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Classiques Garnier

Note sur les principes d’édition et les variantes

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Paul et Virginie
  • Pages : 77 à 79
  • Collection : Classiques Jaunes, n° 667
  • Série : Littératures francophones
  • Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
  • EAN : 9782406062073
  • ISBN : 978-2-406-06207-3
  • ISSN : 2417-6400
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06207-3.p.0077
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 06/08/2019
  • Langue : Français
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Note
sur les principes dédition
et les variantes

Quatre éditions du texte méritent dêtre considérées parmi les nombreuses éditions parues du vivant de lauteur, dont beaucoup de contrefaçons.

Lédition originale est celle de 1788, dans le tome IV des Études de la Nature. Elle contient un certain nombre de fautes et quelques maladresses (« un cercle dorangers et de bananiers plantés en rond »). Lorthographe et la ponctuation sont parfois déconcertantes.

En 1789, Saint-Pierre publie une édition séparée de Paul et Virginie, retravaillée avec soin. Il apporte un certain nombre de corrections (notamment la suppression du pléonasme cité ci-dessus) et surtout il modifie la chronologie du roman, en choisissant de respecter globalement la chronologie historique, ce qui lamène à reculer en 1726 larrivée de Mme de la Tour au lieu de 1735 dans la version de 1788, et ainsi de suite, jusquau naufrage du Saint-Géran, qui na pas lieu en 1752 comme dans la version de 1788, mais bien en 1744, comme le naufrage réel (en revanche, dans la réalité, le naufrage a lieu le 17 août et Saint-Pierre maintient sciemment la nuit du 24 au 25 décembre dans la fiction).

1804 est la date de la dernière édition autorisée des Études de la Nature du vivant de lauteur, et donc de Paul et Virginie comme partie de ce tome IV. Malgré sa légitimité apparente, 78cette édition est surtout intéressante par sa bizarrerie, car elle semble repartir du texte de 1788, apporter quelques modifications mineures absentes des autres éditions (le matelot de la fin est « nu » et non pas « tout nu ») et intégrer une partie des modifications de 1789, mais pas toutes (le pléonasme déjà cité se trouve à nouveau dans lédition de 1804). Les modifications chronologiques sont intégrées, mais pas de façon entièrement systématique : par exemple

1788 : Enfin en 1746, à larrivée de M. de la Bourdonaye, madame de la Tour apprit que ce nouveau gouverneur

1789 : Enfin, en 1738, trois ans après larrivée de M. de la Bourdonnais dans cette île, Madame de la Tour apprit que ce gouverneur

1804 : Enfin en 1738, à larrivée de M. de la Bourdonnais, madame de la Tour apprit que ce nouveau gouverneur

Quelquefois même, le texte de 1804 innove en la matière :

1788 : Mademoiselle de la Tour est partie depuis trois ans et demi ; et depuis un an et demi, elle ne nous a pas donné de ses nouvelles.

1789 : Mademoiselle de la Tour est partie depuis deux ans et deux mois ; et depuis huit mois et demi, elle ne nous a pas donné de ses nouvelles.

1804 : Mademoiselle de la Tour est partie depuis deux ans et deux mois ; et depuis trois mois et demi, elle ne nous a pas donné de ses nouvelles.

Bref, cette édition noffre pas un texte quon puisse considérer comme texte de référence.

1806 marque la dernière parution séparée autorisée du vivant de Saint-Pierre, édition de luxe vendue par souscription, ornée de nouvelles gravures. Le texte reprend celui de 1789, et ajoute quelques modifications de style qui, comme lont souligné les précédents éditeurs de Paul et Virginie, Édouard Guitton et Jean-Michel Racault, ne simposent pas. 79Ses choix orthographiques et sa ponctuation, qui sont ceux de son éditeur et non ceux de lauteur (Saint-Pierre, dans ses brouillons et aussi dans sa correspondance ponctue très peu de manière générale), sont plus déconcertants que ceux de lédition de 1789.

Comme Édouard Guitton et Jean-Michel Racault avant nous, nous pensons donc que cest lédition de 1789 qui doit servir de texte de référence. Nous conservons la ponctuation dorigine, mais nous modernisons lorthographe. Nous signalons les variantes signifiantes dans les trois autres éditions (mais pas les différences dorthographe et de ponctuation)1.

1 Conformément au protocole de léditeur, nous avons placé les notes critiques en bas de page (appelées par des chiffres arabes) et les variantes (appelées par des renvois alphabétiques) à la fin. Les notes de lauteur, distinguées par la mention [N.D.A.], sont appelées par des chiffres romains et sont placées en fin douvrage. Les références au manuscrit de la bibliothèque Victor Cousin, qui donnent lieu fréquemment à des commentaires, sont traitées comme des notes et non comme des variantes. Il en est de même pour le manuscrit de la bibliothèque municipale dAngers cité dans les notes du Préambule de 1806.