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Classiques Garnier

Le cas Marie Huber (1695-1753) Contexte, influences et censures d’une théologie radicale. Introduction

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LE CAS MARIE HUBER (1695-1753) Contexte, influences et censures d'une théologie radicale Introduction Maria-Cristina Pitassi Institut d'histoire de la Réformation - Université de Genève 5, rue de Candolle - CH-1205 Genève

Un purgatoire protestant ? C'est sous ce titre intrigant qu'a paru, en 2016, par les soins d'Yves Krumenacker, l'édition critique d'un ouvrage anonyme, publié en 1731 et intitulé Sentimens differens de quelques théologiens sur l'état des âmes séparées des corps \ L'auteure, Marie Huber, est restée longtemps méconnue et a seulement assez récemment fait l'objet d'un regain d'intérêt de la part de spécialistes qui ont considérablement renouvelé et affiné le profil d'une auteure que l'on ne connaissait auparavant que grâce à de rares travaux datant en grande partie du xviiC et du xix^ siècle^. C'est dire l'importance de la publication de 2016, qui a mis à disposition du public une source des plus intéressantes et qui a permis, grâce à l'introduction et à l'annotation de l'éditeur, de contextualiser cet ouvrage et de donner visibilité à son auteure. Pour marquer l'événement, mais aussi pour approfondir et croiser les regards sur un personnage à la fois passionnant et énigmatique, l'Institut d'Histoire de la Réformation de l'Université de Genève a organisé, en avril 2017, une journée d'études intitulée «Le cas Marie Huber (1695-1753) : contexte, influences et censures d'une théologie radicale », à laquelle ont participé cinq spécialistes dont

^ Voir Huber, 2016. ^ Parmi les travaux publiés avant le renouveau historiographique qui date, à mon sens, de la fin du xx"^ siècle, on peut mentionner Pernetti, 1757 ; Ritter, 1882 ; Metzger, 1887 ; Rousseau, 1914 ; Masson, 1916 ; Monod, 1916, p. 321-331 ; Perroehon, 1960 ; Léonard, 1964, p. 119-125. L'intérêt renouvelé pour le personnage, qui se dessinait dans les articles de Briggs, 1979, et Lagrée, 1992, devait se confirmer et s'amplifier dans les décennies sui¬ vantes, avec notamment les contributions de Pitassi, 1996 ; Pitassi, [1997] ; Pitassi, 2001 ; Krumenacker, 2002 ; Krumenacker, 2003 ; Pitassi, 2006 ; Kessler, 2009 ; Krumenacker, 2012 ; Krumenacker, 2013 ; Krumenacker, 2016 ; Krumenacker, 2017a ; Krumenacker, 2017b ; Pitassi, 2017.

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les contributions, retravaillées à la lumière du débat nourri qui a marqué la journée, sont publiées dans les pages qui suivent. Avant de revenir sur ces articles et sur leur importance pour mieux comprendre la trajectoire de Marie Huber, je présenterai rapidement le parcours biographique et intellectuel de celle que Voltaire n'hésitait pas à décrire comme « une femme de beaucoup d'esprit^ ».

Genevoise de naissance et lyonnaise d'adoption, Marie Huber est issue d'une famille fortunée de négociants, apparentée avec les élites intellectuelles et politiques de la République. Malgré des allégeances familiales qui pourraient les rapprocher des milieux orthodoxes ^ les Huber manifestent plutôt des sympathies piétistes, qui se confirmeront et s'affirmeront à Lyon, où ils s'établissent à partir de 1711. Influencée, comme sa fratrie, par le prophétisme camisard, en contact avec les French Prophets de Londres et avec des piétistes suisses, Marie se sent appelée, en 1715-1716, à retourner à Genève prêcher contre les mœurs corrompues de la ville et contre la déchéance des pasteurs. Si l'échec de cette mission impossible était prévisible ^ ses séquelles sur la jeune Huber n'en sont pas pour autant moins graves : de retour à Lyon dans un état de santé dégradé, elle passe quelques années à se soigner, jusqu'à ce que, en 1719, ses conditions s'améliorent. Toujours fervente dans sa spiritualité, elle semble néanmoins avoir quelque peu modéré son enthousiasme, s'acheminant vers une foi plus intériorisée et moins sensible aux signes extérieurs. C'est du moins ce qui se dégage de la correspondance avec son grand-oncle maternel, Nicolas Fatio de Duillier, un savant de renommée européenne, proche de Newton et partisan affiché des French Prophets. On ne sait pas grand-chose de la formation de Marie, qui a dû être en grande partie autodidacte^ ; et on connaît encore moins le cheminement qui l'a conduite à l'écriture. Quoi qu'il en soit, elle rédige en 1722, sous anonymat^, un ouvrage d'inspiration piétiste, aujourd'hui perdu, sur la nature

^ Voir Voltaire, 1768, p. 69. ^ La mère de Marie, Anne-Catherine, était la fille de Bénédict Calandrini, professeur de théologie à l'Académie de Genève et fervent partisan de l'orthodoxie réformée. ^ On ne connaît pas les détails du séjour genevois de Marie, qui n'a pas laissé de traces dans les registres officiels ; on sait, grâce à la correspondance familiale, qu'il s'était soldé par un échec mais on ne dispose pas d'éléments concrets permettant d'en préciser le déroulement. ^ Voir Krumenacker, 2003, en particulier p. 106-112. ^ Tous les ouvrages de Marie Huber devaient paraitre sans nom d'auteurs et, souvent, sous de fausses indications typographiques.

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antichrétienne des divertissements et des plaisirs. Après un silence de presque dix ans, paraissent en 1731 Le monde fou préféré au monde sage^ et les Sentimens de quelques théologiens, qui s'intituleront, à partir de la deuxième édition. Le sisteme des anciens et des modernes'^. Si Le monde fou, empreint d'une spiritualité piétiste, dénonce la prétendue sagesse de ceux qui se conduisent selon les apparences, leur préférant la « folie » de ceux qui se laissent guider par leur conscience, le Sisteme, quant à lui, aborde un thème plus résolument théologique, celui des peines éternelles, dont l'existence est rejetée à cause de leur incompatibilité avec la bonté de Dieu. Inspiré de la doctrine origénienne de l'apocatastase, à savoir de la restauration eschatologique de toute la création, l'ouvrage connaît un grand succès ; toutefois, et malgré les visées apologé¬ tiques dont il se réclame, il fait aussi l'objet d'une large réproba¬ tion, tant du côté protestant que du côté catholique. S'appuyant sur les ressources de la raison pour démêler les questions tbéologiques, le Sisteme garde un ancrage biblique, tout en montrant déjà clai¬ rement l'aspiration de son auteure à dessiner les contours d'une religion bâtie sur un fondement métaphysique universel. Ce dessein deviendra manifeste dans l'ouvrage principal de Marie Huber, les Lettres sur la religion essentielle^^ publiées en 1738, qui renverse le rapport traditionnellement admis entre religion révélée et reli¬ gion naturelle, cette dernière se voyant attribuer une primauté à la fois chronologique et axiologique alors qu'à la première n'est reconnue qu'une valeur instrumentale". Si le but reste celui de convaincre l'incrédule en lui présentant une religion remodelée sur la base de la simplicité et de l'évidence, il n'en reste pas moins que l'inspiration apologétique risquait de perdre sa lisibilité pour des contemporains plus enclins à y voir les traces d'une inspiration déiste. En réalité les Lettres échappent aux classifications trop rigides, constituant une tentative originale de relire le christianisme à la lumière d'une métaphysique de l'évidence, plus proche du sensible que du rationnel, et d'une morale du possible, alliant passivité des sentiments et liberté de la volonté. Après les Lettres, qui, à l'instar des publications précédentes, connaîtront un succès attesté par des nombreuses édîtîons et traductîons, deux autres

** Voir Huber, 1731a. ' Voir Huber, 1731b, et Huber, 1733. '"Voir Huber, 1738. « [...] il paroît bien sensiblement que la Religion Révélée tire toutes ses preuves de la Religion Naturelle ; que celle-ci en est Vante et le principe, que l'autre n'est que le moyen qui doit servir à la déveloper et à la déterrer, pour ainsi dire dans l'Homme qui l'ensevelit. [...] La Religion Naturelle qui a été donnée la première, sera aussi la dernière : tous les Hommes en reçoivent les principes en même tems qu'ils reçoivent Vétre ; elle sera inséparable de leur être ; ils ne la perdront point en quittant le corps. » (Huber, 1739, Lettre V, p. 65-67.)

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ouvrages de Marie Huber seront publiés, l'un en 1753 l'année même de sa mort, et l'autre, à titre posthume, en 1754 dans lequel la famille dévoilera l'identité auctoriale de la Genevoise. Dans cette vie qui s'était finalement déroulée sans éclats notables - hormis l'épisode de la mission genevoise - et qui, à s'en tenir au témoignage d'un contemporain^"^, avait été vouée à l'accomplissement des bonnes œuvres, nombreux sont pourtant les signes de contradiction : le choix du célibat dans une tradition confessionnelle qui avait accentué la valeur de la maternité et de la famille ; l'allégeance protestante dans un pays qui, depuis 1685, avait été ramené de force à l'uniformité catholique ; la prise de parole théologique dans un contexte qui ne reconnaissait pas les femmes comme des sujets légitimes du discours religieux ; l'implication dans le milieu piétiste lyonnais malgré une orientation intellectuelle de plus en plus inspirée par le rationalisme ; l'engagement éditorial actif et controversé, mais soigneusement dissimulé sous les voiles de l'anonymat, des fausse adresses typographiques et des dispositifs rhétoriques. Bref, une vie à l'enseigne d'une radicalité à la fois pleinement assumée et masquée : assumée dans l'appropriation d'une parole défendue, dans des choix existentiels en rupture avec les codes religieux et sociaux, dans une pensée originale qui mélange les allégeances et franchit le seuil de ce que la Fruhaufklàrung protestante jugeait comme tolérable sur le plan de la formulation théologique et morale, et masquée sous l'effacement d'un quotidien à l'apparence normé. On comprendra aisément que, pour saisir un tel personnage, il faut renoncer à la tentation de l'étiqueter ; mais il faut aussi labourer le terrain dans lequel il a été enraciné, en identifier les réseaux, mieux en comprendre la réception et en évaluer plus précisément l'impact. Or, c'est ce que font les articles que nous publions ici, qui explorent de manière innovante, à partir d'une documentation en large mesure inédite, le milieu dans lequel a évolué Marie Huber, les réactions qu'elle a suscitées tant chez ses coreligionnaires que dans le monde catholique et l'influence que ses idées ont eue dans d'autres contextes culturels, linguistiques et religieux. C'est ainsi que l'article d'Yves Krumenacker, dont la première partie est une présentation substantielle du Sisteme, élargit

Il s'agit d'un choix d'articles, spécialement consacrés aux femmes, à l'éducation des filles et aux réflexions morales, tirés du Spectator, le célèbre journal que Joseph Steele et Richard Addison avaient publié en 1711-1712 et qui devait être traduit en français à partir de 1714 ; voir Huber, 1753. Voir Huber, 1754. Voir Pernetti, 1757, vol. II, p. 360. Voir Gembicki, 2013, en particulier p. 96-91.

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par la suite la perspective en s'intéressant à la diffusion de l'ouvrage en Europe et outre-Atlantique et en essayant de reconstituer les réseaux des lecteurs et des lectrices, en particulier dans les milieux piétistes. Une perspective qui est, en partie, aussi celle de Sebastien Tiirk qui, en puisant dans un corpus considérable de sources manuscrites, explore les liens de Marie Huber avec le piétisme radical suisse et allemand, et reprend à nouveaux frais la question de l'évolution de la Genevoise vers le rationalisme, en mettant sa pensée au regard de celle de Johann Conrad Dippel, intéressante figure de frontière entre le piétisme radical et les Lumières. Le milieu familial, et en particulier les liens avec le grand-oncle Nicolas Fatio de Duillier, sont au cœur de l'article de Noémie Recous, qui exploite la correspondance entretenue par le savant avec ses neveux et nièces Huber, mais qui élargit l'analyse aux communautés d'enthousiastes qui se font et se défont en Europe, avant d'analyser plus en détail la spiritualité tant de l'oncle que de la nièce. Quant à Martin Kessler, il brosse le tableau des débats sur l'apocatastase qui ont eu lieu en Allemagne au xvif et au xviif siècle, en s'interrogeant par la suite sur le rôle joué par la traduction alle¬ mande du Sisteme. Et s'il montre que finalement cette traduction n'a pas été déterminante dans la controverse entre opposants et défenseurs de la restauration finale, il souligne en même temps que les choses en sont allées différemment pour les Lettres sur la religion essentielle, dont l'impact a été bien plus considérable. En décentrant le regard du protestantisme vers le monde catholique, l'article de Maria-Cristina Pitassi, qui étudie les censures romaines du Sisteme, ayant conduit à la double mise à l'Index de l'ouvrage, s'intéresse à un aspect négligé par l'historiographie, à savoir la circulation et la réception de Marie Huber en Italie. La mise en parallèle des deux censures successives de 1739 et de 1759 permet de cerner la compréhension que les milieux catholiques officiels ont eue de la pensée de l'auteure dont ils semblaient ignorer l'identité, et aussi de mesurer l'évolution du climat culturel qui était inter¬ venue dans les vingt ans qui séparent les deux relations. En conclusion, nous présentons un dossier qui renouvelle consi¬ dérablement les études sur Marie Huber et qui devrait permettre de mieux saisir l'intérêt, l'importance et le rayonnement d'une auteure qui a peut-être mécontenté tout le monde mais dont les idées, en particulier sur le sens à donner à la Réforme, sur l'examen indi¬ viduel de l'Écriture ou sur la primauté de la religion naturelle, ont

« [...] il est à craindre, qu'aucun des partis ne soit content : ils crieront tous, qu'on retranche ce qu'il y a d'essentiel dans la Religion : le Théologien dira, qu'on accorde trop au Déiste ; & celui-ci se plaindra, qu'on exige encore trop de lui. En cela, il n'arrivera rien que l'Auteur n'ait prévu. » (Nouvelle Bibliothèque, 1738, p. 178.)

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influencé des plumes bien plus illustres, comme celle de Jean-Jacques Rousseau pour n'en citer qu'une.

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