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Classiques Garnier

Résumés

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Résumés

Gisèle Clément et Isabelle Fabre, « Une expérience de collaboration entre musiciens et chercheurs autour de la polyphonie médiévale. Nécessité et limites »

Larticle retrace les étapes dune expérience tant scientifique quartistique, en montrant la nécessité et les limites de ce type de collaboration. À partir de deux exemples musicaux et littéraires précis, on considère dans un premier temps le problème de la restitution des voix de triplum dans un motet de Pierre de la Croix, avant de sattarder sur les choix délicats de tempo dans deux ballades du manuscrit de Turin J.II.9.

Anne Ibos-Augé, Brigitte Lesne et Colette Sirat, « Du texte à la musique : enjeux dune reconstruction mélodique. Juifs et trouvères – Chansons juives du xiiie siècle en ancien français et en hébreu »

La vie intellectuelle des juifs du nord de la France se concentrait sur la Bible hébraïque et le Talmud mais leur vie quotidienne était proche de celle des autres habitants du royaume : ils parlaient le français et chantaient, en français et en hébreu, sur des airs de trouvères. Leurs livres de prière ont permis la restitution et lexécution musicale par lensemble Alla franscescade huit de leurs chansons.

Katy Bernard et Thierry Cornillon, « Chanter un “Je ne sais quoi”. Proposition dinterprétation dEscotatz, mas no say que ses de Raimbaut dAurenga »

Raimbaut dAurenga compose son no sai que ses sur un jeu de contrastes et de ruptures rythmiques. Comment chanter aujourdhui cette indéfinie nouveauté dont la musique a été perdue ? Cette musique se voulait-elle indéfinie et neuve elle aussi, irrégulière, libre ou était-elle entrecoupée dans sa régularité de silences durant lesquels le chant des vers laissait la place au récit de la prose ? Cest cette dernière option qui a été retenue et qui sera expliquée ici.

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Christopher Callahan, Marie-Geneviève Grossel, William Hudson, Daniel E. OSullivan, « Thibaut de Champagne au xxie siècle. Lédition de trouvère dans son contexte culturel »

Cet article présente lapproche philologique et musicologique prise par les auteurs dans leur édition du roi-trouvère Thibaut de Champagne. Il passe en revue les innovations apportées aux deux domaines et traite aussi du rôle de linterprète-chanteur dans les choix éditoriaux, explorant les variantes des mélodies concordantes et les mélodies uniques au titre doptions légitimes pour lappréciation de la chanson thibaudienne.

Stefano Milonia et Elisa Verzilli, « Tradizione testuale e tradizione musicale nelle liriche del Castellano di Coucy »

En partant des études de Parker et de Lannutti, nous proposons une analyse de la tradition manuscrite du texte et de la musique des treize chansons attribuées au Chatelain de Coucy. La tradition du texte est dabord discutée, puis celle de la mélodie. Les points de convergence et de divergence sont mis en évidence à la fin de chaque analyse. Les données collectées permettent de tirer des conclusions sur la manière dont les mélodies sont transmises dans les recueils de chansons.

Anna Radaelli etGianluca Bocchino, « “Et joie atent Gerars… Or a joie Gerars”. Lattesa del crociato tra comico e parodico in una chanson dhistoire di Audefroi le Bastard (RS 1616) »

Larticle propose une lecture de « Bele Yzabeaus » dAudefroi le Bastard comme une petite pièce comique jouée sur le fil de la parodie avec, premièrement, une étude de la matière poétique du refrain et, deuxièmement, une confrontation des variantes musicales présentes dans M et T permettant de poser des hypothèses sur les causes de ces différentes leçons.

Alexandros Maria Hatzikiriakos et Maria Teresa Rachetta, « Lo Chansonnier du Roi (BnF fr. 844) e la sua storia. Un nuovo approccio alle aggiunte successive »

Cette étude se concentre sur certains ajouts de monodies en langue vernaculaire copiées par une série de mains différentes dans les espaces et les 333pages blanches du Chansonnier du roi (Paris, BnF fr. 844). Cet essai propose de poursuivre létude dAsperti, qui voyait ces ajouts proches de la cour de Charles I, à travers une enquête de la scripta occitane et de la notation musicale adoptées par les copistes.

Michele Epifani et Davide Checchi, « Tradizione, edizione, esecuzione. Due casi di studio dallArs nova italiana »

Dans cet article, nous présenterons deux cas au sein desquels le respect passif du témoin et la pratique de lexécution « on manuscripts » comportent des trahisons anachroniques des textes, aussi bien dans leur connaissance des auteurs que dans leur compréhension de la mouvance. Nous traiterons en particulier du madrigal Di novo è giunto de Jacopo da Bologna et de la ballataConviensi a fede· fé de Landini.

Antonio Calvia et Maria Sofia Lannutti, « Mono- e pluristrofismo nelle ballate italiane intonate. Stil novo, Ars nova e tradizione manoscritta »

Un regard sur lensemble de la production des xiiie et xive siècles amène à réviser lidée qui consiste à dire que la réduction de lextension des textes poétiques peut dépendre de la nature mélismatique des intonations et incite par conséquent à trouver dautres raison pour expliquer cette tendance au monostrophisme. Lanalyse de la tradition manuscrite musicale dun échantillon significatif de pièces de lArs nova révèle des caractéristiques différentes en fonction des témoins.

John Haines et Julien Véronèse, « Nota et figura. Vers une lecture totale de la note musicale au Moyen Âge »

Cet essai détaille un aspect peu étudié de la note musicale au Moyen Âge, la note (nota) en tant que figure (figura) symbolique, un symbolisme tout-à-fait dans lordre des choses au Moyen Âge. Dans un premier temps, nous explorons les fonctions de la nota dans une tradition de magie universitaire qui lui est dédiée, et dans un deuxième temps, nous démontrons que cette conception de la nota comme clef ouvrant sur le monde céleste est également pertinente dans le contexte musical.

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Francesco Carapezza et Massimo Privitera, « Chi scrive cosa? Dinamiche autoriali e processi di trasmissione nella monodia dei trovatori e nella polifonia del Rinascimento »

Dans la tradition européenne, la relation entre poésie et musique a pris de nombreuses formes. Les mots et les sons pourraient être conçus par une seule et même personne ; un texte aurait pu voyager avec une musique différente ; ou encore, la musique conçue pour un certain texte aurait pu ensuite être adaptée à dautres. Larticle est centré sur les troubadours, qui démontrent une fine compréhension de la dualité de leurs compositions et sinterroge dune manière similaire sur la polyphonie de la Renaissance.

Séverine Delahaye-Grélois et Suzy Felix, « Y le gloso desta manera”. Des cancioneros aux troveros, regards croisés sur la poésie en action »

Les similitudes entre les pratiques dimprovisation actuelles et la poésie du xvie siècle font apparaître le rôle que jouaient limprovisation et la composition mentale dans la création poétique de la Renaissance. La permanence de structures paratextuelles présentant les circonstances de création dun texte invite à reconsidérer la notion de poésie de circonstances pour y voir lexpression dune virtuosité de là-propos insérée dans une pratique de sociabilité.

Alice Tacaille et Jean-Eudes Girot, « La transmission des chansons sans mélodies au xvie siècle. Quelles restitutions ? »

La diffusion imprimée du texte des chansons reste difficile à cerner ; les caractéristiques formelles des rares exemplaires connus aujourdhui laissent entrevoir que ce genre oral a connu une vogue populaire certaine dans le premier tiers du xvie siècle. Ces pièces permettent de restituer chants et danses de divertissement, et de mieux comprendre la place des imprimés musicaux (à partir de 1528 à Paris) dans une société qui sen passait jusqualors.