Résumés

Laurent Lavaud, « Initiation mystique et ascension philosophique. De Platon à Plotin »

L’auteur explique comment, de Platon à Plotin, l’idée de l’ascension de l’âme fait partie intégrante aussi bien de la religion que de la philosophie. Pourtant, la mystique n’est pas totalement compatible avec la philosophie politique de Platon. Quant à Plotin, la question est de savoir si son parcours des hypostases est semblable au transport mystique des théurges des oracles chaldaïques. Plotin est resté fidèle à Platon et son exigence de maintenir la philosophie comme activité irréductible.

Ana Palanciuc, « L’iconographie byzantine de la Dormition de la Vierge. Une controverse balkanique sur l’ascension de l’âme »

À partir de fresques byzantines et postbyzantines (jusqu’au xve siècle inclus), l’auteur offre une étude des débats sur l’ascension de l’âme dans les sources apocryphes qui puisent dans une riche postérité néoplatonicienne.

Sophie Delmas, « L’ascension de l’âme après la mort chez quelques maîtres en théologie du xiiie siècle »

L’article clarifie les grandes questions du christianisme latin et nous guide à travers plusieurs traités de maîtres en théologie du xiiie siècle qui portent le cachet du courant dominant de la pensée chrétienne dans ce siècle des disputationes, où les redécouvertes des textes grecs anciens sont aussi fraîches.

Margherita Belli, « Neoplatonismo per adolescenti in alcuni commenti alla Philosophiæ consolatio di Severino Boezio (1456-1656) »

Traitant de la tradition didactique, l’article met en lumière la transmission de Boèce (ve-vie siècle) à propos de l’ascension de l’âme dans les livres scolaires de la Renaissance. Cet essai sur le néoplatonisme pour adolescents, analyse les commentaires de la Consolation de la Philosophie qui ont vu le jour entre 1456 et 1656.

Natasha Constantinidou, « Popularising the Classics. The Soul and its Ascent in Pierre Charron’s De la Sagesse, Trois Livres (1601-1607) »

L’article analyse le traité De la Sagesse de Pierre Charron, consacré à l’étude et la philosophie. Le sujet de la sagesse, et plus spécifiquement de l’âme et de la grâce divine, le situe entre philosophie et théologie et l’inscrit ainsi dans les discussions pérennes des débats qui touchent au fond de la connaissance et du raisonnement humains. L’auteur prend en considération le remaniement du livre après sa censure, les différences entre l’édition de 1601 et celle de 1604.

Christophe Poncet, « En montant l’échelle des philosophes. Marsile Ficin et la vision des Idées »

Dans sa Théologie platonicienne Marsile Ficin marie l’exposé de sa redéfinition néoplatonicienne de l’âme humaine à une histoire critique de la philosophie jusqu’à son époque. Ficin construit une analogie entre les cinq degrés de la réalité gravis par l’âme et une échelle d’écoles philosophiques. L’article analyse en particulier la critique que Ficin réserve à l’adresse de Diogène de Sinope, dit le Cynique, qui ne reconnaissait pas le statut de réalité des Idées selon Platon.

Daniel Rakovsky, « Une ascension sans élévation. La distinction symbolique entre l’œil gauche et l’œil droit dans le portrait de la Renaissance »

L’article étudie des sources du xve siècle, de forte inspiration néoplatonicienne, qui traitent de la distinction symbolique de l’œil gauche et de l’œil droit, et de la représentation d’une ascension sans élévation dans l’iconographie de la Renaissance. Cette symbolique dualiste, de la distinction entre les deux yeux et la verticalité par opposition à l’horizontalité, est passée pratiquement inaperçue jusqu’à aujourd’hui.

Moshe Idel, « Ascensions de l’Âme dans la Kabbale de Safed »

Cette étude porte sur la Kabbale d’Isaac Louria et de Moïse Cordovero, auteurs du xvie siècle. Comme le souligne l’auteur, le thème de l’ascension de l’âme dans la Kabbale lourianique révèle un aspect important de l’évolution de la pensée kabbalistique et de sa rencontre avec la pensée grecque. Cependant, à la différence de l’idéal suprême de la contemplation des sources gréco-romaines et chrétiennes, la Kabbale lurianique renforce au lieu de l’émousser la réalité corporelle voire sexuelle.