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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Naissance de la critique littéraire et de la critique d’art dans l’essai
  • Pages : 421 à 425
  • Collection : Rencontres, n° 393
  • Série : Confluences littéraires, n° 3
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406085522
  • ISBN : 978-2-406-08552-2
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08552-2.p.0421
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 08/04/2019
  • Langue : Français
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Résumés

Gisèle Mathieu-Castellani, « La poétique de lessai chez Montaigne »

Montaigne nous invite à examiner la poétique dun genre nouveau, dont il définit les codes esthétique et éthique. Sous la modestie du terme essai se cache lambition du philosophe-moraliste de la Renaissance : défricher un territoire mal connu, celui des « fantaisies » de limagination, des ténèbres de la conscience. Méditation toujours remise à jour, non point sur lessence mais sur lexistence. Et le moi quexplore Montaigne révèle sa variabilité : « Et se trouve autant de différence de nous à nous-mêmes, que de nous à autrui. »

Olivier Guerrier, « De lœuf à la poule. Lessai montaignien : la vie, la pensée, lécriture »

Cet article semploie à décrire lessai montaignien à ses origines, avant sa fixation en un genre et en un livre. Il se montre attentif à certaines données biographiques capitales, au lexique, aux œuvres qui ont pu avoir le plus dinfluence sur Montaigne, le tout pour envisager un mouvement mental mis en texte, qui décale les enjeux de la chose écrite, de la production à la réception, par rapport à ce qui se pratique de coutume.

Pierre Loubier, « Histoire de la poésie, essai sur la poésie au début du xixe siècle »

Létude porte sur le rapport entre pratique de lhistoire de la poésie et invention de lessai sur la poésie. Lintroduction présente les enjeux à la fois méthodologiques et théoriques. Sensuit lanalyse de Ballanche, dArtaud, de Sainte-Beuve, Nerval, Chasles, sur lhistoire de la poésie au xvie siècle ; des tableaux et recueils comme celui de Rémusat ; du discours sur lhistoire de la poésie de Jean-Jacques Ampère. La conclusion insiste sur la conjonction de la science et de la poésie dans lhistoire de la poésie.

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Stéphanie Genand, « Germaine de Staël, la pensée à lessai »

Lessai occupe une place à part dans lœuvre de Germaine de Staël : il est à la fois omniprésent et non théorisé comme tel. Il contamine pourtant lensemble de son corpus en offrant le modèle dune écriture libre, à la fois investie, non dogmatique et préservée de lesprit de système. Staël, soucieuse de penser le déraisonnable qui nous agite, déjoue larmature traditionnelle des genres et élit lessai comme la tribune affranchie la mieux à même dépouser sa pensée et son exploration du négatif.

Martine Lavaud, « Critique ou essayiste ? Gautier ou “lépicurisme intellectuel” »

En 1903, Henri Marcel évoque « lépicurisme intellectuel » de Gautier à qui on a souvent refusé la qualité de penseur. Mais si lon ne réduit pas la pensée à une opération de conceptualisation – dont Gautier est du reste capable –, et si lon considère lessai comme la forme sur mesure dune pensée de limagination qui donne à voir sa propre dynamique, la perspective change : il est alors permis de revoir la distribution éditoriale de son œuvre et den dégager des massifs dessais originaux.

François Lallier, « Un essai inachevé de Baudelaire »

Parmi les projets de Baudelaire à Bruxelles, on trouve Œuvres de Poe. Parallèlement il rêve pour ses propres Œuvres complètes dun livre sur Poe, où il aurait réuni et complété les articles déjà publiés dans la presse puis dans les éditions successives de ses traductions. Quelle idée pouvons-nous former de cet Essai sur Edgar Poe ? Mettant en perspective les matériaux qui subsistent, cet article en discerne les lignes de force et la portée poétique.

Bertrand Marchal, « Divagations ou les Essais de Mallarmé. Lexemple de “Confrontation” »

Cet article démontre, dune part, que la divagation, ce mixte de poème en prose et darticle de journal, peut être considérée comme le nom mallarméen de lessai et donc comme une forme de pensée ; montre dautre part, à partir de lexemple précis de « Confrontation », ce quil en est de cette pensée, de ses modalités et de ses enjeux.

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Pierre Glaudes, « Le style critique de Barbey. Un essayisme français au xixe siècle »

Vive, colorée, spirituelle, lécriture critique de Barbey dAurevilly, quétudie cet article, cherche un équilibre entre la netteté et le charme, la clarté et le pittoresque, la bonhomie et le mordant. Prenant pour modèle léchange oral, cette critique proprement essayiste « est de la conversation encore » : une conversation dhomme desprit, de moraliste et de métaphysicien.

Nathalie Richard, « Essayiste malgré lui ? Taine, les Essais de critique et dhistoire et la formulation dun projet de science de lhomme »

Les Essais de Taine sont le produit des circonstances plus que dun choix délibéré. Néanmoins, les articles de critique littéraire et artistique quil rédige dans la presse et les préfaces qui accompagnent leur publication en volumes construisent un projet scientifique ambitieux. Prenant modèle sur les essais de Macaulay, mais sen éloignant par une visée philosophique plus que politique, les essais de Taine sont présentés par leur auteur comme contribuant à lélaboration dune science globale de lhomme.

Élisabeth Lavezzi, « Lessai dans les Essais sur la peinture pour faire suite au Salon de 1765 de Denis Diderot. Remarques pour une mise en perspective »

Les Essais sur la peinture répondent à une conception didactique de lessai. Mais, ni théorie de lart, ni critique dart, ils présentent un statut étrange : leurs nombreuses fonctions (complément, défi, garantie, compensation) les éloignent de cette visée. Leur comparaison avec la « pensée détachée » et avec dautres réflexions sur lessai éclaire une conception de lœuvre qui, de son perfectum, est déplacé vers son infectum, à proximité du flux mental.

Michèle Crogiez-Labarthe, « La promenade de Diderot, ou lessayiste au Salon »

La découverte pédestre des Salons par Diderot fut dabord une tâche de commande, des articles envoyés aux lecteurs de la Correspondance Littéraire de Grimm, et relatant ses visites sans autre titre que « Salons ». Diderot, en toute liberté de parole, a forgé pour loccasion loutil littéraire souple lui permettant à la fois de décrire, analyser, restituer, juger et même parfois refaire en mots 424les tableaux quil a vus, si bien que le terme de « salon » est devenu générique dune catégorie de lessai.

Anne-Céline Michel, « Les “Salons” de Musset, de la critique dart à la création littéraire »

Entre 1830 et 1836, Musset opte pour une posture dessayiste en faisant preuve de fantaisie et dune grande liberté de ton dans quatre articles de critique dart ressortissant au genre du salon. Sinscrivant dans le sillage de Diderot, auquel il emprunte le modèle de la promenade et de la conversation, il refuse de prendre part aux querelles esthétiques mais préfère saluer lindépendance créatrice à lœuvre, à rebours de la critique de son temps.

Marie-Hélène Girard, « Théophile Gautier et le Salon (1833-1872) »

Devenu critique dart malgré lui, Théophile Gautier rédigea une trentaine de Salons et sut, en dépit des contraintes dont lexercice était assorti, sacquérir une réelle influence auprès dun large public. Mettant à profit la tribune du journal pour faire « léducation pittoresque » de ses contemporains, il forgea à la fois une « langue picturale », un ensemble de concepts et un discours qui apparente sa critique à de multiples genres littéraires, redéfinissant le genre du Salon hérité de Diderot.

Patrick Née, « Apollinaire et les derniers feux des Salons »

Aux Méditations esthétiques, essai sur le cubisme de 1913, il faut adjoindre presque neuf cents pages darticles de journaux du chroniqueur Apollinaire pour cerner sa critique dart, qui le rendent lhéritier de Diderot et de Baudelaire. Loin quelles entérinent lidée répandue dun manque de pensée cohérente sur lart, elles témoignent à la fois dune attention à la tradition et dune exceptionnelle ouverture aux nouveautés des avant-gardes ; mais aussi, cest la couleur devenue lumière qui devient pour lui lavenir de lart.

Françoise Dubor, « Du regard de Kandinsky, un essai expérimental »

La grande originalité de la démarche de Kandinsky touche spécialement à son rapport à lessai, car en faisant lexpérience dune représentation picturale 425abstraite, il en formule le sens et les enjeux dans une théorie quil rédige simultanément, à côté de son travail de peintre. Or cette théorie engage une vision de lArt tout entier. Kandinsky fait de lessai théorique le complément nécessaire, indissoluble, de sa création, lautre face de son acte de peintre.