μνημονεύοντες ὑμῶν τοῦ ἔργου τῆς πίστεως καὶ τοῦ κόπου τῆς ἀγάπης καὶ τῆς ὑπομονῆς τῆς ἐλπίδος τοῦ κυρίου ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ ἔμπροσθεν τοῦ θεοῦ καὶ πατρὸς ἡμῶν, εἰδότες, ἀδελφοὶ ἠγαπημένοι ὑπὸ [τοῦ] θεοῦ, τὴν ἐκλογὴν ὑμῶν, ὅτι τὸ εὐαγγέλιον ἡμῶν οὐκ ἐγενήθη εἰς ὑμᾶς ἐν λόγῳ μόνον ἀλλὰ καὶ ἐν δυνάμει καὶ ἐν πνεύματι ἁγίῳ καὶ [ἐν] πληροφορίᾳ πολλῇ, καθὼς οἴδατε οἷοι ἐγενήθημεν [ἐν] ὑμῖν δι ὑμᾶς. Καὶ ὑμεῖς μιμηταὶ ἡμῶν ἐγενήθητε καὶ τοῦ κυρίου, δεξάμενοι τὸν λόγον ἐν θλίψει πολλῇ μετὰ χαρᾶς πνεύματος ἁγίου, ὥστε γενέσθαι ὑμᾶς τύπον πᾶσιν τοῖς πιστεύουσιν ἐν τῇ Μακεδονίᾳ καὶ ἐν τῇ Ἀχαΐᾳ. ἀφ ὑμῶν γὰρ ἐξήχηται λόγος τοῦ κυρίου οὐ μόνον ἐν τῇ Μακεδονίᾳ καὶ [ἐν τῇ] Ἀχαΐᾳ, ἀλλ ἐν παντὶ τόπῳ πίστις ὑμῶν πρὸς τὸν θεὸν ἐξελήλυθεν, ὥστε μὴ χρείαν ἔχειν ἡμᾶς λαλεῖν τι. αὐτοὶ γὰρ περὶ ἡμῶν ἀπαγγέλλουσιν ὁποίαν εἴσοδον ἔσχομεν πρὸς ὑμᾶς, καὶ πῶς ἐπεστρέψατε πρὸς τὸν θεὸν ἀπὸ τῶν εἰδώλων δουλεύειν θεῷ ζῶντι καὶ ἀληθινῷ 10 καὶ ἀναμένειν τὸν υἱὸν αὐτοῦ ἐκ τῶν οὐρανῶν, ὃν ἤγειρεν ἐκ [τῶν] νεκρῶν, Ἰησοῦν τὸν ῥυόμενον ἡμᾶς ἐκ τῆς ὀργῆς τῆς ἐρχομένης54.

Nous rendons grâce à Dieu en tout temps au sujet de vous tous, faisant mémoire [de vous] sans relâche dans nos prières, nous rappelant de vous, lœuvre de la foi, la peine de lamour, la persévérance de lespérance en notre Seigneur Jésus Christ, devant notre Dieu et Père, sachant, frères bien-aimés de Dieu, votre élection, car notre Évangile nest pas advenu pour vous en parole seulement, mais en puissance et en Esprit saint et dans une grande certitude. Puisque vous le savez : tels nous avons été parmi vous, à cause de vous. Et vous êtes devenus nos imitateurs ainsi que [ceux] du Seigneur, ayant accueilli la Parole dans une grande détresse avec la joie de lEsprit saint, si bien que vous êtes devenus un modèle pour tous ceux qui croient dans la Macédoine et dans lAchaïe, En effet : de chez vous a retenti la parole du Seigneur non seulement en Macédoine et en Achaïe, mais en tout lieu votre foi pour Dieu a fait é-vénement, de sorte quil nest pas besoin pour nous den parler. Car, eux-mêmes racontent à notre sujet quelle à-venue nous avons eue chez vous et comment vous vous êtes tournés vers Dieu, [vous détournant] des idoles pour servir le Dieu vivant et véritable 10 et attendre son fils [venant] du ciel, lui quil a réveillé dentre les morts, Jésus qui nous arrache à la colère à venir (1 Thessaloniciens 1,2-1055).

Cette brève chronique de fondation nous fait entrer par la petite porte dans latelier de la mission paulinienne, et de ce qui – sous 345la plume de ses artisans – traçait alors les contours dune identité commune en devenir56. Dans cet effort de mise en scène, cest autour de trois foyers que nous semble se former lunité et la cohérence de la communauté croyante de Thessalonique.

Avec, en premier lieu, le rapport à lhistoire. À cet endroit, létude du lexique autorise une première moisson57. En effet : sil est un réseau sémantique qui plaide pour lunité de notre passage, cest probablement celui du « devenir » ou de l« advenir » – en un mot, le langage de lévénement. En grec, le verbe γίνομαι revient ainsi en cascade du v. 5 au v. 7, et cela à laoriste, principal temps historique que connaît le grec ancien58.

À quoi sajoute le vocabulaire de la « venue ». Au v. 8 en effet, Paul peut dire de la foi de ses correspondants qu« elle a fait é-vénement » ( πίστις ὑμῶν πρὸς τὸν θεὸν ἐξελήλυθεν), alors que les apôtres fondateurs sont dits avoir trouvés un εἴσοδος, autrement dit, une « à-venue » (ou un « accès ») au sein de la cité de Thessalonique (v. 9a), le tout se tramant, dixit lapôtre toujours, sous lhorizon de « la colère à venir » du Dieu Juge (v. 10c).

Lun dans lautre, ces champs lexicaux ne sont pas sans parentés avec la sémantique de « lévénement », dont létymologie – du latin evenire – exprime, comme lécrit Pierre Bühler : « [] la provenance dun événement, le fait pour lui de sortir dune certaine situation, de résulter dune constellation59 ».

Dernière touche à ce tableau, Paul rappelle aux Thessaloniciens, nen déplaise à une certaine vulgate protestante, lἔργον τῆς πίστεως, « lœuvre de [leur] foi » (v. 3a). Preuve sil en faut que la foi des premiers chrétiens nest pas, non plus, à situer en dehors de lhistoire, dans un rapport éthéré avec Dieu, mais fait, elle aussi, « événement », advenant dans lespace et dans le temps en modèle pour dautres (cf. v. 7-8).

En somme, cest à rappeler lheureuse « constellation » dévénements aux origines de cette communauté chrétienne de 346Macédoine que sengage Paul en tête de 1 Thessaloniciens (v. 2-10). À lirruption des apôtres dans la cité du nord-est de la Grèce et à lannonce de lÉvangile dans ces lieux a répondu, nous dit lapôtre, un double événement : la foi des Thessaloniciens et leur avènement en exemples pour dautres.

Maintenant, à lire la narration paulinienne, ce réseau dévénements nest pas décrit comme le simple résultat dun enchaînement de causalités immanentes au monde ; la conjonction particulière dont ces faits résultent excède, au contraire, les seuls facteurs sociaux ou culturels dexplication. Pour lapôtre, si ces événements ont été rendus possibles, cest quils sont eux-mêmes suspendus à un agir transcendant, à lélection de ce Dieu qui a relevé Jésus dentre les morts et dont la colère borne le temps des humains60. Deux histoires – celle des Thessaloniciens et celle du Dieu de la résurrection61 – sont imbriquées dans le récit de Paul, avec à la clé un rapport modifié au temps. Pour le dire avec les mots de Jean Zumstein : « Du une fois qui est la signature de toute existence historique, lhistoire [] acquiert le statut de une fois pour toutes62 ».

Jamais, pourtant, le rapport au passé nopère sur un mode de pure immédiateté. Une pierre, un tesson de poterie, un document darchive ou une colonne brisée, aucun vestige nest pleinement transparent à lhistoire qui la vu naître63. Les faits ne renferment pas en eux-mêmes leur propre signification : sans travail dinterprétation, sans geste herméneutique, une source restera à jamais lettre morte64. Cest à Paul Ricœur, dans sa fameuse trilogie Temps et récit, que revient le mérite principal de nous avoir rendus attentifs à la médiation du récit dans lacte de mémoire, quil soit personnel ou collectif65. Et cest là le deuxième motif qui se dégage à lexamen de 1 Thessaloniciens.

En effet, comme en témoigne la formule μνείαν ποιεῖσθαι, littéralement dit « faire mémoire », que Paul utilise au verset 2 du chapitre 166, lanamnèse est lindispensable levier pour que les empreintes du passé deviennent récit de fondation et pour que les 347realia de lhistoire se muent en événements signifiants67. Comme lécrit lhistorien français Pierre Nora : « La mémoire installe le souvenir dans le sacré68 ».

Inhérent à la conscience de soi des premiers chrétiens, ce travail de la mémoire emprunte, au seuil des années 50, des modes pluriels que ne résume pas un unique support de communication69. Je mexplique70 : si Paul, lui-même, peut faire le choix du genre épistolaire, coulant sa mémoire des commencements dans le moule dune première écriture chrétienne, il nest pas sans connaître les traditions et récits oraux qui, dit-il, circulaient à propos de léglise de Thessalonique et en rapportaient, loin à la ronde, la « success story » :

Car eux-mêmes racontent à notre sujet quelle avenue nous avons eue chez vous et comment vous vous êtes tournés vers Dieu, [vous détournant] des idoles pour servir le Dieu vivant et véritable 10 et attendre son fils [venant] du ciel, lui quil a réveillé dentre les morts, Jésus qui nous arrache à la colère à venir (1 Thessaloniciens 1,9-10).

On le voit, loral et lécrit cohabitent encore largement aux origines de lÉglise, la mémoire des origines, celle de Jésus et de ses apôtres, se diffusant dOrient en Occident par le jeu des divers canaux de communication du quotidien71. Tout sauf sophistiquée, lécriture de lettres faisait indéniablement partie de cette mémoire du quotidien que Jan Assmann a nommée « mémoire communicationelle72 ». Nous y reviendrons.

Engagé dans une entreprise de mémoire, ce nest toutefois pas avec une simple ambition dhistorien ou darchiviste que Paul appréhende lhistoire au fondement de léglise des Thessaloniciens. Lenjeu est autre : cest à leur rappeler lorigine de leur conversion et le devenir de leur foi dans lespace et dans le temps que sengage ici son écriture. Avec un effet pragmatique recherché. Au moment 348où la jeune communauté de Macédoine affronte les premiers décès dans ses rangs (4,13-18) et alors que lhostilité de son milieu ambiant en ébranle les fondations (1,6 ; 3,3-4), cest à restructurer ce présent troublé que le faire mémoire de lapôtre entend contribuer, Paul réaffirmant ce qui, selon lui, distingue les croyants de Thessalonique des λοιπο (4,13 ; 5,6), de ces « autres » quil relègue – quelques pages plus loin dans sa lettre – « en-dehors » de lekklésia (1 Th 4,12 : οἱ ἔξω)73. Ainsi tracée, cette ligne de partage entre insiders et outsiders est digne dintérêt, car elle manifeste ce qui, dans la conscience de soi des premières églises fondées par Paul, les démarquait dautre groupes et associations privées du monde méditerranéen de lAntiquité74. Cest autour dun mot que semblent se séparer les fronts : πίστις, « la foi », selon une traduction commune du terme. Une foi telle que les Thessaloniciens sont devenus, ajoute Paul, des modèles pour « tous les πιστεύοντες » – entendons « tous les croyants » – de Macédoine et dAchaïe (1 Th 1,7-8).

La foi comme marque didentité des croyants en Jésus

Deux remarques à ce propos :

(1) Comme on le sait, le nom de « chrétiens », le nomen christianum, est une apparition récente dans le lexique identitaire de lÉglise75. Le latinisme χριστιανός se reconnaît dans deux écrits tardifs du Nouveau Testament, dans les Actes des apôtres (11,26 et 26,28) et dans la première lettre de Pierre (4,16). Ailleurs dans la littérature ancienne, il est employé – avec de légères variations – dans des sources latines du iie siècle ; on nommera la Vie des Douze Césars de Suétone (Néron 16, 3 ; Claude 25, 11), Tacite dans ses Annales (15, 44, 2-3) ou encore la correspondance de Pline avec Trajan (Lettres 10, 96-97). La faible fréquence du terme aux origines du christianisme et son emploi dans un contexte gréco-romain plaident pour une désignation externe, un sobriquet forgé pour distinguer les « partisans du Christ » – le sens exact de ce latinisme76 – face à leur milieu ambiant ; son intégration au vocabulaire ecclésial ninterviendra pas avant le deuxième siècle77.

349

Quel fut, dès lors, le nom de ralliement revendiqué dès les origines par le mouvement de Jésus ? Un nom collectif revient en force dans la correspondance de Paul, et ce dès sa plus ancienne lettre, pour se reconnaître encore deux générations plus tard78, chez Luc ou dans la première lettre de Pierre : le participe déterminé, sans complément dobjet, οἱ πιστεύοντες (Rm 3,22 ; 4,11 ; 1 Co 1,21 ; 14,22 [2x] ; Ga 3,22 ; 1 Th 1,7 ; 2,10.1379), syntagme auquel lon peut ajouter ladjectif substantivé () πιστός (2 Co 6,15 ; Ga 3,980). « Ceux qui croient » ou « les croyants » : cest ainsi que les premiers chrétiens semblaient sauto-désigner comme groupe et cest ainsi que Paul sadresse, de manière exclusive, à léglise de Thessalonique (1 Th 1,7 ; 2,10.13), alors que les « autres » sont rangés dans ses écrits sous létiquette dἄπιστοι, littéralement : « ceux qui sont privés de pistis » (1 Co 6,6 ; 10,27 ; 14,22-23 ; 2 Co 4,4 ; 6,1481).

(2) Notre deuxième remarque, maintenant : si le lexique fondé sur le radical grec πιστ- caracole en tête des noms collectifs sous lesquels les premiers croyants en Jésus avaient pris pour habitude de se rallier82, il serait néanmoins trompeur dimaginer que, dans le monde antique du ier siècle, ils étaient les seuls à mobiliser le langage de la foi et de la fidélité dans leur carte didentité. Létude récente de Teresa Morgan la montré avec force détail83 : autant dans les milieux juifs que romains du tournant de lère commune, les termes πίστις et fides étaient dusage courant pour désigner un groupe de personnes, une posture ou une vertu en particulier. Deux exemples suffiront à cet endroit.

Le premier est celui dAbraham dont plusieurs écrits juifs de la période dite du Second Temple nhésitent pas à valoriser la πίστις, usant à son propos dune épithète que lon retrouve aussi chez Paul en Galates 3,9, celle de πίστος (Si 44,20 ; 1 M 2,52 ; 2 M 1,2 ; etc.84). À titre dillustration, citons et commentons brièvement un extrait de la Sagesse de ben Sira :

350

19 Le grand Abraham, ancêtre dune multitude de nations,

il ne sest trouvé personne pour légaler en gloire.

20 Il observa la loi du Très-Haut

et entra dans une alliance avec lui.

Dans sa chair il établit lalliance

et dans lépreuve il fut trouvé fidèle (Siracide 44,19-2085).

Inscrit dans une relation dalliance avec Yahvé, le patriarche est supposé avoir obéi aux commandements divins, avant même quils ne fussent révélés, alors que sa fidélité, probablement éprouvée lors de la ligature dIsaac, lui vaut le qualificatif de πίστος86. Plus loin dans le Siracide, la πίστις est appliquée à dautres figures de lhistoire dIsraël, que ce soit Moïse (Si 45,4) ou les prophètes postérieurs (Si 49,1087). Notifiant la descendance de Seth dans son De Posteritate Caini, Philon dAlexandrie qualifie, lui aussi, Abraham d« homme fidèle88 ». Il nest dès lors pas excessif daffirmer, avec lexégète néo-zélandais Paul Trebilco, lusage commun de ce langage au tournant du ier siècle89.

Du côté latin également, les exemples sont nombreux90. À commencer par la personnification de la foi sous les traits dune divinité, la dea Fides, dont le culte – rendu sur le Capitole à Rome et pratiqué jusquau iie siècle de notre ère – avait, comme nous le rappelle Francesca Prescendi dans un article de la Neue Pauly, pour vocation de favoriser la loyauté aux contrats scellés91. Cest surtout dans le domaine du droit romain et des transactions commerciales que la fides ou, mieux dit, la bona fides – connue aujourdhui encore comme un principe juridique majeur92 – connaîtra une réception inégalée dans la Rome antique93. Maintenant, dans le domaine sociopolitique également, lempreinte laissée par la πίστις est notable. Comme lécrit Carl Becker dans le Reallexikon für Antike und Christentum :

351

Très tôt et jusquau début de la période impériale et par-delà, la f[ides] a constitué un concept central dans la vie et la pensée romaines. Tous les types, ou presque, de liens, de relations de dépendance ou de loyauté (entre les Romains eux-mêmes et avec dautres peuples, tout comme à légard des dieux) étaient caractérisés par la f[ides]94.

À titre dexemple, lon peut nommer les Res Gestae de César Auguste, testament autobiographique à vocation politique du premier prince de lEmpire dont le texte reconstruit nous est connu grâce aux copies (grecques et latines) qui furent adressées à plusieurs villes dAsie Mineure (Ancyre, Appolonia de Pisidie et Antioche de Pisidie95). Dans ce contexte où politique et religion avançaient main dans la main, lidéologie impériale promue par Auguste était notamment appelée à se traduire dans la πίστις, respectivement dans la fides, du prince évergète96 à légard des citoyens soumis à la puissance de Rome, et inversement (Auguste, Res Gestae 32, 397).

Dans lÉnéide de Virgile de même98, cette grande épopée à la gloire dAuguste99, lon retrouve le champ sémantique de la foi et de la piété non seulement pour décrire les relations entre Énée et ses dieux, un panthéon auquel appartient aussi la dea Fides (I, 292), mais également pour caractériser Achate, le fidèle compagnon dÉnée (par exemple : I, 187)100.

Dans ces divers usages des termes πίστις et fides, cest la sémantique de la loyauté et de la fidélité à une relation contractée entre deux entités, quelles soient divines ou humaines, qui revient comme une constante101. Cette perception relationnelle de la πίστις nest pas étrangère à lusage quen fait Paul102. En 1 Thessaloniciens on la vu, lapôtre dit de la πίστις des chrétiens de Thessalonique quelle est πρὸς τὸν θεόν : « en rapport avec Dieu » ou « envers 352Dieu » (1,8). Par ailleurs, il serait erroné de dire, comme le suggère de manière excessive Michael Wolter, que lopposition entre les πίστοι et les ἄπιστοι serait strictement inhérente à la définition de soi du christianisme naissant103. Ailleurs dans le judaïsme du Second Temple, dans la Sagesse de Salomon par exemple, se reconnaît une dualité similaire : dénoncés comme ἀπιστοῦντες (18,13), les Égyptiens sont, par là-même, démarqués de « ceux qui croient en [Dieu] » (16,26104).

Maintenant : si la πίστις – comme la fides, son équivalent latin – étaient dusage courant dans les sources juives et gréco-romaines au tournant de lère, lemploi du verbe πιστεύω au participe présent semble dénoter une reprise originale de ce langage dans les origines chrétiennes105. En effet : inconnu dans la Septante comme des religiosités gréco-romaines106, le participe absolu οἱ πιστεύοντες se reconnaît (dès la plus ancienne lettre de Paul) à 32 reprises dans le Nouveau Testament. Cet emploi sans attribut laisse penser quil sagissait dune désignation à vocation interne ; lobjet de foi des πιστεύοντες nest, au reste, jamais explicité tout au long de 1 Thessaloniciens. Dusage technique, ce terme familier nappelait, dans ces conditions-là, aucune clarification de sens107. Même lorsquil écrit aux croyants de Rome dont la communauté a été fondée par dautres que lui, Paul ne juge pas opportun daccompagner cette dénomination dun commentaire explicatif108.

Lune dans lautre, ces brèves remarques sur lusage de la pistis (chez Paul et aux origines du christianisme) nous autorisent quelques considérations de synthèse109 :

(1) Ceux que nous appelons aujourdhui les « premiers chrétiens » avaient pour nom de ralliement, aux origines de lÉglise, un participe présent à valeur de substantif : οἱ πιστεύοντες, « les croyants ».

(2) Ce choix langagier nous renseigne sur le statut « vital » que la foi, entendue comme relation avec Dieu, avait acquis dans la compréhension de soi et dans la pratique sociale du 353christianisme naissant110 ; les premières églises nont pas choisi de se rallier autour dune géographie sainte, de rites et de pratiques religieuses ou dune langue sacrée111, quand bien même ces paramètres ne sont pas absents de leur construction identitaire112. Que Paul puisse qualifier les chrétiens galates de « membres de la maisonnée de la foi » (Ga 6,10) latteste : dans limaginaire du christianisme naissant, la πίστις avait pour prétention dinstaurer une identité socialement perceptible113.

(3) Signe de ralliement entre insiders, la πίστις avait aussi pour vocation de tracer une frontière face aux outsiders114, ceux que Paul nomme tour à tour les « autres » (1 Th 4,13 ; 5,6), « ceux du dehors » (1 Th 4,12 ; 1 Co 5,12.13) ou encore les « ignorants » (1 Co 14,16.23-24115). Dans des sociétés méditerranéennes où le rapport à autrui se déclinait sur un mode binaire116 – à lexemple de lantithèse entre « Grecs » et « barbares » (par exemple : Rm 1,14) qui démarquait alors lorbis Romanus de ceux que lignorance de la culture dHomère reléguait à ses marges117 –, la foi avait dans lunivers symbolique des premiers croyants en Jésus une fonction liminaire : les personnes qui en étaient privées étaient repoussées hors de lespace ecclésial118. On en conviendra119 : faire du christianisme ancien, paulinien 354notamment, le chantre dun universalisme sans bornes ni frontières est une exagération fautive, nen déplaise au philosophe Alain Badiou120.

Bilan intermédiaire : lévénement, la mémoire et la foi

Première dans la chronologie des lettres de Paul et plus ancien document des origines chrétiennes à nous être parvenu121, la première épître aux Thessaloniciens nous autorise un premier bilan. Cest sur trois principaux fondements que sest élevée la conscience de soi de lÉglise naissante, dobédience paulinienne en loccurrence : lévénement, la mémoire et la foi122. Reliée à un passé confessé comme histoire de salut, cest par un processus de réception ou, mieux dit, un travail de mémoire que sest profilée dans les années 50 du ier siècle lentreprise auto-définitoire des premiers chrétiens. Et cela, en soutien dune relation de foi nouée avec le Dieu du Christ Jésus.

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1 Cette étude contient le texte révisé de ma leçon inaugurale donnée à lUniversité de Lausanne (Unil) le 19 septembre 2019 à loccasion de la cérémonie douverture des cours de la Faculté de théologie et de sciences des religions. Je profite de cette note pour remercier le prof. Christian Grappe de son attentive relecture : notre étude a bénéficié de ses stimulants commentaires de lecture et de ses révisions formelles. Ma gratitude va aussi à Mme Anaïs Reichard, assistante-étudiante à lInstitut romand des sciences bibliques (Unil), qui a mis larticle aux normes de la revue éditrice.

2 Sur lhistoire de lexégèse moderne, ses fondements épistémologiques et méthodologiques, lon se reportera à Gisel – Zumstein, 2006.

3 Voir, de manière similaire, les leçons inaugurales de Zumstein, 1978 ; Marguerat, 1987 ; Frey, 2012 et Kelhoffer, 2013.

4 Pour létat des lieux, voir Frey – Rothschild – Schröter – Watson, 2010 ; Frey, 2012 ; Kelhoffer, 2013.

5 À ce sujet, voir Frey – Rothschild – Schröter – Watson, 2010, en particulier les points 3.2 et 3.3. (on y apprend que, nonobstant son titre anglais, la revue se veut culturellement et linguistiquement intégrative, des recherches anglo-saxonnes et germanophones en particulier).

6 Frey – Rothschild – Schröter – Watson, 2010, p. 1 (italiques originaux ; la traduction française est nôtre).

7 Voir https://www.unil.ch/ftsr/fr/home/menuinst/faculte/historique-de-la-faculte/nouvelles-et-nouveaux-professeures/butticaz-simon.html (dernier accès : 23 février 2020). La mise au concours de postes professoraux à lUniversité de Lausanne est précédée dune phase qui consiste à élaborer le profil du poste en fonction de différents paramètres et besoins : cet élargissement de périmètre et sa traduction dans lintitulé de la chaire sont donc le fait de la commission de la FTSR qui était alors en charge de ce mandat pour le poste professoral que joccupe depuis août 2014.

8 Voir le texte de présentation sur le site de lIRSB : https://www.unil.ch/irsb/home/menuinst/presentation.html (dernier accès : 23 février 2020).

9 Lire, à ce sujet, larticle de Dubois, 2001. Dans cette étude, Jean-Daniel Dubois souligne que les deux pôles historiques de lAELAC furent Paris et la Suisse romande (les Universités de Genève et Lausanne). Merci à Enrico Norelli de nous avoir signalé cette étude.

10 Dans ce sens, voir Bovon – Geoltrain, 1997, p. xvii-lviii.

11 Junod, 1985, p. 16-17.

12 Pour ce qui suit, voir en français : Nicolet [à paraître].

13 Ainsi, entre autres : Felder, 1991 ; Blount, 1995 ; Segovia – Tolbert, 1998 ; Schüssler Fiorenza, 1999 ; Wimbush, 2000 ; Dube, 2000 ; Wicker – Spencer Miller – Dube, 2005.

14 Ainsi, par exemple, Nicolet [à paraître].

15 Cf. Kwok, 1993. Voir aussi les références données en note 13 supra.

16 Cf. aussi : Vollenweider, 2004.

17 Zumstein, 1991, p. 64 : « Toute exégèse – aussi rigoureuse soit-elle – est idéologiquement située ; il ne saurait y avoir de science pure détachée de toute contingence ».

18 Bon rappel chez Marguerat, 1987.

19 Avec Patte, 1995, p. 35-55.

20 Rose, 2003, p. 204 et Zumstein, 1978, en particulier p. 51-52.

21 Voir supra les références en note 13.

22 Gadamer, 1986, p. 305-312.

23 À ce sujet, voir en particulier : Luz, 2014, p. 362-372.397-409. Pour la présentation et lévaluation de ce changement de modèle herméneutique dans lexégèse du Nouveau Testament, on lira Zumstein, 2009, p. 324-340.

24 Gadamer, 2018 [1996], p. 477-478 (dans loriginal allemand, Gadamer, 1986, p. 302).

25 Voir les références supra en note 23 et infra en note 26.

26 LEvangelisch-Katholischer Kommentar zum Neuen Testament, 1975ss, est une série œcuménique de commentaires éditée à lorigine par Josef Blank, Rudolf Schnackenburg, Eduard Schweizer (à son initiative) et Ulrich Wilckens. À ce sujet, lire le texte en ligne de Ulrich Luz : http://www.theologische-buchhandlung.de/pdf/EKK.pdf (dernier accès : 30 juillet 2020). Parmi les titres à figurer dans cette série, lon nommera lemblématique commentaire de lévangile de Matthieu par Luz, 1985-2002.

27 À ce propos, lire : Luz, 2014, p. 81-88 ; Bormann, 2017, p. 18-40.

28 Pour de plus amples informations à ce sujet, lon se reportera à Lüdemann – Schröder, 1987.

29 Frey, 2007, en particulier p. 26-29.

30 Wrede, 1975, p. 153-154 (la traduction française est nôtre).

31 Wrede, 1975, p. 127 (la traduction française est nôtre).

32 Cf. Wrede, 1975, p. 127.

33 Räisänen, 1990.

34 Theissen, 2000.

35 Theissen, 2002, p. 12.

36 Voir, par exemple, les différentes études réunies dans Breytenbach – Frey, 2007.

37 Voir aussi lévaluation de louvrage de Theissen dans Luz, 2010, p. 31-50.

38 Pour létat de la question et son évaluation, on lira avec bénéfice Frey, 2007.

39 Theissen, 2002 (en résumé : ibid., p. 12-13, note 1) ; Räisänen, 1990 (en résumé : ibid., p. 120-121).

40 Bousset, 1921 [1913].

41 Dilthey, 1964, p. 144.

42 Cf. Ricœur, 1986a et 1986b.

43 Wrede, 1975, p. 84 (la traduction française est nôtre).

44 Avec Frey, 2007, p. 28-29.

45 Cf. Marrou, 1954 ; Ricœur, 1979.

46 Aron, 1948, p. 93 (lauteur souligne).

47 Räisänen, 1990, p. xviii.106-109.137-141. Il endosse, ce faisant, le programme émis à la fin du xviiie siècle déjà par Gabler, 1972, p. 273-284. Dans ce sens, également : Theissen, 2002 (par ex. : ibid., p. 8-10 = « Avant-propos »).

48 À ce sujet, on lira avec profit : Zumstein, 1978, en particulier les p. 51-52. Dans ces pages, le professeur émérite de lUniversité de Zurich résumait à cinq les critères à respecter pour que lexégèse néotestamentaire puisse prétendre à sa scientificité : 1. la définition dun objet détude aux frontières circonscrites ; 2. le choix dun outillage adapté ; 3. lexistence dune épistémologie propre ; 4. la valeur heuristique des instruments mobilisés ; 5. la répétabilité de ses procédures danalyse. Nous rejoignons cette saine déontologie scientifique et critique.

49 Avec Zumstein, 1978, p. 51-52 et Marguerat, 1987, p. 155.

50 À propos de cette littérature à caractère « spéculaire », voir Wessler, 2009, en particulier p. 18-42 (on y lira aussi une définition du concept d« auto-réflexivité »). Avant lui, voir aussi : Dällenbach, 1977.

51 Sur cette diversité, voir Vouga, 1997.

52 Pour une première exploration de 1 Thessaloniciens dans ce sens, Butticaz, 2018a, p. 106-112 ainsi que Butticaz, 2018b, p. 297-300. Avant nous, voir Börschel, 2001.

53 À ce sujet, on lira Riesner, 1994, p. 311-313.

54 Ici et ailleurs dans notre étude, le texte grec du Nouveau Testament est cité et traduit à partir de la 28e édition critique de Aland – Aland, 2012.

55 Dans lensemble de larticle, les traductions des citations bibliques sont, sauf indications contraires, nôtres.

56 Pour lexégèse de ce texte, voir aussi Masson, 1957, p. 18-24 et Légasse, 1999, p. 72-106.

57 Dans le texte de 1 Thessaloniciens 1,2-10 donné ci-dessus, la sémantique de la mémoire est signalée par des caractères gras, lisotopie de lévénement a été soulignée à laide dun trait simple alors que le langage de la foi a été indiqué par un soulignement double.

58 Cf. Masson, 1957, p. 19-20. Sur la valeur de laoriste, on lira les lignes que lui consacre Benveniste, 1966, p. 239-245.

59 Bühler, 2014, p. 95-105, ici p. 96 (lauteur souligne). Pour létymologie : ibid.

60 Avec Masson, 1957, p. 19-20.

61 Sur cette dimension (paradoxalement) future de la mémoire des premiers croyants en Jésus, voir Zumstein, 2018, p. 320-323.

62 Zumstein, 2017a, p. 248.

63 Ici et après, avec Zumstein, 2018, en particulier p. 315-318.

64 Cf. Marguerat, 1987, p. 160-162.

65 Ricœur, 1983 ; Id., 1984 ; Id., 1985.

66 Sur cette formule caractéristique de lépistolographie ancienne et sa reprise chez Paul, voir Arzt-Grabner, 2010.

67 Avec Assmann, 2010, p. 47.

68 Nora, 1984, p. xix.

69 Cf. Bonnard, 1980, p. 1-11.

70 À ce sujet et pour ce qui suit, voir Alkier, 1997 ; Börschel, 2001, surtout p. 209-212 ; Burnet, 2003a, p. 159-174.377-389 ; Id., 2003b ; Aune, 2013, p. 303-327.

71 Sur la prégnance de loralité aux origines de lÉglise, voir Alexander, 1990. Cf. aussi Sellin – Vouga, 1997.

72 Assmann, 2010, p. 45-47. Pour lensemble, voir aussi Börschel, 2001, p. 209-212 (avec un même emploi de la catégorie mémorielle dAssmann) ; Burnet, 2003a, p. 159-174.377-389 ; Id., 2003b ; Butticaz, 2018a. Alkier, 1997, y voit, pour sa part, une expression de ce que Jan Assmann nomme la « mémoire culturelle » : Assmann, 2010, p. 43-51.

73 Pour lensemble, voir Alkier, 1997, p. 175-194 ; Börschel, 2001.

74 Ici et pour la suite, en détail : Wolter, 2009 ; Id., 2011, p. 82-86.

75 Ici et pour la suite, voir Taylor, 1994 ; Trebilco, 2012, p. 272-297 ; Horrell, 2013, chapitre 6.

76 Cf. lexcursus « Doù vient le nom de chrétiens ? » de Marguerat, 2007, p. 415-416.

77 Pour une liste des emplois dans les sources chrétiennes anciennes, chez les Pères apostoliques notamment, voir Horrell, 2013, p. 164.

78 Sur la datation de lœuvre lucanienne, cf. Marguerat, 2008a. Pour 1 Pierre, voir Schlosser, 2008.

79 Un emploi au singulier, sans complément dobjet, se lit en Rm 1,16 et 10,4. Sur ces variations entre singulier et pluriel, voir Trebilco, 2012, p. 75-76.

80 À ce sujet et pour ce qui suit, voir Morgan, 2015, p. 234-241 ; Trebilco, 2012, p. 68-121 ; Wolter, 2011, p. 83-85.

81 Cf. Wolter, 2011, p. 84, note 47.

82 Sur lensemble des désignations identitaires usitées aux origines de lÉglise, on lira Trebilco, 2012.

83 Morgan, 2015.

84 Cf. Longenecker, 1990, p. 110-112.

85 Extrait cité selon la Traduction œcuménique de la Bible (abrégée TOB), 2010.

86 Voir Hansen, 1989, p. 179-180 et 187-188.

87 Cf. Morgan, 2015, en particulier p. 191-196. Dans cette étude, nous avons utilisé, pour le texte de la Septante, lédition de Rahlfs – Hanhart, 2006.

88 Philon, 1972, p. 149.

89 Trebilco, 2012, p. 71 : « Thus believer-designations were in use in Jewish texts and were in the air ; when the early Christians used such designations, they were not without precedent then ».

90 Voir, en particulier, Becker, 1969.

91 Prescendi, 1998.

92 À ce sujet, voir par exemple les articles 2 et 3 du Code civil suisse (état au 1er janvier 2019) : https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19070042/201901010000/210.pdf (dernier accès : 7 octobre 2019).

93 Cf. Schiemann, 1998.

94 Becker, 1969, p. 801 (la traduction française est nôtre).

95 À ce sujet, lon se reportera à Scheid, 2007, p. vii-lxxxvii.

96 Sur les bienfaits de César, voir Auguste, Res gestae 15–24 = Auguste, 2007, p. 12-19.

97 Édition bilingue (latin-grec) utilisée : Auguste, 2007, p. 23 (texte établi et traduit par Scheid). Pour un rapprochement avec Paul, voir déjà Bird, 2016, p. 235. Et, en application à Éphésiens : Harrison, 2012, p. 59-63.

98 Pour le texte de lÉnéide, nous avons utilisé les éditions suivantes : Virgile, Énéide. Livres I-IV. Texte établi par Goezler et traduit par Bellessort, 1966 ; Virgile, Énéide. Livres VII-XII. Texte établi par Durand et traduit par Bellessort, 1967.

99 Voir, en détail : Bonz, 2000 ; Fletcher, 2014.

100 Voir Becker, 1969, p. 822.

101 Cest, là, lun des résultats majeurs auquel aboutit létude récente de Morgan, 2015 (en résumé : ibid., p. 503-504).

102 À ce sujet et pour ce qui suit, lon consultera lenquête de Morgan, 2015, aux p. 214 à 234 en particulier.

103 Ainsi : Wolter, 2011, p. 82-86.

104 Trad. TOB 2010. Cf. Morgan, 2015, p. 176-211.

105 À ce sujet, en détail : Trebilco, 2012, p. 68-121.

106 Cf. Trebilco, 2012, en particulier p. 118-121.

107 Cf. Trebilco, 2012, p. 79-80.

108 Cf. Trebilco, 2012, p. 90.

109 Voir, avec dautres détails encore : Trebilco, 2012, p. 68-121 ; Wolter, 2011, p. 82-86.

110 Avec Trebilco, 2012, p. 80.118 (ibid., p. 118 : « Being the believing ones is crucial to early Christian identity, since believing was a characteristic emphasis of the movement. The self-designation can be seen to emerge from something that they habitually regarded as vital » [lauteur souligne]). Sur limpossibilité de dissocier identité et pratique, théologie et éthique, dans la compréhension de la foi aux origines du christianisme, voir Wolter, 2011, p. 82-86.

111 Avec Trebilco, 2012, p. 119-121 : « The believing one is often used as a designation for all Christians. This remind us that boundaries are not drawn by the law, or via some ritual action, nor are they drawn on ethnic grounds ».

112 Sur les dimensions ethniques et géographiques à lœuvre dans la construction identitaire des premiers croyants en Jésus, on lira notamment (par ordre chronologique) : Alexander, 2001 ; Buell, 2005 ; Johnson Hodge, 2007 ; Fredriksen, 2010 ; Moxnes, 2010 ; Steward, 2012 ; Horrell, 2016 ; Butticaz – Schröter, 2017 ; Butticaz, 2017. Sur la création dun « dialecte social » propre au christianisme des origines, voir la belle étude de Barclay, 2011.

113 Ce faisant, nous emboîtons le pas à Dunn, 2007, en particulier p. 62, et à Wolter, 2011, p. 84 (avec, à lappui de son propos, une fine analyse de Galates 6,10 adoptée dans nos lignes).

114 Cf. Trebilco, 2012, p. 80-85.

115 À propos de cette désignation, voir Schlier, 1938.

116 Avec de plus amples détails, voir Isaac, 2006 ; Gruen, 2011.

117 Cf. Windisch, 1933.

118 Cf. Wolter, 2014, p. 112.

119 Avec Wolter, 2017.

120 Badiou, 1997. Même critique chez Engberg-Pedersen, 2013 ; nous devons la référence à Chalamet, 2017. Voir également Wolter, 2009a. À la suite de ces trois études notamment, voir de notre plume : Butticaz, 2018c.

121 Pour la chronologie de Paul et de son œuvre (missionnaire et épistolaire ; y compris la datation de 1 Thessaloniciens), voir Vouga, 2008.

122 Cf. aussi : Zumstein, 2018, p. 313-325.