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Classiques Garnier

Glossaire

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Recueil de quelques vers burlesques. Une anthologie
  • Pages : 583 à 618
  • Collection : Bibliothèque du xviie siècle, n° 40
  • Série : Voix poétiques, n° 9
  • Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
  • EAN : 9782406108818
  • ISBN : 978-2-406-10881-8
  • ISSN : 2258-0158
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-10881-8.p.0583
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 03/06/2021
  • Langue : Français
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Glossaire1

Abaisser : décliner (C.) ; « diminuer le prix, retrancher quelque quantité. [] signifie aussi en morale, ravaler lorgueil de quelquun. Les Romains se vantaient dabaisser lorgueil des superbes, et de pardonner aux humbles » (F.).

Absinthe : « plante si amère, quon a de la peine à boire une liqueur dans laquelle elle aura trempé » (F.).

Acheminement : voyage ; « acheminer. [] Se mettre en chemin » (F.).

Actes : « Au Collège, on appelle aussi Actes les Thèses quon soutient en public pour acquérir quelque degré dans les Facultés, ou pour faire paraître la capacité dun écolier » (F.).

Aduste : « terme de médecine, qui ne se dit que du sang et des humeurs, quand elles sont brûlées par une trop grande chaleur naturelle » (F.).

Affaire : se dit au masculin ou au féminin.

Affété : « qui parle, ou qui agit en affectant une manière coquette et trop efféminée. Cet homme est ridicule avec son langage affété. On voit bien à sa mine affétée, que cette femme est une grande coquette » (F.).

Affiquets : « terme de raillerie, dont on se sert en parlant des parures des femmes, quand elles sont légères, superflues et affectées » (F.).

Affourcher : mettre à califourchon (L., avec citation de G. de Chaulieu, 1639-1720).

Aheurter : « se préoccuper fortement dune opinion dont on ne nous peut détromper » (F.).

Aigre de cèdre : « breuvage un peu aigret qui se fait avec du citron [cédrat] et du sucre » (F.).

Aiguillette : « cordon ou tissu ferré par les deux bouts, qui sert à attacher quelque chose à une autre. On attache le haut de chausse avec une aiguillette, un ferret daiguillette. On appelle aussi aiguillettes, des touffes de rubans ou de cordons ferrés quon met au bas des chausses, ou aux impériales de carrosse, seulement pour les orner » (F.).

Aile : en avoir dans laile : « il a reçu du dommage, il a été atteint de quelque mal : il a été frappé » (O.).

Ainçois, ains : « Ce sont de vieux mots qui signifiaient autrefois mais » (F.).

Ais : « pièce de bois de sciage longue, et peu épaisse » (F.).

Ajuster : « signifie aussi, orner, embellir, parer » (F.).

Alambiquer : « ne se dit quau figuré, pour marquer une extrême application desprit sur des choses difficiles » (A., 1694).

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Alcôve : « Les Architectes le font masculin, mais dans lusage ordinaire il est féminin » (F.).

Almanach : « calendrier qui contient tous les jours de lannée, les fêtes, les lunaisons, les éclipses, les signes dans lesquels le soleil entre, avec des pronostics du beau et du mauvais temps » (A., 1694).

Amiable : accommodant, pacifique, « se dit dun tiers qui fait office dami » (F.).

Antipéristase : « action de deux qualités contraires dont lune excite la vigueur de lautre » (F.).

Aposter : « attitrer quelquun, le mettre en avant pour épier, tromper et surprendre quelquun » (F.).

Apparent : « apparent, se dit aussi parmi les bourgeois dune ville, de ceux qui sont les plus riches, qui sont distingués des autres par leurs emplois, ou par leur mérite » (F.).

Ardre : « vieux mot français et hors dusage, qui signifiait autrefois, brûler. Il y a longtemps quon fait ardre les hérétiques et les sorciers » (F.).

Armet : « casque, ou habillement de tête » (F.).

Arpent : « certaine mesure de la surface des terres, qui est différente selon les diverses provinces, et qui est ordinairement de cent perches [mesure de longueur valant environ 6-7 mètres] carrées » (F.).

Arpenter : « signifie figurément, marcher beaucoup, ou marcher vite » (F.).

Arrangé : bien arrangé : « arranger. Mettre en ordre, en lieu convenable. Toutes les personnes de ce festin étaient arrangées chacune selon son rang autour de la table » (F.).

Arroi : en bel arroi : « vieux mot qui signifiait, train, équipage. Ce seigneur vient à la Cour en magnifique arroi. Il est de peu dusage » (F.).

Arsenac : « Arsenal. Le peuple dit Arcenac. Maison Royale ou publique, où on fabrique les armes et les munitions de guerre, et qui sert aussi de magasin à les serrer » (F.).

Ase, aze : âne.

Assavoir : cest assavoir équivaut à cest-à-dire (http://www.atilf.fr/tlfi).

Atour : dame datour : « vieux mot qui signifiait autrefois tout ce qui servait à orner et à parer une femme. Chez la Reine, il y a encore une Dame datour qui la coiffe, qui lhabille » (F.).

Atourné : « vieux mot qui signifiait autrefois, orner et parer une dame. Il est hors dusage dans le sérieux » (F.).

Attifet : « ajustements de femme. Parure » (R.).

Aucunement : « Il se dit aussi à laffirmative, pour dire en quelque façon. Il se connaît aucunement en médailles, en livres, en tableaux, cest-à-dire pas trop bien » (F.).

Avertin : « maladie desprit qui rend opiniâtre, furieux ou emporté » (F.).

Avoir : avoir (ou en avoir) sur la joue : recevoir une gifle ; avoir la puce à loreille : avoir un désir amoureux (cf. La Fontaine, Contes, « Le rossignol » : « Fille qui pense à son amant absent / Toute la nuit, dit-on, a la puce à loreille ») ; avoir de quoi frire :« on dit quun homme na plus de quoi frire, pour dire quil na plus de bien, quil ny a rien à frire dans une maison, dans une affaire, pour dire quil ny a rien à manger, à profiter » (F.).

Bacha (Pacha) : « terme de relations [récits de voyage]. Cest un officier en Turquie qui a le commandement dans une province, qui en a le gouvernement » (F.).

Badaud : « sot, niais, ignorant » (F.).

Badin : « qui est folâtre, peu sérieux, qui fait des plaisanteries » (F.).

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Bagage : « hardes, meubles, ustensiles, équipage de guerre, ou de voyage. [] se dit aussi en nom collectif de tout léquipage dune armée, même de lartillerie. On a défait les ennemis, et on a pillé tout le bagage » (F.).

Bailler : la bailler belle (ou bonne) : « vous me dites une plaisante chose ; vous me voulez persuader ce qui nest pas » (O.).

Bailli : « en termes de Palais [justice], est un officier de robe qui rend la justice dans certain ressort, qui était autrefois rendue par le bailli noble, dont celui-ci nest que le lieutenant, tel quest celui qui rend la justice au bailliage du Palais » (F.).

Balade : « Dans la partie français-italien [des Recherches italiennes et françaises dA. Oudin] on trouve : “Balade, ballata, ballo” ; en cherchant alors ces deux mots italiens dans la partie italien-français, on trouve pour le premier “chanson à danser et danse” et pour le second “danse, bal” » (M. C., I, p. 293-294).

Balle : de balle : « On appelle des marchandises de balle celles qui viennent de loin dans des balles [ballots], qui sont dordinaire fabriquées avec peu de soin []. En ce sens, on le dit figurément de toutes les choses quon méprise ou qui ne valent rien » (F.).

Bancelle : « petit banc long et étroit comme celui quon met aux tables des petits cabarets » (F.).

Baptistaire : « registre des baptêmes. Lordonnance veut quon garde dans les sacristies, et quon porte ensuite dans les greffes des justices, les registres baptistaires qui contiennent le nom de ceux quon baptise, et le jour quon leur a donné le baptême. [] On appelait autrefois baptistaire, le livre où était contenu lordre et la cérémonie du baptême, et même le droit et le revenu que les prêtres en reçoivent » (F.).

Barbon : « vieillard qui est revenu de tous les plaisirs de la jeunesse []. Barbon, se dit aussi de ceux qui sont pédants, malpropres, et bourrus » (F.).

Bardache : « pour dire, un jeune homme ou garçon qui sert de succube à un autre, et qui souffre quon commette la sodomie sur lui » (Le R.).

Barguigner : « marchander. [] Se dit figurément en choses spirituelles des irrésolutions desprit, quand un homme a du mal à se résoudre, à donner quelque parole, à conclure une affaire, à se défaire de quelque engagement » (F.).

Barre : celle quutilise le bourreau pour le supplice de la roue.

Basque : « petite pièce détoffe qui fait la partie den bas dun pourpoint, qui a la figure dun trapèze. Les basques sont faites pour couvrir louverture qui est entre le pourpoint, et le haut-de-chausses » (F.).

Basque : aller du pied comme des Basques : « aller, se dit aussi en parlant de la manière dont on se meut. [] ce valet va comme un Basque, il va du pied comme un chat maigre » (F.). « On dit proverbialement, courir comme un Basque, pour dire, marcher vite et longtemps ; parce que ceux de Biscaye sont en réputation pour cela » (F.).

Bassin : « se dit aussi des grands plats à mettre sur la table pour y servir des viandes ou des fruits en pyramide et plusieurs assiettes de divers mets » (F.).

Baste : « baster [] signifiait autrefois suffire ; et se dit encore en cette phrase proverbiale, Baste pour cela, ou absolument, Baste pour dire Passe, jen suis content » (F.).

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Bedeau : « se dit aussi de ceux qui servent dhuissiers et de porte-masses dans les universités, qui marchent devant les recteurs et les facultés » (F.).

Bel air : « air, signifie encore, manière dagir, de parler, de vivre, soit en bonne, ou en mauvaise part. Il est des gens du bel air » (F.).

Bénéfice : « église dotée de quelque revenu pour y faire le service divin ; et se dit non seulement de léglise, mais aussi du revenu qui y est affecté » (F.).

Berner, berne, berneur : « berne. Saut en lair quon fait faire à quelque niais en le secouant dans un drap, une couverture » (F.).

Besognes : « hardes quon porte avec soi, dont on a ordinairement besoin » (F.).

Bibus : de bibus : « terme de mépris. [Colletet est un poète de bibus, cest-à-dire, cest un pauvre poète, un méchant poète] » (R.).

Bidet : « cheval de petite taille » (F.).

Bienveigner : « saluer quelquun, le féliciter sur quelque bonheur qui lui est arrivé, le recevoir avec bienveillance. [] De peu dusage » (F.).

Bière : « cercueil de bois pour mettre un défunt » (F.).

Bigarade : « sorte dorange qui a sur la peau plusieurs pointes et excrescences » (F.).

Bigotelles : « bigotère. Quelques-uns disent Bigotelle. Brosse de poche enfermée dans un petit étui, qui sert à retrousser la moustache de la barbe. On en fait aussi dune pièce de cuir, quon attache la nuit pour tenir en état une barbe retroussée » (F.).

Blanchir : ne faire que blanchir : « se dit aussi des coups de canon qui ne font queffleurer une muraille, et y laissent une marque blanche. En ce sens on dit au figuré de ceux qui entreprennent dattaquer, ou de persuader quelquun, et dont tous les efforts sont inutiles, que tout ce quils ont fait, tout ce quils ont dit na fait que blanchir devant cet homme ferme et opiniâtre » (F.).

Blanqueur : fabriqué sur blanque : « espèce de loterie, ou jeu de hasard où lon achète certain nombre de billets, dans lesquels sil y en a quelquun noir, ou marqué de quelque meuble qui est à létalage, on en profite. Sil ny en a point, on perd son argent » (F.).

Boisseau : « mesure pour du grain, de la farine, du sel, des navets, de la cendre, du charbon, etc. Il est fort différent en France, et change presque en toutes les juridictions. À Paris il contient quatre quarts, ou huit litrons ; et il faut trois boisseaux pour faire un minot, et quatre minots pour faire un muid » (F.).

Bonde : lâcher la bonde à : « On dit figurément, lâcher la bonde à ses soupirs, à ses larmes, et à ses passions, pour dire, les laisser couler, ou agir en pleine liberté » (F.).

Botte : pousser une botte : « en termes descrime, est un coup quon porte avec un fleuret, une estocade. Il lui a porté une botte franche au troisième bouton » (F.).

Boucar : pour boucaro, « espèce de terre sigillée, rougeâtre []. On en fait différents vases, tels que des pots, des théières, etc. » (A., 1762).

Bougette : « boîte dans laquelle un gentilhomme, dans son cabinet, conserve son argent » (C.) ; « petit sac ou poche pour les voyageurs, quon porte à larçon et sous la croupe » (F.).

Bougran : « toile forte et gommée quon met dans des doublures du corps des habillements, afin quils se soutiennent, et quils gardent mieux leur forme » (F.).

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Bougre : « qui a de jeunes garçons à sa dévotion avec lesquels il commet la sodomie. Ce mot en notre langue est fort insolent et fort libre, de manière quon ne voit guère un honnête homme le prononcer » (Le R.).

Bourde : « mensonge dont on se sert pour sexcuser, ou pour se divertir de la crédulité des autres. Cet homme ma fait accroire quil avait sollicité pour moi, mais il ma donné une bourde » (F.).

Bourguignotte : « arme défensive pour couvrir la tête dun homme de guerre : cest une espèce de casque » (F.).

Bourreler : « faire souffrir du mal, tourmenter. Un chirurgien ignorant bourrèle les gens quil panse. On le dit au figuré plus ordinairement des remords de la conscience » (F.).

Boursiller : « fournir sa quote-part dune somme nécessaire pour achever quelque chose quon a entrepris et qui coûte plus quon ne sétait imaginé » (F.).

Boutade (V, 16) : « caprice, transport desprit qui se fait sans raison et avec impétuosité » (F.) ; (VIII, 10) : « un raccourci de ballet, une boutade de limagination, qui rencontrant un objet agréable, familier et facile, se contente de peu dentrées, de peu dappareil, et où lon se pique seulement de faire paraître un dessein bien formé, galant ou folâtre, et bien exécuté » (Michel de Pure, Idée des spectacles anciens et nouveaux, 1696).

Boutonné : « un visage boutonné, celui qui est chargé de boutons, qui viennent de chaleur de foie, ou divrognerie » (F.).

Bout-rimé : « en termes de Poésie, sont des rimes disposées par ordre, quon donne à un Poète avec un sujet, sur lequel il est obligé de faire des vers en se servant des mêmes mots et dans le même ordre. Sarrasin a fait un Poème quil a intitulé, La Défaite des Bouts-rimés » (F.).

Brague : « braie : linge qui couvre les parties honteuses, comme caleçons, bas de chemises. [] Cest ce quon appelle autrement brague, brages, ou brais » (F.). Brague nette : « sortir dune affaire ses braies nettes. sans dommage. vulg. » (O.).

Brand : « vieux mot qui signifie une grosse épée dacier, quon maniait à deux mains, et que les anciens chevaliers portaient autrefois » (F.).

Brandon : « flambeau de paille qui sert aux paysans à séclairer la nuit. Ce mot est ancien dans la langue []. Se dit figurément et poétiquement des feux célestes, et du flambeau que porte lAmour []. Il est vieux. » (F.).

Branler : « se mouvoir deçà et delà » (F.) ; branler le menton : « On dit en débauche, branler le menton, la mâchoire, pour, sexciter à boire et à manger » (F.).

Braque : « espèce de chien de chasse, qui est bon quêteur, qui excelle par lodorat » (F.).

Brave : « se prend aussi en mauvaise part, et se dit dun bretteur, dun assassin, dun homme quon emploie à toutes sortes de méchantes actions. Cette courtisane a plusieurs braves qui la protègent » (F.).

Briccone : italien, « fripon, gros ivrogne, bélître, impudent, poltron, vaurien, coquin » (A. Oudin, Dictionnaire italien et français).

Bride : à bride avalée : « On dit, courir à bride abattue, ou à bride avalée, ou à toute bride, pour dire, courir vite, non seulement des chevaux, mais même des hommes » (F.).

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Brisées : « On dit aussi reprendre ses premières brisées, pour dire [] recommencer à écrire sur le même sujet à lendroit où on lavait quitté et dans le même style » (F.).

Brocard : « terme injurieux et satirique, quon dit en plaisantant contre quelquun. Les diseurs de brocards sont sujets à plusieurs aventures fâcheuses » (F.).

Brode : « Ce mot se dit dune femme dont le teint est un peu noir » (R., qui le note comme trivial).

Brouette : « On appelle ironiquement brouettes ces petites chaises qui sont traînées par des hommes, et aussi les carrosses malpropres et mal attelés » (F.).

Brune : à la brune : « sur la brune. le soir, à lobscurité » (O.).

Bulle : « expédition de lettres en chancellerie romaine [papale] » (F.).

Burette : « petit vaisseau [récipient] pour mettre du vin et de leau, dont on se sert particulièrement à porter le vin et leau nécessaires pour le sacrifice de la messe » (F.).

Cabale : « se dit aussi de quelques sociétés damis qui ont entre eux une liaison plus étroite quavec dautres, sans avoir aucun mauvais dessein, comme pour se divertir, étudier » (F.).

Cabasset : « vieux mot qui signifiait autrefois une arme défensive qui couvrait la tête » (F.).

Cabinet : « le lieu le plus retiré dans le plus bel appartement des palais, des grandes maisons. [] Signifie aussi, un petit lieu retiré dans les maisons ordinaires, qui nest souvent fermé que dune cloison : cest où lon étudie, et où lon serre ce quon a de plus précieux » (F.).

Caboche : tête, « vieux et populaire » (F.).

Cam (cham) : « est le titre quon donne aux princes souverains de Tartarie. Le Grand Cham des Tartares, le Cham des petits Tartares. Cingis Cham [Gengis Khan] a été le plus fameux des Tartares. Il vivait du temps de saint Louis, et est lauteur de la race des rois de Perse, et des Mogols [ou Mongols] daujourdhui » (F.).

Camard : « Qui a le nez plat et enfoncé vers la racine. Cest la même chose que camus » (F.).

Camion : « épingle déliée pour attacher des toiles fines ou autres choses délicates » (F.).

Camisade : « terme de guerre. Cest une attaque quon fait par surprise aux ennemis la nuit ou vers le point du jour, aux temps quils prennent leurs chemises. Ce mot vient du signal quon sest donné en quelque attaque de nuit pour se reconnaître, en mettant une chemise sur ses armes » (F.).

Camouflet : « fumée quon souffle au nez dun homme qui sommeille, par le moyen dun cornet de papier allumé par un bout » (F.) ; (III, 1) : un cornet.

Camper (se) : « arrêter et loger son armée dans quelque poste à la campagne. Les Romains campaient toute lannée, ce général a campé son armée, a placé son camp devant une telle ville, il a fait mine de lassiéger » (F.).

Campos : « terme de collège. Congé quon donne aux écoliers pour sortir, pour aller aux champs, et se divertir. On le dit aussi de ceux qui sont sujets et attachés à quelque travail » (F.).

Cancan : « terme bas et populaire. Bruit, tintamarre []. On ne sen peut servir que dans le style badin, ou comique » (F., 1727).

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Canon : « ornement de drap, de serge, ou de soie attaché au bas de la culotte, froncé et embelli de rubans, ou dautre chose, faisant comme le haut dun bas fort large » (R.).

Cantonné : de cantonner, « se retrancher, se fortifier dans quelque canton, dans un lieu serré et de défense. Pendant les guerres civiles tous les seigneurs se cantonnaient dans leurs provinces, dans leurs gouvernements » (F.).

Capilotade : « ragoût quon fait de quelque reste de viande » (R.).

Carbonade : « ragoût que font des goinfres, en faisant rôtir eux-mêmes quelque chose sur les charbons. Ils ont fait une carbonnade de plusieurs pigeons, de côtelettes, de morceaux de porc frais, etc. » (F.).

Carme : « est aussi un vieux mot qui signifiait un vers. Il vient du latin carmen ; et en ce sens il est tout à fait hors dusage » (F.).

Carrière : se donner carrière : « prendre plaisir dune chose, rire, gausser » (O.).

Cas (I, 2) : « son pauvre cas. Son membre » (O.) ; prendre le cas, poser le cas : supposer (F.).

Cascade : chute, « Il a fait une rude cascade » (R., « figuré et trivial »).

Cassandre (VI, 11) : « danse célèbre du temps de Ronsard » (L.).

Casser (V, 18) : « En parlant de soldat, cest désarmer un soldat à la tête de la compagnie, ou du régiment, et le remercier de son service, mais en parlant dofficier cest le faire remercier de la part du roi par un commissaire, des services quil a rendus, et le renvoyer » (R.).

Castagniser : le verbe nest pas répertorié dans les dictionnaires de lépoque. Pour « jouer des castagnettes » ? À moins quil sagisse dune dérivation à partir de « (se) castagner », issu du provençal, au sens de se bagarrer, donner des coups.

Cercle : « se dit aussi dune assemblée qui se fait chez la reine, où les dames se tiennent en rond autour delle » (F.).

Céruser : de céruse, « blanc dEspagne, ou blanc de plomb. Cest ainsi que la nomment les chimistes. Elle se fait de lames fort déliées de plomb, trempées dans de fort vinaigre, qui les dissout, et y forme une certaine crasse quon racle tous les dix jours. On la broie et on la cuit, et ce qui demeure au fond est la céruse. Cardan enseigne le moyen de la faire avec de létain et de lurine. Cest de celle-ci principalement que les femmes se servent pour se farder ; mais elle gâte lhaleine et les dents, fait des rides, et apporte plusieurs autres incommodités, étant une espèce de poison, quand elle est prise par dedans ; mais cest un médicament quand on lapplique par dehors » (F.).

Chacunière : maison particulière (L., avec une citation de Mme de Sévigné).

Chagrin : « est aussi un certain cuir fait de peau de cheval, dâne, ou de mulet, dont le meilleur se prépare en la ville de Tauris [Tabriz, Iran] » (F.) ; il sert principalement à relier les livres.

Chaire : employé ironiquement pour chaise ; chaire : « siège pontifical. [] La chaire sest dit premièrement au propre des sièges des prélats, qui étaient plus élevés que les autres dans les églises » (F.).

Chalemie : « flûte champêtre, chalumeau, espèce de musette » (F.).

Chaloir : peu me chaut : « vieux mot qui signifiait autrefois importer, avoir soin. Il nest plus guère en usage quen cette phrase populaire, Il ne men chaut, pour dire, Il ne mimporte » (F.).

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Chalumeau : « instrument de musique, champêtre, composé soit dun, soit de plusieurs tuyaux de blé, soit de quelque autre matière déliée » (F.).

Chamailler : « se battre contre un ennemi armé de toutes pièces, frapper réciproquement sur les armes les uns des autres. [] Se dit aussi des autres batteries, querelles et disputes qui durent longtemps, soit à coups de main, soit de paroles » (F.).

Chamarrer : « mettre du passement, du galon, des boutons sur un habit par plusieurs rangs, pour lui servir dornement » (F.).

Chamois : « La peau [de chamois] est fort estimée, parce quétant préparée, elle est chaude et douce sur la chair, et se peut savonner et tenir fort nette » (F., qui la mentionne pour caleçon, chemise, chausson, camisole).

Chance : conter sa chance : « pour dire, conter son affaire, ses raisons. Il me vient conter sa chance » (A., 1694).

Chancelière : femme du chancelier, « premier officier de la Couronne en ce qui regarde la justice, et qui est chef de tous les conseils du roi » (F.).

Chandelle : devoir une chandelle : « On dit aussi de celui qui est échappé dun grand péril, quil doit une belle chandelle à Dieu, pour dire, quil lui doit un grand remerciement » (F.).

Chantier : « se dit aussi des lieux où les Marchands de bois empilent ou serrent leurs bois, en attendant quil soit sec, ou vendu » (F.).

Chaperon : « ancien habillement de tête » (F.).

Charrier : charrier droit : « On dit proverbialement quand on menace un homme, quil faut quil charrie droit, pour dire, quil prenne bien garde de faire des fautes, parce quon lui en doit déjà dailleurs » (F.).

Chartier : charretier (O.).

Chassie : « certaine humidité visqueuse qui sort des yeux, et qui colle les paupières » (F.).

Chauderonnée : pour chaudronnée, « contenu dun chaudron » (A., 1762).

Chauderonnier : « artisan qui fait, ou qui vend des chauderons [chaudrons], des réchauds, et autres ustensiles de cuisine » (F.).

Chausse-trape : « Fer à quatre pointes aiguës et fortes, dont lune se trouve toujours en haut, lequel on sème aux avenues, dans les gués, pour enferrer les hommes et les chevaux. [] Pièges que lon tend pour prendre les bêtes puantes » (A., 1694).

Chef : « vieux mot qui signifiait autrefois la tête de lhomme, et qui nest plus en usage quen poésie et en matière de dévotion ; se dit aussi dune personne particulière, en quelques phrases comme, Il a dit cela de son chef, pour dire, de lui-même et sans mission ni pouvoir » (F.) ; par le chef de… : par la tête de…

Chènevière : « lieu où lon sème le chanvre » (A., 1694).

Chevêtre (VII, 14) : « pièce de bois dans laquelle on emboîte les soliveaux dun plancher » (A., 1762), ici celui dun échafaud.

Chèvre : à la chèvre morte : « sur le dos » (H.).

Chien de sou : voir sou(l)

Chiorme (chiourme) : « Ce mot est purement italien, et signifie une multitude de personnes viles et de néant ; mais en France il est restreint à la signification des rameurs dune galère » (F.).

Chiquenaude : « petit coup que se donnent malicieusement les écoliers, les pages, et autres jeunes gens, en lâchant avec effort le doigt du milieu après lavoir serré contre le pouce » (F.).

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Chopine : « petite mesure de liqueur qui contient la moitié dune pinte » (F.).

Cistre : « Cest un instrument à corde fort usité en Italie, qui a presque la figure du luth, mais qui a un manche plus long divisé en 18 touches. Il a quatre rangs de cordes, qui ont chacun trois cordes à lunisson, à la réserve du second rang qui nen a que deux » (F.).

Civé (civet) : « sauce et ragoût quon fait avec le dedans dun lièvre » (F.).

Clabauder : « aboyer fortement, comme font les chiens clabauds. [] Se dit figurément des hommes qui crient, qui déclament trop hautement, qui parlent beaucoup, et qui ne disent rien de solide » (F.).

Coche : « voiture posée sur quatre roues, qui est en forme de carrosse, à la réserve quil est plus grand, et quil nest point suspendu. On sen sert pour aller de ville en ville » (F.).

Cochemare : « cauchemar. Nom que donne le peuple à une certaine maladie ou oppression destomac, qui fait croire à ceux qui dorment que quelquun est couché sur eux : ce que les ignorants croient être causé par le malin esprit » (F., 1727). Ce malin esprit était parfois une sorcière, appelée la cochemare (J. Bodin, De la Démonomanie des sorciers).

Coindrieux (Condrieux, Rhône) : « vin de liqueur, est un vin doux et piquant quon boit par ragoût à la fin du repas, et quon ne boit point à lordinaire, comme le vin dEspagne, de Canarie, vin de Coindrieux [] » (F.).

Colin-tampon : ce composé de Colin (diminutif de Nicolas, désignant un homme un peu niais), et de tampon (joueur de tambour) était le surnom de la batterie des régiments suisses.

Collier : au grand collier : « On appelle au propre un chien au grand collier, un chien dattache, ou un chien qui conduit les autres ; et figurément il se dit dun habile homme qui a du crédit en sa compagnie et qui entraîne les autres en son opinion » (F.).

Comédie : « pièce de théâtre composée avec art, en prose, ou en vers, pour représenter quelque action humaine ; et se dit en ce sens des pièces sérieuses, ou burlesques » (F.).

Commer : « faire une comparaison. Il ne se dit quen style familier []. Ce mot peut venir de comme : quand on veut faire quelque comparaison, on dit comme » (F.).

Compagnon : faire le compagnon : « un drôle, un rusé » (O.).

Compasser : « se dit aussi de certaines proportions quil faut garder pour rendre les choses agréables à la vue » (F.).

Compétent : « qui a pouvoir de juger, de contester. [] On le dit aussi au figuré de celui qui est habile dans une profession » (F.).

Compte : de compte fait : « Faire son compte, cest, poser pour principe, pour fondement. Ne faites pas votre compte là-dessus, vous vous y trouverez attrapé » (F.).

Confiturier : « marchand qui fait et qui vend des confitures [fruits confits, bonbons, confitures au sens moderne]. Quelques-uns disent confiseur » (F.).

Congrès : « terme obscène. Action du coït qui se faisait il ny a pas longtemps par ordonnance dun juge ecclésiastique en présence de chirurgiens et de matrones, pour éprouver si un homme était impuissant, aux fins de dissoudre un mariage. On a reconnu que les plus vigoureux et les plus effrontés nont pu soutenir la honte du congrès. 592On a enfin abrogé lusage du congrès par un sage arrêt du parlement du 18 Février 1677. On tient quil navait été pratiqué en France que depuis 120 ans ou environ » (F.).

Conil : « lapin » (F.).

Conquêts : « terme de pratique [droit]. Cest un bien acquis pendant la communauté entre un mari et une femme. Cette terre nest ni un propre, ni un acquêt du mari, cest un conquêt » (F.).

Consulat : « se dit aussi [de] la charge de consul [juge en matière de commerce], et le temps quelle dure, soit dans les provinces, soit dans les villes de commerce » (F.).

Cordeau : « signifie encore la petite corde avec laquelle on étrangle ceux qui sont condamnés à la potence » (F.).

Cordon bleu : « celui qui est chevalier de lordre du Saint Esprit, qui porte un ruban large de cette couleur, au bout duquel pend la croix de lordre » (F.).

Corner : avoir loreille qui corne : « On dit aussi absolument, que les oreilles cornent à quelquun, quand il entend quelque bruit, quelque bourdonnement à loreille ; ce qui lui fait entendre quelque son apparent, quoiquen effet il ny en ait point de véritable. On le dit aussi de ceux qui entendent les choses de travers, ou autrement quon ne les leur dit en effet » (F.).

Corps : « se dit aussi des habits, des armes qui servent à couvrir cette partie du corps qui va du cou jusquà la ceinture » (F.).

Corsage : « terme populaire qui signifie la taille. Cette paysanne est dun beau corsage » (F.).

Corselet : « léger corps de cuirasse » (L.).

Cotillon : « diminutif de cotte. Petite jupe ou cotte de dessous. On le dit particulièrement de celles des enfants, des paysannes, ou des petites gens. On a troussé son cotillon pour lui donner le fouet » (F.).

Cotrets : « Menu bois court et relié avec des hares [lien dun fagot] » (F.).

Cotte : « partie du vêtement des femmes, qui sattache à leur ceinture, et qui descend jusquen bas. Il ne se dit plus quà légard des paysannes, ou personnes du peuple ; car les dames de qualité lappellent jupe, particulièrement celle quelles portent dessus, et qui est traînante » (F.) ; trousser ses cottes : « hausser, lever quelque étoffe, ou autre pareille chose facile à lever » (R.).

Cotte morte : « la dépouille, la succession dun moine qui vivait hors la mense commune [revenu dune communauté], qui avait quelque bénéfice ou quelque pécule, dont labbé et le couvent héritent » (F.).

Couler : couler à fond : « Couler à fond un vaisseau, cest le percer à coups de canon dans les œuvres vives, ou louvrir en quelque autre manière que ce soit pour y faire entrer leau et le submerger » (F.).

Coup : coup de bonnet : « salutation faite en ôtant son bonnet » (L.).

Coupeau : « sommet dune montagne » (F.).

Coupelle : mettre à la coupelle : « On dit figurément, quun homme a passé par la coupelle, quand il a subi un très sévère examen, quand il a été bien saigné et bien purgé après une grande maladie, comme on examine et on purge les métaux par la coupelle » (F.).

Courante : « pièce de musique, dune mesure triple ou mouvement ternaire. Elle commence et finit, quand celui qui bat la mesure baisse la main ; au contraire de la sarabande, qui finit ordinairement quand il la lève. Cest 593la plus commune de toutes les danses quon pratique en France, qui se fait dun temps, dun pas, dun balancement, et dun coupé » (F.).

Coureuse : « femme qui vit dans une infâme prostitution » (F.).

Courretier : courtier : « On disait autrefois Couratier, qui sentremet pour faire faire des ventes, des prêts dargent » (F.).

Coustillade : « plaie ou balafre faite par une dague, ou long poignard » (F.).

Craquignole : voir croquignole

Crépine : porter sa barbe en crépine : comme une crépine, « sorte de frange dont on se sert pour embellir les lits, les dais, etc. » (R.).

Crier : crier au renard : « se moquer dune personne » (O.).

Crise : « jugement quun médecin fait dune maladie par quelque symptôme qui arrive au plus fort du mal, quand la nature tâche à se dégager de ses mauvaises humeurs. Cette crise nous a donné de belles espérances. La crise est un soudain changement de la maladie, qui se tourne à la santé ou à la mort » (F.).

Croc : donner un croc : « sest dit figurément de ce qui accroche, qui fait tomber []. Croc-en-jambe, est un tour dadresse dont se servent les lutteurs pour renverser celui avec qui ils sont attachés au combat, en lui accrochant les jambes » (F.).

Croche : « qui est courbé et tortu » (A., 1694).

Crocodille : « On trouve souvent cocodrile, cocodrille, cocodril » (H.).

Croquignole : « espèce de chiquenaude ou de nasarde. Cest un coup qui se donne sur le visage en lâchant avec violence un doigt quon a posé sur un autre » (F.) ; « Quelques-uns disent craquignole, mais le vrai mot cest croquignole. Cest un coup quon donne sur la tête avec le second et le troisième doigt fermé » (R.).

Crotesque : doublet fréquent de grotesque.

Crottes : « ordure, boue, fange » (F.).

Croupière : tailler des croupières : « donner des coups dépée par derrière » (O.).

Culot : « nom vulgaire du dernier expulsé des fœtus chez les mammifères qui font plusieurs petits, comme les chiennes, les lapines, les truies, etc. lequel, occupant le fond de la corne utérine, est généralement plus petit et moins vigoureux que les autres. Populairement, le dernier né des enfants dans une famille » (L.).

Damasquiné : « Damasquiner. Tailler ou ciseler le fer, en sorte quil reste plusieurs raies et incisions de diverses figures, dans lesquelles on fait entrer des filets dor » (F.).

Damoiseau (ou damoisel, F., 1727) : « jeune gentilhomme quon appelait ainsi avant quil fût chevalier. [] Damoiseau se dit aussi ironiquement dun homme qui fait le beau fils, qui affecte trop de propreté, un galant de profession » (F.).

Damoiselle : « vieux mot qui signifie fille noble. Il ne se dit plus quen termes de pratique [droit]. On dit maintenant Demoiselle » (F.).

Dard : « javelot, arme de trait, qui est un bois ferré et pointu par le bout quon jette avec la main » (F.).

Darder : « jeter avec la main un dard, un javelot, ou autre arme pointue » (F.).

Darte : dartre, « maladie du cuir en forme de croûte, qui corrompt la peau, et la rend galeuse et farineuse. Une dartre vive, une dartre farineuse. Les dartres causent de grandes démangeaisons » (F.).

594

Daye dandaye : « Cest un mot quon peut dire de linvention de M. Scarron, puisquil ne se trouve en aucun autre auteur. Il sen sert pour se moquer, et a la même signification que le relanlère, à dautres, zest, ou tarare » (Le R.).

Dé : faire quitter le dé : « Dé, se dit figurément en choses morales, tenir le dé, pour dire, se rendre maître de la conversation, et y vouloir parler toujours []. Quitter le dé, pour dire, quitter la partie, ou donner gagné à celui qui dispute quelque chose » (F.).

Débander : détendre (voir chiquenaude).

Débauché (IV, 11) : « On dit dun estomac faible et indigeste quil est débauché. On dit dun homme indisposé dont la santé commence à saltérer, quil se sent tout débauché » (F.).

Débeller : « pour vaincre, battre son ennemi, mettre en déroute, défaire, faire souffrir une perte considérable » (Le R.).

Débet : « terme de pratique [droit], qui se dit de ce qui se trouve dû par un comptable après larrêté de son compte » (F.). En matière de rentes, les sommes non récupérées par leurs destinataires, pour diverses raisons, étaient censées revenir au roi ; des partisans se chargeaient de les récolter moyennant la jouissance dune fraction de ces débets – ce qui donna lieu à diverses contestations.

Déconforté : « Déconforter. Désoler, abattre lesprit par quelque affliction. Ce revers de fortune, cette perte la tout déconforté » (F.).

Décrire : « mettre au net ou en grosse une minute [termes de notaire], ou une copie brouillée. [] Cette copie est trop fautive, il la faut corriger et décrire » (F.).

Démarrer : « terme de mer. Partir de lendroit de la mer où lon était ancré. [La flotte démarra de bon matin.] » (R.).

Demi-ceint : « ceinture dargent avec des pendants, que portaient autrefois les femmes des artisans et les paysannes » (F.).

Démonter : « déconcerter, mettre en désordre » (F., 1727).

Dents : faire quelque chosemalgré les dents de quelquun : « pour dire, il ne pourra lempêcher » (F.).

Dépêche : « paquet quon envoie en diligence par courrier exprès pour quelque affaire dÉtat, ou quelque autre chose importante » (F.).

Dépendre : « Ce mot pour dire dépenser est hors dusage » (R.).

Dépiter : « qui se dit souvent avec le pronom personnel. Concevoir du dépit, de la fâcherie » (F.).

Depuis : Furetière (s. v. depuis) admet depuis ou du depuis.

Dessur : doublet de dessus, souvent employé par Scarron.

Deuil : « douleur quon sent dans le cœur pour quelque perte ou accident » (F.).

Dévoyé : « dévoyer. Sortir de la bonne voie, ségarer du droit chemin. [] en médecine, se dit des corps dont lestomac ou les intestins ne font pas leurs fonctions dans les voies ordinaires. [] On dit quun esprit est dévoyé, quand il est hors du bon sens, quand il dit ou fait des extravagances » (F.).

Dextre : « main droite » (A., 1694).

Diable : faire le diable à quatre : « faire bien du bruit, ou du renversement. vulg. » (O.) ; en diable et demi : « bien fort » (O.).

Dieu : à Dieu vous commande : « Commander aussi est recommander et mettre au soin et cure daucun : selon ce on dit, commander aucun à Dieu, quand on 595prend congé de lui, pour le recommander en la garde de Dieu » (N.).

Dimanche : Dimanche bon jour bonne œuvre : « cela se dit quand on fait une mauvaise action un jour de fête remarquable, vulg. » (O.).

Dire : dire pis que son nom : offenser, injurier ; à la forme négative, signifie qu« il ne la aucunement offensé. vulg. » (O.).

Discipline (III, 7) : « est aussi le châtiment ou la peine que souffrent les religieux qui ont failli, ou ceux qui se veulent mortifier. On lui a donné la discipline en plein chapitre. Les dévots prennent eux-mêmes la discipline. [] Se dit aussi de linstrument avec lequel on châtie, ou avec lequel on se mortifie, qui ordinairement est fait de cordes nouées, de crin, de parchemin tortillé » (F.).

Doint : que Dieu vous doint : que Dieu vous donne (archaïsme).

Dol : « Terme de palais. Tromperie, mauvaise foi » (F.).

Dolent : « triste, affligé, plaintif. Il fait le dolent. Il est si dolent. Un visage dolent. Une mine dolente. Une voix dolente. Il se dit plus ordinairement en raillerie » (A., 1694).

Donaison : donation (N.).

Donner : donner du plat de la langue : « flatter, parler avec éloquence » (O.).

Douloir : « vieux mot, qui signifiait autrefois, Se plaindre » (F., 1727).

Douzain : « monnaie de cuivre avec quelque alliage dargent valant un sou » (F.).

Douzaine (V, 7) : à la douzaine : « de peu de valeur » (O.).

Driller : « courir vite. Cest un terme bas et populaire, qui se dit des laquais, des soldats, des gueux qui senfuient, ou quon fait courir. Il ny a rien tel quun petit Basque pour bien driller » (F.).

Eau-forte : « cest de leau qui se fait par la distillation du vitriol seul, ou avec alun et salpêtre, qui est la base ordinaire des eaux-fortes, ou avec dautres sels mêlés ensemble. Elle sert à graver, et dissout tous les métaux, à la réserve de lor » (F.).

Ébaudir (s) : « se réjouir avec excès, et témoigner sa joie en dansant, sautant ou de quelque autre manière semblable. Il est bas, et ne semploie quen raillerie » (A., 1694).

Ébouffer (s) : « vieux mot qui se dit en cette phrase : ces sots discours font ébouffer de rire, pour dire, font rire à crever » (F.).

Écarbouiller : « terme populaire qui ne se dit quen ces phrases. Il lui a écarbouillé la cervelle, pour dire, il lui a écrasé la tête avec une massue, un marteau » (F.).

Échauffaison : « maladie qui arrive à quelquun pour sêtre trop échauffé. Ce mal nest pas virulent, ce nest quune échauffaison []. Échauffaison, se dit aussi de certains boutons qui viennent au visage et ailleurs par une trop grande chaleur de sang, quon appelle autrement échauboulures » (F.).

Éclairer (I, 3) : « épier, contrôler secrètement » (F.).

Effigie : « portrait, figure, représentation » (F.).

Égide : bouclier de Minerve ; « fig. protection, sauvegarde » (L.).

Émail : « signifie figurément et poétiquement, la variété, la diversité des fleurs. Lémail dun parterre. Lémail dune prairie » (A., 1762).

Encan : « vente publique de meubles qui se fait par autorité de justice, et par un sergent qui les adjuge au plus offrant et dernier enchérisseur » (F.).

596

Encolure : connaître à lencolure : « terme de manège. Partie du cheval depuis la tête jusquaux épaules. [] se dit figurément des hommes, et signifie, mine, apparence. Ce jeune homme a toute lencolure dun sot. Cet homme qui était près de vous a toute lencolure dêtre celui qui vous a pris votre bourse » (F.).

Encombre : « obstacle, malheur, accident » (Le R.).

Encourir (s) : se mettre à courir (L.).

Enfants perdus : « sont les soldats détachés dune compagnie, ou des dragons, qui combattent au premier rang, ou qui montent les premiers à lassaut » (F.).

Enquête : chambre des enquêtes : « On appelle les Chambres des Enquêtes, celles où on juge les procès par écrit, qui ont été appointés en première instance, où dordinaire il y a des enquêtes. Au Parlement de Paris il y a cinq Chambres des Enquêtes ; aux autres deux ou trois » (F.).

Enquêter (s) : « Cest la même chose que senquérir » (F.).

Entrepris (VIII, 7) : « impotent, paralytique, qui ne se peut aider de tous ses membres, ou dune partie. Cette longue maladie la rendu tout entrepris, tout perclus. Il est entrepris dun bras » (F.).

Épice : « salaires que les juges se taxent en argent au bas des jugements, pour leur peine davoir travaillé au rapport et à la visitation des procès par écrit » (F.).

Époussette : « petite brosse ou vergette qui sert à nettoyer les habits et les meubles » (F.).

Ergot : « se dit aussi en parlant du cheval. Cest une corne molle de la grosseur dune châtaigne, qui est au derrière et au bas du boulet, et cachée souvent par le fanon » (F.).

Érysipèle : « tumeur superficielle, inflammatoire, qui sétend facilement sur la peau, qui est accompagnée dune chaleur âcre et brûlante » (A., 1762).

Escabelle : « escabeau ou escabelle. Petit siège de bois qui est carré, dont on se servait autrefois pour sasseoir à table, qui nest couvert ni rembourré, et qui na ni bras ni dossier » (F.).

Escalade : « assaut quon donne brusquement avec des échelles à une ville quon veut surprendre. [] Les Géants voulaient prendre le ciel par escalade » (F.).

Escopette : « sorte darquebuse dont la cavalerie française du règne de Henri Quatrième et de Louis Treizième se servait, et qui à ce quon dit, portait cinq cents pas. [] Cétait une manière de carabine que les carabins portaient à larçon de la selle. Lescopette est hors dusage et à peine est-elle aujourdhui connue » (R.).

Espadon : « grande et large épée qui a deux poignées, et quon tient à deux mains » (F.).

Esse : « lettre consonne []. On dit proverbialement quun homme qui a trop bu fait des esses, pour dire quil va en serpentant à la manière dune esse » (F.).

Estoc : « Cétait autrefois une épée longue et étroite qui ne servait quà percer » (A., 1694) ; destoc et de taille : avec la pointe et le tranchant de lépée, « de toutes sortes de façons » (O.).

Estocade (estocadeur) : « épée longue et étroite, qui nest bonne à frapper que de la pointe. [] Il signifie aussi, La botte, le coup que lon porte, que lon allonge avec cette épée. Rude estocade, porter une estocade » (A., 1694). Scarron lemploie au sens figuré.

Estocader (s) : (se) battre (au figuré).

597

Estomac : « se dit abusivement de la partie extérieure du corps, quon appelle autrement le sein, la poitrine, et qui est au-dessus de la ceinture » (F.).

Estramaçon : « coup, blessure faite par le tranchant de lépée. Il lui donna un coup destramaçon sur la tête, sur le bras. Il lui fendit la tête dun estramaçon » (A., 1694).

Estrapade : « supplice quon fait souffrir aux soldats pour certains crimes, en les élevant au haut dune longue pièce de bois, les mains liées avec une corde qui soutient tout le poids du corps, et les laissant tomber avec roideur jusquà deux ou trois pieds de terre » (A., 1694). Il est employé au sens figuré en VIII, 8.

Étrivières : « courroie de cuir par laquelle les étriers sont suspendus. [] Donner les étrivières, cest, châtier des valets de livrées, les fouetter avec ces étrivières. On dit aussi, quun homme sest laissé donner les étrivières, quand il a souffert quelque affront, quelque indignité, lorsque par sa lâcheté il se soumet à tout ce quon veut » (F.).

Étuvée : « terme de cuisinier. Assaisonnement quon fait avec du vin, du beurre, et autres choses pour le poisson » (R.).

Éventé : « se dit dun homme qui a lesprit léger, écervelé, évaporé. Cest un homme bien éventé. Cette femme est bien éventée. Il est aussi substantif. Cest un éventé, une jeune éventée » (A., 1694).

Exhalaisons : « corps secs et menus atomes que la terre pousse continuellement en lair [] : ce sont des parties grasses, oléagineuses et sulfurées qui servent de matière aux foudres et à quelques autres météores » (F.).

Exploit : « se dit aussi des actes et expéditions que font les sergents. Un exploit dassignation. Un exploit de demande doit être libellé. Un exploit de saisie et dexécution ; exploit demprisonnement, doffres, de sommation. Les exploits doivent être signés du sergent et de deux records, et contrôlés. On dit au Palais [de justice], quun avocat viendra au premier jour à laudience à peine de lexploit, dont le profit sera jugé sur-le-champ » (F.).

Façonner : « se dit aussi de ceux qui font des cérémonies et des compliments, et avec qui il est difficile de traiter » (F.).

Factum : « mémoire imprimé quon donne aux juges, qui contient le fait du procès raconté sommairement, où on ajoute quelquefois les moyens de droit » (F.).

Faire : faire bon battre glorieux : « glorieux, se dit aussi dun orgueilleux, dun homme qui a trop de vanité. En ce sens on dit proverbialement, quil fait bon battre glorieux, car il ne sen vante pas » (F.) ; faire cure : « soin, souci. En ce sens il est vieux » (A., 1694) ; faire des siennes : « cest faire quelque action sotte, mauvaise ou violente en suivant son inclination ordinaire » (F.) ; faire large : « Je nai rencontré nulle part ailleurs cette forme incorrecte de lexpression faire largue. “Faire largue. To give roome, make place, leave space enough” (Cotgrave), cest-à-dire faire place. On trouve aussi cette expression dans les Recherches italiennes et françaises dAntoine Oudin ; mais elle ne figure ni dans Richelet ni dans Furetière » (M. C., I, p. 378) – peut-être par contagion avec prendre le large (« il a pris le large, il sest sauvé de la ville », F.) ; faire lentendu : « faire le mauvais, larrogant, lhabile, le badin, 598le suffisant » (O.) ; faire le pied derrière : « la révérence » (F.) ; faire sous soi : « il lâche la matière fécale. vulg. » (O.).

Fait (III, 7) : « se dit aussi dune part de quelque chose quon a partagée ensemble. Les deux frères ont partagé la succession de leur père, ils ont eu chacun leur fait []. Laîné a déjà mangé son fait » (F.).

Faquin : « crocheteur, homme de la lie du peuple, vil et méprisable » (F.).

Farcin : « maladie des chevaux, ou des bœufs. Cest un venin ou corruption du sang qui paraît en forme de boutons ou de cordes le long des veines, et par des ulcères quon guérit à peine en y faisant entrer un fer ardent » (F.).

Farine : « La poudre à dessécher les cheveux se fait de farine de fèves » (F.).

Féal : « terme de chancellerie dont se sert le roi en adressant ses lettres à ses officiers, “A nos amez & feaux les gens tenants nostre Cour de Parlement”. [] On la dit autrefois de ceux qui avaient donné la foi à un seigneur » (F.).

Fendant (I, 5) : « se dit aussi dun coup donné du tranchant dune épée de haut en bas » (F., 1727).

Ferrement : « outil de fer » (A., 1694).

Ferrer (V, 16) : ferrer la mule : « qui se dit des valets et servantes. Prendre quelque chose sur tout ce que lon achète pour le maître » (O.).

Ferrets : « fer quon met au bout des lacets et des aiguillettes pour les passer dans des œillets » (F.).

Fesser : fesser les cahiers : « On appelle fesse-cahier, un copiste qui écrit des rôles diligemment et le plus au large quil peut, pour gagner au plus vite son argent » (F.).

Fête : aux bonnes fêtes, probablement pour la période où lon se souhaite « bonnes fêtes » (Noël, Pâques, jour de lan).

Feu Saint-Antoine : « était autrefois une maladie fort dangereuse » (F.), due à lergot de seigle.

Fier : « signifie aussi, cruel, tyran. Cest un fier ennemi, pour dire, un ennemi dangereux » (F.).

Figure : « se dit aussi de la superficie extérieure de tous les corps [] ; la configuration des corps » (F.).

Filer : filer doux : « parler doucement, sexcuser, shumilier » (O.).

Filocabron : « En espagnol, cabron signifie bouc et cabra veut dire chèvre ; ce vers [de La Mazarinade] est une nouvelle allusion à la double pédérastie de Mazarin » (M. C., II, p. 20).

Flageolet : « espèce de petite flûte dont se servent les bergers, dont le son est clair et agréable » (F.).

Flegme : « en langage ordinaire, se dit de ces gros crachats épais que jettent les gens enrhumés et les malades du poumon » (F.).

Flic flac : « onomatopée par laquelle on exprime le bruit dun claquement de fouet » (L., qui donne un exemple de Scarron, Jodelet duelliste).

Flouet : « corps délicat, de mauvaise constitution et peu robuste. Quelques-uns disent fluet » (F.).

Fluxion : « chute dhumeurs sur quelque partie du corps. Les fluxions sur le poumon sont dangereuses. Il lui est tombé sur les yeux une fluxion qui le rend presque aveugle » (F.).

Fondeur : étonné comme un fondeur de cloches : « On dit proverbialement, il est penaud, ou il est étonné comme un fondeur de cloches, parce quen effet il est fort mécontent quand son ouvrage a manqué » (F.).

Forcener : « être furieux et hors de sens » (A., 1694).

Forces (IV, 8) : « sont aussi des espèces de ciseaux » (F.).

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Forfante : « terme injurieux emprunté de litalien forfante, qui signifie maraud, coquin, scélérat. Cest lopposé à honnête homme » (F.).

Fors : « préposition. Hormis, excepté. Il faut faire toutes choses pour ses amis, fors celles qui sont contre lhonneur et la conscience » (F.).

Foudre : se dit au masculin et au féminin.

Fourbu : « forbure : maladie de cheval []. On dit aussi ironiquement dun homme, quil est forbu, lorsquil est si las quil ne se peut remuer. Plusieurs disent fourbu » (F.).

Fourré : coup fourré : « On appelle aussi un coup fourré un coup quon porte avec furie et sans se mettre en garde » (F.).

Fourrière (de fourrier) : « autrefois, officier qui servait sous un maréchal des logis et dont la fonction était de marquer le logement de ceux qui suivaient la cour. Fig. Avant-coureur. [] Il se dit quelquefois en ce sens figuré au féminin. La fourrière du jour, lAurore » (L., avec une citation de Corneille).

Fressure : « partie intérieure de certains animaux, comme le foie, le cœur, la rate, le poumon, prises ensemble » (F.).

Friperie : « On dit proverbialement se jeter sur la friperie de quelquun, pour dire le battre, le tirailler, lui déchirer ses habits, et aussi médire de lui, déchirer sa réputation. Les précieuses ont accoutumé de se jeter sur la friperie des pauvres auteurs pour montrer leur bel esprit » (F.).

Froncle (furoncle) : « petit abcès ou apostume qui sort en dehors, et qui aboutit en une pointe qui fait quon lappelle aussi clou » (F.).

Fumeux : « qui jette des fumées, des vapeurs. [] Les vins dOrléans nouveaux sont nuisibles à la santé parce quils sont trop fumeux » (F.).

Fusée : [ce qui se trouve sur le fuseau de la fileuse] : démêler une fusée : « se dit figurément des affaires. On lui a fait un méchant procès ; cest une fusée quil aura bien de la peine à démêler. On a fait une forte ligue contre un tel Prince, cest une fusée qui lui donnera bien de la peine » (F.).

Fuster : « vieux mot qui veut dire battre à coups de bâton » (F., 1727).

Gabeleur : « qui se dit des menus officiers qui sont commis pour empêcher quon ne fraude les impôts du sel. Le peuple en a fait un mot odieux, pour nommer tous ceux qui lèvent des impôts » (F.).

Galant : « On appelle aussi galants, des rubans noués qui servent pour orner les habits, ou la tête tant des hommes que des femmes. Une garniture, une touffe de galants » (F.).

Galimatias : « discours obscur et embrouillé où on ne comprend rien » (F.).

Gamme : lui chanter sa gamme : « le tancer, le crier, le reprendre. vulg. » (O.).

Garder : la garder belle : « je te la garde bonne, jai dessein de me bien venger » (O.).

Gaufrier : Scarron appelle celui qui fait les gaufres du nom de son instrument (« fer plat, double et treillissé dans lequel on fait cuire des gaufres », F.).

Gaule : « grande perche menue et longue avec laquelle on abat des noix, ou des pommes pour faire du cidre » (F.).

Gaupe : « maussade et salope » (F.).

Gavache : « est un terme injurieux dont on se sert en Espagne en méprisant les personnes sans cœur [sans courage] et mal vêtues. Ce mot vient de gavacho : on nomme ainsi le peuple qui habite 600les montagnes qui séparent la France de lEspagne » (F.).

Gazetier : « celui qui compose la gazette. Théophraste Renaud [sic pour Renaudot] médecin est celui qui a établi LaGazette de Paris dans son Bureau dadresse. On appelle aussi gazetiers, les colporteurs qui débitent la gazette par les rues » (F.).

Gazette : « petit imprimé quon débite toutes les semaines, qui contient des nouvelles de toutes sortes de pays. Gazette de France, dHollande, dAngleterre, de Flandres, etc. » (F.).

Gêne : « torture. Les gênes et les tortures nont pas eu assez de force pour ébranler la constance des martyrs. Les gênes ont été mises en usage pour arracher la vérité de la bouche des grands criminels » (F.).

Gent (nom féminin) : « nation. On ne sen sert quen poésie. La gent qui porte le turban, pour dire, les Turcs, la nation des Turcs » (A., 1694).

Gent (adj.) : « vieux mot qui signifiait autrefois gentil [beau, joli, mignon] » (F.).

Giboyer : « chasser avec le fusil, à pied et sans bruit » (F.).

Gille : faire gille(s) : « senfuir. vulg » (O.).

Gland : « Gland, est aussi un gros bouton couvert dor, de soie, de laine, de fil, autour duquel on fait plusieurs ouvrages. Il sert pour attacher un collet, une chemise, pour servir dornement à des mouchoirs, à des carreaux à sagenouiller, à des carrosses et harnois » (F.).

Godelureau : « Ce mot signifie jeune homme qui fait le damoiseau, et qui est propre, qui songe à plaire, et principalement aux dames. Le mot godelureau nentre que dans le burlesque et le plus bas style, comme il paraît par les poésies de Scarron, et dautres Poètes comiques » (R.).

Godronner : « faire des godrons [“pli en rond quon fait sur des manchettes empesées, et quon faisait autrefois sur les fraises”, F., 1727] à des manchettes, à du linge de table, à des étoffes, etc. » (F.).

Goguenarder : « railler, plaisanter, dire des mots pour rire » (F.).

Goguenettes : déformation probable de goguettes, « plaisanteries, propos pour rire. Cet homme était en bonne humeur, en ses goguettes. Il contait goguettes, des sornettes » (F.).

Gouge : « terme injurieux quon dit aux femmes de néant quon veut accuser de paillardise, comme si elles sadonnaient à des goujats : car originairement il signifie garce de soldats » (F.).

Gousset : « laisselle et la mauvaise odeur qui en sort » (F.).

Grégeois : pour grec ; inusité, sauf dans lexpression feu grégeois : « feu dartifice qui brûle jusque dans la mer []. Il a été appelé grégeois, parce que les Grecs sen sont servis les premiers » (F.). Il servait dans les batailles navales.

Grègue : « haut-de-chausses qui serre les fesses et les cuisses, que tous les hommes portaient au siècle passé, et qui est demeuré seulement aux pages, qui les appellent autrement trousses ou culottes » (F.).

Grief, griève : « douloureux, dangereux, qui se dit en cette phrase. Une griève maladie. On le dit aussi des péchés et des crimes, pour signifier grand, énorme » (F.).

Griffon : « un animal fabuleux ayant quatre pieds, des ailes, un bec doiseau, le derrière dun lion, qui est gardien des trésors, et ennemi du cheval » (F.).

601

Grippé : « gripper. Prendre avec rapacité comme avec une griffe ou main crochue » (F.).

Grison : « celui dont les cheveux commencent à blanchir » (F.).

Guerdon : « vieux mot qui signifie récompense ou salaire []. Il ne se dit quen burlesque » (F.).

Guerdonner : « Récompenser. Il est hors dusage » (F.).

Gueule : mots de gueule : « parole déshonnête » (O.).

Guigner : « fermer à demi les yeux en regardant du coin de lœil » (A., 1694).

Guilledou : courir le guilledou : « terme burlesque dont on se sert pour exprimer la débauche des personnes. On dit, quune femme court le guilledou, lorsquelle se dérobe à son domestique, et quon ne sait où elle va ; ce qui fait présumer que cest dans de mauvais lieux » (F.).

Guinder (se) : « terme de marine. Cest, hausser et élever soit les voiles, soit quelque autre chose. On le dit aussi en autres occasions. On ne sait comment cet homme sest guindé au haut de ce bâtiment pour voir cette cérémonie » (F.).

Guiterre : variante de guitare (F.).

Haie : haie au bout : « manière de parler burlesque, qui signifie et le reste quon ne dit pas » (R.).

Halecret : « espèce de corselet léger fait de mailles. Ce mot nest plus en usage » (F.).

Halenée : « air qui sort par respiration » (F.).

Harper : « vieux mot qui signifie, se quereller, se prendre au collet, aux cheveux. Ces deux femmes se sont harpées après sêtre dit beaucoup dinjures » (F.).

Haut mal : « En termes de médecine, on appelle le haut mal, lépilepsie, que le peuple appelle le mal Saint-Jean, ou le mal caduc, parce que le cerveau est attaqué, et que les malades tombent de leur haut » (F.).

Hère : « homme qui est sans biens ou sans crédit » (F.).

Heur : « rencontre avantageuse. Il a eu de lheur en cette ferme, cest-à-dire, Il a bien eu des profits seigneuriaux, des hasards, du casuel. Lheur en veut à ce joueur, le jeu lui entre tel quil le désire » (F.).

Hoc : « jeu des cartes mêlé du piquet, du berlan [dit aussi brelan, A., 1694] et de la séquence, quon appelle ainsi, parce quil y a six cartes qui sont hoc ou assurées à celui qui les joue, et qui coupent toutes les autres cartes. Ce sont les quatre as, la dame de pique et le valet de carreau. Ce jeu a deux noms, et deux façons de jouer différentes. Le Hoc Mazarin, et le Hoc de Lyon » (F.).

Hocher : hocher la bride : « se dit figurément pour dire sonder les sentiments de quelquun, linviter à se déclarer » (F.).

Hoqueton : « casaque darcher » (F.).

Horion : « terme populaire et vieux, qui signifie un rude coup quon donne à quelquun, ou celui quon se donne par hasard en se heurtant contre quelque chose » (F.).

Huis : « porte dun logis. Il va mendiant dhuis en huis. [] Ce mot vieillit » (A., 1694).

Huppe : « oiseau de la grandeur dun merle » (F.).

Huppé : « qui a une petite touffe de plumes sur la tête. [] Huppé, se dit au figuré, dune personne qui est des plus considérables du lieu où il habite, ou dans la profession quil exerce » (F.).

602

Hutté : « On dit aussi, quun chasseur se hutte dans un arbre ou dans un buisson, pour dire, quil sy cache et y est à laffût » (F.).

Hydropique : « qui a les membres enflés par une abondance deau, ou de vents » (F.).

Hypocras : « breuvage quon fait avec du vin, du sucre, de la cannelle, du girofle, du gingembre, et autres ingrédients » (F.).

Ichneumon : mangouste, « Cest un animal qui naît en Égypte, quon appelle quelquefois rat dInde. Il est de la grandeur dun chat. Les Égyptiens lont adoré, parce quil est ennemi du crocodile, et quil casse ses œufs, et même le tue quelquefois en lui rongeant les intestins » (F.).

Indolence : « Insensibilité. Les Stoïques faisaient principalement profession dindolence, et ne voulaient pas avouer que la douleur fût douleur » (F.).

Indolent : « Qui nest point touché des afflictions ordinaires. Il se dit aussi dun homme paresseux, qui est insensible, qui na aucun soin de sa fortune » (F.).

Intestat : « qui meurt sans faire testament » (F.).

Item (mot latin) : « terme de pratique [droit] dont on se sert pour distinguer les articles dun inventaire, dun compte » (F.).

Jà : « vieux mot, au lieu duquel on se sert de maintenant ou de déjà » (F.).

Jacquemart : « figure de fer ou de fonte, représentant un homme armé, laquelle on met dordinaire sur le haut dune tour pour frapper les heures avec un marteau sur la cloche de lhorloge. Le jacquemart qui est sur le clocher de Saint-Paul. On dit proverbialement dun homme qui est armé de cuirasse, et embarrassé de ses armes, quil est armé comme un jacquemart » (A., 1694).

Jaculatoire : « terme de dévotion qui se joint particulièrement au mot doraison. Cest une prière faite du fond du cœur, quand on lélève à Dieu avec une fervente dévotion » (F.).

Jouvence : « ne se dit quen cette phrase, vous avez été à la fontaine de jouvence, en parlant dun vieillard qui est sain et vigoureux, qui semble rajeunir » (F.).

Justaucorps : « espèce de veste qui va jusquaux genoux, qui serre le corps, et montre la taille. Depuis quelque temps la mode est venue que chacun va en justaucorps, shabille en justaucorps, de velours, de drap, etc. Il ne se portait autrefois que par les gens de guerre » (F.).

Ladresse (fém. de ladre) : « malade atteint, infecté de lèpre. [] Signifie figurément en morale, avare, vilain et malpropre » (F.).

Laine : tirer la laine : « On dit quun filou tire la laine, quand il vole la nuit les chapeaux ou les manteaux des passants » (F.).

Lance gaie : « arme dhast [“arme offensive qui avait un long bois ou manche”, F.], bâton ferré par le bout, quon nomme aussi sur la mer de Levant, arche gaie, hassegaie et sagaie » (F.).

Laver : laver la tête de quelquun : « pour dire, quon lui a fait souffrir quelque confusion, quelque correction, par des reproches ou des réprimandes » (F.).

Léans : « vieux mot qui signifiait, dans quelque lieu. Cet homme nest point 603encore sorti de sa maison, il est léans. Les sergents disent encore, quils ont mis un homme léans, pour dire, quils lont mis en prison, quils lont écroué » (F.).

Légation : « charge ou fonction de légat, ou sa cour et son tribunal » (F.).

Légende : « ce qui se doit lire []. Se dit ironiquement dun écrit long et ennuyeux à lire, ou à ouïr » (F.).

Leste : « qui est [] en bon état et en bon équipage pour paraître. Une armée fort leste []. Les fêtes, les carrousels, les bals demandent que les gens soient fort lestes, pimpants et magnifiques » (F.).

Lévrier dattache : « Les plus grands [lévriers] sont pour courre le loup, le sanglier, le renard, et toutes les grosses bêtes. Ils viennent dIrlande et dÉcosse, et on les appelle lévriers dattache » (F.).

Levron : « jeune lévrier pour la chasse. Il y a aussi des levrons domestiques quon nourrit dans les chambres pour le plaisir » (F.).

Libera : « dans la liturgie catholique, prière que lÉglise fait pour les morts, et qui commence par le mot libera[Libera nos, Domine : libère-nous, Seigneur] » (L.).

Linger : « marchand qui vend de la toile ou du linge ; ou louvrier qui le fait, qui le taille, qui lourle, qui le dresse » (F.).

Lippée : faire franche lippée : « un bon repas » (O.).

Livrée : « couleur quune personne aime, et dont elle se sert pour se distinguer des autres. Les livrées se prennent par affection et fantaisie, ou demeurent par succession dans les familles. [] Les grands seigneurs font porter leurs livrées à leurs domestiques, pour montrer quils leur appartiennent. Aujourdhui on ne fait porter les livrées quaux pages, laquais, suisses, cochers, postillons et palefreniers. On les appelle les gens de livrées » (F.).

Los : « vieux mot qui signifie louange, et qui nest proprement en usage que dans le burlesque » (R.).

Loupe : « tumeur contre nature, quelquefois molle, quelquefois dure, toujours ronde, prenant naissance le plus souvent aux lieux durs, secs et nerveux. Elle se forme dune matière qui est enveloppée dans une petite bourse ou tunique qui est tantôt comme du suif, tantôt comme de la bouillie, ou du miel, et tantôt dure comme une pierre ou un petit os » (F.).

Lunettes dapproche : « lunette. Terme doptique. Instrument qui sert à grossir les objets, à conserver, à faciliter laction de la vue » (F.).

Lutin : « espèce de démon ou desprit follet, quon croit revenir dans les maisons pour faire des malices, du désordre, ou de la peine. Quand on a perdu quelque chose quon venait de manier, on dit quil faut que ce soit quelque lutin qui lait prise. On dit dun enfant acariâtre, qui est bien méchant, que cest un petit lutin ; et dun vieillard scélérat, que cest un vieux lutin » (F.).

Macule : « terme de théologie. Tache, et particulièrement celle qui vient du péché » (F.).

Magot (singe) : « se dit figurément des hommes difformes, laids, comme sont les singes, des gens mal bâtis » (F.).

Mal, male : « Mal se joint aussi à plusieurs mots tant au masculin quau féminin, tantôt comme adverbe, tantôt comme adjectif [] » (F.).

604

Mal caduc : « ce quon appelle autrement le haut mal, ou populairement le mal Saint-Jean, est lépilepsie qui attaque le cerveau, et trouble le jugement » (F.).

Malement : « vieux mot, pour mal » (F., 1727).

Malheure, ou male heure : à la malheure : « formule de malédiction » (H.).

Malicieux : « qui est plein de malice [“se dit [] de linclination quon a à faire mal, et des actions qui sont nuisibles à quelquun”, F.] » (F.).

Maline : maligne (« archaïsme de prononciation », L., avec un exemple de La Fontaine).

Malotru : « terme populaire, qui se dit des gens mal faits, mal bâtis, et incommodés, soit en leur personne, soit en leur fortune » (F.).

Mal Saint-Main : « Cest la gale » (F.).

Mal Saint-Mathurin : « On appelle proverbialement des tranchées de saint Mathurin, des accès de folie, à cause quon a coutume dinvoquer saint Mathurin pour la guérison des fous » (F.).

Maltôte : impôt exceptionnel ou abusif (voir maltôtier).

Maltôtier : « Est celui qui exige des droits qui ne sont point dus, ou qui sont imposés sans autorité légitime. Le peuple appelle abusivement maltôtiers, tous ceux qui lèvent les deniers publics, sans distinguer ceux qui sont bien ou mal imposés, ni les exactions des contributions légitimes aux nécessités de lÉtat » (F.).

Manicordion : « instrument de musique à cordes qui a beaucoup de rapport avec le clavecin, qui a, comme le clavecin, un clavier de cinquante touches, ou environ, qui a cinq chevalets sur sa table et qui rend un son sourd et doux » (R.).

Manigolde : manigoldo (italien) : « bourreau. Item, pendard, gros fripon » (A. Oudin, Dictionnaire italien et français).

Maraud : « terme injurieux qui se dit des gueux, des coquins qui nont ni bien ni honneur, qui sont capables de faire toutes sortes de lâchetés. Il ne faut point ajouter foi à tout ce que dit ce maraud » (F.).

Marchand : marchand mêlé : « On dit dun homme qui fait plusieurs métiers, qui a appris diverses sciences, que cest un Marchand mêlé » (F.).

Marcou : gros chat mâle (G.).

Marge (I, 7 – III, 12) : côté, rive ; (III, 7) : bord (dun chapeau).

Maroquin : « cuir de bouc, ou de chèvre passé en galle [excroissance produite sur les feuilles de chêne par des piqûres dinsecte], à la différence du Cordouan qui est apprêté avec le tan [écorce de chêne broyée] » (F.).

Marotte : « Ce que les fous portent à la main pour les faire reconnaître. Cest un bâton au bout duquel il y a une petite figure ridicule de marionnette coiffée dun bonnet de différentes couleurs » (F.).

Maroufle : « terme injurieux quon donne aux gens gros de corps, et grossiers desprit » (F.).

Marri : « repentant, fâché, qui a du regret davoir fait quelque chose. La confession ne vaut rien, si on nest bien marri davoir offensé Dieu, si on nen est bien repentant. Cet homme ne vous a blessé que par hasard, il en est bien marri » (F.).

Martingale : « putain, coureuse, courtisane » (Le R.).

Masque : « personne déguisée qui sest couvert le visage pour nêtre point connue. À Carême-prenant cest la saison de voir des masques au cours et aux bals » (F.).

605

Masser : « marquer ce quon veut jouer en un coup de dés » (F.).

Matois : « rusé, difficile à être trompé, adroit à tromper les autres » (F.).

Matras : « signifie aussi le trait de ces grosses arbalètes qui se bandent avec des ressorts » (F.).

Méchef : « mot burlesque qui signifie disgrâce. [“Je nai fait aucune chose qui doive attirer sur mon chef un si déplorable méchef” (Benserade, Poésies)] » (R.).

Mélilot : « herbe et fleur laxative qui a de petites fleurs jaunes. Les Apothicaires la font entrer dans les décoctions de lavements » (F.).

Menestre : « vieux mot pour soupe, potage, ou autre ragoût qui a de la sauce » (F., 1727).

Menotte : pour menottes : « ce sont les fers quon met aux mains des prisonniers criminels et des esclaves » (F.).

Mésaise : « incommodité, fâcherie, chagrin. Cest la même chose que malaise » (F.).

Mesgnie : « vieux mot, qui signifiait autrefois famille, au lieu duquel on a dit depuis ménage. Elle comprend la femme, les enfants, serviteurs et domestiques dun père de famille, et même tous ceux qui font sa besogne et sont à ses dépens. Ce mot est hors dusage. On a étendu sa signification au train et à la suite dun grand seigneur » (F.).

Meshaigner : « vieux mot et maintenant burlesque, qui signifie fâcher, battre, estropier. Il se disait proprement de celui qui avait été tué et déchiré par les dents et griffes des bêtes sauvages. Voilà un homme tout meshaigné, en mauvaise humeur, en mauvais état » (F.).

Mignon : « beau, délicat, doux, qui a plusieurs petits agréments [] ; signifie aussi, favori, soit en matière damitié, soit damour. La plupart des princes ont des mignons, des favoris qui les gouvernent. Beaucoup de dames ont des mignons de couchette » (F.). Les « mignons de Phébus » sont les poètes.

Milice : « terme collectif, qui se dit des gens de guerre, de ceux qui font profession des armes » (F.).

Moindrir : mot sans doute fabriqué pour amoindrir.

Moine : moine tondu : « se dit proverbialement en ces phrases. Il est ras et tondu comme un moine » (F.).

Momon : « il signifie aujourdhui parmi nous largent que les masques jouent aux dés et sans revanche durant le carnaval lorsquils vont le soir chez les particuliers de leur connaissance » (R.).

Montée : « se dit aussi de lescalier dune petite maison, dun degré dérobé » (F.).

Moquette : « étoffe de laine qui se travaille à la manière du velours. On fait les emmeublements [meubles de salon] communs de moquette » (F.).

Mordre : « se dit figurément en morale, pour dire attaquer, déchirer la réputation dautrui. Un Satirique trouve à mordre sur qui que ce soit » (F.).

Morigéné : « Morigéner. Instruire aux bonnes mœurs » (F.).

Morisque : la région des Mores (Afrique du Nord).

Mouche : « est aussi un petit morceau de taffetas ou de velours noir, que les dames mettent sur leur visage par ornement, ou pour faire paraître leur teint plus blanc. Les dévots crient fort contre les mouches, comme étant une marque de grande coquetterie » (F.).

Moudre : avoir de quoi moudre : proverbe, avoir de largent (des réserves de blé).

606

Moustache : « se dit aussi des cheveux quon laisse croître et pendre à côté des joues » (F.).

Mouvant : se dit « de ce qui est mu et agité, de ce qui nest pas stable et ferme, [] fort remuant » (F.).

Mugueter : « faire le galant, le cajoleur, tâcher de se rendre agréable à une dame » (F.).

Muid : « grande mesure de choses liquides [] ; signifie aussi la futaille de même mesure, qui contient le vin ou autre liqueur » (F.).

Musette : « instrument à vent et à anche portatif, qui sert à faire une musique champêtre. La musette a les mêmes parties que la cornemuse, mais son bourdon est fort différent, car il porte quatre anches sur un cylindre, dont on ouvre et on ferme les trous ou rainures par des morceaux de bois ou divoire qui se nomment layettes » (F.).

Nacarat : « couleur rouge, claire et unie » (F.).

Nacelle : « petit bateau pour passer une rivière, ou pour faire un autre petit voyage » (F.).

Nanni : prononciation régionale de nenni (L.).

Nargue : « terme de dépit, injurieux, et méprisant. [] Nargue de vous, ou peste de vous, se dit quand on veut témoigner quelque colère ou dédain contre quelquun » (F.).

Narilles : forme archaïsante pour narines.

Nasarder : « donner des nasardes [“chiquenaude que lon donne sur le bout du nez. On dit dun homme ridicule et faible, quil a un nez à camouflets, et à nasardes”, F., 1727]. Les pages, les écoliers se nasardent les uns les autres » (F.).

Nation : « la plupart de tous les gens dune certaine profession » (R.), ou dune certaine origine.

Naveau : « naveau, ou navet. Racine dune plante dont on fait du potage et des assaisonnements, et qui sert à nourrir le pauvre peuple » (F.).

Neige (IV, 11) : « est aussi un terme ironique, quon applique à toutes les choses quon veut mépriser, Voilà une belle Madame de neige, un bel habit de neige » (F.).

Neveux : « au pluriel, se dit de tous les hommes qui viendront après nous, de la postérité. Il faudra laisser à nos neveux ce que nos majeurs nous ont laissé » (F.).

Niche : « petite tromperie ou malice quon fait à quelquun. Les écoliers se plaisent à faire toujours quelque niche à leurs compagnons » (F.).

Nique : faire la nique : « moquerie, mépris quon fait de quelquun par quelque geste qui en donne témoignage, et particulièrement en haussant ou secouant le menton. Ce libertin fait la nique à tous ceux qui lui veulent faire des remontrances, il leur fait la moue, il leur fait les cornes » (F.).

Nocher : « vieux mot qui signifiait autrefois pilote » (F.).

Noise : « querelle qui sémeut entre gens du peuple, ou dans les familles. Elle naboutit dordinaire quà des crieries, et il ny a point deffusion de sang » (F.).

Nonnain (nonne, nonnette) : « vieux mots qui signifiaient autrefois Religieuse » (F.).

Occision : « grand massacre, grande tuerie » (F.).

Onc : « jamais. Cest un mot vieux et burlesque » (F.).

607

Or, ores : maintenant ; or…, or… : tantôt, tantôt.

Ord : « sale, puant. Il ny a rien de plus ord, plus puant quun privé public » (F.).

Oremus : nom dune des prières de la messe (en latin, « Prions »).

Oripeau : « Cest une lame de laiton fort mince et fort battue, qui de loin paraît comme de lor. On met des bandes doripeau avec des festons de lierre aux portaux des églises où il y a quelque fête, ou des indulgences » (F.).

Os de bœuf (IV, 7) : instrument de musique populaire (instrument de percussion, fait de deux os, côtes ou tibia).

Ouïr (jois) : « entendre, recevoir quelque son dans les oreilles qui les frappe » (F.).

Ours : « On dit proverbialement [] dun homme rustre, brutal, mal élevé, que Cest un ours mal léché ; figurément dun homme qui est fort velu, ou dun homme qui fuit la société, que Cest un ours »(A., 1762).

Ouvrer : « Fabriquer, façonner » (L.).

Pailler : « On dit proverbialement quon est bien fort sur son pailler, pour dire en sa maison » (F.).

Pallier : « déguiser une chose qui est mauvaise, lexcuser, en y donnant quelque couleur favorable » (A., 1694).

Panne (vêtement) : « étoffe de soie, dont les filets traversants sont coupés, et forment une espèce de poil qui est plus long que celui des velours, et plus court que celui de la peluche. Les pannes sont de même soie, qualité et largeur que le velours façonné. On appelle souvent de bons bourgeois, des manteaux doublés de panne : parce que cest leur vêtement dhiver le plus ordinaire » (F.).

Parti : prendre parti : « signifie aussi un traité fait avec le roi, un recouvrement de deniers dont on traite à forfait, ou moyennant certaines remises. Le parti du tabac, du huitième denier. On a mis quelquefois les tailles [sorte dimpôt] en parti » (F.).

Partisan : « est un financier, un homme qui fait des traités, des partis avec le roi, qui prend ses revenus à ferme, le recouvrement des impôts, qui en donne aussi les avis et les mémoires. On établit de temps en temps des chambres de justice pour punir les voleries quont fait les partisans » (F.).

Pasquil : pour pasquin [voir index des personnages de fiction] : « se dit parmi nous dune satire courte et plaisante. [] On ne dit plus pasquil. Mén[age] » (F., 1727).

Patenôtre : « le Pater, loraison dominicale. [] Se dit dun chapelet et des grains qui le composent, parce quil sert à répéter plusieurs fois cette oraison » (F.).

Patin : « soulier de femme qui a des semelles fort hautes et pleines de liège, afin de paraître de plus belle taille. Cette femme en quittant ses patins perd une bonne partie de sa taille » (F.).

Patiner : « manier avec la main : [] On dit aussi quon patine une femme quand on lui manie les bras, le sein, etc. Il ny a que les paysannes et les servantes qui se laissent patiner » (F.).

Patrouiller : « On disait autrefois patouiller. Marcher dans la boue, dans un lieu marécageux. Les enfants, les cochons, les cannes prennent plaisir à patrouiller dans la boue » (F.).

Patté : « large à la base » (C.). Voir « terme de blason. On appelle croix pattée, celle qui a les extrémités plus larges que le milieu, comme est la croix des Mathurins » (F.).

608

Peccant : avoir lhumeur peccante : « terme de Médecine. Cest une épithète quon donne aux humeurs, quand elles ont de la malignité, ou de labondance. Toutes les maladies ne sont causées que par des humeurs peccantes quil faut évacuer » (F.).

Peinturé : « ce qui est peint, et couvert dune seule couleur, et sans art particulier » (F., 1727).

Pendard : « qui a commis des actions qui méritent la corde, la potence. On ne pend pas tous les pendards. Ne vous fiez pas à ce coquin, cest un franc pendard » (F.).

Pennache : « Voyez panache [bouquet de plumes] » (R.).

Pépie : « maladie doiseaux, petite pellicule blanche et sèche qui leur vient à la langue pour avoir eu soif. Il faut donner de leau à ces oiseaux, de peur quils naient la pépie. On dit aussi à table, quand on est trop longtemps à apporter à boire, Vous nous ferez avoir la pépie » (F.).

Pertuis : « petit trou où leau sécoule, par où le vent sinsinue. On a du mal à si bien enduire un bassin de fontaine, quil ne sy trouve quelque pertuis par où leau séchappe. Ce mot vieillit » (F.).

Pétarade : « pets de cheval, ou dâne » (F.).

Petit : un petit : « un peu » (F.).

Petun : « herbe nommée nicotiane, tabac, ou herbe à la Reine, qui dessèche le cerveau. On la prend en fumée, en poudre et en mâchicatoire. Cest un nom originaire que les peuples de la Floride ont donné à cette plante, doù elle a été apportée en Portugal, et de là en France par Jean Nicod, doù vient quon la appelée aussi nicotiane » (F.).

Petuner : « Prendre du tabac. Il ne se dit que de celui quon prend en fumée avec une pipe. Cest une chose odieuse en France daller en un tabac et de petuner. En Hollande et sur la mer cest une chose ordinaire de petuner » (F.).

Pharao : forme latine de Pharaon.

Philautie : « terme didactique. Amour de soi-même, complaisance vicieuse pour soi-même » (L., avec une référence à Pierre Charron, 1541-1603).

Picoter : « quereller quelquun doucement et insensiblement avec de petits reproches et injures qui ne vont pas jusquà une rupture ouverte » (F.).

Pied descot : « On dit dun misérable qui na point de bien, que cest un pied descot, quil a les pieds poudreux » (F.).

Pied de roi : « est une mesure contenant douze pouces, ou 144 lignes » (F.).

Pincer : « signifie figurément, offenser sourdement, faire des reproches en paroles couvertes. Un satirique pince en riant ; il pince sans rire, sans en faire semblant, il dit les vérités de chacun » (F.).

Pinceter : « sarracher la barbe avec les pincettes » (A., 1694).

Pincette : « petit instrument de fer qui fait partie dun étui, et qui sert à sarracher le poil de la barbe. Les galants ont toujours la pincette à la main ; ils aiment mieux se servir de la pincette, que du rasoir » (F.).

Pion : simple soldat, par métaphore avec le pion des échecs ; « se dit aussi dun homme misérable, qui na ni bien, ni force, ni crédit » (F.).

Piper (pipeur, piperie) : « tromper, et particulièrement au jeu. [] Piper signifie aussi, avoir avantage sur les autres en quelque chose, y raffiner, y exceller. Je ne voudrais pas disputer contre lui sur la physique, il y pipe. Vous pipez en vers » (F.).

609

Pique : « se dit aussi pour signifier quelque hauteur » (F.).

Piquer : « à légard des chevaux, cest les manier avec les éperons » (F.) ; piquer à la genette : « manière de se tenir à cheval. On dit, porter les jambes à la genette, cest-à-dire, tellement raccourcies, que léperon porte vis-à-vis les flancs du cheval. Cest une manière qui est en usage parmi les Espagnols et quelques autres nations » (F.) ; piquant beau train : train : « cest lallure ou la démarche du cheval » (F.).

Piquer : « se dit aussi des choses qui nous flattent, ou qui nous choquent » (F.) ; se piquer de : « se dit figurément en choses spirituelles et morales. Cest un homme qui se pique dêtre savant. [] Il est louable de se piquer dhonneur et de probité » (F.).

Piquet : « est aussi le plus fameux des jeux de cartes, qui se joue entre deux personnes. Jouer une partie de piquet, un cent de piquet, cest-à-dire, en cent points. Il y a le grand piquet, quon joue avec 36 cartes ; le petit piquet, autrement le piquet sans six » (F.).

Pistagne : de pistagna (italien et espagnol) : bande de tissu rembourré servant de col.

Placard : « feuille de papier étendue, propre à afficher et appliquer contre une muraille » (F.).

Planche : servir de planche à : « On dit quil a fait la planche à quelquun, pour dire, quil lui a montré le chemin, quil lui a donné le moyen de parvenir à quelque charge, à quelque degré ; quil a tenté le premier une chose qui était difficile ou dangereuse » (F.).

Planter : planter le piquet : « sarrêter en un lieu. Métaph. » (O.).

Pleige : « caution judiciaire, qui soblige devant le juge de représenter quelquun, ou de payer ce qui sera jugé contre lui » (F.).

Poche (VI, 11) : « est aussi un petit violon que les maîtres à danser portent dans leur poche, quand ils vont montrer en ville » (F.).

Pochette : diminutif de poche : « se dit aussi de la partie des habits faite en petit sac, qui sert à mettre ce quon veut porter sur soi » ; épagneul de pochette : probablement petit chien de compagnie : « la mode est venue que les dames nourrissent des épagneuls » (F., 1727).

Podagre : « Ce mot est grec, et signifie la maladie quon appelle la goutte aux pieds » (R.).

Poinçon : « est aussi une mesure des choses liquides » (F.).

Point coupé : « était autrefois une dentelle à jour quon faisait en collant du filet sur du quintin [sorte de toile fine], et puis en perçant et emportant la toile qui était entre deux » (F.).

Poire : ne pas menacer de poires molles : « il ne lui promet pas poires molles. il le menace grandement. vulg. » (O.).

Poireau : « est aussi une verrue, ou excroissance qui vient sur la peau de lhomme par une pituite [“lune des quatre humeurs qui sont encloses dans le corps des animaux”, F.] fort endurcie » (F.).

Pollu : « polluer. Profaner un lieu saint ; salir, contaminer son corps qui est le temple de Dieu. Pollu ou pollué, part. passé et adj. » (F.).

Ponceau : « On appelle à Paris le mauvais français le langage du ponceau, à cause dun ponceau ou petit pont auprès duquel habite force petit peuple qui parle fort mal » (F.).

Pont-levis : « souliers à pont-levis, espèce de chaussures à talon fort haut, dans 610lesquelles on mettait de petites mules » (L., avec une citation de Guillaume Bouchet).

Postères : « le dos, les fesses sont les parties postérieures de lhomme » (F.) ; montrer les postères : « pour senfuir, prendre la fuite honteusement, tourner le dos » (Le R.).

Pot-pourri : « est un amas confus de plusieurs choses. On le dit dun ragoût composé de plusieurs ingrédients friands qui na point de nom particulier » (F.).

Poudre : tirer de la poudre aux moineaux : « cest se donner bien de la peine pour une chose qui ne le mérite pas, travailler en vain » (F.).

Poulet : « signifie aussi un petit billet amoureux quon envoie aux dames galantes, ainsi nommé, parce quen le pliant on y faisait deux pointes qui représentaient les ailes dun poulet. Autrefois les prudes faisaient grand scrupule de recevoir des poulets ; maintenant elles en ont de pleines cassettes. On les appelle à présent billets galants, billets doux » (F.).

Pouliot : « herbe médicinale. Le pouliot se traîne par terre comme le serpolet. Il jette pourtant des tiges grêles dun palme [taille de la main écartée, empan] de haut. [] Toute la plante est de bonne odeur, et dun goût piquant accompagné dune petite amertume » (F.).

Pourpoint : [garder son] moule de pourpoint : « le corps » (O.).

Pourpris : « vieux mot qui signifiait enceinte, clôture de quelque lieu seigneurial, château ou maison noble, ou de lÉglise » (F.).

Pourtraire : « portraire. Faire la représentation dune personne avec le pinceau, la plume, le crayon, etc. » (F.).

Prébende : « Ce mot se confond aujourdhui avec chanoinie et canonicat. Néanmoins en droit il y a quelque différence. La prébende est un droit qua un ecclésiastique dans une église cathédrale, ou collégiale où il dessert, de jouir de certain revenu ou en argent, ou en espèces ; et est ainsi appelée, a præbendo » (F.).

Préciput : « terme de Palais [justice]. Ce mot est pris différemment. Cest un présent que les mariés se font mutuellement et donnent à celui des deux qui survivra. Cest ce que le mari, ou la femme prennent sur toute la communauté hors part et avant le partage. Cest aussi ce que laîné a pour son droit daînesse dans une terre seigneuriale. [Prendre son préciput. Elle a un préciput assez considérable] » (R.).

Prendre : on sy pensa prendre : « il a pensé faire. il a presque fait » (O.) ; prendre sans vert : « surprendre, prendre à limpourvu [dépourvu] » (O.).

Préoccuper : « prévenir, mettre dans lesprit dune personne les premières impressions, les premières connaissances dune chose » (F.).

Pretentaine : courir la pretentaine : « terme burlesque, qui ne se dit quen cette phrase proverbiale : Ils ont été tout le jour courir la pretentaine, pour dire, ils sont allés deçà et delà » (F.).

Prévôt : « juge subalterne. Cétait autrefois le seigneur qui administrait lui-même la justice, et faisait la même chose dans les prévôtés, que les baillis dans les baillages, et les sénéchaux dans les sénéchaussées. Tel est encore le prévôt de Paris juge dépée, qui préside quelquefois au Châtelet, qui recueille les voix, et qui fait prononcer par ses lieutenants. Toutes les sentences, et 611les contrats en forme sont intitulés du nom du prévôt de Paris, etc. » (F.).

Priape : « Dieu fabuleux du paganisme []. Ils ont nommé de son nom la partie honteuse des hommes, parce quil lavait dune grosseur extraordinaire, et pour cela il était fort révéré des femmes » (F.).

Prime : jouer à la prime : « signifie aux cartes une espèce de jeu qui a une grande vogue » (F.).

Privé : « se dit aussi de ce qui est familier et apprivoisé » (F.).

Privilège : « signifie aussi, monopole, droit quon obtient de faire, ou de vendre quelque chose à lexclusion de tous autres. Les privilèges sont fondés en bonne raison dans leur concession, mais dans la suite on en abuse. Les privilèges du roi pour limpression des livres sont accordés, afin que lauteur en tire quelque récompense pour son travail, mais par lévénement il nest quà lavantage du libraire » (F.).

Proboscide : « Cest un terme de blason, qui se dit de la trompe de léléphant, quand on en trouve de peintes sur des armoiries » (F.).

Propreté : « propre se dit aussi de ce qui est bien net, bien orné » (F.).

Prou : « beaucoup, suffisamment » (F.).

Prudhomme : « certains artisans jurés et nommés pour visiter des marchandises » (F.).

Psaltérion : « instrument de musique fort en usage chez les Hébreux []. Celui dont on use maintenant est un instrument plat, qui a la figure dun trapèze ou triangle tronqué par en haut. Il est monté de treize rangs de cordes de fil de fer, ou de laiton accordées à lunisson, ou à loctave, montées sur deux chevalets qui sont sur les deux côtés. On le touche avec une petite verge de fer, ou un bâton recourbé : ce qui fait que quelques-uns le mettent au rang des instruments de percussion. Son coffre est comme celui de lépinette » (F.).

Putréfait : « putréfié, ou plutôt putréfait. Corrompu, gâté, puant » (F.).

Quadrin : monnaie, « un liard » (N.).

Quarantaine : « On appelle particulièrement la quarantaine, le carême composé de 40 jours, pendant lesquels lÉglise commande de jeûner » (F.).

Quartaine : fièvre qui revient tous les quatre jours ; « on ne sen sert guère quen ces phrases communes : Vos fièvres quartaines ! quand on fait quelque imprécation contre quelquun » (F.).

Quarteron : « compte qui fait le quart dun cent » (F.).

Quartier (I, 2 et 3) : « lieu assigné à certaines troupes pour vivre, loger et camper » (F.) ; (VI, 8) : « le bon traitement quon promet à des troupes qui se rendent []. Se dit en ce sens par extension à toutes les affaires » (F.) ; servir par quartiers (II, 4) : « quartier, chez le roi et les princes, est le service quon leur rend durant trois mois, chacun selon sa charge » (F.).

Querelle : querelle dAllemand : « il ma fait une querelle dAllemand. il a tâché de se mettre mal avec moi sans occasion ; il a pris un sujet assez léger pour moffenser » (O.).

Quérimonie : « Plainte que lon fait aux juges dÉglise » (F.).

Quinola : « mot burlesque, pour dire, un écuyer de quelque dame » (R.).

Quinteux : « capricieux, fantasque, qui est sujet à des quintes. On le dit tant de lhomme, que des chevaux qui sont ombrageux » (F.).

612

Quolibet : « façon de parler commune et triviale, dont les gens du peuple et les mauvais plaisants affectent de se servir pour railler les autres, ou pour paraître agréables. Ce bourgeois ne voit passer personne, quil ne donne à chacun son quolibet, son lardon [“on dit proverbialement Donner à chacun son lardon, pour dire faire de lui quelque raillerie”, F.] » (F.).

Radouber : « calfeutrer, rétablir un vaisseau, le mettre en état dêtre remis en mer, quand il a été endommagé en quelquune de ses parties » (F.).

Ragot : « qui se dit des chevaux qui ont les jambes courtes, la taille renforcée et large du côté de la croupe » (F.) ; par métaphore pour un être humain.

Raillard : « railleur, moqueur, bavard » (H.).

Raire : « mot vieux et burlesque qui signifie raser » (R.) ; « Il ne se dit quen ces phrases proverbiales : À barbe de fou on apprend à raire ; Un barbier rait lautre ; Il ne se soucie ni des rais ni des tondus » (F.).

Rangette : à la rangette : « lun après lautre, par ordre » (O.).

Rapetasser : « remettre des pièces en plusieurs endroits, ou les unes sur les autres. Les gueux ont des vieux habits rapetassés qui sont souvent garnis de pistoles » (F.).

Raquedenase : « terme populaire qui se dit des gens fort avares []. Ce mot vient de racle denare[râcle denier] » (F.).

Rat : prendre un rat : « On dit quune arme a pris un rat lorsque le chien sest abattu et que larme na pas pris feu. On le dit aussi de celui qui a manqué son coup en quelque autre sorte daffaires » (F.).

Rate : rire jusquà se rompre la rate : « sépanouir la rate. rire tout son soûl » (O.).

Râtelée : « terme populaire, qui se dit de ceux qui disent leur avis sur quelque chose, et le plus souvent sans en être requis. Cest le propre des femmes de causer, et de dire leur râtelée sur tout ce qui se présente » (F.).

Rebec : « vieux mot qui signifiait autrefois violon à trois cordes, et qui est, à vrai dire, un violon imparfait. Ses cordes sont accordées de quinte en quinte. On menait autrefois les épousées à lÉglise avec le rebec et le tabourin [tambourin] » (F.).

Rébus : « jeu desprits médiocres ou populaires qui font des équivoques sur des mots coupés, ou joints ensemble, ou sur quelques peintures qui les représentent » (F.).

Récipé : « terme de médecine. Cest une ordonnance qui contient le remède que doit prendre un malade. Il est ainsi nommé, parce que toutes ces ordonnances commencent par ce mot [recipe, latin : reçois] que les médecins abrègent et marquent par une R tranchée » (F.).

Réclamer (VII, 20) : « en termes de vénerie, signifie rappeler un oiseau de proie pour le faire revenir []. Les perdrix réclament leurs petits quand ils sont écartés, les rappellent » (F.).

Recors : « aide de sergent, celui qui lassiste, lorsquil va faire quelque exploit, ou exécution, qui lui sert de témoin, et qui lui prête main forte. Cet exploit est signé dun sergent et de deux recors. Il a été arrêté par plusieurs sergents et recors » (F.).

Remettre : se remettre dessus sa voie : « On dit à la chasse, remettre les chiens sur les voies [sur la piste du gibier] » (F.).

Remise : « signifie encore, suite, délayement, renvoi à un autre jour » (F.).

613

Rengainer : « remettre dans sa gaine, ou dans son fourreau. Rengainer son épée. Il se dit dordinaire par raillerie et absolument » (F.).

Rentrait : « faire une couture de deux pièces de drap jointes bord à bord sans les rendoubler, et qui ne paraît presque point » (F.).

Répandre : « On dit proverbialement quun homme sest laissé répandre, pour dire quil est mort ou tombé » (F.).

Respirer : respirer fer et flamme : « respirer, se dit figurément en morale, en parlant des passions violentes. Un tyran ne respire que le sang et le carnage » (F.).

Ressentiment : « douleur ou maladie dont on sent encore quelques restes. [] Se dit figurément en morale, des sentiments de lâme, quand elle est émue de certaines passions » (F.).

Rhabiller : « signifie aussi, raccommoder quelque chose. Il y a toujours quelque chose à rhabiller aux horloges, aux machines » (F.).

Rhingrave : « culotte ou haut-de-chausse fort ample, attaché aux bas avec plusieurs rubans, dont un rhingrave ou prince allemand a amené la mode en France il y a quelque temps » (F.).

Robe : de longue robe : « robe, à légard des hommes, ne se dit que du vêtement que portent les gens de justice et les gradués [“celui qui a des degrés dans quelque Faculté”, F.], quon appelle pour cela gens de robe, ou de robe longue » (F.).

Roche : de vieille roche : « roche, se dit figurément en choses morales : et premièrement on dit un homme, un esprit, un cœur de la vieille roche, pour dire, excellent, ferme, et de la vertu ancienne » (F.).

Rogaton (ou rogatum) : « permission de quêter, ou placet pour demander laumône. [] Se dit aussi des bribes et autres choses quêtées » (F.).

Rogue : « superbe, fier, altier, méprisant, peu courtois » (F.).

Rôle : « enrôler : mettre sur un rôle, sur un état » (F.).

Rôlet : « petit rouleau, rouleau en général []. Rouleau de papier, écrit » (G.) ; « qui ne se dit guère quen cette phrase proverbiale. Il est au bout de son rôlet, il ne sait plus que répondre, il ne sait plus où trouver de quoi vivre » (F.).

Romant : orthographe ancienne de roman souvent utilisée par Scarron.

Rond de botte : daprès le contexte (III, 7), probablement ornement de tissu ou de dentelle porté en haut de la botte.

Rondache : « espèce de bouclier dont se servent encore les Espagnols qui courent la nuit » (F.).

Rotonde : « est aussi un collet empesé que les hommes portaient autrefois, monté sur du carton qui le soutenait en lair et en état » (F.).

Roussi : « On appelle abusivement de la vache de Roussi, du cuir de Roussi, au lieu de dire, de Russie, qui vient dune contrée de Pologne appelée de ce nom » (F.).

Roussin : « cheval épais et entier, comme ceux qui viennent dAllemagne et de Hollande » (F.).

Ruelle : « se dit aussi de lespace quon laisse entre un lit et la muraille. [] Ruelle, se dit aussi des alcôves, et des lieux parés où les dames reçoivent leurs visites, soit dans le lit, soit sur des sièges. Les galants, se piquent dêtre gens de ruelles, daller faire de belles visites. Les poètes vont lire leurs ouvrages dans les ruelles pour briguer lapprobation des dames » (F.).

614

Sablon : « menu sable qui est dordinaire blanc » (F.).

Salade : « salade, en termes de guerre, est un léger habillement de tête que portent les chevaux-légers, qui diffère du casque en ce quil na point de crête, et nest presque quun simple pot. On la aussi appelée bourguignote ; et figurément on la dit du cavalier » (F.).

Salvé : salve (latin) : « premier mot dune prière [] quon fait à la Vierge, quon chante sur le point de lexécution des criminels » (F.).

Sangler : « serrer, appliquer fortement une chose contre une autre. Sanglez bien ce nœud, cette corde. Cet écolier a eu bien le fouet, on la bien sanglé. Il lui a sanglé un soufflet, sanglé des coups de pieds au cul, cest-à-dire, donné de toute sa force. Sangler signifie aussi, donner à quelquun une atteinte, lui faire quelque préjudice notable. Son rapporteur lui a fait perdre son procès, il la sanglé comme un baudet » (F.).

Sans : sansfoudre ni demi : absolument sans foudre, voir « Le petit peuple dit, sans respect ni demi. Signifie sans aucun respect » (Le R.).

Sans-pareille (III, 1) : comme non-pareille : « On appelle chez les épiciers la non-pareille de Sedan certaine dragée de sucre qui se fait en grains les plus menus quil est possible » (F.).

Sansonnet : « oiseau qui siffle. Il est de la grosseur dun merle, et de couleur verte et noire » (F.).

Sarbacane : « on le dit aussi de quelques autres tuyaux par où on conduit des paroles » (F.).

Satrape : « gouverneur de province chez les anciens Perses. Le roi Darius marchait accompagné de ses principaux seigneurs et satrapes » (F.). « Le luxe et lorgueil des satrapes avaient passé en proverbe chez les Grecs » (A., 1762).

Sauteurs : « qui sexerce à sauter, qui en fait profession. Les danseurs de corde font toujours une entrée de sauteurs » (F.).

Sauver : « préserver de quelque mal, de quelque danger de mort, de destruction. [] Il a sauvé les dépens à cette partie » (F.).

Savantas : « injure gasconne, que dit à un homme de lettres un ignorant qui méprise les savants. Le baron de Fæneste se moquait de tous les savantas » (F.).

Scholastique : « Le titre de scholastique[… est donné à ceux] qui enseignaient aux clercs de chaque église dabord les humanités, ensuite la théologie et la liturgie » (F.).

Séance : parler selon sa séance : « séance, se dit aussi du droit quon a davoir une place honorable dans une assemblée [où chacun parle à tour de rôle selon son rang] » (F.).

Séquelle : « suite de personnes ou de choses qui vont ordinairement ensemble. Ce mot ne se dit guère quen mauvaise part, et de choses basses. Je nai que faire de cet homme-là, ni de toute sa séquelle. Il y a eu dans cette famille une grande séquelle de malheurs. Cet Avocat a cité une longue séquelle dauteurs fort inutilement » (F.).

Sermonner : « faire de grands discours contenant des remontrances, ou autres choses ennuyeuses » (F.).

Si (ou et si) : en tête de proposition indépendante, a le sens de pourtant.

Simarre : « habit de femme qui a de longues manches pendantes » (F.).

Simple : « Cest un nom général quon donne à toutes les herbes et plantes, parce quelles ont chacune leur vertu 615particulière pour servir dun remède simple » (F.).

Singesse : « femelle du singe » (http://www.atilf.fr/dmf), employé par métaphore pour dire (mauvaise) imitatrice.

Si que : « On dit aussi au Palais [en justice], si que, si bien que, pour dire, tellement que, enfin, pour conclusion » (F.).

Sophi : « titre quon donne aux rois de Perse » (R.).

Sou : « saoul : on prononce sou []. Se dit aussi de ce quon a par excès, plus quon en veut. Les soldats ont bien pâti, ils ont eu du mal, de la fatigue tout leur chien de saoul » (F.).

Sou : « pièce de menue monnaie []. Les sous parisis ou sous marqués ou tapés valent quinze deniers » (F.).

Soudard : « soldat » (A., 1694).

Soudrille : « méchant et misérable soldat dont on ne fait point de cas » (F.).

Souillon : « Il se dit par mépris des petits valets et servantes de cuisine » (F.).

Souloir : « vieux mot qui signifiait avoir de coutume. On le dit encore en pratique [justice]. Il soulait y avoir là une porte, une barrière. Le temps a bien changé, il nest plus comme il soulait être » (F.).

Soupirer (VIII, 7) : « est aussi quelquefois actif dans le figuré. Il ne se dit ainsi quen vers » (F., 1727).

Sourd : vouloir un sourd prêcher : « il fait le sourd. il ne veut pas écouter » (O.).

Succéder : « signifie aussi, réussir » (F.).

Succès : « réussite, issue dune affaire. Il se dit en bonne et en mauvaise part » (F.).

Suisse : « domestique chargé de garder la porte dun hôtel, ainsi appelé parce quautrefois ce domestique était pris ordinairement parmi les Suisses » (L., avec une citation de La Bruyère).

Suivant (IV, 11) : « On dit proverbialement dun homme qui na ni enfants, ni parents fort proches, quil na ni enfants ni suivants » (A., 1694).

Superbe : « vain, orgueilleux, qui a de la présomption, une trop bonne opinion de lui-même » (F.).

Supernuméraire : doublet de surnuméraire.

Supposer : « signifie aussi mettre une chose à la place dune autre par fraude et tromperie » (F.).

Survivre (quelquun) : « Ce mari a survécu sa femme de 12 ans » (F.).

Tablature : « On dit proverbialement, Je lui ai bien donné de la tablature, pour dire je lui ai suscité une affaire fort difficile » (F.).

Tabouret : « droit de tabouret est un des premiers honneurs du Louvre, qui nappartient quaux duchesses, qui ont droit de sasseoir sur un tabouret chez la reine pendant quelle tient son cercle » (F.).

Taille : « se dit aussi des coupes et incisions qui se font par des instruments tranchants. Cest un furieux, qui frappe destoc et de taille » (F.).

Tanné : « est aussi la couleur qui ressemble au tan, ou châtaigne, qui est une espèce de roux fort brun » (F.).

Targe : « bouclier dont usaient les Romains, les Espagnols et les Africains. Il était fait en façon de croissant courbe et carré long, quon appelait en latin pelta » (F.).

Tenir : tenir à quatre : « il fait du mauvais. vulg. » (O.) ; tenir comme en un blé : « il est pris comme dans un blé. assurément pris ou attrapé, vulg. » (O.) ; tenir quinze : voir « va(t) ».

Teston : « ancienne monnaie de France qui a valu 15 s[ous] 6 d[eniers] et depuis 19 s[ous] 6 d[eniers]. On 616a commencé à les fabriquer sous Louis XII et alors ils ne valaient que 10 s[ous] et étaient du poids de 7 d[eniers] 12 grains. Ils portaient sur le revers les têtes des rois, et particulièrement des Henri II et III » (F.).

Testonner : « accommoder la tête et les cheveux. Les courtisans sont toujours bien peignés et bien testonnés » ; « battre et donner des coups, particulièrement sur la tête » (F.).

Thyrse : « baguette entourée de feuilles de vigne que portaient Bacchus et les Bacchantes lorsquelles célébraient les fêtes de Bacchus » (R.).

Tic : « maladie de chevaux, ou mauvaise habitude quils ont dappuyer les dents contre la mangeoire, ou contre la longe du licol, comme sils la voulaient mordre ; ce quils ne font jamais, quils ne rotent » (F.).

Tintouin : « bourdonnement, bruit dans les oreilles []. Il est du style familier » (F.).

Tire : tout dune tire : « tout dun temps, sans discontinuer » (O.).

Tirer en volant : tirer rapidement et précisément. « Cest un bon chasseur, qui sait bien tirer, qui tire en volant » (F.).

Tollu : part. passé de tollir : « Du latin tollere. Vieux mot qui signifiait autrefois ôter, enlever de force. Il est tout à fait hors dusage » (F.).

Tondre : ne pouvoir tondre sur quelquun : « trouver à tondre. à reprendre, à redire » (O.) ; je veux que lon me tonde si : « On dit aussi par imprécation, je veux quon me tonde, si je fais cela : parce que cétait autrefois une ignominie en France de raser la barbe, ou de tondre les cheveux ; et cette peine était mise au même rang que la fustigation par les lois de Charlemagne » (F.).

Tope-masse : mot forgé par Scarron, réunissant deux termes du jeu de dés. Celui qui lance le défi dit « masse » (voir masser), et celui qui le relève dit « tope » ; « toper : consentir à quelque chose » (F.).

Touche : « touche, signifie aussi laction de frapper, de faire impression violente sur quelque chose. [] Un cheval avance, quand il entend claquer le fouet, car il craint la touche » (F.).

Tout à lheure : « sur-le-champ » (F.).

Train : « se dit aussi de léquipage ou de la suite dun chef de famille, dun seigneur. Ce bourgeois na pour tout train quun petit laquais et une servante. Ce seigneur marche à grand train, il a carrosse, chevaux, mulets, pages, laquais, etc. » (F.).

Trajeter : « Passer un trajet. Ce bras de mer est facile à trajeter » (F.).

Trébuchet : « est aussi une petite cage qui sert à attraper des oiseaux, dont la partie supérieure est ouverte, et arrêtée si délicatement, que pour peu quon y touche, le ressort se lâche et la ferme, en sorte que loiseau qui y est entré se trouve pris » (F.).

Trente et quarante : « aux cartes, il y a des jeux quon appelle la belle, le flux et le trente un, où celui qui a trente et un points en ses cartes, gagne. Il y a aussi le trente et quarante, où celui qui amène le plus près de trente, gagne. À trente et un il gagne double. À 40 il perd double » (F.).

Trépaner : « faire une opération sur les os avec le trépan » (F.) ; trépan : « terme de chirurgie. Cest un instrument fait en forme de vilebrequin, dont la mèche est dentelée et faite en forme dune scie ronde. Il sert à guérir les 617plaies du crâne [] ; car par son moyen on fait amputation ou exfoliation de los tant et si peu que lon veut » (F.).

Tricotet : « Cest une sorte de danse élevée en rond. Danser un tricotet » (R.).

Triquenique : « affaire de néant, querelle sur la pointe dune aiguille » (F.).

Trompe à laquais : « trompe, est aussi un petit instrument de laiton ou dacier, dont se servent les laquais pour en tirer quelque harmonie. Elle est faite de deux petites branches, et dune languette au milieu qui fait ressort, et quon remue sans art avec les doigts, tandis quon la tient entre les dents. Elle rend un son frémissant, modifié par le mouvement de la langue, et louverture de la bouche ; ce qui cause un bourdonnement sourd assez agréable » (F.).

Trousser : trousser ses guenilles : « se dit aussi en parlant de ceux qui délogent, qui sen vont, qui senfuient » (F.).

Turlupinade : « On a appelé de ce nom [Turlupin] un comédien fameux de Paris, dont le talent était de faire rire par de méchantes pointes et équivoques quon a appelées turlupinades, et ses imitateurs turlupins. Ils ne sont par malheur que trop fréquents » (F.).

Turquois : forme ancienne de turc.

Va(t) : « terme du jeu de dés et de la bassette [jeu de cartes], qui se dit en cette phrase : le sept et le va, pour dire la vade, ou ce quon a mis au jeu, et sept fois autant » (F.). Donc, qui mise « quinze, et le va » gagne quinze fois sa mise.

Vauderoute : « défaite dune armée » (F.).

Vaudeville : « chanson que le peuple chante. Cétait là autrefois un air de cour, maintenant cest un vaudeville. Les chansons quon chante sur le Pont-Neuf, dans les rues, sont de vrais vaudevilles. Cette femme est fort décriée, on la mise dans les vaudevilles » (F.).

Veau : être veau : « Faire le veau. le sot, le badin » (O.).

Ventre : jusquà ventre déboutonné : « boire [ou manger] beaucoup » (O.).

Verbération : « Cest comme qui dirait frappement, du latin verberare, frapper. On sen sert pour expliquer la cause du son » (F, 1727).

Verge : « se dit aussi de la baguette que portent les huissiers, sergents et bedeaux pour faire faire silence aux audiences et faire passage aux magistrats quils conduisent. Les sergents à verge du Châtelet étaient autrefois des huissiers comme ceux qui servent à laudience, quon a multipliés selon la nécessité » ; « se dit aussi du fouet des cochers » (F.).

Vergogneusement : « vergogneux. Ce mot est vieux et hors dusage, et signifiait honteux » (F.).

Vérole : petite vérole : variole. « On appelle grosse vérole, une maladie qui se prend ordinairement par les actes vénériens, et quon ne guérit quavec la sueur » (F.) ; « On dit, suer la vérole, pour dire, suer pour guérir de la vérole. Il a sué plusieurs fois la vérole » (A., 1762).

Verrée : « plein un verre » (F.).

Vert : « qui est jeune, vigoureux []. Se dit en ce sens figurément en choses morales []. On dit quun vieillard est encore vert, lorsquil a encore de la vigueur, de la santé [] » (F.).

Vertueux : « se dit aussi, parmi les curieux, de ceux qui sadonnent à la recherche des belles choses, qui ont 618du goût pour les arts, les sciences et les curiosités naturelles. Cest un vertueux qui aime la musique, la peinture. Il a quantité destampes, de bronzes, de médailles : cest un vertueux. Ce mot sent encore un peu lItalie, doù il est venu » (F.).

Vestale : « Fille vierge chez les Romains, qui était consacrée au service de la Déesse Vesta, qui gardait le feu sacré des Romains, et dont la pureté devait être telle, que lorsquelle y avait forfait, on lenterrait toute vive » (F.).

Viande : « se dit par extension de plusieurs autres nourritures de lhomme » (F.).

Violon : « sot, impertinent, ridicule, benêt. [Vous êtes Colletet un plaisant violon, dit Monsieur G** [Antoine Godeau] à Colletet, et Colletet répond à Monsieur G**. nous sommes tous égaux étant fils dApollon. Voyez la Comédie des Académiciens[de Saint-Évremond] » (R.).

Voglie : « il semploie adverbialement dans cette phrase, de bonne voglie, qui signifie, de bonne volonté » (A., 1762).

Voiture : adieu la voiture : « quand on se moque dune chose qui tombe, qui se renverse » (F.).

Zani : « le bouffon de la comédie ou dune troupe de danseurs de corde » (F.).

1 A. = Académie française (suivi de sa date) ; C. = Cotgrave ; F. = Furetière ; F., 1727 = Furetière revu et augmenté ; G. = Godefroy ; H. = Huguet ; L. = Littré ; Le R. = Le Roux ; N. = Nicot ; O. = Oudin (Curiosités françaises) ; R. = Richelet (voir bibliographie).