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Classiques Garnier

La mise en liste Préambule

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Liste et effet liste en littérature
  • Auteur : Hamon (Philippe)
  • Pages : 21 à 29
  • Collection : Rencontres, n° 59
  • Série : Théorie littéraire, n° 1
  • Thème CLIL : 4053 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Théorie Littéraire
  • EAN : 9782812409950
  • ISBN : 978-2-8124-0995-0
  • ISSN : 2261-1851
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-0995-0.p.0021
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 03/10/2013
  • Langue : Français
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La mise en liste

Préambule

Cela n’est point à mon rolet

Farce du cuvier

En novembre 2009 le Musée du Louvre a donné carte blanche à Umberto Eco pour organiser, dans la série des grandes manifestations (conférences, expositions, concerts, etc.) qu’il confie de temps en temps à une personnalité extérieure au Musée, une manifestation que l’écrivain et essayiste italien a intitulée « Vertige de la liste1 ». Médiéviste, sémiologue, grand dévoreur d’encyclopédies et de taxinomies, Umberto Eco ne pouvait pas ne pas rencontrer la liste, cette « forme simple » (A. Jolles) de la mise en discours ou en texte (ou, peut-être aussi en image, ou en musique), forme probablement universelle, transhistorique et transgénérique, mais qui avait échappé largement aux théoriciens de la littérature attachés à faire la typologie de ces mêmes formes simples (Jolles le premier2), forme dont on trouve cependant un exemplaire célèbre à l’incipit des Mots et les Choses où M. Foucault cite, d’après Borges, une désopilante liste chinoise.

« Il y aurait toute une étude à faire sur l’énumération chez les divers littérateurs » note Julien Benda en 19453. De fait, peu de choses

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ont été écrites sur la liste, sauf çà et là chez certains historiens qui semblent faire de la mise en liste l’opération à la fois comptable et juridique qui aurait donné naissance à l’écriture (faire des inventaires de stocks en cochant des marques sur un support transportable4), chez certains pédagogues qui utilisent la mise en liste pour des opérations mnémotechniques d’apprentissage (apprendre la liste des péchés capitaux, des empereurs romains, des départements français, des merveilles du monde, etc.), chez certains rédacteurs de manuels et de modes d’emploi (liste des ingrédients nécessaires à un montage ou à un travail – check-list du technicien ou ingrédients de la recette de cuisine), ou chez certains littéraires attachés à faire la typologie de ces fameuses « formes simples » (et la liste serait alors une sorte de « forme mère » de la description), en l’étudiant notamment dans ses oppositions, ses compromissions ou ses complémentarités avec le récit : voir par exemple la notion de « description homérique », étudiée par Lessing dans son Laocoon, forme textuelle par laquelle un écrivain distribue les éléments permutables d’une liste des parties d’un tout (habits et équipement d’un guerrier, pièces d’une machine, parties d’une maison) à l’intérieur des séquences orientées d’un récit (habillement du guerrier, utilisation de la machine, construction de la maison5). Mais subordonnées au commerce, au droit, à l’administration (les inventaires de stocks, la comptabilité, les recensements, les généalogies, les testaments), subordonnées à la pédagogie laïque ou religieuse (les litanies, les listes à apprendre « par cœur », les listes de la « leçon de choses »), subordonnées à des activités techniques et utilitaires (la liste des courses à faire, la check-list du pilote, le catalogue), subordonnées au tout-puissant récit, donc mises en position perpétuellement subalterne, la liste (comme figure textuelle) et la mise en liste (comme pratique) n’ont pas fait l’objet jusqu’à présent d’études systématiques

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en elles-mêmes et pour elles-mêmes. Tant elle semble, à première vue, se situer ou être reléguée en marge de la littérature, soit du côté de l’avant- ou de la pré-littérature (la génétique textuelle s’intéresse aux manuscrits préparatoires des écrivains au stade pré-rédactionnel, stade où l’on retrouve de nombreuses listes6), soit du côté de la non-littérature, des diverses sciences friandes de taxinomies, plutôt que du côté de la fiction7, soit du côté du consultable et du feuilletage (témoin son incarnation la plus pure, le dictionnaire) plutôt que du lisible, du côté de l’utile plutôt que du côté du plaisir, du côté du pratique plutôt que du côté de l’esthétique, du côté du référentiel plutôt que du côté du poétique (termes jakobsoniens). Soit même non seulement en marge mais en dehors de l’exercice du langage normal, dans la mesure où une liste peut parfaitement se présenter comme pure successivité paratactique, sans syntaxe, sans verbes, sans coordination, comme pure juxtaposition de mots. D’où sans doute, corollaire de cette position marginale-marginalisée, les propensions de la liste à entrer dans des stratégies de contestation, à susciter des effets de lecture parodiques, ou comiques, ou ironiques. L’exemple de Rabelais, bien sûr, grand rédacteur de listes, vient tout de suite à l’esprit. Voir aussi la farce médiévale du cuvier, qui tourne entièrement autour des effets comiques d’un rolet, d’une liste. Mais la littérature n’a pas de marges, ne saurait se cantonner par et dans aucune marge, se priver d’aucune forme, et la liste fait partie intégrante et à part entière des procédés qu’elle manipule. C’est, parmi d’autres, une figure. Il faut donc féliciter les éditeurs de ce volume d’avoir voulu reprendre et approfondir la question.

Mais comment aborder un corpus qui comprendrait par exemple (ne résistons pas à l’envie de faire une liste de listes célèbres) les diverses listes suivantes (certaines citées par Eco) :

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La liste des vaisseaux dans l’Iliade d’Homère (l’un des premiers textes cités par Eco),

La « Ballade des dames du temps jadis » de Villon,

La liste des livres de la bibliothèque de Saint-Victor dans le Pantagruel de Rabelais,

La liste des femmes séduites (« Mille e tre ») par le Don Juan de Mozart,

La liste des monuments de Paris dans le chapitre ii (« Paris à vol d’oiseau ») dans Notre-Dame de Paris de Hugo,

La liste des poissons vus à travers le hublot du Nautilus et la liste des livres de la bibliothèque de Nemo dans Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne,

Le poème « Les Phares » de Baudelaire,

La liste des plantes exotiques dans la serre de l’hôtel Saccard dans La Curée de Zola,

Le poème « Solde » de Rimbaud,

La liste des bibelots, dessins et gravures dans La Maison d’un artiste d’E. de Goncourt,

La liste des livres de la bibliothèque de Des Esseintes dans À rebours de Huysmans (chapitres iii et xii),

Le « Petit Bottin des lettres et des arts » (de Adam, Fénéon, Méténier, Moréas),

Le poème « Les Sept Épées » d’Apollinaire,

Le poème « Inventaire » de Prévert,

Le poème « Union libre » d’André Breton,

Les litanies de la Vierge Marie dans le rituel catholique,

La chanson « La Ronde des jurons » de Georges Brassens,

Le menu du restaurant du coin,

La liste de mes courses au supermarché,

Le générique du dernier film que j’ai vu ?

L’anthologie pourrait être continuée à l’infini, tant nous viennent en mémoire des exemples de grands auteurs grands amateurs de listes (de Rabelais à Butor et Perec en passant par Verne, Zola et Hugo8), l’exemple limite et parfait d’une mise en liste aboutissant à un livre-liste et coïncidant avec lui étant sans doute constitué par Le Testament d’un excentrique de Jules Verne (1899), à la fois testament et inventaire-parcours exhaustif d’une liste (celle des états des États-Unis d’Amérique), ou par La Maison d’un artiste (1881) de Goncourt, à la fois inventaire exhaustif des pièces d’un lieu, catalogue d’une collection, et testament. Et si l’on fait l’hypothèse que toute

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liste a toujours peu ou prou des fonctions autoréférentielles, dans la mesure où elles sont la concrétisation d’un lexique appris, d’un savoir livresque, d’une mémoire propre à l’auteur, les listes des livres d’une bibliothèque (Rabelais, Huysmans, Verne…) constituent alors des morceaux de choix pour les mille formes du métadiscours ou de la mise en abîme esthétique.

Les questions qui se posent sont nombreuses, que l’on peut rapidement formuler ainsi, en vrac (mais le vrac n’a-t-il pas quelque affinité, ou répugnance, avec l’effort de mise en ordre qu’est la mise en liste ? Toute liste s’efforce de conjurer le « vrac » du monde) :

1. Question de dénomination et de définition : énumération, catalogue, inventaire, collection, nomenclature, dénombrement, taxinomie, description, sont-ils des synonymes, ou des variantes, ou des espèces – ou au contraire des antonymes – de la liste ? Définir la liste comme la déclinaison d’un paradigme latent (la définition vaut alors pour toute description, voire pour le système de rimes d’un poème) est-il suffisant ? Peut-on la définir par la permutabilité de ses composants ? Par sa non-résumabilité (on peut raccourcir une liste, pas la résumer : le « Petit Larousse » n’est pas le « Grand Larousse » résumé) ? À quoi, à quelle non-forme (le « zig-zag », le « vrac », le « chaos », le « bric-à-brac ») ou à quelle autre type de forme ou de schème logico-sémantique (le réseau, le récit, la mise en facteur commun) s’oppose-t-elle ou ressemble-t-elle9 ? Quels sont notamment ses rapports avec la répétition ? Un leitmotiv, une répétition (de mots, de rimes, de procédé – « j’étais triste, triste, triste », Maupassant, « Une famille ») n’est sans doute pas une liste, mais peut provoquer un « effet de liste », et participe sans doute, dans une certaine mesure (mais en quoi ?) de la liste.

2. Question de dimension : à partir de quand, de combien d’items (deux ? trois ? quatre ?) avons-nous une liste ? Un membre de phrase comme : « Un air timide et gauche » est-il une liste ? « Un océan d’herbes, de blés, et d’avoine » est-il une

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liste ? « Toujours vif, spirituel, rieur et enthousiaste » est-il une liste ? « Nous avions vécu, voyagé, songé, rêvé ensemble, aimé les choses d’un même amour, admiré les mêmes livres, compris les mêmes œuvres… » est-il une liste (exemples de Maupassant, « Une famille ») ?

3. Question des degrés de clôture de la liste, ou plutôt des « effets de clôture » de la liste : le etc. qui termine sans la clore une liste ouverte n’a pas le même effet sur le lecteur que le « cercle » pédagogique de l’encyclopédie totalisante. La mise en liste par saturation d’un ensemble non réajustable préalablement constitué et fixé, soit par une quelconque science (liste des œuvres d’un écrivain, liste des empereurs romains, liste des merveilles du monde, liste des péchés capitaux), soit par un principe de distribution arbitraire mais fixe (ordre alphabétique, ordre numérique, ordre chronologique, ordre logique, ordre hiérarchique) n’a pas le même effet que la mise en liste d’un ensemble flou, ouvert et réajustable (liste des plantes dans Le Lys dans la vallée de Balzac, liste des qualités de la pieuvre dans Les Travailleurs de la mer de Hugo, liste des fleurs et des fruits dans le « Blason des fleurs et des fruits » d’Éluard). Certaines listes provoquent un effet de congruence croissante, d’autres au contraire un effet de déstabilisation et d’inquiétude chez le lecteur.

4. Question de genres : certains genres accueillent quasi obligatoirement certains types de listes : générique du film, index, sommaire ou table des matières d’une anthologie, « Œuvres du même auteur » dans une publication, distribution des personnages au début d’une pièce de théâtre imprimée. Certains genres comme la généalogie, le poème épique, le manuel didactique, le roman naturaliste semblent avoir quelque sympathie avec la liste. De même, curieusement, peut-être sur un simple plan formel, la poésie, dans la mesure où la disposition typographique « en colonne » que peut prendre la liste sur la page imprimée la fait ressembler pour l’œil à la succession des vers d’un poème. Comme le récit, auquel on l’oppose souvent (trop souvent ?), la liste est mise en ordre du monde, réel ou fictionnel, principe configuratif,

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construction. La liste est donc, conformément sans doute à ses origines lointaines, sérieuse, liée aux genres sérieux, au savoir, aux grands discours d’autorité et de maîtrise (la science, le droit, la religion…). D’où évidemment sa propension, en littérature, à entrer quasi réactivement et automatiquement dans des entreprises « comiques » de sabotage et de parodie de tout savoir institutionnalisé, ou de toute autorité, quelle qu’elle soit (voir les énumérations de classes et de sous-classes dans les Physiologies des années 1840, les blasons érotiques du corps à la Renaissance, les listes de Rabelais).

5. Question d’acte de lecture : la liste « tranche » dans le texte en le débrayant de son grand continuum syntagmatique, syntaxique, narratif, orienté, aux éléments non permutables. Le lecteur n’attend plus une fin d’histoire, mais une suite de mots. Son horizon d’attente est modifié. Il entre dans le monde des paradigmes. Débrayage et rupture qu’accentuent non seulement, éventuellement, sa disposition typographique « en colonne » pour l’œil sur la page imprimée, mais aussi sa forme volontiers paratactique, donc impliquant (cette fois pour l’oreille et la bouche) des cadences, des rythmes spécifiques qui permettent au lecteur justement de l’identifier quasi musicalement. Un staccato de la liste, qui « casse » le grand largo du récit. On le vérifie en considérant les affinités, évidentes, de la liste avec la chanson populaire, de la comptine enfantine aux negro-spirituals.

6. Question de domaines sémiotiques : y a-t-il des listes en musique ? Les variations sur un thème constituent-elles une liste ? Et en peinture ? Représenter en peinture la liste des péchés, ou la liste des cinq sens, ou les membres d’une famille royale, est certainement possible, avec effet de saturation d’une liste déjà connue chez le spectateur. Mais peindre une foule est-ce la même chose que faire une liste ? La série, la variation sur un thème (meules et cathédrales de Monet) constitue-t-elle une « liste » ? Sur ce dernier point les exemples et remarques d’Umberto Eco semblent moins convaincants.

7. Question herméneutique : peut-on interpréter, analyser, résumer (?) une liste ? Peut-on faire une analyse stylistique

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d’un ensemble textuel a-structurel où les parties sont quelque part métonymiquement ou synecdochiquement équivalentes, synonymes, amovibles et permutables, quand de plus toutes les listes de tous les temps et de toutes les littératures se ressemblent – ce qui semble écarter toute originalité individuelle de style ? Faire une liste c’est s’exposer au danger du non-style, de la non-littérarité, et c’est sans doute pour cela que l’écrivain lui donne souvent en compensation une forte fonction modale (sérieuse, parodique, ironique). Si l’on peut sans doute dire quelque chose de la liste comme bloc textuel, comme ensemble plus ou moins compact fonctionnant comme une unité modale ou comme une unité de sens (sa fonction comme actant collectif dans le récit où elle est insérée, par exemple), que dire de la structure même de la liste ? Cl. Lévi-Strauss faisait la remarque qu’il y avait peut-être, derrière toute « mise en liste », toute répétition (par exemple la triplication de l’épreuve que l’on trouve dans tous les folklores, ou la liste des enfants d’un couple royal), une structure cachée, latente, accessible à l’interprétation et à l’analyse.

À la base de la liste, toujours sans doute, une illusion linguistique : croire que la langue est une nomenclature, croire que les mots s’ajustent terme à terme aux choses. Mais aussi un vertige totalitaire d’exhaustivité, d’« épuisement » (Perec) de quelque chose : des êtres présents dans un lieu, des propriétés d’un objet, des propriétés d’un concept, des qualités et traits distinctifs d’un être vivant, des parties d’un tout, des ingrédients nécessaires à quelque chose, des mots d’une langue ou d’un livre, des participants à un événement, des moments ou séquences d’un protocole, des êtres et objets formant une même classe. À la base aussi, par conséquent, une double tendance contradictoire : d’un côté se laisser griser par le dynamisme propulsif, la relance et le mouvement perpétuel de l’inventaire énumératif et désignatif (« Il y a…il y a…il y a10… »), de l’autre s’efforcer de la maîtriser en la doublant et régentant d’une mise en ordre surplombante qui classe les items permutables de

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la liste et la dérive infinie et non maitrisable des etc. dans des cadres non permutables de rangement (ordre alphabétique, logique, thématique, hiérarchique, numérique). L’essence de la liste est sans doute dans le jeu de ces tendances contradictoires.

Philippe Hamon

Université Paris Sorbonne nouvelle

1 Voir l’ouvrage publié en accompagnement de cette manifestation : U. Eco, Vertige de la liste, Paris, Flammarion, 2009.

2 Les neuf « formes simples » enregistrées par A. Jolles dans son grand essai de 1930 sont toutes à dominante narrative. Une exception : le livre de J. Pigeot, Questions de poétique japonaise, Paris, PUF, 1997, qui traite longuement de la question de la liste dans le chapitre « Listes d’ici et de là-bas ; La liste éclatée ; Énumérer et enchainer » (p. 59 sqq.).

3 J. Benda, La France byzantine, ou le triomphe de la littérature pure, Paris, Gallimard, 1945, p. 259.

4 Voir le catalogue de l’exposition : Naissance de l’écriture, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1982.

5 Sur la liste comme « forme simple/mère » de la description, voir Ph. Hamon, Du Descriptif, Paris, Hachette, 1993. Sur la liste, voir l’article fondateur de M. Laugaa : « Le récit de liste », Études françaises, vol. 14, no 1-2, avril 1978, p. 155-181. La pédagogie connaît bien le procédé de la « description homérique » : voir les innombrables « mises en histoire » d’un objet (histoire d’une cathédrale, histoire d’une maison, histoire d’une bouchée de pain, etc.) chez les Macé, Viollet-Le-Duc et autres Narjoux au xixsiècle.

6 Voir par exemple, dans les Ébauches et dossiers préparatoires manuscrits d’un Zola, les très nombreuses listes (de mots, de termes techniques, de noms propres, de locutions) qui apparaissent aux premiers stades de la création et demanderont à être ventilées, réécrites et distribuées ensuite dans le roman. Sur les protocoles de la création zolienne au stade pré-rédactionnel, voir Ph. Hamon et alii, Le Signe et la consigne. Essai sur la genèse de l’œuvre en régime naturaliste, Zola, Genève, Droz, 2009.

7 Les différentes « Physiologies » des années 1840 ont très souvent parodié les taxinomies et classements des sciences de la nature. Voir par exemple la « Monographie de la presse parisienne » de Balzac.

8 Voir par exemple C. de Bary, « Les listes oulipiennes », Poétique, no 168, novembre 2011, p. 415-428.

9 Il serait aisé de mettre sous ces termes, récurrents dans la titrologie et dans la fiction du xixe siècle, des œuvres emblématiques : « réseau » du chemin de fer et de l’arbre généalogique (Zola), bric-à-brac du collectionneur (Balzac), voyages « en zig-zag » (Gautier, Töpffer), chaos « vaincu » (Hugo), etc.

10 Rimbaud et Apollinaire ont utilisé le « Il y a… » pour créer des poèmes avec effet de liste.