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Classiques Garnier

Les néologismes éphémères : l'évolution de la science et des mots

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Neologica
    2013, n° 7
    . Revue internationale de néologie
  • Auteur : Trotter (David)
  • Résumé : Cette contribution étudie la survie au-delà du Moyen Âge des néologismes transmis par l'ancien français, et se concentre en particulier sur des mots provenant de l'arabe et transférés par l'intermédiaire de traductions latines. Un examen de la Chirurgie d'Albucasis en ancien français suggère qu'une proportion élevée des mots techniques empruntés à l'arabe ne sont attestés que dans cette traduction. Trois des manuscrits latins du texte contiennent des proto-glossaires, qui ont probablement servi comme un des moyens principaux pour la transmission de mots d'emprunt techniques ; mais en réalité, ces glossaires sont loin de porter exclusivement sur l'Albucasis : ce sont des synonyma plus largement conçus. Pour montrer cela, une partie d'un glossaire (du manuscrit British Library, MS. Additional 36617) est transcrite. L'étude passe aussi en revue les arabismes médicaux encore présents dans le TLF, et ceux qui sont relevés dans le t. XIX du FEW : ils sont très peu nombreux. Nous en concluons que l'existence de mots d'emprunts arabes dans une traduction en ancien français ne permet aucune conclusion quant à leur impact durable sur le lexique de la langue française. Dans le cas des mots de la Chirugie d'Albucasis, la plupart ont disparu.
  • Pages : 27 à 39
  • Revue : Neologica
  • Thème CLIL : 3147 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage
  • EAN : 9782812412615
  • ISBN : 978-2-8124-1261-5
  • ISSN : 2262-0354
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-1261-5.p.0027
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 17/07/2013
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : Néologisme, chirurgie, glossaire, arabe
27 David TROTTER




LES NÉOLOGISMES ÉPHÉMÈRES
L'ÉVOLUTION DE LA SCIENCE ET DES MOTS


Cette contribution étudie la survie au-delà du Moyen Âge des néologismes transmis par l'ancien français, et se concentre en particulier sur des mots prove- nant del'arabe et transférés par l'intermédiaire de traductions latines. Un examen de la Chirurgie d'Albucasis en ancien français suggère qu'une proportion élevée des mots techniques empruntés à l'arabe ne sont attestés que dans cette traduc- tion. Trois des manuscrits latins du texte contiennent des proto-glossaires, qui ont probablement servi comme un des moyens principaux pour la transmission de mots d'emprunt techniques ; mais en réalité, ces glossaires sont loin de porter exclusivement sur l'Albucasis  : ce sont des synonyma plus largement conçus. Pour montrer cela, une partie d'un glossaire (du manuscrit British Library, MS. Additio- nal 36617) est transcrite. L'étude passe aussi en revue les arabismes médicaux encore présents dans le TLF, et ceux qui sont relevés dans le t. XIX du FEW  : ils sont très peu nombreux. Nous en concluons que l'existence de mots d'emprunts arabes dans une traduction en ancien français ne permet aucune conclusion quant à leur impact durable sur le lexique de la langue française. Dans le cas des mots de la Chirugie d'Albucasis, la plupart ont disparu.
Mots-clés  :néologisme, chirurgie, glossaire, arabe
Introduction
Il est banal de constater que le progrès de la science détermine aussi le progrès du vocabulaire. Sans l'invention de l'aspirateur, nous n'aurions pas besoin d'un mot pour désigner cet appareil. Les humeurs galéniques n'étant plus acceptées dans la médecine, le mot humeur n'a plus ce sens, même si d'autres mots relevants de la même conception du fonctionnement de l'homme —atrabilaire, mélancholie —ont survécu. Mais le francophone du xxr~ siècle ne pense sans doute pas au système des humeurs quand il se lève de bonne humeur, pas plus que le conducteur d'une 2CV s'attend à être tracté le long du boulevard Saint-Germain par deux quadrupèdes du genre equus. D'ailleurs, le cheval fiscal, à la différence du brake horse power anglais, qui continue à exprimer une force motrice réelle, à savoir 33 OOO lb/ft, s'est standardisé pour devenir une unité précise (200 cm3); c'est un cheval qui a ainsi perdu son rapport avec les animaux devant les voitures d'autrefois. Un exemple
Neologica, 7, 2013, p. 27-39
28 dans le domaine qui nous concerne, et que j'ai évoqué ailleurs (Trotter 2011), est la découverte premièrement du magnétisme (propriété d'attirer le fer, que possède la magnétite, oxydé du fer Fe304, également appelée aimant en ancien français), ensuite, du fait que l'aimant était apparemment attiré par l'étoile polaire. Du point de vue technique —scientifique, si l'on veut —l'avancée est cependant non pas la découverte du magnétisme de l'aimant (le fait que l'aimant « trait a soi le fer » comme le disait Philippe de Thaon déjà au début du xr~ siècle, PhT'hBestM 2941-2942) mais le fait de comprendre qu'une aiguille magnétisée indique le nord, même si c'est l'étoile polaire vers laquelle elle «  se tome  ». C'est ce qui rend déjà possible la naviga- tionpar la boussole qui est expliquée par Alexandre Neckham et dans un passage à mon sens influencé par Neckham, Guiot de Provins au début du xme siècle (Trotter 2011, Metzeltin 1970). Par la suite, on a compris que l'attraction était en réalité exercée par le pôle Nord, grâce à la découverte du géomagnétisme de la Terre; mais pour cela, il fallait attendre le xrr~ siècle et l'ouvrage de Peregrinus, l'Epistola de magnete de 1269. C'est ainsi que le mot aimant change non pas de sens fondamental, mais exprime une compréhension différente du phénomène du magnétisme Dans d'autres cas, le fait de ne pas avoir fait certaines découvertes laisse la science et la langue scientifique dépourvues de conceptions et de mots. Ainsi, le fonctionne- ment du larynx, bien que l'anatomie et l'opération de l'organe fussent décrites par le Canon d'Avicenne (Semaan 1963, Chitsaz 2007), ne semble pas avoir été compris, du moins en ce qui concerne son rôle dans la phonation et la production de consonnes voisées, avant la fin du xv~ siècle. Hieronymus Fabricius (Girolamo Fabrizzi) ab Aquapendente n'a publié son traité sur le larynx qu'en 1600 (Wollock 1997 :40).
Le Moyen Âge, en dépit de ce que la Renaissance prétendra, a donc connu le progrès, et n'était pas toujours « ténébreux et sentant l'infélicité et calamité des Gothz  ». À vrai dire, la progression de la science médiévale s'est effectuée surtout par l'introduction de connaissances non-occidentales, par la translatio studü de la science arabe, elle-même tributaire — et véhicule — de la science grecque. Ainsi, l'arrivée des chiffres arabes, apportant le concept et le chiffre zéro. L'alchimie et l'étude du zodiaque curieusement n'ajoutent pas grand-chose pour ce qui est du vocabulaire arabe (Derrien 2010, Derrien et Hunt 2009, Halleux 1981), ou encore, et c'est l'aspect que j'aborderai ici, la tradition arabe de la chirurgie et de manière plus générale, de la médecine. Cette irruption d'une science étrangère s'est effectuée surtout par l'Espagne, grâce aux traductions de l'école de Tolède ; elle est également visible, notamment dans le sud de la France, sous forme de textes souvent en caractères hébraïques, et qui conservent des mots occitans (par ex., Mensching 2004). Un cas notable est Aldebrandin de Sienne, compilateur d'un Régime du Corps en français (A1dS) qui — remontant à 1256 —offre de nombreuses premières attestations de mots médicaux et où il s'agit de « una compilaciôn ejecu- tada sobre traducciones latinas de los àrabes  » (Gonzàlez Doreste 1996-1997 :184).
Or, comme on pourrait s'y attendre, la science arabe comporte non seule- ment des techniques et une méthode tout à fait différentes de la tradition, mais utilise aussi un lexique entièrement inconnu de l'Ouest
29 „Die Übernahme der durch solche Übersetzungen vermittelten Kenntnisse bes. im Bereich der Medizin und der Naturwissenschaften seit dem 11. Jh., die eine wesentliche Erweiterung gegenüber dem in den Septem Artes Liberales kodifizierten Wissen bedeutete, wird als Arabismes bezeichnet. [...] Auf diesen Wegen [c'est-à-dire  :par les grands centres comme Chartres, Montpellier, Paris] gelangten arabische WSrter aus verschiedenen Wissenschaften ins FranzSsische, u.a. in den Bereichen Medizin [...], Botanik/Heihnittellehre, Anatomie, Astrologie/ Astronomie, Mathematik und Alchimie [...]." (Kiesler 2006 :1650)
Or en réalité, l'existence de ce lexique, et les modalités de sa transmission (et ainsi, du transfert de la science gréco-arabe en Occident), soulèvent url certain nombre de questions qui dans le cadre d'un projet de dictionnaire scientifique du Moyen Âge (en l'occurrence, du français médiéval) ne sont pas sans intérêt. J'aborderai ici deux aspects de la problématique du vocabulaire d'origine arabe
1) Comment ce nouveau vocabulaire a-t-il été transmis et appris — et compris  ?
2) Dans quelle mesure ce nouveau vocabulaire (essentiellement de l'arabe translittéré) a-t-il survécu ?
Évidemment, ces questions impliquent aussi celle de la survie ou de la persistance du ou des modèles scientifiques) qui sous-tendent le vocabulaire, mais je me limiterai dans la mesure du possible aux problèmes linguistiques, n'ayant pas de compétence dans le domaine de l'histoire de la science.

1. Comment ce nouveau vocabulaire a-t-il été transmis et appris — et compris  ?

L'on sait que, dans les traductions latines des textes arabes, le vocabulaire arabe est largement retenu tel quel, et que ces mots d'emprunt sont le plus souvent aveuglément repris comme des termi technici par les traducteurs en langue verna- culaire. Ainsi, par exemple, url élément important du dictionnaire de Maria Teresa Herrera de l'espagnol médical du Moyen Âge est formé par des mots d'origine encore très visiblement arabe (Herrera 1996). De même, le texte d'Aldebrandin de Sienne renferne des « transcripciones o adaptaciones mâs o menos corruptas del latin o del griego, e incluso del ârabe  » (Gonzâlez Doreste 1996-1997 :201). Mais il n'y a qu'un seul exemple cité  : tyriasis, provenant de tyrus, nom d'un type de calvitie utilisé par les auteurs arabes (A1dL 86.2, glossaire) ; le mot semble pouvoir également remonter au grec ~i~cllpov.
La voie de transmission du grec jusqu'aux textes techniques en français ou en espagnol ou en occitan, est donc claire  : grec ~ arabe ~ latin ~ langue romane, dépassant ainsi la «  dreistufige Übersetzung  » (Glel3gen 1996  :430-435) pour en fournir une version qui est vierstufzg.
Parfois, les mots techniques sont glosés  :c'est le cas par exemple des versions de la Chirurgie d'Albucasis (Trotter 2004). Ainsi, par exemple, url mot grec sera expliqué
«  Et nominatur grece "labrem violentes hatelarem" parv(ar)a .i. pralanca Montpellier H89ter, f. 171v; IIL19; Spink/Lewis 1973  : 774; es nompnat en grec "labre volentz
30 atelarem", so es paleta pauca Elsheik 1992 :247  ; III.19  ; Et est apelez "palalnche" Trotter 2005  : f. 74vb ; IIL 17, sans la phrase grecque ; Spink/Lewis 1973 :774 ("It is called in Greek bayram, meaning a small lever").  »
Ou encore, le nom d'un type de forceps («  algefri  ») nécessite un commentaire, plus développé il est vrai dans la traduction française que dans les passages équiva- lents en latin et en occitan
«  extremitates eorum sicut forts se oris avis quod nominatur "ciconia" Montpellier H89ter, f. 115v; IL31; e alscudas veguadas las extramitatz de aquelas Sian la forma del bec d'un autel lequal ha nom "ciconia", so es guanta Elsheik 1992 :82  ; II.30  ; Quant li racine demoure au traire, si covient que tu mettes sor le leu coton moilliet embarre .i. jor ou .ij., tant que li leus soit amolis, pues i boute les tenailles qui sont apelees « algefri  », de coi li chiés semblet bec de soigne; et soient dedens faites ausi com une lime et c'est li forme [illustration]  » (Trotter 2005  : f. 26vb ; IL29 ; le nom manque dans Spink et Lewis 1973 :278.)
La solution de la glose interlinéaire est adoptée par exemple par le manuscrit Vienne, PNB n. s. 2641, édité sous forme de facsimile dans Irblich 1979. Le manuscrit latin de Montpellier, H95 de la Bibliothèque de la Faculté de Médecine, qui a servi à la fabrication de la traduction occitane de la même bibliothèque (Montpellier, Bibliothèque H89ter; Galley 1986), par exemple sur le £ 106r, dans la marge droite on lit  :adubelati i. exiduris [ ?], en face de I.51 qui porte la rubrique «  de cauterizacione adubelati  ».
Il s'agit, cependant, dans le cas des gloses, d'une réponse immédiate et ponctuelle, devant un texte qui posait des problèmes au lecteur et au traducteur, tant au niveau de la version latine que lorsque celle-ci fut retraduite en langue romane. Dans la plupart des cas dans l'Albucasis, les explications existent déjà dans la traduction latine de Gérard de Crémone, et sont tout simplement reprises, et traduites à leur tour, par les versions en français et en occitan. Souvent, le lecteur du texte latin, comme celui d'une traduction vernaculaire, aura affaire à des mots arabes estropiés et déformés au cours de leur transmission (Latham 1972, Montero Cartelle 2009). Les gloses et les commentaires fournis véhiculent certes un vocabu- laire nouveau, mais leur fonction primaire est d'aider le lecteur d'un texte donné, non pas de transmettre de manière systématique une liste de mots. Ce n'est pas pour autant un système d'apprentissage du vocabulaire arabe.
Mais, on le sait, il existait ce que l'on pourrait appeler la « proto-lexicogra- phie  »médiévale, et qui avait précisément cette vocation  :d'apprendre au lecteur une liste de mots, le plus souvent organisés selon une conception que nous qualifie- rions maintenant d'«  onomasiologique  », c'est-à-dire, thématique. Ce système est d'ailleurs resté opérationnel dans les ouvrages pédagogiques pour apprenants de langues vivantes de nos jours  : on apprend une liste de noms d'arbres, de poissons, d'adjectifs de couleur. Parmi l'abondante collection de glossaires (bilingues) et de synonyma (monolingues), l'on trouve aussi des ouvrages alphabétisés, dont les plus célèbres sont sans doute l'Aalma et l'Abavus, ainsi désignés à cause du
31 premier mot dans la liste. Je reviendrai à la question des glossaires en général dans la partie suivante de cette étude qui portera sur la survie et sur la généralisation du vocabulaire scientifique arabe, en l'occurrence en ancien français.
Mais, dans trois manuscrits latins du texte d'Albucasis — la version latine représente bien entendu la forme sous laquelle le traité aura été diffusé en Occident — il existe une sorte de glossaire. Je l'ai repéré dans le manuscrit Additiona136617 de la British Library (Trotter 2001 :184), mais le même glossaire (apparemment) existe également dans url manuscrit d'Oxford (Bodley 360) ainsi que dans url manuscrit de Venise, Marciana lat. Z 320 (Green 2011 :369 n. 16'). Les trois manuscrits sont d'origine italienne, ce qui correspond à la distribution générale des copies latines de l'Albucasis, produites presque exclusivement en Italie et dans le sud de la France (deux manuscrits seulement du nord de la France; Green 2011  :369-372)2. Pour ce qui est du manuscrit de la British Library, le catalogue3 décrit ainsi le glossaire
At the end (f.52), in another hand, is a glossary of Arabic medical terms, begin- ning "Alhasef idest [sic] puncti rubei"  ». Cet ajout occupe les ff. 52r-63V. Il serait donc tentant d'y voir, précisément, url glossaire au texte, comme les glossaires qui acompagnent aujourd'hui les éditions critiques de textes médiévaux. En réalité, la description fournie par le catalogue est inexacte, car si le glossaire commence par une série de mots arabes (translittérés en latin avec une explication latine), la liste contient également des mots qui n'ont rien d'arabe ; et beaucoup des mots arabes (nous le verrons) ne sont pas dans l'Albucasis. Ce qui a vraisemblablement induit en erreur le bibliothécaire responsable du catalogue des manuscrits ajoutés à la collection dans les années 1900-1905, c'est la longue liste des mots arabes qui bien entendu ont tendance à commencer par As- et Al- à la suite de l'agglutination de l'article arabe.
À titre d'illustration, j'ai transcrit une partie seulement de cette liste. De façon curieuse, le glossaire commence au f.52ra mais deux folios plus loin, reprend dès le début, avec une deuxième version qui d'ailleurs comporte des mélectures assez surprenantes. Je suis parti du recommencement au f. 54rc.
British Library, MS. Additional 36617, f.54rc
[30] [A]lhasef .i. punctis rubeis qui sont [31] ut pulicis morsus et fiant in [32] omnibus membris. et precipue in oculis [33] et cito recidunt
[34] Algezodie .i. nodi qui fiant in collo [35] et gala. et sub ascellis. et inguinibus
[36] Algafedi .i. paxillus
[37] Asramia .i. cybus de agristia
[38] Alesfias .i. persilliuxn
[39] Alavis tamen est siccus os. et vetula que [40] as finem tendit
1 Étude qui remplace évidemment Trotter 2000.
2 Ce qui rend encore plus surprenante l'existence de deux traductions lorraines au xIII° et au xv° siècles (Trotter 2005  : 4-7, sur les différences entre le ms. 1318 de la BnF et le ms. 1228 (perdu) de Metz).
3 Catalogue of Additions to the Manuscripts of the British Museum in the years MDCCCC — MDCCCV (Londres  : Longmans, etc., 1907), p. 160.
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NEOLOGICA
[41] Apiuxn silvestris .i. petrocillinuxn ma[42]cedonicuxn
[43] Aseid .i. brachiuxn
[44] Alfelur i. nitix nitix albe [52ra  :radix vitis albe]
[45] Almusara i. uvea
[46] Alhasciet .i. pulimar
[47] Alcordine .i. thuthia ioda
[48] Assaram. amonium. et acoris an[49] passeorum ad invicem mutuantur [MS. mrrruantur; 52ra  : mutuantur] [50] unum peralis ponaenda
[51] Alhasaph.i. desudatio
[52] Asa fetida
[53] Alcorsef .i. nix dia capita
[54] Adesia citrina .i. cybus. q i fit [55] de hantibus coctis cum aqua quibus [56] aditur acetum et parum casturni [52ra  : parum safarani]
[57] Alembicuxn .i. coopertoriuxn instrumentum [58] aque rosate
[58] Aderebü .i. corruptio stomachi
[59] Alguesegues .i. inquietudo quando. s. [60] homo loquitur et non potest dormire [52ra  : s. quando homo loquitur secuxn; cf. 54vb [ 18]  : Algasegues .i. alienatio]
54va
[1] Asam i virga pastoris persiste [sic  :52ra persice] [2] vocatur siendarü [52ra  : bersiendara]
[3] Addhalaeron .i. descripta [52ra  : decrepita] .s. seve[4]ra in qua homo senio vere non potest [5] rons [ ?] sue vires destructe
[6] Assamam .i. dies caniculares in esta[7]te. et in hieme .i. molesti
[8] Adacolire .i. sulfnrate vel man[dragora] [52ra  : mandragora]
[9] Aliacun .i. edra
[ 10] Algerara .i. parvorum scorpio[ 11 ]nuxn pars secundam .i. Algerarar nzstellatonun

[12] Alneme .i. amidos
[13] Aloes scrotensis .i. succo citrini a loto [52ra  : Aloes ortensis .i sucotrini]
[14] Alchatim .i. renom
[15] Aletheli .i. thamarici masculinis
[16] Alucrubem .i. sculo st[i]pendi [52ra  : scolopendria]
[ 17] Alhoffes .i. cauda vel os Gaude
[18] Aluc .i. palpitatio
[19] Alvia hec fit de zucaro sicut isi[20]ssaminuxn de melle
[21 ] Alusuen .i sulphurata et secundum quosdam sola .i. herba de qua fit alchali [22] Alssuhul .i. oculi qui sont iendi malte [23] nigrum et variuxn
[24] Azegi .i atramentum
[25] Anahada est Gibus sicut phelu[26]des nomen quia in eo ponitur sisamuxn
[27] Azube .i. butirum cruduxn
[28] Alocuon herba silvestris totale fetida
[29] Asemeri .i. butyrum coctum
[30] Alunttaxn .i pix liquida [54rb  : alcheitram]
[31] Amundem .i. radix herbe de qua. fit [32] assa fetida
[33] Alberoragi .i. basilicon cuxn lattis fulüs
[34] Asa afati .i. rubor pustulasus [sic  : 52rb pustulosus] [35] qui in fade apparet
[36] Alchuabe .i. inpetigo
[37] Arfeff
33 [38] Asanetu .i. piscis magno. et sali[39]tus qui fit de succo fiuctus cuiusdam [40] arboris parue que vinco assi[41]milatur malerundria
[42] Acutia .i. magna arbor
[43] Azafarch .i. aleurt
[44] Asaageb
[45] Altit dulcis. as adulcis est asa [46] fetida. asa. dulcis
[47] Albundaalti .i. avellana
[48] Alchababi .i. calcanei
[49] Alchaab .i. cavilla
[50] Alfur .i. taros oriulanus
Si ce sont majoritairement des mots arabes, c'est loin d'être toujours le cas ; et url peu plus loin, toujours dans la partie « A » —qui, comme on le voit, n'est pas entièrement alphabétique à l'intérieur de la lettre «  A » —les mots arabes sont moins fréquents encore
SSra
[30] Azaruz .i. sarcolxolla
[33] Allogalla .i gentiana
[34] Aumantis .i. succus malorane
[35] Agimonia .i. agrimonia
[40] Anacardi .i. fiuctus cuiusdam arbo[41]ris in india qui inperiti pediculos [42] elefantium dicuntur
Quand on quitte la partie « A » de l'alphabet, l'élément non-arabe devient encore plus important ; ainsi, sous «  B  »
56vb
[41] Basiliscus .i serpentaria drag[42]untea. vel coluxnbina idem
[43] Bulbus .i. ceps marina
[44] Balsamita .i. sisimbriuxn ortense
[45] Buglosa .i. lingua bovins.
[46] Bacce edere vel carposcisci .i. fiuctus
— et l'arabe est déjà loin. L'on est dans le monde des synonyma classiques de la médecine médiévale, qui se consacrent surtout aux médicaments et ainsi, aux plantes (Beaujouan 1981 :352). Et chose surprenante, du moins pour le petit échantillon que Voici, il n'y a presque aucune concordance entre le glossaire du manuscrit Additional 36617 et le Glossario arabo francese publié par Ineichen (G1Gui11I =Ineichen 1981). Une seule exception  : « Bulbus .i. ceps marina » (56vb [43]) qui semble correspondre à G1Gui11I 73  : «  Belbus  : ascalugnes  », auquel on peut également comparer HuntMed 453, glossaire au texte du manuscrit Cambridge, Trinity College 0.1.20  : oignion de mer, `ceps marina'. Or, si Ineichen renvoit à l'arabe bulbûs, il ne faut pas exclure la proposition de l'OED sub BuLB n. : « Latin bulbus < Greek ,Bo~l,Bôç  », renforcée en quelque sorte par le TLF  : «  xve s. bot. « scille maritime  » (Gr. Herbier, 461 dans GDF. Compl.). « Scille maritime (Scilla maritima)  :Squille; les Grecs l'appellent bulbe (...)  :c'est oignon ou cibole marine (Grant herb. C., a 1450, 166)  ». [GDC VIII, 393c]. Se pose donc la question  :est-ce de l'arabe ? De
34 toute façon, le Glossario arabo francese ne côincide pas avec le glossaire qui a été rattaché à l'Albucasis et qui, lui, n'est pas en réalité un glossaire à ce texte. Tout ce qui relève de la botanique, par exemple, n'a aucun rapport au traité de chirurgie d'Albucasis. Un certain nombre d'articles pourraient faciliter la lecture de son traité
54rc
[30] [A]lhasef .i. punctis rubeis qui sont [31] ut pulicis morsus et fiant in [32] omnibus membris. et precipue in oculis [33] et cito recidunt
[34] Algezodie .i. nodi qui fiant in collo [35] et gala. et sub ascellis. et inguinibus [43] Aseid .i. brachiuxn
54va
[ 14] Alchatim i renom
[48] Alchababi .i. calcanei
[49] Alchaab .i. cavilla
mais la très grande majorité du texte semble peu orientée vers la chirurgie et encore moins, vers le traité d'Albucasis. On a tout simplement affaire à un glossaire médico-botanique général que les copistes ont cru utile de rattacher à un ouvrage qui traitait du même domaine.

3. Dans quelle mesure ce nouveau vocabulaire a-t-il survécu ?
Cette deuxième question historique est plus épineuse, et soulève également un problème fondamental  :comment retrouver la réalité de l'existence d'un mot dans la langue, c'est-à-dire  : en dehors, et au-delà, des glossaires ? Retrouver une première attestation est, au fond, chose simple, bien que satisfaisante pour l'étymo- logiste  :établir s'il a vraiment vécu, est nettement moins facile. Viennent ensuite deux problèmes subsidiaires  :quels sont les mots qui ont survécu ? et pourquoi ceux-ci précisément ? Sont-ils entrés aussi dans la langue générale ? Pour cela, évidemment, il faut nécessairement avoir recours en premier lieu aux diction- naires. Mon point de départ est qu'il est légitime de s'attendre à ce que les mots scientifiques soient repris par la langue générale, dans la mesure en tout cas où il y a vulgarisation du savoir scientifique lui-même. Il est évident, par exemple, que de nombreuses premières attestations de mots « scientifiques  » en ancien français, se retrouvent dans des textes non-scientifiques, voire même résolument « littéraires  », comme le passage de Cligés où la gouvernante de Fénice, Thessala, propose de la guérir et fait étalage de son savoir médical et ce faisant, fait preuve d'un vocabulaire technique dont les éléments attestés ici le sont pour la première fois en français4 (CligésG 2998-3006; c£ Trotter 2011). Même phénomène pour les mots laryngeal et pharyngeal, attestés pour la première fois chez Rabelais
4 Dites le moi, qui le savez, / An quel leu cist max vous tient plus, / Car se garir vos an doit nus, / A moi vos an poëz atandre, /Car bien vos saurai santé randre. / Je sal bien garir d'itropique, / Si sai garir de l'arcetique, / De quinancie et de cuerpous ; / Tant sai d'orine et de pous /Que ja mar avroiz autre mire.
35 en 1532, bien avant la première parution de larynx, relevé par le Dictionnaire de l'Académie en 1762 (TLF sub LARYNX ; FEW 5,194b).
Pour ce qui est des dictionnaires du français, le taux de survie des mots arabes est révélateur. Dans le TLF, sur 217 mots pour lesquels la « langue emprun- tée  » —c'est-à-dire  : la langue d'origine d'un mot emprunté —est l'arabe, url seul, saphène, « veine superficielle de la jambe  » (déjà dans A1dL 36.7), est url mot médical. Le FEW, dans le tome XIX (Orientalia), ne contient également que très peu de mots (huit) de type médical pour lesquels parfois une antédatation a été possible (albaras, ChirAlbT ; bothor, ChirAlbT ; alchatim, ChirAlbT ; sifac
Gdf 7,614c, TL 9,1640; sode, ChirAlbT; zirbe, ChirAlbT), sans pourtant qu'une véritable implantation dans la langue française soit visible. Le fait qu'alchatim par exemple est présent dans la traduction de la Chirurgie d'Albucasis et ensuite dans le Tiers Livre de Rabelais ne prouve rien quant à la réalité de l'introduction du mot en français  : il s'agit sans doute plutôt d'un emprunt à deux reprises, et face au même problème d'un texte traduit de l'arabe.


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Mais, encore une fois, et c'est l'aspect le plus important, le taux de survie est très faible. Même phénomène dans la traduction d'Albucasis  : si l'on reprend la liste des arabismes (cf. Trotter 1999; 2005  : 11-14 et glossaire, corrigé par Quinsat 2006),1'on constate que presque rien n'a survécu
«  AnusELATT  : tumeur, polype (hapax) ; — ALAGADEING  : excroissance de chair (hapax) ; — ALSAxAS  :espèce de lèpre (1 ~° att.) ; — ALSARET  :type de sonde (hapax) ; — ALSERIT  : type de scalpel (hapax) ; — (ALSULCOrr), [ALSULUS]  :excroissance de chair sur les gencives (hapax); — ALCALr  :produit salin de la plante appelée soude (1~° att.); — ALCxATnv~  :sacrum (1~° att.); — ALCUrrrrATT  : hypopyon (hapax); — ALEACxATT  :infection de l'oeil (hapax)  ; — ALEC~. : tamaris (hapax)  ; — ALGEFxr, GES~s  :pinces, forceps (hapax); — ALMAGDA  :aiguille (1~° att.); — ALMAGDERI
sorte de cautère (hapax) ; — ALMECnA~, ALMInACx  :forceps (utilisé pour écraser un foetus) (hapax) ; — ALxATTCE, ExxATTQug  :hymen imperforé (hapax) ; — ALTHALI levier (hapax) ; — AL~LUL, ~LUL  :cor, verrue (hapax) ; — Arrasn. : sorte de bistouri (hapax) ; — AxrssATT  :fistule lacrymale (hapax) ; — AuG~xrcx  :veines dans la bouche (hapax) ; — AxACxATT  :chair qui se forme dans l'oeil (hapax)  ; — AxnvAxcx, ExnvACx sécrétion sur les paupières (hapax) ; — axas ( ?)  : type de sonde chirurgical (hapax) ; — cANrnxnrr  :entonnoir (hapax) ; — cxnMELOT  : cameline (étoffe) ; — cocue  :pilule laxative (hapax); — cormrsr  :plante sternutatoire, peut-être ellébore ou vératre (1~ att.) ; — coTOrr  :coton ; — FrsTrcE  :pistache (1 ~ att.) ; — GonATx  :amygdales ; godad (hapax); — GunvoEGES  :veines jugulaires; — MIxACx  :paroi abdominale; — MuGAT; MuGATx  :racine du glossostemon bruguieri ; — Muz~  :banane ; — [rrAxrx] ; (vAxrxrx) ;
37 type de phlébite qui se déplace dans le corps (hapax); — NESSE veine du pied, près de la cheville (hapax) ; — sESEL  : ptérygion, affection oculaire, pannes de la cornée (1~ att.); — soDAINE  :relatif à, découlant de, la migraine; migraineux (hapax) ; — soDE  :migraine (1~° att.) ; — soPI~NE  :veine saphène (1~° att.) ; — suMAC sumac, rhus coriaria; — s~AC  :péritoine ou tout autre membrane ; — ssrxoP  :sirop ; TAxMIR  : blépharoplastie (hapax) ; — zIRSE  :épiploon.  »
Cette liste comprend évidemment des mots très spécifiques et limités au monde de la chirurgie arabophone —surtout ceux qui désignent les instruments du chirurgien; mais elle contient également des mots assez connus en Occident au Moyen Âge (mirach, sifach, sode). Concernant mirach, l'on a pu écrire  : «  È url arabismo molto diffuso  : al-mirâq. Cosi corne sifac (sij~q), è uno dei pochi arabismi che rimane in forma non latinizzata in tutti i testi latino-medievali  » (Altieri Biagi 1970  : 97) — et dans les testi romani également (Trotter 1999 :35). Le DMF (nourri du lexique Jacquart et Thomasset, Jacquart 1997) fournit des renseignements supplémen- taires  :alcali persiste (avec url changement de sens, cf. TLF) ; cochie est peut-être d'origine grecque (xoxxtov)  ; fzstique a url article à part entière (DMF s.v.), etc.
Mais ce sont des mots qui ont néanmoins disparu. Les survivants sont alcali, c(h)amelot, coton, sumac, syrop, pistache (ici sous la forme concurrente fzstices), saphène, donc des mots —sauf le dernier —plus généraux et qui sont passés dans la langue commune. L'on peut aussi se demander si la forme des mots ne joue pas également url rôle, les survivants étant souvent les lexèmes qui s'intègrent plus facilement, ou pour reprendre la métaphore darwinienne de mon ami Stephen DSrr, qui s'adaptent le plus facilement à leur nouvel environnement.
L'apport de la science arabe au Moyen Âge est immense et durable, en médecine comme dans les autres disciplines. Sur le plan de la langue, cependant, l'influence n'a été qu'éphémère. Dans le cas de la très grande majorité des néolo- gismesprovenant de l'arabe, ils ont vécu ce que vivent les néologismes  :l'espace d'un matin. C'est url matin, pourtant, qui annonçait une journée splendide, celle de la science arabe, qui a éclairé l'Occident jusqu'à la Renaissance.

David TROTTER
Aberystwyth University

5 Rien de comparable à cette forme apparemment aberrante ds Gdl~ 10,345b, TL 7,978, mais cf. FEW 8,597a  : mfr. pistique (Greban) et frstique (Rabelais), adj. frsticin (Cotgr) ; cf. Spink et Lewis 638 ; en occitan, «  scorsa de fistic  » ChirAlbucE 200 ; cf. glossaire «  `pistachi' ar. I•vsIVQ  » ; cf. FEW 19,49a festuce ; BaldEt 1,366.
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