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Classiques Garnier

Bibliographie

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Nouvelles complètes. Tome I
  • Pages : 40 à 43
  • Réimpression de l’édition de : 1986
  • Collection : Classiques Jaunes, n° 570
  • Série : Textes du monde
  • Thème CLIL : 4033 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Langues étrangères
  • EAN : 9782812415319
  • ISBN : 978-2-8124-1531-9
  • ISSN : 2417-6400
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-1531-9.p.0038
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/04/2014
  • Langue : Français
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L'ÉDITION DU TEXTE

La seule édition à peu près complète des nouvelles de Lawrence est l'édition Heinemann en trois volumes, er qui s'intitule The Complete Short Stories ( 195 5). A ces trois volumes il convient d'ajouter les quatre longues nouvelles, < Love Among the Hay-stacks >, < The Ladybird >, < The Fox > et < The Captain's Doll >, présentées comme le premier des deux volumes intitulés The Short Novels. Cette édition soulève deux objections. D'une part elle se borne à rééditer, en commençant, on ne sait pourquoi, par le plus tardif, le texte des trois recueils publiés du vivant de l'auteur et celui des trois recueils publiés après sa mort. D'autre part, de par ce choix même, cetre édition exclut plusieurs récits qui, sans avoir été présentés dans des recueils, n'en avaient pas moins vu le jour dans différentes revues, et ce, du vivant de Lawrence. Ces six recueils sont respectivement : The Prussian Officer, publié en décembre 1914, England, my England, publié en octobre 1922, The Woman Who Rode Away, publié en mai 1928, Love Among the Haystacks, publié en novembre 1930, The Lovely Lady, publié en janvier 1933, et A Modem Lover, publié en octobre 1934. Comment ces recueils ont-ils été constitués l Les recherches bi¬ bliographiques, dont Warren Roberts a présenté l'ensemble en 1982, montrent que les nouvelles présentées dans les six recueils avaient, à de très rares exceptions près, été publiées auparavant dans différentes revues anglaises ou américaines. D'autre part, en¬ tre la date de publication de ces nouvelles dans des revues et la date de leur publication dans les recueils, l'écart chronologique varie d'une façon considérable. Ainsi, la plupart des textes de A Modem Lover sont à peu près contemporains de ceux de The Prussian Officer et, parfois même, antérieurs. La chronologie de la publication des recueils ignore donc la chronologie de la composition des textes. Enfin, parmi les nouvelles exclues par les recueils, certaines avaient été publiées dans des revues du vivant de l'écrivain et elles seront de nouveau accessibles au lecteur dans des recueils publiés après 1934 : c'est, par exemple, le cas de l'anthologie

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présentée par Penguin en livre de poche en 1971 et intitulée The Mortal Coil. Les recherches bibliographiques, l'examen des manuscrits existants, l'étude méticuleuse des documents relatifs à la carrière de l'écrivain (sa volumineuse correspondance, les témoignages et les lettres concernant cette carrière) ont rendu possible, mais seulement à une date fort récente, un début de publication critique de l'œuvre de Lawrence. Il faut entendre par là une présentation incontestable du texte, assorti éventuellement des variantes qu'il comporte et de notes explicatives. Cette publication est à l'heure actuelle le fait d'une équipe travaillant sous l'égide des Presses Universitaires de Cambridge. S'agissant des nouvelles, le travail entrepris s'aligne une fois de plus sur les recueils mentionnés plus haut et, à l'heure actuelle, il ne semble pas qu'une présentation d'ensemble et par ordre chronologique soit envisagée. Or, la présentation chronologique est précisément ce que se propose de réaliser, en traduction, l'édition que voici. Quelques explications sont donc indispensables, à propos de l'ordre adopté pour cette présenta¬ tion, à propos des critères de choix, à propos, enfin, de la traduction elle-même. De même que l'on constate une divergence entre la date de première publication en revue et la date de publication en recueil, il existe une autre divergence entre la composition d'un récit et la date de sa première publication. A ce sujet les choses ne sont pas toujours simples. En effet, Lawrence a pour habitude, non de faire subir à son manuscrit un nombre quelconque de corrections, mais de le réécrire. Cette pratique est révélatrice de la conception qu'il se fait de l'œuvre d'art ; un tout organique et non une juxtaposi¬ tion de pièces anatomiques. Mais elle aboutit à un nombre varia¬ ble de versions du récit, et il est le plus souvent impossible de dire exactement combien de versions l'écrivain a données de son récit, combien de ces versions peuvent être considérées comme des esquisses et combien comme des variantes réelles. Dans beaucoup de cas les manuscrits recensés sont numériquement inférieurs aux versions rédigées par Lawrence. De combien ? La question de¬ meure le plus souvent sans réponse. Une chose est certaine : les manuscrits sont déjà une indication suffisante. Des < Filles du pas¬ teur >, par exemple, on connaît ; un manuscrit d'une page de la main de l'auteur et qui est le fragment d'une version primitive ; un manuscrit de 67 pages, portant des révisions nombreuses ; deux doubles dactylographiés qui sont, en particulier pour leur seconde moitié, une révision du manuscrit précédent ; un texte manuscrit de la main de Lawrence et une copie dactylographiée de ce texte constituant une troisième version. Or aucun de ces textes

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NOUVELLES COMPLÈTES I

ne correspond à la version publiée de la nouvelle < Les filles du pasteur > dans le recueil intitulé The Prussian Officer ! Il en va de même pour des nouvelles de dimensions plus modestes. < Frag¬ ment de vitrail > existe en manuscrit sous trois versions différentes avec trois titres différents. De même < La sorcière à la mode > comporte trois versions, dont les deux premières sont intitulées < Intimité > (Intimacy) et < La femme blanche > (The White Woman). L'ordre adopté dans la présentation de ce volume a donc engendré des moments de peφlexité. Le principe retenu a été celui de la conception attestée du récit, que l'attestation soit celle d'un manuscrit connu ou le témoignage d'une personne ayant ap- panenu à l'entourage de Lawrence. Ces témoignages figurent pour la plupart dans les biographies ou études que je mentionne dans la section bibliographique. La question du choix des récits ne soulevait pas autant de diffi¬ cultés. Il s'agissait en effet d'accueillir l'ensemble des nouvelles, à l'exception des fragments de récits publiés pour la première fois après la mort de l'écrivain par ses exécuteurs testamentaires.