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Classiques Garnier

Comptes rendus

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Neologica
    2009, n° 3
    . Revue internationale de néologie
  • Auteurs : Sablayrolles (Jean-François), Desmet (Isabel)
  • Pages : 205 à 217
  • Revue : Neologica
  • Thème CLIL : 3147 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage
  • EAN : 9782812442292
  • ISBN : 978-2-8124-4229-2
  • ISSN : 2262-0354
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4229-2.p.0209
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 15/04/2010
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
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COMPTES RENDUS


BERTRAND, Olivier, Histoire du vocabulaire français, Éditions du temps, Nantes, 2008 (256 pages, 18 euros)
L'Histoire du vocabulaire français d'Olivier Bertrand rendra de nombreux services aux étudiants de lettres comme il satisfera la curiosité d'un public plus large, non spécialiste mais intéressé par la langue française. À la différence d'autres livres d'histoire de la langue (cités avec des références précises tout au long de l'ouvrage pour ceux qui voudraient approfondir telle ou telle notion), ce livre ne traite pas de faits de phonétique, de morphologie ou de syntaxe, mais se concentre sur la constitution et l'évolution du lexique français depuis ses origines jusqu'à l'époque contemporaine. En fait, il privilégie, d'une part, le fonds ancien et, d'autre part, les emprunts liés aux contacts divers avec d'autres peuples et d'autres langues. Les néologismes construits par les diverses matrices internes n'ont en effet guère retenu l'attention de l'auteur qui le reconnaît d'ailleurs lui- même à la page 243: «Mais le vocabulaire français se construit également par lui-même. Nous avons peu parlé ici des différents systèmes de construction du lexique à partir des bases françaises de celui-ci », se contentant de renvoyer au seul manuel de Denis Apothéloz. D'autres livres ou articles auraient pu être cités sur le concept de néologie et de néologisme et sur les différentes typologies qui en ont été proposées (Louis Guilbert, Bernard Quemada, Alain Rey, Jean- François Sablayrolles...). Cet aveu de conclusion fait écho à la quasi-absence, dans l'introduction, de la néologie formelle autre que le calque et l'emprunt. Dans les «techniques de formation des néologismes », ces deux procédés sont en gras, précédés d'une puce, comme le néologisme sémantique. Pourquoi n'y a-t-il pas le même traitement pour les «autres formes d'introduction du lexique dans la langue : pensons à la dérivation, l'acronymie, la siglaison, l'abréviation, le mot- valise... » et à la composition, absente de la liste? Ce choix conduit aussi à faire l'impasse sur des évolutions constatables au cours de l'histoire de la langue dans la formation des mots, avec l'apparition de nouveaux procédés, et des changements de productivité de tel ou tel procédé ou de tel ou tel affixe, comme cela est indi- qué dans l'introduction du Petit Robert par Josette Rey-Debove et Alain Rey. Ce manque d'intérêt pour les matrices internes fait rattacher à l'emprunt le «calque

Neologica, 3, 2009, p. 205-217
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sémantique» (appelé plus fréquemment calque morphologique) à l'ceuvre dans des mots comme libre penseur ou gratte-ciel qui sont des créations relevant de la morphologie française, même s'ils sont créés par équivalence de mots étrangers (free thinker et sky scraper en l'occurrence) : ce sont des composés, même si l'ordre des éléments du premier ne correspond pas à l'ordre progressif prédomi- nant en français.
Le principe d'organisation du livre est mixte et cohérent : en suivant la chronologie, les 14 chapitres et la conclusion mettent l'accent sur certains aspects dominants à telle ou telle période, même s'ils ne s'y restreignent pas. Il en va ainsi, par exemple, de l'introduction de mots arabes en Ancien Français, de la naissance du vocabulaire politique au xlVe siècle (du fait des traductions en fran- çais de saint Augustin, d'Aristote... commandées par Charles V), de l'apport de l'italien au xv~e siècle (à la suite des guerres d'Italie), des emprunts à l'anglais dans les temps modernes... Chacun de ces phénomènes n'est pas propre à un siècle, mais c'est à l'époque où ils se sont le plus clairement manifestés qu'ils sont très logiquement exposés, l'auteur en profitant pour indiquer l'existence de faits simi- lairesmais de moindre ampleur à d'autres époques. Par ailleurs un fait dominant à une époque n'empêche pas l'existence d'autres tendances, parfois contraires, à la même époque. On note ainsi avec satisfaction que le xvr~e ne se définit pas par la seule tendance à l'épuration de la langue (initiée par Malherbe, et continuée dans une moindre mesure par Vaugelas dans ses remarques sur des usages en cours), mais que des néologismes ont éclos en grand nombre dans les courants baroque, précieux et burlesque.
En fait, les quatorze chapitres (et pas quinze comme c'est indiqué p. 4) se répartissent en trois grands ensembles. Le premier, qui regroupe les quatre premiers chapitres, traite des sources et héritages du français, langue romane (avec ses variantes) issue du latin populaire avec un substrat gaulois (sans doute parlé jusqu'au ive ou ve siècle) et un superstrat germanique (lié d'abord à des contacts commerciaux puis aux invasions). À ce fonds hérité (directement ou indirectementpardes latinisations de mots celtiques ou germaniques), vont s'ajou- ter des apports liés à des contacts avec d'autres peuples et d'autres langues. Si l'auteur use (peu, à juste titre) de la métaphore de l'histoire naturelle (un mot naît et vit...) chère à Arsène Darmesteter, il met surtout l'accent (là aussi à juste titre) sur les faits historiques et sociaux qui prévalent dans l'évolution d'une langue, le français en l'occurrence. Cela constitue le deuxième grand ensemble, le plus nettement chronologique, qui va des emprunts à l'arabe au Moyen Âge jusqu'aux emprunts à l'anglais des temps modernes (ensemble évoqué dans le paragraphe précédent). Les derniers chapitres (de 11 à 14) quittent l'organisation strictement chronologique et privilégient une approche thématique autour de quatre thèmes pertinents. Le chapitre xr traite des emprunts aux «autres langues » (espagnol, portugais, créole, langues scandinaves, néerlandais —avec un problème de hiérar- chisation des titres qui laisse penser que le néerlandais est une langue scandinave
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et non germanique —, les langues slaves que sont le russe et le polonais, les langues orientales dont le persan — indiquée à juste titre langue indo-européenne mais bizarrement rattachée à la famille sémitique- le turc, le japonais et le chinois, puis l'allemand moderne et enfin des langues africaines), emprunts qui pour être moins nombreux pour chacune de ces langues, sont néanmoins révélateurs des types de contact, dans certains domaines ou activités, que les locuteurs français ont noués avec les peuples qui les parlaient. Mais l'auteur a bien raison de remarquer que des emprunts ne se font pas toujours directement à la langue source mais parfois par l'intermédiaire d'une autre langue (avec une inversion de la langue source et de la langue relais dans les sous-titres des pages 177 et 182 «l'espagnol via l'Amérique latine » et « le portugais via l'Amérique du Sud »alors qu'il s'agit de mots origi- naires de langues d'Amérique latine qui transitent via l'espagnol et le portugais). Le chapitre xn aborde, via des emprunts dits parfois internes, le problème des langues régionales avec une réflexion de type sociolinguistique sur le continuum entre patois, dialectes et langues (et les caractéristiques de chacun d'eux, dans leur version prototypique). Des exemples tirés du breton montrent que ces emprunts ont été peu nombreux. Ils sont encore moindres pour les autres langues régionales. La présence du grec en français constitue le contenu du chapitre xrn. L'idée est intéressante et un peu originale, car cette présence est parfois mal reconnue dans l'histoire de la langue française, sauf dans des ouvrages ou articles spécifiquement consacrés à ce domaine, comme les dictionnaires de formants grecs, que l'auteur cite abondamment. La présence subreptice de mots grecs qui ont transité par le latin est évoquée mais guère exemplifiée. C'est dommage. Cimetière (koimeterion «dortoir », ampoule (amp(h)orella, «petite amphore ») ou bien d'autres mots français auraient pu être cités à côté des emprunts savants ou des mots créés en français avec des formants empruntés au grec, souvent reconnaissables par des caractéristiques graphiques. La différence entre ces deux sous-ensembles aurait pu être plus nettement marquée : logographe est un emprunt au grec mais grapho- logueestune création moderne (« c'est avec des lexèmes grecs, un composé fran- çais », comme l'écrivait Benveniste de microbe). L'auteur choisit de traiter tous les éléments de ces mots comme des affixes (listes de préfixes, p. 223 ou suffixes p. 229) nonobstant le fait que certains peuvent se placer aussi bien en première position qu'en seconde comme logo «discours/science » ou graph «écrire » des exemples précédents ou encore anthrop- «homme » ou phag «manger » de anthropophage/pithécanthrope/phagocyter. Il est par ailleurs difficile de consi- dérer qu'un signifié comme «homme »pour anthrop ou «manger » pour phag soient des signifiés d'affixes, comme le sont le a- privatif, le dys- (dus- « conno- tation négative » opposé à eu- (connotation positive), etc. À ces deux arguments (de la mobilité et de l'appartenance à des ensembles restreints ou vastes, avec des types de signification différents) s'ajoutent d'une part la ressemblance entre les mots indubitablement composés empruntés au grec ancien avec les créations modernes et, d'autre part, le fait que la plupart de ces mots seraient constitués
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seulement d'affixes, sans base lexicale, pour penser qu'il s'agit plutôt de formants qui servent à un type particulier de composition, la composition savante, dont Benveniste (BSL, 1966) a montré l'essor à l'époque moderne. Le dernier chapitre est consacré à des étymologies inconnues, bizarres ou incongrues qui ne manque- rontpas de retenir l'attention et de susciter l'intérêt des lecteurs.
Ce livre, centré sur les origines diverses du lexique français, tant dans la constitution de son fonds primitif que dans ses apports ultérieurs au contact d'autres langues plus que sur son histoire proprement dite (avec les créations formelles, les évolutions sémantiques, les changements d'emploi...) est très accessible à tous les publics et n'exigent pas de prérequis. Il est surtout constitué d'exemples nombreux, tous très intéressants, avec des commentaires et éventuellement des discussions pour certains d'entre eux. Un index d'environ 500 mots permet d'avoir une vue synoptique des mots traités dans le livre et de trouver rapidement les informations qui les concernent. Des tableaux, des reproductions de documents, etc. illustrent par ailleurs le livre et contribuent à son aspect pédagogique, renforcé par les encadrés «à retenir» de fin de chapitre qui précèdent des bibliographies commentées de références fondamentales pour chacun d'eux. Bref un livre clair, agréable et instructif qui donne l'envie et la possibilité d'en savoir plus dans le domaine du lexique français.
J.-F. SABLAYROLLES

Pierre-Nicolas CHANTREAU, Dictionnaire national et anecdotique (1790),présenté etannotéparAgnès STEUCKARDT, coll. LaLexicothèque, Limoges, Lambert-Lucas, 2008.
Les deux premières parties de la présentation que fait Agnès Steuckardt du Dictionnaire national et anecdotique de Pierre-Nicolas Chantreau traitent de la vie de l'auteur, ancien élève, très critique, de Beauzée, et du genre «dictionnaire » (« recueil de mots par ordre »)très en vogue au cours et à la fin du xvnie siècle. Il y est en particulier question des dictionnaires néologiques prérévolutionnaires (celui de l'abbé Desfontaines, pour critiquer les néologismes, en 1726, et, avec un renversement de tendance, celui d'Alleu, en 1770). La fin de cette deuxiè- me partie et la troisième abordent directement le problème de la néologie, qui était d'une actualité brûlante à l'époque révolutionnaire. Le dictionnaire de Chantreau paraît en effet en 1790, sous la signature de M. de Z Épithète, par- mi les premiers suscités par la Révolution. Il représente la troisième des trois tendances qu'identifie Agnès Steuckardt pour cette époque. Les dictionnaires néologiques aristocrates (Synonymes nouveaux, L'Abus des mots, etc.) adoptent un ton violemment pamphlétaire dans leur dénonciation des nouveaux usages présentés comme des abus. S'en démarquent les dictionnaires néologiques non polémiques (Le Dictionnaire raisonné, Le Vocabulaire des municipalités et des
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corps administratifs, dont Annie Geffroy a pu écrire qu'il représentait « un degré zéro de la lexicographie socio-politique »). Paraît aussi à la même période Le Dictionnaire national et anecdotique de Chantreau qui est le premier à afficher ses opinions révolutionnaires.
Le dictionnaire de Chantreau est un dictionnaire du changement lexical. Il présente non seulement une liste de mots nouveaux appelés par le Nouveau Régime mais aussi une liste de mots qu'il périme et qui sont, d'après le citoyen Chantreau, appelés à disparaître à brève échéance (du moins le souhaite-t-il). Le long sous-titre est explicite : «Pour servir à l'intelligence des mots dont notre langue s'est enrichie depuis la révolution, et à la nouvelle signification qu'ont reçue quelques anciens mots [...J Avec un appendice contenant les mots qui vont cesser d'être en usage, et qu'il est nécessaire d'insérer dans nos archives pour l'intelligence de nos NEVEUX». S'appuyant sur les attestations et les définitions dans les différentes éditions du dictionnaire de l'Académie, peu susceptible d'être soupçonné de radiation rapide de mots enregistrés, Agnès Steuckardt distingue trois situations dans cette liste établie par Chantreau. Les mots ou collocations qui ont effectivement disparu sont très peu nombreux :seulement sept. En revanche les mots qui se maintiennent avec un changement de sens (nommés «archaïsmes référentiels ») pour des réalités sorties de l'univers référentiel contemporain (repérables notammentpar des verbes à l' imparfait dans les définitions) représentent environ les deux tiers de l'ensemble. Enfin les mots qui se sont maintenus sans changement de sens, révélant ainsi de grandes permanences dans le vocabulaire socio-politique, représentent environ un tiers de la liste.
Dans les définitions et commentaires des mots retenus dans la nomen- clature des nouveautés, l'opposition entre l'Ancien Régime et le Nouveau Régime est récurrente et fondamentale. C'est que Chantreau s'intéresse à l'usage, et aux changements d'usage. Récusant l'existence d'une «signification primitive », comme le soutenait Beauzée, et pensant que le sens d'un mot n'a pas d'exis- tence immanente, Chantreau adopte une conception historique de l'usage inspiré de l'idéologue Court de Gébelin. À partir de la liste des nouveautés et de leurs articles, Agnès Steuckardt montre l'existence de trois dimensions du renouvel- lement lexical à cette période cruciale de l'histoire française. Il y a d'abord les néologismes formels bien sûr, mais, quantitativement, ils ne représentent qu'une infime partie du dictionnaire. Plus importante est l'appropriation de certains mots par des classes qui ne les connaissaient pas et ne les utilisaient pas auparavant. Il en va ainsi de termes politiques comme citoyen, député, électeur ou d'emprunts comme club, juge de paix... Il y a enfin les glissements linguistiques que le changement de régime impose à nombre de mots (lanterne de «réverbère » à «potence », droit de «taxe » ou «impôt » au sens actuel, présent dans droits de l'homme...). Si les néologismes formels, au sens moderne du terme, ne sont que cinq (bureaucratie, contre-révolution, guillotine, leze-nation, sous-amendement), Agnès Steuckardt rappelle fort opportunément que la conception de la néologie
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est plus vaste à l'époque et qu'elle inclut les «mots qui n'ont pas l'habitude de se voir ensemble» (Desfontaines). Du coup, c'est tout un ensemble d'alliances de mots qui relèvent du champ, comme, par exemple, un certain nombre de groupes formés avec l'adjectif national: boucles nationales, chapeau national, ceinture nationale... Et, par des facéties, dont il est coutumier, Chantreau recourt lui- même, dans son texte, à de telles alliances, donnant ainsi «une certaine fantaisie néologique » et un ton particulier à son ouvrage.
Ce dictionnaire est en effet bien un dictionnaire anecdotique qui s'inscrit dans une tradition des dictionnaires critiques qui ont développé une veine satirique maniant l'ironie et suscitant le plaisir et l'amusement du lecteur. Le persiflage se développe à cette époque. Chantreau, qui se garde de toute facilité, comme les calembours, ou de toute grossièreté, est un fervent défenseur de la «gaieté fran- çoise ». Son dictionnaire, comme certains autres de ses travaux, s'attache à la diffusion d'informations de type culturel. Et la «gaieté françoise »fait partie de cette culture.
La présentation d'Agnès Steuckardt se poursuit par des études méta- lexicographique et stylistique fines, pertinentes et instructives. La facture des articles est soigneusement passée en revue avec l'examen du respect ou de la transgression d'un certain nombre de règles du genre lexicographique : types d'informations présentes ou absentes, formes diverses, pas toujours canoniques, des définitions, etc. L'aspect satirique du texte est ensuite examiné. Il se manifeste par la fantaisie verbale, un style anecdotique, le recours à l'ironie, la célébration et illustration de la «gaieté françoise ». La section 4.4 consacrée à cette notion et aux rapports avec humour, humeur, urbanité et le néologisme urbanisme, est fort instructive.
La fin de la présentation est consacrée à des problèmes d'orthographe et de typographie. Il s'agit d'examiner les choix orthographiques de Chantreau alors que coexistent plusieurs normes, qui de surcroît sont en évolution, et de préciser les raisons de quelques petits écarts par rapport à l'édition originale, qui est globalement respectée. Chantreau se montre en fait peu intéressé par les innovations orthographiques. C'est l'innovation lexicale qui retient toute son attention, ce qui se traduit matériellement par des usages typographiques spéci- fiques. Quelques remarques d'Agnès Steuckardt sur la typographie de l'édition d'origine ont précisément trait à la néologie. Ainsi « la tendance à multiplier les traits d'union peut être mise au compte de la créativité néologique de l'auteur ». Une des fonctions fondamentales des italiques est de signaler ces cas particuliers de changement de langue que sont les néologismes, ce que Chantreau indique lui-même dans l'article Assemblée : «Je préviens que dans cet article il y aura beaucoup de mots nouveaux, mais ils seront tous en italique ».
Si, à l'aune des exigences lexicographiques modernes, le dictionnaire de Chantreau cumule trois défauts :manque d'objectivité (avec un je très présent),
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manque de sérieux (avec des facéties et des néologismes fantaisistes), manque de méthode (dans la structure et le contenu des articles), c'est que, pour Agnès Steuckardt, cet ouvrage s'inscrit dans un genre, florissant à l'époque, où les auteurs tiennent un discours idéologique sur la langue. Ainsi s'explique l'engagement de Chantreau dans la promotion des innovations, mais il le fait avec un certain recul qui lui permet de ne pas laisser aux persifleurs aristocrates le monopole de la satire : il sait prendre quelques distances avec les nouveaux usages et se moquer de certains excès.
Cette réédition, la première depuis l'original en 1790, permet de décou- vrir un ouvrage peu connu et son inscription dans les problèmes linguistiques de l'époque révolutionnaire. Il intéressera autant les lexicologues (dont les néolo- gues), les historiens de la langue que les métalexicographes. La présentation du livre est très soignée, ce qui est de bon augure pour la collection La Lexicothèque dont c'est le premier ouvrage.
J.-F. SABLAYROLLES

ISQUERDO, A. N., ALVES, LM. (dir.), As Ciências do Lexico. Lexicologia, Lexicografia, Terminologia, vol. IH, Editora UFMS, Associaçâo editorial HUMAIVITAS, Campo Grande-MS, 2007, 483 p.
As Ciências do léxico. Lexicologia, Lexicografza, Terminologia (Les sciences du lexique. Lexicologie, lexicographie, terminologie) est une collection d'ouvrages publiés par les membres du Groupe de Travail (GT) de lexicologie, lexicographie et terminologie de l'Association Nationale de Recherche en Lettres et Linguistique du Brésil.
Le présent volume, le troisième de la série, a été dirigé par Aparecida Negri Isquerdo et Ieda Maria Alves. Il réunit trente-trois articles : des textes des membres du GT, présentés lors de deux rencontres nationales à Maceiô et à Londrina (Brésil) en 2004 et 2005, ainsi que des articles de chercheurs de renommée appartenant à des institutions et/ou universités portugaises, françaises, espagnoles et mexicaines.
Comme les deux volumes précédents et dans la droite ligne des travaux du GT, cet ouvrage présente une structure tripartite, consacrée à la lexicologie, à la lexicographie et à la terminologie. L'unité lexicale est considérée dans ses aspects formels et sémantiques, dans sa description et sa consignation dans les ouvrages dictionnairiques, ainsi que dans ses aspects spécialisés et sa description dans les ouvrages terminographiques.

La première partie, dédiée aux études lexicales au sens large, met surtout en exergue l'étude de la néologie lexicale, d'un point de vue théorique et descriptif,
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couvrant l'étude des néologismes littéraires, publicitaires et journalistiques. J.-F. Sablayrolles ouvre une série d'articles portant sur des études néologiques, avec un texte intitulé «Études néologiques en français de France ». L'auteur y présente le lancement d'une équipe «néologie » au sein du LLI (CNRS et Paris 13), s'inscrivant dans une longue tradition de recherches en néologie en France qui remonte au moins aux années 1970, et réunissant des données de plusieurs chercheurs et laboratoires qui, au fil du temps, ont travaillé dans le domaine de la néologie de façon complémentaire. Renouer avec cette longue tradition et installer la recherche néologique française dans la durée sont les principaux objectifs de l'auteur et de son laboratoire. La publication de Neologica est la preuve de la concrétisation de ce grand projet. La veille néologique avec la collecte quotidienne de néologismes constitue une tâche fondamentale, mais elle est aussi le socle de toute une réflexion théorique et méthodologique inhérente à l'objet d'étude lui-même. De ce point de vue, J.-F. Sablayrolles évoque deux grands objectifs :l'analyse concrète des néologismes et l'évaluation de la pro- ductivité des différentes matrices lexicales dont disposent les locuteurs; l'étude de l'évolution du lexique de la langue allant de pair avec l'évolution même de la société. La base de données visée, dont la perspective structurale de la fiche d'analyse néologique détaillée et des matrices lexicales prises en compte figurent en annexe, permet de faire apparaître des caractéristiques fondamentales de la néologie du français contemporain.
Dans cet ensemble d'articles consacrés à la néologie, M. da G. Rio Torto se penche sur la néologie littéraire, notamment sur les procédés de création lexi- cale utilisés dans l'ceuvre de Mia Couto, auteur de langue portugaise réputé pour la création de néologismes surprenants et inattendus. Le non-respect des classes catégorielles des produits néologiques et des procédés de néologie normalement activés dans la langue portugaise, manifesté dans l'ceuvre de cet auteur mozam- bicain, montre que la communication littéraire a recours à des mécanismes de création lexicale particuliers.
Un autre auteur, E. S. Martius, s'intéresse aux néologismes littéraires. Il propose un projet de construction d'un glossaire de néologismes extraits de l'ceuvre poétique de Cruz e Souza, un poète phare du Symbolisme brésilien. Ce projet, qui s'intègre dans l'Observatoire des néologismes littéraires du portugais du Brésil, vise à démontrer comment le Symbolisme brésilien, en raison de ses postulats esthétiques, a été prolifique dans la construction de néologismes d'un type particulier, utilisant des combinatoires insolites de bases lexicales et de mor- phèmes dérivationnels déjà existants dans la langue portugaise, pour exprimer le «moi profond » et dénommer le monde de l'inconscient.
A. P. Ferraz analyse des néologismes collectés dans la publicité écrite bré- silienne, pour y déceler les procédés de création lexicale les plus récurrents, par des moyens statistiques. Dans la lignée des travaux d'I. M. Alves et en s'appuyant sur la distinction classique de L. Guilbert entre néologie formelle, néologie
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sémantique et néologie par emprunt, l'auteur met en évidence l'importance de la préfixation, de la composition et des emprunts, à partir des 413 unités néologiques collectées. Il parvient à la conclusion que, dans les textes publicitaires, lexique général et lexique spécialisé se côtoient facilement, sans frontières étanches.
I. M. Alves présente à son tour une réflexion sur les rapports étroits entre la néologie et les différents niveaux d'analyse linguistique, amplement illustrés par des exemples extraits de la Base de néologismes du portugais brésilien contem- porain, constituée essentiellement de néologismes collectés dans un vaste corpus journalistique,celle-ci étant un sous-prof et de l' Observatoire de néologismes scien- tifiques et techniques du portugais contemporain. L'auteur démontre comment les relations entre phonologie et néologie donnent naissance à des néologismes phonologiques, les relations entre morphologie et syntaxe donnent vie à des néo- logismes syntaxiques, et les relations entre néologie et sémantique donnent lieu à des néologismes sémantiques. Aux typologies les plus répandues, elle ajoute les relations entre néologie et texte et souligne l'importance des commentaires métalinguistiques dans l'explicitation du sens et de l'usage des nouvelles unités lexicales dans leur support textuel, resituant l'étude de la néologie dans leurs dimensions textuelle et discursive.
W. M. Cano, dans une tentative de caractérisation du néologisme —titre de son article —remet en question certains critères traditionnels d'identification des unités néologiques, comme par exemple le critère lexicographique. En faisant quelques propositions, elle lance toute une discussion ayant en vue la construction d'une théorie globale du néologisme.
Dans cette première partie, consacrée aux études lexicologiques en général, deux articles se démarquent par une approche foncièrement discursive. M. E. Malheiros-Poulet, dans une perspective lexico-discursive, présente une étude de quelques locutions à valeur intensive en portugais, et en évalue les différents degrés de figement. W. F. Lima, dans un article essentiellement théorique, prône une lexico- logie « constructionniste » ,axée sur la mise en évidence de la fonction « construc- tive » de la langue et illustrée par l'analyse de l'usage constructif de certaines expres- sions —que nous pouvons identifier comme étant des paradigmes désignationnels —, dans une chronique journalistique portant sur la politique brésilienne.
Traditionnellement, les études lexicales accordent une grande importance à la toponymie, et celle-ci n' a pas été oubliée dans le présent volume. Ainsi, M. C. T. Costa de Seabra synthétise sa thèse de doctorat portant sur la toponymie d'une région de Minas Gerais, au Brésil, la «regiâo do Carmo ». Il s'agit d'une recherche de nature sociolinguistique, historique et culturelle, mettant en rapport les noms de lieu et les facteurs socioculturels, historiques et idéologiques. La linguistique historique et la so- ciolinguistique vont de pair dans ce type de recherche, toujours enrichissante et utile.
L'étude du vocabulaire des couleurs s'inscrit également dans la tradition des études lexicales dans de nombreuses langues. Elle trouve également sa place
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dans ce volume, cette fois-ci dans un article de M. T. Biderman, M. F. Bacelar do Nascimento et L. Santos Pereira. Il s'agit d'une étude contrastive de l'usage des couleurs dans le portugais brésilien et dans le portugais européen, à partir de deux corpus journalistiques comparables, appartenant au Corpus de Référence du Portugais Contemporain du Centre de linguistique de l'Université de Lisbonne. L'application d'un concordancier au corpus portugais et au corpus brésilien per- met de comparer les différences et les similitudes dans l'usage du vocabulaire des couleurs dans ces deux espaces géographiques.
Enfin, l'article de W. B. Moraes Filho fait la transition entre lexicologie et lexicographie. Il présente une analyse contrastive des entrées band et mâo (main) dans des dictionnaires monolingues et bilingues portugais-anglais et anglais- portugais, pour se concentrer sur les métaphores conceptuelles liées à main, notamment dans des lexies composées et complexes.

La variété des approches contemporaines sur les théories et les pratiques lexicographiques est bien illustrée dans la deuxième partie de cet ouvrage. Les articles sélectionnés portent sur les typologies des dictionnaires, sur l'organisation de leur macro-structure et de leur micro-structure, mais aussi sur des questions diverses relatives aux dictionnaires bilingues et multilingues, aux dictionnaires orthographiques, d'épithètes et de régionalismes. Le rôle didactique du dictionnaire de langue est aussi abordé. Notons, d'ailleurs, que le premier article de cette section concerne une recherche sur l'usage du dictionnaire en milieu scolaire. D.A. Fernàndez, dans le cadre des travaux du groupe « Lexicographie et linguistique de corpus » de l'Université d'Alicante, en Espagne, mène une enquête et réalise des tests sur l'utilisation du dictionnaire de langue en salle de classe, afin de déterminer son rôle dans l'enseignement de la langue espagnole, en tant que langue mater- nelle et en tant que langue seconde et/ou étrangère. Les résultats sont probants et soulignent le rôle traditionnel du dictionnaire de langue. M. da G. Krieger présente à son tour quelques réflexions sur le dictionnaire de langue en tant qu'outil dida- ctique, ainsi que sur les critères de choix de ce dernier en contexte scolaire.
Certains articles reviennent sur des dictionnaires dits «spéciaux » ou de spécialité (à ne pas confondre avec les dictionnaires terminologiques). Ainsi, A. N. Isquerdo présente un ensemble de réflexions sur les dictionnaires de régionalismes du Brésil, soulignant l'importance d'une série d'ouvrages dictionnairiques pionniers en la matière, des apports des Atlas linguistiques déjà existants au Brésil, mais aussi de la dispersion des matériaux et de la difficulté même sous jacente à la définition du régionalisme par rapport à la norme euro- péenne et par rapport à la norme standard du portugais du Brésil. L'auteur fournit, par ailleurs, un certain ensemble d'orientations en vue de l'élaboration d'un dictionnaire de régionalismes du Brésil, à la lumière des acquis théoriques et méthodologiques de la lexicographie contemporaine.
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C. C. Henriques expose les supports théoriques et méthodologiques utilisés pour l'élaboration d'un dictionnaire d'épithètes d'auteurs de la littérature brésilienne, projet original qui fait le pont entre lexicographie et littérature.
L. C. Costa, quant à lui, présente une approche analytique, critique etcontras- tive des vocabulaires orthographiques de la langue portugaise au Brésil, officiels et non-officiels, ainsi que leur contribution à l'élaboration des dictionnaires de langue les plus connus et utilisés au Brésil, comme celui d'Aurélio Buarque H. Ferreira, celui d'Antônio Houaiss ou celui de l'Académie brésilienne de lettres.
Des questions concernant l'organisation des macro-structures et des micro- structures de dictionnaires de langue font l'objet d'étude de plusieurs auteurs dans cette partie du présent volume. C. Zavaglia, dans le cadre d'un projet en cours à L'UNESP de Sâo José do Rio Preto, expose les critères d'élaboration de la macro-structure et de la microstructure d'un dictionnaire multilingue italien-portugais-anglais et portugais-italien-anglais concernant les domaines chromatiques «blanc », «noir » et «rouge ». F. B. Miranda s'interroge sur la définition de « macrostructure » dans un dictionnaire de langue et propose quelques paramètres pour la définir. C. Murakawa offre une vision panoramique de l'organisation interne des articles lexicographiques des grands dictionnaires classiques de la langue portugaise depuis la Renaissance, et démontre la richesse et surtout l'actualité des dictionnaires du xvine et xrxe siècles. Quelques exemples d'articles relatifs à la flore et à la faune extraits de ces dictionnaires révèlent déjà des définitions élaborées selon le modèle scientifique de classification des plantes et des animaux inauguré par Linné. Les différents modèles analysés illustrent bien la longue tradition lexicographique portugaise. E. Faulstich et C. Santos proposent une structure d'article lexicographique particulièrement riche visant à désambiguïser un verbe polysémique, le verbe levar (emmener). Les critères utilisés, de nature sémantique, syntaxique et pragmatique, peuvent être extensibles à d'autres formes verbales.
Finalement, trois auteurs s'intéressent au périlleux exercice d'élaboration de typologies de dictionnaires. M. C. da Silva, soulignant la difficulté de la tâche, analyse quelques typologies générales d'ouvrages lexicographiques, et considère celle de G. Haensch comme étant la plus complète. M. S. Duran et C. M. Xatara proposent une classification des dictionnaires bilingues axée sur les critères de la fonctionnalité, de la réciprocité, de la «directionnalité », mettant l'accent sur celui de la délimitation du public-cible.

La troisième partie de ce volume, consacrée à la terminologie, comporte un ensemble d'articles de nature essentiellement théorique, des articles proposant des approches méthodologiques contemporaines et d'autres encore portant sur des recherches terminologiques dans des domaines de spécialité précis, comme la ges- tionpar la qualité totale, la dermatologie, les sciences onomastiques et le tourisme.
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Un article d'A. Rey, traduit de l'anglais vers le portugais par des membres du groupe TERMISUL, situe la terminologie entre l'expérience de la réalité et le pou- voir des signes. A. Rey commence par exposer les conceptions traditionnelles de la terminologie, dénonçant l'archaïsme de leurs principes fondateurs, d'origine techno- métaphysique, sans pourtant nier l'importance historique des travaux d'E. Wüster. En faisant un bilan historique et épistémologique de l'évolution de la terminologie moderne et contemporaine, l'auteur parvient à la conclusion que, récemment, les principes de la sociolinguistique et de la linguistique du discours ont colonisé la terminologie, ce qui rend impossible une seule et unique définition de cette branche des sciences des mots. Pour comprendre l'état actuel de la terminologie, A. Rey pro- pose de la revoir sur deux plans :les réalisations du passé et les modèles proposés ; le grand nombre de pratiques et de terminologies différentes. Malgré la profusion de pratiques et de systèmes terminologiques de nature diverse, l'auteur souligne le be- soind'une unification théorique dont les bases se trouvent, à ses yeux, dans les théo- riesunificatrices de la sémiotique, de la logique et de l'épistémologie. Il prône, enfin, le pluralisme en terminologie, soulignant la diversité des terminologies, des sciences taxinomiques, en passant par les techniques, jusqu'aux discours idéologiques.
L. F. Lara, situant les termes entre universalité et particularité, science et culture, concept et signe, fait un ensemble de propositions en vue de l'élaboration d'une théorie du vocable spécialisé, basée sur une théorie de la signification à la fois pragmatique et cognitive. Pour comprendre la construction de la signification, l'auteur propose quatre strates : la formation des prototypes, la formation des stéréotypes, la formation du signifié verbal et la formation du signifié spécialisé.
A. M. Becker Maciel s'interroge sur les directions de la terminologie au xx~ siècle, au Brésil. L'auteur met en perspective le développement des études terminologiques depuis ses débuts, à la fin des années 1980 —très marquées par les postulats classiques de la terminologie —jusqu'aujourd'hui, où les apports des modèles contemporains jouent un rôle primordial dans la recherche terminologique brésilienne. L'auteur soutient, cependant, l'idée d'une autonomie et d'une identité propre de la recherche terminologique au Brésil.
Un autre article de nature essentiellement théorique est aussi proposé par M. A. Barbosa. L'auteur s'intéresse aux discours ethno-littéraires où les unités lexicales ont un double statut, celui de vocable et de terme, et propose une nouvelle approche :1'ethno-terminologie.
Enfin, un dernier texte portant sur des questions théoriques est présenté par M. J. Finatto, illustré par un corpus de textes de l'enseignement de la chimie en portugais du Brésil. Cet article réunit un ensemble de réflexions sur les liens entre terminologie et linguistique de corpus. Son auteur signale qu'au Brésil, le rapprochement entre les deux est encore à l'état embryonnaire et se limite souvent à une vision partielle de la linguis- tique de corpus. Ainsi, M. J. Finatto définit la linguistique de corpus de façon élargie et contemporaine, et expose clairement ses apports à la terminologie de nos jours.
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E. P. de Carvalho et A. L. Pontes entament une discussion sur quelques aspects méthodologiques etquelques résultats d'une recherche concernant l'usage du méta-discours textuel et interpersonnel dans des textes didactiques spécialisés, en allemand. Ils travaillent en particulier sur les marqueurs relationnels du discours didactique, à partir des méthodes actuelles en linguistique de corpus.
L. A. Barros présente quelques résultats du projet Vocabulaire Multilingue de Dermatologie, développé à l'Université de Sâo José do Rio Preto. Son article vise à montrer les caractéristiques morphosyntaxiques et sémantiques des termes de la dermatologie.
G. M. Almeida et al. délimitent clairement leur méthode de travail en terminologie, conforme auxpratiques terminologiques contemporaines :extraction automatique de termes, construction d'ontologies et validation par les spécialistes ; constitution de fiches terminologiques et parallèlement de bases définitionnelles ; sélection de champs terminologiques pour l'édition d'articles terminographiques. Les auteurs présentent en outre les outils informatiques qu'ils utilisent pour la création rapide et automatique de corpus et leur analyse quantitative.
M. M. Alves da Silva résume sa thèse de doctorat sur les «unités de connaissance spécialisée » en portugais brésilien, dans le domaine de la gestion par la qualité totale dans les services, et présente des données statistiques visant à légitimer l'autonomie de ce domaine par rapport à d'autres, dans le cadre de la gestion des entreprises.
M. V. Dickintègrelessciencesonomastiquesdanslesétudesterminologiques et démontre le caractère terminologique et la nature taxinomique des toponymes. Le modèle taxinomique proposé par l'auteur a structuré la recherche du projet Atlas Toponymique de Z État de Sâo Paulo et se trouve également à la base du projetAtlas Toponymique du Brésil, tous deux coordonnés par l'auteur.
Enfin, le dernier article de ce volume, de la plume de N. de Carvalho, concerne les usages terminologiques dans le domaine du tourisme dans la ville brésilienne de Recife. L'auteur remarque l'existence d'un nombre très élevé d'emprunts à l'anglais dans la terminologie du tourisme au Brésil.
As Ciências do léxico n° 3 réunit des travaux de jeunes chercheurs, de chercheurs confirmés et de chercheurs de renommée internationale, brésiliens pour la plupart, mais aussi étrangers. L'ouvrage se caractérise par une grande ouverture, richesse et diversité de contenus, organisés de façon élégante et équilibrée dans les trois parties ici décrites. Nous ne pouvons qu'attendre avec impatience un prochain volume.
Isabel DESMET Université Paris 8