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Classiques Garnier

Liste chronologique des pièces

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Œuvres poétiques françaises
  • Pages : 619 à 636
  • Collection : Textes de la Renaissance, n° 238
  • Série : Scriptorium, n° 5
  • Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
  • EAN : 9782406110699
  • ISBN : 978-2-406-11069-9
  • ISSN : 2105-2360
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11069-9.p.0619
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 23/06/2021
  • Langue : Français
619

LISTE CHRONOLOGIQUE
DES PIÈCES

Quand Homere eust voulu un autre œuvre entreprendre

Dans ces forests, où bruit un doux zephyre

Roy, de qui la vertu plus que la terre

Pour avoir veu une déesse nue

Le cerf et lamoureux

Longtemps avant que Venus fust esprise

En toute la Touraine

Je ne veux pas comme faulx blasonneur

Mars est passé, voicy le premier jour

Pleust or à Dieu que je peusse voler

Dieux qui sçavez les malades guerir

Tel que jadis le vaillant filz dAnchise

Lhumide nuict, nourrice des Amours

Que gaignes-tu de me troubler ainsi

Verray-je point apres tant de douleurs

Le cœur me disoit bien que Fortune cruelle

Vivons, aimons : passons nos jeunes ans

Cest trop souffert de peine et de misere

Je ne voy rien icy que lombrage des sauls

Demandez-vous, Amis, doù viennent tant de larmes

Puis que loing de la ville, et loing du populaire

À la sage Pallas lOlive est consacrée

Un peu de fruicts jay cueilly cest automne 

Je veux parler de Dieu : non à la langue armée

La femme et le proces sont deux choses semblables

O bel Anneau, sorti des doigts polis

Je pensois que vertu au ciel sen fust volée

Ce petit Dieu, colere archer, leger oiseau

620

On demande en vain que la serve raison

Laisse ton beau Parnasse, ô docte Delien

Apres le grand orage, et lexecrable horreur

Sil faut choisir les choses plus antiques

Pere Apollon, si jamais tu fis voir

Sil ny a point de dons plus precieus

Le soing, Amour, les pleurs, et les ennuys

Lors que lamour loge en un cœur humain

Non, je ne doute plus que celuy bien fort nerre

La Lune aus rais dargent avoit chassé le jour

Quiconques fut celuy qui osa le premier

De Mesmes va bien loing, au service des rois

Janot naguere estoit berger bien-heureus

Alors que dune injure on veut picquer un homme

Ce nest pas Juppiter, contre nous irrité

Empistolés au visage noirci

Dautres auront desur toi lavantage

Jai pris ces vers dun grand et grand poëte

Qui veult voir arriver le plus grand Roi qui vive

Quand lhonneur et devoir forcerent mon courage

Quelle rage est-ce que je sens ?

Larbre qui donna la matiere

Le cours des eaus en hyver languissant

Je ne sçauroy plus celer

Or que ce temps pluvieus

Pastoureau, maime-tu bien ?

Laissons le lict et le sommeil

De toute amoureuse poursuite

Belle, ta beauté senfuit 

Je suis le vent nommé Zephyre

Pour vous servir et rendre honneur

Ce grand dieu liquide

Le Rhosne qui charge ses rives

Reine, je suis la Guyenne

Princesse, qui as de la France

Fille dEmpereur

Les trois Lis blancs jamais ne flestriront

621

Quand en la saison plus sereine

Auteur de toutes bontés

Quelle vois me frappe louïe

Qui en sa fantasie

Ma Muse nest point ennemie

Passerat, que ne fais-tu

Dele, qui au plaisir du vent

Je ne sçai si lamour, dont estiés de moitié

Nymphes filles du Ciel, Roines de ceste prée

Le grand Maeonien

Des mutins Aquilons les esquadrons legers

Heureux petit Moineau, qui dun bec irrité

Celuy qui na pas veu comment la mer Aegée

Doù vient cela que les Cieus despités

O bel œil de la nuict ; ô la fille argentée

Amour qui voletoit auprés du Roy des dieus

Ne me reproche plus, comme quelque grand crime

Ne cherche ton bon sens és yeus de ta maistresse

En voyant vostre enfant honoré par les dieux

Vous voulés estre hermite, hermite allés vous rendre

Si la rigueur de la Parque importune

De quel despit est mon ame saisie

Si Phœbus avoit veu la dame de mon cœur

Veus-tu sçavoir, Belleau, si je suis en santé

Quand le dieu Clarien faict ses chevaus marcher

Je me resjouissois de ce bouquet receu

Qui de ses propres mains

Le proces est un dieu, celuy qui le poursuit

Si jay en un seul point

Selon mon jugement celuy le pris emporte

Qui vouldra le croira : je nen croi plus de telles

Quelle est ceste influence ? et de quelles planettes

Cette fille dun œuf, la belle Tyndaride

Un pauvre Roy, bani de plaisir et de joye

Est-ce là donc ceste belle esperance

Que fais-tu tant, Pimpont, au pays de Bretaigne

Ne tesmerveille point que si peu jestudie

622

O quheureus je vivray si je suis en mesnage

Eschappé des liens, où mavoit arresté

Je nay receu de toy quune faveur petite

Dous sont les traits, Amour, que dessus nous tu jettes

Je sçay bien quicy bas rien ferme ne demeure

Tu sçais entretenir les Princes, et leurs Cours

Dune si belle fille à bon terme accouchée

Que Paris est coquin ! tant plus on y demeure

Le mois qui est sacré au nom du Dieu de Thrace

Ce sage Tarentin, ce grand Pythagorique

Voicy les jours devots, où la paix adorée

Les champs seront bien tost tapissés de verdure

Quand nostre nef froissée en ce troisiesme orage

Rossignol Roy des bois, vous Tourtre solitaire

Au milieu dun beau pré je vei trois belles fleurs

Ma maistresse en pleurant sembloit si desolée

Tu ressembles, Soreau, à ce harpeur de Thrace

Ce May que jay planté, belle pour qui jendure

Heureus les corps humains qui ont changé leur estre

France, tu ne peus estre encore un coup deceue

Qui sçait que fut mon ame ? elle a pris sa vollée

Vous navés rien de ceste antique Helene

Tu te ris des esprits, quun autre craint et fuit

Qui vous souhaiteroit quelque bonne adventure

Amour est un oiseau, sa nature est volage

Vent mal-heureus qui prens ton nom dAutonne

Amour nest point oiseau, cest chose plus legere

Après que Promethé, trop haultain de courage

Comme une pauvre nef, que la face sereine

Naguere jentrepris une guerre bien dure 

Je taschois une nuict dadoucir ma rebelle

Mercure aus doigts crochus avoit la torche estainte

Amour nest point Archer, cest plustost un pescheur

Sire, aussi bien que vous, Auguste en son jeune âge

Quand le fils du Soleil à la perruque blonde

Achille aus pieds legers, fleur de toute proüesse

Ostez-moy ce brandon qui me brusle les veines

623

LAppareil est superbe, et la magnificence

Au bout de sa carriere on dit que le Soleil

Qui a veu le Taureau enflammé de courage

Combien que mes soupirs me bruslent à toute heure

Guerissés-vous mignonne, et reprenés courage

Sire, Thulene est mort : jay veu sa sepulture

Ores que nous entrons en la nouvelle année

Jay procés contre vous : cest un fort adversaire

Rien nest si beau que la belle lumiere

Oiseleur, mon ami, veux-tu estre riche homme

Qui vous prendroit sans verd, ce seroit belle prise

Où sen va le procés ? qui faict trousser bagage

La France courageuse, et lEspagne animée

De qui est ce portraict si bien elabouré

Qui veut connoistre Amour, connoisse un Loup sauvage

Le volage Archerot, petit dieu grand trompeur

Pauvre de sens, affamé dun desir

Quand au sommeil jay les paupieres closes

Quelle sera, Roine, nostre esperance

Oiseau qui sçais parler humain langage

Amour qui a blessé de sa flesche meilleure

Si la vertu estoit chose mortelle

Passerat, que mon cœur aime, cherit, honore

Reçoy, Mon Passerat, ce Sonet que ma plume

Si de voir Passerat tu es tant desireus

Paris, voicy ton Roy, que la gloire environne

Revien, Prince vaincueur, digne dun double empire

Entre, invincible Roy, que ton Paris te voye

Qui voit un fils pleurer au trespas de son pere

Si la vertu estoit chose mortelle

Tu reverras encor la lumiere du jour

Sus, sus, debout vermeille avantcouriere

Lors que Morphée avoit tous mes sens enchanté

Jay trouvé de ton songe un meilleur interprete

Lestoille qui regnoit au jour de ta naissance

Ce procés ma donné beaucoup de fascherie

Jay perdu mon procés, non pas faute de droit

624

Lors que Phœbus, sur le milieu du jour

Amours jumeaus, dune flamme jumelle

Ore est venu le jour que la belle sapproche.

En lâge dor, avant que fust banie

Quand je vous voy, gentiles bergerettes

Heureus qui peut passer ses ans plus vigoureus

Ce sainct Michel ailé dont la croix argentée

Lange que vous voyez, avecques ses coquilles

Je me plains de vos yeus, dont la flamme est glissée

Si jadis un corbeau, de sa vois enrouée

Comme une tendre fleur de ceste humeur nourrie

Quinze mois sont passés, depuis que la lumiere

À ce sainct jour, belle et rebelle dame

Trop cruelle, ou trop fine, a esté ma maistresse

Aurons-nous paix ? aucuns disent quouy

Verrons-nous point la paix fleurir en ceste terre

Quand dedans un cristal vous mirés vostre face

Madame, il ny a rien qui par vous ne se face

Non, non, ce feu nouveau nest point un feu prophete

Doù vient ce chant si douls, qui nous frape à laureille

Cest esprit tout divin, cest œil qui estincelle

Du plus hault ciel pour toy jay descendu

LÉpire se vantoit jadis dune fonteine .

Jay mon cas : ça de leau qui soit fraische et bien nette

Quand de Diane est blesme le visage

Vous qui cherchés encore en Grece la fontaine .

Le Grand, grand Medecin, si grands que toy ne furent .

Si la guerre a tué Anne Montmorency

Retourne ten, laquais, retourne Coridon .

Quand de ce fil en ouvrage userés

Le fil dont depend ma vie

Je voudroy, sil estoit permis

Puis questes si dure à joindre

Ce fil doit devenir collet

Vous ferés du lacis de ce fil à lacer

Je vous donne du fil de France et de Florence

Vous avez du fil à lacer

625

Ce Chevalier de huict autres suivi

Elle ne veut, Belles, le presenter

En mainte terre où ils ont combatu

Pour remarquer ceus qui feront le mieux

Je sçay que vous avés la memoire excellente

Palle est le Dieu qui les cœurs nous desrobe

Esloigné des beaux yeux, à qui lAmour vainqueur

Tu es mon basilic, veu que ton œil me tue

Les Rois qui sont du sang des Dieus

Ce monstre de Jumeaus est un heureus presage

Comme dun secretaire, et fidele, et discret

Pour enrichir ce don, comme il merite

Les Lorrains, ce dit-on, sont gens de bon affaire

Ton œil me semble aussi clair quun beau jour

Ce bonhomme est sauvé, au moins comme je croy .

Naguere aymé de mon seigneur

Baignolet, ne te plains ainsi

Il a prou bec, et nest quhomme de plume

Bien quil ait un estat nouveau

Sil a envie, ainsi quon dit

Tant tournoyer, venir, aller

À ladvis et conclusion

Je veux me mettre en arbitrage

Du Calendrier qui Avril osteroit

Mon jardin a porté et nourri ces fleurettes

En tous combats dangereus

En bonne foy je suis toute rougie

Si un bouquet de fleurs est le bien-heureus gage

Quand lenfant emplumé qui nous contraint daimer

Le sçavant plumacier qui par son art presume

Vous aymés bien la paix, espous et espousée

Baiser la paix est signe de laimer

Tandis quAmour dormoit, je lui coupai les aisles

Lestoille des jumeaus, luisante en un orage

Pleurs, et regrets de trespassés

À ce jour que lan recommence

Janvier, pere de lan, dy-nous ce quil ten semble

626

Je vous doy souhaiter tout ce quaimés le mieus

Nentendés-vous ce que je dis

Plus doit un brave cœur, et plus il veut devoir

Celuy qui tient la clef des Cieus

Jadmire ce tableau, où sont du corps humain

Le cinquiesme vivant, et trois avecques Dieu

Et sçavante est la main, et docte le pinceau

Peintre, pourquoy en ta peinture

Pour voir une Déesse nuë

La vierge à lespy dor qui porte la balance

Quand jaurois employé des Muses et des Graces

Ô Temps, ô meurs changez, où sont les benefices

Je nay voulu bastir à ma chere Fleurie

Cy gist une Princesse

En sui-je là reduit, quil me faille à toute heure .

Mourir me faut, le conseil en est pris

Ne dressés point de tombe à si rare Princesse

Nymphes qui quelquefois escoutés ma complainte

Comme on oyt quelquefois une humeur enfermée

On me peut comparer à la chévre sauvage

Sil advient quelque nuit que lAmour qui me veille

La Court fut comme un pré dont lherbette fleurie .

Ciel dastres couronné, qui as voulu reprendre

Retournant dItalie au bel air de la France

Jamais un roc sur le bord asseuré

Seul je ne pleure pas ceste perte advenuë

Ne craignés plus Amour, vous qui le souliés craindre.

Si souvent je souspire, et pleure mon dommage

Jay ce quon peut avoir de constance loyale

Apprestant à lAsie une guerre inhumaine

Tant que jay veu les beaus yeus de Madame

Que sçauroit-on trouver és veines de la terre

Guidé de ce bel œil en lamoureus voyage

Ma douleur croist tousjours, tousjours mon mal sempire

La triste main dun Amant transporté

Ce beau Myrte jay planté

Jay perdu ma Tourterelle

627

Quon ne taille le marbre avecque le cizeau

Cest une peine trop feconde

Je veus estaindre Amour, et le faire descendre

Celle en qui je vivois au Ciel sen est allée

Elle se plaint de moy que je ne lay suivie

Ceus qui ont maintenu que les esprits des hommes

Avril, qui soulois estre un mois plein de liesse

Si du sang dAdonis, regret de Cytherée

À bon droit voyons-nous deserte ceste place

À qui addressons-nous nostre plainte enragée

Il ny a cœur si dur que le regret nentame

Nous accusons en vain la mort deffigurée

Ah lon le disoit bien, que lEstoille nouvelle

Quel desastre nouveau ? quel estrange dommage

Où est ce cœur, invincible à la guerre

Que nul berger nenfle plus sa musette

Je vei sur un coutau bondir deus blancs chevreaus

Je vei deus verds lauriers en un plaisant bocage

Tout le Thresor du Ciel, tout ce que la nature

Si leur foy esprouvée, et leur amitié sainte

Remonstre ton beau chef, Prince, quon le revoye .

Estoit-ce des Amours le portrait et limage

Pourquoy souffres-tu, Prince, une douleur si griève

Mort, fille de la nuit, et du lac Stygieus

Allés divins esprits, allés là hault aus Cieus

Fortune est maintenant à lAmour asservie

Seine à londe azurée, et à la rive verte

Jeusse tousjours roulé vague, large et profond

Des hommes et des Dieus la puissance assemblée

Quay-je ouy ceste nuit ? quel bruit ma reseillé

[] il semble quon assaille

Qui ne sçait du destin limmuable pouvoir

Combien quen autres vers tu as leu mes complaintes

Je seroy né dun Ours, jauroy le cœur de pierre

Rambouillet a vescu tres-vaillant et tres-sage

Passant, apren que cest de ce monde, et dy vivre

Quand du Sieur de Sillac la bouillante jeunesse

628

Muse, aultrefois je tai fait dire

Le cueur me disoit bien que fortune cruelle

Pareil au Grec Achille en bon-heur et proüesse

Passant, ne sonne mot : icy dort maintenant

Entre dueil et courrous incertain je demeure

Je fu Prince du sang, grand de nom et de cœur

Un Prince jespousay, Philippes fut mon nom

Je nay vescu que neuf mois

Je nay veu que neuf mois du Soleil la lumiere

Voy la misere des vivans

Si une ame fut oncque au dueil acoutumée

Sans le me dire, helas ! elle sen est allée

Heureux estoit celuy que lon regrete tant

Joyeuse gist icy que son ardent courage

Vous qui plaignés ma courte vie

Si des Dieus les amourettes

Tout ce que nostre siecle eut de bon et de beau

La cendre de Joyeuse en ce tombeau repose

Joyeuse gist icy : cest assez quon le nomme

Ne taillés le porphyre, et le marbre, et livoire

La vertu de Joyeuse est de terre couverte

Joyeuse fut mon nom : du Roy je fu beau frere

Sous lombre, auprés de la racine

Genevieve je fus, de Baterel nommée

Des Nœus, tu nas esté quune fleur du printemps

Tu neus jamais denvieus en ta vie

Des Nœus homme de bien, voyant que tout empire

François des Nœus gist en ce lieu

Reçoy, petit, ces vers funebres

Si tu ne crois, Passant, que la vertu soit telle

Apres lhyver viennent les fleurs

Quand il falut franchir le pas

Mes vers, Monsieur, cest peu de chose

Cest une fine femelle

Ce nest pas la rigueur dont ta maistresse tuse

Le nom de Villeroy luy fut un bon presage

On me feroit grand tort si lon disoit de moy

629

Je croy quayés bonne memoire

Le bruit court questes heretique

De ce feu qui sest pris aus filles repenties

Quand on se veut masquer par le devant

Tant que voudrés masquer vostre visage

Vous estes en lâge plus gay

Que voulés-vous que je face ordonner

On dit portant la croix, quon peut aller aus cieus

Celuy qui sa croix porte, on dit quil est heureus

Si Cupidon avoit perdu ses traits

Amour de ses traits

Quun peintre desormais, quel quil soit, ne sefforce

Je neusse pas pensé quil fust en ton pouvoir

Janet a surmonté et lart et la nature

Vostre beauté fleurie, ainsi quun beau bouquet

Je ne croiray jamais que me vueillés tenir

Qui est cocu, et nen croit rien

Quon ne sen moque desormais

Cest une paix qui doit tenir

Doù viennent tant de rouges taches

En ce marbre poli vous voyés la figure

Je mesbay de ce marbre poli

De sa jeune beauté si je suis tant espris

Heureus jour de Saincte Luce

Le pinceau, les couleurs, la main, et le compas

Peintre, tu nous fais voir en lœuvre de tes mains

Je crain destre importun, et si je nimportune

Escoutés, citoyens, que dit Susarion

Si femme bonne se treuve

Pleurés, mauvais François, la ligue est trespassée

Les cœurs de vos sujets, vivement enflammés

De chanter vos vertus, ma Muse me commande

Prince victorieus, le plus grand des humains

Soleil levant, que France adore

Henry troisiesme, issu par ceste porte

La Muse qui me meine à vous, Monsieur de Ris

Plus de six mois y a quil pleut ou quil degoute

630

Si bien escrire et peindre est chose que lon prise

Ce petit chien qui porte un cœur blanc sur le front

Jayme mon maistre si fort

Si je puis mettre en mon armoire

Avant que lan se renouvelle

De rien ne ma servi lescriture du Roy

Je ne demande pas grand chose

Monsieur, sil y a or léans

Il en peut aymer cent et cent

Cependant que jatten que lon me recommande

Il vous a pleu pour moy escrire

Sire, vous avés maintenant

Accordons à la douce lyre

Sortés Aurores vermeille

Peintre, qui as pourtrait en ce tableau

Je le voulois : je leusse bien

Peindre Madame ! ha, cest trop entrepris

Monsieur, vous estes un trompeur

Les Astres gouverneurs de la terre et de londe .

Si de vivre sans seil il nest en mon pouvoir

Je navois rien hyer pour donner des estrenes

Ceus qui sont mieus garnis de richesse dAsie

De Mesmes, je vouldrois estre aussi bien disant

Qui sçauroit par son art bien au vif vous portraire

Vostre present est celuy dune Dame .

On voit bien peu souvent, ainsi que dit Homere

De vers je vous estrene, et vous ne sçavés lire

Si vostre nom ne vous semble pas beau

Avoir pour mon estrene un Sonet je pensois .

Ores que lan se renouvelle

Cest anneau, qui part de ma main

Voicy desja lonziesme année

Monsieur, Dieu vous doint bonne année

LAn ne commence que demain

Ce premier jour du premier mois

Le nouvel an revient, et la bonne coutume

Vous feustes lan passé par souhait estrenée

631

LAn, resemblant à la couleuvre

Voicy le premier jour de lan tant redouté

Si la Paix, qui ceste année

De souhaits chacun est riche

À Rome estoit jadis une bonne coutume

LAn recommence sa carriere

Du Perroquet le dous langage

Puisqués lettres de vostre nom

Javois jadis la bourse pleine

Le present que je vous offre

Au nouvel an Dieu vous guerisse

Le temps est long à qui attend

Courage, on dit que la paix vient

Que trouveray-je à vous donner

Amour vous estrene luy-mesmes

Voicy lan et le jour venir

Les jours sen vont un peu plus longs

Je pensoy sous donner les Dames en peinture

Pour delivrer de mort, ou de triste servage

Maugré lenvie, et maugré la fureur

O lheureus ravisseur celuy qui te ravit

Voicy la neufiesme année

Plus de vers vous merités

LAn passé fut fascheus, quon vous apprist à lire

Sept ans trois mois, cest bien prés de vostre âge

Croissés, Judith, jusques à tant

Un chascun heurte à vostre porte

Trouver ne puis present à lan nouveau

Je vous donne des fleurs : et que pourroy-je mieus

Vostre beauté, rarement belle

Faut-il que ce bon jour se passe

Pour estrenes je vous desire

LAn qui na jamais de sejour

Au milieu de lhyver, fascheus et mal plaisant

Ce clavier que je vous presente

Bien que vostre Amour au ciel monte

Je ne voy rien qui vous defaille

632

Pour supplier le ciel quil vous doint tout bon-heur

De moy ne soyés malcontente

Au nouvel an si je saluë

Mere du Createur, qui du ciel fus esluë

Je nattens que la mort, ou la vie eternelle

Delivre-moy, Vierge mere

Jesus en qui je me fie

Jean Passerat icy sommeille

Si du corps jay perdu la veuë

Tu restois, Passerat, du bon siecle passé

Dun pere trespassé faire lenterrement

Loracle qui monstroit la verité cachée

Passerat le sejour et lhonneur des Charites

Que le corps et lesprit sont appoinctés contraires

Passerat je toffre seulement

Esprit qui vas volant sur laisle de la Gloire

Quand Passerat deslogea de ce monde

On ne vous peut bastir de tombe

Tu ten vas donc et je demeure

PIÈCES DE PASSERAT NON RECUEILLIES
DANS SES ŒUVRES IMPRIMÉES

Vers manuscrits

Deus seurs ont embrazé le hault mont Pyrenée

La pais receut jadis un souflet en passant

Ce verger me plaist bien, et ces antres sacrés

Je confesse à ce coup que celui bien fort erre.

Si par ses deus enfans Latone est adorée

Plus je vous voi croistre comme les jours

Jusquà quand dureront tant de malheurs suivans

Jusques à quand dureront lorage et tempeste de noz maus.

Il y a long temps quun grand desir me tente.

Sus, greffier, escrivés : un maire de village

Je ne mesbahi point, gentil rithmeur de maire

633

Rapin blasme la Pais en rithme Poitevine

Vous seigneur de Biron, et vous De MALASSISE

Qui me veult faire oüir nouvelle qui me plaise

Ma Dame est perle en sucre, en nom et en douceur.

Lor bien souvent aus perles on marie

Dix chevaliers venus destrange terre

En mes Provinces fertiles

Sire, qui me voudroit blasmer

Avec peu de profit la bataille gagnée

Si le Roy, lennemy, et le peuple de France

Pour du tout apaiser ceste intestine rage.

Ces couppes de cheveux où se nichent les poux

Les biens des huguenotz ont esté despanduz.

Amoureux est chasseur, lamour est une chasse

Combien quun gentil fruict pour garder ne sempire

Qui peut doubter que la paix qui se brasse

Nous sommes bestes de larche

Dun glaive et dune croix sainct Michel est garny

Nalleguez sainct Hierosme et semblables autheurs

Cy gist la Royne Catherine

La royne qui cy gist fut un Diable et un ange.

Un prince gît icy qui nayma que lhonneur

La Pieté et la Justice regne

Le rare honneur qui ce chef environne

Labsente en ce pourtraict est presente à vos yeux.

Telle estoit la beauté dont maint cœur fut espris

Doulx est le lien qui assemble

Mon amour tu as pu au sommet parvenir

Tu es venu au plus haut à ceste heure

De la religion par nos majeurs tenue

Quand plaindre je tentends, pauvre homme de mestier

Le Prevost des Marchans et les quatre Eschevins

Icy gist, comme on dict, de guerre le flambeau

La paix faite deux fois au fascheux mois de Mars

Maintenant que la Roine à Paris est entrée

Paris au milieu de lhyver

Un cheval jai presté, qui navoit autre mal

634

Icy gist une Roine mere

Seul alors quil vivoit, il eut part en ma couche

Sans son image voir qui à lœil mest si chere

Avous point veu mon ame ? elle a pris sa volée.

Carnavalet vivant fut assailly denvie .

VERS IMPRIMÉS

Poëtes, qui des sœurs la trope tant cherie

Ce Phenix tant fameus, que lOrient honore.

Filles de celuy là lequel éclaire et tonne.

Quand le vent Thracien tout herissé de glace.

Le Cœur du Roy nest en vostre pouvoir.

Ta mort, ô cher Belleau, ta mort nest demeurée

Nous te plaignons Ronsard et pleurons ton trespas

Juppiter de ses tonneaux

À chascun nature donne

Reprenons la danse

Sainct Anthoine pillé par un chefs des unis

Meschants pendarts qui les Juges pendez.

Son eloquence il na pu faire veoir

La Ligue se trouvant camuse

Les François Espagnols ont faict un Roy de France.

Le Roy François ne faillit poinct

Si entrera le Duc de gloire

Oronce est un oyson, et Thevet une cane

Pour congnoistre les politiques

Sil faut estre meschant, soy le pour estre Roy

Qui eslevoit son chef sur toutes autres villes

Par toy, superbe Espagne, et lor de tes doublons

Les François simples paravant

Messieurs les princes Lorrains

Géant tu as beau te haulser

Icy sont les terres nouvelles

Les freres ignorants ont eu grande raison

Mon Dieu quils sont beaux et blonds

Pere Sainct, France vous eschape

À chacun le sien cest justice

635

Quest-ce qua faict celuy que lon encoffre ?

Je ne sçay par quelle raison

Le feu de sainct Jean me plaist bien

Dieu gard messieurs les Catholiques

Mais dictes moy que signifie

La Pelade vous avez prise

Les advis des François touts à ung se raportent

Monsieur vous serez Cardinal

Flambeau de la guerre civile

Si pendre te voulois, tu ne ferois que bien

Un certain President Triboulet surnommé

Cocher quand tes chevaux moururent

Deux ont mis le royaume en queste

La ligue se trouvant camuse (doublon)

Le petit Guysart faict la nique

Faire aux saincts quelque vœu en peril de naufrage

Quay-je dit ? je men repens

Les docteurs de feincte union

Celuy qui fuit, il eschape souvent

Celuy qui gist icy fut ung hardy preneur

Sainct Anthoine pillé par un chef des unis (doublon)

Comme jadis on vit quand le Gregeois orage

Il est ung Dieu punisseur des rebelles

François desnaturez, bastards de cette France

Lunion sen va des-unie

Cest bien une vertu belle entre les plus belles

Cestoit jadis vertu à un Roy magnanime

Prince victorieux le meilleur des humains

De la fureur qui vous conduit

Ha il ne faut pas faire ainsi

Les destins vous avoyent promis

Depuis que la guerre enragée

Naguieres en duel Fortune et la Vertu

Ce bruit courut naguiere, Amyens est perdu

Confessez, Espagnols, que par nostre malheur

Quon leur bastisse des Chappelles 

France ne porte nulle envie

636

Sils font tels quils estoyent, fermement on doit croire

Cest és Indes quon fait la guerre

LEspagnol met la voile au vent

Vous avez peur en vain, Espagnols terrassez

Ne craignez point quon vous deterre

Nous ne faisons nulle guerre aux tombeaux

LEspagne mise en fuite, et la ville reprise

La France griefvement blessée

Où courent-ils ces Bazanez

Roitelet des Bohemiens

Je ne sçay pas quelle entreprise

François, faites des feux de joye

Combien quayez esté batu et rebatu

Ce Cardinal envie avoit

Ce crime luy soit pardonné

Je ne mose vanter

Amy Cocu, veux-tu que je te die

Vous souvient-il pas, mon Compere