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Classiques Garnier

Sigmund Mowinckel et la question de l’aniconisme dans la religion yahwiste

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Revue d’Histoire et de Philosophie Religieuses
    2020 – 2, 100e année, n° 2
    . varia
  • Auteur : Römer (Thomas)
  • Résumé : Cet article évalue l’importance de l’étude de S. Mowinckel, parue en 1929 dans la Revue d’Histoire et de Philosophie Religieuses, dans laquelle il émet des hypothèses sur les origines de l’aniconisme biblique. Ses études sur la forme bovine des représentations de Yhwh dont l’une se trouvait dans l’arche sont importantes mais doivent être modifiées à la lumière des recherches récentes qui ont montré que l’aniconisme ne naît qu’après la destruction de Jérusalem en 587 avant l’ère chrétienne.
  • Pages : 207 à 221
  • Revue : Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses
  • Thème CLIL : 4046 -- RELIGION -- Christianisme -- Théologie
  • EAN : 9782406106739
  • ISBN : 978-2-406-10673-9
  • ISSN : 2269-479X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10673-9.p.0005
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 15/06/2020
  • Périodicité : Trimestrielle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : Mowinckel, aniconisme, arche, statues, stèles, représentations de Yhwh, Jéroboam, Josias, monothéisme
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Sigmund Mowinckel
et la question de laniconisme
dans la religion yahwiste

Thomas Römer

Collège de France

Larticle de 1929

En 1929, Sigmund Mowinckel publia dans la Revue dHistoire et de Philosophie Religieuses de [la Faculté de Théologie protestante de] lUniversité de Strasbourg un article dont le titre indiquait déjà la thèse : « À quel moment le culte de Yahvé à Jérusalem est-il officiellement devenu un culte sans images1 ? ». Comme le laisse entendre ce titre, Mowinckel y défend la thèse selon laquelle le culte yahwiste naurait pas toujours été sans images et laniconisme ne se serait clairement imposé dans la religion yahwiste que durant lépoque de la monarchie grâce à des milieux lévites. Il fonde sa démonstration sur deux champs dinvestigation : larche de Yhwh et une analyse de 1 R 12.

Pour Mowinckel, larche na pas toujours contenu les deux tables de la loi, ainsi que le suggèrent notamment 1 R 8,9b – qui selon lui est une glose deutéronomiste – et dautres textes deutéronomistes comme Dt 10 ou 31 (1982). Larche contenait, dabord, une représentation de Yhwh sous forme bovine3, comme le sug208gère notamment le Psaume 132 qui fait allusion à une procession de larche en appelant Yhwh le abbîr yisrâel, expression que Mowinckel traduit par « taureau dIsraël » (199). Il existait selon Mowinckel plusieurs arches de Yhwh : « il y avait une arche dans chaque temple tant soit peu important » (199). Pour lui, larche du sanctuaire de Silo était probablement larche la plus ancienne (1 S 4) mais lidée selon laquelle cest cette arche, justement, qui aurait été transportée dans le temple de Jérusalem est une légende « assez peu vraisemblable » (197).

La forme de telles arches, sanctuaires transportables, aurait été reprise des Phéniciens qui auraient imité quant à eux des modèles égyptiens (199).

1 R 12 indique clairement la vénération de Yhwh sous la forme dun taureau ; Mowinckel voit là une influence cananéenne ; son article fut publié en 1929, juste au moment où débutaient les fouilles de Ras Shamra-Ougarit qui allaient mettre à jour de nombreux documents confirmant la représentation bovine du dieu de lorage Baal4. Mowinckel pense que cette représentation bovine sest également répandue à Jérusalem où Yhwh était associé à la déesse Ashéra quil caractérise, à tort, comme parèdre de Baal5 (200).

Laniconisme ne simpose que lentement dans la religion yahwiste : « ce que Ésaïe et les derniers prophètes préexiliques disent contre les images sapplique plutôt aux images des autres dieux » (202). Linterdit des images dans les décalogues « yahwiste » en Ex 34 et « sacerdotaux » en Ex 20//Dt 20 est à comprendre comme une réaction contre une pratique bien enracinée6. Lorigine de la critique des représentations de Yhwh se trouverait dans des milieux lévites, « partisans du Yahvisme du désert » (210). Dans cet article, Mowinckel fait remonter la critique des images de Yhwh au « Yahwiste », quil situe entre 850 et 800 avant lère chrétienne, en révisant ici son opinion antérieure selon laquelle « le culte du taureau à Jérusalem avait subsisté jusquà la destruction du temple en 587 av. J-C. » (210). Mowinckel imagine même que la première arche de Jérusalem contenant un taureau aurait été prise comme butin lors de la campagne palestinienne du pharaon Sheshonq en 926 avant lère chrétienne. On aurait donc 209construit une nouvelle arche dans laquelle lon naurait plus mis de statue bovine représentant Yhwh mais plutôt deux pierres, qui rappelaient des pierres sacrées (représentant également Yhwh, comme les massebôt, les stèles sacrées) et qui furent peut-être identifiées aux ourîm et aux toummîm, servant à interroger le sort, avant que les rédacteurs deutéronomistes les transforment en tables de la Loi (210-216).

À lépoque où larticle fut publié, de nombreux exégètes étaient convaincus que laniconisme faisait partie de la religion yahwiste originelle et que les représentations de Yhwh étaient seulement la conséquence dune contamination cananéenne. Mowinckel, bien que néchappant pas totalement à la théorie de lidéal nomadique et dun aniconisme lié aux expériences du désert, prend au sérieux le fait que de nombreux textes bibliques présupposent lexistence dimages de Yhwh durant lépoque de la monarchie, voire dans les traditions relatant lhistoire des Hébreux avant la conquête, comme dans loracle selon lequel Yhwh peut sortir de son arche et y revenir (Nb 10,35), et où larche apparaît « comme le sanctuaire ambulant du dieu conducteur » (200, n. 18).

Mowinckel traite en fait dun sujet qui reste controversé jusquà aujourdhui, la question dun aniconisme originel de la religion yahwiste. À son époque, sa théorie, selon laquelle il y avait bien des représentations thériomorphes de Yhwh en Israël et Juda, était sans doute une opinion minoritaire. Lidée selon laquelle les représentations de Yhwh seraient dues à une influence de la religion cananéenne sur la religion israélite présuppose une dichotomie qui aujourdhui est abandonnée par les spécialistes. Les résultats de larchéologie comme de lexégèse biblique ont en effet démontré quil nexiste pas dopposition ethnique ou culturelle entre « Israël » et « Canaan ». Sur le plan historique, les premiers Israélites furent des Cananéens7, et lopposition entre Israël et Canaan est une construction théologique qui se met en place au moment de lexil babylonien où il sagit de définir la spécificité et lidentité dun petit groupe face aux empires babylonien puis perse8.

Larticle de Mowinckel garde cependant une double actualité, bien quil eût sans doute modifié lui-même partiellement ses idées sil avait connu les découvertes archéologiques et les progrès de lexégèse de la Bible hébraïque.

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La question de laniconisme dans la religion yahwiste dans le débat actuel

La question des images de Yhwh et, notamment, celle dune statue dans le premier temple de Jérusalem, suscite jusquà aujourdhui un vif débat qui semble souvent chargé de convictions théologiques. Certains considèrent comme inconcevable le fait que lon ait pu représenter Yhwh, comme lon considère impossible lidée quil ait pu être associé à une déesse. Laniconisme et le célibat de Yhwh apparaissent dans certaines publications, écrites par des biblistes et historiens chevronnés, comme étant les caractéristiques de la religion yahwiste9. Néanmoins, cette petitio principii me semble difficilement tenable, et cela pour plusieurs raisons. Tout dabord, il faut se poser la question suivante : si laniconisme était le trait caractéristique même de la religion israélite, pourquoi existe-t-il dans la Bible hébraïque une multitude de textes qui condamnent très violemment la fabrication de représentations de Yhwh ? La conclusion logique est que lon interdit quelque chose dont on veut éradiquer lexistence.

La situation dans le Royaume dIsraël
(le Royaume du Nord)

Ensuite, pour le royaume du Nord, lexistence de représentations de Yhwh est clairement attestée par plusieurs textes bibliques. Il nous faut citer dabord le récit de la construction de jeunes taureaux représentant le dieu Yhwh que les rédacteurs bibliques situent sous Jéroboam Ier, présenté comme le fondateur du Royaume du Nord, qui, après la mort de Salomon, aurait créé des sanctuaires concurrents à Dan et à Bethel, dans lesquels il établit des statues bovines :

1 R 12,28 Le roi Jéroboam eut lidée de faire deux veaux dor et dit au peuple : « Vous êtes trop souvent montés à Jérusalem ; voici tes dieux, 211Israël, qui tont fait monter du pays dÉgypte10. » 29 Il plaça lun à Béthel, et lautre, il linstalla à Dan 30a – cest en cela que consista le péché.

Historiquement ce passage pose problème car, selon les investigations archéologiques, la région de Dan nest devenue israélite quau début du viiie siècle avant lère chrétienne11. Il sensuit que la situation décrite en 1 R 12 est à comprendre comme une rétroprojection de lépoque de Jéroboam II sur un Jéroboam Ier12 dont lhistoricité nest pas assurée. Les rédacteurs des livres des Rois, communément appelés Deutéronomistes, ont ainsi voulu faire du « péché de Jéroboam » le péché originel du Royaume dIsraël, du Royaume du Nord.

La vénération de Yhwh en Israël sous forme bovine est également attestée en Os 8,5-6 et 10,5-6. Dans les oracles primitifs qui reflètent la situation sous Jéroboam, le prophète annonce la destruction du veau de Samarie et la déportation du veau de Béthel (appelé ici Beth-awen), une allusion aux événements de 722 avant notre ère.

Os 8,5 Il a rejeté, ton veau, Samarie ! – [] 6 [] Il sen ira en morceaux13.

Os 10,6 Le veau aussi, on lemportera en Assyrie en offrande pour le grand roi.

On a parfois avancé lidée selon laquelle le taureau ne serait quune sorte de piédestal sur lequel la divinité trônerait dune manière invisible14 ; mais cette théorie nest pas conforme à ce que nous savons par exemple des représentations de Baal à Ougarit et, comme la montré S. Schroer, il nexiste aucun cas clairement attesté qui pourrait plaider en faveur dune telle théorie15. La vénération de Yhwh sous forme dun jeune taureau semble plus facilement acceptable pour certains chercheurs que lidée dune ou de statues de Yhwh en Juda. Cela sexplique sans doute par le fait que nous 212sommes – peut-être dune manière inconsciente – encore héritiers de lidéologie deutéronomiste, selon laquelle le culte yahwiste dans le Nord fut illégitime et idolâtre, et que cest seulement en Juda que Yhwh fut, au moins sous certains rois, vénéré dune manière adéquate.

S. Mowinckel avait pensé que Yhwh aurait été représenté sous forme bovine aussi bien dans le Nord que dans le royaume de Juda. La situation semble cependant assez différente.

La situation dans le Royaume de Juda
(le Royaume du Sud)

Pour le royaume du Sud, T. Mettinger parle dun « de facto aniconisme16 » qui serait attesté via le culte des massèbes, des stèles dressées, qui sont largement attestées dans les textes bibliques et sur le plan archéologique.

On prétend souvent que le culte des stèles aurait été un culte aniconique contrairement au culte anthropomorphique ou thériomorphique. Le culte des stèles proviendrait des nomades, alors que le culte des images serait une invention des sédentaires. Ces oppositions sont cependant à abandonner.

Déjà à Mari, se côtoient des massèbes et des statues de dieux, ce qui montre que lon ne peut guère opposer ici aniconisme et iconisme. À Mari, les stèles dressées sappellent sikkanum ; en Assour, ṣalmu, ce qui correspond en hébreu au terme de ṣelem qui désigne une statue.

Il faut dailleurs se demander si le culte des stèles peut vraiment être qualifié de culte aniconique ; à Mari, nous avons lattestation dune stèle gravée représentant une femme17. Dans les massèbesdArad, des traces de peinture ont été retrouvées, ce qui pourrait indiquer que ces massèbes étaient également peintes.

Les attestations bibliques des « hauts lieux », des bāmôt, parlent également de stèles et de « poteaux sacrés » (maṣṣēḇôt waʾăšērîm). Puisque ces bāmôt sont des sanctuaires yahwistes, il est plausible que les massèbesqui sy trouvaient aient représenté dune manière 213ou dune autre le dieu Yhwh et le « poteau sacré » la déesse Ashéra qui lui aurait été associée. Ces bāmôt sont surtout attestées pour la campagne judéenne.

Les maṣṣēḇôt ne sont donc pas une preuve en faveur dun culte aniconique de Yhwh, car plus tard, lorsquil est interdit de se faire des statues, on interdit également les massèbes :

Dt 16,22 Tu ne dresseras pas de massèbe : Yhwh, ton Dieu, le hait. 

Lv 26,1 Vous ne vous ferez pas de faux dieux, vous ne vous dresserez ni sculpture (pesel) ni stèle (maṣṣēḇāh) et vous ne placerez dans votre pays aucune pierre sculptée pour vous prosterner devant elle, car je suis Yhwh, votre Dieu.

On peut en déduire que, dans le texte de Lv 26, la stèle équivaut, dans une certaine mesure, à limage puisque les termes sont utilisés en parallèle, comme encore en Mi 5,1218.

Pour les auteurs bibliques qui voulaient imposer la vénération aniconique de Yhwh, les stèles étaient apparemment considérées comme des représentations du dieu dIsraël.

S. Mowinckel ne faisait pas de différence entre les royaumes dIsraël et de Juda quant à la manière de représenter Yhwh qui fut la divinité tutélaire des deux royaumes. Or, comme la montré M. Köckert, en analysant les attestations bibliques, il existait sans doute des différences importantes entre Israël et Juda quant à la représentation de Yhwh19.

Aucun texte biblique, il est vrai, ne mentionne directement une statue de Yhwh dans le royaume de Juda. Cependant, le récit compliqué de la construction du temple sous Salomon indique que le Saint des Saints du Temple nest pas vide :

1 R 6,23 Dans le Debir, il fit deux kéroubim en bois dolivier sauvage, ayant dix coudées de hauteur. 24 La première aile dun kéroub avait cinq coudées, la seconde aile du kéroub avait cinq coudées, ce qui faisait dix coudées de lextrémité dune de ses ailes à lextrémité de lautre. 25 Le second kéroub avait aussi dix coudées. La mesure et la forme étaient les mêmes pour les deux kéroubim. 26 La hauteur du premier kéroub était de dix coudées, de même pour le second kéroub. 27 Il plaça les kéroubim au milieu de la Maison intérieure. On déploya les ailes des kéroubim : laile du premier touchait lune des parois, et laile du second kéroub touchait la seconde paroi ; leurs ailes se touchaient au milieu de la Maison, aile contre aile.

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Comme le montre très bien la reconstruction dO. Keel, cet arrangement de lespace correspond à un trône de kéroubim bien attesté dans le monde phénicien20. On peut donc imaginer quil sagissait du trône de Yhwh. En 2 R 19,15, le roi Ézéchias prie dailleurs Yhwh dans le temple de Jérusalem :

2 R 19,15 Il pria devant Yhwh en disant : « Yhwh, dieu dIsraël, toi qui trônes sur les kéroubim, tu es le seul dieu de tous les royaumes de la terre, …

Le titre avec lequel Ézéchias sadresse à Yhwh peut refléter un titre traditionnel de Yhwh en tant que dieu du temple de Jérusalem siégeant sur un trône flanqué des kéroubim.

La vision du prophète Ésaïe (Es 6) semble dailleurs confirmer lexistence dune statue avec un Yhwh assis sur un trône :

Es 6,1 Lannée de la mort dOsias, je vis Yhwh (texte massorétique : le Seigneur21) assis sur un trône haut et élevé, sa traîne remplissait le temple.

Le point de départ le plus logique pour une telle vision est en effet que le prophète voit la statue divine dans le Temple, situation à partir de laquelle se construit ensuite le récit de sa vocation.

Une constellation comparable est encore présupposée dans la vision du prophète Michée, fils de Yimla, rapportée en 1 R 22 :

1 R 22,19 Jai vu Yhwh assis sur son trône, et toute larmée se tenait près du lieu, à sa droite et à sa gauche.

Ici, le prophète voit Yhwh tel un roi entouré de sa cour céleste.

Tous ces textes sexpliquent au mieux en fonction de la présence dune statue dun Yhwh sur un trône qui se trouvait dans le premier temple de Jérusalem. Rappelons encore que de nombreux psaumes expriment le désir du Psalmiste de voir « la face de Yhwh ». Si lon ne veut pas, demblée, opter pour une interprétation spirituelle ou allégorique, lexplication la plus simple est dassumer que le Psalmiste exprime le désir de pouvoir contempler la statue de 215Yhwh dans le Saint des Saints. Ainsi, le Ps 17 décrit un processus qui va de la complainte durant la nuit (v. 3 : « Tu sondes mon cœur, tu linspectes la nuit, tu méprouves, tu ne trouveras rien ») à lexaucement le matin, au moment du réveil :

Ps 17,15 Moi, avec justice, je contemplerai ta face ; je me rassasierai au réveil de ton image (těmûnāh).

Pour désigner limage, voire la figure ou la statue, on trouve dans ce Psaume le terme de těmûnāh qui apparaît, avec dautres, dans le Décalogue lors de linterdiction des représentations du divin, ainsi quen Dt 4 (v. 16, 23, 25).

Possédons-nous des traces archéologiques des représentations de Yhwh ? En 1906 déjà, G. Dalman avait proposé didentifier une représentation de Yhwh sur un sceau hébraïque appartenant à un certain Elishama, fils de Gedalyahu22. On y voit une divinité assise sur un trône, flanquée darbres de vie. Dautres sceaux du même type ont été trouvés depuis, et B. Sass a réitéré lidée que les deux sceaux, datant du viie siècle avant notre ère et portant des noms propres yahwistes, pourraient représenter Yhwh avec des caractéristiques lunaires, ce qui, à lépoque assyrienne, nest nullement étonnant23. Certains chercheurs ont voulu voir dans le dessin figurant sur une jarre trouvée à Kuntillet Ajrud et représentant deux êtres apparemment divins ou démoniaques, la représentation de Yhwh accompagné de son Ashéra24.

La meilleure preuve en faveur dune représentation de Yhwh se trouve sur une pièce de monnaie de lépoque perse. On voit sur le recto, sur le côté gauche, un personnage divin sur un trône à roues, accompagné de linscription « Yehud » (Juda) ou « Yahô » (Yhwh). Lorigine judéenne de cette monnaie plaide pour une identification de la divinité qui y est représentée avec Yhwh25 ; en effet, il est très possible que nous ayons ici une image de Yhwh vu comme « dieu du ciel » avec des conventions iconographiques provenant à la fois du Levant et de la Grèce26. Cela signifie quil existait apparemment 216encore à lépoque perse des milieux qui navaient pas accepté linterdiction de figurer Yhwh.

Le cas de larche de Yhwh

S. Mowinckel consacre dans son article une place importance à larche qui, selon lui, aurait originellement contenu une statue bovine de Yhwh. Larche et son histoire font actuellement lobjet de nombreuses recherches et publications27.

Comme la déjà remarqué Mowinckel, le commentaire en 1 R 8,9 peut paraître suspect :

1 R 8,9 Il ny avait rien dans le coffre, sinon les deux tablettes de pierre que Moïse y avait déposées, à lHoreb, quand Yhwh avait conclu une alliance avec les Israélites, lorsquils étaient sortis dÉgypte.

Sur le plan rhétorique, une telle affirmation indique que lon veut nier la présence dautre chose dans cette arche. Cette arche fut déportée ou détruite lors du sac de Jérusalem en 587. Jr 3,16, un texte de lépoque perse, interdit la reconstruction dune nouvelle arche :

Jr 3,16 Lorsque vous vous multiplierez et que vous deviendrez féconds dans le pays, en ces jours-là, — oracle de Yhwh – on ne parlera plus de larche de lalliance de Yhwh ; il ne viendra plus au cœur ; on ne sen souviendra plus, on ne remarquera plus son absence, et on nen fera pas dautre.

Si larche avait été depuis toujours le contenant des tables de la loi, on ne comprendrait pas pourquoi elle ne devrait pas être refaite. Si larche contenait, au contraire, une représentation de Yhwh, une telle décision se comprend plus facilement. Comme Mowinckel lavait senti, larche est donc un élément important dans le dossier des représentations de Yhwh. Larche était un sanctuaire portatif qui contenait une statue de Yhwh ou une massèbe le représentant. De tels sanctuaires portatifs sont bien attestés en Égypte, mais il existait apparemment aussi chez les Phéniciens. Ainsi, on peut observer dans un relief du palais de Tiglat-Pileser à Nimrud représentant la déportation des statues divines de Gaza, une sorte de sanctuaire 217en miniature dans laquelle se trouve une statue divine plus petite, ce qui peut ressembler à une sorte darche28 ; une arche similaire se trouve apparemment dans une scène de déportation dans un relief de Sargon II29. De tels sanctuaires mobiles fournissent une belle illustration de la fonction originelle de larche de Yhwh.

Linterdit des images

Linterdit des images naquit à la fin du vie siècle avant lère chrétienne lorsque les Perses permirent la reconstruction du temple de Jérusalem. Les intellectuels judéens avaient à cette époque interprété lhistoire au sens où le dieu dIsraël est le seul vrai dieu et où lon ne peut le représenter avec des statues (cest notamment le message du « Deutéro-Ésaïe »)30. Cet interdit dimages se trouve en ouverture du Décalogue, mais aussi en introduction du Code dalliance en Ex 21,1.

Dt 4, un des derniers textes du Deutéronome, contient une longue réflexion sur les causes de lexil et explique celui-ci (dans la fiction dun discours mosaïque) par le fait quIsraël sest fait une statue de Yhwh. Lorsque Moïse rappelle les événements de lHoreb, il insiste sur le fait que les Israélites nont vu aucune « figure » de Yhwh :

Dt 4,12 Yhwh vous a parlé du milieu du feu : une voix parlait, et vous lentendiez, mais vous naperceviez aucune forme (těmûnāh), il ny avait rien dautre que la voix.

À partir de ce constat, on tire la conclusion que le peuple ne doit pas se fabriquer de statue de Yhwh :

Dt 4,15 Prenez bien garde à vous-mêmes : puisque vous navez vu aucune forme (těmûnāh) le jour où Yhwh vous a parlé à lHoreb, du milieu du feu. 16a Nallez pas vous corrompre en vous fabriquant une image sculptée une forme quelconque de divinité (pesel těmûnat kol sāmel)31.

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Logiquement, il ne peut sagir que dune statue de Yhwh. Puisque le peuple na vu aucune forme de Yhwh, il ne peut pas faire de statue qui reflèterait cette forme. Selon ce texte, lexil arrivera justement parce que le peuple aura fabriqué une statue divine (v. 25-28). Selon cette relecture de lhistoire dIsraël et de Juda, la catastrophe de la destruction de Jérusalem et de la déportation est arrivée à cause dune ou plusieurs statues de Yhwh32.

À lopposé de linsistance sur le fait que le peuple na pas vu la figure de Yhwh, Nb 12,6, insistant sur la supériorité de Moïse par rapport aux prophètes, dit explicitement que Moïse voit la těmûnāh de Yhwh :

Nb 12,6 Il dit : « Écoutez donc mes paroles : Sil y a parmi vous un prophète de Yhwh, cest par une vision que moi, Yhwh, je me fais connaître à lui, cest dans un songe que je lui parle. 7 Il nen va pas de même pour mon serviteur Moïse, lui qui est mon homme de confiance pour toute ma maison : 8 je lui parle de bouche à bouche – en me faisant voir – et non en énigmes ; il voit la těmûnāh de Yhwh. »

Dune certaine manière, cest une reconnaissance de la visibilité de Yhwh, mais, en limitant celle-ci à Moïse et en insistant sur le fait que personne dautre navait le même privilège, les rédacteurs du Pentateuque marquent dune manière narrative le passage de la visibilité à linvisibilité de Yhwh.

Dans le second Temple, on a remplacé la statue de Yhwh et aussi larche33 par la menorah, le chandelier à sept branches, qui se trouve au centre des visions de Zacharie34 et dont le buisson ardent est peut-être également une reprise.

Mais la substitution la plus importante fut le rouleau de la Torah qui, par la mise par écrit de la relation entre Yhwh et Israël, rendait « visible » la parole dun dieu désormais invisible35.

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1 Mowinckel, 1929. Curieusement, il manque le point dinterrogation dans le titre original.

2 Les numéros entre parenthèses renvoient aux pages de larticle de Mowinckel.

3 Mowinckel se rallie ici à une thèse de Hugo Gressmann en citant Hoffmann – Gressmann, 1922, p. 89. À la p. 215, n. 61, il cite également Gressmann, 1920, où ce dernier expose sa théorie dune manière plus détaillée.

4 Römer, 2013.

5 À Ougarit, Ashéra est la parèdre du dieu El, alors que Baal est associé à la déesse Anat.

6 Mowinckel, 1926.

7 Finkelstein, 1988.

8 Keel, 2002.

9 Mettinger, 1997 et 2006 ; Naaman, 1999 ; Lemaire, 2003.

10 Le pluriel ici est étonnant. Lexclamation liturgique « voici tes dieux, Israël, qui tont fait monter du pays dÉgypte » était à lorigine un singulier « Voici ton dieu, Israël, qui ta fait monter du pays dÉgypte » qui correspond à louverture du Décalogue : « Cest moi Yhwh, ton dieu qui tai fait sortir du pays dÉgypte. » Le pluriel est dû à un rédacteur tardif qui voulait accuser les Israélites non pas seulement didolâtrie, dans le sens propre du terme, mais aussi de polythéisme. Voir Römer, 2017.

11 Arie, 2008.

12 Berlejung, 2009.

13 Nous navons reproduit de cet oracle que les passages que nous considérons comme primitifs. Cf. pour une reconstruction similaire, Jeremias, 1983, p. 106-108 ; Pfeiffer, 1999, p. 135-140.

14 Hendel, 1997.

15 Schroer, 1987, p. 101.

16 Mettinger, 1997 et 2006.

17 Cf. Margueron, 2004. On y trouve également une représentation de cette statue.

18 « Je supprimerai du milieu de toi tes sculptures (pĕsîlêḵā) et tes statues (ûmaṣsēḇôtêḵā). »

19 Köckert, 2010.

20 Keel, 2007, p. 292-305. Pour le temple de Jérusalem, Keel pense à un trône vide ; en effet, on connaît des trônes « vides » en Phénicie ; mais il semble plutôt que ces trônes pouvaient accueillir des statues de divinités, que lon pouvait ensuite enlever, notamment pour des processions. Pour le dossier phénicien, cf. Doak, 2015.

21 Au niveau de la critique textuelle, il faut rétablir Yhwh, attesté par un certain nombre de manuscrits ; cf. Wildberger, 1972, p. 231-232. Le remplacement de Yhwh par adonay est un phénomène assez fréquent dans Es 1–39.

22 Dalman, 1906.

23 Sass, 1993, surtout p. 232-234.

24 Gilula, 1979 ; on a souvent objecté à cette identification que les deux figures auraient des sexes masculins ; mais il est clair aujourdhui que seul le personnage de gauche est doté dun pénis, alors que la figure de droite possède des seins. Pour la discussion et laffirmation dune représentation de Yhwh et Ashéra, voir Schmidt, 2016.

25 Meshorer, 1982, § 1.25 et Edelman, 1995, surtout p. 187-196.

26 Blum, 1997, p. 23-24.

27 Porzig, 2009 ; Römer, 2019 ; Knittel, 2019.

28 Layard, 1849, pl. 65. Le relief se trouve au British Museum.

29 Uehlinger, 1998.

30 Selon Köckert, 2009, linterdit de la représentation de Yhwh vient du fait que la mise en place des statues dans les temples était une prérogative du roi, et quil ny avait, après la destruction de Jérusalem, plus de royauté en Israël. Il me semble cependant que cet interdit est surtout lié à la découverte de la « transcendance » de Yhwh.

31 La suite v. 16b-18 est un ajout qui veut transformer linterdiction du v. 16a en une interdiction générale de toutes sortes de représentations, voir Köckert, 2009, p. 386.

32 Voir, dans le même sens, Köckert, 2009, p. 384-389 et Uehlinger, 2019, p. 113-115.

33 Mowinckel, 1929, p. 211, n. 53, spécule quil y avait une (nouvelle) arche dans le second temple, et que larc de Titus représenterait, à côté de la menorah, une arche, et non une table de pains de propositions. Néanmoins, aucun texte biblique et extrabiblique ne fait allusion à une telle arche.

34 Niehr, 1997, p. 90.

35 Podella, 2001.