Aller au contenu

Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Modernité et académies scientifiques européennes
  • Pages : 235 à 237
  • Collection : Constitution de la modernité, n° 36
  • Thème CLIL : 4127 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Philosophie éthique et politique
  • EAN : 9782406142348
  • ISBN : 978-2-406-14234-8
  • ISSN : 2494-7407
  • DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-14234-8.p.0235
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 01/02/2023
  • Langue : Français
235

Résumés

Pierre Girard, Christian Leduc et Mitia Rioux-Beaulne, « Introduction »

Lobjet de lintroduction est de rendre compte de létat de la recherche portant sur les grandes académies scientifiques européennes entre le xviie siècle et la fin du xviiie siècle. Derrière le mythe dune « parabole académique » qui en ferait un corps vivant se développant de manière linéaire, lintroduction montre, tout au contraire, que les tensions et les conflits sont consubstantiels au développement et aux pratiques des académies dans la modernité européenne.

François Duchesneau, « Échanges entre académiciens de Paris et de Berlin au sujet du principe de la moindre action »

En marge de la querelle relative à linvention du principe de la moindre action, se déroule, durant la décennie 1750, une controverse « scientifique » entre académiciens de Paris et de Berlin. Patrice dArcy et DAlembert suscitent ainsi les réactions de Maupertuis et de Louis Bertrand relativement au statut à accorder au principe au fondement de la mécanique. Les arguments de cet échange sont ici retracés et analysés pour leur intéressante teneur épistémologique. 

Mitia Rioux-Beaulne, « Réverbérations. Lacadémisme de Fontenelle, de Paris à Berlin »

Cette contribution propose une analyse comparée de la manière dont Bernard de Fontenelle, pour lAcadémie des sciences de Paris, et Samuel Formey, pour lAcadémie des sciences et des belles-lettres de Berlin, théorisent le rôle et le mode de fonctionnement des académies, ainsi que leur inscription dans la catégorie générale dhistoire de lesprit humain. Cela permet de montrer dans quelle mesure leur fonction épistémologique est en étroite relation avec le statut politique qui leur est conféré.

236

Susana Seguin, « LHistoire de lAcadémie royale des sciences ou linvention dun nouvel espace de partage des savoirs »

Larticle étudie le travail de Fontenelle, premier secrétaire perpétuel de lAcadémie royale des sciences de Paris et responsable de la rédaction de lHistoire que la Compagnie publie chaque année à partir de son renouvellement (1699). Loin dêtre une œuvre de circonstance, lHistoire constitue un nouvel espace de diffusion des savoirs à travers lequel lauteur peut subtilement initier un large public aux sciences en développement ainsi quà leurs implicites épistémologiques et philosophiques.

Daniel Dumouchel, « Jean Bernard Mérian. Métaphysique et empirisme à lAcadémie de Berlin »

Larticle examine la métaphysique empiriste que développera Jean-Bernard Mérian au fil des mémoires lus devant la Classe de philosophie spéculative de lAcadémie de Berlin entre 1749 et 1797. Dabord, il sagira de préciser la démarche métaphysique de lauteur. Ensuite, on analysera certains des objets privilégiés de cette méthode empiriste : les principes de la psychologie, laperception de notre propre existence, la réfutation de lidéalisme qui menace toute pensée radicalement empiriste.

Christian Leduc, « Christian Garve et la recherche académique »

La présente contribution vise à analyser les réflexions de Christian Garve relativement à la production dune académie scientifique, en particulier à la manière dont la philosophie spéculative peut y trouver sa place. On comprend quil propose de distinguer les sciences formelles et expérimentales de la philosophie spéculative pour des raisons méthodologiques et que cette position annonce le déclin de la discipline à lAcadémie de Berlin vers la fin du xviiie siècle.

Pierre Girard, « Vestigia lustrat. Les “Investiganti”, une académie napolitaine entre science et politique à lâge classique »

Lobjet de cet article est de montrer le rôle de « lAccademia degli Investiganti » dans la diffusion de la modernité et de la libertas philosophandi à Naples dans la seconde moitié du xviie siècle. Moins connue que dautres académies italiennes contemporaines et tirant son originalité de son ancrage 237très fort dans un contexte déterminant, cette académie donne à ses expériences scientifiques un écho théologico-politique tout à fait représentatif de la querelle des Anciens et des Modernes.

Jesús Pérez-Magallón, « Société civile, culture et pouvoir. Les académies royales, les tertulias et les salons en Espagne du xviie au xviiie siècle »

Cet article explore le processus dimbrication entre le développement de la société civile, lexpansion des connaissances et le rôle du pouvoir politique et monarchique. On analyse la réalité culturelle de lEspagne de la fin du xviie et du xviiie siècles, on sarrête sur la transformation des tertulias en Académies royales grâce au rôle de certains cercles politiques et on sattache finalement à penser la fonction des tertulias qui poursuivent leur intervention publique en dehors des académies et sans lappui des pouvoirs publics.

Justin E. H. Smith, « Leibniz en Sibérie. LAcadémie de Saint-Pétersbourg et les enjeux philosophiques de lexpansion de lEmpire russe (1698-1741) »

Leibniz, devenu conseiller privé de Pierre le Grand en 1712, a consacré de grands efforts à lavancement des sciences dans lEmpire russe, qui mènent à la fondation de lAcadémie de Saint-Pétersbourg en 1725. Mais pour lui, ce nest pas seulement dans les académies que les sciences progressent, mais aussi sur le terrain. Lun des grands projets de lAcadémie, la grande expédition menée à Kamtchatka de 1733 à 1743, est la meilleure expression pratique de la méthode scientifique leibnizienne.