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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Musiques et pratiques religieuses en France au xixe siècle
  • Pages : 395 à 398
  • Collection : Musicologie, n° 16
  • Thème CLIL : 3936 -- ARTS ET BEAUX LIVRES -- Arts majeurs -- Musique -- Histoire de la musique
  • EAN : 9782406130796
  • ISBN : 978-2-406-13079-6
  • ISSN : 2495-7771
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-13079-6.p.0395
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 12/10/2022
  • Langue : Français
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Résumés

« Introduction »

Alors que de fructueux dialogues avec lhistoire sociale et culturelle ont, depuis de longues années, ouvert la voie aux recherches dans de nombreux domaines de la musicologie, lhistoire religieuse na pas donné lieu aux mêmes échanges. Ce volume se veut le bilan de recherches récentes sur lhistoire de la musique déglise en France au xixe siècle qui, en dépit de travaux importants, navaient jamais donné lieu à des discussions collectives.

Xavier Bisaro, « La Messe royale de Dumont. Une musique concordataire ? »

La reconstruction concordataire semble « faire système », pourtant, il serait difficile de définir une musique concordataire tant les répertoires évoluèrent au cours de cette période en même temps quils se spécialisèrent en fonction des nombreux lieux et des publics auxquels ils étaient destinés. Paradoxalement, il reviendrait aux Messes dHenry Dumont (1669) et plus particulièrement à celle du 1er ton de symboliser en matière de musique lavènement et les spécificités du régime concordataire.

Achille Davy-Rigaux, « Au miroir dun “genre”. Les recueils de contrepoints à trois voix sur le plain-chant de Jean-Baptiste Métoyen et Adrien de La Fage »

Dans son Ordinaire de lOffice divin arrangé en chant sur le livre (ca. 1833), Adrien de La Fage attirait lattention sur une pratique polyphonique des églises aux racines anciennes. Vingt-cinq ans auparavant Jean-Baptiste Métoyen le devançait avec son Recueil de chants dÉglise[]mis en contre-point en trio. Ces recueils de contrepoints sur le plain-chant permettent dévoquer les particularités et les enjeux liés au cadre du renouveau de la musique déglise depuis la réouverture des cultes.

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Maria Josefa Velasco, « Le lieu, le chant, la langue. Éléments de la restauration des pratiques religieuses dans le diocèse de Bayonne (1800-1830) »

À la fin de la Révolution, le département des Basses-Pyrénées est dévasté. Basques et Béarnais reprennent peu à peu leurs pratiques religieuses et musicales dans leurs langues vernaculaires respectives. Les lieux sacrés, tels les sites de pèlerinage, retrouvent aussi leur popularité. Ce chapitre considère les publications éphémères de cantiques et chants de pèlerinage ainsi que les pratiques religieuses locales, pour révéler comment Basques et Béarnais ont reconstruit leurs expériences dévotionnelles.

Jean-Marcel Buvron, « Linventaire de la psallette de la cathédrale du Mans (1844-1880). Une bibliothèque musicale au service du culte catholique »

Une synthèse de lévolution des maîtrises cathédrale reformées en France et de leur répertoire reste à écrire. Les archives existantes, souvent lacunaires, ne permettent pas une vue densemble et les inventaires des œuvres musicales sont rares. Celui conservé pour la cathédrale du Mans fait figure dexception. Réalisé à partir de 1844, il révèle les choix artistiques des maîtres de chapelle pendant la majeure partie du xixe siècle et contribue à une meilleure connaissance de cette institution.

Fanny Gribenski, « Les exercices du mois de Marie, des pratiques musicales et religieuses controversées »

Ce chapitre examine les répertoires composés à loccasion du mois de Marie, un nouveau type de dévotion qui fleurit sous la monarchie de Juillet. Conçus pour être accessibles au plus grand nombre, modernes et proches de la romance, les cantiques créés pour accompagner la célébration conjointe de la Vierge et du printemps constituent à la fois la cible privilégiée des réformateurs de la musique déglise et defficaces outils pour la reconquête des âmes au lendemain de la Révolution.

Vincent Rollin, « Les cérémonies funèbres en lhonneur de musiciens à Paris au xixe siècle. Dispositifs musicaux, répertoires et signes funéraires »

Ce chapitre examine les cérémonies de funérailles organisées en lhonneur de musiciens. Rompant avec lapproche musicologique habituelle sur la musique 397funèbre en France fondée sur la seule étude de quelques œuvres à grand orchestre, le texte sappuie sur lanalyse de 640 cérémonies, dont il restitue la préparation, les dispositifs et répertoires mis en œuvre ainsi que les usages et pratiques de la musique déglise suivant les divers cadres funéraires rencontrés.

Alban Ramaut, « Berlioz, la spiritualité et la musique. Une enquête »

Lart de Berlioz, plutôt tenté a priori par la révolte et la provocation, offre-t-il les signes dune préoccupation spirituelle ? Les valeurs de la religion catholique dans laquelle il a été formé, inspirent-elles sa définition de la musique ? Sa personnalité de créateur connaît-elle des crises assimilables aux crises des mystiques, nuit du doute, sainte colère. Autant de questions qui, abordées ici en scrutant lœuvre, les écrits et la vie du compositeur, concluent à une religion de lart.

Étienne Jardin, « Les concerts dAlexandre Choron »

Quelle place occupe les concerts organisés par Alexandre Choron dans le paysage musical français ? De 1827 à 1831, ses exercices délèves esquissent des propositions nouvelles pour la diffusion du répertoire sacré et ancien quil sagit de comparer aux réponses formulées par François-Joseph Fétis et par le Conservatoire de Paris. En démontrant lintérêt pédagogique de ces événements (notamment pour leurs auditeurs), Choron participe à faire entrer le concert dans le domaine de lutilité publique.

Denis Tchorek, « Alexandre Guilmant et la musique religieuse. De Saint-Nicolas de Boulogne-sur-Mer à la Schola Cantorum, itinéraire dun maître de chapelle, organiste et compositeur au temps de la restauration liturgique »

Cette étude éclaire différentes étapes de lacte compositionnel dAlexandre Guilmant, de ses débuts boulonnais à la création de la Schola Cantorum : dabord lappropriation de styles, puis les commentaires et paraphrases grégoriennes. Ce parcours montre aussi le glissement dintérêt de Guilmant pour la musique vocale polyphonique vers la musique dorgue et le positionne ainsi comme un maillon important entre historicisme musical et restauration liturgique.

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Amélie Porret-Dubreuil, « Laïcat catholique et art religieux. Lexemple des engagements de la société Saint-Jean au sein des comités catholiques »

Fondée en 1878, la Société Saint-Jean pour lencouragement de lart chrétien est représentative de deux élans spécifiques au xixe siècle : lessor des sociétés savantes et limplication de laïcs dans la pratique et le discours religieux. À travers Félix Clément, vice-président, létude de cette société permet didentifier le panel dactions quune telle association su déployer pour valoriser et développer lart chrétien ainsi que les liens quelle tisse avec les Comités catholiques de France.

Katharine Ellis, « Dialogues darchives. Autour dune histoire du plain-chant vers 1900 »

Cet article explore plusieurs « archives croisées » – laïques, monastiques, diplomatiques et privées – qui éclairent lhistoire complexe des éditions du chant grégorien au tournant du xxe siècle. Le récit, qui englobe le parcours de la recherche paléographique des Bénédictins de Solesmes, explique comment la diffusion des archives dans des espaces séparés a effectivement caché un mystère plainchantesque aussi important pour les médiévistes que pour les musicologues de la Belle Époque.

Christophe Corbier, « Philologie, esthétique et politique. La prononciation du latin dans le chant liturgique en France (1880-1914) »

La prononciation du latin est un enjeu majeur de la réforme liturgique de lÉglise jusquà la première guerre mondiale et objet de débats. Savants et réformateurs du chant grégorien fustigent la prononciation française. Les philologues sunissent aux moines de Solesmes avant 1900 pour changer la prononciation de certains phonèmes. Aux arguments scientifiques sajoutent des préjugés esthétiques représentatifs des oppositions politiques entre gallicans et ultramontains.