Abstract: C’est en 1556 que Pierre Boaistuau publie l’Histoire de Chelidonius Tigurinus sur l’Institution des princes chrétiens. Ce texte, au nom étrange, appartient au genre du miroir du prince, mais l’auteur n’hésite pas à jouer avec celui-ci, à en modifier subtilement les contours, afin d’offrir à ses contemporains une réflexion singulière et tragique sur l’art de gouverner à la fin des années 1550. En couvrant la nouveauté du manteau de la tradition, Boaistuau offre un miroir inédit, comme désenchanté.