Résumé : Cet article fait la critique des pensées actuelles, féministes ou perfectionnistes, de la « voix ». Posant une voix que l’on « trouve », elles dessinent une figure de l’authenticité ; supposant le rejet de la conformité, elles portent un appel à se choisir soi-même qui ne fait que protéger l’ordre existant. Nous défendons, par contraste, en mobilisant Adorno, la pertinence politique du gémissement, dont le caractère inarticulé, corporel, parfois involontaire, permet une critique immanente et négative.