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Classiques Garnier

Index des noms

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Méditations sur l’économie politique
  • Pages : 415 à 434
  • Collection : Écrits sur l'économie, n° 4
  • Série : 1, n° 4
  • Thème CLIL : 3341 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Histoire économique -- Histoire de la pensée économique
  • EAN : 9782812437823
  • ISBN : 978-2-8124-3782-3
  • ISSN : 2261-0995
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3782-3.p.0415
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 10/03/2016
  • Langue : Français
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Index des noms

Académie des Transformés est une académie fondée à Milan en 1743 sur les fondations de lAcadémie homonyme du xvisiècle. Elle eu comme « conservateur perpétuel » le comte Giuseppe Maria Imbonati qui donna son palais aux membres de lacadémie. Elle se composait principalement de nobles et du clergé de la classe supérieure, mais aussi dintellectuels appartenant à la classe moyenne et de conditions économiques modestes comme Parini ou Domenico Balestrieri. Elle défendait une littérature étroitement liée aux modèles du classicisme de la Renaissance et à lenseignement des auteurs anciens, essayant de surmonter létroitesse du modèle pastoral arcadien, en souvrant sur les questions de la vie contemporaine. Firent partie de lAcadémie Baretti et Pietro Verri jusquà ce quil sen sépare pour fonder la revue Il Caffè et lAccademia dei Pugni. Par rapport à cette dernière lAcadémie des Transformés, tout en étant ouverte aux nouvelles tendances des Lumières, pris des positions plus modérées tentant de se réconcilier avec la tradition classique. Les membres de lacadémie se réunissaient deux fois par mois, en plus de quelques séances ouvertes au public au cours de lannée, on y discutait des livres récemment parus, de sujets dactualité divers : 133, 136

LAccademia dei Pugni (société des poings) était une société savante fondée en 1761 à Milan. Créée par Pietro et Alessandro Verri, de nombreux intellectuels lombards de lépoque des Lumières appartenaient à cette société, dont notamment Cesare Beccaria, Luigi Lambertenghi, Giuseppe Visconti di Saliceto, Pietro Francesco Secchi Comneno, Giambattista Biffi. Par la suite, labbé Alfonso Longo et le barnabite Paolo Frisi vinrent les rejoindre. Lélan du mouvement des lumières sest ainsi conjugué, dés la fin de la guerre de sept ans, avec la politique réformatrice de Marie-Thérèse de Habsbourg. LAcadémie, qui se réunissait une fois par semaine, autour dun poêle en faïence blanche, chez Pietro Verri dans la contrada del Monte, doit son nom curieux à la vivacité des discussions qui sy passaient et qui étaient décrites « comme des disputes à poings nus ». Des antagonismes se révélaient sur lidéologie, la méthode, la politique, la religion ou la sociologie. Lobjectif était de trouver une solution pacifique pour se substituer à la violence du despotisme et de la raison dÉtat. Pour élargir son action, lacadémie a créé la revue Il Caffè dont la suspension 1766, après deux volumes, a marqué la fin, de fait, des activités de lacadémie : 29, 97, 100, 113, 133, 148

Aix-la-Chapelle. Le second traité d (ou paix dAix-la-Chapelle) est signé à lissue dun congrès réuni pour terminer la guerre de Succession dAutriche, et dont les négociations durent du 24 avril au 18 octobre 1748. Il voit lémergence dune

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nouvelle puissance : la Prusse. Pendant le conflit, les systèmes dalliance franco-prussienne et anglo-autrichienne ont démontré leur fragilité. En dehors de la Prusse qui apparait comme le principal bénéficiaire en gagnant la Silésie, la paix ne satisfait personne. Les Français ont le sentiment de sêtre battus pour le Roi de Prusse, les litiges commerciaux et coloniaux entre la Grande-Bretagne, la France et lEspagne ne sont pas réglés, lAutriche sauve la couronne impériale, mais perd la Silésie et sa prépondérance en Allemagne et en Italie : 22

Alembert D. Jean le Rond DAlembert, ou Jean Le Rond dAlembert, né le 16 novembre 1717 à Paris où il est mort le 29 octobre 1783, est un mathématicien, philosophe et encyclopédiste français. Il est célèbre pour avoir dirigé lEncyclopédie avec Denis Diderot jusquen 1757 et pour ses recherches en mathématiques sur les équations différentielles et les dérivées partielles. Ami de Voltaire et constamment mêlé aux controverses passionnées de ce temps, DAlembert est un habitué des salons parisiens, notamment ceux de Marie-Thérèse Geoffrin, de Marie du Deffand et de Julie de Lespinasse, de la duchesse du Maine au Château de Sceaux, faisant partie des Chevaliers de la Mouche à Miel, invité des Grandes Nuits de Sceaux. Cest là quil rencontre Denis Diderot, en 1746. Lannée suivante, ils prennent conjointement la tête de LEncyclopédie. En 1751, après cinq ans de travail de plus de deux cents contributeurs, paraît le premier tome de lEncyclopédie dont DAlembert rédige le Discours préliminaire. « Observations sur lart de traduire en général et sur cet essai de traduction en particulier », in Mélanges de littérature, dhistoire et de Philosophie, édition, Amsterdam, 1768, t. III, p. 5 et 8-9 : 8, 10, 33, 38, 40, 43-44, 77, 137, 165

Algarotti, Francesco, né le 11 décembre 1712 à Venise et mort le 3 mai 1764 à pise) Il étudie à luniversité La Sapienza de Rome et à celle de Bologne. À vingt ans, il se rend à Paris où il se lie damitié avec Voltaire, qui le surnomme « le cher cygne de Padoue ». Il fait paraître, à Naples en 1737, un ouvrage de vulgarisation de loptique de Sir Isaac Newton, Neutonianismo per le dame (Le newtonianisme pour les dames), qui connaît un grand succès en Europe. Ce livre marque le début de la littérature de vulgarisation dédiée aux femmes Edizioni delle Opere : dopo quella di Livorno, Coltellini, in 8 vol. (1764-1765) et celle de Crèmona, Manini, en 10 vol. (1775-1778), la plus complete est celle de Aglietti en 17 vol. (Venezia, Palese, 1791-1794) : 39, 86

Bacon, Francis, lord de Verulam. (Londres, 1561-1626) Homme dÉtat et philosophe anglais. Après une formation juridique, il entra à la Chambre des communes (1584) et atteignit, sous Jacques Ier, les plus hautes charges judiciaires : 34, 38-39, 63

Bayle, Pierre (1647-1706) est un disciple de Descartes, il applique à tous les domaines lesprit critique, principale leçon du Discours de la méthode. Il examine les idées reçues aussi bien dans les sciences que dans la morale et la religion. Citoyen de la « République des idées », il fait la guerre à lerreur. La philosophie demande aux sciences expérimentales des faits contrôlés, ouvrage clé : Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ : « Contrains-les dentrer » (1686) Dictionnaire historique et critique (1re édition en 1697, 2 volumes in-folio, édition de 1702, 3 volumes in-folio, édition de Adrien-Jean-Quentin Beuchot, 16 volumes in-8, 1820-1824) : 21, 39

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Beccaria, Cesare Bonesana, marquis de, (Milan, 1738-1794). Célèbre publiciste italien. Il écrit dans sa correspondance, « je dois tout aux livres français. Ce sont eux qui ont développé dans mon âme les sentiments dhumanité étouffés par huit années déducation fanatique. » Il cite parmi les écrivains dont la lecture lui était la plus familière : dAlembert, Diderot, Buffon, Hume, Montesquieu, Helvétius. Beccaria fut un des premiers membres de la société littéraire qui se forma à Milan, sur le modèle de celle dHelvétius, et qui navait dautres oracles que les philosophes français. Il participa à la rédaction du journal le Café, publié en 1764 et 1765, à lexemple du Spectateur dAddison. Le livre célèbre Dei delliti e delle pene (Des délits et des peines), commencé en mars 1763, fut achevé dans les premiers mois de 1764 : 14-17, 25-28, 32, 40, 43-45, 54-58, 63-65, 70-71, 78-79, 85, 93, 94, 99-102, 109, 121-124, 132, 134, 146, 148-150, 153, 156, 159, 165, 205, 243

Bogino, Giambattista Lorenzo. Homme dÉtat du Piémont (1701-1784) ; juriste connu et fonctionnaire sous Charles Emanuel III de Savoie. La guerre de la Succession dAutriche ayant éclaté : 17

Boncompagni-Serbelloni, Maria Vittoria Ottoboni, née à Rome en 1721, dame raffinée et cultivée de haut lignage dont Pietro Verri tisse léloge dans sa Memoria sulle disensioni, in Agnesi, p. 202 : « Une dame issue dune des plus importantes familles du pays montra envers moi lestime et la bienveillance que les autres me récusaient ; elle était dâge mûr et pas belle mais cultivée, elle avait été éduquée à Rome et aimait la lecture : je commençais à la fréquenter et je lui suis débiteur davoir préservé lamour des études et de mavoir introduit dans la bonne société du pays ». Cette relation suscita des réactions furieuses au sein de la famille Verri jusquà devenir une affaire publique car le sénateur demanda lintervention du Général Pallavicini gouverneur de Milan pour faire emprisonner son fils ; grâce à lintervention de Beltrame Cristiani et la médiation du marquis Antonio Litta, le père et le fils arrivèrent à une réconciliation : 134-135

Braudel, Fernand. Fernand Paul Achille Braudel, né le 24 août 1902 à Luméville-en-Ornois (Meuse) et mort le 27 novembre 1985 à Cluses (Haute-Savoie)1, est un historien français. Fermement convaincu de lunicité profonde des sciences humaines, il est lun des représentants les plus populaires de « lÉcole des Annales » et a marqué durablement lhistoriographie française par la définition de concepts « braudéliens » : létagement des temporalités, la longue durée, ou encore la civilisation matérielle sont des prismes à travers lesquels il observe le monde et dépasse très largement lhistoire traditionnelle en ouvrant sur des sciences telles que la géographie, léconomie, lethnologie, la sociologie, ou encore larchéologie. Mobilisé en 1938, il est capturé et fait prisonnier de guerre en Allemagne entre 1940 et 1945. Il dispense des cours dhistoire à ses camarades détenus et il commence la rédaction de sa thèse principale. Les fiches et les notes quil a accumulées par milliers dans les années 1930 sont mises en sécurité par son épouse Paule Braudel et cest donc en se fiant à sa seule mémoire quil met par écrit tout son savoir sur La Méditerranée et le monde méditerranéen à lépoque de Philippe IICivilisation matérielle économique capitalisme au xve et xviiie siècle, les jeux de léchange, tome deux, Armand Colin, Paris, 1979, p. 484-486 : 25, 30-31, 61-64, 69

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Broggia, Carlo Antonio. Marchand (1698-767), auteur dun Trattato dei tributi, delle monete e del governo politico della sanità (1743). Né à Naples en 1698 de famille riche et orphelin à dix-sept ans, il sinstalle à Venise puis à Naples, vers 1720, où il a continué ses activités d« aromatarius ». Les années de sa formation intellectuelle sont ceux qui vont de 1720 à 1740. Comme le montre les premiers écrits de cette période, il a tout lu des œuvres de Tite-Live et Pline à ceux de Melon, Vauban, Botero ; et des livres sur lhistoire, léconomie, la finance, la médecine. Sa soif de connaissances a commencé à porter ses fruits en 1742, quand il a un peu plus de quarante ans, avec un mémoire dédié : Il ristoro della Spagna causato dalla libertà concessa alle nazioni amiche del commercio dAmerica, qui na pas encore été retrouvé, mais dont B. lui-même a laissé un bref résumé dans le volume Memoria ad oggetto di varie politiche ed economiche ragioni e temi di utili raccordi,che in causa del monetaggio di Napoli sespongono e propongono (Napoli 1754). Broggia soutient lidée que le déclin de lEspagne doit être relié à sa politique coloniale, et surtout au fait de ne pas avoir ouvert à la colonisation et au commerce des autres pays les immenses territoires en Amérique. Ce monopole aurait été la raison de lexode, de laffaiblissement démographique et économique de lEspagne et de labsence de développement des territoires coloniaux. En 1753 il publie à Naples le Trattato de tributi,delle monete, e del governo politico della sanità, dedicato al duca di Salas, marchese Giuseppe Gioacchino di Montealegre : 27, 62

Carli, Gian Rinaldo (11 Avril, 1720 – 22 Février 1795) est un écrivain, économiste, haut fonctionnaire, historien et numismate italien, originaire de lIstrie, la plus célèbre de son temps. Au cours des années (1754-1760) est publiée son œuvre la plus célèbre : Delle monete e delle Istituzioni delle zecche dItalia, synthèse dhistoire, de droit et de science de la finance. À lautomne 1765, le ministre autrichien Kaunitz-Rietberg lui propose dassumer la présidence du Conseil suprême de léconomie du duché de Milan, État dominé à lépoque par les Habsbourg. En 1780, après quinze ans de service continu comme lun des plus grands fonctionnaire de la politique économique et financière impériale dans lÉtat de Milan, Carli renonce à toute fonction publique, pour se consacrer entièrement à son travail scientifique, économique et historique : 26-28, 34, 39, 62-65, 69, 71-74, 94, 99, 111-113, 141-142, 146-147, 151-157, 160, 165-166, 265

Cary, John (d. 1720 ?). Marchand et écrivain sur des questions de commerce, a été directeur de la Merchant Venturers Company de Bristol en 1683-1684. Il a publié en 1695, un Essai sur le commerce dAngleterre, qui a attiré lattention et la mis en correspondance avec Locke. Locke lui écrit, « cest le meilleur écrit que jai jamais lu sur ce sujet. Parmi ses œuvres : An Essay on the State of England in relation to its Trade, its Poor, and its Taxes, for carrying on the present War against France, 1695 ; 2nd ed. 1719, An Essay towards regulating the Trade and employing the Poor of this Kingdom ; 3rd ed. 1745, A Discourse on Trade, and other matters relative to it, &c. The later editions differ considerably from the first one. Lédition de 1745 a été traduite en français et en Italien et publiée en 1754 : 13, 27

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Cattaneo, Carlo (né à Milan le 15 juin 1801, mort à Castagnola, aujourdhui Lugano, le 6 février 1869) est un historien, philosophe et patriote italien : 94, 114, 127

Cesarotti Melchiorre, Melchiorre Cesarotti (1730-1808) est un littérateur italien, né à Padoue. Melchiorre Cesarotti étudia puis enseigna la rhétorique au séminaire de Padoue. Il fut nommé en 1768 professeur de grec et dhébreu à luniversité de cette ville et, en 1806, il fut pensionné par Napoléon Ier. Pour remercier lempereur des Français, il lui dédicaça le poème « La Pronea » (1807). œuvres : des traductions estimées dOssian, de Démosthène, de Plutarque et dHomère : 39

Chateaubriand, François-René, vicomte de Chateaubriand, né à Saint-Malo le 4 septembre 1768 et mort à Paris le 4 juillet 1848, est un écrivain romantique et homme politique français. Il est considéré comme lun des précurseurs du romantisme français et lun des grands noms de la littérature française. Études ou discours historiques, in Œuvres complètes, Paris, 1831, t. III, p. 1 : 168

Cristiani, Beltrame. Homme politique (1702-1758) a été en mesure en 1753 de négocier un traité sur la succession de la maison dEste. Appelé par François III pour administrer le Milanais, il est placé comme ministre plénipotentiaire (1 Novembre 1753), qui sest avéré être un des plus ardents réformateurs du xviiie siècle : 17, 134, 139, 145

Colpani, Joseph. Versificateur (1739-1822) ami de P. Verri et C. Beccaria, est lauteur de poèmes didactiques sur des sujets divers, dans lesquels il y a des points de controverse. Parmi eux : Émilie et léducation des femmes, où C soutient la nécessité dune meilleure éducation des femmes ; Le commerce et les toilettes, où, contre la position de dépréciation, cela augmente le marché comme signe de progrès et de revendication le rôle positif de la mode : 40, 151

Condorcet, Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de, (Ricemont 1743 – Bourg-la-Reine 1794). Philosophe, mathématicien et homme politique français, auteur dun Essai sur le calcul intégral (1765) et sur le Problème des trois corps (1767), il entra à lAcadémie des sciences (1769) et en devint le secrétaire. Disciple des physiocrates, il rédigea pour lEncyclopédie des articles déconomie politique. Député à lAssemblée législative et à la Convention, il travailla à un projet de constitution et il proposa un projet de réforme de linstruction publique (1792). Arrêté comme Girondin lors de la Terreur, cest en prison quil écrivit son œuvre principale : Esquisse dun tableau des progrès de lesprit humain, où, convaincu du développement indéfini des sciences, il affirma que le progrès intellectuel et moral de lhumanité peut être assuré grâce à une éducation bien orientée. Condamné à mort, il sempoisonna pour échapper à léchafaud. Ses cendres ont été transférées au Panthéon en 1989. Bibliographie : Œuvres de Condorcet, 12 vol., publiées par A. Condorcet, OConnor et F. Arago, Firmin Didot, Paris, 1847-1849 : 40-45, 123

Davanzati, Bernardo Bostichi (né le 30 août 1529 à Florence – mort le 29 mars 1606) est un écrivain italien de la Renaissance. Œuvres : Une Histoire du schisme dAngleterre : Storia dello Scismo dInghiltera ; Rome 1600, in-8o. Dans la 2e édition, donnée à Florence, 1638, in-8o, léditeur a recueilli, à la suite de cette histoire, les

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opuscules suivants : Notizia de Cambi ; Lezione délle monete ; Orazione in morte del gran duca Cosimo deux plaisanteries académiques, Dicerie o Cicalate : 27

Deleyre, Alexandre né le 10 janvier 1726 à Portets et mort le 13 mars 1796 à Paris, est un homme de lettres français. Il étudie chez les jésuites puis, devenu athée, il se lie avec les philosophes des Lumières. Protégé par le duc de Nivernais, il est nommé bibliothécaire du duc de Parme. À la Révolution, il est envoyé en tant que député de la Gironde à la Convention, où il sintéressera à la question de léducation nationale. Outre ses ouvrages sur les philosophes, Deleyre a contribué plusieurs articles, dont « Épingle » et « Fanatisme », à lEncyclopédie Analyse de la philosophie du chancelier François Bacon (1755) ; Le Génie de Montesquieu (1758) ; LEsprit de Saint-Évremond (1761) : 44

Dutot, Nicolas, (12 octobre 1684 – 12 septembre 1741), Réflexions politiques sur les finances et le commerce 1738, né le 4 mai 1671 à Cherbourg, dune famille très aisée. Son père était marchand, conseiller du Roi et lieutenant des traites foraines. On ne sait rien de sa formation. On retrouve sa trace à Paris où il est Sous-Trésorier de la Banque royale vers 1720 et il remplit de fait les fonctions de Trésorier général à partir du 29 janvier 1720 et ce, jusquà la cessation des opérations de la Banque le 27 novembre 1720. Cest en 1738 quil publie ses Réflexion politiques sur les finances et le commerce où il soppose à J.-F. Melon et défend assez vigoureusement le système de Law. Il alla ensuite en Angleterre, septembre 1739, où il séjourne au moins quatre mois. Suite aux critiques de J. Pâris-Duverney, il préparait une Histoire du système de John Law (publiée aujourdhui avec une introduction par Antoin Murphy, Paris, INED, 2000) quand la mort le surprit à Paris le 12 septembre 1741. Les Réflexions sont issue dune réécriture de la critique que N. Du Tot avait adressée à J.-F. Melon en 1735 sous forme de trois lettres anonymes. Sans avoir eu le succès extraordinaire de louvrage de Melon, les Réflexions ont connu une diffusion importante au xviiie siècle : au moins 5 éditions en français sont imprimées de 1738 à 1760 auquel il faut ajouter une traduction anglaise (1739) et une traduction italienne (1754) : 32, 141

Fabbroni, Giovanni Valentino Matthias. Homme politique et polygraphe (Florence 1752-1822 y). Ardent défenseur de Pierre-Léopold fut directeur des routes et des ponts des 14 départements Cisalpine. Il a été directeur du cabinet de physique et de sciences naturelles à Florence jusquen 1806 ; prof. Univ. honoraire de Pise (1802) et directeur de la Monnaie royale (1803). En 1798, il a été commissaire de la Toscane au Congrès pour le système métrique. Ses écrits déconomie publique (4 vol., 1847-1848), ont soutenu la politique libérale du grand-duc Léopold : 39

Ferdinand VI dit le Sage (Madrid, 1713 – Villaviciosa, 1759) Roi dEspagne (1746-1759). Fils de Philippe V et de Marie-Louise de Savoie, il participa à la fin de la guerre de Succession dAutriche et y gagna Parme et Plaisance. Il eut ensuite un règne pacifique, au cours duquel il maintint léquilibre entre la France et lAngleterre, et accomplit dutiles réformes avec laide de son ministre La Ensenada. (135a) : 157

Firmian, Karl Joseph von (Trento, le 15 Août 1716 – Milan, le 20 Juillet 1782) était un noble autrichien, qui a servi comme plénipotentiaire de la Lombardie dans

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lEmpire austro-hongrois. Son nom propre était Karl Gotthard von Firmian, il est connu en Italie sous le nom de Carlo Giuseppe di Firmian. Vers la fin des années cinquante, la ministre plénipotentiaire assume le commandement général des troupes de lItalie, la surveillance du recensement, des œuvres et fonds, il prend le contrôle de la quasi-totalité des tribunaux ce qui provoque des réactions de la classe patricienne Lombarde : 40, 70, 140, 144, 146, 153

Forbonnais, François Véron Duverger de (3 octobre 1722 – 19 septembre 1800), est un économiste et financier français. Nommé inspecteur général des monnaies en 1756, il fut placé en 1759 auprès du contrôleur général Étienne de Silhouette, et eut le principal mérite des utiles réformes quopéra ce ministre ; mais il ne tarda pas à être écarté des affaires par les intrigues de Madame de Pompadour. Il se retira dans ses terres et consacra ses loisirs à la composition de ses ouvrages. Il fut également directeur du Journal de lagriculture, du commerce et des finances dans les années 1760. En 1763, il est conseiller au parlement de Metz et en 1771, il acquiert une charge de « conseiller dhonneur » à la cour des monnaies de Paris et lexerce jusquà la suppression de celle-ci en 1791. Publications : Considérations sur les finances dEspagne (1753) ; Éléments du commerce (1754) ; Recherches sur les finances de la France jusquen 1721 (1758) ; Principes économiques ; Examen du livre intitulé Principes sur la liberté du commerce des grains ; De la Circulation des denrées (1800) : 19, 32, 40-41, 113, 141-142, 297

Formentin, M. F., Traité du bonheur, Paris, J. Guilletat, 1706. Traité du Bonheur public, traduit de litalien de Muratori (par le P. de Livot) : 22

Frédéric II le Grand (1712-1786). Roi de Prusse (1740-1786) incarnant larchétype du monarque éclairé du xviiie siècle. Son action complexe au gouvernement de son État sur la politique militaire, de ladministration de léconomie et de lÉtat ainsi que dans le développement des sciences et des arts. Avec une politique dexpansion et une série de guerres dagression du roi la Prusse devient lune des grandes puissances européennes. Chef de son armée, quil a renforcé et préparé, en brillant stratège et tacticien, Frédéric était lun des grands chefs militaires de lhistoire : 22, 40, 57

Galiani, Ferdinando dit labbé Galiani, né à Chieti le 2 décembre 1728 et mort à Naples le 30 octobre 1787, est un économiste italien. Voir Ferdinando Galiani, De la Monnaie. Della Moneta, édité et traduit sous la direction dAndré Tiran. Traduction coordonnée par Anne Machet, traduction : A. Pioggiosi, Pier-angelo Solari, E. Rossi, Renée Tirelli, Pierre Benedittini, Paris : 2005. Economica, 2005, IX-LXIX-699 p. : 13-14, 19, 26-28, 34, 39-41, 62, 113, 126, 291

Genovesi, Antonio. Philosophe et économiste (1713-1769). À Naples, où après avoir été ordonné prêtre, il se rend en 1738, il a suivi les dernières leçons G. Vico. De 1741 à 1745 il a enseigné la métaphysique à lUniversité puis léthique jusquen 1753, sa liberté dans lenseignement et la publication de la Métaphysique (1743-1747) lauraient conduit à la condamnation pour hérésie si il navait pas été protégé par Celestino Galiani, préfet des études. Il a continué, cependant, à faire preuve de soumission à la doctrine de lÉglise, tout en étant en substance suiveur de

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lempirisme de Locke. Les œuvres philosophiques cette période : Disciplinarum metaphysicarum elementa (1743) ; Elementa artis logico-criticae (1745). Après 1754, il se consacre essentiellement à léconomie, et participe activement à laction du gouvernement. Ayant obtenu cette année là, la première chaire déconomie publique, avec les leçons de Commerce (1765-1767), Genovesi a jeté les bases de l« école napolitaine », en proposant une révision substantielle de la politique économique de lÉtat napolitain, basée sur une fusion équilibrée de certains aspects théoriques du mercantilisme avec des éléments des nouveaux courants physiocrates et libéraux : 14, 19, 26-28, 63, 93, 95, 99, 101, 108, 126-127

Giusti, Luigi (1709-1766) au service de Pallavicini, entre 1745 et 1753, effectue un apprentissage décisif, qui le met dans la position de connaître en détail les réalités de la situation politique en Lombardie, de sorte quil succède dans le poste de ministre plénipotentiaire à Beltrame Cristiani, en juin 1754, ce qui le place à la direction du Secrétariat du vice gouvernement de Mantoue, il est proposé par Kaunitz comme secrétaire du Département dItalie à Vienne, nouvel organisme qui remplace lancien Conseil de lItalie. Au cours des dernières années, Giusti assume, à Vienne, un rôle important dans lorientation des réformes du système de aristocratique de gouvernement de la Lombardie. Cest à lui, quon doit essentiellement la mise en place en Juin dune institution en 1765 pour résorber le déficit budgétaire, la société de la ferme mixte, en réservant une partie des revenus pour le Trésor, recueillis par les fermiers auparavant, et en Novembre 1765 linstitution du Conseil suprême de léconomie, basé à Milan, avec des responsabilités juridiques et administratives dans tous les domaines économiques et financiers. Dans la réforme de la ferme, lancée le 1er janvier 1766, le manuscrit de P. Verri, Considérations sur le commerce de lÉtat de Milan, envoyées en Juin 1763 à Giusti pour être soumis à Kaunitz a probablement joué un rôle important : 26, 144, 153, 204

Gorani, Joseph comte de, (Milan 1744 – Genève 1819). Célèbre publiciste italien, il prit part à la rédaction du journal littéraire Le Café, se lia intimement avec Beccaria, Verri, dHolbach et Diderot, fit paraître en 1770, un Traité du despotisme qui lui valu une réputation dans le parti libéral et philosophique. Il accueillit avec enthousiasme la Révolution française, reçut en 1792, sur la demande de Bailly, le titre de citoyen français. Il vint alors à Paris, où il publia dans le Moniteur, une série de Lettres aux souverains sur la Révolution française, qui furent réunis en 1 vol. (1793) et très remarquées. Il publia en même temps un pamphlet révolutionnaire très violent : Mémoires secrets sur les cours dItalie (3 vol.), ce qui lui valu la confiscation de ses biens par larchiduc Ferdinand. Après le 9 thermidor, Gorani passa à Genève, où il donna encore : Prédictions sur la Révolution française (1797). (139a) : 16, 130, 132, 134, 138, 156, 158, 205

Greppi, Antonio, industriel (né à Cazzano 1722 – mort en 1799). En développant lentreprise familiale, il obtient un grand crédit dans le monde des affaires, et en 1750 il est porté à la direction dune société qui se voit attribuer la gestion de la totalité des taxes affermée dans la Lombardie autrichienne entre 1751-1770. Que lon désigne alors sous le terme de Ferme générale : 70, 145

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Hauteville, Joseph-François-Jérôme Perret comte de (1731-1763). Parmi ses œuvres Relazione generale… nella quale riferisce tutti i documenti e notizie da esso raccolte (1758), in tre tomi ; ibid., Materie economiche, Gabellasale nepaesi di nuovo acquisto : 69

Helvétius, Claude-Adrien, né le 26 février 1715 à Paris et mort le 26 décembre 1771 à Versailles, est un philosophe français. Helvétius développe un sensualisme matérialiste, où lintérêt seul dirige les jugements et considère léducation comme lélément constitutif principal de lesprit des humains, qui sont, selon lui, tous susceptibles de sinstruire également : 33-42, 77, 85, 138, 140-141

Holbach, P. H., Système de la nature, Londres, Amsterdam, 1770. Paul-Henri Thiry, baron dHolbach, né Paul Heinrich Dietrich von Holbach, né à Edesheim, Rhénanie-Palatinat, le 8 décembre 1723 et mort à Paris le 21 janvier 1789, était un savant et philosophe matérialiste dorigine allemande et dexpression française. Seigneur de Heeze, Leende et Zesgehuchten (Brabant), il était propriétaire du château de Heeze. DHolbach est lun des premiers auteurs ouvertement athées (Jean Meslier fut sans doute son unique prédécesseur), sans concession à un déisme (Voltaire) ou un panthéisme. Il meurt à quelques mois de la prise de la Bastille, alors quil est un des acteurs du siècle des Lumières. DHolbach employait plusieurs personnes célèbres pour la rédaction de ses ouvrages. Certains de ses ouvrages ont été revus et corrigés par Diderot. Publications : Le vrai sens du système de la nature (publié dans lédition de 1820), Éléments de morale universelle, ou Catéchisme de la Nature 1790, Système de la nature ou des lois du monde physique & du monde moral, 1770, Essai sur lart de ramper. Paul Henri Dietrich baron dHolbach, 1723-1789, Essai sur lart de ramper, à lusage des courtisans, facétie philosophique tirée des manuscrits de feu M. le baron dHolbach et insérée dans la Correspondance de Grimm : 40-41, 44, 83-84

Hume, David (1711-1776). Philosophe et historien Écossais. Il effectue des séjours en France (1734-1737 ; 1763-1766) et fréquente les philosophes dans les salons parisiens, dont Rousseau quil ramène en Angleterre. Philosophe de lempirisme, il est considéré comme le précurseur de la philosophie moderne. Par sa critique des notions de substance spirituelle et de causalité, il affirme la primauté du problème de la connaissance sur celui de lêtre. Il publie notamment le Traité de la nature humaine (1739), lEnquête sur lentendement humain (1748), lEnquête sur les principes de la morale (1751), les Discours politiques (1852) et une Histoire de la Grande-Bretagne (1754-1762) : 32-33, 39, 78, 99, 102, 115, 125, 141-142, 158, 265

Joseph II (Vienne, 1741 – id., 1790) Empereur germanique (1765-1790), fils aîné de François Ier et de Marie-Thérèse : 22, 28, 54-56, 69-76, 117, 155, 160, 163

Kaunitz, Von Le comte, puis prince (1764) Wenzel Anton de Kaunitz-Rietberg, né à Vienne le 2 février 1711 mort dans cette même ville le 27 juin 1794, est un diplomate et homme politique de Bohême au service de la Maison dAutriche. il entre au service de la maison dAutriche en 1735, est ministre plénipotentiaire à Turin (1741), avant doccuper le même poste aux Pays-Bas autrichiens doctobre 1744 à juin 1746. Farouchement anticlérical, partisan du despotisme éclairé, il amorce sous Marie-Thérèse une politique de réformes reprises plus tard par

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Joseph II de manière plus énergique. Bien quayant beaucoup dinfluence sur Joseph II, Kaunitz ne peut le freiner lorsquil se lance en 1787 dans ses grandes réformes administratives que le chancelier juge dangereuses. Cette critique sera reprise plus tard par P. Verri : 26, 40, 54, 59, 82, 140, 144-146, 156, 161

Keralio, Louis-Felix Guinement, Louis-Felix Guinement, chevalier de Kéralio (né le 14 septembre 1731 à Rennes et décédé le 10 décembre 1793 à Paris) est un militaire et un académicien français. Il est le fils cadet de lécuyer François Fiacre Guinement, seigneur de Keralio et directeur du bureau des consignations de Rennes et Marguerite Rose Bodin, fille de Guillaume-Alexis Bodin, procureur au parlement et maire de Rennes en 1734. Il est élu correspondant de lAcadémie royale des sciences de Suède à Stockholm au début de 1774 et membre de la société patriotique déducation de Stockholm. Il utilisa la méthode de son collègue de lécole militaire, Nicolas Beauzée, pour apprendre les langues étrangères. Le 28 avril 1780, Louis Félix est élu académicien associé de lAcadémie des inscriptions et belles-lettres de Paris. Vers 1780, le chevalier de Keralio signe avec léditeur Panckoucke un contrat pour la direction des quatre volumes « Art militaire » de lEncyclopédie Méthodique, qui paraissent de 1784 à 1787, et dont il a composé le discours préliminaire et de nombreux articles. Il collabore à partir de 1784 au Journal des Savants : 35, 40, 44, 165

Lambertenghi, Luigi Stefano (Milan 1739-1813) Homme de sciences, mathématicien, écrivain. Collaborateur de « il Caffè » il écrivit dans la revue les articles « Delle poste » et « Sullorigine e sul luogo delle sepolture » : 100, 149, 151

Lloyd, Henry, Henry Evans Humphrey Lloyd (c.1718-le 19 Juin 1783) était un officier de larmée gallois et écrivain militaire. Il sest battu pour les Français contre les Autrichiens, les forces jacobites de Charles Stuart contre les Britanniques, les Autrichiens contre les Prussiens et les Prussiens contre les Autrichiens (pendant la même guerre), et les Russes contre les Turcs. Il a également entrepris diverses missions diplomatiques pour la Grande-Bretagne. Il a ensuite rejoint larmée autrichienne en tant que lieutenant-colonel, et était un quartier sur le personnel du maréchal Franz Moritz von Lacy pendant les premières phases de la guerre de Sept Ans. Après avoir été promu major-général, Lloyd a changé dallégeance en 1760 et a rejoint larmée prussienne, servant sous Ferdinand, duc de Brunswick. En 1763, il a tenté de joindre les forces portugaises, qui se préparaient à se défendre contre lEspagne, mais le conflit a pris fin avant quil ne soit en mesure dobtenir un poste avec le comte Wilhelm Schaumburg-Lippe. Lloyd publié les listes du Capt. Lloyd en 1760, contenant des informations sur les différentes armées de lEurope. Cependant, dautres œuvres de son, sur la stratégie militaire, ont eu un impact plus durable. En 1766, il a publié Lhistoire de la dernière guerre en Allemagne entre le roi de Prusse et limpératrice dAllemagne et de ses alliés, ajoutant Réflexions sur les principes de lart de la guerre pour la deuxième édition en 1781, est devenu son livre le plus influent. Il a été traduit en allemand (cinq éditions) et en français (trois éditions). Un deuxième volume a été ajouté en 1784, après sa mort, compilées à partir de ses papiers. Ces écrits ont conduit à

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Lloyd étant considérés par James Jay Carafano comme « le père des principes de la guerre moderne ». Il a écrit sur la façon dorganiser les armées et la conduite des opérations, en utilisant des calculs mathématiques. Il a été influencé par la théorie militaire française et la philosophie des Lumières également que le comportement humain peut être prédite en utilisant des règles rationnelles, après avoir étudié en 1759 avec le philosophe milanais Pietro Verri. In 1770, il a écrit un essai sur la constitution anglaise et, en 1771, An Essay sur la Théorie de la monnaie : 42, 44-46, 110, 138-140, 166

Locke, John (Wrington, 1632 – Oates, 1704). Philosophe anglais, médecin du comte de Shaftesbury, il séjourna en France (1672-1679) ; puis, suspect aux Stuart, en Hollande jusquà la révolution de 1688. De retour en Angleterre, il devint commissaire royal au Commerce et aux Colonies. Dans son Essai sur lentendement humain, critiquant linnéisme de Descartes, il pose, en empiriste, le problème de lorigine et des limites de la connaissance. Les thèses de Locke furent critiquées par Leibniz (Nouveaux essais sur lentendement humain), mais nen annoncent pas moins lanalyse idéologique du xviiie s. (Hume, Condillac) qui lie empirisme et logique (art combinatoire des idées). Avec sa Lettre sur la tolérance (1689) et son Traité sur le gouvernement civil (1690), Locke apparaît comme le défenseur du libéralisme en affirmant que le pacte social nannihile pas les droits naturels des individus. Bibliographie : The Works of John Locke, 10 vol., nouv. éd. corr., Londres, 1823 (1963) ; An Essay Concerning Human Understanding, P. H. Nidditch éd., Oxford, 1985 ; Essai philosophique concernant lentendement humain, trad. P. Coste, repr. Fac-sim. Éd. 1755, Vrin, Paris, 1972 ; Correspondence of John Locke, E. S. De Beer éd., O vol., Oxford, 1976-1989 : 24, 27, 38-44, 64, 99, 102, 113-118

Longo, Alfonso (Pescate 1738 – Milan 1804). Ecclésiastique dorigine noble, membre de lAccademia dei “Pugni” de Pietro Verri, puis collaborateur de Il Caffè. Il écrivit dans la revue larticle très important Osservazione sui fedecommessi en 1764. Professeur aux Écoles Palatines de Milan en Droit ecclésiastique, il fut un haut fonctionnaire de lÉtat, nommé par le prince Albert Von Kaunitz. Par la suite fut le premier bibliothécaire à la Bibliothèque Braidense et durant la République Cisalpina, signataire de la Constitution de Bonaparte : 16, 24, 149, 151

Maffei, Scipione (1675-1755). Après des études au collège des jésuites de Parme, il participa à la Guerre de Succession dEspagne. En 1710, il fonda avec le poète Apostolo Zeno le Giornale dei letterati, qui leur servit (comme la revue que Maffei publia plus tard, Osservazioni letterarie, 1737-1740) de moyen pour répandre leurs idées de réforme sur le drame italien. Il a publié : Dellimpiego del danaro, libri tre. Alla Santità di nostro signore papa Benedetto decimoquatro, Verona, Giannalberto Tumermani, 1744 : 39

Malesherbes, François de (Caen, 1555 – Paris 1628). Poète français. Inspiré dabord par la Pléïade (Les Larmes de saint-Pierre, 1587), il évolua vers une poésie oratoire quand il jouit de la faveur dHenri IV, puis de Louis XIII. Ses œuvres de circonstance où léloquence soutient le lyrisme illustrent sa théorie littéraire (Remarques sur Desportes), selon laquelle un bon “artisan” du vers doit exprimer des thèmes

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éternels dans une forme rigoureuse et pure où des rythmes et des rimes réglés soutiennent les images (Paraphrase du psaume CXLV). Malesherbes C. B, Mémoires sur la librairie et la liberté de presse, Paris, Agasse, 1809 : 77-78, 84

Malthus, Thomas Robert (1766-1834) né près de Guildford (Surrey) le 13 février 1766 et mort à Bath (Somerset) le 29 décembre 1834, est un économiste britannique de lÉcole classique, et également un pasteur anglican. Un des quatre grands économistes classiques avec D. Ricardo, A. Smith et J.-B. Say. Œuvres de T. R. Malthus : Essai sur le principe de population en tant quil influe sur le progrès futur de la société (An essay on the Principle of population…, 1798), trad. E. Vilquin, I.N.E.D., Paris, 1980. : 19-20

Manzoni, Alessandro, né le 7 mars 1785 à Milan où il meurt le 22 mai 1873, est un poète, dramaturge et prosateur romantique considéré comme lun des plus importants écrivains italiens. Son roman Les Fiancés (en italien I promessi sposi) est considéré comme lun des écrits majeurs de la littérature italienne, et comme lœuvre la plus représentative du Risorgimento et du romantisme italien, qui eut aussi une grande influence sur la définition dune langue nationale italienne. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé, en tant que sénateur du Royaume de Sardaigne à partir de 1860, en plein Risorgimento, jusquen 1861 à la création du Royaume dItalie après lUnification de lItalie : 98-99, 134, 158

Marmontel, Jean-François Marmontel, né à Bort-les-Orgues le 11 juillet 1723 et mort à Habloville (Saint-Aubin-sur-Gaillon) le 31 décembre 1799, est un encyclopédiste, historien, conteur, romancier, grammairien et poète, dramaturge et philosophe français. Proche de Voltaire et ennemi de Rousseau, il connut une grande notoriété à la cour de France et dans toute lEurope : 40

Melon, Jean-François (1675-1738). Avocat au parlement de Bordeaux. Premier commis du cardinal Dubois de Law, secrétaire du Régent quil conseillait sur les questions de finance et de commerce. Auteur de lEssai politique sur le commerce (1734). Appelé à Paris au service du Duc de la Force, membre du Conseil royal des Finances à partir de 1715, il devient ensuite simultanément Premier Commis de labbé Dubois, ministre des affaires étrangères, et du Garde des Sceaux, dArgenson. Nommé ensuite Fermier général en Aquitaine, il démissionne à la demande de John Law pour être son secrétaire en 1718. Après lexil de ce dernier en 1720, il occupe ce même poste pour le Régent Philippe dOrléans jusquà sa mort en 1723. Acteur majeur du système de Law, il publie en 1732, Mahmoud le Gasneside, allégorie « orientalisante » du système et surtout lEssai politique sur le commerce (1734), tentative assez modérée pour réhabiliter les expérimentations de Law. Louvrage connaît un succès immédiat (5 éditions, toutes en français en 1734 et 1735) et déclenche une polémique avec N. Du Tot. Il publie en 1736 une version révisée et augmentée de 7 nouveaux chapitres considérée comme lédition canonique. Louvrage est traduit dans 7 langues et connaît en tout 20 éditions jusquen 1786. Essai politique sur le commerce. Nouvelle édition augmentée de sept chapitres, et où les lacunes des éditions précédentes sont remplies, s. m. l., 1736 : 32, 113, 141, 291

Mettrie, Julien Offray de la. Julien Jean Offroy de La Mettrie, né à Saint-Malo le 12 décembre 17091 et mort le 11 novembre 1751 à Potsdam, est un médecin

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et philosophe matérialiste et empiriste français. Médecin libertin, il défendit un matérialisme radical, et refonda, après René Descartes, le mécanisme. Son Discours sur le bonheur (aussi connu sous le titre Anti-Sénèque ou Le souverain bien, 1748), livre quil considérait comme son chef-dœuvre, fit en revanche grand bruit en son temps et fut par la suite peu à peu oublié. Ses principes éthiques sont exprimés dans le Discours sur le bonheur, La Volupté, et LArt de jouir dans lesquels il vante les plaisirs des sens, et où la vertu est ramenée à la passion daimer. Anti-Sénèque, ou Le souverain bien, LÉcole de la volupté, Système dÉpicure, Paris, Éditions Desjonquières, 1996 : 23

Monceau, Henri Louis Duhamel du (né à Paris le 20 juillet 1700 et mort à Paris le 22 août 1782), physicien, botaniste et agronome français. Duhamel du Monceau est lun des principaux agronomes du xviiie siècle. Il se méfie des grands systèmes dinterprétation et se démarque des Encyclopédistes. Partisan dune certaine libération de léconomie, il nadhère pas au mouvement physiocrate. Pour lui lactivité scientifique repose sur une observation personnelle des faits, complétée par des expérimentations, en vue de comprendre les phénomènes mis en œuvre, voir : Traité de la Conservation des grains, Guerin et Delatour, Paris, 1754 : 13, 301

Montanari, Geminiano est né à Modène, il étudia le Droit à Florence, et fut diplômé à luniversité de Salzbourg. En 1662 ou en 1663, il déménagea à Bologne, où il dessina une carte précise de la Lune à laide dun micromètre oculaire de sa propre fabrication. Il fit aussi des observations sur la capillarité et dautres problèmes en statique, et suggéra que la viscosité dun liquide dépendait de la forme de ses molécules Le 21 mars 1676, Montanari signala lobservation dune comète à Edmund Halley. En 1679, Montanari déménagea pour un poste denseignement à Padoue. Il reste une lettre de 1682 notant lobservation de la comète de Halley. Il écrivit aussi sur léconomie, observant que la demande pour une marchandise particulière était fixée, et faisant des commentaires sur la frappe de la monnaie et la valeur de largent (1683). De motionibus naturalibus a gravitate pendentibus (1667) ; Pensieri fisico-matematici (1667) ; La Livella Diottrica (The Spirit Level) (1674) ; Trattato mercantile delle monete (1680) : 27, 63

Montesquieu, Charles de Secondat, baron de La Brède et de, (1689-1755). Son Esprit des Lois (1748) défend la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire et a inspiré la constitution française de 1791. Bibliographie : Une édition des Œuvres complètes en 20 volumes est éditée depuis 1995 par la Voltaire Foundation à Oxford. Œuvres complètes, éd. A. Masson, 3 vol., Nagel, Paris, 1950-1955. Et Œuvres complètes, 2 vol., La Pléiade, Paris, 1949. Né à La Brède, le 18 janvier 1689, il suit des études au Collège oratorien de Juilly. En 1716, il est reçu au Parlement de Bordeaux comme président à mortier, et élu à lacadémie de Bordeaux. Il entame sa carrière littéraire par la publication des Lettres persanes en 1721 qui connaît un succès exceptionnel. Il se met à fréquenter le monde des salons parisiens où il se lie avec de nombreuses personnalités du monde des lettres et de la Cour. Il est reçu à lAcadémie française en 1728, puis à la Royal Society lors de son voyage en Angleterre (1730). À son retour, il publie Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1733). Il se consacre alors à lécriture

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de son œuvre majeure, De lEsprit des lois, qui paraît finalement en 1748 et se répand immédiatement dans toute lEurope. Il meurt à Paris en pleine gloire sept années plus tard, le 10 février 1755. Son Esprit des Lois (1748) défend la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, la Constitution française de 1791 sen est inspiré. Une édition des Œuvres complètes en 20 volumes est éditée depuis 1995 par la Voltaire Foundation à Oxford : 32, 39, 63, 99, 113, 115-119, 138, 141, 243, 287, 291

Morellet, André (1727-1819). Philosophe, économiste et écrivain français né à Lyon. Après des études de théologie en Sorbonne, labbé Morellet collabore à lEncyclopédie dont il rédige certains articles sur la religion. Sous le Consulat, il prend la défense des philosophes. Plus tard, il joue un rôle essentiel dans la réorganisation de lAcadémie française, dont il est membre, et il lui restitue les archives dont il était dépositaire depuis la dissolution de la Compagnie. Il écrivit une Réfutation de louvrage qui a pour titre Dialogues sur le commerce des bleds, Londres (mais Paris), 1770 : 38-40

Muratori, Ludovico Antonio (20 octobre 1672, Vignola – 23 janvier 1750, Modène), historien fondateur de lhistoriographie italienne, écrivain, linguiste et grammairien. Archiviste-bibliothécaire ducal à Modène. Il est un des pères de la méthode historique scientifique moderne, construite sur de fortes exigences philologiques et la pratique systématique des références textuelles, bases indispensables de la critique historique. Dans ses Réflexions sur le bon goût dans les Sciences et les Beaux-Arts (1708), Muratori montre que la connaissance humaine ne peut prétendre découvrir lessence réelle des choses ni les principes premiers ; à ses yeux, les témoignages des sens et de la raison sont suffisants à notre compréhension du monde. Œuvres : Opera postuma data in luce dal proposto G. F. Soli Muratori, tome 3, Milan, Venise, Pasquali, 1751 ; Della pubblica felicità, oggetto de buoni principi, Lucca (Venezia) 1749. Les Rerum Italicarum Scriptores (1723-1738), les Antiquitates Italiacæ Medii Ævii (1738-1743) et le Novus Thesaurus Veterum Inscriptionum (1738-1743), les Annali dItalia (1743-1749) : 13, 25-28, 62, 70, 142

Neri, Pompeo, homme politique et économiste (Florence 1706-1776). Professeur de droit de luniversité de Pise ; secrétaire du conseil de régence et inspirateur des réformes libérales. Voir André Tiran, Pompeo Neri, et son ouvrage sur Osservazioni sopra il prezzo legale delle monete e la difficoltà di prefinirlo e di sostenerlo. Presentate a Sua eccellenza il signor Conte Gian-Luca Pallavicini, consigliere attuale intimo di Stato delle loro maestà imperiali, gentiluomo di camera, eccetera, … sotto il dì di 30 settembre 1751, Milano 1751 (également in Scrittori classici italiani di economia politica, a cura di P. Custodi, parte antica, t. 6, Milano 1804) in Encyclopedia Treccani, Voir A. Tiran, « Neri, Pompeo » in Il Contributo italiano alla storia del Pensiero – Economia (2012), Treccani : 17, 26-27, 63, 67-69, 87, 94

Otmea, Carlo Vincenzo Ferrero Roasio marquis de. Homme dÉtat piémontais (1680-1745). De famille noble, mais pauvre, il est entré dans les bonnes grâces de Vittorio Amedeo II, qui le fit premier comte de Roasio, puis (1722) marquis

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dOrmea. Administrateur habile, diplomate capable dans les négociations avec la papauté pour la reconnaissance de Vittorio Amedeo II comme roi de Sardaigne (1726) et pour un concordat favorable à son souverain (1727). Il a été ministre de lIntérieur en 1730, Affaires étrangères en 1732 ; comme chancelier du Royaume depuis 1742, il a eu un rôle décisif dans la politique de la Savoie pendant la guerre de succession dAutriche. Avec lénergie, mais avec grande prudence, il a été capable de faire plier lintransigeance du pape, qui avait déclaré invalide le précédent concordat, réussissant – après avoir offert comme un geste damitié, larrestation de P. Giannone – à conclure de nouveaux accords, en particulier sur la nomination des évêques : 17

Ottoboni, Maria Victoria est née à Rome en 1721 par Marco Ottoboni, appartenant à une famille de la noblesse vénitienne, les ducs de Fiano, déplacés à Rome, dans le sillage dAlexandre VIII (1689-1691), lun des papes les plus népotiste dans lhistoire papale. Victoria est mariée à vingt ans duc Gabrio Serbelloni, né en 1693, après les premières années de mariage, il va vivre séparément. Elle sera la maîtresse de Pietro Verri : 134

Pallavicini-Centurione, Giovanni Luca (Genova, 1697 – Bologna, 1773) noble Génois, militaire et diplomate, au service des Hasbourg comme gouverneur de Milan. Le 22 décembre 1744 il est nommé Ministre délégué pour la Lombardie sous le gouvernement de limpératrice Marie-Thérèse, le 9 mars 1745 il est nommé Ministre Plénipotentiaire et Commandant Général des troupes autrichiennes du milanais : 26, 60-68, 134, 141

Pilati, Carlo Antonio A. Lécrivain et homme politique (Tassullo 1733-1802). Après ses études en Allemagne, il a vécu (1758-1767), à lexception de brefs intervalles, à Trente. Il a publié : Lesistenza della legge naturale impugnata e sostenuta (1764), Ragionamenti intorno alla legge naturale e civile (1766), Di una riforma in Italia (1767), Riflessioni di un Italiano sopra la Chiesa (1768). En 1767, après la condamnation de ses œuvres par lInquisition, il a déménagé à La Haye ; ensuite à Coire (où il a fondé une revue littéraire), Venise, Berlin, il a pris une part active dans la lutte contre le prince-évêque. Ardent défenseur de la liberté religieuse et le progrès civil : 16, 82, 111

Pombal, Sebastião José de Carvalho e Melo, plus connu comme marquis de comte dOeiras (Lisbonne, 13 mai de 1699 – Pombal, Coimbra, 8 mai de 1782), homme dÉtat portugais. Premier ministre du Roi José (1750-1777) : 22

Quesnay, François, (4 juin 1694-16 décembre 1774) in Œuvres économiques complètes et autres textes, édités par Christine Théré, Loïc Charles et Jean-Claude Perrot, Paris : Institut national détudes démographiques, 2005, 2 volumes, et les articles : « Évidence », tome VI de lEncyclopédie de Diderot et dAlembert, 1756, « Fermiers », tome VI de lEncyclopédie de Diderot et dAlembert, 1756, « Grains », tome VII de lEncyclopédie de Diderot et dAlembert, 1757, Maximes générales du gouvernement économique dun royaume agricole, 1767, Tableau économique de François Quesnay, 1758 : 10, 19, 36, 57, 124

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Radicati, Alberto, comte de Passerano e Cocconato (1698-1737) était un philosophe italien. Libre penseur, cest le « premier partisan des Lumières de la péninsule », selon une définition de Piero Gobetti. Son principal ouvrage : – Les discours moraux, historique et politique établi sur les instructions directes de Vittorio Amedeo II – dans le contexte de changement après la ratification du Concordat signé entre le royaume de Savoie, et le pape Benoît XIII cela deviendra la raison de son exil. Le comte, recherché par lInquisition à Turin craint pour sa liberté et pour sa propre sécurité, en Février 1726 il quitte le Piémont secrètement et se dirige vers Londres : 40

Romagnosi, Gian Domenico ou Domenico Romagnosi, (né le 11 décembre 1761 à Salsomaggiore Terme – mort le 8 juin 1835 à Milan) est un juriste, philosophe et physicien italien de la fin du xviiie et du début du xixe siècle : 126

Rousseau, Jean-Jacques (Genève, 1712 – Ermenonville, 1778). Écrivain et philosophe suisse de langue française. Il combat les conventions et idées reçues de son temps et développe les thèmes qui seront les fondements du romantisme du xixe siècle et de la démocratie moderne comme en témoignent ses œuvres philosophiques, Du contrat social (1762), Émile (1762), romanesques, La Nouvelle Héloïse (1761), ou autobiographiques, Confessions, Rêveries du promeneur solitaire. Bibliographie de J.-J. Rousseau : Œuvres complètes, B. Gagnebin et M. Raymond éd., coll La Pléiade, 5 vol., Paris, 1959-1995 ; Correspondance complète, R. A. Leigh éd., Genève, 40 vol., 1965-1984, Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, Genève, depuis 1905 : 32, 38, 41, 77, 83, 100, 137

Savary des Bruslons, Jacques (1657-1716). Jacques Savary Des Brûlons, né en 1657 à Paris, mort le 22 avril 1716, était un inspecteur général de la Douane sous le règne de Louis XIV, auteur du Dictionnaire universel du commerce publié à titre posthume en 1723. Dictionnaire universel de commerce : contenant tout ce qui concerne le commerce qui se fait dans les quatre parties du monde, par terre, par mer, de proche en proche, & par des voyages de long cours, tant en gros quen détail : lexplication de tous les termes qui ont rapport au négoce … les édits, déclarations, ordonnances, arrests, et reglemens donnés en matière de commerce, Paris, veuve Estienne, 1741, J. Estienne, 1723-1730, 3 volumes, Œuvre posthume poursuivie par son frère Savary, Louis-Philémon : 63

Sept Ans guerre de (1756-1763) est un conflit majeur du xviiie siècle, qui sest déroulée sur de nombreux théâtres dopérations : Europe, Amérique du Nord et Inde. Elle oppose principalement dune part au niveau mondial le Royaume de France au Royaume de Grande-Bretagne, dautre part au niveau européen le Royaume de Prusse aux états des Habsbourg (archiduché dAutriche, royaumes de Bohême et de Hongrie). Cependant, par le jeu des alliances et des opportunismes, de nombreux pays européens et leurs colonies participent à cette guerre, notamment lEmpire de Russie aux côtés de lAutriche ainsi que le Royaume dEspagne et son empire dAmérique du Sud aux côtés de la France. Le conflit sest traduit par un rééquilibrage important des puissances européennes. Semparant de Québec (1759) et de Montréal (1760), lEmpire britannique fait presque entièrement disparaître le premier espace colonial français. Sa puissance hégémonique dans le monde saffirmera tout au long du xixe siècle : 16, 45, 69, 138

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Smith, Adam (1723-1790). Professeur de philosophie morale à Edimbourg (1748-1751), puis à Glasgow (1751-1763), tuteur du duc de Buccleuch, ce qui lui permet de voyager en France, commissaire des douanes à partir de 1778, il est lauteur de The Theory of Moral Sentiments (1759) et surtout An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations (1776), ouvrage qui connaît 9 éditions anglaises et plus dune dizaine de traductions avant même la fin du xviiie siècle ; ses idées dominent léconomie politique pendant plus dun demi-siècle : 10, 19, 30, 38, 58, 99, 108, 115, 117, 121-126

Sperges, Joseph Freiherr, von Sperges sur Palenz et Reisdorf, anciennement de Spergs (né le 31 Janvier 1725 Innsbruck ; mort le 26 Octobre 1791 à Vienne) était un avocat tyrolienne, diplomate autrichien et érudit. Il a développé la première carte précise du Tyrol du Sud et de la réforme administrative de la Lombardie, Sperges 1759-1760 a été invité au ministère des Affaires étrangères à Vienne, où il a travaillé comme officier ministériel sous la direction de Wenzel Anton Graf Kaunitz pour les archives et les questions frontalières avec lItalie. Après la guerre de Sept Ans, il est devenu conseiller en 1763 et en 1766, promu comme successeur de Don Luigi Giusti en tant que chef du département italien de lÉtat. Sperges a également rédigé toute la correspondance de lÉtat en italien et en partie en latin. Avec les tensions croissantes avec lItalie et la réforme fiscale en Lombardie, il a travaillé avec le ministre plénipotentiaire Carl Graf Firmian à Milan. La diplomatie à souvent cité lart du triumvirat Kaunitz-Sperges-Firmian qui a travaillé en harmonie en Lombardie : 40, 153, 156

Stael-Holstein, Anne-Louise Germaine Necker, baronne de, célèbre femme de lettres, née à Paris en 1766, morte dans la même ville le 14 juillet 1817. Fille de Necker et élevée à lécole des philosophes (son premier ouvrage sera un éloge de Rousseau), elle senthousiasma pour la Révolution et, désireuse de jouer un grand rôle, reçut bientôt dans son salon tous les mécontents hostiles au Directoire. Elle fut exilée dès 1803. De linfluence des passions sur le bonheur des individus et des nations : suivi de Réflexions sur le suicide, Paris, Payot & Rivages, 2000 : 23

Steuart, Sir James (1712-1780). Économiste, fils dune famille de magistrats écossais, il fit lui-même des études de droit. Partisan des Stuarts, il vécut en exil de 1745 à 1763. Son principal ouvrage : An Inquiry into the Principles of Political Economy (1767) neut jamais un grand succès en Angleterre, même avant dêtre éclipsé par la Richesse des Nations dAdam Smith. Ses Œuvres complètes furent éditées par son fils en 1805 : 10, 13, 19

Struensee, Johann Friedrich, comte, né à Halle-sur-la-Saale, en Allemagne, le 5 août 1737 et mort le 28 avril 1772 à Copenhague, est un homme politique danois dorigine allemande. Médecin du roi Christian VII, alors atteint de troubles mentaux, il ne tarde pas à occuper des fonctions très élevées à la cour. Nommé conseiller dÉtat, il réalise dimportantes réformes, inspirées par la philosophie des Lumières, comme labolition du servage, de la torture, de la prison pour dettes et des corporations : 22

Tanucci, Bernardo. Homme politique (1698-1783). Il a occupé diverses fonctions à la cour des Bourbon à Naples et préconisé des réformes, plus par logique politique

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que par respect du rationalisme des Lumières. Il attache son nom à la lutte anti-curiale qui a unifié toutes les forces innovatrices. Adversaire de absolutisme papal, il a été lun des principaux partisan de lexpulsion des Jésuites (1773), approuvé à lunanimité par tous les Bourbons : 17, 22

Tillot, Léon Guillaume Du, (1711-1774), homme politique français. Il sera Premier ministre du duché de Parme à partir de 1759 et marquis de Felino avant de tomber en disgrâce : 22

Tron, Andrea. Homme politique vénitien (b 1712-M 1785), et dit le patron, en raison de sa grande influence sur la vie politique de la République. Procureur de Saint-Marc et sage du Conseil, était lun des diplomatique sec vénitien le plus actif. 18, ambassadeur à Vienne, Paris, La Haye, Rome : 34, 41, 78, 81

Trudaine De Montigny, Jean Charles Philibert, né le 19 janvier 1733 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et décédé le 5 août 1777 à Paris, était un administrateur et un savant français. Il était le fils de Daniel-Charles Trudaine (1703-1769), directeur du Département des Ponts et Chaussées de 1743 à sa mort, en janvier 1769. Philibert Trudaine de Montigny, qui collaborait avec son père depuis 1757, lui succéda alors à la direction des Ponts et Chaussées. Cétait en outre un chimiste renommé, membre de lAcadémie des sciences. Grâce à sa fortune, il joua un rôle de mécène anonyme, finançant notamment la création du Journal de Physique. Il fut lami de Turgot et démissionna de ses fonctions aux Ponts et Chaussées en 1777, peu avant sa mort : 40

Turgot, Anne Robert Jacques, baron de lAulne (1727-1781). Fils du prévôt des marchands de Paris, Turgot fait des études à Louis-le-Grand, puis au collège de Plessis. Élu prieur à la Sorbonne en 1749, il quitte létat ecclésiastique pour devenir substitut du procureur général de Paris en 1751. En 1753 il devient Maître des requêtes auprès du Parlement de Paris. Il prend part aux discussions religieuses, écrit les Lettres à un grand vicaire sur la tolérance (1753). Il collabore à lEncyclopédie (1755-1757). Intéressé par les questions économiques, il partage les idées des physiocrates et accompagne Gournay dans ses tournées dintendant de commerce en 1755-1756, puis il voyage en Suisse et en Alsace. Nommé par Bertin intendant de Limoges (1761-1774), il essaie dappliquer ses théories dans ce pays pauvre, réalise une répartition plus juste de la taille, supprime la corvée, allège les charges du paysan, encourage les cultures nouvelles (pomme de terre), autorise la libre circulation des grains, construit des routes, embellit Limoges. Il écrit des Réflexions sur la formation et la distribution des richesses (1766) qui devance le célèbre traité dAdam Smith, un Mémoire légitimant le prêt à intérêt (1770). Devenu contrôleur général des finances (août 1774), il institue la liberté de circulation et du commerce des grains. Il supprime les corporations (février 1776) et la corvée royale (janvier 1776), il institue une subvention territoriale sans privilèges pour lentretien du réseau routier. Il crée une Caisse descompte. Ses réformes attirent lhostilité des privilégiés, il est disgracié le 12 mai 1776 après avoir présenté à Louis XVI son Mémoire sur les municipalités : 13, 19, 34, 42-44, 58, 122, 162

Ulloa, Bernardo de (1682-1740), économiste espagnol disciple de Uztariz. Auteur de deux livres dune grande importance dans lhistoire de léconomie espagnole :

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un sur la restauration des manufactures espagnoles et de son commerce maritime, publié en deux volumes à Madrid en 1740 ; lautre, ouvrage porte sur le trafic commercial et maritime entre lEspagne et les pays dAmérique latine (Madrid 1741). Pour lui les raisons de la décadence espagnole, sont la multiplication des taxes, linfluence négative des douanes intérieures et de la pénurie alimentaire : 32, 40, 141

Uztariz et Hermiaga, Jérôme, également connu sous le nom de Ustariz (Santesteban, Navarra, 1670 – Madrid, 1732 c.). Économiste espagnol. Auteur de la Théorie et pratique du commerce et de la marine, uvrage de référence au cours du xviiie siècle. Il identifie la richesse nationale aux métaux précieux, ce qui nest pas nouveau, mais il ajoute que la chose principale est de ne pas empêcher lévasion de ces métaux par des restrictions, mais les faire entrer et séjourner grâce à une balance commerciale favorable. Le remède général est la promotion des manufactures et du commerce : 32, 40

Vasco, Giambattista (1733-1795). Dominicain, léconomiste piémontais le plus important du xviiie. Il commença sa carrière comme enseignant de théologie à lUniversité de Cagliari. Entre 1776 et 1774 il vécut à Crémone et Milan, en contact avec le groupe Il Caffé. Il publia à Brescia La felicità publica considerata nei coltivatori di terre proprie, Brescia, s.m.e., 1769. Et à Milan lessai Della Moneta, Milano, s.m.e, 1772 ; entre 1787 et 1788 il fonde la revue Biblioteca oltremontana, qui assura le lien entre la culture française et italienne. Cette revue fut linstrument de son combat pour le libéralisme : 16-17, 39

Venturi, Franco (Rome, le 16 mai 1914 – Turin, le 14 Décembre, 1994), était un historien italien, professeur à lUniversité de Turin, spécialiste italien des Lumières et du populisme européen et russe. Il a été exilé comme anti-fasciste, détenu dans les prisons et actif dans la Résistance dans les rangs de Giustizia Libertà. Durant quarante ans, et a travaillé sur les Lumières italiennes et européennes. Ses Œuvres majeures : Settecento riformatore, I : Da Muratori a Beccaria, Torino, Einaudi, 1969 – Utopia e riforma nellIlluminismo, Torino, Einaudi, 1970 – Settecento riformatore, II : La chiesa e la repubblica entro i loro limiti (1758-1774), Torino, Einaudi, 1976 – Settecento riformatore, III : La prima crisi dellAntico Regime (1768-1776), Torino, Einaudi, 1979 – Settecento riformatore, IV : La caduta dellAntico Regime (1776-1789), 2 t., Torino, Einaudi, 1984 – Settecento riformatore, V : LItalia dei lumi (1764-1790), 2 t., Torino, Einaudi, 1987-1990 : 7, 16, 25-28, 32, 45, 57, 62-71, 103-105, 110, 113, 138, 143, 147, 149, 166

Verri, Gabriele. Conseiller juridique de Milan (1695-1782). Magistrat en matière de politique législative a tenu une attitude conservatrice, contrairement à celle des enfants Pietro, Alessandro et Carlo : 169

Verri, Pietro, comte de (1728-1797). Célèbre économiste italien, né à Milan. Après avoir servi comme capitaine dans un régiment autrichien, il rentra dans sa ville natale où il soccupa de sciences économiques. En 1771, il publia des Méditations sur léconomie politique (in-8o), ouvrage où, avant celui dA. Smith, les principes de cette science sont exposés pour la première fois. Sept éditions parurent en moins de deux ans. Ch. Mingard en donna une traduction française en 1773

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(in-12). Verri devint successivement vice-président de la cour des comptes (1772), conseiller dÉtat (1773), directeur de la Société patriotique de Milan, fondée par Marie-Thérèse pour lencouragement de lagriculture, de lindustrie et du commerce. Il créa le journal le Café. Cest sur ses sollicitations que Beccaria fit son Traité des délits et des peines ; il composa lui-même un essai contre la torture. Bonaparte, lors de son entrée à Milan en 1796, lappela au nombre des membres de la municipalité, honneur dont il ne jouit pas longtemps. On a de lui, outre les écrits déjà cités : Discours sur la douleur et le plaisir, trad. en français (in-12) ; Elementi di commercio ; Storia di Milano (1783-1798, 2 vol. in-8o) ; Opere filosofiche (1784, 2 vol. in-12) ; Scritti inediti, publiés à Lugano : 10, 12-19, 21-27, 29-46, 54, 57, 59-75, 85-86, 93-144

Voltaire, François Marie Arouet dit, (1694-1778). Écrivain français. Bibliographie de Voltaire : Œuvres complètes, P.-A. De Beaumarchais éd., 70 vol., Kehl, 1784-1789 ; A. Beuchot éd., 72 vol., Paris, 1828-1840 : 34, 38, 43-45, 77-79, 141, 163, 165

Young, Arthur (1741-1820) était un agriculteur et agronome britannique. Auteur de nombreux ouvrages, il eut de son vivant une grande renommée. Son Voyages en France, paru en 1792, livre des informations précieuses sur la France rurale. Les Œuvres choisies de Young ont été traduites en français par ordre du Directoire sous le titre Le cultivateur anglais, Paris, an IX, 18 volumes : 13-14