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Classiques Garnier

Trois hymnes du Corpus hermétique Leurs structures, leurs rythmes et leur double public

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Revue d’Histoire et de Philosophie Religieuses
    2019 – 4, 99e année, n° 4
    . varia
  • Auteur : Biraud (Michèle)
  • Résumé : L’étude des clausules (métriques et accentuelles) en réseaux d’échos dans les trois parties de l’Hymnodie secrète (Corpus hermeticum, XIII, 17-20) montre que c’est une prose eurythmique dans les deux prononciations, ce qui n’est pas exceptionnel à l’époque de la Seconde Sophistique, tandis que l’hymne du Poimandrès (I, 31-32) et la prière de V, 10-11 ne présentent un réel intérêt rythmique qu’en lecture orale moderne. Autant de lectures, autant de fidèles aux compétences culturelles différentes.
  • Pages : 469 à 490
  • Revue : Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses
  • Thème CLIL : 4046 -- RELIGION -- Christianisme -- Théologie
  • EAN : 9782406098942
  • ISBN : 978-2-406-09894-2
  • ISSN : 2269-479X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09894-2.p.0005
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 10/12/2019
  • Périodicité : Trimestrielle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : Accent, charnière textuelle, clausule accentuelle, clausule métrique, écho rythmique, composition en anneau, eurythmie, gnose, Hymnes hermétiques
469

Trois hymnes du Corpus hermétique

Leurs structures, leurs rythmes et leur double public

Michèle Biraud

Université Côte dAzur, CNRS, BCL, France

À propos de lHymnodie secrète, Marc Philonenko conclut ainsi son article de 2007 (p. 298) :

[La première partie] est un témoin précieux de la piété hermétique. Ils ont raison, ceux qui ont abandonné la thèse du P. Festugière qui ne voulait reconnaître dans lhermétisme quun simple mystère littéraire. Il sagit là, au contraire, de confréries où les initiations, les sacrements et les hymnes tenaient une place centrale.

Cette affirmation ma donné lidée détendre à ce texte mes investigations sur lusage des clausules (accentuelles ou traditionnelles) dans les textes des trois premiers siècles de lEmpire1. Si certains hymnes du Corpus hermeticum sont des hymnes de confréries conçus pour des célébrations, leur oralisation impliquait une élaboration rythmique, pour en faciliter tant la mémorisation que lélocution. Sil y a une eurythmie, cest aussi un élément précieux de loffrande verbale que constitue lhymne.

470

Je vais commencer létude par un bref exposé des deux principes rythmiques envisageables à cette époque2, dont jillustrerai lusage en étudiant le début du petit hymne qui achève le traité V (10-11), puis janalyserai lHymnodie secrète et lhymne du Poimandrès en recherchant lequel des deux types délocution produit les effets rythmiques les plus intéressants ou si une double performance eurythmique (jouant à la fois sur le rythme métrique et sur la place des accents) est envisageable. En ce cas, chaque performance serait liée à une forme délocution différente, ce qui serait un indice soit de la date de composition soit de lexistence de deux publics.

Deux lectures rythmiques possibles

Compte tenu de lévolution de la prononciation de la langue grecque, il est légitime de se demander, pour lépoque de la création du Corpus hermeticum, quels rythmes quantitatifs ont pu être choisis par les auteurs. Est-ce le rythme de la métrique ancienne, lié à la prononciation classique de la langue grecque ? Est-ce celui de la prononciation évoluée3, où les anciennes oppositions de quantités vocaliques sont abolies, où laccent a cessé dêtre mélodique et, devenu intensif, réalise un allongement quantitatif de la syllabe sur laquelle il porte4, ce qui crée un nouveau 471rythme opposant syllabe longue (portant laccent) et syllabe brève (dépourvue daccent5).

Le choix de lun ou lautre des modes délocution dépend du public visé. Tout homme cultivé maîtrisait le système phonologique conservateur. Seul ce type de prononciation a pu permettre la poursuite dune production poétique traditionnelle jusquà lépoque de Nonnos, et sa réception comme poésie rythmée par un auditoire instruit, ainsi que la pratique rhétorique de la déclamation avec usage des clausules métriques encore au iiie siècle. Mais cest par lenseignement – ou par une éducation délibérément conservatrice, dans les classes cultivées – qua dû se maintenir cette prononciation. Le nouvel état de la langue, dont le rythme est fondé sur un accent caractérisé par lintensité ET la durée, est celui que, dans la conversation quotidienne, pratiquent – ou du moins comprennent – la plupart des hellénophones dès le ier siècle avant notre ère.

Alors que, dans les poèmes de la Grèce ancienne, on identifie le rythme dès que lon a entendu les trois ou quatre premières mesures du premier vers, en prose, le rythme de la clausule ne se repère quà partir de la pause qui suit la fin du côlon, rétrospectivement, en identifiant le rythme du groupe de syllabes entendu en dernier, celui qui est encore disponible dans la mémoire immédiate. Les limites de celle-ci ne permettent de retenir en moyenne que quatre syllabes, parfois cinq (en cas de rythme connu, par exemple la fin de lhexamètre dactylique, ou sil y a un mot de cinq syllabes à la fin du côlon). Cest pourquoi, dans les tableaux en annexe, je nai noté que le rythme des quatre (ou cinq) dernières syllabes des 472côla. On disposait dun inventaire réduit de huit clausules quadrisyllabiques6 (la dernière syllabe avant la pause, même brève, étant perçue comme longue)7 :

Tab. 1 – Inventaire des clausules métriques.

˘ ˘ ˉ ˉ a

ˉ ˘ ˘ ˉ c

˘ ˉ ˘ ˉ d

ˉ ˉ ˘ ˉ i

ˉ ˉ ˉ ˉ l

˘ ˘ ˘ ˉ p

˘ ˉ ˉ ˉ s

ˉ ˘ ˉ ˉ t

Ce à quoi lauditoire était sensible, cétait au retour du même rythme, que ce soit à peu de distance ou en limite de deux périodes8, ou encore au retour final de la séquence rythmique du début réalisant une figure danneau (très recherchée dès la poésie homérique) – cest-à-dire dans tous les cas qui pouvaient relever dune régulation volontaire. Comme il est possible de garder en mémoire de travail jusquà quatre rythmes différents, lentrecroisement de trois ou quatre clausules (géminées, alternées ou embrassées) dans une série de côla ou de commata était perceptible. Lauditeur ne se souvenait pas de tout cela de façon consciente, mais il savait quil avait entendu des rythmes récurrents et il repérait les procédés de gémination, dentrelacement, de charnière, dencadrement9. Le prosateur, lui, en écrivant sur sa tablette, agençait consciemment ses constructions déchos métriques en fonction de la construction de ses périodes et de la progression de son texte.

Avec la nouvelle prononciation, des créateurs ont eu lidée de transposer lancien système en adoptant comme nouveau principe rythmique la récurrence des écarts entre les syllabes accentuées des mots accentués. Dans leurs clausules accentuelles, pour apprécier leffet rythmique de reprise, il faut prendre en compte la position du dernier accent et lécart entre les deux derniers. Cet écart doit être assez limité pour que sa récurrence soit identifiable : ce nest que pour des écarts inférieurs à cinq syllabes que loreille peut 473vraiment distinguer les rythmes. On observe donc couramment les clausules accentuelles suivantes10 :

Tab. 2 – Inventaire des clausules accentuelles.

010

020

030

040

0101

0201

0301

0401

0102

0202

0302

0402

Cette douzaine de clausules disponibles peut être augmentée de quelques unités parce quil arrive – rarement11 – que deux accents soient consécutifs (par exemple 0200112).

Parfois la récurrence rythmique met en jeu trois accents (par exemple 020202), voire davantage (jusquà une douzaine de syllabes). La prose est alors très ornée, confine à la poésie. Dans certains cas, même, cest tout un côlon qui est rétrogradable (il présente la même succession de syllabes atones et accentuées quon le lise du début à la fin ou de la fin au début13) ; avec une succession de syllabes brèves et longues, cétait déjà un procédé poétique, dans lancienne métrique, dans les Odes de Pindare.

Dautre part, dans la prose ornée, le nombre de groupes accentuels, quel que soit le mode de prononciation (mélodique ou intensif) des syllabes accentuées, est souvent égal entre deux ou plusieurs périodes. Ces isotonies permettent déquilibrer la succession des divers développements.

Ainsi, lhymne qui figure aux paragraphes 10-11 du traité V14 comporte trois « strophes » isotoniques (de 31 syllabes accentuées 474chacune15). La première est remarquable par lagencement de ses clausules accentuelles de fin de côla (ordre abcbcbca) :

Tab. 3 – Clausules métriques et accentuelles de la 1re strophe du traité V.

sy.

ac.

1

Τίς οὖν σὲ εὐλογήσαι

ˉ ˘ ˉ ˉ

010201

          ὑπὲρσοῦπρὸςσέ;

13

5

ˉ ˉ ˉ ˉ

2020

2

Ποῦ δὲ καὶ βλέπων εὐλογήσω σε, ἄνω, κάτω, ἔσω, ἔξω;

˘ ˉ ˘ ˉ

02030201010101

18

7

3

Οὐ γὰρ τρόπος, οὐτόποςἐστὶπερὶσέ,

12

4

˘ ˘ ˘ ˉ

20202020

4

οὐδ() ἄλλ(ο) οὐδὲντῶνὄντων·

7

3

ˉ ˉ ˉ ˉ

> 1010101<

5

πάντα δ () ἐνσοί, πάντ(α) ἀπὸσοῦ,

8

4

ˉ ˘ ˘ ˉ

>020020<

6

πάντα δίδως κ(αὶ) οὐδὲνλαμβάνεις·

9

4

ˉ ˉ ˉ ˉ

01020101

7

πάντα γὰρ ἔχεις, κ(αὶ) οὐδὲνοὐκἔχεις.

11

4

˘ ˉ ˘ ˉ

02020201

En revanche, les finales métriques de côla ou commata ne présentent aucun ordre singulier et sont trop diverses16 pour ne pas être en distribution aléatoire. Le public visé ne devait donc pas être celui des doctes, à moins que le texte ne date du iiie siècle, où la prononciation évoluée se généralise quel que soit le niveau culturel.

Étude rythmique de lHymnodie secrète

Ce long texte17 (616 syllabes), dont on trouvera en annexe loriginal grec avec une annotation rythmique, est construit en trois mouvements : dabord une invocation aux éléments de la création à écouter un hymne de bénédiction au Dieu créateur18 ; puis un 475appel aux puissances qui sont dans linitié à participer à un chant de remerciement au Dieu énergie des puissances19 ; enfin laction de grâces elle-même, présentée comme un sacrifice spirituel des créatures au Créateur, proférée par la voix de linitié qui est le vecteur du verbe divin20.

La limite entre les deux premières parties est évidente. En revanche, deux phrases daction de grâce font transition entre la deuxième et la troisième partie ; je fais lhypothèse quelles sont une charnière : lune constitue la conclusion de la seconde partie et la seconde louverture de la partie finale, leur redondance (avec chiasme) étant un argument en faveur de leur séparation.

Dans ces conditions, deux parties assez étoffées et à peu près égales (213 et 230 syllabes) encadrent une partie centrale plus courte (164 syllabes). La disposition en côla que jai proposée permet même déquilibrer rigoureusement les première et troisième parties : deux développements de 21 côla encadrent un développement de 18 côla ; toutefois, rien ne permet dassurer que cette segmentation soit exactement celle de lauteur, elle montre seulement la possibilité dune 476égalité à ce niveau-là aussi. En revanche, un équilibre rigoureux et indiscutable est rendu manifeste par le décompte des groupes accentuels : deux parties à 74 syllabes accentuées encadrent une partie à 54 syllabes accentuées.

Le décompte des accents des périodes des deuxième et troisième parties montre le même souci déquilibre : dans la troisième partie, les changements de sujets et de modalités du verbe amènent à distinguer cinq périodes formées chacune de 14 à 16 groupes accentuels ; dans la deuxième partie, on peut aussi proposer une segmentation en cinq périodes faites chacune de 10 ou 11 groupes accentuels.

Si lon ajoute des (quasi) égalités syllabiques entre certains groupes de côla, on peut en conclure que lon a affaire à un texte délaboration rhétorique soignée, ce qui amène à rechercher si des clausules métriques récurrentes ne joueraient pas un rôle important, par exemple souligner les limites des parties et la disposition des périodes.

Rôle des clausules métriques

Les huit possibilités dagencement sont toutes exploitées (sept dentre elles de 6 à 15 fois). Le tableau suivant récapitule toutes les données des tableaux en annexe :

Tab. 4 – Clausules métriques de lHymnodie secrète.

1e

t

c

l

l

i

i

l

i

i

a

a

p

a

l

l

s

c

a

s

s

c

2e

l

i

c

c

c

s

t

p

t

c

c

c

s

a

l

c

s

p

3e

l

s

d

c

p

a

p

c

t

c

c

t

p

p

c

i

t

s

a

a

p

Première observation notable, les côla qui se trouvent aux centressyllabiques des première et deuxième parties sachèvent par un péon 4e (clausule par ailleurs absente à lintérieur de ces deux parties) ; dans la troisième partie, il y a plusieurs finales en péon 4e, dont deux en clôture de périodes (côla 46 et 60), tandis que la clausule en choriambe du côlon 49, qui se trouve au centre syllabique, apparaît au milieu de la série de finales en choriambes. Lauteur semble donc avoir fait le choix de compositions centrées (nous avons déjà remarqué que, dans la disposition générale, la partie centrale est encadrée de deux parties plus longues de même étendue).

Dautre part, certains échos de clausules métriques structurent le texte, quils en délimitent des périodes ou quils uniformisent la tonalité dune période :

477

Dans la première partie, la première phrase et la dernière sachèvent par la même clausule de sept syllabes (τοῦὕμνουτὴνἀκοήν et δυνάμεώνμουτὴνεὐλογίαν se répondent ˉ ˉ ˉ ˉ ˘ ˘ ˉ) : une clausule aussi longue forme un encadrement remarquable.

Les deuxième et troisième parties sachèvent par un péon 4e.

Dans la première partie, les finales de côla, à lexception de deux dentre elles, sobservent par groupes de deux ou trois côla (presque) successifs, en échos de proximité ; de ce fait, chaque période se trouve constituée principalement de deux clausules diversement répétées et revêt ainsi une unité rythmique (t c l l i i l i i ; a a p a l l s ; c a s sc).

Dans la deuxième partie, dans les périodes 2, 4 et 5, un fond sonore harmonisé est produit par des séries de clausules ˉ ˘ ˘ ˉ sachevant par une clausule ˘ ˉ ˉ ˉ.

Dans la troisième partie, ce sont les premiers et derniers côla des trois périodes centrales qui sont achevés par la même clausule (encadrements réalisés successivement par des ˘ ˘ ˘ ˉ, des ˉ ˘ ˘ ˉ et des ˉ ˘ ˉ ˉ), ce qui délimite nettement ces trois périodes.

Autant darguments pour dire que ce texte a été composé pour un public familier de lancienne prononciation et passé par les écoles de rhétorique. Néanmoins, si cest aux accents que lon accorde une valeur rythmique et non plus aux durées syllabiques, le texte est riche en échos de séquences rythmiques, ce qui est la preuve quil a été conçu aussi pour un public plus large, capable de lire et déprouver des émotions esthétiques tout en ayant reçu une instruction moins poussée. Probablement pouvait-on donner de cet hymne deux performances orales différentes.

Un usage non moins élaboré de la métrique accentuelle

En effet, dès la première période, la structure en miroir des reprises, couplée avec quelques échos de proximité, est remarquable :

Tab. 5 – Métrique accentuelle de la 1re période.

01010301

2 0301

1040

1040 010101103040

1020

2020

202 01001 10202 1001 20202

478

Dans les première et deuxième périodes, la séquence 0301 est une clausule omniprésente. Dans la deuxième période, elle apparaît cinq fois, juste entrecoupée dune paire de 0101, et sa duplication constitue le côlon 10 en entier. Elle constitue une charnière entre la première et la deuxième période (côla 9-10) et entre la deuxième et la troisième période (côla 16-17). Dans la troisième période, la clausule 0201 assure un écho de proximité à la fin des côla 18 et 1921. Quant à la fin de la première partie, elle est sublimée par une séquence à rythme rétrogradable (104010401), dont la première moitié (jusquau pivot de rétrogradation), a été annoncée par les sept premières syllabes du côlon précédent.

Dans la deuxième partie, cest le côlon central qui est rétrogradable (côlon 30 : 1020201), de même que le premier côlon de lénumération des puissances (côlon 26 : 0203020). Pour le reste, chaque période a sa clausule rythmique dominante : la clausule 040101 pour la première (cette clausule de neuf syllabes couvre la presque totalité de trois des côla), 0300 pour la deuxième (clausule très rare dont la récurrence ne peut être leffet du hasard), 02030 pour la troisième et sa forme plus courte 030 pour la quatrième, 301 en écho interne de la cinquième période, son côlon final reprenant intégralement le rythme du côlon 34 (020402).

La troisième partie est encadrée par la clausule 0301 (ce sont à peu près ses seules occurrences). Le premier côlon de ses deuxième et quatrième périodes sachève par 3040, le premier côlon de sa troisième et de sa cinquième période par 030101 ; ces clausules assurent un balisage initial. La seconde période se conclut de plus par une séquence rythmique rétrogradable (010202010). Pour le reste, sa première période fait alterner les clausules 001 et 20101 ; la troisième, les clausules 030 (celle-ci reparaît à lavant-dernier côlon de cette troisième partie) et 020 ; la quatrième fait se succéder un trio de 030 et une paire de 402. Vingt-quatre côla ou commata sur vingt-six entrent ainsi dans les réseaux déchos de clausules accentuelles.

479

Étude de la prière du Poimandrès

La version de la prière citée à la fin du Poimandrès (Corpus hermeticum,I, 31-32) qui va être examinée dabord est celle du papyrus Berol. 979422, car elle donne au moins la certitude que le texte a été lu sous cette forme-là à la fin du iiie siècle (même si cest dans un autre contexte, probablement chrétien). Je lai analysée en vingt-quatre côla dont six, un peu trop longs pour une seule émission vocale, devaient être prononcés en deux commata. Dans le manuscrit, il manque les côla 1, 18, 23 et 2423. Les deux versions présentent en outre une demi-douzaine de divergences portant sur un mot (jai indiqué ces mots en italique dans le tableau en annexe), et je commenterai plus loin leur incidence sur le rythme.

Les deux premières périodes se laissent facilement délimiter : la première est formée des quatre côla commençant par ἅγιοςθεός, la seconde a six phrases débutant par ἅγιοςεἶ. Dans la suite du texte, la variation des marques énonciatives permet de distinguer trois moments : dans le premier, les énoncés sont des ordres (δέξαι, ἐπίνευσόν, ἐνδυνάμωσόν) ; dans le deuxième, les verbes sont à la première personne (ϕωτίσω, πιστεύω, μαρτυρῶ, χωρῶ) ; le troisième est formé dassertions sur la collaboration du Créateur et de sa créature24. Lauteur a eu le souci dun équilibre quantitatif 480entre ces différentes parties : la première et la troisième partie font 73/74 syllabes, celle quelles encadrent est de peu supérieure (82 syllabes) ; les deux dernières aussi sont quasiment isosyllabiques (56/59). Si lon compte le nombre de groupes accentuels, la deuxième partie en a 29 et les quatre autres 20 (± 1) ; cette isotonie ne peut relever du hasard.

Dans le mode de lecture moderne qui fait entendre les accents sous leur forme intensive-durative, des clausules accentuelles remarquables soulignent ces mêmes délimitations. Dabord, la seconde litanie est encadrée par la clausule 0301 (fin des côla 5 et 10), qui ne reparaît quau côlon 24 pour clore la prière. Ensuite, il y a des côla rétrogradables à la fin du troisième mouvement (côlon 14) et du quatrième (côlon 18-19), ainsi quà la fin de la prière (côla 22 et 23)25. Or un segment rétrogradable, se repliant sur lui-même, constitue une petite structure bien adaptée soit au moment dun retournement (par exemple au centre dun ensemble, ici lencadrement de la strophe centrale), soit à une clôture.

Ces premières observations donnant à penser que le texte a été conçu pour être rythmé selon le rythme accentuel, elles incitent à chercher dans le détail de chaque période des agencements rythmiques particuliers. Or la deuxième litanie est remarquable à la fois par lidentité rythmique (020) du début de ses côla et par lentrecroisement de ses fins de côla : trois clausules (0301, 20302 et 001 – cette dernière étant très rare) sont agencées dans un ordre abcbca ; un tel arrangement a très peu de chances dêtre dû au hasard. Dans la quatrième période, les reprises rythmiques sont immédiates (20201 en 15-16, 0201010 en 17 et 19).

Dans la première période, ce sont les débuts de côla qui présentent un rythme récurrent26, avec une séquence rythmique longue (une douzaine de syllabes) sachevant un peu différemment un côlon sur deux (04020101 vs 040301). Lidentité du début des segments 481rythmiques se retrouve en 11b et 12 (2020401), mais, dans cette troisième strophe, cest surtout lécart de quatre syllabes au centre de chaque segment qui se remarque, particulièrement mis en valeur au centre de la rétrogradation finale.

Cette prière, dans la version du papyrus, présente une remarquable organisation des rythmes accentuels, due en partie à des récurrences litaniques, mais aussi à des échos de proximité qui en sont indépendants et à une assez forte concentration de formules rétrogradables.

Dans le texte des manuscrits, la moisson est plus pauvre. Dans la première litanie, labsence du premier côlon et la variante οὗβουλὴτελεῖται (vsὃςὑπουργεῖται) à la fin du côlon 3 (dont le rythme devient 04030101) ne laissent subsister que lécho entre le début des côla 2 et 4. Dans la seconde, la variation lexicale du côlon 8 (δυνάμεωςvs δυναστείας) supprime lécho avec le côlon 6. Dans la troisième période, la variation lexicale du côlon 11 (λογικὰςθυσίας au lieu de λιτανείας) supprime la rétrogradation (030102030) ; labsence de αὐτῶν à la fin du côlon 13 supprime lécart de quatre syllabes à lintérieur de ce côlon27. Dans la quatrième période, la disparition du côlon 17 est sans incidence puisquil nentrait en écho avec rien ; il en va de même pour la substitution de ἀγνοίᾳ à εὐνοίᾳ. Dans la cinquième période, labsence des deux derniers côla prive dun segment rétrogradable et de lécho avec la fin de la litanie de la deuxième strophe ; plus grave encore, la place différente du pronom αὔτῳ28 au côlon 22 supprime la rétrogradation (10102020301) qui aurait pu constituer un joli final.

Dans ces conditions, on peut se demander si la version papyrologique nest pas la plus conforme à loriginal. Elle aurait de plus la particularité de présenter cent huit groupes accentuels. Or 108 est un nombre remarquable, le produit de 33 et 22, cest-à-dire de deux progressions géométriques, lune de raison triple (1-3-9-27), lautre de raison double (1-2-4), qui, dans la tradition pythagoricienne, sont solidaires dans la constitution de lÂme du monde (Platon, Timée 43d).

482

Si lon tente une lecture conforme à la métrique ancienne, les deux versions se caractérisent par une certaine prédominance des clausules ˘ ˉ ˉ ˉ dans la première moitié du texte (6 fins de côla sur 12 dans la version longue, 4 dans la version courte), le reste étant hétérogène, tandis que la seconde moitié présente, sur fond de clausules ˉ ˉ ˘ ˉ, quelques clausules ˘ ˉ ˉ ˉ et ˉ ˉ ˉ ˉ, qui ponctuent généralement des fins de propositions. En revanche, il ny a dencadrement par une clausule identique quautour des deuxième et troisième périodes (respectivement par ˉ ˘ ˉ ˉ et ˘ ˉ ˉ ˉ) et la seule finale de période récurrente est la clausule ˉ ˉ ˉ ˉ qui conclut iv et v (dans la version du papyrus). Cette organisation étant plus simple que lélaboration rythmique de lHymnodie secrète, on peut se demander si elle est concertée ou due au hasard.

Dans ce dernier cas, le texte naurait pas été fait pour être lu ainsi, et ne sadresserait donc pas à un public formé à la rhétorique. Or Marc Philonenko a montré que « lhymne final du Poimandres suppose une connaissance précise de la liturgie juive » et de lessénisme (1975, p. 204 et 210) et Jean Irigoin29 a mis en évidence un intérêt rythmique des clausules accentuelles dans quelques hymnes de la Septante et dans les cantiques du récit de lenfance de lÉvangile de Luc, cet usage très précoce de la prononciation moderne devant être lié au fait que les juifs hellénisés navaient pas en général de formation rhétorique et exploitaient les rythmes de la langue grecque telle quils la parlaient.

Rythmes et compétences
culturelles diverses des fidèles

Que le rythme soit métrique ou accentuel, le processus de création rythmique, dans ces hymnes, consiste à user de clausules encadrantes et de clausules-charnières, et du renouvellement au moins partiel des clausules qui sentrelacent pour différencier plusieurs mouvements, une récurrence du même ensemble de clausules pouvant aussi faire écho entre deux parties éloignées.

La lecture rythmée par les accents présuppose une assistance dépourvue de savoir rhétorique ou associant des groupes culturels 483aux compétences linguistiques distinctes (les lettrés comprenaient la prononciation du reste de la population même sils ne la pratiquaient pas), à moins que la date de composition ne soit assez tardive (au iiie siècle, la diction ancienne décline même chez les lettrés).

Les hymnes qui achèvent le traité V et le Poimandrès nayant une organisation rythmique forte que dans le mode de lecture moderne, une partie au moins des participants aux cultes gnostiques était dépourvue daptitude à la diction surannée de la rhétorique traditionnelle, et cela dès le ier siècle puisque cest la date probable du Poimandrès. En revanche, une partie des lecteurs de lHymnodie secrète, probablement plus tardive mais dune plus grande complexité conceptuelle, maîtrisait lenseignement des sophistes puisque lHymnodiesecrète autorise les deux lectures (traditionnelle, avec métrique quantitative, et moderne, avec clausules accentuelles) avec des résultats eurythmiques et structurants.

484

Annexe

Hymnodie secrète, première partie (§ 17)

Sy

Ac

I

1

π σα φ σις κ σμου προσδεχ σθω

ˉ ˘ ˉ ˉ

t

10

4

010 10301

2

τοῦ μνου τὴν ἀκο ν.

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

7

2

1040

3

ἀν οί γηθι γ ἀνοιγ τω μοι

ˉ ˉ ˉ ˉ

l

10

3

1020

202

4

π ς μοχλ ς μβρου, τὰδνδραμὴσείεσθε.

ˉ ˉ ˉ ˉ

l

12

5

01001

10202

5

ὑμν εῖ ν μ λλω τὸν τῆς κτ σεως κ ριον

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

12

4

1001

20202

6

καὶ τὸ π ν καὶ τὸ ν.

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

6

2

2020

7

ἀν οί γητε οὐραν οί νεμ οί τε στ τε·

ˉ ˉ ˉ ˉ

l

13

5

1040

010101

8

κ κλος ἀθ νατος τοῦ θε οῦ

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

11

3

102 1040

89 sy

9

προσδεξ σθω μου τὸν λ γον.

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

8

2

20301

30 ac

II

10

μ λλω γὰρ ὑμν εῖ ν τὸν κτ σαντα τὰ π ντα,

ˉ ˘ ˘ ˉ ˉ

a

12

4

03010301

11

τὸν π ξαντα τὴν γ ν καὶ οὐραν ν κρεμ σαντα

ˉ ˘ ˘ ˉ ˉ

a

14

4

103030102

12

καὶ ἐπιτ ξαντα ἐκ τ οῦ ὠκεαν οῦ τὸ γλυκὺ δωρ

˘ ˘ ˘ ˉ

p

17

4

303030301

13

εἰς τὴν οἰκουμ νην καὶ οί κητον ὑπ ρχειν

ˉ ˘ ˘ ˉ ˉ

a

14

3

4030301

14

εἰς διατροφ ν καὶ κτ σιν π ντων τῶν ἀνθρ πων,

ˉ ˉ ˉ ˉ

l

14

4

401010301

15

τὸν ἐπιτ ξαντα π ρ φαν ναι εἰς π σαν πρ ξιν

ˉ ˉ ˉ ˉ

l

15

5

3020101

10101

93 sy

16

θε οῖ ς τε καὶ ἀνθρ ποις.

˘ ˉ ˉ ˉ

s

7

2

10301

26 ac

III

17

δ μεν π ντες ὁμ οῦ αὐτ τὴν εὐλογ αν,

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

13

5

0102010301

18

τῷ ἐπ τῶν οὐραν ν μετε ρῳ,

ˉ ˘ ˘ ˉ ˉ

a

11

3

2030201

19

τῷ π σης φ σεως κτ στῃ.

˘ ˉ ˉ ˉ

s

8

3

1010201

20

οὗτ ς ἐστιν τοῦ ν οῦ ὀφθαλμ ός ,

˘ ˉ ˉ ˉ

s

10

3

104020

57 sy

21

καὶ δ ξαιτο τῶν δυν με ν μου τὴν εὐλογ αν.

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

15

4

>104010401<

18 ac

485

Hymnodie secrète, deuxième partie (§ 18)

Sy

Ac

I

22

αἱ δυν μεις αἱ ἐν ἐμ οί , ὑμνεῖτε

ˉ ˉ ˉ ˉ

l

11

3

2040101

23

τὸ ν καὶ τὸ π ν·

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

5

2

1020

24

συν σατε τῷ θελ ματ μου,

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

10

3

1040101

35 sy

25

π σαι αἱ ἐν ἐμ οὶ δυν μεις.

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

9

3

040101

11 ac

II

26

Γν σις ἁγ α, ϕωτισθεὶςἀπὸσοῦ,

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

11

4

>0203020<

27

διὰ σ οῦ τὸ νοητ ν ϕ ς

˘ ˉ ˉ ˉ

s

8

3

20300

27 sy

28

ὑμν ν χ αί ρω ἐν χαρ ν οῦ .

ˉ ˘ ˉ ˉ

t

8

4

100300

11 ac

III

29

π σαι, Δυνμεις, ὑμνεῖτεσὺνἐμοί·

˘ ˘ ˘ ˉ

p

11

4

0202030

30

καὶ σ μοι, Ἐγκρτεια, μνει·

ˉ ˘ ˉ ˉ

t

9

3

> 1020201 <

35 sy

31

Δικαιοσ νη μου, τὸδκαιονμνειδιἐμοῦ.

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

15

4

30302030

11 ac

IV

32

Κοινων α ἐμ ,

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

7

2

2030

33

τὸ π ν μνει δι ἐμ οῦ ·

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

7

3

10030

34

μνει, Ἀλθεια, τὴνἀλθειαν

˘ ˉ ˉ ˉ

s

11

3

020402

34 sy

35

τὸ ἀγαθ ν, Ἀγαθν, μνει.

˘ ˘ ˉ ˉ

a

9

3

302001

11 ac

V

36

Ζω καὶ Φ ς,

ˉ ˉ ˉ ˉ

l

4

2

1010

37

ἀϕ ὑμ ν εἰς ὑμ ς χωρ εῖ εὐλογ α.

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

13

4

202010301

38

εὐχαριστ σοι,

˘ ˉ ˉ ˉ

s

5

1

301

33 sy

39

Π τερ, ἐνργειατῶνΔυνμεων.

˘ ˘ ˘ ˉ

p

11

3

020402

10 ac

486

Hymnodie secrète, troisième partie (§ 18-20)

Sy

Ac

I

40

εὐχαριστ σοι, θε,

δ ναμις τ ν ἐνεργει ν μου·

ˉ ˉ ˉ ˉ

l

16

5

3020020301

41

σ ς Λ γος δι ἐμ οῦ ὑμν εῖ σε·

˘ ˉ ˉ ˉ

s

10

4

1001

20101

42

δι ἐμ οῦ δ ξαι τὸ π ν λ γῳ

˘ ˉ ˘ ˉ

d

9

4

2001

1001

41 sy

43

λογικ ν θυσ αν.

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

6

2

20101

15 ac

II

44

τ αῦ τα βο σιν αἱ δυν μεις αἱ ἐν ἐμ οί ·

˘ ˘ ˘ ˉ

p

13

4

0203040

45

τὸ π ν ὑμν οῦ σι, τὸσνθληματελοῦσι,

˘ ˘ ˉ ˉ

a

13

5

10101

100301

37 sy

46

σ βουλ ἀπὸ σ οῦ ἐπὶ σ , τὸπν.

˘ ˘ ˘ ˉ

p

11

5

>010202010<

14 ac

III

47

δ ξαι ἀπὸ π ντων λογικ ν θυσ αν·

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

12

4

03030101

48

τὸ π ν τὸ ἐν ἡμ ν, σζεζω,

ˉ ˘ ˉ ˉ

t

10

4

1 030

020

49

ϕ τιζε ϕ ς, πνεῦμα, θε·

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

8

4

020

020

40 sy

50

Λ γον γὰρ τὸν σ ν ποιμ αί νει Ν οῦ ς.

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

10

4

030

1020

16 ac

IV

51

πνευματοϕ ρε, δημιουργ,

ˉ ˘ ˉ ˉ

t

9

2

3040

52

σ εἶ θε ς ·

˘ ˘ ˘ ˉ

p

5

2

030

53

σ ς νθρωπος τ αῦ τα βο διὰ πυρ ς,

˘ ˘ ˘ ˉ

p

13

5

100202030

54

δι ρος, διὰγς,

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

7

2

2030

55

διὰ δατος, διὰπνεύματος,

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

10

2

20402

51 sy

56

διὰ τῶν κτισμ των σου.

ˉ ˘ ˉ ˉ

t

7

1

402

14 ac

V

57

ἀπὸ σ οῦ Αἰ νος εὐλογ αν εὗ ρον

˘ ˉ ˉ ˉ

s

12

4

201030101

58

κ αί , ζητ, βουλτῇσἀναππαυμαι·

˘ ˘ ˉ ˉ

a

13

5

0201010202

59

εἶ δον θελ ματι τῷ σ

˘ ˘ ˉ ˉ

a

8

3

02030

44 sy

60

τὴν εὐλογ αν τ αύ την λεγομ νην.

˘ ˘ ˘ ˉ

p

11

3

3010301

15 ac

487

papyrus Berol 9794 (Corpus hermeticum, I, 31-32)

Sy

Ac

I

1

γιος θε ς ὑποδ εί ξας μοι

˘ ˉ ˉ ˉ

s

040302

ἀπὸ τοῦ νο ς καὶ φ ς .

˘ ˉ ˉ ˉ

s

19

5

4010

2

γιος θε ς καὶ πατ ρ τῶν λων.

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

12

4

040 20101

3

γιος θε ς, ὃςὑπουργεῖται

˘ ˉ ˉ ˉ

s

040301

ἀπὸ τῶν ἰδ ων δυν μεων.

˘ ˘ ˘ ˉ

p

21

5

40202

4

γιος θε ς, ὃςγνωσθναιβούλεται

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

040 20102

74 sy

καὶ γιν σκεται τοῖς [ ε ] ἰδ οις.

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

22

6

20401

20 ac

II

5

γιος εἶ , λγῳσυστησμενοςτὰντα.

ˉ ˘ ˉ ˉ

t

15

5

020,

>1030301<

6

γιος εἶ , ὃνϕσιςοὐκἐμρϕωσεν.

˘ ˉ ˉ ˉ

s

13

4

020,

20302

7

γιος εἶ , οὗπσαϕσιςεἰκνϕυ.

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

13

6

020,

101101001

8

γιος εἶ , πσηςδυναστείαςἰσχυρτερος.

ˉ ˘ ˘ ˉ

c

020,

1030302

16

5

9

γιος εἶ , ἁπσηςὑπεροχςμείζων.

˘ ˉ ˉ ˉ

s

14

5

020,

204001

82 sy

10

γιος εἶ , κρείττωντῶνἐπαίνων.

ˉ ˘ ˉ ˉ

t

11

4

020,

10301

29 ac

III

11

δ ξαι λιταν εί ας ἁγν ς ἀπὸ ψυχ ς

˘ ˉ ˉ ˉ

s

12

4

>0302030<

καὶ καρδ ας πρὸς σ ἀνατεταμ νης,

˘ ˘ ˘ ˉ

p

12

3

2020401

12

ἀνεκλ λητε, ρρητε, σιωπϕωνούμενε.

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

15

4

202040102

13

αἰτουμ νῳ τὸ μὴ σϕαλ ναι τῆς γν σεως

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

    2040202

τῆς κατ οὐσ αν ἡμῶν αὐτ ν

ˉ ˉ ˉ ˉ

l

22

5

    3040

73 sy

14

ἐπ νευσ όν μοι καὶ ἐνδυν μωσ ν με.

˘ ˉ ˉ ˉ

s

12

4

>101040101<

20 ac

488

papyrus Berol 9794 (Corpus hermeticum, I, 31-32)

Sy

Ac

IV

15

καὶ τῆς χ ριτος τ αύ της

˘ ˉ ˉ ˉ

s

20201

ϕωτ σω τοὺς ἐν εὐν οί τοῦ γ νους,

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

18

5

1040201

16

μ οῦ ἀδελϕ ού ς, υἱοὺςδὲσοῦ·

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

8

4

0201010

17

τὸ γὰρ πνεῦμ μου < νωται > τῷ θ εί πν εύ ματι .

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

301030102

14

4

18

δι πιστ εύ ω κ αὶ μαρτυρ ·

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

9

4

10 >101020

56 sy

19

εἰς ζω ν καὶ ϕ ς χωρ .

ˉ ˉ ˉ ˉ

l

7

3

201010<

20 ac

V

20

εὐλογητ ς εἶ , πτερ·

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

7

3

30001

21

σ ς νθρωπος συναγι ζειν σοι β ού λεται,

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

10050202

14

4

22

καθ ς παρ δωκας τὴν π σαν ἐξουσ αν αὔ τῳ .

˘ ˉ ˉ ˉ

s

>10103030101<

15

5

23

εἴ η σοι δ ξα καὶ ν ν καὶ εὶ ,

ˉ ˉ ˘ ˉ

i

10

4

>0202020<

59 sy

24

καὶ εἰς τοὺς σ μπαντας αἰ νας τῶν αἰ νων .

ˉ ˉ ˉ ˉ

l

13

3

3030301

19 ac

489

Bibliographie

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Vendryès, Jules, Traité daccentuation grecque, Paris, Klincksieck, 1938.

1 Depuis douze ans, dans la continuité de certains travaux de Jean Irigoin (dont on peut lire une synthèse dans Irigoin, 2009, p. 93-103), jai eu loccasion de montrer, dune part, que certains textes de Plutarque sont une prose si richement ornée de clausules métriques (au sens traditionnel du terme) quils sont un jeu intertextuel avec des formes proprement poétiques (Biraud, 2014), dautre part, que certains textes considérés comme de moindre intérêt stylistique (romans de Chariton et de Xénophon dÉphèse, Lettres dAlciphron) sont en fait bien rythmés pour peu que lon utilise la prononciation familière de lépoque, celle qui associe le rythme à la place des accents (Biraud, 2009, 2012, 2018) et enfin que certains auteurs (Chariton, Longus) utilisent la double possibilité de lecture (Biraud, 2016, 2017).

2 Nock, 1972, p. v, date ces hymnes « entre 100 et 300 de notre ère ». À la suite de R. Reitzenstein et A. J. Festugière, M. Philonenko propose une datation plus précise du Poimandres, la fin du ier siècle de notre ère (1975, p. 204).

3 Au cours de lépoque hellénistique, une révolution phonétique a conduit à une perte des oppositions de quantité des voyelles corrélée à la mutation de la nature de laccent. Ces évolutions se sont réalisées avec une rapidité différente selon les milieux. Ainsi, la disparition de lopposition de durée est placée par S.-T. Teodorsson dès le milieu du ive siècle avant J.-C. pour les Athéniens dont le système phonologique a évolué le plus vite (1978, p. 96) et vers le milieu du iie siècle dans la koiné ptolémaïque (1977, p. 253-254).

4 « Il faut savoir que la syllabe accentuée dun aigu est plus longue : par exemple la syllabe -λος de καλός est plus longue que celle de φίλος ; laccent aigu produit un certain ralentissement du temps » (scholie à Héphestion). Du fait de ces évolutions, il ny a plus quun seul accent et la distinction classique entre accent aigu et accent circonflexe nexiste plus. Et les règles, en cas denclise, sont déjà celles qui existent en grec moderne : un enclitique dissyllabique conserve son accent après un paroxyton ; un proparoxyton garde laccent supplémentaire de sa syllabe finale ; quand un propérispomène ou un paroxyton auraient porté un second accent par enclise dans la prononciation classique, seul un des deux accents peut subsister (si lenclitique a deux syllabes, cest laccent denclise qui doit être conservé pour que laccent soit sur lantépénultième du groupe, par exemple côlon 20 de XIII, 17 : οὗτόςἐστιν).

5 Un accent graphique ne correspond pas toujours à une syllabe effectivement accentuée, quil sagisse de contour mélodique ou daccent dintensité. Seuls les mots importants dun groupe syntaxique (verbe, substantif, adjectif et adverbe) portent un accent dintensité. Leurs satellites en sont dépourvus : prépositions et article ne sont pas accentués quand ils précèdent un nom. En revanche, il y a un accent pour chaque groupe syntaxique, donc, par exemple, pour un pronom sil nest pas enclitique. Devaient être considérés comme atones les conjonctions monosyllabiques, les pronoms relatifs simples, certaines particules et certains pronoms ; daprès Vendryes (1938, § 69-75, 99 et 119), Maas (1966, § 135) et Lejeune (1972, § 348-349 et 368), on naccentuait pas non plus des particules comme γάρ, μέν, δέ, ni les coordonnants καί, ἀλλά, , ni les mots négatifs οὐ, μή, οὐδέ et μηδέ ; en revanche, οὔτε, μήτε ou ὅστις portent laccent denclise de τε ou de τις et sont donc accentués. Si les coordonnants non emphatiques ne semblent pas avoir été accentués, il est probable que lon accentuait καί adverbe (« même », « aussi », « et aussi »).

6 Je nomme clausule la fin rythmée de chaque côlon (et pas seulement de chaque période).

7 La finale a correspond souvent à la clausule héroïque des traités de rhétorique ; t est un ditrochée, c un choriambe, p un péan 4e, d une dipodie iambique. La clausule l, toute en longues, impose un ralentissement remarquable (dautant quil y a parfois jusquà sept syllabes longues, par exemple εἰςζωὴνκαὶϕῶςχωρῶ).

8 Voir le témoignage de Cicéron (Or. 213) qui évoque lenthousiasme de la plèbe romaine pour un écho de ditrochées bien placés.

9 On peut se faire une idée de ses capacités réceptives à partir de celles quont les auditeurs modernes des rimes riches dun sonnet.

10 Dans les séries de chiffres, je note par 0 les syllabes portant un accent dintensité-durée, et les autres chiffres indiquent le nombre de syllabes non-accentuées qui les séparent.

11 Cela ne se produit que lorsquun mot oxyton est suivi dun mot accentué sur son initiale. Et encore, si les deux mots appartiennent à un même groupe formant une unité de sens, par ex. un adjectif et un nom, le premier est souvent désaccentué en grec moderne pour que lensemble ne fasse quune unité accentuelle, et cétait probablement le cas aussi dans lAntiquité (voir en XIII, 17, côlon 12, γλυκὺὕδωρ « leau douce »).

12 Dès quil y a plus de cinq syllabes non accentuées successives, il y a une tendance linguistique générale à en distinguer une dans cet intervalle pour lui donner une marque accentuelle, par exemple en grec en intensifiant un accent potentiel de proclitique (côlon 12 de XIII, 17 : ἐπιτάξανταἐκτοῦὠκεανοῦ).

13 Je les ai présentés dans les tableaux entre crochets obliques inversés (> <).

14 « Qui pourrait te bénir qui soitau-dessus de toi ou comparable à toi ? / Où tourner mon regard en te bénissant, en haut, en bas, en dedans, en dehors ? / Nulle voie, nul lieu autour de toi, / ni absolument aucun être. / Tout est en toi, tout vient de toi, / tu donnes tout et tu ne reçois rien ; / car tu possèdes tout, et il nest rien que tu ne possèdes. » (Traduction de Festugière modifiée pour être plus littérale.)

15 Première strophe : de Τίςοὖνσὲεὐλογήσαι ; à οὐδὲνοὐκἔχεις ; deuxième strophe : de Πότεδέσεὑμνήσω à σὺεἶἂνλέγω ; troisième strophe : de Σὺγὰρπάνταεἶ à νοῦδὲθεός.

16 Trois ˉ ˉ ˉ ˉ, deux ˘ ˉ ˘ ˉ, et trois autres finales différentes. Laléa est du même ordre dans les strophes 2 et 3.

17 Hymnodie secrète, logos d, Corpus hermeticum, XIII, 17-20 (éd. Nock – Festugière, 1972).

18 « Que toute créature du monde soit prête / à entendre le cantique. / Que souvre la terre, / que souvre pour moi / tout verrou de la pluie, / arbres, ne soyez pas agités. / Je vais chanter / le Seigneur de la création, / et le Tout et lUn. / Ouvrez-vous, cieux, / tombez, vents. / Que le cercle immortel de Dieu / soit prêt à entendre ma parole. // Car je vais chanter Celui qui a fondé toutes choses, / Celui qui a fixé la terre et a suspendu le ciel, / et qui a prescrit à leau douce de sortir de locéan / et daller sur la terre, habitée et inhabitée, / pour la subsistance et la création de tous les hommes, / Celui qui a prescrit au feu dapparaître / pour toute action / des dieux et des hommes. // Donnons-Lui tous ensemble la bénédiction, / à Lui qui est au firmament des cieux, / qui est le fondateur de toute créature. / Cest Lui qui est lŒil de lintellect, / et puisse-t-Il recevoir la bénédiction de mes puissances. » (Traduction Philonenko, 2017, p. 298-299.)

19 « Les puissances qui êtes en moi, chantez / lUn et le Tout ; / chantez à lunisson avec mon vouloir, / vous toutes les puissances qui êtes en moi. // Sainte Connaissance, illuminé par toi, / cest grâce à toi quen célébrant la lumière intelligible je me réjouis dans la joie de lesprit. // Vous toutes, Puissances, chantez lhymne avec moi : / et toi aussi, Continence, chante avec moi ; / ma Justice, chante le Juste à travers moi. // Ma Bonté libérale, / chante le Tout à travers moi ; / chante, Vérité, la vérité ; / le bien, chante-le, Bien. // Vie et Lumière, / de vous vient la bénédiction et vers vous elle retourne. / Je te rends grâce, / Père, énergie des puissances. » (Traduction Festugière modifiée.)

20 « Je te rends grâce, Dieu, / puissance de mes énergies ; / ton Verbe à travers moi te chante ; / à travers moi reçois / le Tout, en parole, / comme sacrifice spirituel. // Cela, elles le crient, les puissances qui sont en moi ; / elles chantent le Tout, / elles accomplissent ton vouloir ; / ta volonté vient de toi, à toi retourne le Tout. // Reçois de tous le sacrifice spirituel ; / le Tout qui est en nous, / sauve-le, Vie, / illumine-le, Lumière, Esprit, Dieu : / car de ton Verbe cest le Nous qui est le pasteur. // Ô porteur de lesprit, démiurge, toi tu es le Dieu ; / lhomme qui tappartient le crie à travers le feu, / à travers lair, à travers la terre, / à travers leau, à travers le souffle, / à travers tes créatures. // De toi jai obtenu la bénédictiondelAïon, / et comme je le recherche, par ta volonté jai trouvé le repos ; / jai vu par ton vouloir / cette bénédiction prononcée. » (Traduction Festugière modifiée.)

21 Le côlon 11 est le seul dont le rythme reste sans écho. Toutefois linterversion κρεμσανταοὐρανόν donnerait une finale 10302040 qui serait un écho aux côla 7 et 8.

22 Telle quelle est citée par Nock – Festugière, 1954, en note p. 18. Voir en annexe le texte grec avec annotation rythmique.

23 La présence du premier côlon au début de la version originale qui a pris forme à partir de la culture juive (où Dieu est triplement qualifié de saint) pourrait-elle contrevenir à lorganisation en trois triades des « ἅγιος… » (lune étant caractérisée par la première personne, lautre par la deuxième personne avec des relatives, la dernière par la troisième personne avec des comparatifs) – selon les observations de Philonenko (1975, p. 206) ? Non, si lon considère quil sagit dune phrase dintroduction, de thème différent, extérieure à la triple série.

24 Voici ma traduction de cette version. Je lai séparée en cinq périodes, selon ma proposition danalyse : « Saint est le Dieu, qui ma initié par lesprit et la lumière. / Saint est le Dieu et Père de toutes choses. / Saint est le Dieu, qui se montre secourable par ses propres puissances. / Saint est le Dieu, qui veut quon le connaisse / et qui est connu de ceux qui lui appartiennent. // Tu es saint, toi qui, par le Verbe, as constitué ce qui est. / Tu es saint, toi que la nature na point formé. / Tu es saint, toi de qui toute la nature a reproduit limage. / Tu es saint, toi qui es plus fort que toute domination. / Tu es saint, toi qui es plus grand que toute excellence. / Tu es saint, toi qui es au-dessus des louanges. // Reçois les pures prières dune âme / et dun cœur tendus devant toi, / Inexprimable, Indicible, toi que seul le silence nomme. / À ma demande de ne pas échouer dans la recherche de la connaissance / qui est conforme à notre propre essence, / accorde un signe dassentiment et remplis-moi de puissance. // Et de cette grâce / jilluminerai ceux de mon peuple qui demeurent dans ta bienveillance, / mes frères, tes fils. / Car mon souffle <saccorde> au souffle divin. / Cest pourquoi jai la foi et je rends témoignage : javance vers la vie et la lumière. // Tu es béni, Père ; / lhomme qui est tien veut œuvrer en saint avec toi, / selon que tu lui as transmis ta toute-puissance. / Quil y ait pour toi gloire maintenant et à jamais, / et dans tous les siècles des siècles. »

25 La rétrogradation sy étend sur des segments assez longs : respectivement 12, 14, 15 et 10 syllabes. Au côlon 18, elle suppose laccentuation de καί par emphase.

26 Celui-ci sétend au-delà des trois premiers mots (sinon, la récurrence naurait rien de significatif).

27 Jai doté le pronom personnel ἡμῶναὐτῶν attesté dans le papyrus dun seul accent, porté par la forme dinsistance.

28 Telle était laccentuation normale de lanaphorique quand il était enclitique (Vendryès, 1938, § 82, 103-104 : « un enclitique qui dépasse trois temps de brève [] saccentue en faisant remonter laccent le plus haut possible »).

29 Irigoin, 2009, notamment p. 523-533 et 545-584 (premières publications en 2002 et 1991).