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Classiques Garnier

« Le seul éloquent entre tant d’écrivains qui ne sont qu’élégants » ? Lectures de Bossuet au xviiie siècle

  • Publication type: Journal article
  • Journal: Revue Bossuet Littérature, culture, religion
    2017, n° 8
    . Réceptions de Bossuet au xviiie siècle
  • Author: Guion (Béatrice)
  • Abstract: This article deals with Bossuet’s reception as a writer in the 18th century. It takes into account key thinkers of the Enlightenment, as well as various didactical textbooks and finally the writings of Maury. This article highlights the ambivalences in the judgements made about Bossuet as a writer : if all agree that his eloquence is characterised by greatness, force, energy and sublime, he is also reproached for his colloquialisms, a regrettable mix of styles, and even a lack of art.
  • Pages: 21 to 41
  • Journal: Bossuet Studies
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406071341
  • ISBN: 978-2-406-07134-1
  • ISSN: 2494-5102
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-07134-1.p.0021
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 09-01-2017
  • Periodicity: Annual
  • Language: French
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« Le seul éloquent entre tant décrivains qui ne sont quélégants » ?

Lectures de Bossuet au xviiie siècle

La réception de Bossuet, au xviiie siècle comme au siècle suivant, engage des enjeux aussi bien esthétiques quidéologiques. Ceux-ci peuvent être mêlés, ou distingués, comme le montrent paradigmatiquement les exemples et de Voltaire, et de lEncyclopédie : on peut admirer le style tout en combattant la pensée.

Cest un lieu commun critique de parler du « purgatoire » que Bossuet a connu au xviiie siècle, qui le tient pour un adversaire idéologique et lui préfère Fénelon1 ; cen est un autre de souligner quil doit sa réhabilitation, à lorée du xixe siècle, à des auteurs hostiles aux Lumières, La Harpe, Fontanes, Chateaubriand. On peut également sappuyer sur le témoignage de dAlembert : « La réputation de Bossuet, très brillante de son temps, très grande encore aujourdhui dans lÉglise de France, dans les écoles de théologie et parmi les orateurs, paraît un peu affaiblie auprès du reste de la nation2. » À ce discrédit, quil rapporte à celui des disputes théologiques, dAlembert oppose la vogue croissante de Fénelon :

au contraire, les ouvrages de Fénelon, remplis et comme pénétrés à chaque page de ces principes de bienfaisance, de tolérance et de charité, qui intéressent tous les hommes, toutes les nations et tous les âges, ont acquis beaucoup de lecteurs dans un siècle qui paraît sentir tout le mérite de ces vertus, qui 22affiche une grande estime pour les connaissances utiles, et un grand mépris pour les querelles scolastiques3.

Le grand thuriféraire de Bossuet quest Maury sindigne quant à lui de ce que son « mérite prodigieux était indignement méconnu durant ma première jeunesse par je ne sais quelles coteries littéraires4 ».

Toutefois les hommes des Lumières ont jugé favorablement du style de Bossuet : dAlembert lui-même, dans le genre certes contraint de léloge académique, mais aussi Voltaire, qui dans la première édition du Temple du goût le qualifie de « seul Français véritablement éloquent entre tant de bons écrivains en prose, qui pour la plupart ne sont quélégants5 ». Cette sentence, à laquelle fait écho Vauvenargues, pour la nuancer et la contester, pose une question essentielle : si lon reconnaît généralement, au xviiie siècle, léloquence de Bossuet, son élégance en revanche est mise en cause, plus particulièrement encore après la publication des Sermons entamée par Deforis en 17726, publication qui marque un tournant dans la réception de Bossuet écrivain. DAlembert, par exemple, oppose son « éloquence impétueuse » à « lharmonieuse élégance » de Fléchier7. Si Maury avance, dès 1772, que « lerreur », – cest son mot –, selon laquelle Massillon et Bourdaloue auraient « posé les limites » de lart de la chaire « ne se serait point accréditée si lon avait pu lire les sermons de Bossuet8 », la majorité des critiques qui ont pu les lire, de dAlembert à La Harpe, sont plus circonspects à leur égard.

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En effet, les jugements portés sur Bossuet au xviiie siècle sont souvent formulés au sein de parallèles – y compris dans des textes qui ne portent pas ce titre – : parallèles, dabord, avec les autres prédicateurs du Grand Siècle, Fléchier, Bourdaloue, Massillon, qui lui disputent alors la palme de lexcellence ; parallèle antithétique fréquent avec Fénelon, et quant au style, et quant à la pensée. La langue de Bossuet est parfois appréciée aussi par rapport à celle de Pascal, par exemple chez Vauvenargues et La Harpe.

Cest donc sur la réception de Bossuet écrivain que nous nous pencherons ici, – étant entendu que celle-ci nest pas toujours indépendante des choix idéologiques –, en sollicitant dune part des auteurs emblématiques des Lumières (Voltaire, Vauvenargues, Diderot, dAlembert), dautre part un corpus didactique (les Principes, Éléments, Cours de littérature de Batteux, de Marmontel et de La Harpe). Il nous a semblé intéressant de considérer prioritairement ce que disent de la langue de Bossuet des auteurs qui nont pas de sympathie pour le christianisme quil défend – prioritairement, mais non pas uniquement : il nétait pas possible dignorer les écrits de Maury, des Réflexions sur les Sermons nouveaux de M. Bossuet (1772) au Discours sur léloquence de la chaire (1777)9.

Les critiques du xviiie siècle saccordent pour lessentiel sur les caractéristiques propres à léloquence de Bossuet. Les unes font lobjet de jugements positifs : on lui reconnaît de la grandeur, de la force, de lénergie, ce qui conduit, très logiquement, à parler de sublime ; on reconnaît également son pouvoir pathétique ; on est sensible à loriginalité de sa langue. Dautres donnent lieu à des appréciations plus ambivalentes : ainsi du mélange des registres, des familiarités, voire de ce qui est perçu comme des incorrections.

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« Le seul éloquent »

Dans Le Temple du goût Bossuet est admis à « lintérieur du sanctuaire », aux côtés de ceux qui doivent « servir dexemple[s] à la postérité10 ». Diderot lélève au rang de modèle, lorsquil assure que lexorde de Sénèque dans la Consolation à Marcia « nest indigne ni de Démosthène, ni de Cicéron, ni de Bossuet11. » De fait, il salue en lui le parangon de léloquence française : « Raphaël est peut-être aussi éloquent sur la toile que Bossuet dans une chaire12. »

Toutefois, jusquen 1772, les jugements portés sur léloquence de Bossuet sappuient sur un corpus très restreint, comme en témoigne Voltaire : « On a de lui cinquante-un ouvrages ; mais ce sont ses Oraisons funèbres et son Discours sur lHistoire universelle qui lont conduit à limmortalité13. » – cest dire que le titre de « seul éloquent » se fonde sur des textes qui ressortissent, dans le régime rhétorique dAncien Régime, aux grands genres, et donc au style élevé. DAlembert fait un constat similaire, deux décennies plus tard. Sil indique, dans lÉloge de Bossuet lu en 1775, quil laisse de côté ses « triomphes théologiques » parce quils « appartiennent à lhistoire de lÉglise, et non à celle de lAcadémie14 », il consacre cependant une note à la controverse antiprotestante, dont il reconnaît l« éloquente logique15 », tout en signalant que la polémique nest plus lue :

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Les nombreux volumes de Bossuet, tout remplis douvrages de cette espèce, quon a lus et admirés durant plus de soixante ans, se réduisent aujourdhui, pour la très grande partie des lecteurs, à son Histoire Universelle, à ses Oraisons funèbres, et peut-être à quelques Sermons dont on parle encore []16.

On relève la réticence, perceptible, à légard des sermons. La plupart des critiques opèrent encore une réduction au sein même du corpus, déjà restreint, des oraisons funèbres : dAlembert juge que celles de Marie-Thérèse et de Le Tellier « furent moins heureuses » et « assez peu dignes de Bossuet17 » ; quant à celle de Nicolas Cornet, c« est la plus faible de toutes celles quil a prononcées18 ». La Harpe nen retient que quatre, « chefs-dœuvre dune éloquence qui ne pouvait pas avoir de modèles dans lantiquité, et que personne na depuis égalée » : 

les oraisons funèbres de la reine dAngleterre, de Madame, du grand Condé et de la Princesse palatine, surtout les trois premières, ont placé Bossuet à la tête de tous les orateurs français, non pas, comme on voit, par le nombre, mais par la supériorité des compositions19.

Que la réputation littéraire de laigle de Meaux au xviiie siècle repose essentiellement sur les oraisons funèbres et le Discours sur lhistoire universelle, Maury en témoigne indirectement, dans un passage très polémique à lencontre de La Harpe, quil accuse de navoir eu, en 1772, quune connaissance médiocre et partielle de Bossuet : 

Je me souviens que lorsque je décernai pour la première fois cet hommage de la préséance du génie à notre grand Bossuet20, M. de La Harpe qui ne connaissait pas alors la vingtième partie de ses ouvrages, ne fut point de mon avis, et combattit mon opinion avec beaucoup de vivacité dans nos sociétés littéraires. À cette époque il navait encore lu que les Oraisons funèbres, et lHistoire universelle []21.

Laffirmation est assurément fausse : La Harpe dans lÉloge de Fénelon, qui date de 1771, mentionne lHistoire des variations des Églises protestantes et, 26plus largement, la controverse antiprotestante22. Ce qui a pu susciter la mauvaise humeur, et donc la mauvaise foi, de Maury, cest que dans cet Éloge La Harpe estime que, contrairement à lauteur du Télémaque, quil déclare inimitable, « Bossuet historien et orateur peut rencontrer des rivaux », en loccurrence Fleury et Massillon23. Dans le Cours de lan VII son jugement a considérablement évolué : tenant désormais le Discours sur lhistoire universelle pour le « plus beau monument historique dans toutes les langues24 », il avance que « [n]ous navons en français rien de mieux écrit que cet ouvrage, qui navait point de modèle », et quil est « dautant plus admirable, que léloquence de lorateur ne prend jamais la place de celle de lhistorien25 ». Il fait mention, brièvement mais de façon très élogieuse, des Méditations sur lÉvangile, dont il soutient quelles « nont pas moins donction, denthousiasme et deffusion de cœur que » les Lettres sur la religion « du tendre Fénelon », ajoutant que ceux qui ne les ont pas lues « ne connaissent pas tout Bossuet26 ». Sil exclut, à linstar de dAlembert déjà, la théologie, lapologétique et la controverse, cest comme ne relevant pas de son objet dans le chapitre consacré à léloquence de la chaire27.

Maury est, au xviiie siècle, lun des rares à faire léloge de lHistoire des variations dun point de vue rhétorique, en affirmant quunie au Discours sur lhistoire universelle elle « assure à la France la primauté littéraire dans le genre historique28. » Il observe toutefois que « Bossuet nest véritablement responsable que des ouvrages quil a lui-même publiés, et qui nous donnent la véritable mesure de son talent29. » – ce qui devrait conduire, en toute logique, à ne pas prendre en compte les sermons : on notera que Maury nest pas toujours dune rigoureuse cohérence.

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DAlembert reconnaît à Bossuet le mérite davoir changé « [l]e ton de la chaire [] dès quil y parut », en bannissant les « indécences » et le « mauvais goût30 » – cest à Bourdaloue, en revanche, que Voltaire attribue celui davoir été l« un des premiers » à y faire « parler la raison31 » –. Si dAlembert voit dans les sermons « plutôt les esquisses dun grand maître que des tableaux terminés32 », il considère que dans loraison funèbre Bossuet « neut ni supérieur ni égal33 ». Cest là un constat largement partagé : La Harpe dans le Lycée loue très vivement les oraisons funèbres, mais juge que dans les sermons Bossuet était « médiocre », et surpassé par Massillon34 – il convient dajouter quil tient loraison funèbre pour un genre supérieur, parce quelle « réunit plus de parties oratoires, exige plus dart et délévation que le sermon35. »

Force, grandeur et pathétique :
une langue unique

Léloquence reconnue à Bossuet est caractérisée par la grandeur, la force et lénergie – autant de catégories rhétoriques traditionnelles, associées au style élevé dont relèvent les grands genres que sont loraison funèbre et, encore pour une large part au xviiie siècle, lhistoire. Ainsi Voltaire observe-t-il, précisément dans le passage consacré à Bossuet dans Le Siècle de Louis XIV, que, par définition, le « genre déloquence » de loraison funèbre « demande [] une grandeur majestueuse36 ». Marmontel estime que, « [d]e tous nos orateurs, Bossuet est celui qui 28a le mieux connu lart dagrandir : cétait le sceau de son génie37. » – cest, significativement, à larticle « Amplification », et à propos des oraisons funèbres, quon lit ces lignes. La Harpe juge semblablement que « Bossuet [] sait agrandir tout ce quil traite38. »

Voltaire, qui combat la visée du Discours sur lhistoire universelle, notamment dans lEssai sur les mœurs, en fait néanmoins léloge, au plan rhétorique, dans Le Siècle de Louis XIV. Les premières lignes peuvent paraître ambiguës : « il appliqua lart oratoire à lhistoire même, qui semble lexclure. Son Discours sur lhistoire universelle [] na eu ni modèles ni imitateurs. » Toutefois la suite immédiate assure que « son style na trouvé que des admirateurs » et parle de « force majestueuse » ainsi que de « traits rapides dune vérité énergique39 ».

Vauvenargues, qui avance qu« on peut compter sous le règne de Louis XIV quatre écrivains de prose de génie : Pascal, Bossuet, Fénelon, La Bruyère40 » – notons quil sagit de quatre écrivains catholiques –, fait grief à Voltaire dune « trop grande partialité » envers Bossuet : rappelant la formule de la première édition du Temple du goût (« le seul éloquent entre tant décrivains qui ne sont quélégants »), il lui reproche dêtre injuste à légard tant de Pascal que de Fénelon41 – de fait, cest toujours comparativement à ces deux auteurs quil se prononce sur le style de Bossuet. Ce qui caractérise ce dernier à ses yeux, cest « la majesté, la pompe, la magnificence, lenthousiasme42 ». Le lexique de lélévation et de la majesté, récurrent – il « élève lesprit43 » –, amène la mention du sublime : « Bossuet est plus majestueux et plus sublime quaucun des Romains et des Grecs44 », ainsi que la comparaison avec le tonnerre, topique pour évoquer tant la force que le sublime : il « éclate comme un tonnerre dans un tourbillon orageux45 ». On retrouve un 29jugement similaire chez dAlembert, qui parle lui aussi d« élévation », de « majesté », de « véhémence46 », et pour qui le Discours sur lhistoire universelle se caractérise par un « pinceau énergique et rapide47 ». Maury, enfin, ne cesse de vanter la véhémence, lénergie, la vigueur de Bossuet quil oppose, à cet égard, à Bourdaloue, dont il regrette qu« il manque entièrement de la force majestueuse, de lénergie, des traits rapides et sublimes qui signalent avec tant déclat le génie de Bossuet48 ». La force prévaut, à ses yeux, sur lélégance, comme il lobserve dès 1772 :

Ce qui ma le plus frappé dans ces sermons, cest cette vigueur soutenue qui caractérise le style de Bossuet, et qui vaut bien, ce me semble, lélégance continue tant vantée dans nos écrits modernes49.

La Harpe évoque, plus spécifiquement, la « force de sens » et celle des images, qui constituent pour lui la marque propre de Bossuet :

On ne peut dire plus de choses en moins de mots, ni donner à sa phrase une plus grande force de sens50.

Voilà des images douces : il est encore bien plus abondant en images fortes, et cest une des propriétés de son style51.

Marmontel, qui décèle dans lemploi du mot propre une efficacité pathétique : « où le mot propre a lavantage et ne peut être suppléé, cest dans les choses de sentiment, à cause de son énergie, cest-à-dire à cause de la promptitude et de la force avec laquelle il réveille limpression de son objet52 », en donne comme exemple le « Madame se meurt, Madame est morte ! » : « Cest le mot simple et commun qui en fait toute la force. Sil eût dit : Madame est expirante, Madame expire, il neût produit aucun effet53. »

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La Harpe reprend lidée, mais en la précisant et en lappliquant spécifiquement à Bossuet. Il estime que lexpression simple et familière frappe non seulement par son expressivité propre, mais aussi parce que chez un auteur dont lélocution relève habituellement du grand style, le lecteur sait que lemploi du mot simple ne vient pas dune insuffisance :

Il y a une autre sorte dexpressions familières qui choqueraient dans un écrivain médiocre, parce quelles tiendraient de la faiblesse, et qui plaisent chez lui, dabord parce quelles ne peuvent paraître une impuissance de dire mieux dans un homme dont lélocution est ordinairement si élevée, ensuite parce quelles sont de nature à faire sentir que leur extrême simplicité est ce quil y a de mieux pour la force du sens et le dessein de lauteur. Un exemple me fera comprendre : La voilà telle que la mort nous la faite. Cette phrase en elle-même est du style familier : placez-la dans un discours faiblement écrit, elle fera rire. Dans Bossuet, elle est frappante de vérité et dénergie. Pourquoi ? Cest quaprès avoir dit sur le même sujet ce quil y a de plus relevé, il finit par ne trouver rien de plus expressif que cette locution vulgaire, il est vrai, mais qui rend si bien en un seul mot tout ce que la mort a fait de Madame, que les termes les plus choisis nen diraient pas autant54

Tous les critiques ne saccordent pas sur ce point : dautres reprochent à Bossuet ce mélange des registres.

Léloge de la force amène des comparaisons avec les deux écrivains de lAntiquité traditionnellement tenus pour les modèles du style énergique. La comparaison avec Démosthène apparaît très tôt : La Bruyère dans le chapitre « De la chaire » rapproche Bossuet de Démosthène et Bourdaloue de Cicéron : « L. de Meaux et le P. Bourdaloue me rappellent Démosthène et Cicéron55. » La Harpe reprend ce parallélisme antithétique, à cette différence près que cest Massillon quil compare à Cicéron : « La France peut se vanter davoir en Bossuet son Démosthène, comme dans Massillon elle a eu son Cicéron56 ». Marmontel reconnaît à Démosthène comme à Bossuet « une expression brusque et forte57 ». Tout aussi fréquent est le rapprochement avec Tacite : Maury estime 31que Bossuet « égale et surpasse peut-être [son] énergie58 », La Harpe retrouve chez lui « cette précision énergique de Tacite et de Salluste59 ». DAlembert déjà le soulignait :

Le tableau énergique que trace lorateur de la politique profonde de Cromwell, est un morceau digne de Tacite, et bien au-dessus du portrait purement oratoire de lusurpateur []60.

Léloge de la force et de lénergie conduit tout naturellement à celui du sublime, autre lieu commun : dAlembert parle dun « orateur si sublime61 », Vauvenargues, qui évoque ses « sublimes hardiesses62 », voit en lui « le plus sublime des orateurs63 ». La Harpe estime que même dans les Méditations sur lÉvangile, dont il loue pourtant l« onction », « Bossuet conserve toujours cette tendance au sublime, qui lui est naturelle64. » Marmontel, qui caractérise Bourdaloue par son savoir et sa profondeur, et Bossuet par le sublime65, en découvre la marque la plus achevée dans lOraison funèbre de Henriette dAngleterre66. Dans larticle « sublime » des Éléments de littérature, il distingue un sublime de la simplicité (celui du mot simple) et un sublime de limage (celui du mot figuré). Dans les deux cas, les illustrations sont empruntées, exclusivement, au Discours sur lhistoire universelle : « Tout était Dieu, excepté Dieu même » (Bossuet) ; voilà le sublime dans le simple. « Lunivers allait senfonçant dans les ténèbres de lidolâtrie (Bossuet) ; voilà le sublime dans le figuré67. » Si Marmontel et La Harpe reconnaissent une 32force expressive à lemploi de tournures simples, si La Harpe constate la coexistence de la simplicité et de la force68, Maury se montre plus nettement tributaire de la conception du sublime qui simpose à partir de la traduction du pseudo-Longin par Boileau : il loue chez Bossuet un style « toujours naturel et simple dans sa sublimité69 ».

Une autre qualité constamment reconnue à Bossuet est celle du pathétique : « Cet orateur si sublime est encore pathétique70 », remarque dAlembert. Les deux exemples sans cesse donnés sont ceux des oraisons funèbres de Henriette dAngleterre et du Grand Condé. DAlembert cite Voltaire : « Bossuet, dit un écrivain célèbre, obtint le plus grand et le plus rare des succès, celui de faire verser des larmes à la cour, dans loraison funèbre de la duchesse dOrléans Henriette dAngleterre71 ». Voltaire loue la puissance pathétique de Bossuet non seulement dans Le Siècle de Louis XIV, mais encore dans les Questions sur lEncyclopédie :

Lexagération sest réfugiée dans les oraisons funèbres, on sattend toujours à ly trouver ; on ne regarde jamais ces pièces déloquence que comme des déclamations ; cest donc un grand mérite dans Bossuet, davoir su attendrir et émouvoir dans un genre qui semble fait pour ennuyer72.

La Harpe estime que Bossuet est « rempli » du « pathétique noble » qui est « essentiel à loraison funèbre », surtout dans loraison funèbre du grand Condé et sa péroraison, où « il sest surpassé73 ». Marmontel fait exception en attribuant la première place à Bridaine :

On a vu dans nos chaires des effets surprenants du pouvoir de cette éloquence ; le véhément Bridaine a déchiré plus de cœurs et fait couler plus de larmes que le savant et profond Bourdaloue, et, si jose le dire, que le sublime Bossuet74.

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Il juge en effet que « nos célèbres orateurs », – en loccurrence Bossuet, Massillon et Bourdaloue –, « semblent avoir une sorte de pudeur qui les modère et qui les refroidit », et qu« [e]n se livrant aux grands mouvements de léloquence, ils croiraient prêcher en missionnaires75 ». 

Enfin, cest un lieu commun, dès le xviiie siècle, de souligner que Bossuet parle et écrit une langue profondément personnelle76. DAlembert lobserve : « on croirait que la langue dont il se sert na été créée que pour lui77 », La Harpe le redit :

il ne se sert point de la langue des autres hommes ; il fait la sienne, il la fait telle quil la lui faut pour la manière de penser et de sentir qui est à lui : expressions, tournures, mouvements, constructions, harmonie, tout lui appartient78.

On ne sétonne pas de retrouver lidée sous la plume de Maury, qui loue « un orateur qui se crée une langue aussi neuve et aussi originale que ses idées79 », et « quil serait peut-être également impossible à Cicéron et à Démosthène lui-même de traduire dans leurs beaux et riches idiomes80 ».

Ambivalences :
négligences ou sublime ?

Lorsque Chateaubriand exalte à son tour la spécificité de la langue de Bossuet, il se démarque de ses devanciers en en décelant la source dans lalliance de la simplicité et de la grandeur :

Lévêque de Meaux a créé une langue que lui seul a parlée, où souvent le terme le plus simple et lidée la plus relevée, lexpression la plus commune 34et limage la plus terrible, servent, comme dans lÉcriture, à se donner des dimensions énormes et frappantes81.

Si le constat dun mélange entre simplicité et grandeur nest pas neuf, cest au sein dun régime rhétorique quil est effectué au xviiie siècle, davantage sensible aux disparités quil induit, et sans quintervienne la référence à la Bible. Dès avant la publication des sermons, on reproche à Bossuet des familiarités, des négligences, et des incorrections, y compris dans des textes qui relèvent du grand style, comme les oraisons funèbres : celles-ci sont jugées diversement, plus ou moins sévèrement selon les auteurs.

DAlembert observe que Bossuet a « ennobl[i] [] plus dune fois la familiarité de ses expressions82 » par la grandeur de lidée ou de limage. Il va jusquà soutenir que « dans Bossuet, quand lidée est grande, la familiarité même de lexpression semble lagrandir encore83. » Il donne lexemple dun passage du Sermon pour la fête de tous les saints (1649) : « les saints étonnés de leur gloire, et trouvant à peine léternité suffisante pour se reconnaître84 ». Sil convient que lexpression peut paraître « trop peu noble » à des « lecteurs délicats », il souligne la difficulté den substituer « une autre, aussi imposante par son énergie85 » – on se souvient que Marmontel reconnaît pareillement de l« énergie » dans lemploi du mot propre –. Lobservation ne vaut pas seulement pour les sermons, dAlembert notant des écarts de registre au sein des oraisons funèbres : « Si dans ces admirables discours léloquence de lorateur nest pas toujours égale, sil paraît même ségarer quelquefois, il se fait pardonner ses écarts par la hauteur immense à laquelle il sélève86 ». Il ne se les fait pourtant pas toujours pardonner : le même dAlembert relève dans loraison funèbre de la Palatine des « familiarités puériles 35qui [la] déparent en quelques endroits87 ». Voltaire déjà dans Le Temple du goût faisait corriger à Bossuet « quelques familiarités » qui « déparent un peu la sublimité de ses oraisons funèbres88 ».

Batteux est plus sévère. Lui aussi repère des familiarités et des négligences, jusque dans loraison funèbre communément tenue pour lun des sommets du genre, celle dHenriette dAngleterre – le choix nest sans doute pas anodin. Il cite et commente la fin du premier point :

la voilà telle que la mort nous la faite ; encore ce reste tel quel va-t-il disparaître : cette ombre de gloire va sévanouir []. Elle va descendre à ces sombres lieux, à ces demeures souterraines, pour y dormir dans la poussière avec les grands de la terre, comme parle Job, avec ces rois et ces princes anéantis, parmi lesquels à peine peut-on la placer, tant les rangs y sont pressés, tant la mort est prompte à remplir ces places ! [] La mort ne nous laisse pas assez de corps pour occuper quelque place, et on ne voit là que les tombeaux qui fassent quelque figure. [] notre corps [] devient un je ne sais quoi, qui na plus de nom dans aucune langue []89.

Le commentaire est peu amène. Batteux note une accumulation de tours familiers :

la voilà telle que la mort nous la faite, est une phrase commune ; tel quel ne semble pas du style soutenu ; à peine peut-on est un tour très familier ; faire quelque figure ne lest pas moins ; un je ne sais quoi na pas plus de noblesse90.

On relève, ici, le contraste avec lappréciation de La Harpe : si ce dernier convient que la phrase « La voilà telle que la mort nous la faite » est du style familier, et la qualifie même de « locution vulgaire », il la juge aussi « frappante de vérité et dénergie91 ». Batteux quant à lui, tout en parlant de naturel et de simplicité, insiste surtout sur labsence dart :

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Les mots et les phrases ne présentent point plus dart ni de soin que les sons [] Tout est simple, naturel, quelquefois même un peu antique. On ne voit point didées concertées, point de pensées artistement graduées, point de nombres croissants, point de figures soutenues avec art92.

Il prétend que Bossuet se soucierait davantage de la pensée que de son expression : « M. Bossuet est satisfait, pourvu que son idée soit rendue93 » ; « Lorateur est plus occupé des objets qui le remplissent que de la manière de les rendre94. » Cest là un lieu commun, dès la fin du xviie siècle, qui apparaît en particulier dans les parallèles entre Bossuet et Fléchier95, et qui est encore vivace dans la seconde moitié du xviiie siècle, comme en témoigne le prospectus de lédition Deforis96, en 1769 : le premier se soucierait davantage des mots, le second des choses. Si Batteux reprend à son compte cette opposition topique entre les deux orateurs, il la reformule à partir des catégories de Denys dHalicarnasse, faisant de lun lexemple du style austère et grave, de lautre celui du style fleuri : « Le parallèle de léloquence de Fléchier et de celle de Bossuet peut se faire en deux mots : lune est belle et parée comme Hélène, lautre est nerveuse et armée comme Hercule97. » Il est un peu moins sévère pour le début du premier point (« Nous mourons tous [] nous ressemblons tous à des eaux courantes98. »), dont il souligne la force, sans néanmoins renoncer à en signaler les négligences et les incorrections : « Il faut juger ce tableau par la grandeur et la force, et non par la correction des traits99. » Il conclut que « [c]est le style des 37Catons, de Marius, cest celui de Corneille, plein dinexactitude et de traits sublimes100. » 

Marmontel est nettement plus nuancé. Sil relève à son tour que « Bossuet dédaigne souvent de lêtre [orné]101 », il considère que labsence dart nest quapparente – « léloquence de Bossuet, tout inculte quelle veut paraître » –, et surtout délibérée, comme le montre la série doxymores :

quoique je sois bien éloigné de prendre pour un manque de goût ces négligences réfléchies, ces licences préméditées, ces savantes incorrections, qui lui donnent en même temps plus de force et de vérité []102.

Cest encore lavis de dAlembert, qui parle semblablement de négligence seulement apparente : Bossuet, « quoiquil semble négliger et dédaigner même lart du style, en est pourtant un modèle103 ». Il y voit une forme dart supérieure :

sa négligence a non seulement de la grandeur et de la fierté, mais une sorte dart qui ne peut être aperçu que par des yeux exercés et clairvoyants, et qui fait sentir aux gens de goût, comment un écrivain supérieur sait à la fois enhardir et maîtriser une langue timide et minutieuse104.

Quant à La Harpe, sil concède des défauts de nombre et des négligences de diction105, ainsi que des familiarités, son jugement est nettement plus favorable. Il évoque de « prétendues inégalités », et conteste le rapprochement avec Corneille : « il sen faut de tout que Bossuet tombe jamais aussi bas que Corneille, et même il tombe très rarement106. » Il ne détecte chez Bossuet « [q]uun petit nombre dexpressions un peu familières » – on note la double atténuation –, « ou qui même ne le sont devenues quavec le temps107. » Il donne, entre autres exemples, le cas du terme « branle » : « Ce mot, qui est bas aujourdhui, ne létait nullement alors. Il était employé en prose et en vers par les écrivains 38les plus élégants », parmi lesquels La Harpe se fait fort de citer et Boileau et Massillon108. Il approuve linsertion dun tour familier dans un discours soutenu : ce contraste vaut pour lui par son expressivité. Lexemple emblématique, outre « La voilà telle que la mort nous la faite », est la péroraison de lOraison funèbre de Condé :

Sans marrêter à toutes les beautés de cette sublime péroraison, je ne puis mempêcher du moins den observer une qui peut-être nest pas très frappante par elle-même, mais qui pourtant me paraît digne de remarque par la place où elle est : cest, je lavouerai, ce verre deau donné au pauvre, mis en opposition avec toute la gloire du grand Condé. Jamais, ce me semble, un homme ordinaire neût osé risquer, même en chaire, ce contraste hasardeux ; mais Bossuet a senti que cette citation, toute vulgaire quelle pouvait être, était non seulement autorisée par lÉvangile, mais encore anoblie par lhumanité, à qui lon ne pouvait rendre un plus bel hommage que de la mettre au-dessus de toute la grandeur de Condé, et javoue que je ne saurais me défendre den savoir gré à lauteur109.

Comme chez Chateaubriand, le recours à des tours ou à des images familières est justifié par la référence au modèle biblique.

Même Maury concède que lexpression de son grand homme est « souvent [] simple jusquà la familiarité110 », qu« il porte quelquefois la familiarité du style jusquà la négligence111 », et quil laisse des incorrections112. Cest toutefois une conception positive de la simplicité qui domine : il caractérise le style de Bossuet par « la simplicité majestueuse113 », et par loxymore de « familiarité noble114 ».

Marmontel enfin prône, de façon générale, le « mélange du familier et du sublime », qui présente à ses yeux lavantage « de détendre le haut style », « den varier les tons », « de lui donner un air de naturel et 39de vérité115 » ; il ny voit pas cependant une caractéristique spécifique à Bossuet, puisquil le retrouve chez Racine et chez Massillon116.

Lalliance de la simplicité et de la grandeur que lon tient pour caractéristique du style de Bossuet fait donc lobjet dappréciations ambivalentes : si un admirateur tel que Maury la tire du côté de la conception du sublime qui est celle de Boileau, Batteux y déplore un manque dart, tandis que dautres parlent dune négligence seulement apparente, et délibérée.

Si lon saccorde, au xviiie siècle, à reconnaître dans lœuvre de Bossuet un sommet de léloquence française, cest en se fondant sur un corpus très restreint, et constitué, jusquà la publication des sermons en 1772, de textes relevant du grand style. On doute en revanche de son élégance : on signale des familiarités et des négligences, y compris dans les oraisons funèbres.

Il nest pas surprenant que ce soit des auteurs catholiques et hostiles aux Lumières qui jugent le plus favorablement des « inégalités » de Bossuet. Si leur libéralité est dabord motivée par une proximité idéologique, elle tient aussi au fait quils prennent en compte lefficacité de la parole susceptible de toucher et donc de convertir lauditoire, efficacité quen accord avec la tradition augustinienne ils estiment plus importante que lexactitude et la correction ; et encore à ce quils sont sensibles au modèle de lÉcriture – modèle qui nen est évidemment pas un pour les écrivains des Lumières, ni, non plus, pour les théoriciens de léloquence sacrée à lâge classique. Du Jarry par exemple, en 1706, se montre réticent envers la langue biblique, dont létrangeté lui paraît menacer la pureté, qui est pour lui une exigence essentielle :

Les expressions de lÉcriture sainte servent beaucoup pour donner de lélévation au style, mais il faut les employer avec beaucoup dart pour faire entrer ce quelles ont de sublime dans le discours en conservant la pureté et lexactitude de la langue. On doit craindre de se rendre obscur en voulant sélever : car il y a beaucoup de manières de parler dans les Livres saints avec lesquels ceux qui les lisent souvent sont comme naturalisés, mais qui 40paraissent barbares, et étrangères au gré du monde. Il nest donc pas trop aisé de garder en cela le juste tempérament, de prendre de la langue hébraïque ce qui peut convenir à la langue française, et de satisfaire les oreilles savantes et chrétiennes sans blesser les polies et les délicates117.

Aussi appelle-t-il dune part à citer avec parcimonie, dautre part à « adoucir souvent les fortes expressions du Saint-Esprit » et à les « envelopper de courtes paraphrases118 ». À la fin du siècle, Maury avancera à linverse que « [c]e qui donne le plus de plénitude et de substance aux sermons de M. Bossuet, cest lusage admirable quil fait de lÉcriture sainte119. »

Les hommes des Lumières ne posent pas, non plus, la question de larticulation entre la parole propre de Bossuet et les citations scripturaires : ce nest quaprès Chateaubriand que lon louera sa capacité, déjà relevée par Maury120, à les fondre dans sa propre voix, dont on imputera dès lors la puissance singularité à linnutrition biblique121. La spécificité de sa langue est toutefois, on la vu, perçue comme telle au xviiie siècle : bien que son énergie puisse être rapprochée de celle de Démosthène et de Tacite, on convient aisément quil na pas suivi de modèle antique, ni dans la chaire, ni, non plus, dans le Discours sur lhistoire universelle. Il est lui-même érigé en modèle, chez Diderot, chez dAlembert, chez La Harpe, sans néanmoins être toujours le seul :

Bossuet et Massillon sont donc les modèles par excellence que nous avons à considérer principalement dans léloquence chrétienne, lun dans loraison funèbre, et lautre dans le sermon122.

Maury surenchérira, dans lune de ses hyperboles coutumières, nhésitant pas à écrire que « ladmiration publique » le « place avec raison au nombre des Pères de lÉglise123 ».

41

Enfin, si la question de la poésie de Bossuet, autre lieu commun critique dans la réception moderne à partir du Génie du christianisme, est soulevée au xviiie siècle, cest essentiellement au sein dun cadre rhétorique, comme chez Voltaire : « Bossuet, et après lui Fléchier, semblent avoir obéi à ce précepte de Platon, qui veut que lélocution dun orateur soit quelquefois celle même dun poète124. » Quand il observe que la grandeur requise par loraison funèbre « tient un peu à la poésie », il rappelle dans la même phrase que loraison est un « genre déloquence125 ». Cest une considération générique qui lamène à la rapprocher de la tragédie, avec laquelle elle a en partage la grandeur des personnes et des événements ainsi que le pathétique :

Les sujets de ces pièces déloquence sont heureux à proportion des malheurs que les morts ont éprouvés ; cest en quelque façon comme les tragédies, où les grandes infortunes des principaux personnages sont ce qui intéresse davantage126.

DAlembert quant à lui exécute sèchement les traductions en vers français que donna Bossuet des Psaumes, « traductions quon assure avoir été admirées autrefois » :

Il ne nous appartient pas den apprécier le mérite ; mais quand le Parnasse jugerait plus sévèrement que la Sorbonne ces poésies sacrées, Bossuet était si grand comme orateur, quil lui serait très permis de navoir été que médiocre comme poète127.

Vauvenargues pour sa part ne résiste pas, dans les Réflexions et Maximes, à une pique contre lauteur qui déclencha une polémique sur la tragédie en prose : « Il ny a point de poète en prose ; mais il y a plus de poésie dans Bossuet que dans tous les poèmes de La Motte128. »

Béatrice Guion

Université de Strasbourg

1 Voir Alfred Chérel, Fénelon au xviiie siècle en France (1715-1820). Son prestige – son influence, Paris, Hachette et Cie, 1917. Jean-Claude Bonnet souligne la disparition, révélatrice, de Bossuet au profit de Fénelon dans la bibliothèque du futur que décrit Mercier dans LAn 2440 (Naissance du Panthéon. Essai sur le culte des grands hommes, Paris, Fayard, 1998, n. 3 p. 349).

2 « Notes sur lÉloge de Bossuet », Note XIX, dans Histoire des membres de lAcadémie françoise, morts depuis 1700 jusquen 1771, t. II, Paris, Moutard, 1787, p. 292. LÉloge de Jacques-Bénigne Bossuet, prononcé le 15 mai 1775, fut publié quatre ans plus tard dans le recueil des Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie françoise (Paris, Panckoucke et Moutard, 1779, p. 133-174). Les notes sur cet Éloge parurent à titre posthume en 1787 dans lHistoire des membres de lAcadémie françoise, morts depuis 1700 jusquen 1771 (éd. citée, p. 221-294).

3 « Notes sur lÉloge de Bossuet », Note XIX, Histoire des membres de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 293.

4 Essai sur léloquence de la chaire, § XIX, Paris, Gabriel Warée, 1810, 2 vol., t. I, p. 130. Maury est né en 1779.

5 Le Temple du goût, Amsterdam, Jaques Desbordes, 1733, p. 40. Il sagit de la première édition reconnue par Voltaire (« Édition véritable, donnée par lAuteur »).

6 Les sermons furent publiés pour la première fois par Deforis, dans lédition des Œuvres complètes quil commença à faire paraître en 1772 ; en 1778 il donna dans le t. VII des sermons détachés, des discours pour des vêtures et des professions, des panégyriques ; le dernier volume paru, en 1788, contient de nouveaux panégyriques. Sur lédition Deforis voir l« Introduction » aux Œuvres oratoires, édition critique de labbé J. Lebarq revue et augmentée par Ch. Urbain et E. Levesque, Paris, Desclée de Brouwer et Hachette, 7 vol., 1914-1926, t. I, p. vi-ix ; Damien Blanchard, « Les bénédictins de Saint-Maur du xviiie siècle, lecteurs et éditeurs de Bossuet », dans Bossuet. Le Verbe et lHistoire (1704-2004), éd. Gérard Ferreyrolles, Paris, H. Champion, 2006, p. 343-363.

7 Éloge dEsprit Fléchier, évêque de Nismes, dans Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 400. Cet Éloge fut lu le 19 janvier 1778.

8 Réflexions sur les Sermons nouveaux de M. Bossuet, Avignon, François Mérande / Paris, Antoine Boudet, 1772, p. 19. Il sagit de la préface que Boudet avait demandée à Maury pour lédition des Œuvres complètes quavait entreprise Deforis. Maury redonne ses Réflexions…, sous le même titre mais avec quelques variantes, dans les Discours choisis sur divers sujets de religion et de littérature (Paris, Lejay, 1777, p. 309-349) ; et, à nouveau, en 1810 dans lEssai sur léloquence de la chaire, sous le titre « Discours préliminaire pour servir de préface à la première édition des Sermons de Bossuet », avec de nouvelles variantes (t. II, p. 465-534, ici p. 492-493). Sur Maury, voir Éric Van der Schueren, « Dune pratique eucharistique à une production esthétique : la sécularisation de léloquence sacrée à la fin de lAncien Régime (Jean Sifrein Maury) », Dimensions du sacré dans les littératures profanes, Problèmes dhistoire des religions, édités par Alain Dierkens, Éditions de lUniversité de Bruxelles, 10, 1999, p. 21-32.

9 Le Discours sur léloquence de la chaire est paru dans les Discours choisis sur divers sujets de religion et de littérature (Paris, Lejay, 1777). Maury en donnera une nouvelle version, considérablement augmentée, en 1810, sous le titre dEssai sur léloquence de la chaire. Cest cette dernière version parue de son vivant que nous avons choisie comme édition de référence, parce que les additions concernant Bossuet y sont particulièrement importantes.

10 Le Temple du goût, édition critique par E. Carcassonne, Genève, Droz/Lille, Giard, 1953 (2e éd.), p. 139.

11 Essai sur les règnes de Claude et de Néron [1778], livre II, § 41, dans Œuvres, t. I, Philosophie, éd. établie par Laurent Versini, Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 1994, p. 1163.

12 Ibid., livre II, § 32, p. 1151. Voir dans ce volume la contribution dAdrien Paschoud, qui étudie les jugements positifs de lEncyclopédie sur léloquence de Bossuet, et plus spécifiquement dans les articles rédigés par Diderot.

13 « Catalogue de la plupart des écrivains français qui ont paru dans le siècle de Louis XIV, pour servir à lhistoire littéraire de ce temps », Le Siècle de Louis XIV, dans Œuvres historiques, éd. de R. Pomeau, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1957 [1751], p. 1141.

14 Éloge de Jacques-Bénigne Bossuet, dans Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 155.

15 « Notes sur lÉloge de Bossuet », Note IX, Histoire des membres de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 241.

16 « Notes sur lÉloge de Bossuet », Note XIX, ibid., p. 292-293.

17 « Notes sur lÉloge de Bossuet », Note VI, ibid., p. 232.

18 Ibid., p. 237.

19 Lycée, ou Cours de littérature ancienne et moderne, seconde partie (« Siècle de Louis XIV »), livre second, chap. i, section III (« Éloquence de la chaire »), t. VII, Paris, H. Agasse, an VII, p. 40.

20 Dans ses Réflexions sur les Sermons nouveaux de M. Bossuet, parues en 1772.

21 Essai sur léloquence de la chaire, § XVI, n. 2, éd. 1810, t. I, p. 106-107.

22 Éloge de François de Salignac de La Motte-Fénelon [], Paris, chez la veuve Regnard & Demonville, 1771, p. 33.

23 Ibid.

24 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 74.

25 Ibid., seconde partie, livre second, chap. ii, section I (« Histoire »), p. 163. Tout le passage est clairement dirigé contre Voltaire, dont La Harpe conteste, en particulier, le jugement porté dans lEssai sur les mœurs sur le Discours… en tant quhistoire.

26 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. iii (« Philosophie »), section I (« Métaphysique »), éd. citée, t. VII, p. 213.

27 « et je ne parle pas ici du théologien profond, de linfatigable controversiste, dont la plume féconde et victorieuse était tour à tour lépée et le bouclier de la religion : ces travaux apostoliques nentrent point dans la classe des objets qui nous occupent. » (ibid., seconde partie, livre second, chap. i, section III, « Éloquence de la chaire », p. 40).

28 Essai sur léloquence de la chaire, § XVI, n. 2, éd. 1810, t. I, p. 107.

29 Ibid., § LXVIII, t. II, p. 176.

30 Éloge de Jacques-Bénigne Bossuet, dans Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 142.

31 « Léloquence de la chaire avait été presque barbare jusquau P. Bourdaloue ; il fut un des premiers qui firent parler la raison. » (« Éloquence » [1755], Articles pour lEncyclopédie, dans Œuvres alphabétiques I, édition critique sous la direction de Jeroom Vercruysse, Les Œuvres complètes de Voltaire, Oxford, Voltaire Foundation, t. 33, 1987, p. 46).

32 Éloge de Jacques-Bénigne Bossuet, dans Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 142-143.

33 Ibid., p. 145.

34 Lycée, [], seconde partie, livre second, chap. i, section IV (« Le sermon »), éd. citée, t. VII, p. 113.

35 Ibid., seconde partie, livre second, chap. i, section III, p. 29.

36 Le Siècle de Louis XIV, chap. xxxii, Œuvres historiques, éd. citée, p. 1005.

37 « Amplification », Éléments de littérature, édition présentée, établie et annotée par Sophie Le Ménahèze, Paris, Desjonquères, 2005 [1787], p. 140.

38 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 47.

39 Le Siècle de Louis XIV, chap. xxxii, Œuvres historiques, éd. citée, p. 1006.

40 « Sur les prosateurs du xviie siècle », Réflexions critiques, dans Introduction à la connaissance de lesprit humain, éd. de Jean Dagen, Paris, Flammarion, GF, 1981, p. 291. Dans ce fragment Vauvenargues évoque le jugement de Voltaire « qui ne paraît accorder quau seul Bossuet le mérite dêtre éloquent. »

41 « Sur quelques ouvrages de M. de Voltaire », Réflexions critiques, dans ibid., p. 288.

42 « Les orateurs », Réflexions critiques sur quelques poètes [1747], dans ibid., p. 169.

43 Ibid.

44 « Sur Pascal et Bossuet », Réflexions critiques, dans ibid., p. 291.

45 « Les orateurs », Réflexions critiques sur quelques poètes [1747], dans ibid., p. 169.

46 Éloge dEsprit Fléchier, dans Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 407.

47 Éloge de Jacques-Bénigne Bossuet, dans Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 152.

48 Essai sur léloquence de la chaire, § XXVIII, éd. 1810, t. I, p. 213.

49 Réflexions sur les Sermons nouveaux de M. Bossuet, éd. 1772, p. 11 (« Discours préliminaire pour servir de préface à la première édition des Sermons de Bossuet », Essai sur léloquence de la chaire, éd. 1810, t. II, p. 484, avec une très légère variante).

50 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 48.

51 Ibid., p. 62.

52 « Analogie du style », Éléments de littérature, éd. citée, p. 156.

53 Ibid. Lidée et lexemple sont repris dans larticle « Familier », ibid., p. 560.

54 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 71-72. La citation est tirée de lOraison funèbre de Henriette Anne dAngleterre (Bossuet, Œuvres oratoires, éd. citée, t. V, ici p. 664).

55 « De la chaire », § 25 [1689], Les Caractères, éd. dE. Bury, Paris, Le Livre de poche classique, 1995, p. 566.

56 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 74.

57 « Sublime », Éléments de littérature, éd. citée, p. 1068.

58 Essai sur léloquence de la chaire, § LXXI, éd. 1810, t. II, p. 229.

59 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 47-48.

60 « Notes sur lÉloge de Bossuet », Note VI, Histoire des membres de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 233.

61 Éloge de Jacques-Bénigne Bossuet, dans Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 146.

62 « Fragments », dans Introduction à la connaissance de lesprit humain, éd. citée, p. 120.

63 « Sur quelques ouvrages de M. de Voltaire », Réflexions critiques, dans ibid., p. 288.

64 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. iii, section I, éd. citée, t. VII, p. 213. Voir supra la citation p. 26, n. 66.

65 « Abondance », Éléments de littérature, éd. citée, p. 83. Voir infra la citation donnée p. 32, n. 74.

66 « Bossuet ne la jamais été plus [sublime] que dans loraison funèbre dHenriette []. » (« Pathétique », Éléments de littérature, éd. citée, p. 863).

67 « Sublime », Éléments de littérature, éd. citée, p. 1063. La première citation du Discours sur lhistoire universelle est tirée du chapitre iii de la seconde partie (Œuvres, textes établis et annotés par labbé Velat et Yvonne Champailler, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1961, p. 788). Dans la seconde citation, Marmontel a modifié le texte original : on lit chez Bossuet, dans lédition originale de 1681 : « Poussé par cette aveugle impression qui le dominait, il [lesprit humain] senfonçait dans lidolâtrie, sans que rien le pût retenir. » (Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1681, p. 180 ; seconde partie, chap. ii, éd. Pléiade, p. 780).

68 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 70-72.

69 Essai sur léloquence de la chaire, § LXVIII, éd. 1810, t. II, p. 174.

70 Éloge de Jacques-Bénigne Bossuet, dans Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 146.

71 Ibid., p. 147. Voir Voltaire, Le Siècle de Louis XIV, chap. xxxii, éd. citée, p. 1006.

72 « Exagération » [1771], dans Questions sur lEncyclopédie, par des amateurs (V), sous la direction de Nicholas Cronk et Christiane Mervaud, Les Œuvres complètes de Voltaire, Oxford, Voltaire Foundation, t. 41, 2010, p. 297.

73 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 65.

74 « Abondance », Éléments de littérature, éd. citée, p. 83.

75 « Pathétique », ibid., p. 862-863.

76 Voir Emmanuelle Tabet, « Réception et interprétation des Sermons de Bossuet de Voltaire à Gide », dans Lectures de Bossuet. Le Carême du Louvre, sous la dir. de G. Peureux, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2001, p. 217.

77 Éloge de Jacques-Bénigne Bossuet, dans Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 146.

78 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 42.

79 Essai sur léloquence de la chaire, § XVI, éd. 1810, t. I, p. 106-107.

80 Ibid., § XIV, t. I, p. 96.

81 Génie du christianisme, IIIe partie, livre IV, chap. iv, éd. de Maurice Regard, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1978 [1802], p. 862-863.

82 « Notes sur Bossuet », Note VI, Histoire des membres de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 235-236.

83 Éloge dEsprit Fléchier, dans Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie française, éd. citée, p. 408.

84 « Notes sur Bossuet », Note VI, Histoire des membres de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 235. Ce nest pas le texte retenu dans lédition Urbain-Levesque, où on lit « à peine léternité leur suffira-t-elle pour se reconnaître » (Œuvres oratoires, éd. citée, t. I, p. 58).

85 « Notes sur Bossuet », Note VI, Histoire des membres de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 235.

86 Éloge de Jacques-Bénigne Bossuet, dans Éloges lus dans les séances publiques de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 145.

87 « Notes sur Bossuet », Note VI, Histoire des membres de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 232.

88 Le Temple du goût, éd. Carcassonne, p. 140. Voltaire était plus sévère dans la première édition (parue anonymement, et quil na jamais reconnue) : « Bossuet anoblissait beaucoup de familiarités qui avilissent quelquefois ses sublimes oraisons funèbres. » (ibid., p. 92).

89 Œuvres oratoires, éd. citée, t. V, p. 664-665.

90 Principes de la littérature, « IXe traité. Des genres en prose », première partie, section troisième, chap. xi, Paris, Desaint & Saillant, t. IV, 1764, p. 229. Ce texte, issu dun Cours de belles Lettres distribué par exercices paru en 1747, publié pour la première fois sous le titre Principes de la littérature en 1764, na cessé de faire lobjet dimportantes additions ; cest dans lédition de 1764 quapparaît le parallèle entre Fléchier et Bossuet.

91 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 72. Voir supra la citation complète, p. 30, n. 54.

92 Principes de la littérature, IXe traité, première partie, section troisième, chap. xi, éd. citée, p. 229.

93 Ibid.

94 Ibid., p. 231.

95 Sur les parallèles entre Fléchier et Bossuet, voir dans ce volume létude de Sophie Hache. Voir également, du même auteur, « Le verbe de Fléchier, idéal dun langage total », Les langages au xviie siècle, sous la direction de Delphine Denis et Anne-Élisabeth Spica, Littératures classiques, no 50, 2004, p. 85-99 ; « Loraison funèbre, introduction », Papers on French Seventeenth Century Literature, vol. XLII, no 82, Tübingen, Gunter Narr, 2015, p. 13-14.

96 « Occupé des choses plutôt que du choix et de larrangement des mots » (« Prospectus de la nouvelle édition des œuvres de Messire Jacques-Bénigne Bossuet, évêque de Meaux. Proposée par souscription », cité par D. Blanchard, art. cité, p. 361).

97 Principes de la littérature, IXe traité, première partie, section troisième, chap. xi, éd. citée, p. 234.

98 Œuvres oratoires, éd. citée, t. V, p. 655.

99 Principes de la littérature, IXe traité, première partie, section troisième, chap. xi, éd. citée, p. 231.

100 Ibid.

101 « Orateur », Éléments de littérature, éd. citée, p. 838.

102 Essai sur le goût, dans Éléments de littérature, éd. citée, p. 60.

103 « Notes sur Bossuet », Note VI, Histoire des membres de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 235. Voir aussi p. 236 : « Bossuet, tout négligé quil paraît ».

104 « Notes sur Bossuet », Note VI, Histoire des membres de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 236.

105 Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 76.

106 Ibid., p. 70.

107 Ibid.

108 Ibid.

109 Ibid., p. 69.

110 « Discours préliminaire pour servir de préface à la première édition des Sermons de Bossuet », Essai sur léloquence de la chaire, éd. 1810, t. II, p. 487. La remarque ne figure pas dans les Réflexions sur les Sermons nouveaux de 1772.

111 Ibid., p. 517. La remarque ne figure pas non plus dans les Réflexions… de 1772.

112 Réflexions sur les Sermons nouveaux, éd. 1772, p. 10 (« Discours préliminaire pour servir de préface à la première édition des Sermons de Bossuet », Essai sur léloquence de la chaire, éd. 1810, t. II, p. 482).

113 « Discours prononcé par M. labbé Maury, à sa réception à lAcadémie françoise, le 27 janvier 1785 », Essai sur léloquence de la chaire, éd. 1810, t. I, p. 5.

114 « Discours préliminaire pour servir de préface à la première édition des Sermons de Bossuet », Essai sur léloquence de la chaire, éd. 1810, t. II, p. 498. Lexpression ne figurait pas dans les Réflexions… de 1772.

115 « Familier », Éléments de littérature, éd. citée, p. 560.

116 Ibid.

117 Essais déloquence, de critique, et de morale. Dissertation sur les oraisons funèbres, Paris, D. Jollet, 1706, p. 44.

118 Ibid., respectivement p. 44-45 et p. 46.

119 Réflexions sur les Sermons nouveaux de M. Bossuet, éd. 1772, p. 25 (« Discours préliminaire pour servir de préface à la première édition des Sermons de Bossuet », Essai sur léloquence de la chaire, éd. 1810, t. II, p. 502).

120 Ibid., p. 503).

121 Voir Emmanuelle Tabet, « Réception et interprétation des Sermons de Bossuet de Voltaire à Gide », art. cité, p. 217-218.

122 La Harpe, Lycée [], seconde partie, livre second, chap. i, section III, éd. citée, t. VII, p. 29.

123 Essai sur léloquence de la chaire, § LXX, éd. 1810, t. II, p. 226.

124 « Éloquence » [1755], Articles pour lEncyclopédie, dans Œuvres alphabétiques I, éd. citée, p. 46.

125 Le Siècle de Louis XIV, chap. xxxii, Œuvres historiques, éd. citée, p. 1005.

126 Ibid., p. 1006.

127 « Notes sur lÉloge de Bossuet », Note XVII, Histoire des membres de lAcadémie françoise, éd. citée, p. 289-290.

128 § 350, dans Introduction à la connaissance de lesprit humain, éd. citée, p. 305.