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Classiques Garnier

Glossaire

559

GLOSSAIRE

Abréviations

A

Académie française, Le Grand Dictionnaire de lAcadémie Française

C

Les Coups de lamour et de la fortune

D

Dubois, Lagane & Lerond, Dictionnaire du français classique

F

Furetière, Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots français

Fa

Le Fantôme amoureux

Fg

La Fille généreuse

GI

La Généreuse Ingratitude

L

Littré, Dictionnaire de la langue française

R

Richelet, Dictionnaire français

Rob

Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française

abîmer : « faire tomber, précipiter dans un abîme » (A) (GI, 1402).

abord voir dabord

abuser : « tromper, séduire » (F) (Fg, 1334 ; GI, Ode, 173, 945, 1065, 1094, 1371, 1388, 1398, 1441 ; C, 961, 1081, 1214, 1613 ; Fa, 218, 255, 317, 1014, 1030, 1257, 1281, 1390, 1629, 1661, 1695)

achever : « accomplir, réaliser » (D) (GI, 1173, 1479 ; C, 152, 1254 ; Fa, 1128, 1370, 1503).

aigreur : « hostilité, irritation » (R) (Fg, 410 ; GI, 1052).

ailleurs : « quelquun dautre ; à (ou en) quelquun dautre » (D) (GI, 368, 456, 1367).

amant, amante : au xviie siècle, un amant (ou bien une amante) est celui ou celle qui aime damour une personne de lautre sexe (Fg, 72, 789 ; GI, 897, 900).

amasser : « relever de terre ce qui est tombé, Amasser ses gants, amasser un papier » (A) ; donc, ramasser (C. 1446).

apanage : « ce que les Souverains donnent à leurs puînés pour leur droit de succession » (A) ; « Terres ou certaines portions du domaine royal quon donne aux princes pour leur subsistance, mais qui reviennent à la couronne après lextinction de leurs descendants mâles » (L) (C, 182).

appas : « au pluriel, se dit particulièrement en poésie, et signifie charmes, attraits, agrément, ce qui plaît. Il se dit encore plus particulièrement en parlant des attraits et de la beauté des femmes » (A). Au sens de délices ou dattraits, ce mot pouvait semployer indifféremment au singulier et au pluriel ; la distinction moderne entre appas et appât nétait pas observée jusquau cours du xviiie siècle (Fg, 11, 75, 272, 273, 560, 1359 ; GI, 33,

560

61, 221, 534 ; C, 91, 143, 452, 555, 752, 1019 ; Fa, 220, 447).

arrêt : « Jugement souverain contre lequel il y a nul appel » (R) (Fg, 3, 84, 356, 384, 454, 1123, 1443, 1451 ; GI, priv, 443, 650 ; C, 234, 246, 285, 287, 1269, 1287 ; Fa, 180, 1520) ; de même arrêter : « décider irrévocablement » (Fa, 79).

assez (sens fort) : « beaucoup » (F) ; « beaucoup, très » (D) (GI, 1154 ; C, 367, 570, 922 ; Fa, 207, 361).

atteinte, substantif au figuré : « coup qui fait souffrir ; blessure amoureuse » (D) ; « on dit encore fig. Donner atteinte à quelque chose pour dire, Commencer à le détruire » (A) (C, 401, 477, 1259 ; Fa, 835, 1336).

avérer : « faire voir quune chose est vraie » (A) (C, 1557 ; Fa, 1255).

aveu : « protection, ordre ou consentement donné » (F) ; « action de déclarer quon agrée, quon autorise [] approbation » (Rob) (GI, 1513, 1604 ; Fa, 1179). Ailleurs au sens moderne.

avouer : approuver, accueillir avec faveur ; « il signifie aussi, Autoriser une chose, déclarer que lon lapprouve » (A) (C, 1486). Ailleurs au sens moderne.

balancer : « se dit figurément de lexamen quon fait dans son esprit des raisons qui le tiennent en suspens, et le font incliner de part et dautre. Le Juge a longtemps balancé les raisons de ces parties, il y avait longtemps quil balançait sil se marierait ou non » (F). Examiner, donc, avec un soupçon de lidée de différer laction qui sensuivra ; ailleurs plutôt aux sens modernes, hésiter, juger entre deux choix (GI, 1492).

brigue, substantif : « menées secrètes, intrigue, cabale » (D) (C, 203, 235).

brûler : « figurément signifie être agité dune violente passion damour, dambition, de désir, dimpatience » (F) (GI, 108, 183, 404 ; C, 366, 412 ; Fa, 740, 741, 1263).

caresser : « [faire une] démonstration damitié ou de bienveillance à quelquun par un accueil gracieux » (F) (Fg, 1381 ; GI, 344 ; C, 861).

cependant : « pendant ce temps » (D), en attendant (GI, 149, 640 ; Fa, 353, 1044, 1141, 1744).

chaleur : « zèle, empressement, passion » (D) ; « ardeur, feu, véhémence » (R). (Fg, 380, 759, 1604 ; GI, 707 ; C, 682)

chanter pouille : « chanter pouilles à quelquun : laccabler dinjures, de reproches » (Rob, s.v. pouiller) (GI, 833). Il sagit dune expression vieille et familière.

châtier : « corriger, punir ceux qui ont failli. La justice châtie les coupables » (F) (Fg, 1432 ; C, 489).

choir : « tomber » (R) (GI, 804 ; C. 933, 1444, 1584, 1621).

charme (sens fort) : « Ce qui se fait par art magique pour produire un effet extraordinaire » (A) (GI, 611, 629, 664, 1106, 1344 ; C, 66, 366, 379, 450, 795, 963, 1335 ; Fa, 1365). Ailleurs plutôt au sens moderne dattrait singulier, séduction.

charmer : « Suspendre leffet dun sentiment triste et pénible. [Charmer] la peine [] lennui. » (L) ; « Apaiser » (Rob) (GI, 1306).

choir : « tomber » (R) (GI, 804 ; C, 933, 1444, 1584, 1621).

clarté : explication, idée explicative ; « tout ce qui éclaire lesprit » (L) (GI, Ode ; Fa, 1617) ; au pluriel, « explications, renseignements » (D) ; 561ailleurs, « clarté » signifie « vie » (GI, 214, 290).

confondre : « brouiller de telle sorte quon ne reconnaisse plus » (R) ; embarrasser, troubler, déconcerter, consterner, anéantir (GI, 1375 ; Fa, 693, 1364) ; se trouve aussi avec les sens moderne de réduire quelquun au silence (en lui démontrant son erreur) et de faire une confusion

contrainte, substantif : « gêne, incommodité » (F) (Fg, 685 ; GI, 407, 704 ; C, 1071 ; Fa, 649, 972, 1352) ; ailleurs au sens moderne dobligation.

courage : « Il se prend quelquefois pour Sentiment, passion, mouvement. Il a gagné cela sur son courage. il na su vaincre son courage » (A) ; « ardeur, affection » (F) (GI, 203).

dabord : « aussitôt » (D) ; tout de suite, dès le début (GI, 968, 1189, 1433 ; C, Ode 91, texte 678, 817, 1452).

débats : « différend, contestation » (A) (GI, 912).

décevoir : « tromper » (A) ; « vieux, tromper, séduire par une apparence engageante » (Rob) (GI, 97 ; C, 564, 981, 1541 ; Fa, 659).

déchiré : « on dit en proverbe, quune femme nest pas trop déchirée, pour dire, quelle mérite bien quon la cajole » (F). « On dit, quUne femme, quune fille nest pas trop déchirée, nest pas tant déchirée, pour dire, quElle nest pas laide, quelle est assez jolie » (A) (GI, 826).

défaire : « mettre en déroute des gens de guerre, les obliger à fuir, les tailler en pièces » (F) (Fg, 550, 696).

dégénérer : « devenir moindre en valeur, en mérite, que ceux qui ont précédé » (F) (Fg, 233).

déplaisir, souvent au pluriel : « chagrin, tristesse » (F), profond désespoir (sens fort au xviie siècle) (Fg, 1290 ; GI, 46, 167, 390, 676, 1180 ; C, 506, 536 ; Fa, 743, 1198)

dernier soupir voir soupir

détester : « maudire » (D) (Fg, 496 ; GI, 243) ; ailleurs au sens moderne.

deuil : « douleur quon sent dans le cœur pour quelque peine ou accident » (F) (Fg, 866 ; GI, 1256) ; ailleurs aux sens modernes.

devers : « proposition relative au temps » (F) ; comprenons « vers », « aux environs de » (Fa, 720).

diligence : « Activité qui nous fait porter avec promptitude à exécuter notre devoir, ou nos desseins » (F). (C, 770.) Ailleurs, le mot porte plutôt le sens de la rapidité ou de la vitesse (au v. 12, lexpression « faire diligence » signifie « me hâter ») ; de même, « en (ou avec) diligence » signifie « promptement » (GI, 291, 599, 1114, 1283 ; Fa, 86, 458, 793, 1284, 1324).

disgrâce : « malheur, accident » (F) (GI, 172, 1621 ; C, 1067 ; Fa, 461, 629, 884, 936, 1262, 1267) ; ailleurs au sens moderne de défaveur, état de disgrâce.

doute : voir sans doute

droit : voir prendre droit de

échauffer : « animer, stimuler » (D) ; « rendre plus vif, exciter, enflammer » (R) (GI, 468 ; C, 1106 ; Fa, 1362).

éclater : « faire un grand bruit [] devenir public, avec bruit et scandale. [] On dit quune Personne éclate, pour dire, quElle fait paraître son ressentiment » (A) (GI, 687, 1143, 1433 ; C, 233, 300) ; ailleurs, au sens moderne, apparaître de façon manifeste.

embarras : « Lirrésolution dans laquelle on se trouve souvent lorsquon ne 562sait quel parti prendre, ni par quelle voie sortir de quelque difficulté [] ; chagrins, inquiétudes de lâme » (F) ; « tracas, souci, contretemps » (D) ; situation inquiétante dont on sort difficilement (C, 688, 1275).

embarrasser : « se dit au figuré, avec le pronom personnel. Il est embarrassé, irrésolu sur cette question » (F) (Fg, 1049 ; GI, 766 ; Fa, 1402, 1426).

empressement : « action dune personne qui sempresse, mouvement que se donne celui qui recherche une chose avec ardeur » (A) (C, 1250).

enflammer : « se dit figurément en choses morales, de lémotion des passions, et surtout de lamour et de la colère » (F) (Fg, 73 ; GI, 1368 ; C, 372 ; Fa, 20). Souvent donc, rendre amoureux (ou bien, senflammer : tomber amoureux) : voir flamme.

ennui, sens fort : « tristesse, déplaisir » (R) ; « chagrin, fâcherie que donne quelque discours ou quelque accident déplaisant » (F), donc « tourment » (Fg, 526 ; GI, 6, 163, 474, 750, 1451 ; C, 1152 ; Fa, 701, 727, 1029) ; ailleurs aux sens modernes, peine, contrariété, mélancolie.

entretenir : « vieux, converser avec (quelquun) » (Rob) (Fg, 1258, 1374, 1400 ; GI, 292, 543 ; Fa, 148, 328, 579, 1017, 1077) ; ailleurs aux sens modernes.

étonner : « causer à lâme de lémotion, soit par surprise, soit par admiration, soit par crainte » (F) ; « faire trembler par quelque grande [ou] violente commotion » (A) ; signifie donc déconcerter, ébranler, stupéfier, et parfois même effrayer dans les vers que nous avons énumérés (Fg, 689 ; GI, 307, 591, 766, 920, 1450, 1551 ; C, 936, 989, 1165). Pareillement pour « sétonner » (GI, 1542 ; C, 1244), mais ailleurs plutôt au sens moderne moins fort, causer la surprise.

exorable : vieux, « Quon peut fléchir par des prières ; clément, favorable » (Rob) (Fg, 158).

facile : « se dit aussi en mauvaise part, dune personne qui nest pas ferme aux choses où il le faut estre ; mais qui se laisse aller trop aisément » (A) ; « vieux. qui se prête sans peine à ce quon veut de lui » (Rob) (C, 955).

faillir : « faire quelque chose contre son devoir, contre les lois ; il signifie aussi, Errer, se tromper, se méprendre en quelque chose » (A) (Fg, 1356 ; GI, 272 ; C, 8).

fers : « état de lamoureux soumis à sa maîtresse » (D) ; « lamour me tient dans vos fers » (R) (GI, 202, 306, 924, 1021, 1104 ; Fa, 199, 215). On remarquera que dans GI, au v. 306, cette signification permet un jeu de mots imprégné dironie.

feu, feux : « se dit poét. pour sig. La passion de lamour » (Ac. fr) ; « au sing. et au plur. [] passion, amour » (D) (Fg, 15 ; GI, 106, 158, 395, 467, 685, 1057, 1085, 1119, 1344, 1368, 1405, 1433, 1546, 1615 ; C, 67, 90, 187, 362, 400, 488, 1012, 1106, 1255 ; Fa, 4, 16, 20, 173, 196, 746, 826, 827, 873, 889, 901, 1109, 1362, 1457, 1675, 1717). On remarquera que dans C, au v. 1243, cette signification permet un jeu de mots imprégné dironie.

fier, fierté : « sauvage, cruel, violent, terrible [] sauvagerie, cruauté » (D) ; « cruauté, violence » (F) ; emporté (C, 1003 ; Fa, 63, 794) ; se trouve plus souvent aux sens modernes dorgueil, arrogance, ou bien au sentiment digne, élevé, noble.

563

flamme : « la passion de lamour » (A) ; « amour » (F) (Fg, 14, 97, 1166, 1185, 1217, 1434, 1578 ; GI, 43, 148, 191, 252, 352, 369, 451, 1078, 1426, 1613 ; C, 353, 358, 464, 474, 666, 811, 849, 1039 ; Fa, 117, 168, 197, 297, 321, 566, 1279, 1457, 1490, 1671)) ; on peut également parler de la flamme de lamour.

flatter : « flatter se dit figurément en choses spirituelles [] : flatter son amour, cest-à-dire, Se donner de belles espérances. Flatter son imagination, cest la repaître de chimères agréables » (F) – donc séduire (GI, 675 ; C, 234 ; Fa, 298, 1029, 1121) ; mais ailleurs plutôt adoucir, soulager (« on dit flatter sa douleur, flatter ses déplaisirs » (A).

foi : « la foi conjugale [] lobligation quun mari et une femme contractent lun envers lautre en sépousant » (A) ; « consentement au mariage, dans le langage de la poésie » (L) ; ou bien, dans le contexte du mariage, « lassurance donnée de garder sa parole, sa promesse » (A) (GI, 1413, 1436, 1439 ; C, 194, 195, 1524).

forfait : « crime » (R) ; « se dit des crimes en général » (F) (GI, 753, 1453 ; C, 605, 624 ; Fa, 1073, 1234, 1491, 1647).

fourbe (nom féminin) : « fourberie, tromperie. Faire une fourbe à quelquun » (R) (GI, 1222, 1434)

franchise : « signifie chez les Poètes et les amants, Liberté. Il a perdu sa franchise. » (F) ; « Il signifie aussi Liberté. Conserver sa franchise. Perdre sa franchise. Mais en ce sens il na guère dusage quen Poësie, & en parlant damour. Il est vieux » (A) (GI, 280).

garde, navoir : « Navoir pas la volonté, ou le pouvoir de faire une chose, en être bien éloigné. » Il na garde de tromper, il est trop homme de bien. il na garde de courir, il a une jambe rompue. (A) (GI, 49). On rencontre également le verbe se garder au sens de « prendre garde, se préserver de quelque chose » : « Gardez-vous de tomber [] je me garde bien du froid et du chaud » (A) (GI, 1496, 1571 ; C, 938 ; Fa, 455). Ailleurs au sens ordinaire de conserver.

gêne : « Dans la poésie les Amants se servent du mot de gesne, pour exprimer les peines, les inquiétudes de lamour » (A) (Fg, 1168).

généreux : « magnanime, de naturel noble ; quelquefois [] vaillant, hardi dans les combats » (A) (Fg, titre, 164, 217, 255, 413, 488, 503, 649, 783, 884, 973, 1307 ; GI, titre, 1056, 1084, 1623 ; C, 1188 ; Fa, 1729).

grue : « signifie fig. Un niais, un sot, qui na point desprit, qui se laisse tromper » (A) (GI, 55).

hautement : « hardiment, librement, résolument » (A) ; « dune manière haute [] impérieuse » (F) (GI, 749 ; C, 587, 1639 ; Fa, 264).

heur : « bonne fortune » (A) ; « ce mot signifie bon-heur » (R) ; « chance, hasard favorable » (D) (GI, 159, 212).

heure : tout à lheure : « tout de suite » (F) (Fg, 101 ; GI, 863, 1413 ; Fa, 1348, 1595).

imposteur : « trompeur, affronteur, calomniateur » (F) (C, 629, 986, 1194, 1539).

imposture : « tromperie, mensonge, calomnie » (F) (C, 369, 645, 730, 984, 1235, 1504, 1557, 1608).

inconnu : « qui ne veut point se faire connaître, ou qui ne peut lêtre 564en effet. [] Les Romans parlent de plusieurs Princes inconnus et déguisés » (F) (GI, 1303 ; C, 1427, 1434).

incontinent : « aussitôt » (D) ; « sur lheure, dans un moment. Jirai là incontinent après dîner » (F) (C, 200).

inégal, inégalité : « Qui offre de grandes et subites variations dhumeur » ; en somme, injuste (GI, 766, 783 ; C, dédic).

infaillible : « se dit de ce qui est certain » (F) ; donc, inévitable ; « qui ne peut manquer darriver » (L) (C, 1139 ; Fa, 1659).

interdit : « une personne étonnée et interdite » (F) ; donc, stupéfait (Fg, 1455 ; GI, 64 ; Fa, 296, 421, 515, 676, 869).

sintéresser (dans) : « se dit aussi en Morale de lémotion des passions. Un bon Orateur doit Intéresser les Juges, les Émouvoir à colère (sic), à la compassion. on sintéresse dans les spectacles [] » (F) (GI, 676).

joindre : « se rendre au lieu où est un autre [], atteindre, attraper [quelquun] » (A), donc rejoindre, rattraper (GI, 283, 291, 892 ; C, 5 ; Fa, 1126).

jour, jours : « se dit figurément de la vie » (F) ; occasionellement dans lexpression « voir le jour », c-à-d., vivre, occasionnellement encore dans la tautologie « la vie et le jour » (Fg, 951 ; GI, 132, 977, 1309, 1575 ; C, 191, 1033, 1097, 1101, 1330 ; Fa, 186, 231, 561, 564, 584, 592, 604, 885, 900, 933, 938, 1223, 1230, 1550, 1552).

lâche (parfois lâchement, lâcheté) : « qui est dautant plus brutal, cruel quil est assuré de limpunité » (Rob) (GI, 617, 1325, 1503, 1504, 1555, 1556, 1567 ; Fa, 1009) ; ailleurs aux sens modernes, « qui manque de vigueur morale », « qui manque de courage, qui recule devant le danger ».

lier partie : « convenir du jour et des conditions où on doit [] se battre » (F) (Fg, 704).

loi : « obéissance volontaire qui fait quon se soumet aux volontés dautrui. Cet amant vit sous les lois de sa maîtresse [] » (F) ; « On dit poét. & en matière de galanterie, Être sous les lois dune belle. » (A) (GI, 318).

lors : « adv. de temps. En ce temps-là. Il ne se dit guère que suivi dun génitif. Lors de son élection, lors de son mariage, lors de son décès. Il nest pas elegant, et ne se dit que pour abreger » (A). Cest-à-dire, « alors », usage condamné par Vaugelas (C, 41, 99, 873, 929, 1135, 1441 ; Fa, 277).

malappris : « Qui est mal élevé, qui manque déducation. Un enfant malappris. » (A) (C, 1005).

se mécompter : « se tromper en ses conjectures, en son raisonnement, en ses actions » (F) (GI, 798).

méconnaissant : « ingrat » (D) (C, 1000).

mendier : « rechercher avec empressement et avec quelque sorte de bassesse et contre la bienséance » (A) ; « chercher avec soin [] mendier des louanges » (R) (C, 238).

mesure : « on dit en termes dEscrime, Estre en mesure, pour dire, Estre en posture & en distance pour parer un coup de fleuret ou despée ; Et, Estre hors de mesure, pour dire, Nestre pas à la portée quil faut pour allonger un coup despée ou de fleuret » (A). Rompre la mesure signifie donc « se mettre hors de portée de recevoir un coup de fleuret ou dépée » (Fg, 499).

mettre en usage : voir usage

565

ministre : « Celui dont on se sert pour lexécution de quelque chose. En ce sens il na guère dusage que dans les choses morales. Être le ministre des passions dautrui, le ministre de sa colère » (A) (GI, 705).

mouvement « se dit [] des différentes impulsions, passions ou affections de lâme » (A) (Fg, 1431 ; GI, 525, 637, 984, 1464 ; C, 250, 729).

murmure, murmurer : protestation, plainte, parfois sourde ; protester, se plaindre, parfois sourdement. « Murmure. Plainte secrète de plusieurs personnes, sur quelque tort quon leur fait ; se plaindre tout bas et avec timidité » (F) ; se dit aussi de paroles de protestation prononcées par un individu (GI, 819, 1419 ; C, 512, 1236, 1404, 1633 ; Fa, 327, 412, 488, 958, 1000).

objet : « On dit poétiquement, Lobjet de ma flamme, lobjet de mes desirs etc., pour dire La Personne quon aime » (A) ; « se dit poétiquement des belles personnes qui donnent de lamour » (F) (Fg, 103, 583 ; GI, 97, 160, 184, 390, 936, 1113, 1224, 1344, 1594 ; C, 61, 80, 83, 376, 449, 475, 521, 527, 772, 859, 1016, 1061 ; Fa, 322, 772, 813, 938, 1418, 1671).

obliger : « plaire, exercer un attrait » (D) (GI, 494, 518, 547, 788, 938, 1060, 1487 ; C, 853, 864, 911, 1361) ; ailleurs plutôt « lier par un devoir, par un sentiment de reconnaissance » (D).

obséder : « importuner quelquun par son assiduité, par ses demandes » (F), emploi aujourdhui considéré comme vieilli ou littéraire (GI, 895).

opprobre : « Ignominie, honte, affront. [] On dit, quUn homme est lopprobre de sa nation, de sa maison, du genre humain, pour dire, quIl fait honte à sa nation, à sa maison, au genre humain » (A) (C, 261).

ouverture : « aveu, confidence » (L) ; « moyen, possibilité ou occasion permettant de faire, de comprendre, de savoir quelque chose » (Rob) (C, 818).

partager : « diviser, tirer entre plusieurs tendances, plusieurs sentiments contradictoires. Dailleurs, mille desseins partagent mes esprits (Racine, Mithridate, III, 5) » (Rob) (C, 724).

partement : « action par laquelle on part, on quitte un lieu pour aller en un autre » (F) (Fg, 1351).

pavillon : « en termes de guerre : une tente de toile ou de coutil, quon élève sur des mâts pour se loger à la campagne » (F) (C, 678).

pavot : « espèce de plante [] dont la graine a une vertu assoupissante. [] Les poètes disent, les pavots du sommeil, pour dire lassoupissement, le sommeil même » (A) ; « Les poètes peignent le Dieu du Sommeil couché sur des gerbes de pavots. Ils disent quil jette ses pavots sur quelquun, quand il veut faire dormir » (F) (Fg, 531 ; GI, 399 ; C, 826).

possible : « possible est quelquefois adv[erbe]. Possible viendra-t-il, un meilleur temps [] pour dire peut-être » (F) (GI, « Ode », v. 13 ; 438, 562, 1099, 1239, 1241, 1350 ; C, 679 ; Fa, 440, 457, 777, 1071, 1279).

poulet : « Billet de galanterie » (A) (C, 43).

pourmenoir : mot vieilli, lieu où lon se promène (se pourmène) (Jean Nicot, Le Trésor de la Langue française, 1606) (C 784) ; donc, promenoir.

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pourvoir quelquun : « établir par un mariage » (A) (GI, 1153, 1154).

pratiquer (quelquun) : « tâcher dattirer et de gagner à son parti [] ; il est fort adroit à pratiquer ceux dont il a besoin » (A) (GI, 645).

presse (sens militaire) : la mêlée : « Ce brave sétait engagé trop loin dans la mêlée, son ami est venu qui la tiré de la presse » (F). (C, 689.)

presser : « accabler, angoisser » (D) (Fg, 1253 ; C, 750, 971).

prétendre + complément direct, prétendre quelque chose : « signifie quelquefois vouloir » ; « revendiquer [] ; courtiser, rechercher en vue du mariage » (D) (Fg, 764 ; C, 23, 665, 1405, 1419, 1613 ; Fa, 1677) ; ailleurs, prétendre reflète un des sens modernes, compter, affirmer, aspirer, réclamer : cet emploi transitif est courant.

publier : « rendre public et manifeste » (A) ; « signaler, désigner à tous » (D) ; annoncer (GI. dédic ; C, 695, 1413).

quartier : « Quartier se dit des soldats qui gardent [les] campements [lors des sièges]. On a enlevé deux quartiers des ennemis » (F). Des corps de garde, donc. (C, 869)

querelle : « se dit [] de lintérêt dautrui, quand on en prend la défense » (F) (C, 433, 578, 1007).

rebut : « action de mépris et de rejet » (F) (C, 1592).

rebuter : « mépriser, rejeter » (F) (GI, 321, 1228).

se redoubler : « recevoir beaucoup daugmentation » (L) ; « augmenter » (F) (GI, 1207 ; C, 1344 ; Fa, 845).

rencontrer : « trouver » ; de même, se rencontrer : « se trouver » (D) (GI, 18, 800 ; C, 1002, 1342, 1559 ; Fa, 499).

repartir : « Vieux ou littéraire : répliquer, répondre » (Rob) (Fa, 1384).

ressentiment « sentiment dun mal quon a eu [] souvenir quon garde des bienfaits ou des injures » (A) ; « vieux [] sentiment reconnaissant » (Rob) (Fg, 179, 744 ; GI, 541, 916, 1465 ; Fa, dédic, 1476) ; ailleurs au sens moderne.

retour : « réciprocité de sentiments, de services » (L) ; (Fa, 1169) : « revirement, retournement, changement brusque et total » (Rob) (GI, 792).

rigueurs, au pluriel : « vieux, cruauté, acte de sévérité » (Rob). (GI, 672 ; C, dédic, 1005 ; Fa, 541).

rompre la mesure voir mesure.

sans doute : « sans aucun doute, assurément » (D) (GI, 77, 294, 361, 566, 689, 745, 1158, 1340, 1564 ; C, dédic, 485, 525, 622, 725, 782, 837, 953, 983, 1082, 1306, 1469, 1615 ; Fa, dédic, 306) ; ailleurs plutôt, mais moins souvent, au sens moderne, « probablement ».

séant : « convenable ». Cest le participe présent du verbe seoir, mot qui est plus usuel au xvie siècle (Fg, 394).

soin, soins : « Soin est lattache particulière quon a auprès dun maître ou dune maîtresse, pour les servir ou leur plaire » (F) ; chez Quinault, le contexte est généralement celui de lamour, donc au sens galant, mais occasionnellement le mot signifie le service quon doit à son souverain, à ses dieux, ou à quelquun envers qui on doit du respect (GI, 107, 127, 302, 492, 497, 621, 669, 832, 866, 873, 899, 1004, 1024, 1134, 1176, 1507 ; C, 129, 342, 347 ; Fa, 128, 139, 713, 747, 958). Ailleurs au sens moderne dans des expressions telles « prendre 567soin », « avec soin » ou pour signifier « préoccupation », « occupation », « attention », « effort(s) » ou « actes par lesquels on atteint un but », mais souvent en jouant sur une nuance courtoise, pour ne pas dire galante, qui provoque le sens dironie ou de double entente.

solliciter : « induire à faire ou à entreprendre quelque chose » (F) ; « inciter, exciter induire à faire quelque chose » (A) (GI, 698, 1247, 1498 ; Fa, 531, 905, 1355).

soudain : tout de suite, « promptement, et sans perdre de temps » (F) (GI, 16, 1491 ; C. 688) ; ailleurs, on trouve plutôt la signification moderne, tout à coup, « subitement » (R).

soupir : « cest laction de soupirer. Sorte de gémissement quon tire du fond du cœur et qui sort par la bouche. [] Un soupir damour » (R) ; « respiration plus forte et plus longue quà lordinaire, causée souvent par quelque passion, comme lamour. » (A) ; « Les amants font de tendres soupirs en présence de leurs maîtresses » (F) (GI, 45, 106, 158, 329, 886 ; C, 62, 1336) ; ailleurs, le mot indique plutôt lexpression de la tristesse, des regrets, du chagrin. On notera éventuellement le potentiel dun jeu de mots autour du concept des soupirs et du verbe soupirer ci-dessous.

soupirer, soupirer de : « gémir, jeter des soupirs » (R), se plaindre ; « pousser, faire des soupirs » (A) : « regretter » (D), car ce sont dans les vers que nous avons indiqués des soupirs de regret (GI, 107, 1172 ; C, 72, 497 ; Fa, 1000). Ailleurs, les soupirs étant aussi une marque damour, soupirer est un synonyme du verbe aimer à lintransitif.

soupirer pour : « On dit, quUn homme soupire pour une fille, pour une femme, pour dire, quIl en est amoureux » (A) ; « désirer avec ardeur » (R) ; « aspirer, prétendre à » (F). (GI, 1179, 1513)

succès : « issue dune affaire. Il se dit en bonne et en mauvaise part. Il faut voir quel sera le succès de cette affaire » (F) ; soit résultat, même aux rares occasions où succès semble impliquer le sens moderne de réussite ou résultat heureux (Fg, 1293, 1403 ; GI. dédic, 109, 685, 696, 1450, 1622 ; C, 142, 308, 507, 670, 675, 830, 840, 880, 1610 ; Fa, 7, 117, 341, 601, 699, 1251, 1659, 1714).

superbe : « orgueilleux, arrogant, qui sestime trop. Superbe signifie aussi, somptueux, magnifique » (A) (Fg, 1466 ; C, 1313).

superflu : « il signifie quelquefois, inutile » (A) (Fg, 367, 717, 1019, 1635 ; C, 1073 ; Fa, 347, 543, 771, 813, 1285, 1408). Ailleurs, au sens moderne, « de trop ».

supposer : « mettre une chose à la place dune autre par fraude et tromperie. On dit aussi, On lui a envoyé une personne supposée, pour dire, quil y a eu de la tromperie en la personne » (F) ; faire ou se faire passer pour un autre ; inventer une information frauduleuse pour tromper quelquun (GI, 1400).

surmonter : « se dit figurément en choses morales, et signifie, Vaincre, avoir avantage sur quelquun » (F) ; « vaincre, dompter, surpasser » (Ac. fr) ; donc se montrer supérieur (GI, 329 ; C, 975 ; Fa, 389, 1168, 1170).

surprendre : « tromper, décevoir, abuser, 568induire en erreur » (A) (C, 984, 1547). Ailleurs, ce mot signifie étonner.

téméraire : hardi (mais sans la nuance moderne, hardi à lexcès, ce qui néanmoins est comportée par ce mot dans GI, dédicace, et dans lOde au prince de Conti ; C, 485), donc « hardi avec imprudence » (A), doù aussi le substantif témérité (Fa, 355).

temps : tout dun temps : « en même temps » (F) (GI, 428).

tendre, tendresse : « [Tendresse.] Penchant, pente et inclination qui porte à aimer » (R) ; « sensibilité de cœur et dâme. [] Les amants ne parlent que de tendresse de cœur [] et même ce mot signifie le plus souvent, amour » (F) ; ainsi donc tendre, porté à aimer (Fg, 394 ; GI, 112, 1022, 1125, 1464, 1467, 1495 ; C, dédic, 213, 734, 1236, 1361, 1392 ; Fa, 111, 1008, 1497).

se tirer : « se délivrer, sortir » (L). Le Trésor de la Langue française donne aussi lexpression se tirer au sens de « sen aller », qui est dun emploi populaire, mais il nindique pas de quand date lexpression et les exemples donnés sont récents (Fg, 39, 722, 813, 1055).

tout à lheure voir heure

tout dun temps voir temps

transport : « se dit [] du trouble ou de lagitation de lâme par la violence des passions. [] Les amoureux ont de doux, de violents, dagréables transports » (F) (Fg, 1310, 1572 ; GI, 419 ; Fa, 180, 372).

triste « qui cause de laffliction, de la mélancolie ; malheureux, déplorable ; fâcheux, pénible » (L) (Fg, 323, 872, 1566 ; GI, 4 ; C, 1026, 1136 ; Fa, 163, 813, 1215, 1573, 1633).

usage : mettre en usage : « usage signifie service, utilité, quon tire de quelque chose : à quel usage le mettrez-vous ? quel service en tirerez-vous ? » (F) ; donc, employer (C, 1047).

vain : « se dit [] de ce qui nest quen apparence, qui trompe les yeux, qui est chimérique » (F) ; imaginaire (GI, 409, 1234 ; C, 755 ; Fa, 694).

vœux : « ce mot se dit en parlant damour, et signifie hommage. Le sujet que jadore et qui reçoit mes vœux » (R) ; « souhait, prière, serment, suffrage. Tous les vœux et tous les soins dun amant sont pour sa maîtresse » (F) ; « désirs amoureux » (D) (Fg, 1441, 1481, 1515 ; GI, 109, 686, 1520, 1606 ; C, 813, 851, 1150, 1610 ; Fa, 825, 1659) ; dans dautres contextes, il signifie expression ou déclaration damour.