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Classiques Garnier

The RHPR, a Bridge Between German and French Theology

  • Publication type: Journal article
  • Journal: Revue d’Histoire et de Philosophie Religieuses
    2020 – 2, 100e année, n° 2
    . varia
  • Author: Arnold (Matthieu)
  • Abstract: As early as 1926, the RHPR published, mostly in French, articles by German authors. This publication was the result of a voluntarist policy of the RHPR, anxious to be “a link between German and French theology” (O. Cullmann). In addition to these articles, which deal mainly with the New Testament and the history of the Reformation, the RHPR has published hundreds of reviews of German works in all theological disciplines.
  • Pages: 271 to 306
  • Journal: Journal of Religious History and Philosophy
  • CLIL theme: 4046 -- RELIGION -- Christianisme -- Théologie
  • EAN: 9782406106739
  • ISBN: 978-2-406-10673-9
  • ISSN: 2269-479X
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-10673-9.p.0069
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 06-15-2020
  • Periodicity: Quarterly
  • Language: French
  • Keyword: Rudolf Bultmann, Antonin Causse, Oscar Cullmann, Karl Ludwig Schmidt, history of Christianity, exegesis of the New Testament, German theology, Heidelberg, Marburg, Tübingen
271

La RHPR, passerelle entre
la théologie allemande
et la théologie française

Matthieu Arnold

Université de Strasbourg – Faculté de Théologie protestante (EA 4378)

Pour Marc Philonenko
à l
occasion de son 90 e anniversaire
hommage reconnaissant.

Dans une étude récente, Gerd Theissen a présenté de manière détaillée la plupart des contributions dauteurs allemands qui ont paru dans la RHPR1. Il a souligné que ces échanges entre la France et lAllemagne avaient eu lieu en dépit dun contexte politique général largement défavorable – en tout cas dans les premières décennies de lexistence de la RHPR. Dans la présente étude, qui aura pour centre de gravité la période 1921-1945, nous nous concentrerons dune part sur le contexte, plus étroit, de lUniversité de Strasbourg et notamment de sa Faculté de Théologie protestante. Dautre part, nous examinerons non pas tant le contenu des travaux des savants allemands que les circonstances, diverses, dans lesquelles, de 1926 à 2019, les éditeurs de la RHPR ont, le plus souvent, pris linitiative de publier ces travaux. Nous présenterons également les études que 272la RHPR a consacrées à tel ou tel aspect de la recherche théologique en Allemagne, ainsi que les comptes rendus de lecture douvrages rédigés en allemand.

Que la RHPR ait joué – et continue de jouer – un rôle de passeur culturel entre la France et lAllemagne pourrait sembler aller de soi, en raison tant de la proximité de Strasbourg avec lAllemagne que de linfluence allemande dans les différents champs de la théologie protestante. Nous verrons toutefois quil a fallu, pour les universitaires strasbourgeois comme leurs homologues allemands qui ont publié dans la Revue, surmonter le traumatisme causé par les deux guerres mondiales, avant que, à partir des années 1970, les échanges institutionnels et intellectuels ne se normalisent.

La fondation de la RHPR et les rapports
à lAllemagne des membres
de sa Commission administrative

La Revue dHistoire et de Philosophie religieuses fut fondée à lautomne de 1920 à linitiative dAntonin Causse, qui avait déjà évoqué la question de sa création lors de lAssemblée de la Faculté du 2 juillet2. Les premiers membres de la « Commission administrative de la Revue » furent Paul Lobstein (1850-1922), premier Doyen de la Faculté française, Eugène Ehrhardt (1857-1929), Guillaume Baldensperger (1856-1936), Paul Sabatier (1852-1928), Antonin Causse (1877-1947), Fernand Ménégoz (1873-1945) et Charles Hauter (1888-1981)3, tous professeurs ou maîtres de conférences à la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg. La plupart dentre eux avaient passé un ou plusieurs semestres à étudier outre-Rhin. Cétait le cas des Alsaciens Guillaume Baldensperger (Göttingen), Paul Lobstein (Tübingen et Göttingen), Fernand Ménégoz (Berlin) 273et Charles Hauter (Marbourg). Né à Strasbourg, Eugène Ehrhardt avait étudié la théologie dans sa ville natale avant de quitter lAlsace en 1894 pour enseigner à la Faculté libre de théologie protestante de Paris. Bien que venant de l« intérieur », Antonin Causse (Berlin et Halle) était également familier de la science allemande.

Paul Lobstein avait même été lun des rares Alsaciens à être professeur titulaire à la Kaiser-Wilhelms-Universität de Strasbourg (de 1884 à 1915, date à laquelle il fut atteint par la limite dâge). Guillaume Baldensperger navait été Privatdozent à Strasbourg que durant quelques mois, de mai à octobre 1890. Il avait accepté ensuite un appel de la Faculté de Théologie protestante de la Ludwigs-Universität Gießen, où il avait exercé durant 25 ans4. Fernand Ménégoz avait été chargé de cours à Strasbourg (1911 à 1915). Charles Hauter, qui navait pas encore soutenu sa thèse en 1920, navait jamais enseigné à lUniversité ; toutefois, de 1916 à 1919 il avait donné des cours dallemand, dhistoire et de religion au Gymnase5. Maîtrisant mal le français, il aurait dit à lun de ses amis, avant de se raviser et de rester à Strasbourg : « Si les Français viennent en Alsace, alors Charles Hauter partira. Avec son petit chien il traversera le Rhin6. »

Ainsi, nombre des membres de la Commission de la RHPR avaient subi linfluence de la théologie allemande et avaient même enseigné à lUniversité allemande – que ce fût à Strasbourg, où ils reprirent leurs enseignements en 1919, ou outre-Rhin. Mais tous entretenaient des relations complexes avec lAllemagne, raison pour laquelle, sans doute, ils avaient été nommés à lUniversité redevenue française. En 1915, Baldensperger, qui était alors âgé de 59 ans, avait été mis à la retraite de manière anticipée par lUniversité de Gießen ; à partir de 1917, il avait donné des cours à lUniversité de Lausanne, sous le pseudonyme de Walther7. Fernand Ménégoz avait été écarté de lUniversité de Strasbourg en 1915, lannée où avait été supprimée la paroisse de langue française de Saint-Nicolas, dont il était pasteur depuis 1899. Quant à Paul Lobstein, en tant que secrétaire de la Commission du Directoire chargée par la République française 274dadministrer provisoirement lÉglise de la Confession dAugsbourg, il avait fait adresser, au début de lannée 1919, la proclamation suivante à tous les pasteurs luthériens dAlsace et de Moselle :

Chers et honorés frères, si vous estimez que vous ne sauriez vous faire à la perspective dune Alsace française ; sil y a, entre la situation présente et les souvenirs de votre passé ou notre orientation vers lavenir, une contradiction irréductible ; sil ne vous est pas possible de reconnaître, dans les évènements de ces dernières semaines, laction dune Providence juste et miséricordieuse, alors nattendez pas que des rapports étrangers vous désignent aux rigueurs du pouvoir civil et politique, prévenez des mesures que la Commission directoriale naurait le plus souvent ni la volonté, ni le pouvoir de détourner, nhésitez pas à tirer sans arrière-pensée les conséquences dune situation anormale, prenez vous-même linitiative dun départ volontaire, échangez contre la patrie de votre cœur un pays où désormais votre présence serait nécessairement indésirable8.

Quelle attitude la revue que ces théologiens dirigeaient allait-elle adopter par rapport à la science théologique allemande ? Plusieurs dentre les membres de la Commission avaient suivi, à Berlin, les cours de lun des plus éminents représentants de cette théologie, Adolph von Harnack (1851-1930). Or ce dernier avait signé le Manifeste des 93 (Aufruf der 93 an die Kulturwelt9) intellectuels justifiant lentrée de lAllemagne en guerre, texte qui avait soulevé une vive indignation, en particulier chez les protestants français10. Quant à lUniversité française de Strasbourg, à laquelle appartenaient les membres de la Commission, le recteur Sébastien Charléty (1867-1945) et le président Raymond Poincaré (1860-1934) lavaient respectivement destinée à être « la sentinelle avancée face au Rhin » et

le phare intellectuel de la France, dressé sur la rive où vient expirer le flot germanique, comme autrefois cette enceinte celtique qui couronnait les montagnes de Sainte-Odile et dont les gardiens surveillaient les mouvements du monde barbare11.

275

De 1921 à 1945

Dès 1921, un intérêt affirmé pour lAllemagne

Le premier numéro de la RHPR ne renferme pas déditorial, mais il souvre sur le texte du discours du pasteur Léopold Monod, « Vérité et liberté12 », prononcé au Temple Saint-Paul à loccasion de la rentrée universitaire :

Il nous a paru quil exprimait les idées directrices de notre programme et sinspirait de lesprit religieux et scientifique dans lequel nous voulons poursuivre nos travaux (p. 1).

Le second texte consiste en un article de Rodolphe Reuss (1841-1924), historien et fils dÉdouard Reuss, sur « La Revue de Strasbourg daprès les Souvenirs dÉdouard Reuss (1850-1869)13 ». La RHPR, précise demblée Rodolphe Reuss, « se propose de reprendre les traditions de ces recherches [= i. e., de la Revue de Strasbourg] scientifiques consciencieuses et libres, dans Strasbourg redevenu français » (p. 9). Il souhaite que,

naissant dans un atmosphère plus calme [que sa devancière, elle] naura pas à subir [] les mêmes orages que sa devancière dil y a trois quarts de siècle et pourra se développer en paix dans ce milieu de lAlsace rendue à la mère-patrie (p. 22).

Le germaniste Edmond Vermeil (1878-1964), qui sera un observateur très attentif de lAllemagne durant lentre-deux-guerres, consacre ensuite une étude à « La Philosophie religieuse dErnest Troeltsch14 », « certainement la personnalité la plus marquante du protestantisme allemand daujourdhui » (p. 23). Dès le début de son article, il écrit :

Nous avons, en ce lendemain de guerre, limpérieux devoir détudier, avec plus dobjectivité que jamais, la science et la pensée allemandes. Nous ne pouvons demeurer étrangers à certaines de leurs manifestations. (P. 23.)

Son étude se fonde sur des travaux de Troeltsch qui vont de « Christentum und Religionsgeschichte » (1897) jusquà « Logos 276und Mythos in Theologie und Religionsphilosophie » (1913), et qui, pour la plupart, sont extraits du t. II des Gesammelte Schriften parues en 1913 à Tübingen. Étudier la reconstruction tentée par Troeltsch

permet de voir quelle forme a prise, dans la pensée allemande contemporaine, lidéalisme romantique et comment il essaie dorganiser, autour dun problème central, autour de lopposition entre christianisme et civilisation, tous les résultats acquis par lérudition historique (p. 44).

Larticle se poursuivra dans les numéros 2 et 3 de lannée 192115.

Dès le premier numéro de la RHPR, une quinzaine de pages sont consacrées à une « Revue des livres » (p. 77-90), les théologiens de Paris, Maurice Goguel (1880-1955), André Jundt (1877-1947) et Eugène Ménégoz (1838-1921), rendant compte de 8 ouvrages, dont la moitié sont des livres allemands : un ouvrage de Wilhelm Koep sur Johann Arndt (Berlin, 1912 ; p. 84) ; louvrage, qui deviendra un classique, de Heinrich Boehmer (Marbourg), Luthers Romfahrt (Leipzig, 1914 ; p. 85sq.) ; lédition, par Johannes Meyer (Göttingen), du Grand Catéchisme de Luther (Luthers Grosser Katechismus, Leipzig, 1914 ; p. 86sq.) ; un ouvrage de Paul Hasse sur Nicolas de Cues (Nicolaus von Kues, Berlin, 1913 ; p. 87).

Le contenu des numéros suivants de la RHPR témoigne dune part du grand intérêt de la Revue pour la théologie allemande et pour la situation politique et religieuse actuelle en Allemagne, et dautre part de son souci de défendre la langue française.

Dans la rubrique « Chronique » du numéro 3, Raoul Patry consacre plusieurs pages à « La Séparation de lÉglise et de lÉtat en Allemagne16 » suite à la constitution votée à Weimar :

En résumé, tandis que la séparation a jeté le désarroi dans les rangs protestants où lon hésite, les uns sattardant à jeter des regards attendris sur le passé, les autres manquant dinitiative pour lancer lÉglise dans la voie nouvelle, le catholicisme au contraire ne perd pas un instant pour sorganiser fortement et tirer de la situation actuelle tous les avantages quils comportent. (P. 300.)

277

La « Chronique » du numéro 4, « Le problème confessionnel en Allemagne17 », se rapporte à la question de lunion confessionnelle. Edmond Vermeil y analyse notamment un article du théologien catholique Max Scheler paru dans le périodique Hochland (janvier 1921) ; cet article est favorable à la constitution dun nouveau Centre religieux et politique, dans lequel entreraient aussi les protestants. Selon Vermeil, « le problème confessionnel est lun de ceux quil convient de suivre de près si lon veut se rendre compte de la transformation qui sopère dans les institutions et les mœurs doutre-Rhin » (p. 385).

Dans son article « Edouard Reuss (1804-1891). Notes et souvenirs18 », Paul Lobstein critique les Alsaciens qui auraient abusé de la formule « Wir reden deutsch (Nous parlons allemand) » employée par Reuss en 1838 dans un article de la revue Erwiniana :

[] avant lannexion à lEmpire créé par Bismarck et Moltke, ladmiration et lenthousiasme pour lAllemagne de Schiller et de Goethe, de Kant et de Schleiermacher, de Bach et de Beethoven, se conciliait parfaitement, dans les esprits et les cœurs des intellectuels dAlsace, avec le patriotisme français le plus ardent et le plus pur (p. 437).

Dans le dernier numéro de lannée 1921, Eugène Ehrhardt consacre une longue étude critique, « Une philosophie de la religion19 », à la Religionsphilosophie de Heinrich Scholz (Berlin, 1921), professeur à lUniversité de Kiel. Il y souligne limportance de cet ouvrage, « très suggestif » et traversé par « un souffle élevé et vraiment religieux » et caractérisé par une « sincérité entière » (p. 554). Dans la « Revue des revues » qui clôt ce numéro, pour la première fois une revue allemande, la Zeitschrift für alttestamentliche Wissenschaft (ZAW), fait lobjet dun compte rendu (p. 576-578).

Les livraisons de 1921 comme celles des années suivantes témoignent à la fois de lattention soutenue que la RHPR accorde à la théologie allemande et des rapports complexes que la Faculté de Strasbourg entretient avec son récent passé allemand. Ainsi, lorsque Fritz Munch rend compte de Die Auferstehung Jesu (Göttingen, 1918)20, il ne mentionne pas le fait que lauteur de cet ouvrage, Friedrich 278Spitta, a été professeur à la Faculté. Munch consacre également une chronique au « problème théosophique en Allemagne21 », tandis que, dans létude critique « Trois problèmes de Philosophie religieuse22 », Fernand Ménégoz rend compte de travaux de plusieurs savants allemands, dont Karl Heim (professeur à Tübingen) et surtout Wilhelm Bruhn (Privatdozent à Kiel), « Die Aufgabe der Religionsphilosophie in der Gegenwart auf Grund ihrer geschichtlichen Entwickelung » (Zeitschrift für Theologie und Kirche 1921, p. 1-20). Louis-Paul Horst rédige une étude critique, « Lextase chez les prophètes daprès les travaux de Hölscher et Gunkel23 », à laquelle répond un article dAntonin Causse, « Quelques remarques sur la psychologie des prophètes24 ».

Signalons, parmi les recensions, celle de louvrage de Wilhelm Bousset, Kyrios Christos (2e éd. revue, Göttingen, 1921), par Maurice Goguel. Goguel affirme, à propos du fait que ce livre, paru en 1913, a été réédité dès 1921 : « Ce fait à lui seul classerait le Kyrios Christos de Bousset parmi les œuvres capitales de la science des origines chrétiennes dans le premier quart du xxe siècle25. » Goguel rend compte également de la 6e édition de la Dogmengeschichte (Tübingen, 1922) de Harnack : « Dun ouvrage qui a exercé une telle influence sur les théologiens protestants aussi bien que catholiques depuis quarante ans on peut bien dire Sit ut non sit26. » Professeur au Lycée Fustel de Coulanges, Auguste Bill publie une étude critique, « La littérature religieuse hellénistique et les religions des mystères daprès Reitzenstein27 ». Grand historien des religions, Richard Reitzenstein (1861-1931) avait enseigné à Strasbourg de 1893 à 191128. Selon Bill, qui rend compte notamment de son ouvrage Das iranische Erlösungsmysterium (Bonn, 1921), il a « très heureusement mis en lumière certaines conceptions religieuses de lhellénisme et montré linfluence très considérable quelles ont exercées sur le christianisme des premiers siècles » (p. 457).

Parmi les revues qui, les premières, font lobjet de brefs comptes rendus, on trouve, outre la ZAW mentionnée plus haut, la 279Zeitschrift für Kirchengeschichte (ZKG)29 et la Zeitschrift für die Neutestamentliche Wissenschaft (ZNW)30.

Les articles de théologiens allemands

Entre 1921 et 1945, la RHPR a publié 495 articles. Or les articles de savants allemands se comptent sur les doigts de deux mains31.

Comme la montré Gerd Theissen, durant lentre-deux-guerres et sous le IIIe Reich, les contributeurs allemands à la RHPR ont été pour la quasi-totalité des néotestamentaires. Il sest agi notamment dErnst Lohmeyer (1890-1946)32 ainsi que des trois fondateurs de l« histoire des formes (Formgeschichte) », Rudolf Bultmann (1884-1976), Martin Dibelius (1883-1947) et Karl Ludwig Schmidt (1891-1956). Ces auteurs se sont opposés à la théologie des « Deutsche Christen », lesquels aspiraient à une synthèse entre le protestantisme et le nazisme et partageaient les thèses antisémites de ce dernier33. La présence de ces néotestamentaires dans la RHPR à partir de 1927 ne doit rien au hasard, et elle ne sexplique pas seulement par leurs orientations politiques. En effet, après avoir passé une année à Paris, Oscar Cullmann (1902-1999) sétait vu confier, dès son retour en octobre 1926, la tâche dadministrateur de la Revue. Peut-être, dans lesprit des directeurs de la RHPR, Antonin Causse et Charles Hauter, cette tâche était-elle liée aux fonctions de directeur du Collègue Saint-Guillaume (ou « Stift ») car Frédéric Munch, le prédécesseur de Cullmann au « Stift », lavait également exercée. Depuis le mandat dAlbert Schweitzer (1875-1965) de 1903 à 1906, ces fonctions étaient confiées à un jeune théologien qui, à côté de cette tâche, pouvait se consacrer à des travaux universitaires.

Oscar Cullmann se spécialisait dans le Nouveau Testament. Or, sous la direction de Guillaume Baldensperger, il avait consacré son mémoire de baccalauréat (léquivalent du Master actuel) à la Formgeschichte – donc aux travaux de Bultmann, Dibelius et Schmidt. Ce mémoire, soutenu en 1924 et publié intégralement, sous une forme certes remaniée, dans la RHPR lannée suivante34, 280émettait des jugements extrêmement positifs sur cette « nouvelle méthode exégétique ». Cette étude permit aux lecteurs de la RHPR de prendre connaissance des travaux allemands, qui, étudiant les différentes formes quavait revêtues la tradition évangélique avant la rédaction des évangiles, renouvelaient linterprétation du Nouveau Testament et la compréhension du rapport entre Écriture et tradition. Voici comment Cullmann en parle dans un « Témoignage autobiographique » :

Je ressentis lavènement de la « Formgeschichte » comme une libération : désormais, cela devait en être fini de larbitraire avec lequel [les auteurs] avaient distingué, souvent en fonction de critères liés à [leur] conception du monde, entre ce qui [dans le message biblique] était essentiel et ce qui ne létait pas, ce qui était authentique et ce qui ne létait pas. À la place de ces distinctions, on allait rechercher, dans la tradition évangélique, les contenus de foi de la communauté primitive et les lois gouvernant la formation [des textes évangéliques] qui avaient présidé à la transmission [de ces passages]. Je consacrai ma première publication (1925) à ce problème. Bultmann me salua comme lun de ses alliés35.

De fait, Bultmann, à qui Cullmann avait envoyé son étude, lui avait répondu le 20 juin 192636. Dans une carte postale chaleureuse, il avait remercié son cadet « de tout cœur » de son article, sen réjouissant « aussi comme dun signe que la communauté de travail se noue à nouveau par-delà les frontières ». Il annonçait également lenvoi de son ouvrage Jesus (Berlin, 1926), qui venait de paraître et quil serait heureux dadresser « an das Bureau der Revue ». Dès le premier numéro de la RHPR de 1927, Oscar Cullmann commença à rendre compte douvrages portant sur le Nouveau Testament et, la même année, il publia, dans la rubrique « Revue des revues », une bibliographie commentée sous le titre « Nouveau Testament et christianisme primitif » ; il poursuivit cette rubrique jusquà sa nomination, en 1930, comme maître de conférences en Nouveau Testament. Toutefois, ce fut Maurice Goguel qui se chargea de la recension de louvrage de Bultmann, à laquelle il consacra une étude critique37.

Responsable de la revue des livres, auteur de nombreux comptes rendus dans la RHPR, Goguel se montrait plus réservé que Cullmann 281vis-à-vis des travaux de Bultmann et de ses collègues. Tandis quen 1929 Louis Dallière émet un jugement très positif sur louvrage Geschichtliche und übergeschichtliche Religion im Christentum (Göttingen, 1925) de Dibelius38, Goguel critique, dans le même numéro de la RHPR, lopuscule de Bultmann Der Begriff der Offenbarung im Neuen Testament (1929). Il estime que Bultmann ne se demande pas « quelles sont les conceptions de la révélation que lon trouve chez les auteurs du Nouveau Testament », mais quil aborde létude de la révélation dans le Nouveau Testament avec une « conception préalable de ce quest la révélation » (p. 407). Il apprécie certes leffort que fait Bultmann pour « donner à la théologie biblique un caractère dogmatique », mais il doute que la voie dans laquelle Bultmann sengage soit la bonne, car elle contribue à « creus[er] un abîme entre une science théologique et une science historique de la Bible » (p. 407)39. Toutefois, ces réserves de Goguel nempêchèrent pas la Revue daccueillir dans ses colonnes, lannée suivante, un article de Bultmann.

Une lettre de Bultmann du 24 mars 192940 nous apprend que, dès 1927, Oscar Cullmann et Antonin Causse lui avaient demandé une étude pour la RHPR et quil avait répondu favorablement à cette requête. Bultmann exprime son intention dadresser à la Revue un article sur « le commandement chrétien de lamour du prochain (das Gebot der Nächstenliebe) », mais, explique-t-il, des collègues allemands ont cherché à len dissuader, au motif que la Revue serait « soutenue financièrement par un comité dont la tâche est de combattre la langue allemande en Alsace ». Si ce fait était avéré, argumente Bultmann, il ne lui serait pas possible de participer, fût-ce de manière indirecte, à « loppression de la langue allemande ». Lui-même avait tenu pour injuste le fait que, avant la guerre, lAllemagne avait combattu avec des moyens intolérables les langues étrangères parlées dans ses régions-frontières ; aussi ne voudrait-il pas, en publiant son article en français à Strasbourg, participer à la lutte contre la langue allemande en Alsace. Toutefois, dans la mesure où il était soucieux de tout faire pour « affermir la communion entre vous et nous », il enverrait « immédiatement » 282son article à la RHPR si cette étude pouvait paraître en allemand. Cest pourquoi il priait Cullmann de discuter ce sujet avec Causse.

Seul le brouillon de la longue lettre, rédigée en allemand, que Cullmann a adressée à la fin de mars 1930 à Bultmann41 a été conservé. Avant même davoir pu sentretenir avec le directeur de la Revue, expliquait Cullmann, il avait pris linitiative de répondre « de manière confidentielle » à Bultmann : Causse passait alors les vacances de Pâques dans le Sud de la France, et il ne le reverrait pas avant deux ou trois semaines. Or il tenait à rassurer promptement Bultmann, les rumeurs au sujet du « comité » ayant été propagées par danciens professeurs de lUniversité de Strasbourg ayant émigré en Allemagne après 191842. Lui-même, souligna-t-il, se garderait bien de travailler à une Revue participant à l« oppression de la langue allemande », bien quil maitrisât le français aussi bien que lallemand. Les seules sources de financement de la Revue étaient ses abonnements et le « Legs Cunitz », du nom du professeur qui, après avoir œuvré à la Faculté française avant 1870, y avait poursuivi son enseignement lorsque lUniversité était redevenue allemande43. Ce legs, géré par des professeurs de la Faculté, avait financé notamment la publication, en allemand, de lhistoire de lAlsace du pasteur Jean Adam (2 tomes, 1922 et 1928). Il nexistait pas dautre comité dont la Revue percevrait le moindre centime. Par ailleurs, dans la mesure où la RHPR se voulait lhéritière de la Revue fondée par Reuss et Colani avant 1871, elle sétait donné exactement la même visée principale :

établir un lien entre la théologie allemande et la théologie française ; faire connaître aux théologiens allemands les travaux des théologiens français relevant de leur discipline ; [faire connaître] à un large public cultivé de langue française et intéressé par la théologie les travaux de la théologie allemande et de la théologie française44.

Dun autre côté, la Revue était, « dun point de vue scientifique, la seule publication généraliste en théologie protestante de langue française », et elle était publiée à Paris (aux éditions Alcan). 283Cest pourquoi, espérait Cullmann, Bultmann comprendrait que « Monsieur Causse, léditeur de la Revue, fasse traduire en français tous les articles étrangers », y compris les articles anglais : nul chauvinisme ne motivait cette politique, qui était aussi celle des revues allemandes. La meilleure garantie pour que linfluence culturelle allemande persistât en Alsace nétait pas de se fermer hermétiquement à toute influence française, mais dy participer activement « afin que disparaisse le fossé entre lAllemagne et la France et que lon crée enfin pour lAlsace une atmosphère plus saine qui lui assure la tranquillité dont elle a besoin ». En conclusion de sa lettre, Cullmann exprimait lespoir que les autorités tant françaises quallemandes comprendraient enfin que cest de lAlsace que devait partir la « réconciliation franco-allemande (französische-deutsche Verständigung) ». Il fit également mention de la conférence quEdmund Husserl avait donnée quinze jours plus tôt à linitiative de Jean Héring, « le systématicien de notre Faculté de théologie de Strasbourg45 ».

La brève réponse que Bultmann se hâta de lui adresser le 29 mars 192946 montre que Cullmann avait sans doute trouvé le ton et les arguments justes : « Sur le fond, je vois les choses exactement comme vous. » À son retour de vacances, Causse écrivit également à Bultmann. On ignore la teneur de leurs échanges, mais, le 28 avril, Bultmann annonça à Cullmann, en linformant quil avait également répondu à Causse : « À présent, je nai plus le moindre scrupule à faire publier mon article en français dans la Revue, et je vous ladresserai sous peu, une fois que je laurai relu à nouveau47. » Un mois plus tard, Bultmann envoyait son article à Cullmann.

À lété de 1929, un incident aurait pu mettre en péril la collaboration de Bultmann à la Revue : la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg déclina linvitation de son homologue de Marbourg à la commémoration du 400e anniversaire du Colloque de Marbourg, lors duquel le Réformateur strasbourgeois Martin Bucer avait joué un rôle important. Interrogé par le Doyen Henri Strohl (1874-1959), le gouvernement français avait répondu quen dépit des « raisons très sérieuses » motivant la participation de la Faculté à cette manifestation, il lui paraissait « inopportun pour une Faculté dÉtat dy participer », dautant plus quaucune Faculté 284allemande navait répondu à linvitation au millénaire de la fondation de lUniversité de Toulouse48. Toutefois, on ne trouve pas trace de cet incident dans la correspondance entre Bultmann et Cullmann. Cest finalement dans le numéro de mai-juin 1930 que parut létude « Aimer son prochain, commandement de Dieu49 ». Bultmann y discute notamment les thèses dEmil Brunner dans Der Mittler (1927)50. Le nom du traducteur de cet article nest pas mentionné.

La préhistoire de cette publication est significative à plus dun titre. Elle nous montre que la RHPR – et notamment son administrateur, Oscar Cullmann – a pris linitiative de la commande de cet article. Elle établit également que, si la RHPR a été la « première revue dexpression française à avoir donné directement la parole à Bultmann51 », il a lui fallu plusieurs années – et une véritable action diplomatique menée par Cullmann et Causse – pour que ce projet fût mené à bien. De son côté, Bultmann eut assez de courage et douverture desprit pour passer outre les réactions hostiles danciens professeurs strasbourgeois et de pasteurs alsaciens partis en Allemagne après 1918. En septembre 1930 et après de nouveaux échanges épistolaires avec Cullmann, il publia même dans les Theologische Blätter, que dirigeait alors Karl Ludwig Schmidt, un petit article justifiant sa collaboration à la RHPR : « Mitarbeit an der Revue dHistoire et de Philosophie Religieuses52 ».

Cullmann était aussi en relations épistolaires avec Karl Ludwig Schmidt, et lon peut supposer raisonnablement que linitiative de 285publier « Le ministère et les ministères dans lÉglise du Nouveau Testament53 » lui doit beaucoup. Schmidt fut par ailleurs lun des artisans de lappel que Cullmann reçut, au printemps de 1938, de la Faculté de Théologie de Bâle. Cet appel ne manqua pas de créer des tensions entre Schmidt et les directeurs de la Revue, Hauter et Causse. Certes, la Revue honora sa promesse de publier, sous la forme de deux longs articles54 et en versant à Schmidt des honoraires de 1 000 francs, des leçons quil avait données à Copenhague. En revanche, contrairement à ce qui semble avoir été convenu entre la Revue et lauteur, ces études ne furent pas réunies ensuite dans la collection des « Cahiers de la Revue dHistoire et de Philosophie religieuses55 ».

Quant à la collaboration dErnst Lohmeyer à la Revue, sans doute ne saurait-on lattribuer à Cullmann. Une correspondance entre les deux néotestamentaires est attestée à partir de 1938 seulement. Cest Antonin Causse, qui, ayant représenté la Faculté au colloque de 1927 organisé au Collège de France en lhonneur dAlfred Loisy, est parvenu à publier la communication de Lohmeyer et celle de son compatriote Georg Bertram (1896-1979)56 un an avant lédition des actes par Paul-Louis Couchoud57. Cest très vraisemblablement aussi à Causse que la Revue doit la première contribution dun professeur dune université allemande, en 1926 : Gustav Hölscher (1877-1955), qui était alors professeur dAncien Testament à Marbourg, publia un article sur un thème auquel sintéressait Causse, « Les origines de la communauté juive à lépoque perse58 ».

286

Les comptes rendus de lecture
(fin des années 1920 et années 1930)

Si les contributions dauteurs allemands à la RHPR restent peu nombreuses, la Revue continue de publier régulièrement les comptes rendus douvrages théologiques allemands. Nous ne pouvons donner quun aperçu de ces recensions, dont les professeurs de la Faculté de Théologie protestante de Paris rédigent une grande partie. Par ailleurs, à partir de 1925, la « revue des revues » donne non seulement les sommaires de la ZAW, de la ZNW et de la ZKG, mais encore ceux des Theologische Blätter et du Jahrbuch für Liturgiewissenschaft. Tandis quOscar Cullmann fait la revue des périodiques portant sur « Nouveau Testament et christianisme primitif59 », William Seston (1900-1983), qui enseigne lhistoire ancienne à la Faculté de 1929 à 1936, rend compte des études parues dans le domaine du christianisme antique et médiéval60.

Dans la livraison de mai-juin 1929, cinq ouvrages recensés sur neuf sont des travaux allemands61. En 1930, Maurice Goguel critique la Grundlage zur paulinischen Theologie (Tübingen, 1929) dErnst Lohmeyer62. Selon lui, Lohmeyer « intellectualise beaucoup trop lapôtre Paul et il nous présente comme lessentiel du paulinisme ce qui [son “armature intellectuelle”] na, en réalité, quune valeur relative ». Deux ans plus tard, Oscar Cullmann rend compte du premier tome (Die Anfänge) de la Geschichte der alten Kirche (Berlin – Leipzig, 1932) de Hans Lietzmann. Il juge que lauteur na pas « complètement réussi [] à replacer le christianisme primitif dans le milieu religieux du judaïsme palestinien » ; il a, par contre, « mis en lumière de façon magistrale63 » larrière-plan général de lEmpire romain.

Les néotestamentaires ne sont pas les seuls à rédiger des recensions. En 1930, Henri Strohl fait la critique de « Deux études sur 287Bucer64 » : il sagit de louvrage de W. Pauck, Das Reich Gottes auf Erden (Berlin – Leipzig, 1928), qui étudie le De regno Christi, et de larticle de A. Lang, « Martin Bucer », paru dans Evangelical Quarterly (avril 1929). De son côté, Henri Monnier (1871-1941, Faculté de Théologie de Paris) rend compte de louvrage Le sacré, de Rudolf Otto (Paris, 1929). Tout en regrettant que cette traduction « vienne un peu tard » (loriginal, Das Heilige, a paru en 1917), il se réjouit de sa publication :

La montée de la constellation de Barth au zénith a fait descendre dautres astres. Il y a des modes en théologie. Mais la théologie de M. Otto répond à des besoins profonds de lâme religieuse65.

De son côté, Auguste Bill recense louvrage Indiens Gnadenreligion und das Christentum (Gotha, 1930)66. En 1932, Robert Will consacre un long compte rendu67 à deux recueils darticles dOtto qui connaissent leur 5e édition : Das Gefühl des Überweltlichen et Sünde und Unschuld (Munich, 1932) : « De pénétrer courageusement dans la crypte de notre sanctuaire, cest favoriser la sincérité de notre adoration. » (P. 511.)

Au début des années 1930, la RHPR rend compte de travaux de théologiens allemands qui, un peu plus tard, vont se compromettre avec le nazisme. En 1932, Victor Monod (1882-1938) fait la critique de la nouvelle édition du Grundriss der Ethik (Erlangen, 1931) de Paul Althaus68. Jean Héring (1890-1966) salue, en 1933, la parution des six premiers fascicules du Theologisches Wörterbuch zum Neuen Testament, édité sous la direction de Gerhard Kittel ; ce sera là, écrit le néotestamentaire strasbourgeois, « un instrument de travail de premier rang pour tous les théologiens, philologues et historiens étudiant la pensée du christianisme primitif et du monde environnant69 ». Un an auparavant, cest Maurice Goguel – et non pas Henri Strohl, historien de la Réforme – qui a rendu compte de la 6e édition (1929) du t. I des Gesammelte Aufsätze de Karl Holl (1866-1926), consacré à Luther : « Six éditions dun livre aussi considérable en onze ans, dans les temps où nous vivons, montrent que, dans tous les pays, les études de Holl ont été appréciées à 288leur juste valeur70. » Or Holl était non seulement la figure de proue de la « Lutherrenaissance », mais encore le maître à pensée des théologiens favorables au nazisme Paul Althaus, Emanuel Hirsch et Hanns Rückert.

André Jundt, qui rend compte régulièrement douvrages en théologie systématique, recense la 3e édition de louvrage de Karl Jaspers (1883-1969 ; Heidelberg), Die geistige Situation unserer Zeit (Leipzig – Berlin, 1932 ; 1re éd., 1931)71. Dans cet ouvrage, Jaspers met laccent sur le conflit entre les idéaux de la société et ceux de lÉtat. Selon Jundt, ce conflit nest pas aussi absolu que Jaspers laffirme : lÉtat a aussi à jouer un rôle social et la morale simpose également à lui – et non pas simplement à lindividu. « Sans ces principes, souligne Jundt, la volonté de puissance incarnée dans lÉtat deviendrait un danger pour la civilisation humaine. » (P. 512.)

Les comptes rendus douvrages de théologie pratique sont plus rares. En 1931, Gabriel Bouttier (1879-1970, Paris) recense Die moderne Predigt (Tübingen, 1929)72, de Friedrich Niebergall (1866-1932), professeur de théologie pratique à Marbourg. Bouttier conteste lidée selon laquelle lavenir de lÉglise dépendrait entièrement de la prédication : « Le problème nous paraît plutôt dépendre de la formation spirituelle de nos pasteurs. » (P. 558.) En 1933, il rend compte de Protestantische Seelsorge (Tübingen, 1931)73 dOtto Baumgarten (1858-1934), professeur de théologie pratique à Kiel qui, dès 1926 (Kreuz und Hakenkreuz), avait affirmé sans ambiguïté que la croix et la croix gammée étaient inconciliables : « Sa connaissance approfondie des meilleurs maîtres (allemands) en la matière lui permet de nous donner un avis contrôlé. Il est un guide bien informé et sûr. » (P. 195sq.)

Il convient de sattarder sur le compte rendu que, en 1933, André Jundt fait dun ouvrage de Heinrich Frick (1893-1952), professeur de théologie systématique à Marbourg, Die Kirchen und der Krieg (Tübingen, 1933)74. En effet, ce livre présente lobjection de conscience (elle est alors condamnée par les Églises protestantes historiques) comme une « renaissance de lesprit du christianisme primitif en tant que protestation contre le monde actuel et aspiration vers le monde nouveau » (p. 569). Pour Frick, aucun des trois critères 289traditionnels (autorité légitime, cause juste, moyens réguliers) nest applicable à la guerre moderne et encore moins à une guerre future. Aussi la question est-elle de savoir si les Églises veulent continuer, comme elles le font depuis Constantin, à tolérer la guerre, ou si elles veulent redevenir des communautés de témoins et de martyrs (p. 570). Selon Frick, « [d]u point de vue de lÉglise, il ny a pas lieu de placer moins haut lhéroïsme dun objecteur de conscience que celui dun soldat chrétien » (p. 35). Jundt approuve le fait que Frick mette lobjection de conscience en valeur. Il regrette toutefois quil fasse lapologie de lobjection de conscience « quand elle se manifeste en dehors des frontières du Reich » tout en affirmant (p. 4) que les Églises ont « le devoir de rassurer la conscience et dencourager » la jeunesse chrétienne allemande qui est, « dans son immense majorité [] prête au sacrifice pour la patrie, même, sil le faut, les armes à la main ». Pour Jundt, qui critique implicitement les tendances dominantes au sein des Églises protestantes allemandes, on ne saurait opposer la tâche éducatrice – « au sens chrétien » – des Églises et leur fidélité à la volonté de Dieu :

[] lÉglise sera obligée, par sa fidélité chrétienne, de combattre une mystique qui revêt le patriotisme dun caractère presque religieux et qui fait de lÉtat une idole. Elle doit combattre cette mystique comme une religion fausse et opposée au christianisme, comme un péché collectif, une offense au Dieu de lÉvangile. Par là même, elle remplira une œuvre éducatrice au premier chef. [] Lobjection de conscience doit être comprise par les Églises comme un appel à remplir leur propre fonction éducatrice et pacificatrice. (P. 571.)

Signalons encore la recension par Henri Strohl de louvrage dOtto Michaelis, Grenzlandkirche. Eine evangelische Kirchengeschichte Elsass-Lothringens, 1870-1918 (Strasbourg, 1934)75. Lauteur, fils dun universitaire, est un Allemand né en Alsace ; après avoir exercé son ministère pastoral en Moselle, il a quitté lAlsace-Lorraine après la Première Guerre mondiale. Aussi sa perspective nest-elle pas le même que celle de ses collègues alsaciens de souche qui, tels Strohl, sont restés dans leur région natale en 1918. Strohl regrette que Michaelis passe sous silence le fait que Friedrich Curtius, président du Directoire et lui aussi Allemand de souche, soit tombé en disgrâce après avoir collaboré aux mémoires du chancelier Hohenlohe, qui égratignaient lempereur Guillaume II. Il juge néanmoins que 290Grenzlandkirche « nest pas lœuvre dun partisan » ; cet ouvrage « aura sa place dans lhistoire ecclésiastique de notre région » et

restera le témoignage dune âme pastorale allemande, dont lattachement non aveugle à son pays sest allié à une sympathie réelle, mais tout aussi peu aveugle, pour ses coreligionnaires alsaciens et lorrains (p. 562).

La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences

Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, lUniversité de Strasbourg est repliée à Clermont-Ferrand. Seuls des ouvrages suisses parviennent à la Revue, grâce notamment à la Faculté de Théologie de Bâle. À partir de 1943, lUniversité repliée est la victime des persécutions nazies. En marge de la grande rafle du 25 novembre 1943 dans les bâtiments de lUniversité76, Robert Eppel (1896-1954), alors administrateur de la RHPR, est grièvement blessé par balles à son domicile. Après avoir été détenu dans les prisons de Clermont-Ferrand puis de Compiègne, il est déporté le 16 août 1944 au camp de concentration de Buchenwald ; il y retrouve Charles Hauter, qui avait été arrêté le 8 juillet 1943 et transféré à Buchenwald le 24 janvier 194477.

Clermont-Ferrand est libérée par les Forces Françaises de lIntérieur le 27 août 1944 et, en novembre suivant, lUniversité repliée y reprend ses cours. Dans léditorial de lunique numéro de la RHPR de lannée 1944, Henri Clavier (1892-1987) écrit :

Contraints pendant deux ans, sous un régime asservi, de renoncer à toute publicité, nous avons continué en silence à composer et imprimer des numéros quil nous fallait mettre en réserve en attendant de meilleurs jours []. Notre Revue est lune des rares qui se soit maintenue et qui ait maintenu son esprit. Cela, sans doute, lui était plus facile quà dautres. Elle na cependant pas été épargnée par ladversité. Sans compter la retraite officielle qui lui fut imposée pendant deux ans, elle a été frappée brutalement en la personne de lun de ses directeurs, M. Hauter, et de son administrateur, M. Eppel, ce dernier très gravement blessé lors de la sauvage agression dont les universités associées de Strasbourg et de Clermont furent les victimes en novembre 1943. Tous deux ont été déportés en Allemagne78.

Dans léditorial du numéro 1-2 de 1945, le Comité de rédaction de la RHPR annonça : « LUniversité de Strasbourg étant réinstallée 291dans son ancien foyer, en Alsace française, notre Revue reprendra sa publication normale79. » En fait, 196 pages seulement furent imprimées pour lannée 1945 (soit un tiers du nombre de pages des années avant-guerre), dont plus de 100 pages de tables et deux articles de professeurs de la Faculté : « Le Problème de la personnalité de Dieu80 » (Fernand Ménégoz, publié à titre posthume) et « Les Bases bibliques de lhumanisme chrétien81 » (Jean Héring). La livraison de lannée suivante compta 326 pages (11 articles et 2 chroniques). Antonin Causse ayant été admis à faire valoir ses droits à la retraite le 30 septembre 1945, ce furent Hauter et Eppel qui dirigèrent la Revue, Roger Mehl (1912-1997)82 devenant rédacteur en chef.

Quatre étudiants de la Faculté (Daniel Banzet, Édouard Herrmann, René Juteau et Daniel Latune) avaient perdu la vie durant la guerre. Robert Eppel et Charles Hauter avaient été libérés du camp de Buchenwald par larmée du Général Patton le 11 avril 1945 et étaient rentrés à Clermont-Ferrand deux semaines plus tard83. Hauter avait perdu son fils André, résistant, qui avait été fusillé le 12 février 1945 à Lublin. Dans la « Réflexion dun rescapé » que Hauter a publiée en 1947 à propos des camps de concentration, il écrit, après avoir souligné que « dès avant 1939 », il y avait, en Allemagne, « une connaissance exacte [] du véritable état des choses » :

Mais toute létendue du crime et la signification réelle des camps se sont révélés, avec une clarté éblouissante, lorsque lavancée des armées allemandes a permis ces arrestations et ces rafles monstrueuses qui amenaient à ces lieux, réservés jusque-là aux seuls citoyens allemands opposés au nazisme, des millions de victimes étrangères []. Cest alors qua pris naissance la véritable industrialisation de lassassinat où lAllemand a mis au service du but désiré toutes les ressources de la réflexion et des techniques actuelles84.

Quelles allaient être les relations de la Revue avec la théologie et les théologiens allemands alors que, pour la deuxième fois en moins de trente ans, « la France [avait][], dans les murs de ce Palais [universitaire] et dans les installations scientifiques semées à 292travers la vieille cité alsacienne, substitué une Université française à une Université allemande85 » ?

Des années 1950 à nos jours

Les années 1950 et 1960

Avant la Seconde Guerre mondiale, le Comité de rédaction de la RHPR était composé de plusieurs professeurs de la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg et de Maurice Goguel (Paris), le seul étranger étant le néotestamentaire de Genève Jules Breitenstein (1873-1936). À sa mort, il fut remplacé par le vétérotestamentaire Paul Humbert (1885-1972, Neuchâtel)86, qui demeura le seul étranger.

Dans les décennies qui suivent la fin de la guerre, la composition du Comité de rédaction de la RHPR est exclusivement francophone. Outre les professeurs de la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg et Marcel Simon, professeur à la Faculté des Lettres de Strasbourg, on y trouve des professeurs de la Sorbonne (Maurice Goguel, William Seston, Edmond Vermeil), des directeurs de recherches de lÉcole Pratique des Hautes Études (Oscar Cullmann, Émile Puech, Alexandre Koyré) et un membre du Collège de France, Jean Baruzi. Émile Cailliet, qui enseigne à Princeton, est Français. Paul Humbert continue de représenter la Faculté des Lettres de Neuchâtel.

Avant 1957 et une étude du néotestamentaire Werner Georg Kümmel (1905-1995) sur Albert Schweitzer87, la RHPR ne publie pas darticle de théologien allemand. Ce sont donc les comptes rendus de lecture qui favorisent la réception, en France, de la théologie allemande. François Wendel (1905-1972), qui avait suivi avec attention la situation politique et religieuse de lAllemagne dans les années 2931930, ne dédaigne pas de rendre compte douvrages dEmanuel Hirsch et de Paul Althaus. Sil critique la Geschichte der neueren evangelischen Theologie (t. II, 1951) du premier88, cest en raison du « sentiment, plus discutable, de lauteur que la théologie protestante est une sorte de domaine réservé de la science allemande » (p. 465). Il juge néanmoins quil sagit là de la « meilleure histoire du mouvement piétiste et de ses répercussions » (p. 465). Lorsque, quelques années plus tard, il rend compte de lessai du second, Luthers Haltung im Bauernkrieg (lopuscule reproduit sans grand changement un article de… 1925), il regrette le ton de louvrage, « celui de la polémique, telle quelle sévissait il y a un demi-siècle », mais souligne que « certaines démonstrations de détail ne laissent pas dêtre convaincantes89 ». Dans les années 1950 et 1960, Wendel rend compte des ouvrages allemands (monographies et éditions de sources) portant non seulement sur les grands Réformateurs, mais encore sur les dissidents90. Cest ainsi quil recense encore lopuscule Reichsstadt und Reformation (Güterlsoh, 1962) de Bernd Moeller, qui allait devenir un classique91.

André Benoît (1919-1999) rend compte des travaux patristiques de von Campenhausen (Tradition und Leben : Kräfte der Kirchengeschichte, Tübingen, 1960 ; Aus der Frühzeit des Christentums, Tübingen, 1963)92. Marc Philonenko recense les travaux de Herbert Braun (Spätjüdischer-häretischer und frühchristlicher Radikalismus. Jesus von Nazareth und die essenische Qumransekte, 2 tomes, Tübingen, 1957) et de Hans-Joachim Schoeps (Urgemeinde Judenchristentum Gnosis, Tübingen, 1956) sur le judaïsme intertestamentaire et sur la gnose93. « La publication de la bibliothèque essénienne de Qumrân, écrit-il dans son compte rendu du premier, auquel il reproche dignorer de parti-pris les thèses dAndré Dupont-Sommer, est en passe de totalement renouveler notre connaissance du judaïsme tardif et du christianisme primitif. » (P. 296.) De même, Edmond Jacob (1909-1998)94 pour lAncien Testament, et Jean Héring pour le Nouveau, rendent compte 294régulièrement des travaux parus outre-Rhin. Gérard Siegwalt fait connaître aux lecteurs de la Revue les ouvrages du dogmaticien et spécialiste de Luther Gerhard Ebeling (1912-2001), Das Wesen des christlichen Glaubens (Tübingen, 1959) et Wort und Glaube (Tübingen, 1960)95.

La RHPR avait publié une étude de Bultmann en 1930. Dès le début des années 1950, elle prend une part importante à la réception de ses idées relatives à la démythologisation. En 1951, Georges Casalis (1917-1987) publie une étude sur « Le problème du mythe. (Autour de lœuvre de R. Bultmann) » dans laquelle il présente notamment le texte programmatique de 194196. En 1956, André Dumas (1918-1996) recense Linterprétation du Nouveau Testament97. Cet ouvrage constitue, conclut-il, « une alerte critique de la prédication chrétienne, plus quune norme d“interprétation du Nouveau Testament” » (p. 82). Un an plus tard, dans « Bultmann et linterprétation du Nouveau Testament98 », le pasteur Pierre Barthel critique la présentation du Père Marlé (Bultmann et linterprétation du Nouveau Testament, Paris, 1956), regrettant « de le voir juger Bultmann en fonction dun protestantisme de caricature, et de condamner ce même protestantisme au nom des critiques adressées à Bultmann » (p. 262). En 1958, Odette Laffoucrière, philosophe et traductrice de Linterprétation du Nouveau Testament, traite de « Bultmann et lhistoire99 ». Dans le même numéro de la Revue, Étienne Trocmé (1924-2002), professeur de Nouveau Testament, manifeste moins denthousiasme pour la pensée du maître de Marbourg lorsquil rend compte de Geschichte und Eschatologie (1958) : « Lattitude dAlbert Camus, cherchant le sens de lhistoire dans la révolte de lhomme, a plus de noblesse et dattraits que lexistentialisme encombré darchéologie à quoi M. Bultmann aboutit100. »

295

Outre la réception de lœuvre de Bultmann, il convient de mentionner celle de son compatriote Paul Tillich (1886-1965), même si ce dernier est resté aux États-Unis, où il a émigré en 1933, et que lessentiel de son œuvre théologique a été rédigée en anglais. La présence de Tillich dans la Revue est redevable des traductions de Jean-Paul Gabus101 et de Théo Junker102. Gabus et Gérard Siegwalt recensent plusieurs de ses travaux en langue originale103, notamment sa Théologie systématique et sa Théologie de la culture. Par la suite, la RHPR rendra compte dun certain nombre de traductions de son œuvre.

Les volumes de Mélanges ne souvrent que peu à peu à des théologiens étrangers. Le numéro de la Revue destiné à honorer Henri Strohl pour ses 80 ans (RHPR 1954/3) comporte six articles, cinq études de ses collègues de la Faculté et une contribution de Lucien Febvre. De même, parmi les six contributions des Mélanges Jean-Daniel Benoît (RHPR 1956/3), un seul article a été rédigé par un universitaire extérieur à la Faculté, Eduard Thurneysen (Faculté de Bâle). Les Mélanges pour Pierre Scherding (1959/2 ; sept études) accueillent, en traduction française, un article de Götz Harbsmeier (Lunebourg, Institut supérieur denseignement technique), « Ressemblance avec Dieu et pédagogie de limage de lhomme104 ». Par contre, on ne compte aucun article de théologien allemand parmi les quinze contributions des Mélanges pour Henri Clavier (RHPR 1962/2-3), qui avait, selon ses propres termes, « participé à deux guerres contre lAllemagne105 ».

La publication, exceptionnelle dans la RHPR, dactes de colloques est aussi loccasion de publier des articles de théologiens 296allemands. Cest ainsi que, en 1961, les actes du Deuxième colloque européen de sociologie du protestantisme renferment les contributions, en allemand, de Peter Dienel (1923-2006, Evangelische Akademie Loccum)106, et de Friedrich Fürstenberg (né en 1930, Université dErlangen)107. Dans la première partie des actes du colloque consacré à Calvin à loccasion du 400e anniversaire de sa mort (1964), on trouve quatre articles allemands : « Der theologische Gehalt der jüngst veröffentlichten Predigten Calvins108 » (Wilhelm Niesel, 1903-1988, Kirchliche Hochschule Wuppertal) ; « Calvin et Paul Volz109 » (Robert Stupperich, 1904-2003, Université de Münster) ; « Compétence de lÉglise et compétence de lÉtat daprès les Ordonnances ecclésiastiques de 1561110 » (Otto Weber, 1902-1966, Université de Göttingen) ; « Pneumatische Realpräsenz bei Calvin111 » (Paul Jacobs, 1908-1968, Université de Münster). Robert Stupperich faisait partie, avec les Strasbourgeois François Wendel, Jean Rott et Rodolphe Peter, du comité pour lédition des œuvres de Bucer créé en 1952 à linitiative de Wendel112. Il avait fondé ensuite à Münster une Forschungsstelle qui, à partir de 1960, édita les œuvres allemandes de Bucer (Martin Bucers Deutsche Schriften, BDS113) tandis quà Strasbourg, Jean Rott préparait lédition de la correspondance du Réformateur.

Dans les années 1960, indépendamment des volumes de Mélanges et des actes de colloques, la Revue fait paraître plusieurs articles de théologiens allemands. En 1960, Walter Kreck (1908-2002, Bonn) publie une étude sur « Parole et Esprit selon Calvin114 ». En 1966, Hans von Campenhausen (1903-1989, Heidelberg) publie le texte dune conférence donnée le 7 mai 1965 à linitiative de la Faculté : « Marcion et les origines du Canon néotestamentaire115 ». Toujours en 1966, son collègue de Tübingen Hermann Diem 297(1900-1975) fait paraître un article sur « Kierkegaard et la postérité116 ». Campenhausen et Diem avaient fait partie de lÉglise confessante, le second appartenant même, au sein de ce vaste mouvement, à lopposition la plus radicale au régime nazi. Dans le domaine du Nouveau Testament, on relèvera encore des publications de deux théologiens promis à un bel avenir : « Tradition de Jésus et Kérygme du Christ. La double histoire de la tradition au sein du christianisme primitif117 », dUlrich Wilckens (né en 1928, Kirchliche Hochschule de Berlin), et « Signification et limites des éditions modernes du Nouveau Testament118 », de Kurt Aland (1915-1994, Université de Münster).

Les années 1970 à 1990

Il faut attendre 1975 pour que, dans le numéro 3 de la Revue119, le nom de W. Kohls – en fait, Ernst-Wilhelm Kohls –, de lUniversité de Marbourg, apparaisse parmi les membres du Comité de Rédaction120. Quelques années auparavant, il avait traité dans la RHPR un de ses thèmes de prédilection, « Érasme et la Réforme121 ». En 1974, Robert Stupperich donne à la Revue sa seconde étude, qui porte sur les relations entre Strasbourg et Münster de 1531 à 1534122. Cet article, qui traite notamment des anabaptistes, se fonde sur les sources dont Stupperich prépare alors lédition pour le tome 5 des BDS (Strassburg und Münster im Kampf um den rechten Glauben, 1532-1534, 1978).

Publiés dans le numéro double 1976/1-2, les actes du colloque qui sest tenu à loccasion du 100e anniversaire de la naissance dAlbert Schweitzer (1975)123 renferment un article de Werner Georg Kümmel sur Schweitzer et lapôtre Paul124, et deux études des professeurs de Tübingen Hans-Walter Baehr (1915-1995) et 298Otto Friedrich Bollnow (1903-1991) sur le « respect de la vie125 ». En revanche, plusieurs numéros de Mélanges ne comprennent pas de contributions de théologien allemand. Cest le cas des volumes dHommage à Pierre Burgelin (no 1975/1, 16 articles), de Mélanges Edmond Jacob (no 1979/3-4, 31 articles) et dHommage à Roger Mehl (no 1982/4, 11 articles).

Edmond Jacob rend compte des études allemandes dans le domaine de lAncien Testament126. Étienne Trocmé recense des ouvrages portant sur le judaïsme et le Nouveau Testament127, Jean-Louis Klein (1934-1997, Faculté de Paris) et Gérard Siegwalt des travaux relevant de la théologie systématique128. Marc Lienhard critique des publications consacrées à Luther et aux dissidents religieux129.

En 1978, Marc Philonenko succède à Max-Alain Chevallier (1922-1990) dans les fonctions de Rédacteur en chef de la Revue (il deviendra Directeur en 1986) ; Roger Mehl et Pierre Burgelin en sont alors les Directeurs. Le numéro 1978/1 de la RHPR édite les actes du colloque consacré à Paul Tillich qui sest tenu en 1976 au centre bénédictin de Chantilly130. Un an plus tard, Jürgen Moltmann (né en 1926, Tübingen), dont les ouvrages Theologie der Hoffnung (1964) et Der gekreuzigte Gott (1972) ont été rapidement traduits en français (1970 et 1974), publie un article sur la « Théologie de lexpérience mystique131 ». En 1982, Michael Welker, qui deviendra un an plus tard le collègue de Moltmann à Tübingen, donne un 299aperçu, dans « Formes nouvelles de présentation de lidée de Dieu. La philosophie du processus dans la théologie américaine à la suite de Whitehead132 », de la théologie américaine du process. Dans le numéro double paru en 1983 à loccasion du 500e anniversaire de la naissance de Luther, « Luther et lEurope », Günter Vogler (né en 1933, Université Humboldt de Berlin), spécialiste de la guerre des Paysans et de Thomas Müntzer, présente lhistoriographie marxiste de Luther133. À la fin des années 1980, Jürgen Moltmann publie, en allemand, une seconde étude dans la Revue ; fruit dune conférence donnée dans le cadre du grand colloque organisé à loccasion du 450e anniversaire de la Faculté (« Sagesse, éloquence, piété », 10-12 mars 1988), elle porte sur la « société moderne et lavenir134 ».

La fin des années 1990 et les années 2000

À la fin des années 1990 et dans les années 2000, les théologiens allemands qui publient dans la Revue sont le plus souvent des membres de son Comité de rédaction135 ; ils y ont été cooptés en raison des liens étroits queux-mêmes ou les institutions quils représentent entretiennent avec la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg. Leurs articles, généralement donnés à la Revue en allemand, sont traduits en français par la Rédaction.

Cest ainsi que Martin Greschat (1934-2017, Gießen), membre du Comité depuis 1997, donne en 2006 à la Revue une étude sur « Les Églises dans la Guerre froide : lannée 1956136 ». Biographe de Martin Bucer et ancien collaborateur à lédition des BDS, mais aussi spécialiste dhistoire contemporaine, Greschat collabore de longue date avec les historiens de la Faculté. Cest le cas également dIrene Dingel, directrice de l« Institut Leibniz pour lhistoire européenne (Leibniz-Institut für Europäische Geschichte, Mayence) », 300qui publie deux articles dans la RHPR137. En effet, depuis la fin des années 1990, l« Institut Leibniz » entretient des relations étroites avec le Groupe de Recherches sur les Non Conformistes Religieux des xvie et xviie siècles et lHistoire des Protestantismes (GRENEP). Matthias Morgenstern (Institutum Judaïcum, Tübingen), auteur de trois contributions à la Revue138, poursuit lui aussi des travaux en collaboration avec les historiens de la Faculté.

En 2011, Johannes Wischmeyer, collaborateur de l« Institut Leibniz », publie un article sur les idées et les projets de Schleiermacher relatifs au renouveau de lenseignement universitaire139. Wolfgang Breul, auteur en 2017 dune étude sur Bucer et les anabaptistes de Hesse140, est professeur à la Faculté de Théologie protestante de Mayence. Quant à Berndt Hamm, professeur émérite de lUniversité dErlangen-Nuremberg et rédacteur en 2018 dun article se rapportant également à Bucer141, il édite, depuis 1998 et en collaboration des membres de la Faculté, la correspondance du Réformateur strasbourgeois.

Auteur de trois études142, Gerd Theissen (Heidelberg) a été nommé en 2006, sur proposition de la Faculté de Théologie protestante, docteur honoris causa de lUniversité de Strasbourg. Son premier article, qui est aussi le plus développé des trois, paraît lannée suivante, à la suite de son éloge par Christian Grappe et de sa réponse à cette laudatio143. En 2016, Michael Welker, qui enseigne à Heidelberg depuis 1993, publie une étude de théologie 301systématique, « Quest-ce qui constitue la théologie en tant que telle144 ? ».

Christoph Strohm est, lui aussi, professeur à la Faculté de Théologie protestante de Heidelberg. Au sein de lAcadémie des Sciences de Heidelberg, il dirige de 2006 à 2016 la commission pour la publication des BDS, à laquelle appartiennent des historiens strasbourgeois. Aussi est-il naturel quen 2013, à loccasion du 450e anniversaire du Catéchisme de Heildelberg (1563), la Revue lui ait commandé une étude sur cet important catéchisme de la Réformation145. Lannée suivante, Jan Christian Gertz, professeur dAncien Testament à Heidelberg, publie dans la RHPR une étude sur la réception de Gn 4,1-16 dans la LXX, le Nouveau Testament, le Coran et les Targums146.

Auparavant, en 2008, Volker Leppin (Iéna), auteur dune biographie remarquée de Luther (2006), a mis en évidence que des thèmes centraux de la théologie du Réformateur senracinaient dans la mystique de la fin du Moyen Âge147. Devenu professeur à Tübingen en 2010, Leppin développera cette thèse dans un ouvrage paru en 2016 : Die fremde Reformation. Luthers mystische Wurzeln. Anton Schindling (1947-2020, Faculté dhistoire de Tübingen), spécialiste de lhistoire de lUniversité de Strasbourg aux xvie et xviie siècles148, a collaboré à de nombreux colloques historiques de la Faculté. En 2015, il publie dans la revue un article sur le réformateur et traducteur de la Bible Primož Trubar149.

Par ailleurs, comme par le passé, la publication de volumes de Mélanges est loccasion, pour la RHPR, daccueillir les contributions de savants étrangers. Leur collaboration est facilitée par le fait que, pour ces volumes, la Revue déroge à sa règle de ne publier que des articles en français.

Dans les « Mélanges sur lApocalypse de Jean » offerts en 1999 à Pierre Prigent, Otto Böcher (Mayence) traite dune figure de style, 302le vaticinium ex eventu, daprès laquelle lauteur de lApocalypse aurait structuré sa matière150.

L« Hommage à Marc Philonenko » publié dans le numéro 2000/1 accueille, à côté détudes duniversitaires américains et suédois, un article de Martin Hengel (1926-2009, Tübingen), « Ἰουδαία in der geographischen Liste Apg 2,9-11 und Syrien als “Großjudäa”151 ». Martin Hengel est membre du Comité de Rédaction depuis 1987 ; il est également docteur honoris causa de lUniversité de Strasbourg. Il entretient des liens scientifiques étroits avec Marc Philonenko. Il a soutenu son initiative dorganiser à Strasbourg, les 12 et 13 septembre 1990 autour du thème « Le trône de Dieu », un colloque réunissant les trois Facultés de Théologie protestante de Tübingen, dUpsal et de Strasbourg. De la sorte, les relations bilatérales, anciennes et fortes, entre ces différentes Facultés, sont devenues triangulaires. Conformément au vœu quexprimait Marc Philonenko en 1993 dans lAvant-propos aux actes de ce colloque, cet « effort commun152 » sest poursuivi depuis lors à Upsal et à Tübingen.

À loccasion des 70 ans de Marc Lienhard, le numéro 2005/1, « La Réformation. Un temps, des hommes, un message », a accueilli trois études de théologiens allemands : grand spécialiste de Luther, Helmar Junghans (1931-2010, Leipzig), traite des racines humanistes du Réformateur153 ; Siegfried Bräuer (1930-2018), connaisseur de Thomas Müntzer, étudie les transformations cultuelles à la Réformation154 ; Martin Greschat présente quelques aspects de lecclésiologie de Bucer155.

En 2013, les Mélanges en hommage à Alfred Marx (« Fête, repas, identité ») renferment un article de Manfred Oeming (Ancien Testament, Heidelberg), « “Il offrait un holocauste pour chacun dentre eux” (Job 1,5). Pourquoi pas pour lui-même ? Opfer und Nicht-Opfer im Hiobbuch156 ».

303

En 2019, les Mélanges en hommage à André Birmelé (« Quest-ce que la vérité ? ») accueillent deux études de ses collègues allemands du Centre détudes œcuméniques de Strasbourg, Theodor Dieter157 et Jennifer Wasmuth158.

Signalons pour finir que, dans les années 1990, 2000 et 2010, les ouvrages allemands occupent une place de choix dans les comptes rendus relevant des sciences bibliques159 (judaïsme, Ancien et Nouveau Testament) et de lhistoire160. Pour autant, les autres champs disciplinaires (disciplines pratiques et systématiques) ne sont pas absents. Ainsi, Bernard Kaempf (1943-2008) rend compte régulièrement des ouvrages allemands qui relèvent de la théologie pratique, en particulier de la cure dâmes et de la prédication161. En 2010, sur 347 ouvrages recensés, 85 sont rédigés en allemand (83 en anglais). Lannée suivante, 76 des 372 ouvrages qui font lobjet dun compte rendu sont en allemand. Toutefois, 127 ouvrages sont en anglais ; ce nombre élevé sexplique par la forte proportion de travaux portant sur lislam et sur Qumrân et la littérature apocryphe, domaines où langlais tend à simposer. Néanmoins, encore à la fin des années 2010, les ouvrages bibliques et historiques allemands restent nombreux.

304

Conclusion

Dès sa parution en 1921, la RHPR, sest intéressée de près aux publications théologiques éditées en Allemagne. Antonin Causse, son fondateur, et Oscar Cullmann, son administrateur à partir de 1926, sétaient donné pour tâche détablir un lien entre la théologie allemande et la théologie française. La RHPR a rempli cette tâche par la publication de centaines de comptes rendus de lecture et par lédition, en français, détudes de théologiens allemands – chercheurs prometteurs ou savants confirmés. La RHPR est restée fidèle à cette mission, même si, jusque dans les années 1960, les blessures provoquées par la Seconde Guerre mondiale sont demeurées vives. Dans les années 1990, les études venant de théologiens de Marbourg puis de Münster ont laissé la place à des articles de collègues de Tübingen, de Heidelberg et de Mayence, mais la RHPR continue de rendre accessible à un lectorat francophone les fruits des recherches menées outre-Rhin. La Revue a-t-elle, en retour et comme lespéraient ses premiers collaborateurs, permis aux théologiens allemands de mieux connaître la théologie française ? Pour répondre à cette question, une autre enquête serait nécessaire, qui examinerait linfluence, en Allemagne, des publications de la Revue. Lorsque lon parcourt un siècle de recensions dans la RHPR, force est toutefois de constater que, des années 1920 à nos jours, les auteurs de comptes rendus ont regretté, peut-être à raison, la trop faible ouverture des théologiens allemands aux publications en langue étrangère, et donc à leurs propres travaux162.

305

Bibliographie

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Vogler, Bernard (éd.), LAlsace, Paris, Beauchesne, coll. « Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine » 2, 1987.

1 Voir Theissen, 2020. – La Table cumulative des articles parus dans la RHPR de 1921 à 2019 établie par Jean-Claude Ingelaere (téléchargeable sur site de la Revue, rhpr.fr) constitue un précieux instrument pour une première recherche sur la RHPR. Sur la RHPR, voir notamment Philonenko, 1988 ; Arnold, 1990, p. 145-155.

2 « M. Causse aborde la délibération concernant une revue à fonder dans le courant de lannée prochaine. On se met daccord que ce sujet occupera la faculté dès la rentrée. » (Registre des séances de lAssemblée et du Conseil de la Faculté de Théologie protestante (1893-1928), procès verbal du jeudi 2 juillet 1920, signé par Eugène Ehrhardt et Charles Hauter, qui en est le rédacteur.)

3 Ils sont nommés dans cet ordre dans le procès verbal de la séance du 25 novembre 1920. On trouvera des notices biographiques de Baldensperger, Hauter, Lobstein et Ménégoz dans Vogler, 1987, p. 54sq. 191-193, 270sq. et 294.

4 Voir Greschat, 1993.

5 Sur les études et la carrière de ces professeurs de la Faculté avant leur enseignement à lUniversité française de Strasbourg, voir Arnold, 1990, p. 49-68.

6 Propos rapporté par Grappe, 1982, p. 269.

7 Greschat, 1993, p. 123. Le 6 août 1919, lorsquil informa la Faculté de Gießen de sa nomination à Strasbourg, il lui écrivit de manière abrupte : « Ich sehe mich also genötigt, meine Beziehungen zu Gießen und Hessen abzubrechen [] ». (Cité par Greschat, 1993, p. 125.)

8 Recueil officiel des actes du Consistoire supérieur et du Directoire de l Église de la Confession d Augsbourg, t. 71 : 1919-1920, Strasbourg, 1920, p. 184.

9 Texte publié dans Besier, 1984, p. 78-83. Les autres théologiens protestants signataires de ce texte, qui affirmait que « ceux qui sallient aux Russes et aux Serbes, et qui ne craignent pas dexciter des mongols et des nègres contre la race blanche [] sont assurément les derniers à pouvoir prétendre au rôle de défenseurs de la civilisation européenne », étaient les suivants : Adolf Deissmann (1866-1937 ; Berlin), Wilhelm Herrmann (1846-1922 ; Marbourg), Adolf Schlatter (1852-1938, de nationalité suisse ; Tübingen) et Reinhold Seeberg (1855-1929 ; Berlin).

10 Voir Bailey, 1987.

11 Université de Strasbourg, Fêtes d inauguration, Strasbourg, 1920, p. 6sq. et 32.

12 RHPR 1, 1921/1, p. 1-8.

13 RHPR 1, 1921/1, p. 9-22.

14 RHPR 1, 1921/1, p. 23-44.

15 RHPR 1, 1921/2, p. 154-175 ; RHPR 1921/3, p. 220-245. Vermeil conclut son article en écrivant que les travaux de Troeltsch sont « entièrement étrangers à toute préoccupation étroitement nationale, ne poursuivant quun but : la défense de la liberté religieuse et théologique, ils méritent, et même à lheure actuelle, dêtre lus et médités en France. Mais cest aussi une raison de plus de voir quelle a été lattitude de Troeltsch dans ces années 1914 à 1920 qui ont mis lidéalisme allemand à une si rude épreuve. » (P. 245.)

16 RHPR 1, 1921/3, p. 295-300.

17 RHPR 1, 1921/4, p. 383-385.

18 RHPR 1, 1921/5, p. 428-445.

19 RHPR 1, 1921/6, p. 542-554.

20 RHPR 1, 1921/2, p. 190-193.

21 RHPR 2, 1922/2, p. 180-191.

22 RHPR 2, 1922/1, p. 46-68.

23 RHPR 2, 1922/4, p. 337-348. À propos de G. Hölscher, Die Propheten. Untersuchungen zur Religionsgeschichte Israels, Leipzig, 1914 ; H. Gunkel, Die Propheten, Göttingen, 1917.

24 RHPR 2, 1922/4, p. 349-356.

25 RHPR 2, 1922/5, p. 452.

26 RHPR 3, 1923/3, p. 287.

27 RHPR 3, 1923/5, p. 443-457.

28 Voir Richez – Wirbelauer, 2017.

29 RHPR 2, 1922/4, p. 374.

30 Voir ainsi RHPR 2, 1922/6, p. 550sq. ; RHPR 3, 1923/1, p. 96.

31 Voir Arnold, 1990, p. 150.

32 Voir à son sujet Grappe, 2020.

33 Theissen, 2020, p. 139-143.

34 « Les récentes études sur la formation de la tradition évangélique », RHPR 5, 1925/5, p. 459-477 et 1925/6 p. 564-579. Reproduit à lidentique dans RHPR 83, 2003/1, p. 5-39.

35 Cullmann, 1966, p. 684. Traduction M. A.

36 Voir Arnold, 2009. Texte publié par Froehlich, 2010, p. 57. Original conservé à la Bibliothèque universitaire de Bâle, UBB, NL 353, B.I.a.224.

37 « Une étude sur la pensée de Jésus », RHPR 7, 1927/1, p. 51-56.

38 RHPR 9, 1929/4-5, p. 404-406.

39 Curieusement, la même édition de cet ouvrage fut recensée à nouveau en 1933 par Robert Will (1869-1959), professeur de théologie pratique, qui concluait : « On discerne facilement linspiration barthienne de cette étude véritablement intuitive. » (RHPR 13, 1933/2, p. 189.)

40 Reproduite par Froehlich, 2010, p. 59-60 ; UBB, NL 353, B.I.a.224.

41 Reproduit par Froehlich, 2010, p. 60-64 ; UBB, NL 353, B.III.1.

42 Daprès une lettre de Charles Hauter à Oscar Cullmann, qui revient sur cette affaire le 7 août 1930, il se serait agi notamment de Georges Wehrung. Cet Alsacien avait enseigné la théologie systématique à la Faculté. Voir Michaelis, 1934, p. 22 et 55.

43 Édouard Cunitz (1812-1886) avait notamment édité, à partir de 1869 et avec Édouard Reuss et Johann Wilhelm Baum (1809-1878), les œuvres complètes de Jean Calvin (Calvini Opera).

44 Froehlich, 2010, p. 62.

45 Froehlich, 2010, p. 64.

46 Froehlich, 2010, p. 64-65. UBB, NL 353, B.I.a.224.

47 Fröhlich, 2010, p. 65. NL 353, B.I.a.224.

48 Arnold, 1990, p. 198s. ; lettre de Paul Valot, conseiller dÉtat, à Christian Pfister, recteur, et transmise pour copie à Henri Strohl, 4 juillet 1929 (Archives départementales du Bas-Rhin, AL 98/354).

49 RHPR 10, 1930/3, p. 222-241.

50 Pour une présentation plus détaillée, voir Theissen, 2020, p. 140sq.

51 Nous empruntons à dessein cette expression à Reymond, 2010, p. 49. Reymond affirme non seulement que « Foi & Vie a été la première revue dexpression française à avoir donné directement la parole à Bultmann [] en 1951 [sic !] », mais encore, tout au long de son article et en se fondant uniquement sur des sources orales, que Cullmann naurait cessé de « mettre en garde » contre la pensée de Bultmann, empêchant de la sorte sa réception en France. – Comme la relevé Froehlich, 2010, p. 52, dans sa biographie de Bultmann, Hammann, 2009, mentionne la collaboration de Bultmann à la Revue, mais ne la met à aucun moment en relation avec Cullmann.

52 Bultmann, 1930. Cet article suscita des réactions négatives mêlées daffirmations fallacieuses (ainsi, laffirmation selon laquelle la bibliothèque du « Stift » ne possédait pas de revue allemande), qui contraignirent Bultmann à de nouveaux échanges avec Cullmann et à des répliques. « Ich mache, écrivit-il à lun de ses contradicteurs, die Erfahrung, daß die sachliche Arbeit zu einer die staatlichen Grenzen überbrückenden Gemeinschaft führt, in der Mißtrauen und Feindseligkeit überwunden wird und gegenseitige Achtung und gegenseitige Dienstbereitschaft wächst. » Voir Froehlich, 2010, p. 53-56.

53 RHPR 17, 1937/4, p. 313-336.

54 « Le problème du christianisme primitif », RHPR 18, 1938/1, p. 1-53 et 1938/2, p. 126-173.

55 Voir les lettres de K. L. Schmidt à Cullmann des 25 et 28-29 juin 1938 (NL 353, A.II.a.11 :17,30 et 17,32), des 4 et 11 juillet 1938 (NL 353, A.II.a.11 :17,34 et 17,36) ; lettre de Hauter à Cullmann du 6 mai 1939 (NL 353, B.I.a.635a :47 ; Hauter revient sur cette affaire près dun an plus tard car K. L. Schmidt, désormais Doyen de la Faculté de Bâle, met comme condition à sa participation à la rencontre annuelle des deux Facultés la rédaction dune lettre dexcuses par le Comité de la Revue). – Je remercie MM. Lorenz Heiligensetzer et Andreas Dix (UBB, Bibliothèque de lUniversité de Bâle) de mavoir transmis une copie de ces lettres.

56 « Le chemin sur les eaux considéré comme motif de salut dans la piété chrétienne primitive », RHPR 7, 1927/6, p. 516-540. À la différence de Bultmann, Dibelius et Schmidt, les autres auteurs détudes sur lhistoire des formes, Bertram, qui enseigna à Gießen à partir de 1925, fut gagné par les idées racistes et antisémites nazies, et il sengagea activement dans la NSDAP.

57 Voir Aragione, 2020, p. 10sq.

58 RHPR 6, 1926/2, p. 105-126. Trois ans plus tard, Hölscher donna une seconde étude à la RHPR : « Problèmes de la littérature apocalyptique », RHPR 9, 1929/2, p. 101-114.

59 Voir ainsi RHPR 9, 1929/3, p. 284-294.

60 Voir ainsi RHPR 9, 1929/4-5, p. 415-420.

61 Voir RHPR 9, 1929/3. Il sagit de G. Kittel, Die Probleme des palästinischen Spätjudentums und das Urchristentum (Stuttgart, 1926 ; p. 270sq.) ; E. Wissmann, Das Verhältnis von πίστις und Christusfrömmigkeit bei Paulus (Göttingen, 1926 ; p. 271sq.) ; E. Peterson (Bonn), Εἷςθεός. Epigraphische, formgeschichtliche und religionsgeschichtliche Untersuchungen (Göttingen, 1926 ; p. 272s.) ; Robert Jelke (Heidelberg), Die Wunder Jesu (Erlangen – Leipzig, s.d., p. 277sq.) ; K. Heim, Die Weltanschauung der Bibel (Leipzig, 1928 ; p. 278sq.).

62 RHPR 10, 1930/1, p. 101-103.

63 RHPR 12, 1932/4-5, p. 405.

64 RHPR 10, 1930/6, p. 571-578.

65 RHPR 10, 1930/6, p. 579.

66 Voir RHPR 10, 1930/2, p. 193sq.

67 RHPR 12, 1932/6, p. 505-511.

68 RHPR 12, 1932/2, p. 191sq.

69 RHPR 13, 1933/1, p. 81.

70 RHPR 12, 1932/4-5, p. 406.

71 Voir RHPR 12, 1932/6, p. 511sq.

72 RHPR 11, 1931/6, p. 555-558.

73 RHPR 13, 1933/2, p. 194-196.

74 RHPR 13, 1933/6, p. 568-571.

75 RHPR 14, 1934/6, p. 561sq.

76 Voir Arnold, 2011 ; Braun, 2011.

77 Voir Eppel, 1996 [1947] ; Hauter, 1996a [1947], p. 125.

78 RHPR 24, 1944, p. 1.

79 RHPR 25, 1945/1-2, p. 1.

80 RHPR 25, 1945/1-2, p. 3-16.

81 RHPR 25, 1945/1-2, p. 17-40.

82 Voir à son sujet Collange, 2020.

83 Voir Hauter, 1996a [1947].

84 Voir Hauter, 1996b [1947], p. 520.

85 Nous empruntons ces propos au discours prononcé le 22 novembre 1946, à loccasion de la séance solennelle de rentrée de lUniversité de Strasbourg, par le Ministre de lÉducation nationale. (Université de Strasbourg, Travaux de lUniversité pendant lannée scolaire(année 1946), Strasbourg, 1947, p. 51.)

86 Voir le « In memoriam » que lui consacre Edmond Jacob, RHPR 52, 1972/1, p. 131-134.

87 « “Leschatologie conséquente” dAlbert Schweitzer jugée par ses contemporains », RHPR 37, 1957/1, p. 58-70. Sur Kümmel, qui avait émigré à Zurich en 1932 avant de revenir à Marbourg succéder à Bultmann en 1952, voir Theissen, 2020, p. 147sq.

88 RHPR 31, 1951/4, p. 464sq.

89 RHPR 33, 1953/4, p. 337.

90 Voir Lienhard, 2020, p. 94-96.

91 RHPR 42, 1962/4, p. 363.

92 RHPR 44, 1964/4, p. 432sq.

93 RHPR 38, 1958/3, p. 294-296 et 303-305.

94 En 1968, E. Jacob consacre également une étude à « Martin Buber, traducteur et exégète de la Bible » (RHPR 48, 1968/4, p. 321-328).

95 RHPR 43, 1963/2, p. 215-219.

96 RHPR 31, 1951/3, p. 330-342.

97 RHPR 36, 1956/1, p. 80-82.

98 RHPR 37, 1957/3, p. 257-264. Cest à tort que Reymond, 2010, p. 54 note 34, situe la publication de cet article dans EThR.

99 RHPR 38, 1958/3, p. 219-231.

100 RHPR 38, 1958/3, p. 302sq. Étienne Trocmé a également recensé la Theologie des Neuen Testaments (3e éd., 1958 ; RHPR 40, 1960/2, p. 188sq.), Jésus, mythologie et démythologisation (1968 ; RHPR 48, 1968/4, p. 392sq.), Glauben und Verstehen, t. III et IV, Tübingen, 1960 et 1965 / Foi et Compréhension, t. III, Paris, 1969 (RHPR 49, 1969/4, p. 370-372). Il écrit en 1968 : « Philosophe et dogmaticien amateur, R. Bultmann a eu limmense mérite de lancer un grand débat, mais il devient de plus en plus évident que celui-ci le dépasse. » (RHPR 48, 1968/4, p. 393.)

101 RHPR 39, 1959/3, p. 211-234 et 1959/4, p. 338-360 ; traduction de larticle « Biblical Religion and the Search for Ultimate Reality » (1955). Quelques années auparavant, Jean-Paul Gabus a présenté « La “Théologie systématique” de Paul Tillich » (RHPR 35, 1955/4, p. 454-477.)

102 RHPR 43, 1963/4, p. 327-368 ; traduction de larticle « Love, Power, and Justice » (1954).

103 RHPR 38, 1958/2, p. 182-185 ; 40, 1960/1, p. 83sq ; 41, 1961/2, p. 173-192 ; 45, 1965/3-4, p. 387-389.

104 RHPR 39, 1959/2, p. 129-142.

105 En 1982, dans le numéro de la RHPR en hommage à Charles Hauter, Clavier publia une étude sur « La résistance allemande à lhitlérisme » (RHPR 62, 1982/3, p. 261-268), dont les « Réflexions dun rescapé » de Hauter constituent le point de départ. Il sagit là moins dune étude historique que dun témoignage « direct de [la] résistance des Églises protestantes [allemandes] à loppression nazie » (p. 262). La citation dans le texte est extraite de cet article, p. 262.

106 « Minorität und Dominanz in der deutschen Kirchensoziologie », RHPR 41, 1961/3, p. 279-289.

107 « Kirchenreform und Gesellschaftsstruktur », RHPR 41, 1961/3, p. 290-301.

108 RHPR 44, 1964/4, p. 270-278.

109 RHPR 44, 1964/4, p. 279-289. Sur cet article, voir Theissen, 2020, p. 148sq.

110 RHPR 44, 1964/4, p. 336-347.

111 RHPR 44, 1964/4, p. 389-401.

112 Voir Lienhard, 2012, p. 421sq.

113 Voir la recension du t. 1 par François Wendel, RHPR 41, 1961/4, p. 426sq. ; Lienhard, 2012, p. 424.

114 RHPR 40, 1960/3, p. 215-228.

115 RHPR 46, 1966/3, p. 213-226. En 1971, Pierre Prigent rendra compte de son ouvrage Die Entstehung der christlichen Bibel (Tübingen, 1968), RHPR 51, 1971/3-4, p. 384-386.

116 RHPR 46, 1966/1, p. 1-16.

117 RHPR 47, 1967/1, p. 1-20.

118 RHPR 48, 1968/2, p. 113-123.

119 Je nai pas eu accès à loriginal de ce numéro et remercie Christian Grappe de mavoir donné cette information.

120 Au début des années 1970, outre P. Humbert et É. Cailliet, le Comité a pour membres étrangers R. Prenter (Faculté de Théologie dAarhus), V. Subilia (Faculté Vaudoise de Théologie de Rome) et S. Terrien (Union Theological Seminary).

121 RHPR 50, 1970/3, p. 245-256.

122 « Strassburg und Münster in ihren Beziehungen 1531-1534 », RHPR 54, 1974/1, p. 69-77.

123 Voir Arnold, 2020, p. 36sq.

124 RHPR 56, 1976/1-2, p. 37-53 (traduit par D. Appia).

125 « Léthique cosmique dAlbert Schweitzer et les problèmes de léthique naturelle », RHPR 56, 1976/1-2, p. 97-117, et « Le respect de la vie considéré comme principe fondamental de léthique », ibid., p. 118-142. Les deux articles ont été traduits par M. Horst.

126 Voir par exemple RHPR 52, 1972/3, p. 364-367 (G. von Rad, Weisheit in Israël, Neukirchen, 1970) ; « Quelques travaux récents sur le prophétisme », RHPR 53, 1973/3-4, p. 415-425 ; « Quelques travaux récents sur le prophétisme (suite) », RHPR 54, 1974/4, p. 523-530 ; « De la théologie de lAncien Testament à la théologie biblique. À propos de quelques publications récentes », RHPR 57, 1977/4, p. 513-518.

127 Voir par exemple « Trois critiques au miroir de lÉvangile selon Marc », RHPR 55, 1975/2, p. 289-295 ; RHPR 55, 1975/4, p. 575sq. (M. Hengel, Judentum und Hellenismus, Tübingen, 1969. 2e éd. revue et complétée 1973).

128 RHPR 53, 1973/3-4, p. 456sq. (J. Moltmann, Der gekreuzigte Gott, Munich, 1972) ; RHPR 54, 1974/4, p. 560sq. (G. Ebeling, Einführung in theologische Sprachlehre, Tübingen, 1971) ; RHPR 58, 1978/1, p. 134sq. (J. Moltmann, Die Kirche in der Kraft des Geistes, Munich, 1975).

129 Voir par exemple RHPR 56, 1976/3, p. 435sq. (G. Ebeling, Lutherstudien, t. I, Tübingen, 1975) ; RHPR 58, 1978/2, p. 228sq.

130 RHPR 58, 1978/1, p. 3-102.

131 RHPR 59, 1979/1, p. 1-18 (traduit par R. Wolff).

132 RHPR 62, 1982/1, p. 23-47.

133 « Lhistoriographie marxiste et Martin Luther », RHPR 63, 1983/1-2, p. 155-166.

134 « Die moderne Gesellschaft und die Zukunft », RHPR 69, 1989/1, p. 11-24.

135 À partir de 1997 et jusquen 2008, Martin Greschat et Martin Hengel sont les deux membres allemands du Comité. Ils sont rejoints en 2009 par Friedrich Avemarie (Marbourg), qui décédera prématurément en 2012. À la mort de Martin Hengel, Matthias Morgenstern (Tübingen) intègre le Comité. À partir de 2014 et jusquau décès de Martin Greschat en 2017, ce ne sont pas moins de quatre théologiens allemands qui sont membres du Comité, quont rejoint Irene Dingel (Mayence) et Helmut Löhr (Münster). – Voir, outre les études signalées ci-après, larticle de Petra von Gemünden, « Image de Dieu – Image de lêtre humain dans lépître aux Romains », RHPR 77, 1997/1, p. 31-49, que Theissen, 2020, présente p. 151sq.

136 RHPR 86, 2006/3, p. 335-355.

137 « Religion et politique dans les éloges funèbres des souverains des xvie et xviie siècles », RHPR 94, 2014/2, p. 137-161 ; « Un monde en transition. Linfluence de la Réformation sur la théologie, la société et la politique », RHPR 97, 2017/3, p. 327-347.

138 « Ismaël, père de Jacob (sourate 2, 133). Une confusion généalogique entre le Coran et le Midrash », RHPR 95, 2015/4, p. 405-422 ; « Le dernier sermon de Luther (14 ou 15 février 1546) et son “admonestation contre les juifs” », RHPR 97, 2017/3, p. 439-448 ; (avec Annie Noblesse-Rocher) « La réfutation des accusations de crime rituel dAndreas Osiander », RHPR 97, 2017/3, p. 449-467.

139 « Friedrich Schleiermacher : son apport théorique et pratique à la fondation de lUniversité de Berlin (1805-1813) », RHPR 91, 2011/1, p. 21-42.

140 « Martin Bucer et les anabaptistes de Hesse. Lordonnance relative aux mœurs de Ziegenhain (1539) », RHPR 97, 2017/4, p. 497-526.

141 « La fascination de lordre. Martin Bucer et le virage de la ville dUlm en faveur de la Réforme (1531) », RHPR 98, 2018/4, p. 393-414.

142 « Les quatre phases de la naissance du Nouveau Testament. Esquisse dune histoire de la première littérature chrétienne », RHPR 87, 2007/1, p. 19-53 (sur cette étude, voir Theissen, 2020, p. 153sq.) ; « Leschatologie de Jésus – expression dun monothéisme radical ? », RHPR 92, 2012/4, p. 555-571 ; « La foi en Jésus-Christ relie-t-elle ou sépare-t-elle les religions ? Réflexions sur la christologie dans le pluralisme religieux », RHPR 96, 2016/4, p. 365-380.

143 RHPR 87, 2007/1, p. 5-12 et 13-17.

144 RHPR 96, 2016, p. 423-437. Voir Theissen, 2020, p. 156sq.

145 « Le Catéchisme de Heidelberg. Sa naissance, son profil théologique et lhistoire de sa recherche », RHPR 93, 2013/4, p. 499-517.

146 « Variations autour du récit de Caïn et Abel », RHPR 94, 2014/1, p. 27-50.

147 « Loi et Évangile : une transformation de la piété mystique, origine dun principe de la théologie luthérienne », RHPR 88, 2008/3 p. 279-293.

148 Voir la recension, RHPR 59, 1979/2, p. 228sq., de son ouvrage Humanistische Hochschule und freie Reichsstadt. Gymnasium und Akademie in Strassburg 1538–1621 (1977) par Marc Lienhard.

149 « Primus Truber (Primož Trubar), le “Luther slovène” », RHPR 95, 2015/1, p. 59-70.

150 « Das beglaubigende Vaticinium ex eventu als Strukturelement der Johannes-Apokalypse », RHPR 79, 1999/1, p. 19-30.

151 RHPR 80, 2000/1, p. 51-68.

152 Philonenko, 1993.

153 « Bibelhumanistische Anstöße in Luthers Entwicklung zum Reformator », RHPR 85, 2005/1, p. 17-42.

154 « Umgestaltung und Übergänge. Beobachtungen zu den Anfängen des reformatorischen Gottesdienstes », RHPR 85, 2005/1, p. 51-71.

155 « Vielgestaltigkeit und Geschlossenheit im Kirchenverständnis Martin Bucers », RHPR 85, 2005/1, p. 103-114.

156 RHPR 93, 2013/1, p. 49-65.

157 « „Ringen um die Wahrheit“ : Luthers Disputation über die Tröstung der Gewissen », RHPR 99, 2019/1, p. 67-81.

158 « Wahrheitsfindung oder politische Inszenierung ? Das Konzil von Ferrara-Florenz », RHPR 99, 2019/1, p. 49-66.

159 Voir notamment RHPR 82, 2002/2, p. 223-225 (G. Theissen, La religion des premiers chrétiens, Paris – Genève, 2002) ; RHPR 84, 2004, p. 521sq. (H. Löhr, Studien zum frühchristlichen und frühjüdischen Gebet, Tübingen, 2003) ; RHPR 88, 2008, p. 358sq. (M. Hengel – A. M. Schwemer, Jesus und das Judentum, Tübingen, 2007) et 362sq. (J. Schröter, Von Jesus zum Neuen Testament, Tübingen, 2007) ; RHPR 94, 2014/3, p. 354sq. (Fr. Avemarie, Neues Testament und frührabbinisches Judentum. Gesammelte Aufsätze. Hg. von J. Frey und A. Standhartinger, Tübingen, 2013) ; RHPR 96, 2017/4, p. 578-580 (M. Konradt, Studien zum Matthäusevangelium. Hg. von A. Euler, Tübingen, 2016).

160 Dans ce domaine, des ouvrages de Thomas Kaufmann (Göttingen) et de Volker Leppin (Tübingen), les plus grands spécialistes actuels de la Réformation en Allemagne, ont fait lobjet détudes critiques. Voir RHPR 74, 1994/3, p. 265-272 (Kaufmann) ; RHPR 88, 2008/3, p. 315-337 (Leppin).

161 Voir par exemple RHPR 78, 1998/1, p. 91 ; 81, 2001/1, p. 81sq. ; 83, 2003/1, p. 126 ; 86, 2006/2, p. 271-274 ; 88, 2008/2, p. 198.

162 Ainsi, à propos de Martin Werner, Der Einfluß paulinischer Theologie im Marlus-Evangelium, Gießen, 1923 (RHPR 5, 1925/4, p. 388sq.), Maurice Goguel regrette : « Son érudition est étendue, avec cette réserve toutefois quil ne paraît jamais connaître que la littérature de langue allemande. » (P. 388.) En 1969, lorsquil recense le Grundriss des Neuen Testaments (t. II, 1967) de Hans Conzelmann, Étienne Trocmé écrit, comme en écho, quil « cite peu les auteurs qui nécrivent pas en allemand » (RHPR 49, 1969/4, p. 373). Pour les décennies ultérieures, on pourrait citer de nombreuses affirmations analogues.