Au lecteur
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Les Œuvres
- Pages : 1947 à 1947
- Nombre de volumes : 4
- Collection : Textes de la Renaissance, n° 220-223
- Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
- EAN : 9782406098348
- ISBN : 978-2-406-09834-8
- ISSN : 2105-2360
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09834-8.p.1947
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 24/09/2019
- Langue : Français
AU LECTEUR
Je n’ay voulu laisser en arriere à parler de la grosse Verolle. Et pour ce faire, j’ay pris la plus grandeg partie de ce qu’en avoit escrit defunct Thierry de Hery1, Chirurgien demeurant à Paris : lequel en a autant bien traicté qu’aucun deh ceux que j’ay peu lire, qui en avoyent parlé devant luy. Et pour-ce n’ay voulu changer sa methode et maniere de practiquer, à raison que n’eusse sceu mieux faire : et l’ay inseré en ce present livre pour deux raisons. La premiere, à fin que le jeune Chirurgien ne desirast la methode de guarir ceste maladiei en ce present Œuvre. La seconde, pour le faire renaistre si possible m’estoit, pour la preud’hommie du personnage, et bonne amitié que nous avions ensemble dés nos jeunes ans.
1 Auteur d’un unique ouvrage intitulé La methode curatoire de la maladie Venerienne, vulgairement appellée grosse vairolle, et de la diversité de ses symptomes, Paris, Matthieu David, 1552, Thierry de Hery, qui est alors, selon la page de titre, « lieutenant general du premier barbier Chirurgien du Roy », est mal connu. Son livre apporte diverses informations biographiques. Compagnon de Paré (p. 116 et 118), il étudia à l’Hôtel-Dieu. Il suivit, à la Noël 1537, l’armée française en Italie (p. 185), et, à Rome, observa la syphilis à l’hôpital Saint-Jacques, dit hôpital des incurables (p. 120). Revenu en France, il suivit les enseignements d’Antoine Saillard et de Jacques Houllier (p. 129). En 1540 ou 1541, il passa, comme Paré, deux examens et accéda à la maîtrise (Dr Le Paulmier, A. Paré d’après de nouveaux documents, Paris, Charavay, 1885, p. 22). Il pratiqua avec lui des dissections aux écoles de médecine (p. 118). On le trouve en 1544 au camp de Jâlons (p. 140). La fin de sa vie est mal connue, mais il faut rejeter les affirmations de Jean Delvaux dont le douteux Index funereus chirurgorum Parisiensium, Paris, 1714, p. 28, assure qu’il mourut le 21 mai 1599, indication imprudemment reprise par diverses sources documentaires. Le témoignage de Paré est formel : outre cette note du livre De la grosse Verolle, dès 1561, dans sa Methode curative des playes et fractures de la teste humaine, Paris, Jean Le Royer, p. cxxxva, il mentionne en ces termes une cure de son ami : « Et fut traité par deffunt maistre Thierry de Hery, Lieutenant pour lors du premier barbier du Roy, duquel suis asseuré qu’il n’oublia rien à faire de son devoir, pour ce qu’il avoit Dieu devant les yeux, et qu’il estoit bien exercé à la Chirurgie. »