Résumé : La lecture que les ingénieurs économistes français firent de la Théorie Générale au lendemain de la seconde guerre mondiale n’a pas reçu l’attention qu’elle mérite. Leurs critiques de Keynes portent essentiellement sur sa théorie de l’intérêt. Ils lui reprochent de supposer que la quantité de monnaie est exogène et de négliger l’interdépendance des marchés. Mais, surtout, ils essaient de dépasser Keynes. Rueff développe une théorie de la régulation monétaire. Allais élabore une théorie monétaire des cycles. Massé élabore des modèles macroéconomiques à prix flexibles où l’avenir est incertain. Il en étudie, en particulier, les propriétés de stabilité. Gruson développe une théorie générale d’une économie où l’offre de monnaie est endogène et où un déséquilibre entre l’offre et la demande peut, tout aussi bien, susciter un ajustement des prix ou des quantités.
