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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Paysages littéraires. Nature, écologie, écocritique dans les littératures caribéennes
  • Pages : 161 à 163
  • Collection : Rencontres, n° 564
  • Série : Littérature générale et comparée, n° 37
  • Thème CLIL : 4028 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes de littérature comparée
  • EAN : 9782406143895
  • ISBN : 978-2-406-14389-5
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-14389-5.p.0161
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 22/03/2023
  • Langue : Français
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Résumés

Pauline Amy de la Bretèque et Natacha dOrlando, « Introduction »

Lintroduction revient sur les enjeux politiques, historiques et poétiques de la représentation des paysages caribéens. Elle propose une brève généalogie des imaginaires de la nature dans larchipel, entre édenisation du Nouveau Monde, naturalisation de ses habitants, exploitation de ses ressources et « éro-touricisation » (Preciado, 2019) de ses beautés. Ces imaginaires mettent lécrivain caribéen au défi dune parole du paysage qui ne soit ni purement dysphorique ni vainement laudative.

Cécile Chapon, « Les déclinaisons de la “parole du paysage” dans lœuvre dÉdouard Glissant. De la démesure à lancrage, du poétique au politique »

Il sagit danalyser comment le paysage caribéen devient au fil de lœuvre dÉdouard Glissant non seulement le principe dune poétique, mais aussi le ferment dun nouvel imaginaire du monde aux implications politiques. Dabord, le paysage se constitue en archive alternative, contrastant avec les usages européens. Puis, la rêverie géographique et sonore sur ce qui relie les lieux du monde aboutit à une pensée de la communauté, où la préservation de la diversité est condition du devenir collectif.

Eva Baehler, « Du figuier maudit à la fleur de fougère. Patrick Chamoiseau et lhistoire naturelle des “isles françoises de lAmérique” »

Au tournant du xviiie siècle, les voyageurs se sont efforcés dinventorier la nature américaine selon une perspective exotique qui a durablement marqué les représentations du paysage antillais. Or dans certains de ses romans, plutôt que de sen distancier complètement, lécrivain martiniquais contemporain Patrick Chamoiseau compose avec la « chronique coloniale » pour élaborer une « poétique de lémerveille ».

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Pauline Amy de la Bretèque, « Tempête dans une calebasse. Les vents de la créolisation dans Gardening in the Tropics dOlive Senior »

Dans la poésie de Senior, les événements historiques sarticulent aux catastrophes naturelles ainsi quà une épistémologie de la nature. La forme de calebasse que revêt le poème dintroduction cristallise les tensions évoquées dans le recueil. Cet article étudie la représentation de ces tensions, de ces vents contraires qui donnent lieu à une créolisation culturelle. Il trace ainsi un parallèle entre le renouvellement incessant de la nature et la créolisation qui a lieu dans la Caraïbe.

Orane Onyekpe-Touzet, « Un langage pour écrire la nature dans Lucy de Jamaica Kincaid (1990) et LEmpreinte à Crusoé de Patrick Chamoiseau (2012) »

Dans Lucy de Kincaid et LEmpreinte à Crusoé de Chamoiseau, les représentations de la nature renvoient à lhistoire des dominations et à des questions de rapport au monde en tant quAutre. Ce chapitre conduit une étude comparée de ces deux textes autour du lien entre langage et rapport à la nature. Ainsi, il se penche à laide de lécopoétique postcoloniale et des philosophies de Glissant et de Merleau-Ponty, sur les « poéthiques » (Lloze : 2017) de la nature qui sen dégagent.

Giuseppe Sofo, « Le tremblement de la pensée et de lécriture caribéenne »

Cet article vise à une compréhension du « tremblement » de lécriture caribéenne qui traverse la littérature consacrée au tremblement de terre haïtien de 2010, pour considérer la relation entre le langage et la création littéraire dans larchipel et la nature des îles, et pour aller vers une compréhension plus profonde de la valeur de la fragmentation et de ce « tremblement » de larchipel qui nest pas seulement géologique, mais qui appartient aussi à sa pensée et à sa parole.

Charlotte Laure, « “La liberté pousse dans la forêt”. Enracinement dune généalogie marronne dans Monsieur Toussaint dÉdouard Glissant »

Cet article sintéresse aux paysages haïtiens évoqués dans la pièce Monsieur Toussaint dÉdouard Glissant. Ces paysages sont marqués à la fois par les violences 163esclavagistes et les luttes de résistance des esclaves marrons. Présentés sous forme de fragments, ils offrent des moyens de se dissimuler tout autant que des réseaux de signes permettant de communiquer. Ainsi la pièce ne célèbre pas le seul héros éponyme mais constitue une généalogie de résistances dont il est lhéritier.

Caroline Soukaï, « “À toute géographie torturée” : pour une mise en abyme des mémoires empêchées. Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau »

Le paysage dans les œuvres dÉdouard Glissant et de Patrick Chamoiseau simpose comme un personnage actif, réceptacle mais surtout témoin des Histoires qui ont marqué le lieu fondamental : lîle. Ce lieu, à partir duquel se déploie la praxis poétique, exhibe la mémoire raturée quil sagit dénoncer. Glissant et Chamoiseau, par lexploration des traces tourmentant leur paysage insulaire, instaurent cette « géographie torturée » en tant quinstance à lorigine de la mythologie antillaise.

Carla C. Francisco, « La sucrerie paysagère. Les illustrations dHistoires générales des Antilles, de Jean-Baptiste Du Tertre, et lengenho brésilien de Frans Post (1650-1670) »

Cet article propose une analyse de lillustration de la sucrerie insérée dans lHistoire Générale des Antilles (1667), de Jean-Baptiste Du Tertre et de lœuvre du peintre néerlandais, Frans Post, Un moulin à sucre tourné par une petite rivière (ca. 1650). Lobjectif de larticle est dobserver comment la représentation de la sucrerie et de la figure de lesclavisé constitue des éléments de lisibilité et de reconnaissance politique du paysage colonial dans la culture visuelle atlantique.

Pauline Amy de la Bretèque et Natacha dOrlando, « Conclusion »

La conclusion de cet ouvrage revient sur la manière dont les différents chapitres contribuent à lexploration des enjeux esthétiques, politiques et historiques des représentations des paysages caribéens. Elle examine ensuite lapport écocritique de ce volume au sein des études caribéanistes. Elle propose enfin une ouverture sur de futures réflexions qui verront peut-être le jour à la suite de cet ouvrage.