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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Politien, humaniste aux sources de la modernité
  • Pages : 329 à 333
  • Collection : Rencontres, n° 519
  • Série : Lectures de la Renaissance latine, n° 15
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406119883
  • ISBN : 978-2-406-11988-3
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11988-3.p.0329
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 03/11/2021
  • Langue : Français
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Résumés

Paolo Viti, « Préface »

Ange Politien est lune des figures les plus importantes et significatives de la littérature italienne pour son travail de poésie et pour lactivité philologique visant les textes grecs et latins : la récupération et la connaissance du patrimoine classique acquièrent avec Politien des contours pratiquement inconnus avant lui. À cet égard, la Conférence de Paris a apporté une contribution fondamentale à la connaissance de sa personnalité culturelle.

Émilie Séris, « Introduction »

Après un rappel des ouvrages fondamentaux parus en Italie sur Ange Politien, on propose une synthèse de la bibliographie en langue française en soulignant limportance de la redécouverte de cet auteur dans le développement des études néo-latines. On rend compte ensuite de la composition du livre, qui articule quatre domaines de lactivité de Politien, la poésie, la philologie, la philosophie et lépistolaire, et révèle les implications étroites des disciplines dans lœuvre de lhumaniste.

Pierre Laurens, « Sur les épigrammes grecques de Politien »

Témoignent de lintérêt exercé sur Politien par la découverte de lAnthologie de Planude deux manuscrits autographes des années 1471-1472, une série dannotations sur un exemplaire de la Planudea publiée par Lascaris en 1494, les traductions insérées dans les recueils de Soter (1528), de Cornarius (1529) ou dans les Silves et les articles relatifs à lAnthologie dans les Miscellanées. Sur cette toile de fond se détachent les épigrammes grecques de Politien, entre émulation et création originale.

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Donatella Coppini, « Ledizione aldina nella tradizione degli Epigrammata del Poliziano »

Lauteure examine, en vue de son édition critique, le recueil des Epigrammata latins de Politien réuni dans leditio princeps des Opera omnia en considérant les variantes dauteur et la disposition des poèmes et en discutant les choix de ses prédécesseurs. Elle conclut que, même sil ne peut être démontré que la sélection de laldina est de Politien, dans la mesure où il sagit de la plus vaste sélection historiquement donnée, celle-ci pourra constituer la base dune édition moderne de lœuvre.

Thomas Baier, « Quintilien, Stace et les Silves de Politien »

Politien fut le premier lecteur de Stace à vraiment déchiffrer et à apprécier le maniérisme de cet auteur flavien. Il a en même temps compris combien Stace doit à la rhétorique de son temps. Ainsi cest à travers lInstitution oratoire de Quintilien quil conçoit des catégories pour décrire et classifier le genre de la silve comme poème rhétorique et en même temps déclamation poétique. La silve Rusticus savère une imitation libre de Virgile dans lesprit de la rhétorique de Quintilien.

Émilie Séris, « Laurore dans la poésie dAnge Politien »

Aurore est une figure mythologique mineure mais récurrente dans la poésie dAnge Politien. Le philologue et mythographe humaniste a recensé patiemment les différentes traditions sur Aurora, Eos, Titonia ou Pallantias. Des Stances aux Silves, en passant par la Fable dOrphée et les élégies latines, le poète enrichit le thème de laurore de sources nouvelles, affine son réseau de métaphores connexes et investit le mythe de diverses significations politique, physique ou poétique.

† Roberto Ricciardi, « Les Curae virgilianae dAnge Politien »

Un précieux témoignage de lintérêt de Politien pour Virgile est constitué par lincunable des œuvres virgiliennes, paru en 1471, quil acheta durant ses études et recouvrit dannotations grammaticales, antiquaires, mythologiques, historiques et géographiques. La comparaison avec les dictata, les notes de Politien pour le cours académique de 1482 sur les Églogues, révèle à la fois le rôle préparatoire des annotations de lincunable et lévolution du philologue à lâge de la maturité.

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Luca Ruggio, « Poliziano e la collazione degli Scriptores rei rusticae. Le note allincunabolo parigino Rés. S. 439 »

On examine dabord lincunable parisien Rés. S. 439, qui contient la princeps des Scriptores rei rusticae publiée à Venise en 1472 par Giorgio Merula et Francesco Coluccia, sur laquelle Politien a collationné les textes de Caton, Varron et Columelle. On sintéresse ensuite aux notes sur les textes et à certaines annotations en rapport avec elles, regroupées dans plusieurs chapitres des première et deuxième centuries des Miscellanées, qui concernent la controverse philologique avec Merula.

David Speranzi, « Due Luciani fiorentini e un antiquior postillato da Poliziano »

Lauteur examine trois manuscrits de Lucien : le ms. 25 de la bibliothèque Riccardiana de Florence qui réunit trente-deux brochures, lA 218 inf. de la bibliothèque Ambrosiana à Milan qui comprend davantage décrits de Lucien et le Conv. soppr. 77, aujourdhui à la Laurenziana, qui remonte au xe siècle. Ce manuscrit a beaucoup d'annotations marginales de la main de Politien.

Christian Förstel, « Ange Politien et la grammaire dans le Parisinus gr. 3069 »

Lanalyse des sections grammaticales du recueil dexcerpta dAnge Politien (Parisinus graecus 3069) fait apparaître la variété des sources auxquelles lhumaniste de Montepulciano a puisé pour se constituer une documentation extrêmement détaillée portant sur tous les aspects de la langue grecque antique.

Laurence Boulègue, « Orphée dans la Fabula de Politien. Lautre visage du Narcisse de Ficin ? »

Larticle étudie, dans la Fabula di Orfeo, le sens que Politien donne à la figure de lamant dEurydice et à sa célébration de lamour homosexuel, à la lumière des sources poétiques et, au sein du contexte contemporain, en miroir avec la figure de Narcisse, convoquée par Marsile Ficin dans le Commentaire sur le Banquet de Platon.

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Giorgia Zollino, « Aristotele nel primo decennio di magistero di Angelo Poliziano. 1480-1490 »

Dans son activité denseignant Politien emploie des références philosophiques, en particulier à Platon et à Aristote. Si Platon est lobjet dun consensus, Aristote se distingue par la nature pratique de sa doctrine. Lorsque Politien consacre ses dernières leçons à Aristote, lattention à la correction du texte plutôt quaux enseignements philosophiques nimplique pas un choix, mais détermine un entrelacement entre platonisme et aristotélisme, comme le montre la Praelectio de dialectica.

Florence Vuilleumier Laurens, « La philologie ostiaria de la philosophie »

Politien, qui enseigne la philosophie au Studio de Florence depuis 1490, endosse le rôle de philosophe de façon plaisamment polémique avec la Lamia, praelectio introduisant aux Premières analytiques dAristote, non pour en revendiquer le titre mais pour lui substituer celui dinterprète (criticus), qui établit, valide et rend intelligibles les textes. De ce cours donné en 1492 nous ne possédons pas de notes : les seules traces sont à chercher dans les chapitres aristotéliciens des Miscellanées.

Fosca Mariani Zini, « La réflexion de Politien sur lenthymème »

Dans le chapitre 53 de la Centuria Secunda, Politien livre une analyse pénétrante de lenthymème aristotélicien. Il critique la tradition latine (Quintilien) qui a transmis la signification erronée de lenthymème, compris comme syllogisme tronqué, puis, en sappuyant sur les textes dAristote lui-même, il corrige cette mésinterprétation et propose, dans le De dialectica et le Dialectica, une conception des rapports entre la rhétorique et la dialectique différente de celle de Lorenzo Valla.

Paolo Viti, « Il carteggio Poliziano-Pico e alcune varianti dautore »

Certaines caractéristiques de la correspondance de Politien sont examinées, en particulier les lettres échangées avec Giovanni Pico della Mirandola. Des variations sont mises en évidence entre lédition des Opera omnia de Politien et certains manuscrits. Il semble nécessaire daborder la question des variantes et leur évaluation globale à la fois par rapport aux éditions anciennes et modernes, et par rapport aux lettres dispersées, récupérées et publiées jusquà présent en différents lieux.

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Raffaella Maria Zaccaria, « Le lettere di Poliziano allArchivio di Stato di Firenze »

On examine les lettres de Politien conservées à lArchivio di Stato de Florence et publiées par Isidoro Del Lungo en 1867. Cest un nombre réduit de lettres, de 1475 à 1494, par rapport à loriginal. La dispersion des lettres provient danciens démembrements, mais même après le volume de Del Lungo, dautres ont été perdues. La reconnaissance dAlessandro Perosa pour sa Mostra del Poliziano (1954) doit être considérée comme définitive, même après lédition organisée par Elisa Curti.

Sondra DallOco, « Aspetti della fortuna di Poliziano in Francia »

En France, une abondante publication éditoriale illustre bien lintérêt pour lœuvre de Politien et sa capacité, comme philologue et professeur, à dépasser les frontières italiennes. Les chapitres extravagantes des Miscellanées, les traductions et les commentaires sur les praelectiones également utilisés dans le cadre des cours universitaires en sont la preuve, alors quen Italie, après la grande période de la philologie humaniste, Politien fut surtout considéré comme poète.

Antonio Lucio Giannone, « La fortuna di Poliziano nella poesia italiana dellOtto-Novecento »

La fortune de Politien au xixe siècle est dabord due à Giosue Carducci et à ses disciples Olindo Guerrini, Enrico Panzacchi, Guido Mazzoni, Giovanni Marradi. Limitateur de Politien le plus convaincu est Severino Ferrari, qui mêle des conteurs archaïques et populaires. Avec Gabriele DAnnunzio, il y a un vrai retour à Politien. Des traces importantes sont alors retrouvées chez Giovanni Pascoli, Luigi Pirandello, Ruggero Leoncavallo, Corrado Pavolini, Massimo Bontempelli et Francesco Guccini.