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Classiques Garnier

Résumés et présentations des auteurs

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Lorand Gaspar, archives et genèse de l’œuvre
  • Pages : 395 à 402
  • Collection : Rencontres, n° 299
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782406069126
  • ISBN : 978-2-406-06912-6
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06912-6.p.0395
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 07/04/2017
  • Langue : Français
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Résumés
et présentation des auteurs

Michel Collot, « Genèse dune Genèse »

Michel Collot est professeur émérite à luniversité Sorbonne nouvelle. Poète, critique et théoricien, il a publié plusieurs ouvrages sur la poésie moderne et contemporaine, notamment, La Poésie moderne et la structure dhorizon (Paris, 1989), La Matière-émotion (Paris, 1995) – avec un chapitre sur Gaspar – et sur les représentations de lespace et du paysage, Paysage et Poésie (Paris, 2005), La Pensée-paysage (Arles, 2011).

La question de lorigine est au cœur de la pensée et de la poésie de Lorand Gaspar, qui associent étroitement la naissance de la vie sur la terre et celle de la parole dans le poème. La suite de poèmes intitulée Genèse constitue à cet égard un corpus emblématique. Ce titre, récurrent dans lœuvre de Lorand Gaspar, manifeste limportance de ce thème et du projet quil a inspiré au poète. Cet article propose une étude génétique des documents conservés à lIMEC.

Marie Joqueviel-Bourjea, « “Amandiers”, “Fragments dune béatitude”. Lorand Gaspar : viv(r)écrire »

Marie Joqueviel-Bourjea est maîtresse de conférences HDR en littérature française des xxe et xxie siècles à luniversité Paul-Valéry – Montpellier III. Elle est spécialiste de poésie contemporaine. Elle a publié « “Votre désert touche au mien”. Lorand Gaspar, Georges Perros : correspondances » dans Alkémie (Paris, 2009) ; « Lorand Gaspar : Patmos ou la poésie faite île » dans la revue Europe (Paris, 2005).

Létude des archives du poème « Amandiers » interroge ce qui sy révèle dune approche de lécriture (de la poésie) qui tend à indifférencier ce quen un mot-valise conciliant existence, écriture et récritures, on appelle viv(r) écrire. Les différentes « versions dapproche » du poème apparaissent moins, en effet, comme des états du texte que comme des états du monde; et lon peut aller jusquà affirmer qu« Amandiers » nest pas (plus) un texte ou est plus quun texte.

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Anne Gourio, « Judée à la lumière de Qoumrân. Archéologie du recueil, enjeux dune recomposition »

Anne Gourio est maître de conférences en littérature française du xxe siècle à luniversité de Caen. Spécialiste de poésie moderne, elle sattache à létude du minéral dans les diverses poétiques du xxe siècle. Elle travaille sur les relations entre la poésie et lélémentaire, le langage et le sensible. Elle a publié Chants de pierres (Grenoble, 2005) et La Poésie, au défaut des langues (Caen, 2013).

Le dossier génétique de Judée laisse apparaître plusieurs modèles concurrents dorganisation du recueil, qui sont autant dessais de clarification. Ceux-ci visent à dégager une forme daccord entre la lumière naturelle du site judéen et sa destinée historique tragique. Létude semploie à élucider ces trois modèles, qui entrent en relation avec le site archéologique de Qoumrân et les manuscrits de la communauté essénienne, et à en éclairer les enjeux.

Dominique Combe, « Parole, langue, langage. Lorand Gaspar contre le textualisme »

Dominique Combe est professeur à lÉcole normale supérieure, où il est directeur des relations internationales. Ses travaux portent sur la théorie littéraire et la poétique, la poésie moderne et les littératures francophones. Il est lauteur de Poésie et récit, une rhétorique des genres (Paris, 1989), Les Genres littéraires (Paris, 1993), Poétiques francophones (Paris, 1995), Littératures francophones (Paris, 2010).


Dans les années 1960-1970, marquées par la domination de la « Théorie densemble » et du mouvement textualiste et structuraliste, Lorand Gaspar élabore une pensée de la langue et du langage qui soppose à lidée dune « clôture des signes ». De Quatrième état de la matière (1966) et Sol absolu (1972) jusquà Apprentissage (1994), en passant par Approche de la parole (1978), Lorand Gaspar fait ainsi entendre une autre conception de la parole poétique, qui privilégie lexpérience et la vie.

Laure Himy-Piéry, « “Témoin certes, mais comment revenir”. Pratique de la parole dans Corps corrosifs »

Laure Himy-Piéri est maître de conférence HDR en stylistique à luniversité de Caen – Normandie. Ses travaux portent essentiellement sur les formes du poétique contemporain, comme en atteste le titre de son dernier ouvrage, Pierre Jean Jouve. La modernité et ses possibles (Paris, 2014).

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Létude des manuscrits de Corps corrosifs permet de dégager trois points majeurs de modifications : lordre des strophes, les modalités de mise en place de linstance énonciative et certains choix lexicaux. Les effets suscités font de lécriture la forme langagière du phénoménal, de la structure narrative sous-jacente lespace invariant dune communauté, de lellipse et de la phrase nominale des formes dexpression de lhumain.

Olivier Belin, « La poésie en feuilles de Lorand Gaspar. Autour de “Feuilles dhôpital” »

Olivier Belin est maître de conférences en littérature française à luniversité de Cergy-Pontoise et membre de lUMR « Lexiques, dictionnaires », informatique. Ses travaux portent sur la poésie moderne et contemporaine, lécriture amateur et les archives de la littérature et des sciences humaines. Il a publié René Char et le surréalisme (Paris, 2011) et Le Coin des poètes (2014).

Dans lœuvre de Lorand Gaspar, les « Feuilles dhôpital » constituent un work in progress dont certains états ont paru de manière éparse dans des revues ou des volumes collectifs, de 1993 à 2005. À travers ces fragments se joue une poétique de la note que larticle rattache à des écritures contemporaines tout en soulignant, à travers létude dun dossier conservé à lIMEC, la singularité dun cheminement qui ne sépare pas léthique médicale et la morale de lécriture.

Daniel Lançon, « Pour une archéologie des écritures viatiques dans lœuvre de Lorand Gaspar »

Daniel Lançon, professeur de littératures française et francophones à luniversité Grenoble – Alpes, mène des recherches sur la poésie française des xxe et xxie siècles, la littérature du voyage en Orient, les francophonies proches-orientales. Il a publié Les Français en Égypte (Vincennes, 2015), Yves Bonnefoy. Histoire des œuvres et naissance de lauteur (Paris, 2014) et dirigé deux collectifs consacrés à L. Gaspar : le no 17 de la revue Nu(e) (Nice, 2002) ; Lorand Gaspar (Bazas, 2004).

Écrits de voyage et « poèmes viatiques » forment aujourdhui une archive de lœuvre eu égard à leur dispersion et à leurs nombreux remaniements. Létude met laccent sur ces textes aux destins éditoriaux divers en les resituant en miroir des écrits du corpus principal. Lenjeu est de comprendre litinéraire du sujet existentiel et poétique en revisitant lassimilation métaphorique du poète au nomade et en sinterrogeant sur la possibilité dune poétique du « séjour ».

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Catherine Mayaux, « Lorand Gaspar et Saint-John Perse, lectures médiatrices »

Catherine Mayaux, professeur à luniversité de Cergy-Pontoise, spécialiste de littérature française et francophone des xxe-xxie siècles, travaille sur les liens entre littérature et Extrême-Orient. Elle a publié et dirigé plusieurs ouvrages sur Saint-John Perse, Claudel, Michaux et a participé à la refonte des œuvres théâtrales de Paul Claudel dans « La Pléiade ».

Lœuvre de Saint-John Perse a été pour Gaspar le paradigme de la création poétique. Les trois textes écrits sur le poète de 1976 à 1981 filent la réflexion quil mène sur cette œuvre et sur la conception Tchan de lart en Chine. Cette confrontation la conduit à clarifier sa propre conception de la parole poétique construite au filtre conjoint de la pensée chinoise et de Spinoza. La conférence de Brangues exemplarifie cette conception dans son écriture même.

Danièle Leclair, « Lorand Gaspar et Georges Séféris. Une amitié décisive »

Danièle Leclair, maître de conférences à luniversité Paris Descartes et membre de lUMR Thalim, est spécialiste de poésie du xxe siècle. Ses travaux portent sur la genèse des textes, le dialogue des œuvres et les affinités poétiques, et sur le rapport des écrivains avec la Grèce. Elle a publié René Char. Là où brûle la poésie (Croissy-Beaubourg, 2007) et codirigé le Dictionnaire René Char (Paris, 2015).

Lamitié de L. Gaspar et de G. Séféris fait ici lobjet dune étude détaillée. Leur correspondance, les manuscrits et les poèmes de La Maison près de la mer, dÉgée et de Patmos montrent combien la voix de Séféris circule en filigrane dans les poèmes de L. Gaspar. Cette imprégnation profonde infléchit souvent sa propre voix, qui mêle alors sa sensibilité au « jaillissement » à la perception historique et tragique des Grecs.

Ridha Boulaâbi, « Les langues dOrient dans Sol absolu, pour une lecture actualisante »

Ridha Boulaâbi est maître de conférences en littératures francophones à luniversité Grenoble – Alpes. Ses recherches portent sur laltérité linguistique et culturelle ainsi que sur les récits de voyage en Occident des écrivains arabes du xixe siècle. Il a publié LOrient des langues au xxe siècle (Paris, 2011), Nedjma de Kateb Yacine (Paris, 2015) et a dirigé Les Orientaux face aux « orientalismes » (Paris, 2013).

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Daech a choisi comme territoire une partie du Moyen-Orient, avec lobjectif de couper la terre dIslam de ses racines, et la terreur comme arme de guerre. Il est donc nécessaire de rappeler lhistoire de ce territoire, lue à partir de Sol absolu, publié en 1972 par Gaspar et dont le message est plus que jamais actuel. Cette étude suit les promenades du poète dans les couches profondes du sol oriental et montre comment la langue arabe, dans Sol absolu, révèle son hybridité.

Maxime Del Fiol, « Le rôle fondateur du dialogue avec Philippe Rebeyrol dans la découverte et lapprentissage par Lorand Gaspar de la philosophie de Spinoza »

Maxime Del Fiol est maître de conférences à luniversité Paul Valéry – Montpellier III et membre du laboratoire RIRRA 21 (EA 4209). Ses travaux portent sur la poésie française contemporaine, les littératures francophones postcoloniales et lIslam arabe. Auteur de nombreux articles, il a dirigé plusieurs volumes collectifs et publié Salah Stétié. Figures et infigurable (Paris, 2009) et Lorand Gaspar. Approches de limmanence (Paris, 2013).

Philippe Rebeyrol, agrégé dhistoire et diplomate, devenu un des amis intimes de Lorand Gaspar, a également été lun de ses principaux interlocuteurs dans sa traversée passionnée de la philosophie de Spinoza, qui a représenté pour lui une découverte intellectuelle majeure pour sa propre pensée de limmanence. Cette amitié fait lobjet dune étude qui sappuie sur leur correspondance déposée à lIMEC et permet de comprendre les modalités et les enjeux de leurs échanges.

Patrick Née, « Le travail de lessai. Approche de la parole »

Patrick Née, professeur de littérature française à luniversité de Poitiers, est lauteur de nombreux articles et essais sur des poètes majeurs du xxe et xxie siècles et il a dirigé ou codirigé plusieurs ouvrages collectifs. Il a publié notamment Yves Bonnefoy penseur de limage (Paris, 2006), Philippe Jaccottet, à la lumière dici (Paris, 2008), LAilleurs en question (Paris, 2009) et doit publier prochainement un ouvrage sur L. Gaspar.

Saisir le « travail de lessai » dans Approche de la parole à partir des manuscrits, cest constater lénorme surplus de feuilles préparatoires par rapport à louvrage édité : nont pas été retenues les argumentations sur une science survalorisée au détriment de la poésie dévaluée, sur lidéologie linguistique dénoncée, sur lopposition de la poésie au totalitarisme. Le fragmentaire apparaît alors comme le matériau de lessai, ce qui fait de celui-ci un anti-traité.

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Jihen Souki, « De “Clinique” au Corpus hippocratique. Approche dune poésie scientifique à travers ses archives »

Jihen Souki est assistante de littérature française et de traduction à la faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse, en Tunisie. Après des travaux sur la poésie de Pierre-Albert Jourdan et dÉdouard Glissant, elle a soutenu une thèse intitulée « Poétique et géo-poétique de Lorand Gaspar ». Elle a publié sur cet auteur « Soleil noir de Lorand Gaspar : le clair-obscur du poème » (Paris, 2015).

Avec une étude à la fois stylistique et génétique, synthétique et analytique des textes de « Clinique » (Égée Judée), nés de la fréquentation passionnée dun texte fondateur dans lhistoire de la médecine, le Corpus hippocratique, cet article examine la spécificité du travail poétique de L. Gaspar en montrant comment la réécriture du texte génère une poétique de la réécriture qui fonde la poésie scientifique de Gaspar.

Serge Linarès, « Lorand Gaspar / Zao Wou-ki. Partage de létendue »

Serge Linarès est professeur de littérature française du xxe siècle à luniversité de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Spécialiste de Jean Cocteau, il sintéresse plus généralement aux rapports entre la littérature et les arts (peinture et sculpture), ainsi quà la spatialisation des textes poétiques. Il a publié Écrivains artistes. La tentation plastique (xviiie-xxie siècle) (Paris, 2010) et Picasso et les écrivains (Paris, 2013).

Lamitié avec Zao Wou-Ki nourrit la fascination de L. Gaspar pour la culture chinoise. Cest ainsi que la notion de souffle ouvre au poète la possibilité dexpérimenter cette articulation de la nature naturante avec la nature naturée dont il regrette linaccessibilité existentielle chez Spinoza. Au contact de lœuvre de Zao Wou-Ki, Gaspar multiplie les occasions dentraîner sa poésie dans un processus de création ininterrompue.

Martine Créach, « Sefar, Szenes. Préhistoire de la peinture »

Martine Créach, maître de conférences à luniversité Paris 8 – Vincennes – Saint-Denis, étudie la poésie moderne et contemporaine et les relations entre littérature et arts visuels. Elle a écrit de nombreux articles sur ces sujets et un essai, Poussin pour mémoire (Vincennes, 2004). Elle a aussi publié deux collectifs, Traduire Claude Simon (Rennes, 2015) et Écrire en contrepoint (Paris, 2015).

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Cette étude rapproche les textes de Gaspar consacrés au peintre Arpad Szenes et les poèmes de Sefar qui évoquent les peintures rupestres du Tassili. Ce rapprochement sappuie sur une coïncidence de dates entre la publication de ces différents textes et sur un choix dillustrations, les vingt premiers exemplaires de Sefar étant illustrés par deux œuvres de Szenes.

Jean-Baptiste Bernard, « Énoncer, montrer, inviter. Vue et plasticité dans Sol absolu et La Maison près de la mer »

Jean-Baptiste Bernard a enseigné à luniversité Grenoble – Alpes et à luniversité hébraïque de Jérusalem (2013-2015). Il a soutenu une thèse sur «Une poétique de la relation éthique et des altérités culturelles : lœuvre de Lorand Gaspar » et a notamment publié : « Le langage et ses autres : silence et verbe dans lœuvre poétique de Lorand Gaspar » dans la revue Initiales (no 23, Halifax, 2013).

Avec la lecture dextraits de Sol absolu et des différentes versions de La Maison près de la mer, cet article propose une réflexion autour du rôle de la vue et des arts plastiques dans la poésie de L. Gaspar. Sont ensuite étudiés la relation entre procès énonciatif et plasticité du texte dans Sol absolu, puis le rôle de limage poétique à dimension visuelle, dans La Maison près de la mer, et limportance de la relation entre objet-livre et acte énonciatif.

Danièle Leclair, « Les archives photographiques de Lorand Gaspar. Après la projection de Loran Bonnardot, “Une autre façon de dire” » 

Loran Bonnardot est médecin ORL urgentiste. Cest par la photographie quen 1996, il a rencontré Lorand Gaspar, au retour dun long séjour sur lîle de Tristan da Cunha. Depuis, le dialogue continue.

L. Bonnardot a présenté à lIMEC un diaporama de photographies inédites de L. Gaspar, qui a fait découvrir un pan méconnu de son œuvre. Larticle de D. Leclair étudie le travail photographique de L. Gaspar à partir de ses diapositives du Yémen, de son projet dalbum « Désert » – qui expérimente un dialogue métaphorique original – et de sa collaboration poétique avec Koïchiro Kurita.

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Thanassis Hatzopoulos, « Traduction en grec de “Connaissance de la lumière” dans Le Quatrième État de la matière »

Thanassis Hatzopoulos, pédopsychiatre et psychanalyste à Athènes, est lauteur dune œuvre poétique importante dont un recueil est traduit en français, Cellule (Devesset, 2012). En 2013, il a reçu le prix de poésie de lAcadémie dAthènes et, en France, le prix Max Jacob. Il a aussi traduit en grec nombre de poètes français du xxe siècle : Valéry, Claudel, Jouve, Bonnefoy, Jaccottet, Char.

Son choix de traduire, dans lœuvre de L. Gaspar, les poèmes de « Connaissance de la lumière » rejoint sa propre réflexion sur ce thème, publiée dans Ζήτημα φωτός (Athènes, 2007), en introduction à une anthologie de Μέρες de Georges Séféris.