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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Représentations de la guerre d’indépendance algérienne
  • Pages : 243 à 245
  • Collection : Rencontres, n° 357
  • Série : Littérature générale et comparée, n° 26
  • Thème CLIL : 4028 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes de littérature comparée
  • EAN : 9782406079491
  • ISBN : 978-2-406-07949-1
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07949-1.p.0243
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/04/2019
  • Langue : Français
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Résumés

Souria Grandi, « Histoire et mémoire de la guerre de libération dans le théâtre algérien »

De nombreux auteurs algériens sont connus pour leurs romans plus que pour les autres genres qui composent leur œuvre. La guerre dAlgérie est souvent le thème commun de ces récits. Dans sa conception intime et solitaire, le roman déconstruit lhistoire officielle, aide à nommer linnommable et à relayer la parole post-traumatique de ceux restés sans voix. Pour autant le roman est-il la seule forme capable de questionner lhistoire ? Nous verrons comment le théâtre algérien sempare de ce thème.

Marion Kühn, « Écrire contre le silence ? Représentations de la guerre dAlgérie dans le roman français au xxie siècle »

À la fin de la première décennie des années 2000, on détecte en France une volonté de briser le silence et daffronter ce chapitre violent de lhistoire par la fiction romanesque. Certains romans publiés récemment se distancient, dès lors, de la perspective totalisante et de la trame narrative cohérente. Plusieurs romans se penchent sur un groupe concerné ou alors ils mettent en scène les enjeux dune telle restitution du passé sur le plan tant épistémologique que psychologique.

Elisabetta Bevilacqua, « Du retour du refoulé au conflit des mémoires. Lhéritage de la guerre dindépendance algérienne entre cinéma et littérature dans les années 2000 »

Louverture des archives militaires, les témoignages des victimes de la torture et les aveux des tortionnaires, la création dune journée nationale consacrée aux Harkis et lannée de lAlgérie en France en 2003 exemplifient le bouillonnement autour de la question algérienne au tout début des années 2000. Dès les années 2000, la littérature et le cinéma commencent à inscrire les mémoires de groupes différents qui ne parviennent pas encore à se concilier.

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Pascale Perraudin, « Histoire, mémoire, image. À rebours du cliché de la guerre dAlgérie dans Des Hommes de Laurent Mauvignier » 

Des hommes (2009) de Laurent Mauvignier confronte le paysage mémoriel français dans son rapport à la guerre dAlgérie. Ce texte circulaire, à la tonalité personnelle et introspective met en exergue les ambiguïtés et les contradictions qui colorent le rapport à ce conflit longtemps resté tabou en France, mais dont les traces refusent de seffacer. Létude examine le recours à la photographie pour dépasser le cadre de la mémoire nationale qui a façonné la perception de la guerre dAlgérie.

Lia Brozgal, « Gros plan sur le 17 octobre 1961. Violence coloniale, cinéma documentaire et le sujet algérien »

Au moment des faits et pendant des décennies, le 17 octobre 1961 se retrouvera exclu des rapports officiels et du discours public, relégué au statut dévénement oublié. À loccasion du cinquantenaire des événements en 2011, deux documentaires – Octobre à Paris de Jacques Panijel et Ici on noie les Algériens de Yasmina Adi – sortent en salles. Ces documentaires se prêtent à une analyse en fonction de leurs stratégies de représentation. Nous proposons dy saisir la représentation du sujet algérien.

Emi Koide, « Le fantôme de la guerre dAlgérie à Paris dans Le Joli Mai (1962) de Chris Marker »

Le Joli Mai (1962) de Chris Marker présente un portrait de Paris et de ses habitants, juste après la signature des accords dÉvian. Il sagit dun documentaire où laffaire algérienne ne se montre pas comme sujet central, mais elle hante le film entier. Larticle propose danalyser le film à partir de cette perspective dune mise en scène du souvenir-écran et de la projection des récits refoulés sur le conflit entre Algérie et France, notamment dans les parties du film moins citées.

Philippe Brand, « A Tangled Web. Commemorating 17 October, 1961 in the Age of the Internet »

Le massacre des manifestants algériens à Paris le 17 octobre 1961 sert de métonymie pour représenter les pires atrocités de la guerre dindépendance. 245Ce chapitre interroge les stratégies esthétiques et narratives développées dans deux web-documentaires sortis en 2011 – La Nuit oubliée et 17.10.61 – et explore les implications théoriques de ces approches narratives et comment ces web-documentaires peuvent aider à démêler les fils complexes de lHistoire qui entourent ces événements.

Martine Créach, « Franck Venaille. La guerre dAlgérie pour mémoire »

Franck Venaille na pas écrit sur la guerre dAlgérie mais « autour delle, dans son ombre, ses marges, dans ce quelle cachait à elle-même ». Il écrira dabord trois ouvrages, Caballero Hôtel, La Guerre dAlgérie et Jack-to-Jack, entre 1974 à 1981, puis Algeria, en 2004, portant sur la mémoire de la guerre dAlgérie. Algeria ne tente pas délucider lexpérience de la « génération du Djebel » par un regard mieux informé mais, au contraire, de lui donner, par lécriture, ambivalence et opacité.

Corbin Treacy, « Memory in the Aftermath. Maïssa Beys Entendez-vous dans les montagnes… »

Entendez-vous dans les montagnes… de Maïssa Bey exprime la force prismique de la mémoire par le retour vers un passé douloureux partagé par deux protagonistes. Le mot « Holocauste » napparaît pas dans le texte alors que le personnage principal lit Le Liseur de Schlink durant un voyage en train. Le récit de Michael Berg pousse le personnage à confronter lhomme assis en face delle. Sans ce troisième terme, le dialogue significatif ne se serait pas produit et le voyage se serait déroulé en silence.

Jenny Kosniowski, « Heroism between history and fiction. Maïssa Beys Entendez-vous dans les montagnes… and Leïla Marouanes La Jeune Fille et la mère »

Dans Entendez-vous dans les montagnes… (2002), Maïssa Bey explore, sur un mode fictionnel, les aspects obscurs de la mort de son père. Dans La Jeune Fille et la mère (2005), Leïla Marouane utilise la fiction pour réduire les failles du récit historique en fictionalisant un personnage historique pour raviver la présence des femmes dans la guerre. La fictionalisation rappelle la distance inhérente au rapport entre la réalité historique du personnage et toute forme de représentation.