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Classiques Garnier

Résumés des contributions

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Mythe, histoire et littérature au Moyen Âge
  • Pages : 189 à 191
  • Collection : Rencontres, n° 282
  • Série : Civilisation médiévale, n° 23
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406063810
  • ISBN : 978-2-406-06381-0
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06381-0.p.0189
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 06/10/2017
  • Langue : Français
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Résumés des contributions

Jean-Louis Backès, « Mythe et fable »

Des Grecs aux Lumières, les mythes sont la fable, récits mensongers dont lallégorie dégage un peu de vérité. Le romantisme les réintroduit, liés à une origine et à un peuple. Les mythes médiévaux ne correspondent quimparfaitement à cette conception. LÉglise cherchait à imposer une temporalité compacte allant de la genèse à la fin du monde. Il ne restait pour le temps du rêve que quelques interstices, par où passent les fées, les enchantements de Bretagne et le roi Herla.

Jean-Jacques Vincensini, « “Réalité”, imaginaire et raison symbolique. Apollonius de Tyr et la fascination des Lettres médiévales »

Une version tardive de la Vie dApollonius de Tyr permet déprouver une conception du mythe appuyée sur Lévi-Strauss et Cassirer : les objets perçus ou imaginés et leurs propriétés sont corrélés entre eux par le bricolage de la pensée mythique et accèdent au statut de symboles. Cette version (Ms. Vienne, ÖNB 3428) fait dApollonius un anti-Œdipe et le qualifie sur plusieurs plans mais non trois fonctions : lhérédité dynastique, la compétence à gouverner, le savoir, la sexualité, le contrôle de la parole.

Catherine Croizy-Naquet, « Troie et le mythe »

Le Roman de Troie constitue, à partir de la matière troyenne, un nouveau mythe littéraire indépendant de la pensée chrétienne, mythe non dun héros, mais de la ville. Au xiiie siècle, la première mise en prose rétablit lhégémonie du christianisme, mais les autres prolongent lentreprise de Benoît de Sainte-Maure, réhabilitent le jugement de Pâris, enrichissent le rôle dHélène, insèrent des lettres dhéroïnes ovidiennes. Face à la Cité de Dieu, Troie se dresse comme la cité du désir.

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Laurence Harf-Lancner, « À propos dAlexandre. Les captations dune figure historique »

Alexandre est pris en compte par lÉgypte, par Rome, par le monde hellénistique tardif ; le Pseudo-Callisthène transmet les éléments dont le Moyen Âge tire son mythe dAlexandre. Cest un mythe littéraire, marqué par la naissance divine du héros, mais dont la portée politique reste limitée. Les émules dAlexandre de Paris magnifient sur le mode épique le conquérant et le héros de la connaissance, mais ils préservent la générosité et la courtoisie romanesques du personnage.

Jean-René Valette, « Le mythe du Graal et la littérature au Moyen Âg. Éléments dhistoriographie critique »

Le graal met en jeu la notion de mythe littéraire. Le dilemme entre mythe antérieur et extérieur à la littérature ou mythe intérieur à elle reçoit une première solution par la christianisation du graal. La question de la croyance demandée par lobjet, croyance au salut ou croyance au seul jeu de poétique, débouche sur lantagonisme entre approche archétypale et approche socio-historique. La notion de réalité idéelle permet de se dégager de lalternative.

Marie Anne Polo de Beaulieu, « Le lac Averne, pré-purgatoire sous la plume de Pierre Damien († 1072) »

Vers 1060, Pierre Damien rapporte que des oiseaux sortent le samedi soir des eaux du lac Averne et y replongent dès quarrive le lundi. Ce sont des âmes pécheresses dont les tourments connaissent un répit le jour du Seigneur. Virgile rattache le lac Averne aux enfers. Prudence et dautres auteurs chrétiens forgent à partir de là une image mythique de lau-delà chrétien et du purgatoire. Le texte de Pierre Damien a dû contribuer à linstitution de la messe pour les trépassés, célébrée le lundi.

Marylène Possamaï-Pérez, « Le mythe de Pygmalion dans lOvide moralisé en vers du début du xive siècle »

LOvide moralisé relit, après Jean de Meung, le mythe de Pygmalion. Il atténue les aspects les plus choquants de lamour du sculpteur pour son œuvre et comme ses modèles il considère Pygmalion comme un symbole de 191lartiste et de lauteur. Son apport propre consiste à lire dans le mythe une prophétie de la Révélation en appliquant les méthodes de lallégorie chrétienne. Pygmalion est limage du Dieu trinitaire et Galatée celle de lâme humaine créée, rachetée et ornée de vertus.

Gilles Lecuppre, « Le mythe comme forme et mesure de lhistoire. Les Douze triomphes de Henry VII (1497) »

Les Douze triomphes de Henry VII (peut-être dus à Bernard André) comparent les actions du premier roi Tudor durant les douze premières années de son règne aux travaux dHercule. Grâce à des analogies de noms propres, de nombres, etc. le poète assimile son maître au héros mythologique et lui donne même lavantage car il lassure du secours toujours victorieux de Dieu, mais il échoue à dissimuler complètement les insuccès et les incertitudes du règne.