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Classiques Garnier

Vie de saint Jean-Baptiste

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Vie de saint JEan-BAptiSTe

(Barbara Ferrari)

(A) la prose

auteur : anonyme

dédicataire : non mentionné

datation : xiiie siècle

14 manuscrits (sigles de B. Ferrari) :

(1) Arras, BM, 897 (anc. 587) (A,Roman de la Rose Digital Library), f. 172ra-177ra. Seconde moitié du xive s. Le colophon à la fin du Testament de Jean de Meun (f. 134ra) donne le nom du copiste et la date : Jean Desires, notaire de la cour dArras, 15 février 1369 (n.s. 1370). Selon la description de Jonas, une deuxième main intervient au f. 141v et une troisième au f. 167r. Parchemin ; 182 f. ; 300 x 210 mm ; deux colonnes dun nombre de lignes variable (43/45 pour la Vie de saint Jean-Baptiste). Le texte du Roman de la Rose est inauguré par une miniature occupant la moitié de la page (f. 1r), et illustré par une cinquantaine de vignettes ; deux autres miniatures sur la largeur de la page marquent le début de la Prise amoureuse de Jean Acart de Hesdin et du Jugement du roi de Bohême de Guillaume de Machaut. À partir de lHistoire de Tobie (f. 167r), réserves pour les miniatures et les initiales.

Ce recueil au contenu hétérogène comprend, en plus des textes cités ci-dessus, deux serventois de Jean Brisebarre, une version anonyme en prose du Purgatoire de saint Patrice, un Traité sur les oiseaux en octosyllabes et quelques courts textes religieux. La Vie de saint Jean-Baptiste est précédée de lHistoire de Tobie et suivie du seul autre texte hagiographique du recueil, la Vie de saint Jean Bouche dOr.

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Ce manuscrit provient de labbaye bénédictine de Saint-Vaast dArras. Au f. 182v deux possesseurs anciens ont noté leur nom : « Ballet » et « Mossr de Re habitant a Ch » (cf. Jonas).

incipit :« [M]onlt deveroit cascuns crestiens oir volentiers parler de Jhesucris et de ses sains, car li parole Dieu est viande a larme » (f. 172ra).

explicit : « Or proions nostre Signeur Jhesucrist que il nous doinst si faire se volempté en terre que par la proiere monsigneur saint Jehan que nous puissons venir au regne qui toudis durra, ensi le nous octroit il qui est benedictus in secula seculorum. Amen » (f. 177ra).

Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements. IV. Arras, Avranches, Boulogne 1872, Paris, Imprimerie nationale, p. 235-236

Notice en ligne : Jonas

(2) Bruxelles, KBR, 9225 (B1), f. 180vc-184vc. Première moitié du xive s. (voir infra). Paris, atelier de Thomas de Maubeuge. Parchemin ; 233 f. ; 420 x 310 mm ; texte sur 3 colonnes de 50 lignes. Après une grande enluminure à huit compartiments sur la largeur de la page (f. 2r), chaque texte est introduit par une miniature sur deux colonnes et une grande initiale ornée ou, plus rarement, historiée ; lillustration est attribuée à lenlumineur du Maître de Fauvel.

Légendier méthodique appartenant au groupe G de Meyer 1906 avec les mss 6, 8 et 9 de cette liste ; tous seraient issus du même atelier parisien. Ce manuscrit forme avec le ms Bruxelles, KBR, 9229-9230 un recueil hagiographique en deux volumes ; la table figure au début du ms 9225, mais le second feuillet a été détaché pour être collé en tête du 9229-9230 (Meyer 1905, p. 26). Le premier volume contient 86 légendes ; la Vie de saint Jean-Baptiste est copiée entre les Viesdesaint Paul le Simple et desaint Étienne. Deux autres mises en prose font partie du recueil : la Vie de saint Julien lHospitalier et la Vie de sainte Marie lÉgyptienne .

Ce manuscrit a appartenu à la chartreuse de Zeilhem, près de Diest, en Brabant ; il aurait été commandité à Thomas de Maubeuge par les fondateurs Gérard de Diest et son épouse Jeanne de Flandre pour en faire cadeau à la nouvelle institution, dont la charte de fondation date de février 1329 (voir Rouse – Rouse 2000, I, p. 195).

titre :« Ci commence la vie monseigneur Jehan Baptiste » (f. 180vc)

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incipit :« Molt devroit chascuns crestiens et chascune crestienne volentiers oir parler de Dieu et de ses sainz » (f. 181ra).

explicit : « Or prions le beneoit messire saint Jehan Baptiste que il deprit nostre Seigneur que il nous doinst en tel maniere vivre et morir que nous puissons parvenir a la joie de paradis qui touz jourz durra sanz fin. Amen » (f. 184vb-c).

P. Meyer 1905, « Notice du ms. 9225 de la Bibliothèque royale de Belgique (légendier français) », in Romania, 34, p. 24-43

J. Van den Gheyn 1905, Catalogue des Manuscrits de la Bibliothèque Royale de Belgique, V, Histoire, Bruxelles, Lamertin, n. 3354, p. 335-347

P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 425-429)

R. H. Rouse – M. A. Rouse 2000, Manuscripts and their Makers. Commercial Book Producers in Medieval Paris 1200-1500, London, H. Miller, I, p. 187-202, 216 ; II, p. 137, 180-187, 195-196

ColletMesserli 2008, p. 171-175

Notice en ligne : Jonas

(3) Bruxelles, KBR, II-2534 (B2), f. 37va-43va. xve s. Parchemin ; 154 f. ; 340 x 268 mm ; texte sur deux colonnes de 42 lignes. Initiales en or ornées de bleu et de rouge.

Ce manuscrit contient des chroniques, la Vengeance nostre Seigneur, présente aussi dans les mss 7, 10, 11, 12 ci-dessous, dans la version Cura sanitatis Tiberii, famille C de Ford (qui ne cite pas le manuscrit bruxellois ; (A. E. Ford, La Vengeance de Nostre-Seigneur. The Old and Middle French Prose Versions, Toronto, Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 1993, p. 2, 35-51), la Vie de saint Denis et la Vie de saint Jean-Baptiste.

Sur le recto du f. de garde antérieur on lit deux fois la signature « V. Jaquelin » ; sur le verso, dune main moderne « C. HwassA. n. 30 ». Avant dentrer à la KBR, le volume a fait partie de la collection de Sir Thomas Phillips.

Aucun titre en tête du f. 37va ; le recto du même feuillet est blanc.

incipit :« Moult devroit chascun crestiain et chascune crestienne voulentiers oyr parler de Dieu et de ses amis » (37va).

explicit : « Si ensevelyrent le corps glorieusement et sainctement en couvenable et honeste lieu » (43va).

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J. Van den Gheyn 1905, Catalogue des Manuscrits de la Bibliothèque Royale de Belgique, V, Histoire, Bruxelles, Lamertin, n. 3075, p. 13-14

Notice en ligne : Jonas

(4) Chantilly, Mus. Condé, 734 (anc. 456) (Ch, ARCA), f. 41ra-43vb (foliotation moderne). Achevé en lan « mil trois cens et douze et viii jours devant la feste Nostre Dame en mars » (explicit f. 356), soit le 17 mars 1313 n.s. Parchemin ; 360 f. ; 350 x 258 mm ; deux colonnes de 42 lignes. Double foliotation (ancienne et moderne) ; le premier f. de la Vie de saint Jean-Baptiste manque (cf. infra). Table à lencre rouge aux f. 1va-2ra ; à la fin, la même main a écrit : « En ce livre y a cent treize ystoires dor a ymaiges ». Miniatures à fonds dor ou de couleurs ; grandes lettres historiées au début de chaque vie ; titres rubriqués.

Légendier méthodique formant, avec le ms 5 ci-dessous, le groupe E de Meyer 1906. Il comprend 90 articles parmi lesquels figure une seule œuvre non hagiographique : la traduction partielle de la Regula Pastoralis de Grégoire le Grand (Pagan 2007). La Vie de saint Jean-Baptiste est intégrée dans le groupe des apôtres, entre saint André et saint Jacques le Majeur ; deux autres mises en prose sont copiées dans le recueil : la Vie de saint Julien lHospitalier et la Vie de sainte Geneviève .

Sur le verso du dernier f. de garde, note du xve s. : « Ce livre a esté prins de la chambre de mesdamoyselles, lequel est de la lybresrie ».

Le texte étant acéphale, le titre se lit néanmoins au f. 40vb : « Ci fenist la passion saint Andriu et commance la vie monseigneur saint Jehan Baptiste ».

incipit : « … viande pour mourir de fain. Il vint el desert, si sarresta jouste le flun Jourdain » (f. 41ra).

explicit : « Si ensevelirent le cors glorieusement et saintement en couvenable leu et en honeste » (f. 43vb).

P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 421-422)

Chantilly. Le cabinet des livres. Manuscrits 1911, Paris, Plon, III, p. 32-33

M. Pagan 2007, Le Pastoralet. Traduction médiévale française de la Regula Pastoralis, Paris, Honoré Champion, p. 39-43

ColletMesserli 2008, p. 203-205

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Notices en ligne : Calames ; Jonas

(5) Genève, BPU, Comites Latentes 102 (anc. Cheltenham, Bibl. Phillipps 3660) (G, e-codices), f. 41va-45va (foliotation moderne). Daté autour de 1320-1330 par Rouse – Rouse 2000 (I, p. 138) sur la base de liconographie ; le nom du copiste après lexplicit, « Galterus de Virduno me scripcit » (f. 367rb), leur a permis de lier ce manuscrit au cercle du libraire et enlumineur Richard de Verdun. Vélin ; 367 f. ; 346 x 255/260 mm ; texte sur deux colonnes de 42 lignes. Double foliotation, ancienne et moderne ; décalage dun feuillet, puisque la plus récente tient compte de la table copiée à lencre rouge sur la garde antérieure. La mise en page, lécriture et le riche programme iconographique sont semblables à ceux du ms 4 ci-dessus.

Ce légendier contient les mêmes pièces que le manuscrit 4 (sauf les Vies de sainte Anastasie et de sainte Cécile), dans le même ordre (à lexception de sainte Élisabeth de Hongrie, déplacée à la fin du volume).

Sur plusieurs feuillets on reconnaît des armoiries grattées « dargent semé de croissants de gueules [] surmonté[s] dune moucheture de sable » portées par la famille Bochet (Île-de-France) (notice de P. Hochuli-Dubuis dans e-codices, sur la base des observations de Ch. Lacaze 1978-1986). Note du xve s. au f. 367v : « Iste liber est a Angelus de Banchis herborus[sic] ».

titre : « Ci fenist la passion saint Andrieu et commance la vie monseigneur saint Jehan Baptiste » (f. 41va)

incipit : « Moult doit chascuns crestiens et chascune crestienne voulentiers oir parler de Dieu et de ces amis » (f. 41va).

explicit : « Si ensevelirent le cors glorieusement et saintement en couvenable lieu et honeste » (f. 45va).

P. Meyer 1891, « Notices sur quelques manuscrits français de la Bibliothèque Phillipps à Cheltenham », in Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale et autres Bibliothèques, 34/1, p. 149-258 (p. 183-197)

P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 421-422)

Ch. Lacaze ca 1978-1986, MS. 102 Vies des saints, Notice déposée au Département des Manuscrits de la Bibliothèque de Genève

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R. H. Rouse – M. A. Rouse 2000, Manuscripts and their Makers. Commercial Book Producers in Medieval Paris 1200-1500, London, H. Miller, I, p. 136-138, 141 ; II, p. 31

M. Pagan 2007, Le Pastoralet. Traduction médiévale française de la Regula Pastoralis, Paris, Honoré Champion, p. 50-54

ColletMesserli 2008, p. 203-205

Notices en ligne : e-codices (très détaillée) ; Jonas

(6) London, BL, Add. 17275 (L, numérisé sur le site de la BL), f. 93ra-96vc. 1325-1340 (Archives and Manuscripts), ou 1326-1328 (Rouse – Rouse 2000, I, p. 184, 193). Paris, atelier de Thomas de Maubeuge. Parchemin ; 353 f. sur trois colonnes de 48 lignes ; 404/409 x 303/305 mm. Table des matières en tête du volume, inaugurée par une enluminure sur deux colonnes ; chaque texte est introduit par un titre rubriqué, une miniature sur deux colonnes et une initiale ornée ; lenlumineur serait le Maître de Maubeuge. Jean de Senlis, lun des copistes, a également participé aux mss Paris, BnF, fr. 183 et 185 (8 et 9 ci-dessous).

Ce légendier méthodique appartient au groupe G de Meyer 1906 avec les mss 2, 8 et 9 de cette liste. Il sagit dun recueil hagiographique de 154 légendes, dont une soixantaine sont tirées de la traduction complète de la Legenda aurea attribuée au pseudo-Belet (cf. Collet – Messerli 2008, p. 171-172) ; lincipit de la table présente ce personnage comme le traducteur de toutes les Vies (f. 3ra). La Vie de saint Jean-Baptiste se trouve dans la section consacrée aux martyrs, entre saint Étienne et la Conversion de saint Paul. Trois autres mises en prose font partie du recueil : la Viede saint Julien lHospitalier , la Vie de sainte Geneviève et la Viede sainte Marie lÉgyptienne .

Sur le f. 1v ont été ajoutées, au xvie siècle, « les armes de Châteauvillain associées à celles de Coucy et dune troisième famille qui na pas été identifiée » (Meyer 1901, p. 414-415) ; selon une note de main moderne au f. 2r, le manuscrit aurait appartenu à la maison de Condé.

titre :« Ci commence la glorieuse vie de monseigneur saint Jehan Baptistre qui bauptiza nostre Seigneur » (f. 93ra-b)

incipit :« Mont devroit chascuns crestiens et chascune crestienne volentiers ouir parler de Dieu et de ses amis » (f. 93rb).

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explicit : « Or prions le beneoit mesire saint Jehan que il deprit nostre Seigneur que il nous doinst en tel meniere vivre et morir que nous puissons parvenir a la joie de paradis qui tous jours durra sans fin. Amen » (f. 96vb-c).

P. Meyer 1901, « Notice sur trois légendiers français attribués à Jean Belet », in Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale et autres Bibliothèques, 36/2, p. 409-486

P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 425-426)

R. H. Rouse – M. A. Rouse 2000, Manuscripts and their Makers. Commercial Book Producers in Medieval Paris 1200-1500, London, H. Miller, I, p. 184, 192-193 ; II, p. 181-190

ColletMesserli 2008, p. 171-176

Notices en ligne : Archives and Manuscripts ; Catalogue of illuminated manuscripts ; Jonas

(7) Oxford, Queens Coll., 305 (O), f. 53ra-56ra. Troisième quart du xve s. Localisé à Avignon ou à Carpentras sur la base de liconographie. Parchemin ; 383 f. ; 385 x 285 mm ; deux colonnes de 41 lignes en moyenne. Deux mains ; une troisième main (contemporaine) a copié la table placée en tête du volume. Toutes les Vies sont introduites par une miniature sur une colonne et un titre rubriqué ; initiales ornées dans la partie copiée par le premier scribe (f. 1-150), plus rudimentaires dans la seconde partie.

Avec ses quelques 120 articles, cest le plus volumineux des recueils hagiographiques français, compilé daprès différents légendiers ; selon Meyer, il serait la copie dun recueil perdu constitué au siècle précédent. Les Vies sont disposées selon lordre habituel des légendiers méthodiques : apôtres, martyrs, confesseurs, saintes. Après le groupe des apôtres, on a copié la légende de lInvention de la Croix et celle du Jugement dernier ;la Vie de saint Jean-Baptiste inaugure la série des martyrs, suivie de la Vie de saint Étienne ;la Vie de saint Julien lHospitalier fait aussi partie du recueil.

Notes de deux propriétaires du xviie s. aux f. IIr (Isaac Crommeling, 1653) et IIIr (Peter Causton de Londres, 1697 ; ce dernier, marchand et écrivain londonien, donna le manuscrit la même année au Queens College).

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titre : « La vie saint Jeham Baptiste » (f. 53ra)

incipit : « Mout devroit chaulcuns volentiers oir parler de Dieu et de ses amis » (f. 53ra).

explicit : « Et ensevelirent le [corps] convenablement et saintement et en lieu honeste » (f. 56ra).

P. Meyer 1905, « Notice du manuscrit 305 de Queens College, Oxford (légendier français) », in Romania, 34, p. 215-236

P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 435)

ColletMesserli 2008, p. 206-207

P. Kidd 2016, A Descriptive Catalogue of the Medieval Manuscripts of the Queens College, Oxford, Special series, Manuscript catalogues, Oxford, The Oxford Bibliographical Society, p. 131-142

Notice en ligne : Jonas

(8) Paris, BnF, fr. 183 (P1, Gallica), f. 181ra-185ra. Environ 1327. Paris, atelier de Thomas de Maubeuge. Vélin ; 249 f. (le dernier nest pas numéroté) ; 428 x 314 mm ; trois colonnes de 48 lignes. On reconnaît au moins trois mains très proches, dont celle de Jean de Senlis, qui a copié plusieurs légendiers, parmi lesquels les n. 6 et 9 de cette liste. Riche illustration attribuée au Maître de Fauvel ; après la grande miniature à huit compartiments sur trois colonnes du f. 1r, chaque vie est introduite par une miniature sur deux colonnes et par une initiale ornée. Le manuscrit serait à rapprocher du ms La Haye, KB, 71-A-24, qui en constituerait la seconde partie ; la table ancienne ajoutée au commencement du fr. 183 (sur les f. signés Ar-v et Bra), ne concerne que le premier volume.

Ce légendier est lié au groupe G de Meyer 1906 ainsi que nos mss 2, 6 et ; il présente le même contenu que le ms 2 dans le même ordre, à lexception de lajout des deux pièces initiales tirées de la traduction de la Legenda aurea du pseudo-Belet (Prologue, Avènement), et de lomission de la Vie de saint Christophe à la fin du recueil. Par ailleurs, le ms La Haye, KB, 71-A-24 contient les mêmes textes que le ms Bruxelles, KBR, 9229-9230 (cf. n. 2 ci-dessus ; Collet – Messerli 2008, p. 173). Comme dans notre ms 2 la Vie de saint Jean-Baptiste est copiée entre les Viesdesaint Paul le Simple et de saint Étienne. Deux autres mises en prose font partie du légendier : la Vie de sainte Marie lÉgyptienne et 373la Vie de saint Julien lHospitalier . Lincipit du Prologue (f. 1r) attribue la traduction à Jean Belet comme dans les mss 6 et 9.

Une mention dans les comptes royaux du 30 avril 1327 permet dattribuer la commande de ce légendier au roi Charles IV ; il figure en effet dans linventaire de la bibliothèque du Louvre de 1373 (cf. Rouse – Rouse 2000, I, p. 188, 194-195).

titre :« Ci commence la sainte vie mon seigneur saint Jehan Baptiste » (f. 181ra)

incipit : « Moult devroit chascuns crestiens et chacune crestienne volentiers oir parler de Dieu et de ses amis » (f. 181ra).

explicit : « Or prions le benoit mesire saint Jehan que il deprit nostre Seigneur que il nous doint en tele maniere vivre et mourir que nous puissons parvenir a la joie de paradis qui touz jours durra sanz finz. Amen » (f. 185ra).

P. Meyer 1901, « Notice sur trois légendiers français attribués à Jean Belet », in Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale et autres Bibliothèques, 36/2, p. 409-486

P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 425-429)

R. H. Rouse – M. A. Rouse 2000, Manuscripts and their Makers. Commercial Book Producers in Medieval Paris 1200-1500, London, H. Miller, I, p. 187-202, 216 ; II, p. 137, 174, 180-187, 198

ColletMesserli 2008, p. 171-174, 176

Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas

(9) Paris, BnF, fr. 185 (P2, Gallica), f. 72rb-c-75vc. Première moitié du xive s. Paris, sans doute atelier de Thomas de Maubeuge. Parchemin ; 288 f. ; 385 x 300 mm (marges rognées) ; trois colonnes de 48 lignes. Au moins trois mains dont celle de Jean de Senlis (cf. mss 6 et 8).Table ancienne en tête du volume. Après la grande miniature à six compartiments sur trois colonnes (f. 3r), chaque texte est introduit par une miniature sur une ou deux colonnes et par une initiale ornée. Selon Rouse – Rouse 2000 (I, p. 193, 241), ce riche apparat iconographique a été réalisé par Richard de Montbaston et ses collaborateurs (notamment par sa femme Jeanne de Montbaston).

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Ce légendier méthodique appartient au groupe G de Meyer 1906 avec les mss 2, 6 et 8 de cette liste. Il comprend 138 articles, dont une soixantaine sont tirées de la traduction complète de la Legenda aurea attribuée au pseudo-Belet (cf. Collet – Messerli 2008, p. 171-172). La Vie de saint Jean-Baptiste est intégrée dans le groupe des apôtres, entre saint Thomas et saint Jacques le Mineur ; deux autres mises en prose sont copiées dans le recueil : la Vie de saint Julien lHospitalier et la Vie de sainte Geneviève . Le titre introduisant lAvent (f. 3vc) et lexplicit de la légende du pape Pélage,qui achevait sans doute le recueil primitif (f. 273vb), attribuent la traduction à Jean Belet, tout comme dans les mss 6 et 8.

Ce manuscrit vient de la bibliothèque de Colbert ; son histoire antérieure nest pas connue.

La Vie de saint Jean-Baptiste est divisée en trois parties, chacune introduite par un titre rubriqué et une miniature : la première sur deux colonnes (conception et nativité de Jean-Baptiste, f. 72rb-c), les autres sur une colonne (baptême du Christ, f. 74rb ; décollation, f. 75rc).

titre 1 :« Ci conmence la vie monseingneur saint Jehan Baptiste et sa nessance. Et raconte premierement conment le saint angele Gabriel anonça a Zacharie ou temple ou il estoit quil alast jesir avec sainte Helizabeth, et ausi le dist langele a la fenme, dont il furent moult esbahis, et que li enfes auroit non Jehan. Lequel Jehan fu mis a lescolle de laage de .v. ans, et diluec sen alla ou desert ou il fu .xiv. ans » (f. 72rb-c)

titre 2 : « Ci devise conment monseingneur saint Jehan Baptiste baptiza nostre Seingneur ou flun Jourdain, et li angels estoient entour grant joie faisant » (f. 74rb)

titre 3 : « Ci conme saint Jehan Baptiste fu decolez » (f. 75rc)

incipit : « Moult devroit chascun crestien et chascune crestienne volentiers oir parler de Dieu et de ses amis » (f. 72va).

explicit : « Or prions le benoit mesire saint Jehan que il deprie nostre Seingneur qui nous doint en telle maniere vivre et mourir que nous puissions parvenir a la joie de paradis qui touz jours durra sanz fin. Amen » (f. 75vc).

P. Meyer 1901, « Notice sur trois légendiers français attribués à Jean Belet », in Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale et autres Bibliothèques, 36/2, p. 409-486

375

P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458, p. 425-426

R. H. Rouse – M. A. Rouse 2000, Manuscripts and their Makers. Commercial Book Producers in Medieval Paris 1200-1500, London, H. Miller, I, p. 192-193, 241 ; II, p. 186-189, 205

ColletMesserli 2008, p. 171-174, 176-177

Notices en ligne : Archives et manuscrits ; Jonas

(10) Paris, BnF, fr. 413 (P3, Gallica), f. 30va-35rb. Fin du xive s. ou début du xve s. Parchemin ; 453 f. (456 f. selon la foliotation ancienne ; trois f. sont perdus) ; 333 x 250 mm ; deux colonnes de 42/44 lignes. Chaque texte est introduit par un titre rubriqué, une miniature ou une initiale historiée ; à partir du f. 157r, celles-ci ont été remplacées par des initiales ornées.

Sur le verso du dernier feuillet de garde, parmi de nombreux essais de plume dune main du xve s., on lit : « A mon treschier et tresamé frere Jehan de Loraine » ; selon Ingallinella 2017-2018 (p. 60), il sagirait du début dune lettre adressée à Jean II dAnjou, duc de Lorraine (Nancy 1425 – Barcelone 1470), par lun de ses frères ou de ses sœurs, possesseurs du manuscrit (sans doute Yolande dAnjou qui vivait à Nancy au milieu du xve s.).

Légendier méthodique de 121 articles, formant avec le ms 12 ci-dessous le groupe F de Meyer 1906. 16 pièces sont tirées de la traduction de Jean de Vignay de la Legenda aurea. La Vie desaint Jean-Baptiste est précédée de la Vengeance Nostre Seigneur (cf. ms 3 ci-dessus) ; celle-ci clôt la première section du recueil, consacrée aux épisodes de la vie du Christ et aux événements qui ont suivi sa mort ; après lexplicit, on trouve une sorte de table, avec des titres-sommaires se référant aux textes précédents. Le dernier item introduit la série des saints : « Aprés ce orrois la vie des apostres, des euvangelistes, des martirs, des confesseurs et des vierges » (f. 30ra). La Vie de saintJean-Baptiste est suivie de la Conversion de saint Paul. Trois autres mises en prose font partie du recueil : la Conception Nostre Dame , la Vie de saint Julien lHospitalier et la Vie de sainte Geneviève .

titre : « Ci commence la vie monseigneur saint Jehan Baptiste » (f. 30va)

incipit : « Moult doit chascun crestien et chascune crestienne volentiers oir parler de Dieu et de ses sains » (f. 30va).

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explicit : « Si ensevelirent le corps glorieusement et saintement en couvenable lieu et honneste. Explicit la vie monseigneur saint Jehan Baptiste » (f. 35rb).

P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 424-425)

ColletMesserli 2008, p. 207-209

L. Ingallinella 2017-2018, La Storia aurea volgarizzata da Giovanni Chierici (Firenze, Bibl. Ricc. 1390) e la tradizione del Légendier français en prose, Tesi di perfezionamento della Scuola Normale Superiore di Pisa, dir. C. Ciociola, p. 59-60

Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas

(11) Paris, BnF, fr. 17229 (P4, Gallica), f. 212vb-218va. Seconde moitié du xiiie s. Exécuté en Artois, peut-être à Arras même à cause de la présence dune version particulière du miracle de la Sainte Chandelle dArras (Meyer 1906, p. 416, 419-420). Parchemin ; 368 f. (367 selon la numérotation + un f. 302bis) ; 308 x 218 mm ; texte copié sur deux colonnes de 40 lignes. Titres rubriqués ; lettres historiées ou ornées ; une miniature sur fond dor au début de chaque vie ; des vignettes marquent les articulations des textes les plus longs.

Ce légendier méthodique, comprenant 65 œuvres, appartient au groupe D de Meyer 1906. La Vie de saint Jean-Baptiste prend place entre saintSylvestre etla Vengeance Nostre Seigneur (cf. ms 3). La mise en prose de la Vie de saint Julien lHosptitalier fait aussi partie du recueil.

Il est possible didentifier quelques possesseurs anciens : f. 301v, « Guillermus Monachy, canonicusPulcry Loci, legit totum istud librum » (xive s., Abbaye de Beaulieu à Languédias) ; f. 367v, signatures de Françoise de Bretagne et dYsabeau dAlebret (xve s.) ; f. 1r, ex-libris (1732) de lévêque de Metz, Henri-Charles du Cambout de Coislin, héritier de la bibliothèque du chancelier Séguier ; ancienne cote : Saint-Germain 905.

titre : « Ci conmence la vie seint Jehan Baptistre » (f. 212vb)

incipit : « Molt devroit chascuns crestiens et chascune crestienne volentiers oir parler de Dieu et de ses amis » (f. 212vb).

explicit : « Si ensevelirent le cors glorieusement et honorablement et saintement en couvenable leu et honeste. Ci fine la vie et le martire saint Jehan Baptiste » (f. 218va).

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P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 416-420)

ColletMesserli 2008, p. 210-211

Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas

(12) Paris, BnF, fr. 23117 (P5, Gallica), f. 36ra-41va ; 129ra-135va. Fin du xiiie s., f. 1-35, 42-227 ; commencement du xive s., f. 36-41 (Vie de saint Jean-Baptiste), f. 228-481 ; selon Collet – Messerli 2008 (p. 207-208), il sagirait quand même dun recueil organique, réalisé au début du xive s. dans un atelier disposant de plusieurs scribes et décorateurs. Parchemin ; 485 f. ; 325 x 220 mm ; deux colonnes de 40 lignes (une colonne pour la Vie de saint Quintin en vers, cf. infra). Table du xve s. en tête du volume ; vers la fin du manuscrit (f. 481v-482r), se trouve une autre table, rédigée en latin par le bibliothécaire Claude de Grandrue au début du xvie s. (Ouy 1999), qui signale la table initiale. Les œuvres sont introduites le plus souvent par une miniature et une initiale ornée jusquau f. 227, par une initiale filigranée à partir du f. 228.

Légendier méthodique de 102 articles, formant avec le ms 10 ci-dessus le groupe F de Meyer 1906 ; à la différence de celui-ci, il ne contient pas les chapitres de la Légende dorée. Deux séries de légendes en prose sont séparées par la Vie de saint Quintin en quatrain dalexandrins (f. 228r-237r). La Vie de saint Jean-Baptiste a été copiée deux fois dans la première partie du codex ; une copie est située, comme dans le ms 10, entre la Vengeance Nostre Seigneur (suivie de la même table), et la Conversion de saint Paul ; la seconde entre la traduction du De Antichristo dAdson de Montier-en-Der et la Passion de saint Barnabé. La Vie de saint Sebastien et le Traité de lAntéchrist sont aussi reproduits deux fois, ce qui prouverait que le compilateur avait à disposition deux modèles différents. Trois autres mises en prose font partie du recueil : la Conception Nostre Dame , la Vie de saint Julien lHospitalier et la Vie de sainte Geneviève .

Le manuscrit provient de la bibliothèque de Saint-Victor, où il se trouvait au moins depuis le xive s., comme le prouvent les deux mentions copiées dans la marge inférieure des f. 1r et 42r dans une écriture livresque soignée : « Iste liber est Sancti Victoris Parisiensis quicumque eum furatus fuerit vel celaverit vel titulum istum deleverit anathema sit. Amen ». Anciennes signatures à la fin des formules citées et sur le deuxième f. de 378garde. Au f. 1v, à lencre rouge, la devise « Jhesus, Maria, sanctus Victor, sanctus Augustinus » accompagnée du blason de labbaye.

titre : « Ci commence la vie monseigneur saint Jehan Baptiste » (f. 36ra) ; « La vie s. Jehan Bauptistre » (f. 129ra)

incipit : « Molt doit chascun crestien et chascune crestienne volentiers oir parler de Dieu et de ses amis » (f. 36ra) ; « Mout devroit chaucuns crestiens et chaucunne crestienne volentiers oir parler de Deu et de ses amis » (f. 129ra).

explicit : « Si ensevelirent le corps glorieusement et saintement en couvenable lieu et honeste. Explicit la vie monseigneur saint Jehan Baptiste » (f. 41va) ; « Si ansevelirent le beneoit cors monseigneur saint Jehan mult glorieusemant an couvenable leu et en honeste an la qui [sic] compaingnie nous puisons tuit venir par la priere du beneoit apostre. Amen. Explicit la vie monseingneur saint Jehan Bauptistre » (f. 135va).

P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 424-425)

G. Ouy 1999, Les manuscrits de lAbbaye de Saint-Victor. Catalogue établi sur la base du répertoire de Claude de Grandrue (1514), Turnhout, Brepols, II, p. 423-424

ColletMesserli 2008, p. 207-209

Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas

(13) Paris, B. Ste-Geneviève, 588 (StG1, ARCA, numérisation partielle), f. 40rb-45va.Fin du xiiie s. ou début du xive. Localisé dans lÎle-de-France (Paris ?) pour liconographie. Parchemin ; 181 f ; 322 x 210 mm ; texte copié sur deux colonnes de 42 lignes. Titres et incipit rubriqués ; chaque Vie est introduite par une miniature « à fond quadrillé, bleu ou lie-de-vin » dans le style de lécole parisienne (Jonas).

Ce codex formait avec le ms Paris, BnF, fr. 24429 un seul grand recueil de textes variés : la table ancienne, qui figure à la fin du manuscrit de la Sainte-Geneviève, comprend aussi les ouvrages de celui de la BnF. Le premier volume transmet un légendier méthodique de 47 articles apparenté au groupe B de Meyer 1906. La Vie de saint Jean-Baptiste est intégrée dans le groupe des apôtres, entre saint André et saint Jacques le Majeur.

379

Huot 1996 montre que le recueil était destiné à une reine (Marie de Brabant ? Blanche de Navarre ? Blanche, fille de saint Louis et veuve de lInfant de Castille ?). Comme le prouve Hasenohr 2008 (p. 72-74), les deux volumes actuels étaient encore réunis au xvie siècle ; la séparation se serait faite au xviiie : le légendier entra à la Bibliothèque Sainte-Geneviève en 1768 (note sur le premier f. de garde) ; dans les mêmes années, la partie correspondant au ms BnF, fr. 24429 passa dans les mains du Duc de La Vallière.

titre : « Ci fenist la passion saint Andrieu et conmence la vie saint Jehan Baptiste » (f. 40rb)

incipit : « Molt doit chascuns crestiens et chascune crestienne volentiers oyr parler de Dieu et de ses amis » (f. 40rb).

explicit : « Si ensevelirent le cors glorieusement et saintement en couvenable lieu et en honeste. Ci fenist la vie sain Jehan et commence la vie sain Jaque » (f. 45va).

P. Meyer 1906, « Légendes hagiographiques en français. II. Légendes en prose », in Histoire Littéraire de la France, 33, p. 378-458 (p. 408-411)

A. Boinet 1921, « Les manuscrits à peintures de la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris », in Bulletin de la Société française de reproductions de manuscrits à peintures, 5, p. 64-65, pl. XV

J. Lemaire 1969, Édition de quelques vies de saints daprès le texte des manuscrits Bruxelles, BR 10326, Paris, BNF, naf 10128, Paris, Ste Geneviève 588 et Londres, BL, Addit 6524, mémoire inédit, Université Libre de Bruxelles

S. Huot 1996, « A Book Made for a Queen : The Shaping of a Late Medieval Anthology Manuscript (B.N. 24429) », in The Whole Book. Cultural Perspectives on the Medieval Miscellany, Ann Arbor, The University of Michigan Press, p. 123-143

G. Hasenohr 2008, « Un sermon en vers du début du xiiie siècle : La Moralité des deux Maries », in Studj Romanzi, 4, p. 17-201 (p. 66-80)

Notices en ligne : Calames ; Jonas

(14) Paris, B. Ste-Geneviève, 1302 (StG2), f. 67r-75v. xve s. Papier ; 112 f. ; 202 × 138 mm ; 27/28 longues lignes par page. Filigranes : Arbalète (Briquet, n. 724-725) ; lettre « P » (Briquet, n. 8465-8467, 8470, 8483). Initiales rubriquées.

380

Petit recueil de 21 articles ; la première partie est un lectionnaire de la messe selon lusage de Rome ; la seconde, introduite par une table ancienne (f. 32r-33v), comprend des sermons de Maurice de Sully, lÉvangile de Nicodème et les passions des apôtres, parmi lesquelles la Vie de saint Jean-Baptiste est située entre saint Barthélemy et saint Jean lÉvangeliste.

Quelques possesseurs anciens ont laissé leur nom : au xve s. le manuscrit a appartenu à un « Jehan Bray » (essai de plume daté de 1460, f. 112v) et à un « Pierre Choppin » (ibid.) ; au xvie s. à un « Frere Pierre Berry » (f. 1r) ou « Frater Petrus Berretus/Berreti » (f. 32v, 107v, 111r). Le manuscrit fut acheté par la Bibliothèque Sainte-Geneviève en 1768.

titre : « Ci comane [sic] la vie monseigneur saint Jehan Baptiste bon amy Jhesu Crist » (f. 67r)

incipit : « Mont doit chascuns crestiens e chascune crestienne voulentiers oir de Dieu parler et de ses amis » (f. 67r).

explicit : « Il ensevelirent le corps glorieusement et saintement en convenable lieu et honeste » (f. 75v).

Notices en ligne : Calames ; Jonas

– organisation du texte

Le titre, La vie de (monseigneur) saint Jehan Baptiste,ne présente que très peu de variantes dans les manuscrits.

La prose commence par une simple formule introductive (« Molt devroit chascuns crestiens et chascune crestienne volentiers oir parler de Dieu et de ses amis », ms 11 : Paris, BnF, fr. 17229, f. 212vb), qui ne correspond pas au début du poème source (« De saint Johan dirai ço que jo truis escrit ;/ Or i entendez, li grant e li petit :/ Cist nuns est pleins de grace, li angles le li mist,/ Einz quil fust engendrez, la u il le promist », Paris – Bos 1881, p. VI, v. 1-4) ; lépilogue ne figure que dans quelques manuscrits :

Ainsi reçut mort monseigneur saint Jehan Bauptiste comme vous avés oui devant. Or prions le beneoit mesire saint Jehan que il deprit nostre Seigneur que il nous doinst en tel meniere vivre et morir que nous puissons parvenir a la joie de paradis qui tous jours durra sans fin. Amen (ms 6 : London, BL, Add. 17275, f. 96vb-c).

Dans un seul témoin, le n. 9, on peut retrouver une sorte de division en chapitres, puisque le texte est organisé en trois sections introduites par 381une miniature et par un titre-sommaire rubriqué renvoyant à quelques épisodes marquants de la vie du Baptiste : la naissance et lenfance dans le désert, le baptême du Christ, la décollation (voir supra).

Jean-Pierre Perrot, le premier à avoir découvert que notre Vie nest pas une traduction du latin mais la prosification dun poème français (1992, p. 19-20), est aussi le seul à sêtre intéressé de près à ce texte (1993). Du moment que le modèle versifié nous est parvenu sous la forme dun fragment de 245 vers (voir ci-dessous : source), ce nest que grâce à la mise en prose que nous pouvons avoir une idée du contenu de la partie manquante. Daprès lanalyse menée sur les parties correspondantes des deux textes, Perrot peut affirmer que le prosateur a suivi fidèlement le récit transmis par son modèle, inspiré plutôt librement des textes évangéliques (voir le développement narratif consacré à lenfance du Baptiste et à sa décision de senfuir au désert à lâge de cinq ans dans lédition Paris – Bos 1881, p. IX-X). Dans le passage du vers à la prose, le remanieur sest limité souvent à un travail de dérimage assez superficiel, comme il apparaît dans le passage suivant :

« E ! Deus » feit il après, « jo cument i irai,/ E mun pére et ma mére jo cument les larai ?/ Il maiment durement, ja ne serunt meis lez./ Desquil mavrunt perdut, tuz jurs serunt irez./ Mès ne mavrunt perdu, si jo menvois a Dé » (Paris – Bos 1881, p. IX-X, v. 149-153).

« Dex – fesoit il a soi meismes – comment irai ge ? comment lerai ge mon pere et ma mere qui tant maiment ? Jamés ne seront lié se il einsi me perdent ». Aprés disoit : « Il ne mauront mie perdu se ge men voit a Dieu » (Paris, BnF, fr. 17229, f. 214ra).

La seule omission de quelque importance concerne la prière de Zacharie dans le temple, que le prosateur réduit à quelques mots (Perrot 1993, p. 1099-1100) ; les quelques détails ajoutés sont presque toujours tirés des Évangiles (la sainte vie dÉlisabeth et de Zacharie, leur honte de ne pas avoir eu denfant etc. : Perrot 1993, p. 1100-1101). Si la qualité littéraire du fragment en alexandrins nous fait regretter la perte de la suite, la fidélité du remaniement à son modèle permet à la prose de garder « une note un peu plus personnelle » que les Vies traduites du latin (Perrot 1993, p. 1099).

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(B) la source

Vie de saint Jean-Baptiste anglo-normande en couplets dalexandrins à rimes plates de la fin du xiie siècle (sans doute le plus ancien exemple de ce mètre). Seuls les 245 premiers vers nous sont parvenus, le texte sarrêtant au moment où Jean commence sa prédication.

manuscrit unique : Firenze, BML, Conv. Sopp. 99 (f. 145r-147v), milieu du xiiie s.

édition

G. Paris – A. Bos 1881, La Vie de Saint Gilles par Guillaume de Berneville, poème du xiie siècle publié daprès le manuscrit unique de Florence, Paris, Firmin Didot [le fragment est publié aux p. V-XII de lIntroduction. Le texte occupe les f. 145r-147v du manuscrit, et non pas les f. 144r-146v (cf. p. V) ; il compte 245 vers et non pas 244 (les éditeurs ont en effet oublié de transcrire le v. 58, « Quant Elizabeth ot esculté le salut »)].

(C) histoire de la prose

La mise en prose de la Vie de saint Jean-Baptiste na connu aucune diffusion ultérieure.

(D) bibliographie

(1) édition

Édition en préparation par Barbara Ferrari.

(2) bibliographie critique

J.-P. Perrot 1992, Le passionnaire français au Moyen Âge, Genève, Droz, p. 19-20 

J.-P. Perrot 1993, « La vie de Jean Baptiste en prose propre aux légendiers français méthodiques : adaptation dun poème anonyme du xiie siècle », in « Et cest la fin pour quoy sommes ensemble ». Hommage à Jean Dufournet. Litterature, Histoire et Langue du Moyen Âge, Paris, Honoré Champion, p. 1089-1102

B. Ferrari 2012, « Saintetés de Jean-Baptiste : le témoignage des vies 383françaises médiévales (xiie-xive siècles) », in La figure de Jean-Baptiste dans les lettres françaises, Milano, Cisalpino, p. 47-62

B. Ferrari 2014, « Réécritures en prose de poèmes hagiographiques français. Premier recensement », in Pour un nouveau répertoire des mises en prose. Roman, chanson de geste, autres genres, Paris, Classiques Garnier, p. 151-163

B. Ferrari 2020, « Qualche osservazione sulla prima circolazione manoscritta delle più antiche mises en prose agiografiche francesi », in La prosa medievale. Produzione e circolazione, Roma, « LERMA » di BRETSCHNEIDER, p. 103-113