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Classiques Garnier

Quinze signes du Jugement dernier

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quinze signes du Jugement dernier

(Alessandro Turbil)

(A) la prose

auteur : anonyme

dédicataire : non mentionné

datation : xiiie siècle

manuscrit unique :

Paris, BnF, fr. 15212 (Gallica). Confectionné au début du xive siècle dans le nord de la France ou dans les Flandres (cf. Archives et Manuscrits : fichier Avril). Parchemin, 250 f. ; 175 x 110 mm ; 28 longues lignes par page. Initiales rouges ; lettrines à motifs filigranés aux f. 16r, 75v et 126v. Ancienne cote : Supplément français 632, 29. Reliure en veau raciné au chiffre de Napoléon Ier.

Il contient les ouvrages suivants : Les Quinze signes precurseurs de la fin du monde (f. 1r-v) ; Chronique universelle abrégée, depuis Adam jusquà Artaxerxès (f. 1v-9r) ; f. 9v-15v blancs ; Li Miserere mei Deus (f. 16r-75r) du Renclus de Molliens ; Carités (f. 75r-126v) du Renclus de Molliens ; Prière à la Vierge (f. 126v-132r) ; Miracles Nostre Dame (f. 132r-156r) ; Li Quinse Signe qui avenront devan le Jugement (f. 156r-161r) ; La vie et la conversations le Magdelaine (f. 161v-169r) ; Li Sermons de la douce virge Marie, comment ele fu vestue u chiel, que maistres Guillames dAuvergne, evesques de Paris, et maistres Philipes li canceliers disent, et fu fais par miracle (f. 169v-180v) ; Miracles (f. 181r-244r) tirés de la Vie des Pères.

incipit : « Chi commenchent li quinse signe qui avenront devan le jugement. Et comment Nostre Sires jugera les boins et les mauvais. Or escoutés communalment comment Nostre Sires reprent toute creature quil a faites et fourmees a se sanlance et a limage de le Sainte Trinité ; 284que nous nous desnaturons quant nous ne lamons de tout no cuer, de toute no ame, et de toute no force » (f. 156r).

explicit : « Se javoie cent mile cuers et cent mile bouces, ne poroi ge mie dire ne penser le centisme partie de le joie ne de le glore que vous donnés a vos amis en paradis. Et cele joie et cele glore nous voelle otroiier Ille qui est benedictus in secula seculorum. Amen » (f. 161r). 

P. Cifarelli 2017, « Récits brefs et mise en prose », in Raconter en prose, xive-xvie siècle, Paris, Classiques Garnier, p. 303-324 (p. 306)

Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas

organisation du texte

Introduit par une lettrine (2 UR), le texte ne présente pas de répartition en paragraphes. La description des Quinze signes est précédée du prologue et suivie du récit duJugement Dernier. Lorganisation du texte est identique à celle de son modèle en vers quant aux faits essentiels, sauf pour quelques détails dans la partie consacrée aux signes (cf. Heist 1953, p. 185-186) : inversion des signes VIIe et VIIIe, ajout au signe VIIIe dune bataille darbres qui poussent à lenvers (sans doute inspiré de la bataille de pierres du signe XIIIe) ; on remarque aussi lomission de toute mention dhommes se cachant sous les montagnes au signe XIIIe.

Sans pouvoir être directement rattachée à un témoin particulier du texte en vers, la prose présenterait néanmoins des affinités avec le ms Paris, BnF, fr. 1533 (voir ci-dessous ; von Kraemer 1966, p. 38).

Prologue :

Chi commenchent li quinse signe qui avenront devan le jugement. Et comment Nostre Sires jugera les boins et les mauvais. | Or escoutés communalment comment Nostre Sires reprent toute creature quil a faites et fourmees a se sanlance et a limage de le Sainte Trinité ; que nous nous desnaturons quant nous ne lamons de tout no cuer, de toute no ame, et de toute no force. Oisel, bestes, poisson font çou quil doivent a leur Createur. Li solaus, li lune, les esteiles, li airs, li cieus, et li firmamens rendent çou quil doivent a nostre Signeur. Et li hons, qui tout çou voit, se desnature et pert liretage de paradis dont il estoit drois hoirs ; dont li apostles dist : Qui est de Diu, il oit volentiers parler de Diu. Et pour ciaus qui volentiers oent le parole de Diu, et volentiers le metent a oevre, voel je dire et raconter les .xv. signes par le tesmoing des prophetes et des patriarches a qui li Sains Espris le revela, et par le tesmoing de Diu que li ewangeliste anoncent. Car il nest nus en cest siecle, se il bien 285pensoit au destroit jugement, quil neust le cuer tout a Nostre Signour, et que pour tout lor du monde ne feroit mie un pechiet mortel (f. 156r-v).

(B) la source

Les Quinze signes du Jugement dernier, fin xiie ou début du xiiie siècle (von Kraemer 1966), poème anglo-normand enoctosyllabes à rimes plates (360 dans le ms Tours, BM, 927, f. 40v-46v).

26 manuscrits :

(1) Bern, BurgerB, 354 ; (2) Cambridge, Gonv. & Caius Coll., 435 ; (3) Cambridge, St Johns Coll., B-9 ; (4) Cambridge, UL, Gg-I-1 ; (5) La Haye, KB, 71-A-24 ; (6) Firenze, BML, Plut. LXXVI-79 ; (7) London, BL, Add. 15606 ; (8) London, Lambeth Pal., 522 ; (9) Lyon, BM, 739 ; (10) Oxford, CCC, 36 ; (11) Paris, B. Arsenal, 2997 ; (12) Paris, B. Arsenal, 5204 ; (13) Paris, BnF, fr. 834 ; (14) Paris, BnF, fr. 837 ; (15) Paris, BnF, fr. 1181 ; (16) Paris, BnF, fr. 1533 ; (17) Paris, BnF, fr. 2094 ; (18) Paris, BnF, fr. 2168 ; (19) Paris, BnF, fr. 12483 ; (20) Paris, BnF, fr. 15212 ; (21) Paris, BnF, fr. 17177 ; (22) Paris, BnF, fr. 19152 ; (23) Paris, BnF, fr. 20040 ; (24) Paris, BnF, fr. 25545 ; (25) Tours, BM, 927 ; (26) localisation actuelle inconnue : ms ayant appartenu au baron Dauphin de Verna (cf. Delisle 1895, p. 682-683)

éditions

V. Luzarche 1854, Adam, drame anglo-normand du xiie siècle publié pour la première fois daprès un manuscrit de la Bibliothèque de Tours, Tours, Bouserez

P. Meyer 1877, « Notice sur un ms. bourguignon (Musée britannique Addit. 15606) suivie de pièces inédites », in Romania, 6, p. 1-46 et 600-604

K. Grass 1891, Das Adamsspiel. Anglonormannisches Gedicht des xii. Jahrhunderts mit einem Anhang, Die fünfzehn Zeichen des jüngsten Gerichts, Halle, Niemeyer

L. Delisle 1895, « Notes sur quelques manuscrits du baron Dauphin de Verna », in Bibliothèque de lÉcole des chartes, 56, p. 645-690

W. W. Heist 1953, « Four Old French Versions of the Fifteen Signs Before the Judgement », in Mediaeval Studies, 15, p. 184-198

W. W. Heist 1960, « The Fifteen Signs Before the Judgement : Further Remarks », in Mediaeval Studies, 22, p. 192-203 [éd. de la version du ms Arsenal 5204]

286

E. von Kraemer 1966, Les Quinze signes du Jugement dernier, poème anonyme de la fin du xiie ou du début du xiiie siècle publié daprès tous les manuscrits connus, Helsinki, Societas scientiarum Fennica

(C) histoire de la prose

Aucune diffusion par limprimerie nest connue, ni pour le texte en prose, ni pour le modèle en vers.

traduction ancienne

La traduction en occitan, Los xv signes que veno (deux versions en octosyllabes à rimes plates : A, Paris, BnF, fr. 1745, f. 121vb-124rb ; et B, London, BL, Harl. 7403, f. 27r-34v), dérive du poème.

(D) bibliographie

(1) édition

W. W. Heist 1953, « Four Old French Versions of the Fifteen Signs Before the Judgement », in Mediaeval Studies, 15, p. 184-198 (en particulier p. 193-197)

(2) bibliographie critique

W. W. Heist 1952, The Fifteen Signs Before Doomsday, East Lansing, Michigan State College Press

W. W. Heist 1953, « Four Old French Versions of the Fifteen Signs Before the Judgement », in Mediaeval Studies, 15, p. 184-198

E. von Kraemer 1966, Les Quinze signes du Jugement dernier, poème anonyme de la fin du xiie ou du début du xiiie siècle, Helsinki, Societas scientiarum Fennica, p. 38

R. Mantou 1966, « Les Quinze Signes du Jugement dernier. Poème du xiie siècle », in Mémoires et publications de la Société des Sciences et des Arts du Hainaut,80, p. 115-212 (p. 195-196)

R. Mantou 1967, « Le thème des Quinze Signes du Jugement Dernier dans la tradition française », in Revue belge de philologie et dhistoire,45, p. 827-841

P. Cifarelli 2017, « Récits brefs et mise en prose », in Raconter en prose, xive-xvie siècle, Paris, Classiques Garnier, p. 303-324