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Classiques Garnier

Résumés

  • Publication type: Article from a collective work
  • Collective work: Présences de Remy de Gourmont
  • Pages: 879 to 889
  • Collection: Cerisy Colloquia - Literature, n° 10
  • CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN: 9782406106760
  • ISBN: 978-2-406-10676-0
  • ISSN: 2495-2788
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-10676-0.p.0879
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 03-24-2021
  • Language: French
879

Résumés

Marie Kawthar Daouda, « La Féminité gourmontienne au fil des allusions liturgiques. Lesthétique de la transsubstantiation au service du texte »

Larticle propose de mettre en évidence la manière dont Gourmont aborde lécriture de la nouvelle et du roman comme un champ privilégié pour la mise en scène des points de rupture entre idée et idéal. Lallégorie féminine, la « femme-idée » en qui les deux définitions se synthétiseraient, est au cœur des enjeux décriture de lauteur à qui le pétrarquisme fin-de-siècle et le lexique et la narratologie symbolistes doivent énormément.

Jean-Paul Morel, « Remy de Gourmont et le cinématographe. Le premier “intellectuel cinéphile” »

Remy de Gourmont, considéré comme le premier « intellectuel cinéphile », attache au cinématographe une importance paradoxale : Gourmont conserve une vision élitiste de lArt et ne goûte guère que le cinéma constitue un divertissement pour le peuple, sans oublier quil ne considère celui-ci que comme un simple « moyen de reproduction mécanique ».

Alexia Kalantzis, « Remy de Gourmont “journaliste”. La chronique laboratoire des idées et des formes »

Lactivité journalistique de Remy de Gourmont sinscrit dans le contexte particulier de la fin du xixe siècle, avec le développement des « petites revues » dont le modèle éditorial oscille entre le journal et le livre. Dans ses chroniques, Gourmont joue sur le brouillage des genres et se livre à une expérimentation des idées et des formes. Il crée ainsi une esthétique originale, fondée sur le principe de la fragmentation.

880

Marc Décimo, « Marcel Duchamp, lecteur de Remy de Gourmont »

Comprendre Duchamp nest guère possible sans passer par Gourmont. Son influence est directe et diffuse : que ce soit sur lérotisme ou bien sur Lautréamont. Larticle étudie cet intérêt intellectuel de Duchamp pour lérotisme et le met en relation avec la notion de « dissociation ». Enfin, il y aurait sans doute une limite à poser. Gourmont et Duchamp ne se font certainement pas la même idée de la littérature.

Julien Schuh, « Gourmont et lart populaire »

Cet article expose les liens de « Gourmont et lart populaire » au travers dune série de paradoxes (dans la droite ligne de la dissociation didées très gourmontienne) mettant aux prises les notions de culture de masse et de culture populaire, délitisme nietzschéen et de culture communautaire, de promotion de la singularité de cette culture tout en éprouvant ses limites.

André Cariou, « Charles Filiger le Fidèle »

Filiger établit des relations étroites avec Gourmont qui se concrétisent par lillustration de la couverture du Latin mystique, le frontispice de LIdéalisme, une présentation dans le Mercure, des illustrations dans LYmagier ou la dédicace en hommage des Saintes du paradis. Malgré la disparition de la plupart des échanges épistolaires, le propos sera de tenter, à travers dautres correspondances et sources, dimaginer les relations entre les deux hommes.

Thierry Gillybœuf, « Comment écrire la biographie de Remy de Gourmont »

Ce bilan de dix années de recherches sur Gourmont offre une réflexion méthodologique et pratique sur le travail dun biographe, confronté au manque de sources, aux redécouvertes inattendues, aux rencontres humaines qui tissent laventure de lécriture dune vie, celle de Gourmont étant au centre dune époque qui revit avec lui.

881

Patrick Thériault, « Lire et vivre selon lIdéal. Économie de la lecture et de la culture dans le prologue de Dun pays lointain »

Comme ly prédispose son inscription liminaire, le texte éponyme servant de prologue au recueil de contes Dun pays lointain (1898) est surdéterminé sur le plan herméneutique. Il livre aussi les termes cardinaux de sa conception de la lecture littéraire. Cest cette conception de la lecture, véritable programme déconomie pulsionnelle et existentielle, et qui ouvre par là même à une réflexion denvergure proprement herméneutique, que larticle propose dexposer.

Gaël Prigent, « Huysmans, (re)lecteur de Gourmont »

Les points de divergence entre Huysmans et Gourmont sont nombreux, en particulier à partir de la publication du Latin mystique, de la préface de louvrage signée par lauteur dÀ rebours, et de la brouille qui sen suivit en 1892. Huysmans doit beaucoup à Gourmont, présent en filigrane dans une partie de son œuvre. La dette nest pas toujours reconnue, mais elle est indéniable.

Gérard Poulouin, « Remy de Gourmont et la sainteté »

Gourmont sest intéressé à de nombreux saints et à quelques saintes sous un angle académique dans Le Latin mystique. Il sest alors agi de faire entendre des voix singulières, catholiques, sur quelques siècles. Gourmont adhère à des convictions qui lamènent à sopposer au protestantisme, et en particulier à Luther. Plus largement cest lécole de la Troisième République quil convient de dénoncer, hostile à la culture du peuple des champs.

Thierry Gillybœuf, « Remy de Gourmont ou lanarchisme à particule »

Thierry Gillybœuf démontre comment Gourmont, sil se laisse volontiers lire tel un contempteur tous azimuts de toute forme dautorité incarnée par lÉtat, la société ou la religion, demeure cependant à lopposé du mouvement anarchiste dont il peut partager certaines idées mais réprouve le modus operandi.

Alexis Tchoudnowsky, « Remy de Gourmont, philosophe du désarroi ? »

De quel « désarroi » peut-il sagir en ce titre, en ce concept répété nulle part ailleurs que dans le texte ainsi désigné ? Lenjeu de cette intervention sera 882denvisager Gourmont du point de vue de la singularité stylistique et théorique du roman inédit, Le Désarroi, en avançant certaines pistes de réflexion sur les influences et congruences philosophiques dont ce texte pourrait être le révélateur, notamment en rapport à Nietzsche, Kierkegaard et Chestov.

Philippe Geinoz, « La Place du Commun. Penser la fonction de la Poésie après Gourmont »

Les poètes de la génération moderniste ont le plus souvent salué en Gourmont lextraordinaire passeur, curieux de tout ce qui peut nourrir la pensée, occultant par là même le rôle joué par les réflexions de lécrivain dans lélaboration de poétiques cherchant à se détacher du symbolisme. Il est pourtant possible et intéressant de suivre la présence de Gourmont dans les propositions successives qui, de 1908 à 1918, sattachent à redéfinir « limage » poétique.

Stéphanie Smadja, « Remy de Gourmont et limaginaire du style »

À partir de 1850, la littérature sécarte à la fois de la rhétorique et de la langue commune. Accédant à une forme dautonomie, elle se redéfinit à partir du primat de lesthétique. La notion de style joue un rôle majeur dans ce bouleversement des hiérarchies esthétiques et des frontières génériques. Quelle est la représentation du style proposée par Remy de Gourmont ? Quels sont son rôle et sa place dans limaginaire de la langue littéraire ?

Cyril Barde, « Remy de Gourmont et lArt nouveau. Des arts décoratifs au vers libre »

Larticle propose dinterroger les spécificités et les enjeux de la réception gourmontienne de lArt nouveau, entre critique dart et critique littéraire. Il tente de montrer en quoi lArt nouveau sinvite dans la réflexion et lévolution littéraires de Remy de Gourmont, quil sagisse de penser – dans le sillage de Francis Jammes – une nouvelle poésie de la nature ou de redéfinir les contours du vers libre au sein dune théorie de la stylisation.

Clément Dessy, « Quels illustrateurs pour Remy de Gourmont ? »

Linvestissement de domaines et genres multiples caractérise lœuvre de Gourmont, du roman à lessai, de la critique dart au conte. Il prend également 883son parti en peinture en faisant illustrer un grand nombre de ses ouvrages par de multiples artistes anciens ou contemporains, révélant indirectement ses prédilections. À travers ses illustrateurs et la place occupée par chacun deux dans le champ culturel, cest aussi le positionnement et la trajectoire dun écrivain que nous retracerons.

Colette Camelin, « Remy de Gourmont et Victor Segalen. Convergences et divergences »

Gourmont a témoigné de lintérêt pour Les Cliniciens ès Lettres qui « tend à unir la littérature et la science ». Il sen est suivi des échanges intellectuels marqués par des convergences esthétiques et philosophiques, en relation avec Nietzsche et Jules de Gaultier. Mais des divergences sont aussi significatives, autour de Gauguin et des Immémoriaux par exemple, à légard de certains textes de Gourmont quil juge « pailletés de journalisme ».

Vincent Gogibu, « “Un regard denfant avec lexpérience des siècles”. Remy de Gourmont par Francis de Miomandre »

Considérer lapproche critique de Gourmont par Miomandre revient à en considérer évidemment limpact, mais aussi à appréhender tout un prisme de revues littéraires, françaises et européennes, dans lesquelles Miomandre écrit et qui révèle limportance de son réseau. Examiner la critique de Miomandre sur Gourmont implique immanquablement de revenir sur limportance des réseaux et revues de cette époque.

Franck Javourez, « Remy de Gourmont et Henri de Régnier. Entre baveux hystérique et dahlia mélancolique »

« Je songe à ce dahlia, songeant à la poésie dHenri de Régnier » : le texte des Promenades littéraires fait ainsi léloge de Tel quen songe. Vielé-Griffin, écrivant à Régnier, avait alors traité lauteur des Fleurs de jadis de « baveux hystérique ». Derrière les anecdotes, nous devinons les relations complexes de ceux qui se sont côtoyés durant des années au Mercure de France. Nous esquisserons quelques réflexions sur les thèmes qui seraient communs à nos deux écrivains, en croisant leur poétique respective.

884

Christian Buat, « Français régional et patois ciz Remy de Gourmont »

Gourmont na laissé daffirmer sa normannité. Après avoir rappelé ce qui sentend par ces deux faces de la langue normande que sont le français régional et le patois, larticle examine la façon dont cette langue sest introduite dans lœuvre de celui qui, avant de reposer au Père-Lachaise, hanta quelques lieux privilégiés par lui de la Normandie.

René Le Texier, « À propos dun buste. Coutances 1922 »

Retour sur « Sur les fêtes autour de linauguration du buste et le Pou qui grimpe » où comment la postérité régionale de Gourmont a pris la figure dun buste dans le jardin public de Coutances et lallure dun regroupement damis sous le nom de Pou qui grimpe.

Sandrine Schiano, « Remy de Gourmont et les sciences de la nature. Digressions, réflexions et rêveries »

Lévolutionnisme scientifique est un domaine détudes qui a toujours fasciné Gourmont. Il assiste au triomphe du mutationnisme avec, sans doute, lintention denrayer loptique darwinienne faisant de lhomme la « dernière œuvre de la force créatrice ». Nous nous interrogerons sur lactualité de cette réception en revenant sur quelques-uns de ses essais dont Physique de lamour, Le Chemin de velours ou de ses Promenades philosophiques.

Alexia Kalantzis, « Remy de Gourmont médiateur culturel. Les petites revues et la littérature étrangère »

Les périodiques fin-de-siècle se présentent comme des espaces ouverts sur linternational, et plus particulièrement sur lEurope : un réseau européen de revues se crée à partir de grandes figures de médiateurs, comme celle de Remy de Gourmont. Par ses articles et ses liens avec les écrivains étrangers, il a joué un rôle important dans la constitution dune avant-garde européenne, et notamment entre lItalie et la France.

885

Julien Schuh, « Gourmont et les masques. Symbolisme et journalisme »

Le Livre des Masques est souvent présenté comme une sorte de Panthéon symboliste. Pourtant, louvrage est issu dun projet dont les ambitions étaient très différentes. En reconstruisant la genèse du Livre des Masques, on peut redéfinir la relation de Gourmont au monde du journalisme et expliquer par quels types de déplacements esthétiques et théoriques il configure un espace pour le discours des avant-gardes de son époque dans le champ médiatique fin-de-siècle.

Thierry Gillybœuf, « Le petit frisson esthétique »

La découverte du symbolisme à travers la lecture du premier numéro de La Vogue a eu un effet cathartique sur lécriture comme sur la pensée gourmontiennes. Nourri de lidéalisme allemand, Gourmont explore les possibilités que lui offre cette esthétique nouvelle, en rupture avec le romantisme dont il procède, et le naturalisme dont il se veut lantidote. Avant de séloigner sans jamais renier dun mouvement littéraire auquel, aujourdhui encore, son nom reste étroitement associé.

Alain Goulet, « Remy de Gourmont vu par André Gide »

Le dialogue entre Remy de Gourmont et André Gide – « le reclus et le retors », selon André Rouveyre – a été rude et orageux, et il sest rapidement tari. Pour Gide, qui a cultivé tant damitiés, il y a eu dès le départ incompatibilité dhumeurs. La communication exposera les pièces de ce dossier.

Christian Buat, « Remy de Gourmont et lidée de gloire »

« Les grenouilles chantent dans les roseaux du soir. On nentend plus la douce nuit qui marche. Les grenouilles sont devenues la seule gloire et la tyrannie de la terre : lâme des morts illustres a passé dans le ventre des grenouilles ». La gloire a hanté Gourmont. Larticle questionne les différentes manifestations de cette hantise, la récurrence de réflexions sur lérection de statues et bustes, sa conception de la gloire et sur sa gloire elle-même.

Anne Boyer, « Gourmont et la dissociation des idées »

Sur quoi se fonde cette méthode de « dissociation des idées » dont Gourmont fait parfois la forme emblématique de son œuvre ? Larticle sintéresse au 886mécanisme dissociatif, aux cibles quil se donne mais aussi et surtout à la métaphorique par laquelle Gourmont évoque cette quête de sens. Il montre ainsi comment la dissociation prend place dans la tension entre le sentiment et lintelligence qui traverse lœuvre gourmontienne.

Paul Gorceix, « Remy de Gourmont et la littérature française de Belgique »

Lintérêt de Gourmont pour la Belgique sexprime dans les deux séries du Livre des Masques où il accorde une place de premier plan aux écrivains belges. Linvasion de la Belgique en 1914 lui permet de faire découvrir en France la richesse de la littérature et de lart en Belgique. Dans La Belgique littéraire (1915), il brosse une histoire de la littérature des lettres françaises de Belgique surprenante par lintuition, la qualité de ses jugements littéraires et par la fraîcheur de ses portraits décrivains.

Bernard Jahier, « Remy de Gourmont, auteur de livres didactiques pour la jeunesse »

En 1890 Gourmont a publié un ouvrage de vulgarisation, Chez les lapons, mœurs, coutumes et légendes de la Laponie norvégienne. De 1882 à 1890, il a publié sept autres ouvrages de ce type, généralement destinés à la jeunesse. Il y a donc un Gourmont avant Gourmont dont la production coïncide très précisément avec la période où il est employé à la Bibliothèque nationale. Cest ce Gourmont quon se proposera de découvrir.

Anne-Marie Fixot, « Remy de Gourmont, lieux et paysages »

Le paysage est la traduction dinteractions mobiles incessantes entre les hommes, les sociétés et leurs espaces par rapport à leurs milieux de vie. Ces enjeux apparaissent chez Gourmont, dont lœuvre est étudiée à travers les lieux et paysages privilégiés et préférés ; les repères de sa conception du monde : de la valorisation de lénergie vitale au scepticisme à légard du monde ; son approche de la nature et des hommes.

Karl D. Uitti, « Remarques sur Le Latin mystique (1892) »

Le Latin mystique constitue le livre-clé de limagination littéraire de Gourmont par les liens reliant les poètes de son temps à ceux dune vieille 887latinité chrétienne, et, en le faisant, il se donne comme le nouveau Sainte-Beuve des « décadents » et des « symbolistes » de son temps. En même temps, Gourmont entre dans la pleine possession de sa propre voix poétique incarnant la liberté absolue et opérant une véritable révolution linguistico-poétique.

Valérie Michelet, « Remy de Gourmont et le roman »

« Le roman ne relève pas dune autre esthétique que le poème. Le roman est un poème ; tout roman qui nest pas un poème nexiste pas ». Le roman-poème est pressenti par Gourmont comme lalternative la plus féconde à limpasse naturaliste. Sa « théorie » est à reconstituer à travers la lecture croisée décrits théoriques et de romans de la fin du siècle. De cette analyse émerge une formidable utopie esthétique qui trouve son origine dans la réflexion poétique entamée par les romanciers du symbolisme.

Sophie Lucet, « Le “Joujou” théâtre »

Le rapport de Remy de Gourmont au théâtre et à son théâtre fut des plus ambivalents. Cet article analyse cette attitude paradoxale, par un parcours chronologique de lœuvre théâtrale de Gourmont et de son devenir critique et par létude de ses conceptions littéraires et esthétiques en matière de théâtre.

Thomas Carino, « Remy de Gourmont et ses premiers illustrateurs. Henry de Groux et Charles Filiger »

Au lieu denvisager les expériences successives de Gourmont avec ses divers peintres-graveurs, cet article étudie sa relation avec ses deux premiers collaborateurs, deux artistes singuliers, les peintres symbolistes Henry de Groux et Charles Filiger, auteurs lun et lautre dun portrait peint de lécrivain.

Gérard Foucher, « Gourmont et le monde anglo-saxon »

Gourmont, parfaitement anglophone, a manifesté son intérêt pour la littérature en langue anglaise par toute une série darticles. Le point commun entre maints écrivains, essayistes et poètes anglo-saxons contemporains évoqués par Gourmont touche aux relations entre le corps physique et les productions de lesprit. Cette approche, déjà comparatiste, visait à montrer que le fait littéraire pouvait relever de procédures apparentées à la science.

888

Tiziana Goruppi, « Maître à penser, maître à dissocier. Remy de Gourmont dans la culture italienne au début xxe siècle »

G. Papini commentant la nouvelle de la mort de Gourmont le définissait comme « lhomme le plus intelligent de France ». Auteur très apprécié par lélite culturelle italienne pour avoir su libérer son écriture des carcans du naturalisme et imposer avant tout la liberté intellectuelle. La preuve de son succès en Italie fut lattention de la presse à sa production littéraire et les nombreuses traductions de ses œuvres en Italie.

Francesco Viriat, « Portrait de Remy de Gourmont en anarchiste »

Quand le « Joujou patriotisme » paraît en avril 1891 dans le Mercure de France, la presse chauviniste jette lanathème sur un « dangereux anarchiste » qui nhésite pas à renier lidée de patrie. Laffaire du « Joujou patriotisme » va contribuer à enfermer lanarchisme gourmontien dans une image réductrice dont lhistoire littéraire se satisfera aisément.

Gérard Poulouin, « Gourmont et la libre pensée »

Contre le christianisme Gourmont fait entendre la parole de divers penseurs qui ont recouru, par méthode ou par conviction profonde, au scepticisme. Revisitant le passé, il valorise les penseurs qui ont ouvert des brèches dans la citadelle du christianisme, parce quils ont promu le libre examen et la méthode expérimentale, parce quils ont réactualisé certaines philosophies antiques, et en particulier lépicurisme, contre les pesanteurs du dogme et les cloaques du conformisme.

Olivier Boileau, « Remy de Gourmont et Victor Segalen »

Comme beaucoup de jeunes écrivains, Segalen fit acte dallégeance à Gourmont au début de sa carrière, en 1901. Son parcours décrivain croise en effet à plusieurs reprises les thématiques de lœuvre gourmontienne, comme la dissociation des idées ou lindividualisme.

Jean-Claude Larrat, « Lautréamont entre Gourmont et Malraux »

Dans les quelques pages consacrées à Lautréamont, sous le titre La littérature Maldoror, Remy de Gourmont pose le problème dont les surréalistes 889allaient semparer : celui des rapports entre la poésie et la folie. Gourmont instruit ainsi le procès qui, avant que ne triomphe lextraordinaire entreprise de canonisation lancée par Breton, Aragon et Soupault, donna lieu à de violentes controverses – dont témoigne par exemple, en 1925, le numéro du Disque Vert.

Thierry Gillybœuf, « In Memoriam Karl D. Uitti »

Véritable initiateur des études gourmontiennes, Karl D. Uitti a longtemps gardé par-devers soi cette passion de jeunesse. Il est devenu un éminent médiéviste, apprécié tant par ses collègues que par ses élèves. Depuis quelques années, sollicité par les gourmontiens de France, il avait pu renouer avec cet auteur qui lui est toujours resté cher.

Gérard Poulouin, « Karl D. Uitti à Cerisy »

Quarante ans après avoir consacré sa thèse à Gourmont, à une époque où il était lun des seuls à sy intéresser, Karl D. Uitti venait pour la première fois dans la patrie de cet écrivain qui avait été sa première passion. Ce fut loccasion de rencontrer ce maître disponible, qui disparaissait un an après le colloque, après avoir bouclé la boucle de sa passion gourmontienne.

Thierry Gillybœuf, « Tiziana Goruppi (1947-2015). In memoriam

La Triestine Tiziana Goruppi, à qui lon doit de nombreux essais sur Gourmont, était elle aussi une figure des études gourmontiennes. Fine spécialiste de littérature française du xixe siècle, traductrice et professeur respectée et appréciée, elle laisse à ceux qui lont connue le souvenir dune femme brillante et enthousiaste.