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Classiques Garnier

Résumés et présentations des auteurs

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Résumés
et présentations des auteurs

Pascal Dubourg-Glatigny, « Réduction en art et Erkenntnissteuerung. Deux tendances historiographiques actuelles sur lécriture des savoirs à lépoque moderne »

Pascal Dubourg Glatigny est directeur de recherche au CNRS, au Centre Alexandre Koyré. Il travaille sur la question de la technique dans les arts et larchitecture de lépoque moderne. Avec Hélène Vérin, il a publié Réduire en art (Paris, 2008). Il a en outre récemment rédigé ll disegno naturale del mondo (Pérouse, 2011), et dirigé Quadratura : Theorie – Geschichte – Techniken (Berlin, 2011).

Les deux propositions théoriques nouvelles présentées, qui analysent les critères intellectuels du passage à lécrit, prennent à rebours laspiration à un modèle dexpert, quoiquelles se fondent sur deux propositions radicalement différentes. La première se propose de cerner une notion historique passée inaperçue des historiens, la deuxième cherche à mettre en œuvre un outil historiographique nouveau, le pilotage des savoirs. Les deux propositions donnent naissance à des questionnements inédits.

Jean-Louis Le Moigne, « “Réduire en art est… rassembler des choses éparpillées, multiples, confuses, …” par le recours au disegno et à lingegno »

Jean-Louis Le Moigne, ingénieur ECP, professeur émérite à luniversité dAix-Marseille (science dingénierie des systèmes organisationnels), est lauteur de nombreux ouvrages et articles sur les sciences des systèmes et de la complexité et sur lépistémologie de la complexité. Il a notamment copublié avec Hélène Vérin : « Sur le processus dautonomisation des sciences du génie » (Cahiers STS-CNRS, no 2, 1983).

Linterprétation des sources de la rationalité moderne ne senfermant plus dans le carcan de lépistémologie cartésienne et ressuscitant une épistémologie non-cartésienne doit être complétée par la reconnaissance parallèle de la puissance de lingenium pour mener à bien toute stratégie cognitive réfléchie 486de conception et de construction. Il faut coupler les concepts opératoires du disegno et de lingegno pour pouvoir inventer. La réduction en art met cette dialogique en valeur.

Marcus Popplow, « Nouveau, utile et ingénieux. Les ingénieurs de la Renaissance, inventeurs dun discours sur la technique »

Marcus Popplow est professeur dhistoire de la civilisation technique et scientifique au Karlsruher Institut für Technologie (KIT). Il a notamment publié Technik im Mittelalter, München, 2010 et Landschaften agrarisch-ökonomischen Wissens., Münster/New York, 2010. Il a codirigé Auto. Kultur. Geschichte, Stuttgart, 2013 et Globalisierung, Kulturvergleich und Kulturkontakt als Herausforderung für die Technikgeschichte, 2013.

Les ingénieurs de la Renaissance sintéressèrent les premiers à la signification sociale des machines. Deux circonstances institutionnelles sont à lorigine de cette interprétation : dune part, les privilèges des inventions comme pratique juridique inédite avec laquelle les souverains territoriaux protégeaient les inventeurs des machines nouvelles contre la réplication non autorisée ; dautre part, la présentation de la profession dingénieur dans le médium récent du livre imprimé.

Anne-Françoise Garçon, « Technologie : histoire dun régime de pensée, xvie-xixe siècle »

Anne-Françoise Garçon, professeur à luniversité Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dirige le Centre dhistoire des techniques. Ses travaux interrogent lhistoire technique de lindustrialisation, lhistoire de linnovation et des ingénieurs. Elle sintéresse, depuis 2007, aux régimes de la pensée opératoire, une approche en histoire intellectuelle des techniques (LImaginaire et la pensée technique, Paris, 2012).

La constance qui sobserve dans le fondement de la technologie entre xvie et xixe siècle révèle un régime de pensée. Avant que dêtre assimilée à la fin du xviie siècle à la science raisonnée des métiers ou de lindustrie, elle fut successivement un outil de connaissance aux xvie et xviie siècles, et une science de laction au siècle suivant. Sa conception renvoie finalement à un surplomb cognitif, un savoir sur les savoirs, une pensée travaillant à la mise à jour des règles et des normes opératoires.

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Georges Métailié, « Un théâtre de machines moderne ? Un catalogue de pompes à eau artisanales en Chine (1958) »

Georges Métailié est directeur de recherche honoraire au CNRS (Centre Alexandre Koyré). Outre un intérêt marqué pour lhistoire des techniques, il travaille sur lhistoire des savoirs naturalistes en Orient. Il a publié Science and Civilisation in China, Traditional Botany : An Ethnobotanical Approach (vol. 6, part 4, Cambridge, 2015) et a copublié avec A. Da Lage le Dictionnaire de biogéographie végétale (Paris, 2015).

Le ministère de lAgriculture de la République populaire de Chine avait édité en 1958 un catalogue des outils et machines agricoles en usage dans le pays. Ces quatre volumes sont une source précieuse pour lhistoire des techniques dans la mesure où les auteurs ont donné pour chaque entrée des précisions géographiques et techniques (rendement, prix, inventeur parfois…). Les pompes à eau examinées ici rappellent les traits de celles qui sont représentées dans les théâtres de machines de la Renaissance.

Christiane Rousseaux Mosettig, « Quelle présentation pour la psychanalyse ? »

Christiane Rousseaux Mosettig est psychanalyste. Après des études de philosophie auprès de Paul Ricœur et Gilles Gaston Granger, elle enseigne cette discipline en Italie. À lissue dune formation en psychologie clinique et dune psychanalyse personnelle, elle rejoint le Quatrième Groupe. Elle publie ses recherches dans Le Bloc-Notes de la psychanalyse, La Revue française de psychanalyse et Topique.

Le modèle dun savoir réduit en art dont on aurait trouvé le moyen de mécaniser entièrement lexercice, comme lécrit Hélène Vérin, est bien un idéal quaurait partagé Freud. Cet article montre lélaboration par le fondateur de la psychanalyse de ce quil appelle la « présentation génétique » et quil distingue de la « présentation dogmatique ». Celle-ci privilégie le moment du concept ; celle-là, se rapporte à la capacité inventive, à lingenium.

Romain Laufer, « Nouvelles technologies et changement dans la culture » 

Romain Laufer, professeur émérite à lÉcole des hautes études commerciales de Paris, a consacré ses travaux au développement dune approche institutionnelle fondée sur les notions de système de légitimité. Il a notamment publié avec Catherine Paradeise, Marketing democracy : public opinion and media formation un democratic societies, [Paris, 1982] (New Brunswick, 2016), et LEntreprise face aux risques majeurs : à propos de lincertitude des risques majeurs (Paris, 1993).

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La question des rapports entre nouvelles technologies et changement dans la culture nous confronte à un double sentiment dévidence et de confusion risquant de nous faire perdre nos repères. Il est possible de définir, au cœur de la culture, un système dévaluation partagé par tous les membres dune société, un système de légitimité. Cette notion en crise nous permet-elle de traiter de la culture dans la mesure où la crise de légitimité peut précisément être décrite comme une crise de la culture ?

Anne-Marie Drouin-Hans et Jean-Marc Drouin, « Un brevet pour une chimère »

Jean-Marc Drouin, à présent retraité, était professeur du Muséum national dhistoire naturelle en histoire et philosophie des sciences. Il a été directeur adjoint du Centre Alexandre Koyré. Il est lauteur de LÉcologie et son histoire (Paris, 1993), LHerbier des philosophes (Paris, 2008), Philosophie de linsecte (Paris, 2014).

Anne-Marie Drouin-Hans a participé aux travaux de lINRP sur la didactique des sciences. Maître de conférences à luniversité de Bourgogne, elle fut la première présidente de la Société francophone de philosophie de léducation. Elle a publié notamment La Communication non verbale avant la lettre (Paris, 1995), LÉducation, une question philosophique (Paris, 1998), Éducation et utopies (Paris, 2004).

Comme le Balthazar Claes mis en scène par Balzac dans La Recherche de labsolu, qui mêlait les époques de la chimie, le personnage de Victor Auguste Vincent apparaît comme contemporain de Robert Fludd autant que des techniciens de son temps. Plus quanachronique, son moteur hydraulique à retour deau continu relève de lhétérochronie, rencontre singulière et pathétique entre un rêve industriel et une ignorance scientifique.

Catherine Goldstein, « Les fractions décimales, un art dingénieur ? »

Catherine Goldstein, directrice de recherche au CNRS à lInstitut de mathématiques de Jussieu-Paris Rive Gauche, développe une histoire sociale des nombres et de leurs théories, à lépoque moderne et contemporaine. Elle a notamment publié les articles « Écrire lexpérience des mathématiques au xviie siècle », dans Réduire en art (Paris, 2008) et « Routine Controversies », Revue dhistoire des sciences (2013).

Lopuscule de lingénieur néerlandais Simon Stevin paru en 1585, intitulé La Dixme, décrit les fractions décimales comme « une espèce darithmétique… » sadressant aux praticiens. Cependant, ni la diffusion, ni la transmission du 489calcul décimal ne sont allées de soi. Larticle montre que, loin de devenir rapidement un savoir pratique universel, lusage des fractions décimales resta au xviie siècle restreint en France aux savants, aux femmes, à certains ingénieurs, jusquà ce quil soit soutenu par une réforme politique de la métrologie.

Pascal Brioist, « Dessiner et construire un bastion à la Renaissance »

Pascal Brioist est professeur à luniversité François-Rabelais de Tours et membre du Centre détudes supérieures de la Renaissance. Son PhD portait sur les « Cercles intellectuels à Londres du xvie au xviie siècle » et sa thèse dhabilitation sur « Les mathématiques et la guerre au xvie siècle ». Il a notamment écrit Léonard de Vinci, homme de guerre (Paris, 2013) et Le Prince et les Arts (Neuilly, 2010).

Le système bastionné se généralise en Italie dans les années 1530 et commence à sexporter. Dans la seconde moitié du xvie siècle, toute une série de lieux proposait en effet un curriculum où étaient enseignées les bases de la géométrie militaire. Lexamen et la comparaison des traités écrits ou utilisés permettent de reconstituer la progression pédagogique imposée par les maitres aux apprentis ingénieurs de la Renaissance. Errard et Galilée pouvaient prétendre à une réduction logique de ses règles.

Éric Rieth, « À propos de lHydrographie (1643) du Révérend Père Georges Fournier et de lhistoire de larchitecture navale de la France de la première moitié du xviie siècle »

Éric Rieth, directeur de recherche émérite au CNRS (LAMOP), est responsable du département darchéologie navale du Musée national de la Marine et enseigne à luniversité Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches portent principalement sur lhistoire et larchéologie de larchitecture navale médiévale et moderne. Il mène aussi des enquêtes sur la construction navale vernaculaire dans une perspective ethno-archéologique.

Pierre Bouguer, « découvreur » du métacentre, a décrit la méthode « moderne » du Révérend Père Fournier dans son célèbre Traité du navire… Cependant en pratique, les maîtres constructeurs contemporains de Pierre Bouguer « pensaient géométriquement » les carènes dune autre façon quau temps de Fournier. Le maître charpentier du roi François Coulomb (1654-1717) est lun des premiers représentants en France de cette nouvelle école de pensée géométrique appliquée à larchitecture navale.

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Michèle Virol, « La gloire dun ingénieur. Intelligence technique et/ou stratégies décriture, Henri Gautier (Nîmes 1660 – Paris 1737) »

Michèle Virol est professeure à luniversité de Rouen (GRHis-Normandie). Ses recherches concernent la circulation des savoirs techniques, militaires et politiques au xviie siècle. Elle a publié plusieurs ouvrages sur Vauban, ainsi que de nombreux articles sur les ingénieurs. On peut ainsi citer Les Oisivetés de Monsieur de Vauban (Seyssel, 2007) et la biographie de Vincent Ragot de Beaumont (Rouen, 2014).

Henri Gautier, huguenot et médecin, mais passionné darchitecture militaire, ne se voit pas confier de grands chantiers. Il va développer une stratégie de publications pour synthétiser des savoirs dingénieur et réaliser des cartes. Finalement ingénieur du roi, il deviendra inspecteur des Ponts et Chaussées. Ses réalisations seffacent derrière ses écrits dont certains sapparentent à des réductions en art et dautres révèlent une curiosité et des intuitions dignes dun scientifique des Lumières.

Dmitri Gouzévitch et Irina Gouzévitch, « Pierre-Dominique Bazaine (1786-1838) et les ponts de Saint-Pétersbourg (1816-1834) »

Dmitri Gouzevitch est docteur en sciences et techniques (Russie) et diplômé en histoire et civilisation (EHESS, Centre détudes des mondes russe, caucasien et centre-européen). Ses domaines de recherche sont lémergence des titres dingénieur en Russie et en Europe occidentale (production du savoir et pratiques cognitives). Il a à son actif plus de 250 publications dont la plupart concernent les questions évoquées.

Irina Gouzevitch, docteur en histoire des techniques, est rattachée au Centre Maurice Halbwachs, EHESS-CNRS-ENS. Ses domaines de recherche portent sur les transferts, acculturation et circulation des connaissances scientifiques et techniques aux xviiie et xixe siècles, avec un regard particulier sur le monde des ingénieurs. Elle a à son actif plus de 200 publications en cinq langues sur les sujets cités.

Polytechnicien, Bazaine joua un rôle essentiel dans la conception de Saint-Pétersbourg entre 1824 et 1834 et la construction des premiers ponts suspendus du centre-ville, pour lesquels il supplanta les architectes. Cest dans ce cadre que furent soulevées et résolues des questions techniques telles la nécessité des prospections hydrogéologiques, la solidité et la rationalité économique des systèmes, le tout assorti dexigences esthétiques, de conception densemble et dharmonie avec lenvironnement.

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François Sigaut, « Technocratie et al. »

François Sigaut (1940-2012), directeur détudes à lEHESS, sest intéressé aux techniques de labour en Europe, à la conservation des grains et des outils agricoles ainsi quà lhistoire de lalimentation. Il a développé une réflexion plus théorique sur la technologie, notamment en éditant André-Georges Haudricourt. Il sinterroge dans son dernier opus sur Comment Homo devint faber ? (Paris, 2012).

On na jamais autant parlé, écrit et discuté des techniques que dans cette période qui va de 1900 à 1950, et, dans ce temps, lépisode de la Technocratie ne représente probablement quun seul petit chapitre parmi la centaine de ceux quil faudrait écrire pour rendre compte de toute lhistoire. Cet article évoque la manière dont le mouvement technocratique se développe dans lentre-deux-guerres, avec ses ouvrages fondateurs parus aux États-Unis en 1933 et 1934.

Daryl M. Hafter, « Limprobable compagnonnage entre style et réglementation »

Daryl M. Hafter a obtenu son PhD à luniversité de Yale. Elle est lauréate de nombreuses bourses de sociétés savantes. Elle est Présidente de la Society for the History of Technology. Elle a notamment publié Women At Work in Preindustrial France (Philadelphie, 2007). Elle a dirigé European Women and Preindustrial Craft (Bloomington, 1995) et codirigé Enterprising Women (Baton Rouge, 2014).

Quelle que soit la position de lÉtat sur la variété des modalités du travail et son impact sur le marché, il nen demeure pas moins que la stricte uniformité échappe au travail préindustriel. Ainsi au xviiie siècle, la communauté des passementiers de Rouen refusa dadopter un règlement fixe pour les prix des ouvrages à fabriquer dont les qualités étaient aussi variées. Malgré les tentatives du gouvernement de renforcer les règlements, une véritable standardisation ne put être atteinte quà la période suivante.

Dominique Margairaz, « Entreprise, privilège et service dans les transports publics parisiens. xviie-xviiie siècle »

Dominique Margairaz est professeur émérite à luniversité Paris 1 Panthéon-Sorbonne (IDHEs). Ses recherches sinscrivent dans le champ de lhistoire économique et se déclinent autour de lhistoire des marchés et des prix, des institutions et de ladministration de léconomie, des cultures de léconomie. Elle a copublié avec P. Gervais et Y. Lemarchand Merchants profit in the Age of Commerce (Londres, 2013).

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Comment se construisent ensemble sous lAncien Régime un marché des transports publics, à différentes échelles, et les repères normatifs du service public ? Cette réflexion envisage la dimension essentiellement contentieuse du processus et interroge les couples liberté/privilège, privilège/intérêt général, monopole/liberté, service/police. Elle met laccent sur la dimension juridique de laction économique dans lAncien Régime, consubstantielle à celle-ci, largement sous-estimée jusquà présent.

Armand Hatchuel, « Les métamorphoses de la confiance dans léchange marchand. Petite histoire des compteurs deau »

Armand Hatchuel, professeur à MinesParistech/PSL Research University, CGS, 13 UMR 9217, est également membre de lAcadémie des technologies. Il travaille sur la gestion des entreprises, la théorie des activités de conception et les processus de création collective. Il a notamment copublié Les nouveaux régimes de la conception (Paris, 2004 et 2015), Refonder lentreprise (Paris, 2011) ; La Société à objet social étendu (Paris, 2015) ; Théorie, méthodes et organisation de la conception (Paris, 2015).

Le processus, qui permet de passer de « leau par porteur » à « leau courante » nest pas le réarrangement pratique dune même marchandise. Ni un « progrès technique » exogène, car ce progrès est inséparable de la construction de la confiance qui guide la conception des compteurs deau. On y verra aussi la création de valeur au sein dun échange marchand, mais cest léchange marchand qui est ici réinventé par de nouveaux principes de gestion publique et privée. Nous leur devons leau en continu.

Robert Carvais, « Savot, précurseur de Desgodets. La première formulation juridique de lart de bâtir »

Robert Carvais, directeur de recherches au CNRS (Centre de théorie et analyse du droit), confronte lhistoire du droit avec lhistoire des sciences et des techniques. Il a publié en ligne les Cours dAntoine Desgodets. Il a coédité Édifice & Artifices (Paris, 2010) et Nuts & Bolts of Construction History (Paris, 2012), et prépare la publication de sa thèse dÉtat sur la « Chambre royale des bâtiments ».

Louis Savot compose en 1624 son traité dArchitecture françoise qui connaît plusieurs éditions. En plus dinnover sur plusieurs plans (typologie de distribution, économie du bâti et bibliographie darchitecture), il est le premier à publier une réflexion juridique sur lart de bâtir. Non seulement il réduit en art ce champ du droit privé de la construction, mais, comme non juriste, 493il rédige le premier commentaire des articles de la coutume de Paris sur les servitudes, devançant Antoine Desgodets, de près dun siècle.

Liliane Hilaire-Pérez, « Les réparations et “lespace de la technique” au xviiie siècle. Entre administration des pratiques et économie du produit »

Liliane Hilaire-Pérez est professeur à luniversité Paris-Diderot – Paris 7 (ICT) et directrice détudes à lEHESS (Centre Alexandre Koyré). Elle travaille sur lhistoire de linvention technique, de la technologie et des cultures techniques artisanales. Elle a publié LInvention technique au siècle des Lumières (Paris, 2000) et La Pièce et le geste (Paris, 2013). Elle dirige la revue Artefact.

Cette contribution développe lapproche dHélène Vérin et de Ken Adler sur une histoire technique des réparations comme participant dune rationalisation administrative des pratiques, pour aborder ensuite dautres pistes danalyse, fondées sur létude des dynamiques commerciales et donc sur le rôle des praticiens de léconomie, dans le développement des activités de réparation, lieu privilégié de recomposition des identités professionnelles au profit dun « espace de la technique ».