Aller au contenu

Classiques Garnier

Établissement du texte

169

Établissement du texte

On trouvera après la transcription du texte un relevé des Corrections textuelles et leçons rejetées, relevé relativement réduit car nous avons respecté autant que possible la graphie et la langue du copiste, avec les exceptions suivantes :

1) pour faciliter la lecture nous avons accentué les terminaisons comportant -e final tonique dans des lexèmes pouvant prêter à confusion, substantifs (autorité, pié [pied]) ou formes verbales : participes passés (donné, parlé), futurs (je pourré, je verré), présents et impératifs (vous puissés, taisés, [tu] scés, pesé-je) ;

2) pour faciliter les recherches textuelles informatisées nous avons distingué a (forme verbale) de à (préposition) ; ou (conj, prép [= avec, en le]) de (adv) ; la (art, pron) de (adv) ;

3) enfin nous avons corrigé les erreurs de copie évidentes, conformément aux usages courants dans les éditions critiques modernes, en les signalant dans des notes en bas de page, sauf (pour mémoire) :

les corrections simples (non sémantiques) indiquées dans le texte entre crochets carrés et pouvant se passer de commentaires, par exemple, de pa[r] Dieu (v. 46), pou[r]quoy (v. 122), etc.

les corrections appelant explications ou précisions sont commentées dans les notes. Ne restent donc comme « variantes » que les corrections sémantiques et métriques non susceptibles dun traitement interne au texte.

Quant à la désagglutination de mots composés en moyen français (tresbien, pourtant (= pour autant), notre principe est de ne changer le texte original que si la lisibilité en dépend et quaucun principe important de linguistique historique nest en jeu. Tout ce qui boîte ou qui cloche dans la langue ancienne nest pas forcément à corriger. Ainsi dans de nombreux cas nous avons respecté la leçon du manuscrit là où 170léd. Bossuat propose une intervention sans doute améliorative mais non nécessaire. Pour une édition critique, ce quil appartient au copiste moderne de « corriger » dans un texte ancien doit toujours tendre à respecter en les conciliant deux systèmes (« états de langue ») différents en grammaire et graphies, sans surprivilégier la « correction » de lun (moderne) ni « lauthenticité » de lautre (ancien), lun aussi arbitraire, à sa manière, que lautre. La langue ancienne a sa logique que la langue dite standard de nos jours ne connaît pas – ni ne doit trop méconnaître. Donc en définitive nous avons supprimé les corrections superflues de lédition Bossuat ainsi quun certain nombre de corrections erronées, quitte sans doute à y en avoir introduit quelques-unes de notre cru1.

1 Au v. 347 Bossuat corrige « ains sui MS ainsui » alors que le ms. porte ainsin. Aux v. 441, 481, 535, voyez na pas besoin dêtre remplacé par vez (voir Versification). Au v. 459 le ms. porte suis (non sus), 544 feisoit (non fesoit), 598 savoit (non sçavoit), 604 Car (non Or), 605 destranger (non sestranger), 854 playse (non plaist, note 854), etc. Au total, parmi les quelque 300 rectifications apportées au texte de léd. Bossuat, celles qui viennent dêtre énumérées plus une poignée dautres ont sur le texte une incidence sémantique ou prosodique ; la plupart des autres ne touchent par contre que des détails purement graphiques, du type les pour lez, dis pour di, gref pour grief, ainsi pour ainsin, trop pour troupt, aussi pour auxi, ronproit pour romproit, quun pour qun, depuis pour despuis, especial pour especcial, haut pour hault, celui pour celluy, etc. – autant de régularisations tacites sinon inconscientes.