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Classiques Garnier

Résumés des contributions

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Logiques de la forme. Hommage à Fernando Gil
  • Pages : 387 à 390
  • Collection : Rencontres, n° 367
  • Série : Études de philosophie, n° 6
  • Thème CLIL : 3916 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Histoire de la philosophie
  • EAN : 9782406079088
  • ISBN : 978-2-406-07908-8
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07908-8.p.0387
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 26/02/2019
  • Langue : Français
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Résumés des contributions

Eric Beauron et Olivier Capparos, « Introduction »

De quoi se nourrit léclat des formes, laura de leur présence ? Quest-ce quun sourire de chat sans chat ? Et de quoi la mimésis peut-elle être la négation ? Voilà les questions que, avec et après F. Gil, nous nous sommes posés en essayant de parcourir cette intelligibilité expressive quil appelait de ses vœux.

Adelino Cardoso, « Forme et expression dans la philosophie de Fernando Gil »

Cet article suit la pensée de F. Gil sur lexpression, notamment dans la philosophie leibnizienne, où F. Gil distingue une version formaliste, tout à fait réglée par un jeu de correspondances parfaites entre ses termes, mais forcément circulaire, et une version dynamique, donnant la clé de la genèse de nouvelles formes dans la nature. Cette modalité de lexpression comme élévation savère très féconde pour reprendre la question anthropologique chez Leibniz.

Sofia Araújo, « Fernando Gils Theory on Expression »

Bien que Fernando Gil nait jamais proposé de théorie systématique de lexpression, sa réflexion sur ce concept ressort bien de ses différents écrits. Cet article fournit une mise en perspective de ce quune telle théorie de lexpression aurait pu être. Son principal but est de montrer que la théorie gilienne de lexpression nest pas seulement une théorie cognitive mais aussi, et surtout, une théorie de lélévation de la pensée à ce qui peut être considéré comme sa plus haute modalité, la pensée esthétique.

Paulo Tunhas, « La bonne interprétation »

Cet article cherche à déterminer, en prenant appui sur plusieurs textes de Fernando Gil, ce que lon pourrait appeler les conditions métaphysiques 388de la bonne interprétation musicale, tout en soulignant la parenté de celle-ci avec la bonne interprétation en philosophie. La bonne interprétation est celle qui remplit un univers dattentes qui nous habitent et qui nous conduit à la satisfaction de lesprit, en nous présentant lexcès dexistence du singulier qui est le propre de la beauté.

Olivier Capparos, « Dynamique de lexpression et formation des choses. Approches de lintelligibilité expressive »

Quest-ce que lintelligibilité en propre dune forme ? Peut-être la forme comme telle en tant quelle sexprime. La « voie affinitaire » de la pensée dune force formatrice se nourrit dun héritage ample, depuis Anaxagore, Aristote, Kant, Geoffroy Saint-Hilaire, DArcy Thompson, notamment. Les sciences de la nature, la philosophie du langage et de la perception, les langages de lart, lauto-déploiement et la manifestation des formes de vie procèdent dun fond expressif et morphologique commun, une « cosmopoétique ».

Lara Bonneau, « De lévidence à labstraction. Lecture croisée de Fernando Gil et Aby Warburg, autour du concept dorientation »

Cet article met en regard la philosophie de Fernando Gil et la pensée dAby Warburg autour de la question : quest-ce que sorienter ? Il sagit de penser le passage de lévidence sensible à labstraction rationnelle en accordant aux images et à limagination un rôle essentiel. Létude montre comment la perspective du philosophe et celle du « psycho-historien de lexpression humaine » se croisent dans la réflexion sur la forme, le rituel magique, limagination et la mémoire, et le devenir-rationnel du sujet.

Maria Filomena Molder, « Vis superba formae »

Il est difficile de trouver une description conceptuelle aussi loyale et aussi expressive dun objet que celle de ces cartes portugaises de la Renaissance proposée par Fernando Gil dans « Voyages du Regard » (1998). Sa trame théorique provient du Traité de lévidence (1993). Le vers de Joahnnes Secundus : Vis superba formae fournit le fil rouge pour reconnaître linséparabilité de trois expériences des voyages du regard : celle des bateaux, celle des cartographes et celle du lecteur des cartes, Fernando Gil.

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Antonia Soulez, « De lévidence au clignotement de laspect »

On interroge la représentation « sans renvoi » que F. Gil évoque à la suite de Wittgenstein, en insistant sur lattention aux seules formes de représentation (Darstellungsformen) et sur les conséquences des deux tournants de la représentation chez Wittgenstein : le passage de la Vorstellung à la Vertretung et larticulation libérée dun renvoi à lobjet représenté. La méthode de description se présente comme une « construction de comparables » (M. Détienne) et non comme la découverte de similarités déjà là.

Manuel Silverio Marques, « Organisme, système et sujet en médecine. Mes consultations giliennes »

Cette étude porte sur la science médicale à sa naissance dans la modernité portugaise, dont lœuvre de José Pinto de Azeredo (Rio, 1764 – Lisbonne, 1810) sera le socle. Des aspects de lobjectivité mécanique en médecine, à savoir lirritabilité, la fibralité et la sensibilité seront thématisés avec lapplication du microscope. On espère justifier une critique de la science qua systématique et interroger les propos épistémiques de lisomorphisme et du réalisme structurel.

José Gil, « Vers lontologie ? »

Lanalyse de la « déduction transcendantale » ou « généalogie » de lévidence développée par Fernando Gil dans le Traité de lEvidence permet de sinterroger sur les présupposés de la démarche. Les obscurités qui entourent des notions telles que celle d« hallucination originaire » (qui se confond avec et se distingue de l« évidence originaire » ou Urdoxa) semblent rendre impossible la visée ontologique supposée de cette œuvre majeure de F. Gil.

Eric Beauron, « Fernando Gil avec Kant : le régime affinitaire des preuves transcendantales »

Fernando Gil propose une lecture morphologique de la Critique de la raison pure où la problématique de la synthèse est envisagée à partir des rapports entre forme et croissance. Cette approche met en avant laffinité en tant quopérateur du système de lexpérience. Gil a insisté sur le fait que le régime de la preuve transcendantale est « trop fort » car celle-ci prouve ce qui est au fondement de 390la preuve. Léchec des preuves révèle la structure architectonique et affinitaire des Analogies de lexpérience et lunité des trois modes du temps.

Nuno Proença, « Logique de lassentiment et formes de la preuve en psychanalyse »

Ce texte reprend et expose largument de Fernando Gil selon lequel la preuve en psychanalyse a un comportement qui permet dappréhender sa connivence incarnée avec le savoir. Il permet de vérifier que, même en psychanalyse, savoir épistémologique, savoir épistémique et preuve sarticulent et quil est possible de dépasser les objections qui sont traditionnellement adressées à la psychanalyse, au moins depuis les Conversations sur Freud de Wittgenstein.

Natalie Depraz, « La force de lattention »

Dans cette contribution, il sagit de faire ressortir la communauté profonde de pensée entre Gil et Husserl concernant lattention, dont ce dernier na pas fait un concept central. En demeurant latérale, lattention ne se leste pas dun poids transcendantal et demeure une basse continue des activités perceptives, jouissant dune forme de descriptivité nuancée qui autorise dès lors une vraie rencontre avec la phénoménologie concrète de F. Gil.

Carlos Lobo, « Renforcement de lévidence et modalisation de la croyance chez Fernando Gil et Husserl »

Lentrelacement des deux thématiques du remplissement et de la modalisation doxique chez Husserl expliquent lune des motivations et des lignes directrices de lépistémologie de Fernando Gil, le conduisant dun traitement original de lévidence et de la négation à lébauche dune théorie semi-formelle de la conviction. Ce parcours signale lun des desiderata de toute logique qui prétendrait contribuer à une théorie de la science, comme de toute épistémologie attentive à la dimension tactique et stratégique de la science vivante.