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Classiques Garnier

Les Mines de Pologne Établissement du texte

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Mélodrames. Tome II. 1801-1803
  • Pages : 791 à 793
  • Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 22
  • Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
  • EAN : 9782812433504
  • ISBN : 978-2-8124-3350-4
  • ISSN : 2261-575X
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3350-4.p.0791
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 21/01/2015
  • Langue : Français
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établissement du texte

Le texte que nous publions ici est établi daprès lédition originale (Paris, Barba, an 11 [1803], 56 p. in-8o) et suivant le protocole expliqué dans la « Note sur la présente édition ». La pièce a été éditée à deux reprises en 1803, sans doute en raison de son succès. La seule différence réside dans la pagination (Paris, Barba, an 11 [1803], 58 p. in-8o). Nous avons privilégié lédition que Pixerécourt a retenue dans le troisième tome du Théâtre de René-Charles Guilbert de Pixerécourt, recueil colligé par ses soins vers 18401.

Les Mines de Pologne ont connu une nouvelle édition en 1816 (Paris, Barba, 1816, 51 p. in-8o), sans doute occasionnée par la reprise de la pièce à lAmbigu-Comique dans le courant de lannée 1815. Cette édition présente quelques variantes avec lédition originale, notamment une large coupure au cœur de la 11e scène de lacte II et quelques ajustements effectués très certainement pour les besoins de la mise en scène. Ces variantes sont introduites dans les notes par le sigle Éd-1816.

La pièce figure aussi dans le premier tome du Théâtre choisi (t. 1, p. 339-418). Cette édition présente des variantes avec lédition princeps : allègements partiels dans les dialogues et suppressions systématiques des indications liées à la mise en scène originale. Les écarts sont mentionnés en notes et introduits par labréviation TC.

Notre édition donne les variantes avec le manuscrit autographe (identifié par labréviation MsA), conservé à Nancy par la Société dhistoire de la Lorraine et du musée Lorrain (1 cahier relié et paginé, s. d., 115 x 180 mm, 66 fo écrits ro-vo). Il sagit là du seul exemplaire manuscrit conservé pour cette pièce. Le texte présente dimportantes variantes avec la leçon retenue pour limpression. En labsence du manuscrit de la censure et de celui du souffleur, il nest pas possible de distinguer les remaniements imposés par le comité de censure de ceux exigés par les besoins

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de la représentation. Quelques-uns peuvent toutefois être devinés. Par exemple, il est très probable que la suppression dune phrase telle que « tu nas cessé depuis six ans de faire souffrir [] une femme dont le seul crime était den aimer un autre2 » a été souhaitée par un comité de censure, soucieux à cette époque dévincer des pièces de théâtre toute indication de temps pouvant permettre le rapprochement entre les tyrans du mélodrame et des politiques réels. Les variantes concernant le découpage des scènes et la description du jeu en pantomime sont, en revanche, incontestablement liées au travail de mise en scène.

Dun format conforme aux cahiers habituellement utilisés par Pixerécourt, ce manuscrit correspond sans aucun doute à la première version du drame. Les étapes de lécriture sont dailleurs facilement repérables. Le texte figure sur le recto de chaque feuillet. En regard, le verso du feuillet précédent mentionne les ajouts effectués après-coup. Il est possible également de distinguer les ratures imposées au fil de lécriture de celles exercées dans un deuxième temps. Les premières sont identifiables dans la mesure où elles suppriment des passages que lon retrouve reformulés de façon quasi identique quelques lignes plus loin. Les deuxièmes concernent en revanche des phrases entières de dialogues ou dindications scéniques non retenues dans lédition. Afin de permettre au lecteur de suivre les étapes de la genèse des Mines de Pologne, nous avons renseigné toutes les variantes entre le manuscrit et lédition princeps, les ratures y compris. De manière à ne pas surcharger inutilement lapparat critique, nous navons toutefois pas signalé les débuts de mots biffés lorsquils napportaient aucun renseignement substantiel pour lanalyse génétique. Par exemple, dans la phrase citée plus haut, Pixerécourt a noté : « une femme [“qui n”, lettres biffées] dont le seul crime ». Ce type de biffure a été ignoré.

Ce manuscrit précise en outre les endroits où Pixerécourt avait envisagé de faire intervenir lorchestre. Dans la mesure où la partition musicale na pas été conservée pour Les Mines de Pologne, il nous a semblé utile de mentionner, en note de bas de page, ces indications qui apparaissent sur le manuscrit sous la forme de numéros portés à des endroits précis de lintrigue (voir fig. 6). Rien ne permet de savoir si la mise en scène a validé ensuite cette première ébauche. Certes, la bibliothèque municipale

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de Lille conserve une partition manuscrite3. Celle-ci nest toutefois pas datée et donne très probablement la musique jouée lors dune reprise au théâtre de Lille dans les premières décennies du xixe siècle. De ce fait, cette partition ne correspond pas à celle jouée lors de la création à Paris et ne peut aucunement aider à authentifier les indications portées par Pixerécourt sur son manuscrit. Celles-ci sont malgré tout dune importance capitale pour le lecteur actuel. Car elles permettent denvisager la façon dont lauteur intègre la musique de scène dans la genèse même du projet mélodramatique.

1 Sur ce recueil, voir la partie « Introduction » de la présente édition, t. 1, p. 37.

2 (III, 15), note d.

3 Les Mines de Pologne, partition musicale, ms., 300 x 230 mm, parties : violon répétiteur (26 p.), violino 1o (24 p.), violino 2o, 2 exemplaires (23 p. et 25 p.), alto (21 p.), basso, 2 exemplaires (20 p. et 24 p.), flauto (6 p.), clarinette (9 p.), corni (12 p.), bassons (16 p.), cote : 5166 Patrimoine musical.