1815

À cette date, Pixerécourt réside au 15 rue Saint-Sébastien (située dans l’actuel 11e arrondissement de Paris) selon l’Almanach des 2500 adresses des principaux habitants de Paris publié en janvier 1816.

En janvier, Pixerécourt devient rédacteur à la Quotidienne, journal ultraroyaliste. Il s’occupe de la rubrique consacrée aux productions du Théâtre-Français et signe ses articles par les initiales « G. T. ». L’information est publiée dans Le Nain jaune (journal libéral) du 15 janvier 1815.

Au printemps, Pixerécourt commence la rédaction de Christophe Colomb ou la Découverte du Nouveau Monde, mélodrame en trois actes, en prose et à grand spectacle. La pièce est sans doute une première fois exposée à l’expertise des censeurs, puis remaniée entre mai et juin avant d’être de nouveau soumise à leur examen. Elle est approuvée le 15 juillet à la condition de quelques suppressions, puis mise en répétition au théâtre de la Gaîté. Le visa de représentation et d’affichage est délivré le 4 septembre par la préfecture de police.

Le 30 juin, le théâtre national de Varsovie donne la première représentation de Pies z Montargis (Le Chien de Montargis), mélodrame traduit en polonais par Alojzy Fortunat Zólkowski.

Le 5 septembre, première représentation de Christophe Colomb qui est reçu par des sifflets. Le mélodrame est joué jusqu’au 15 octobre, puis de nouveau le 29 octobre et le 12 novembre.

Le 11 septembre, le Journal des arts fait paraître l’information suivante : « On a publié hier, sur les boulevards du Temple, un imprimé, sous le titre suivant : Le public à l’auteur ou Réponse du parterre à la notice que M. Pixerécourt a fait circuler dans la salle, avant la première représentation de Christophe Colomb ; c’est un petit pamphlet plus méchant que spirituel. »

Le 15 décembre, Le Nain couleur de rose annonce la parution d’un pamphlet contre Pixerécourt : « Les mélodramaturges font circuler une espèce de petite satire dirigée contre le fameux Pixerécourt !… Cette courte facétie […] est intitulée : Jugement définitifet sans appel du tribunal invisible et redoutable, portant déchéance del’usurpateur-mélodramaturge ; nomination d’un nouveau prince régnant sur les boulevards ; réhabilitation d’un innocent bouquiniste ; condamnation sur laplainte en ingratitude rendue le 15 octobre dernier parDragon de Montargis, c’est-à-dire natif de Montargis, contre le prince du mélodrame. »

1816

À cette date (mais peut-être avant, les sources manquent sur ce point), Pixerécourt fait partie de la garde nationale de Paris. Il est recensé comme lieutenant-rapporteur du Conseil disciplinaire de la 3e légion dans l’Almanach royal de 1816.

Le 5 février, L’Assassin par vertu, premier titre du Suicide ou le Vieux Sergent, est autorisé par le bureau de la censure à la condition que le titre soit changé.

En février, Pixerécourt participe au banquet donné par la garde royale, corps d’armée créé en 1814 par Louis XVIII pour assurer la protection du roi de France et servir de réserve à l’armée royale en cas de besoin. La Feuille d’annonces judiciaires de Rouen (8 février 1816) rapporte le fait : « Pendant le banquet donné avant-hier par la garde royale, plusieurs hommes de lettres qui figuraient parmi les gardes nationaux invités, ont chanté, aux diverses tables où ils étaient placés, des couplets remplis d’amour pour le Roi, et qui ont été accueillis avec le plus vif enthousiasme. On a distingué ceux de MM. Désaugiers, de Pixerécourt et Brazier. »

Le 20 février, première représentation du Suicide ou le Vieux Sergent, mélodrame historique en trois actes, au théâtre de la Gaîté. La pièce est mal reçue. Le lendemain, elle est jouée dans une version raccourcie en deux actes, mais ne remporte pas un meilleur succès. Le mélodrame ne connaît que 24 représentations à Paris.

Le 21 février, Pixerécourt prononce des Couplets adressés à Messieurs les Gardes du corps et à Messieurs de la Garde Royale, lors de la fête donnée au théâtre de l’Odéon en présence de Louis XVIII et de la famille royale. Ces couplets sont publiés chez Barba et intégrés dans le 6e tome du Théâtre de René-Charles Guilbert de Pixerécourt.

Pour la fête de son directeur des Domaines, il compose un à-propos : Arlequin, receveur d’Enregistrement.

Le 26 novembre, Le Monastère abandonné est autorisé par le bureau de la censure.

Le 28 novembre, première représentation du Monastère abandonné ou la Malédiction paternelle, mélodrame en trois actes, au théâtre de la Gaîté. La pièce subit de nouveau la cabale, mais parviendra à rester à l’affiche pour 80 représentations successives. Elle sera de nombreuses fois reprise par la suite.

1817

Le 29 octobre, Pixerécourt est nommé capitaine dans la compagnie de grenadiers du 3e bataillon de la 8e légion.

1818

À cette date, Pixerécourt fait publier, sous le pseudonyme « le Bonhomme du marais », Guerre au mélodrame ! ! ! chez les éditeurs Delaunay, Barba & Mongie.

Le 23 mars, Ovide en exil, grand opéra en un acte et en vers, musique de Hérold, est reçu à l’Académie royale de musique. La pièce ne sera pas représentée.

Le 16 avril, Pixerécourt commence la rédaction de La Chapelle des bois dont le sujet est tiré de l’affaire Fualdès, ancien procureur de l’Empire égorgé dans la nuit du 20 mars 1817 à Rodez. Lorsqu’il compose ce mélodrame, l’instruction judiciaire est toujours en cours. Le mélodrame est achevé le 8 juin.

Commandant d’une compagnie de grenadiers de la Garde Nationale, Pixerécourt publie de façon anonyme un opuscule intitulé Des faits opposés à des mensonges ou Réponse à un libellé intitulé Confidences de l’hôtel Bazancourt par M. Pigeon. Il est intégré dans le 6e tome du Théâtre de René-Charles Guilbert de Pixerécourt.

Le 23 juin, La Chapelle des bois est autorisée par le bureau de la censure.

Le 12 août, première représentation de La Chapelle des bois ou le Témoin invisible, mélodrame en trois actes, en prose et à spectacle,au théâtre de la Gaîté. La pièce est bien reçue par la presse et connaît un beau succès.

Le 20 août, Pixerécourt commence la rédaction du Belvédère ou la Vallée de l’Etna. La pièce sera achevée le 12 septembre.

Le 28 août, il fait recevoir une comédie en un acte et en vers, Une visite de Madame de la Vallière ou la Disgrâce de Benserade, au comité de lecture de la Comédie-Française. La pièce est reçue à l’unanimité, si l’on en croit Pixerécourt dans son Théâtre choisi, mais l’auteur choisit de la retirer avant la première représentation.

Le 20 octobre, Le Belvédère ou la Vallée de l’Etna est autorisée par le bureau de la censure.

Membre de la société des auteurs, il rédige un Mémoire au Roi afin d’obtenir la perpétuité de la propriété de ses ouvrages.

Le 10 décembre, première représentation du Belvédère ou la Vallée de l’Etna, mélodrame en trois actes, en prose et à spectacle, au théâtre de l’Ambigu-Comique. La pièce connaît un triomphe, auquel le diorama de l’Etna en éruption, conçu par Daguerre, a largement contribué.