Aller au contenu

Classiques Garnier

Avant-propos à l'édition de I989

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Paul et Virginie
  • Pages : 0 à 0
  • Réimpression de l’édition de : 1990
  • Collection : Classiques Jaunes, n° 446
  • Série : Littératures francophones
  • Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
  • EAN : 9782812414701
  • ISBN : 978-2-8124-1470-1
  • ISSN : 2417-6400
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-1470-1.p.0007
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/04/2014
  • Langue : Français
7

AVANT-PROPOS A L'ÉDITION DE 1989

R-éviser ne signifie pas abolir : cette édition teste pour l'essentiel celle de Pierre Trahard, dont le travail avait été considérable mais, sur certains points, dé¬ fectueux. L'actuel réviseur s'est donné pour mission d'en atténuer à tout le moins les imperfections, faute d'une réfection intégrale, qui était techniquement ex¬ clue, et de le mettre à jour. Ces imperfections concernaient d'abord l'exactitude du texte. Impitoyable pourfendeur de ses prédéces¬ seurs, en particulier Maurice Souriau dont le précé¬ dent l'obsède littéralement, P. Trahard n'a pas su pour autant fournir au lecteur un texte toujours exact, justifiant après coup la doléance de Jean Fabre lors¬ qu'il déclarait en 1953 que « des cent ou plus de cent éditions diverses de Vaul et Virante, qui ont été don¬ nées de 1788 à 1950 : populaires, "artistiques", sco¬ laires ou savantes, aucune ne mérite le nom d'édition critique^. » Si l'on procédait à l'égard de P. Trahard comme il avait cru devoir le faire envers Aimé Martin et M. Souriau®, la liste des fautes contenues dans

1. « Paul et Virginie, pastorale », article recueilli dans Lumières et Romantisme, nouvelle édition, Paris, Klincksieck, 1980, p. 228. 2. Voit son édition p. li-lvii : ces pages, ces relevés n'ont, hélas 1, ni intérêt ni totale fiabilité ; aussi avons-nous cru bon de les supprimer.

8

ΑνΛΝΤ-PROPOS I'Aim sur cette édition de 1789, le 'Préambule de 1806 et le roman lui-même serait longue à établir. Il était d'autant plus urgent de procurer enfin un texte amendé et vérifié sur les éditions publiées sous le contrôle de l'auteur ou d'après sa volonté que l'édition Garnier de 1959 a généralement servi de « modèle » aux divers éditeurs de Paul et Virginie venus ensuite : encore y ont-ils ajouté trop souvent des erreurs de leur cru. Décidément mal inspiré en ce qui concerne l'éta¬ blissement du texte, P. Trahard avait adopté pour le relevé des variantes un système contestable. Le déve¬ loppement sur les Variantes des pages lii-liv a été entièrement récrit et la liste des variantes des pages 231- 248 refaite en conséquence. Des éléments utiles mais dépassés du travail de l'éditeur ont été maintenus tels quels, en particulier la copieuse rubrique consacrée au « Manuscrit de Patil et Virginie » (p. lix-clx), étape honorable d'une difficile enquête entre l'article de G. Lanson sur « Un Manuscrit de Paul et Virginie » rédigé en 1908 et VÉdition critique du manttscr'it de « Paul et Virginie » de Bernardin de Saint-Pierre intitulé « Histoire de M'^ Virginie de La Tour » procurée par Marie-Thérèse Veyrenc en 1975. D'une manière générale P. Trahard confondait esprit critique et humeur polémique. Son Introduction, ses commentaires se ressentent de ce défaut et dénotent une mentalité à bien des égards dépassée aujourd'hui. Nos exigences scientifiques ont beaucoup augmenté en trente ans. Néanmoins, le réviseur a limité ses interventions au redressement des erreurs flagrantes

1. P. Trahard disait « je » en parlant de lui : j'ai pris le parti de dire « nous » pour marquer la différence. — Pour une actualisation du commentaire critique, on se reportera aux éditions plus récentes du roman.

9

AVANT-PROPOS de fait ou d'interprétation. Chaque fois qu'il modifie ou ajoute, il le signale en apposant ses initiales'·. Le relevé des principales éditions, la bibliographie ont été l'objet d'une mise à jour qu'on a souhaité rendre complète, quoique non exhaustive, au moins jus¬ qu'en 1986 tout en poussant des incursions au-delà. Puisse, à deux cents ans des premières éditions de Pa/// et Virginie, cette réactualisation d'un texte majeur de nos lettres mériter le nom de réédition du bi¬ centenaire ! Édouard Guitton.