Glossaire
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Théâtre complet. Tome III. Tragi-comédies romanesques
- Pages : 559 à 568
- Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 64
- Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- EAN : 9782406096412
- ISBN : 978-2-406-09641-2
- ISSN : 2261-575X
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09641-2.p.0559
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 28/09/2020
- Langue : Français
GLOSSAIRE
Abréviations
A |
Académie française, Le Grand Dictionnaire de l’Académie Française |
C |
Les Coups de l’amour et de la fortune |
D |
Dubois, Lagane & Lerond, Dictionnaire du français classique |
F |
Furetière, Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots français |
Fa |
Le Fantôme amoureux |
Fg |
La Fille généreuse |
GI |
La Généreuse Ingratitude |
L |
Littré, Dictionnaire de la langue française |
R |
Richelet, Dictionnaire français |
Rob |
Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française |
abîmer : « faire tomber, précipiter dans un abîme » (A) (GI, 1402).
abord voir d’abord
abuser : « tromper, séduire » (F) (Fg, 1334 ; GI, Ode, 173, 945, 1065, 1094, 1371, 1388, 1398, 1441 ; C, 961, 1081, 1214, 1613 ; Fa, 218, 255, 317, 1014, 1030, 1257, 1281, 1390, 1629, 1661, 1695)
achever : « accomplir, réaliser » (D) (GI, 1173, 1479 ; C, 152, 1254 ; Fa, 1128, 1370, 1503).
aigreur : « hostilité, irritation » (R) (Fg, 410 ; GI, 1052).
ailleurs : « quelqu’un d’autre ; à (ou en) quelqu’un d’autre » (D) (GI, 368, 456, 1367).
amant, amante : au xviie siècle, un amant (ou bien une amante) est celui ou celle qui aime d’amour une personne de l’autre sexe (Fg, 72, 789 ; GI, 897, 900).
amasser : « relever de terre ce qui est tombé, Amasser ses gants, amasser un papier » (A) ; donc, ramasser (C. 1446).
apanage : « ce que les Souverains donnent à leurs puînés pour leur droit de succession » (A) ; « Terres ou certaines portions du domaine royal qu’on donne aux princes pour leur subsistance, mais qui reviennent à la couronne après l’extinction de leurs descendants mâles » (L) (C, 182).
appas : « au pluriel, se dit particulièrement en poésie, et signifie charmes, attraits, agrément, ce qui plaît. Il se dit encore plus particulièrement en parlant des attraits et de la beauté des femmes » (A). Au sens de délices ou d’attraits, ce mot pouvait s’employer indifféremment au singulier et au pluriel ; la distinction moderne entre appas et appât n’était pas observée jusqu’au cours du xviiie siècle (Fg, 11, 75, 272, 273, 560, 1359 ; GI, 33,
56061, 221, 534 ; C, 91, 143, 452, 555, 752, 1019 ; Fa, 220, 447).
arrêt : « Jugement souverain contre lequel il y a nul appel » (R) (Fg, 3, 84, 356, 384, 454, 1123, 1443, 1451 ; GI, priv, 443, 650 ; C, 234, 246, 285, 287, 1269, 1287 ; Fa, 180, 1520) ; de même arrêter : « décider irrévocablement » (Fa, 79).
assez (sens fort) : « beaucoup » (F) ; « beaucoup, très » (D) (GI, 1154 ; C, 367, 570, 922 ; Fa, 207, 361).
atteinte, substantif au figuré : « coup qui fait souffrir ; blessure amoureuse » (D) ; « on dit encore fig. Donner atteinte à quelque chose pour dire, Commencer à le détruire » (A) (C, 401, 477, 1259 ; Fa, 835, 1336).
avérer : « faire voir qu’une chose est vraie » (A) (C, 1557 ; Fa, 1255).
aveu : « protection, ordre ou consentement donné » (F) ; « action de déclarer qu’on agrée, qu’on autorise […] approbation » (Rob) (GI, 1513, 1604 ; Fa, 1179). Ailleurs au sens moderne.
avouer : approuver, accueillir avec faveur ; « il signifie aussi, Autoriser une chose, déclarer que l’on l’approuve » (A) (C, 1486). Ailleurs au sens moderne.
balancer : « se dit figurément de l’examen qu’on fait dans son esprit des raisons qui le tiennent en suspens, et le font incliner de part et d’autre. Le Juge a longtemps balancé les raisons de ces parties, il y avait longtemps qu’il balançait s’il se marierait ou non » (F). Examiner, donc, avec un soupçon de l’idée de différer l’action qui s’ensuivra ; ailleurs plutôt aux sens modernes, hésiter, juger entre deux choix (GI, 1492).
brigue, substantif : « menées secrètes, intrigue, cabale » (D) (C, 203, 235).
brûler : « figurément signifie être agité d’une violente passion d’amour, d’ambition, de désir, d’impatience » (F) (GI, 108, 183, 404 ; C, 366, 412 ; Fa, 740, 741, 1263).
caresser : « [faire une] démonstration d’amitié ou de bienveillance à quelqu’un par un accueil gracieux » (F) (Fg, 1381 ; GI, 344 ; C, 861).
cependant : « pendant ce temps » (D), en attendant (GI, 149, 640 ; Fa, 353, 1044, 1141, 1744).
chaleur : « zèle, empressement, passion » (D) ; « ardeur, feu, véhémence » (R). (Fg, 380, 759, 1604 ; GI, 707 ; C, 682)
chanter pouille : « chanter pouilles à quelqu’un : l’accabler d’injures, de reproches » (Rob, s.v. pouiller) (GI, 833). Il s’agit d’une expression vieille et familière.
châtier : « corriger, punir ceux qui ont failli. La justice châtie les coupables » (F) (Fg, 1432 ; C, 489).
choir : « tomber » (R) (GI, 804 ; C. 933, 1444, 1584, 1621).
charme (sens fort) : « Ce qui se fait par art magique pour produire un effet extraordinaire » (A) (GI, 611, 629, 664, 1106, 1344 ; C, 66, 366, 379, 450, 795, 963, 1335 ; Fa, 1365). Ailleurs plutôt au sens moderne d’attrait singulier, séduction.
charmer : « Suspendre l’effet d’un sentiment triste et pénible. [Charmer] la peine […] l’ennui. » (L) ; « Apaiser » (Rob) (GI, 1306).
choir : « tomber » (R) (GI, 804 ; C, 933, 1444, 1584, 1621).
clarté : explication, idée explicative ; « tout ce qui éclaire l’esprit » (L) (GI, Ode ; Fa, 1617) ; au pluriel, « explications, renseignements » (D) ; 561ailleurs, « clarté » signifie « vie » (GI, 214, 290).
confondre : « brouiller de telle sorte qu’on ne reconnaisse plus » (R) ; embarrasser, troubler, déconcerter, consterner, anéantir (GI, 1375 ; Fa, 693, 1364) ; se trouve aussi avec les sens moderne de réduire quelqu’un au silence (en lui démontrant son erreur) et de faire une confusion
contrainte, substantif : « gêne, incommodité » (F) (Fg, 685 ; GI, 407, 704 ; C, 1071 ; Fa, 649, 972, 1352) ; ailleurs au sens moderne d’obligation.
courage : « Il se prend quelquefois pour Sentiment, passion, mouvement. Il a gagné cela sur son courage. il n’a su vaincre son courage » (A) ; « ardeur, affection » (F) (GI, 203).
d’abord : « aussitôt » (D) ; tout de suite, dès le début (GI, 968, 1189, 1433 ; C, Ode 91, texte 678, 817, 1452).
débats : « différend, contestation » (A) (GI, 912).
décevoir : « tromper » (A) ; « vieux, tromper, séduire par une apparence engageante » (Rob) (GI, 97 ; C, 564, 981, 1541 ; Fa, 659).
déchiré : « on dit en proverbe, qu’une femme n’est pas trop déchirée, pour dire, qu’elle mérite bien qu’on la cajole » (F). « On dit, qu’Une femme, qu’une fille n’est pas trop déchirée, n’est pas tant déchirée, pour dire, qu’Elle n’est pas laide, qu’elle est assez jolie » (A) (GI, 826).
défaire : « mettre en déroute des gens de guerre, les obliger à fuir, les tailler en pièces » (F) (Fg, 550, 696).
dégénérer : « devenir moindre en valeur, en mérite, que ceux qui ont précédé » (F) (Fg, 233).
déplaisir, souvent au pluriel : « chagrin, tristesse » (F), profond désespoir (sens fort au xviie siècle) (Fg, 1290 ; GI, 46, 167, 390, 676, 1180 ; C, 506, 536 ; Fa, 743, 1198)
dernier soupir voir soupir
détester : « maudire » (D) (Fg, 496 ; GI, 243) ; ailleurs au sens moderne.
deuil : « douleur qu’on sent dans le cœur pour quelque peine ou accident » (F) (Fg, 866 ; GI, 1256) ; ailleurs aux sens modernes.
devers : « proposition relative au temps » (F) ; comprenons « vers », « aux environs de » (Fa, 720).
diligence : « Activité qui nous fait porter avec promptitude à exécuter notre devoir, ou nos desseins » (F). (C, 770.) Ailleurs, le mot porte plutôt le sens de la rapidité ou de la vitesse (au v. 12, l’expression « faire diligence » signifie « me hâter ») ; de même, « en (ou avec) diligence » signifie « promptement » (GI, 291, 599, 1114, 1283 ; Fa, 86, 458, 793, 1284, 1324).
disgrâce : « malheur, accident » (F) (GI, 172, 1621 ; C, 1067 ; Fa, 461, 629, 884, 936, 1262, 1267) ; ailleurs au sens moderne de défaveur, état de disgrâce.
doute : voir sans doute
droit : voir prendre droit de
échauffer : « animer, stimuler » (D) ; « rendre plus vif, exciter, enflammer » (R) (GI, 468 ; C, 1106 ; Fa, 1362).
éclater : « faire un grand bruit […] devenir public, avec bruit et scandale. […] On dit qu’une Personne éclate, pour dire, qu’Elle fait paraître son ressentiment » (A) (GI, 687, 1143, 1433 ; C, 233, 300) ; ailleurs, au sens moderne, apparaître de façon manifeste.
embarras : « L’irrésolution dans laquelle on se trouve souvent lorsqu’on ne 562sait quel parti prendre, ni par quelle voie sortir de quelque difficulté […] ; chagrins, inquiétudes de l’âme » (F) ; « tracas, souci, contretemps » (D) ; situation inquiétante dont on sort difficilement (C, 688, 1275).
embarrasser : « se dit au figuré, avec le pronom personnel. Il est embarrassé, irrésolu sur cette question » (F) (Fg, 1049 ; GI, 766 ; Fa, 1402, 1426).
empressement : « action d’une personne qui s’empresse, mouvement que se donne celui qui recherche une chose avec ardeur » (A) (C, 1250).
enflammer : « se dit figurément en choses morales, de l’émotion des passions, et surtout de l’amour et de la colère » (F) (Fg, 73 ; GI, 1368 ; C, 372 ; Fa, 20). Souvent donc, rendre amoureux (ou bien, s’enflammer : tomber amoureux) : voir flamme.
ennui, sens fort : « tristesse, déplaisir » (R) ; « chagrin, fâcherie que donne quelque discours ou quelque accident déplaisant » (F), donc « tourment » (Fg, 526 ; GI, 6, 163, 474, 750, 1451 ; C, 1152 ; Fa, 701, 727, 1029) ; ailleurs aux sens modernes, peine, contrariété, mélancolie.
entretenir : « vieux, converser avec (quelqu’un) » (Rob) (Fg, 1258, 1374, 1400 ; GI, 292, 543 ; Fa, 148, 328, 579, 1017, 1077) ; ailleurs aux sens modernes.
étonner : « causer à l’âme de l’émotion, soit par surprise, soit par admiration, soit par crainte » (F) ; « faire trembler par quelque grande [ou] violente commotion » (A) ; signifie donc déconcerter, ébranler, stupéfier, et parfois même effrayer dans les vers que nous avons énumérés (Fg, 689 ; GI, 307, 591, 766, 920, 1450, 1551 ; C, 936, 989, 1165). Pareillement pour « s’étonner » (GI, 1542 ; C, 1244), mais ailleurs plutôt au sens moderne moins fort, causer la surprise.
exorable : vieux, « Qu’on peut fléchir par des prières ; clément, favorable » (Rob) (Fg, 158).
facile : « se dit aussi en mauvaise part, d’une personne qui n’est pas ferme aux choses où il le faut estre ; mais qui se laisse aller trop aisément » (A) ; « vieux. qui se prête sans peine à ce qu’on veut de lui » (Rob) (C, 955).
faillir : « faire quelque chose contre son devoir, contre les lois ; il signifie aussi, Errer, se tromper, se méprendre en quelque chose » (A) (Fg, 1356 ; GI, 272 ; C, 8).
fers : « état de l’amoureux soumis à sa maîtresse » (D) ; « l’amour me tient dans vos fers » (R) (GI, 202, 306, 924, 1021, 1104 ; Fa, 199, 215). On remarquera que dans GI, au v. 306, cette signification permet un jeu de mots imprégné d’ironie.
feu, feux : « se dit poét. pour sig. La passion de l’amour » (Ac. fr) ; « au sing. et au plur. […] passion, amour » (D) (Fg, 15 ; GI, 106, 158, 395, 467, 685, 1057, 1085, 1119, 1344, 1368, 1405, 1433, 1546, 1615 ; C, 67, 90, 187, 362, 400, 488, 1012, 1106, 1255 ; Fa, 4, 16, 20, 173, 196, 746, 826, 827, 873, 889, 901, 1109, 1362, 1457, 1675, 1717). On remarquera que dans C, au v. 1243, cette signification permet un jeu de mots imprégné d’ironie.
fier, fierté : « sauvage, cruel, violent, terrible […] sauvagerie, cruauté » (D) ; « cruauté, violence » (F) ; emporté (C, 1003 ; Fa, 63, 794) ; se trouve plus souvent aux sens modernes d’orgueil, arrogance, ou bien au sentiment digne, élevé, noble.
563flamme : « la passion de l’amour » (A) ; « amour » (F) (Fg, 14, 97, 1166, 1185, 1217, 1434, 1578 ; GI, 43, 148, 191, 252, 352, 369, 451, 1078, 1426, 1613 ; C, 353, 358, 464, 474, 666, 811, 849, 1039 ; Fa, 117, 168, 197, 297, 321, 566, 1279, 1457, 1490, 1671)) ; on peut également parler de la flamme de l’amour.
flatter : « flatter se dit figurément en choses spirituelles […] : flatter son amour, c’est-à-dire, Se donner de belles espérances. Flatter son imagination, c’est la repaître de chimères agréables » (F) – donc séduire (GI, 675 ; C, 234 ; Fa, 298, 1029, 1121) ; mais ailleurs plutôt adoucir, soulager (« on dit flatter sa douleur, flatter ses déplaisirs » (A).
foi : « la foi conjugale […] l’obligation qu’un mari et une femme contractent l’un envers l’autre en s’épousant » (A) ; « consentement au mariage, dans le langage de la poésie » (L) ; ou bien, dans le contexte du mariage, « l’assurance donnée de garder sa parole, sa promesse » (A) (GI, 1413, 1436, 1439 ; C, 194, 195, 1524).
forfait : « crime » (R) ; « se dit des crimes en général » (F) (GI, 753, 1453 ; C, 605, 624 ; Fa, 1073, 1234, 1491, 1647).
fourbe (nom féminin) : « fourberie, tromperie. Faire une fourbe à quelqu’un » (R) (GI, 1222, 1434)
franchise : « signifie chez les Poètes et les amants, Liberté. Il a perdu sa franchise. » (F) ; « Il signifie aussi Liberté. Conserver sa franchise. Perdre sa franchise. Mais en ce sens il n’a guère d’usage qu’en Poësie, & en parlant d’amour. Il est vieux » (A) (GI, 280).
garde, n’avoir : « N’avoir pas la volonté, ou le pouvoir de faire une chose, en être bien éloigné. » Il n’a garde de tromper, il est trop homme de bien. il n’a garde de courir, il a une jambe rompue. (A) (GI, 49). On rencontre également le verbe se garder au sens de « prendre garde, se préserver de quelque chose » : « Gardez-vous de tomber […] je me garde bien du froid et du chaud » (A) (GI, 1496, 1571 ; C, 938 ; Fa, 455). Ailleurs au sens ordinaire de conserver.
gêne : « Dans la poésie les Amants se servent du mot de gesne, pour exprimer les peines, les inquiétudes de l’amour » (A) (Fg, 1168).
généreux : « magnanime, de naturel noble ; quelquefois […] vaillant, hardi dans les combats » (A) (Fg, titre, 164, 217, 255, 413, 488, 503, 649, 783, 884, 973, 1307 ; GI, titre, 1056, 1084, 1623 ; C, 1188 ; Fa, 1729).
grue : « signifie fig. Un niais, un sot, qui n’a point d’esprit, qui se laisse tromper » (A) (GI, 55).
hautement : « hardiment, librement, résolument » (A) ; « d’une manière haute […] impérieuse » (F) (GI, 749 ; C, 587, 1639 ; Fa, 264).
heur : « bonne fortune » (A) ; « ce mot signifie bon-heur » (R) ; « chance, hasard favorable » (D) (GI, 159, 212).
heure : tout à l’heure : « tout de suite » (F) (Fg, 101 ; GI, 863, 1413 ; Fa, 1348, 1595).
imposteur : « trompeur, affronteur, calomniateur » (F) (C, 629, 986, 1194, 1539).
imposture : « tromperie, mensonge, calomnie » (F) (C, 369, 645, 730, 984, 1235, 1504, 1557, 1608).
inconnu : « qui ne veut point se faire connaître, ou qui ne peut l’être 564en effet. […] Les Romans parlent de plusieurs Princes inconnus et déguisés » (F) (GI, 1303 ; C, 1427, 1434).
incontinent : « aussitôt » (D) ; « sur l’heure, dans un moment. J’irai là incontinent après dîner » (F) (C, 200).
inégal, inégalité : « Qui offre de grandes et subites variations d’humeur » ; en somme, injuste (GI, 766, 783 ; C, dédic).
infaillible : « se dit de ce qui est certain » (F) ; donc, inévitable ; « qui ne peut manquer d’arriver » (L) (C, 1139 ; Fa, 1659).
interdit : « une personne étonnée et interdite » (F) ; donc, stupéfait (Fg, 1455 ; GI, 64 ; Fa, 296, 421, 515, 676, 869).
s’intéresser (dans) : « se dit aussi en Morale de l’émotion des passions. Un bon Orateur doit Intéresser les Juges, les Émouvoir à colère (sic), à la compassion. on s’intéresse dans les spectacles […] » (F) (GI, 676).
joindre : « se rendre au lieu où est un autre […], atteindre, attraper [quelqu’un] » (A), donc rejoindre, rattraper (GI, 283, 291, 892 ; C, 5 ; Fa, 1126).
jour, jours : « se dit figurément de la vie » (F) ; occasionellement dans l’expression « voir le jour », c-à-d., vivre, occasionnellement encore dans la tautologie « la vie et le jour » (Fg, 951 ; GI, 132, 977, 1309, 1575 ; C, 191, 1033, 1097, 1101, 1330 ; Fa, 186, 231, 561, 564, 584, 592, 604, 885, 900, 933, 938, 1223, 1230, 1550, 1552).
lâche (parfois lâchement, lâcheté) : « qui est d’autant plus brutal, cruel qu’il est assuré de l’impunité » (Rob) (GI, 617, 1325, 1503, 1504, 1555, 1556, 1567 ; Fa, 1009) ; ailleurs aux sens modernes, « qui manque de vigueur morale », « qui manque de courage, qui recule devant le danger ».
lier partie : « convenir du jour et des conditions où on doit […] se battre » (F) (Fg, 704).
loi : « obéissance volontaire qui fait qu’on se soumet aux volontés d’autrui. Cet amant vit sous les lois de sa maîtresse […] » (F) ; « On dit poét. & en matière de galanterie, Être sous les lois d’une belle. » (A) (GI, 318).
lors : « adv. de temps. En ce temps-là. Il ne se dit guère que suivi d’un génitif. Lors de son élection, lors de son mariage, lors de son décès. Il n’est pas elegant, et ne se dit que pour abreger » (A). C’est-à-dire, « alors », usage condamné par Vaugelas (C, 41, 99, 873, 929, 1135, 1441 ; Fa, 277).
malappris : « Qui est mal élevé, qui manque d’éducation. Un enfant malappris. » (A) (C, 1005).
se mécompter : « se tromper en ses conjectures, en son raisonnement, en ses actions » (F) (GI, 798).
méconnaissant : « ingrat » (D) (C, 1000).
mendier : « rechercher avec empressement et avec quelque sorte de bassesse et contre la bienséance » (A) ; « chercher avec soin […] mendier des louanges » (R) (C, 238).
mesure : « on dit en termes d’Escrime, Estre en mesure, pour dire, Estre en posture & en distance pour parer un coup de fleuret ou d’espée ; Et, Estre hors de mesure, pour dire, N’estre pas à la portée qu’il faut pour allonger un coup d’espée ou de fleuret » (A). Rompre la mesure signifie donc « se mettre hors de portée de recevoir un coup de fleuret ou d’épée » (Fg, 499).
mettre en usage : voir usage
565ministre : « Celui dont on se sert pour l’exécution de quelque chose. En ce sens il n’a guère d’usage que dans les choses morales. Être le ministre des passions d›autrui, le ministre de sa colère » (A) (GI, 705).
mouvement « se dit […] des différentes impulsions, passions ou affections de l’âme » (A) (Fg, 1431 ; GI, 525, 637, 984, 1464 ; C, 250, 729).
murmure, murmurer : protestation, plainte, parfois sourde ; protester, se plaindre, parfois sourdement. « Murmure. Plainte secrète de plusieurs personnes, sur quelque tort qu’on leur fait ; se plaindre tout bas et avec timidité » (F) ; se dit aussi de paroles de protestation prononcées par un individu (GI, 819, 1419 ; C, 512, 1236, 1404, 1633 ; Fa, 327, 412, 488, 958, 1000).
objet : « On dit poétiquement, L’objet de ma flamme, l’objet de mes desirs etc., pour dire La Personne qu’on aime » (A) ; « se dit poétiquement des belles personnes qui donnent de l’amour » (F) (Fg, 103, 583 ; GI, 97, 160, 184, 390, 936, 1113, 1224, 1344, 1594 ; C, 61, 80, 83, 376, 449, 475, 521, 527, 772, 859, 1016, 1061 ; Fa, 322, 772, 813, 938, 1418, 1671).
obliger : « plaire, exercer un attrait » (D) (GI, 494, 518, 547, 788, 938, 1060, 1487 ; C, 853, 864, 911, 1361) ; ailleurs plutôt « lier par un devoir, par un sentiment de reconnaissance » (D).
obséder : « importuner quelqu’un par son assiduité, par ses demandes » (F), emploi aujourd’hui considéré comme vieilli ou littéraire (GI, 895).
opprobre : « Ignominie, honte, affront. […] On dit, qu’Un homme est l’opprobre de sa nation, de sa maison, du genre humain, pour dire, qu’Il fait honte à sa nation, à sa maison, au genre humain » (A) (C, 261).
ouverture : « aveu, confidence » (L) ; « moyen, possibilité ou occasion permettant de faire, de comprendre, de savoir quelque chose » (Rob) (C, 818).
partager : « diviser, tirer entre plusieurs tendances, plusieurs sentiments contradictoires. D’ailleurs, mille desseins partagent mes esprits (Racine, Mithridate, III, 5) » (Rob) (C, 724).
partement : « action par laquelle on part, on quitte un lieu pour aller en un autre » (F) (Fg, 1351).
pavillon : « en termes de guerre : une tente de toile ou de coutil, qu’on élève sur des mâts pour se loger à la campagne » (F) (C, 678).
pavot : « espèce de plante […] dont la graine a une vertu assoupissante. […] Les poètes disent, les pavots du sommeil, pour dire l’assoupissement, le sommeil même » (A) ; « Les poètes peignent le Dieu du Sommeil couché sur des gerbes de pavots. Ils disent qu’il jette ses pavots sur quelqu’un, quand il veut faire dormir » (F) (Fg, 531 ; GI, 399 ; C, 826).
possible : « possible est quelquefois adv[erbe]. Possible viendra-t-il, un meilleur temps […] pour dire peut-être » (F) (GI, « Ode », v. 13 ; 438, 562, 1099, 1239, 1241, 1350 ; C, 679 ; Fa, 440, 457, 777, 1071, 1279).
poulet : « Billet de galanterie » (A) (C, 43).
pourmenoir : mot vieilli, lieu où l’on se promène (se pourmène) (Jean Nicot, Le Trésor de la Langue française, 1606) (C 784) ; donc, promenoir.
566pourvoir quelqu’un : « établir par un mariage » (A) (GI, 1153, 1154).
pratiquer (quelqu’un) : « tâcher d’attirer et de gagner à son parti […] ; il est fort adroit à pratiquer ceux dont il a besoin » (A) (GI, 645).
presse (sens militaire) : la mêlée : « Ce brave s’était engagé trop loin dans la mêlée, son ami est venu qui l’a tiré de la presse » (F). (C, 689.)
presser : « accabler, angoisser » (D) (Fg, 1253 ; C, 750, 971).
prétendre + complément direct, prétendre quelque chose : « signifie quelquefois vouloir » ; « revendiquer […] ; courtiser, rechercher en vue du mariage » (D) (Fg, 764 ; C, 23, 665, 1405, 1419, 1613 ; Fa, 1677) ; ailleurs, prétendre reflète un des sens modernes, compter, affirmer, aspirer, réclamer : cet emploi transitif est courant.
publier : « rendre public et manifeste » (A) ; « signaler, désigner à tous » (D) ; annoncer (GI. dédic ; C, 695, 1413).
quartier : « Quartier se dit des soldats qui gardent [les] campements [lors des sièges]. On a enlevé deux quartiers des ennemis » (F). Des corps de garde, donc. (C, 869)
querelle : « se dit […] de l’intérêt d’autrui, quand on en prend la défense » (F) (C, 433, 578, 1007).
rebut : « action de mépris et de rejet » (F) (C, 1592).
rebuter : « mépriser, rejeter » (F) (GI, 321, 1228).
se redoubler : « recevoir beaucoup d’augmentation » (L) ; « augmenter » (F) (GI, 1207 ; C, 1344 ; Fa, 845).
rencontrer : « trouver » ; de même, se rencontrer : « se trouver » (D) (GI, 18, 800 ; C, 1002, 1342, 1559 ; Fa, 499).
repartir : « Vieux ou littéraire : répliquer, répondre » (Rob) (Fa, 1384).
ressentiment « sentiment d’un mal qu’on a eu […] souvenir qu’on garde des bienfaits ou des injures » (A) ; « vieux […] sentiment reconnaissant » (Rob) (Fg, 179, 744 ; GI, 541, 916, 1465 ; Fa, dédic, 1476) ; ailleurs au sens moderne.
retour : « réciprocité de sentiments, de services » (L) ; (Fa, 1169) : « revirement, retournement, changement brusque et total » (Rob) (GI, 792).
rigueurs, au pluriel : « vieux, cruauté, acte de sévérité » (Rob). (GI, 672 ; C, dédic, 1005 ; Fa, 541).
rompre la mesure voir mesure.
sans doute : « sans aucun doute, assurément » (D) (GI, 77, 294, 361, 566, 689, 745, 1158, 1340, 1564 ; C, dédic, 485, 525, 622, 725, 782, 837, 953, 983, 1082, 1306, 1469, 1615 ; Fa, dédic, 306) ; ailleurs plutôt, mais moins souvent, au sens moderne, « probablement ».
séant : « convenable ». C’est le participe présent du verbe seoir, mot qui est plus usuel au xvie siècle (Fg, 394).
soin, soins : « Soin est l’attache particulière qu’on a auprès d’un maître ou d’une maîtresse, pour les servir ou leur plaire » (F) ; chez Quinault, le contexte est généralement celui de l’amour, donc au sens galant, mais occasionnellement le mot signifie le service qu’on doit à son souverain, à ses dieux, ou à quelqu’un envers qui on doit du respect (GI, 107, 127, 302, 492, 497, 621, 669, 832, 866, 873, 899, 1004, 1024, 1134, 1176, 1507 ; C, 129, 342, 347 ; Fa, 128, 139, 713, 747, 958). Ailleurs au sens moderne dans des expressions telles « prendre 567soin », « avec soin » ou pour signifier « préoccupation », « occupation », « attention », « effort(s) » ou « actes par lesquels on atteint un but », mais souvent en jouant sur une nuance courtoise, pour ne pas dire galante, qui provoque le sens d’ironie ou de double entente.
solliciter : « induire à faire ou à entreprendre quelque chose » (F) ; « inciter, exciter induire à faire quelque chose » (A) (GI, 698, 1247, 1498 ; Fa, 531, 905, 1355).
soudain : tout de suite, « promptement, et sans perdre de temps » (F) (GI, 16, 1491 ; C. 688) ; ailleurs, on trouve plutôt la signification moderne, tout à coup, « subitement » (R).
soupir : « c’est l’action de soupirer. Sorte de gémissement qu’on tire du fond du cœur et qui sort par la bouche. […] Un soupir d’amour » (R) ; « respiration plus forte et plus longue qu’à l’ordinaire, causée souvent par quelque passion, comme l’amour. » (A) ; « Les amants font de tendres soupirs en présence de leurs maîtresses » (F) (GI, 45, 106, 158, 329, 886 ; C, 62, 1336) ; ailleurs, le mot indique plutôt l’expression de la tristesse, des regrets, du chagrin. On notera éventuellement le potentiel d’un jeu de mots autour du concept des soupirs et du verbe soupirer ci-dessous.
soupirer, soupirer de : « gémir, jeter des soupirs » (R), se plaindre ; « pousser, faire des soupirs » (A) : « regretter » (D), car ce sont dans les vers que nous avons indiqués des soupirs de regret (GI, 107, 1172 ; C, 72, 497 ; Fa, 1000). Ailleurs, les soupirs étant aussi une marque d’amour, soupirer est un synonyme du verbe aimer à l’intransitif.
soupirer pour : « On dit, qu’Un homme soupire pour une fille, pour une femme, pour dire, qu’Il en est amoureux » (A) ; « désirer avec ardeur » (R) ; « aspirer, prétendre à » (F). (GI, 1179, 1513)
succès : « issue d’une affaire. Il se dit en bonne et en mauvaise part. Il faut voir quel sera le succès de cette affaire » (F) ; soit résultat, même aux rares occasions où succès semble impliquer le sens moderne de réussite ou résultat heureux (Fg, 1293, 1403 ; GI. dédic, 109, 685, 696, 1450, 1622 ; C, 142, 308, 507, 670, 675, 830, 840, 880, 1610 ; Fa, 7, 117, 341, 601, 699, 1251, 1659, 1714).
superbe : « orgueilleux, arrogant, qui s’estime trop. Superbe signifie aussi, somptueux, magnifique » (A) (Fg, 1466 ; C, 1313).
superflu : « il signifie quelquefois, inutile » (A) (Fg, 367, 717, 1019, 1635 ; C, 1073 ; Fa, 347, 543, 771, 813, 1285, 1408). Ailleurs, au sens moderne, « de trop ».
supposer : « mettre une chose à la place d’une autre par fraude et tromperie. On dit aussi, On lui a envoyé une personne supposée, pour dire, qu’il y a eu de la tromperie en la personne » (F) ; faire ou se faire passer pour un autre ; inventer une information frauduleuse pour tromper quelqu’un (GI, 1400).
surmonter : « se dit figurément en choses morales, et signifie, Vaincre, avoir avantage sur quelqu’un » (F) ; « vaincre, dompter, surpasser » (Ac. fr) ; donc se montrer supérieur (GI, 329 ; C, 975 ; Fa, 389, 1168, 1170).
surprendre : « tromper, décevoir, abuser, 568induire en erreur » (A) (C, 984, 1547). Ailleurs, ce mot signifie étonner.
téméraire : hardi (mais sans la nuance moderne, hardi à l’excès, ce qui néanmoins est comportée par ce mot dans GI, dédicace, et dans l’Ode au prince de Conti ; C, 485), donc « hardi avec imprudence » (A), d’où aussi le substantif témérité (Fa, 355).
temps : tout d’un temps : « en même temps » (F) (GI, 428).
tendre, tendresse : « [Tendresse.] Penchant, pente et inclination qui porte à aimer » (R) ; « sensibilité de cœur et d’âme. […] Les amants ne parlent que de tendresse de cœur […] et même ce mot signifie le plus souvent, amour » (F) ; ainsi donc tendre, porté à aimer (Fg, 394 ; GI, 112, 1022, 1125, 1464, 1467, 1495 ; C, dédic, 213, 734, 1236, 1361, 1392 ; Fa, 111, 1008, 1497).
se tirer : « se délivrer, sortir » (L). Le Trésor de la Langue française donne aussi l’expression se tirer au sens de « s’en aller », qui est d’un emploi populaire, mais il n’indique pas de quand date l’expression et les exemples donnés sont récents (Fg, 39, 722, 813, 1055).
tout à l’heure voir heure
tout d’un temps voir temps
transport : « se dit […] du trouble ou de l’agitation de l’âme par la violence des passions. […] Les amoureux ont de doux, de violents, d’agréables transports » (F) (Fg, 1310, 1572 ; GI, 419 ; Fa, 180, 372).
triste « qui cause de l’affliction, de la mélancolie ; malheureux, déplorable ; fâcheux, pénible » (L) (Fg, 323, 872, 1566 ; GI, 4 ; C, 1026, 1136 ; Fa, 163, 813, 1215, 1573, 1633).
usage : mettre en usage : « usage signifie service, utilité, qu’on tire de quelque chose : à quel usage le mettrez-vous ? quel service en tirerez-vous ? » (F) ; donc, employer (C, 1047).
vain : « se dit […] de ce qui n’est qu’en apparence, qui trompe les yeux, qui est chimérique » (F) ; imaginaire (GI, 409, 1234 ; C, 755 ; Fa, 694).
vœux : « ce mot se dit en parlant d’amour, et signifie hommage. Le sujet que j’adore et qui reçoit mes vœux » (R) ; « souhait, prière, serment, suffrage. Tous les vœux et tous les soins d’un amant sont pour sa maîtresse » (F) ; « désirs amoureux » (D) (Fg, 1441, 1481, 1515 ; GI, 109, 686, 1520, 1606 ; C, 813, 851, 1150, 1610 ; Fa, 825, 1659) ; dans d’autres contextes, il signifie expression ou déclaration d’amour.