Résumé : On peut se demander pourquoi, contrairement au latin, le grec n'a pas retenu, pour dire la relation réciproque des citoyens, un terme lié à l'idée de philia ou de philotês. Une relecture du chant III de l'Iliade permet de rappeler à quel point la philotês était dépendante de la puissance ambiguë d'Aphrodite. Voué à l'échec, le pacte de philotês que Troyens et Achéens voulaient conclure est révélateur de l'impossibilité grecque de penser, sans Aphrodite, une solidarité sociale non problématique.