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Classiques Garnier

Avertissement

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Lire Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné
  • Pages : 9 à 10
  • Collection : Études et essais sur la Renaissance, n° 102
  • Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
  • EAN : 9782812417603
  • ISBN : 978-2-8124-1760-3
  • ISSN : 2114-1096
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-1760-3.p.0009
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 21/10/2013
  • Langue : Français
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AVERTISSEMENT

Œuvre exigeante que Les Tragiques, d’où l’on a coutume d’extraire quelques vers d’anthologie montrant la France en mère affligée, incapable de venir à bout de la querelle sanglante de ses deux fils Ésaü et Jacob. Poème longtemps réputé illisible, Les Tragiques, depuis une trentaine d’années, sont l’objet d’une actualité critique nouvelle. Le déclin d’un classicisme trop étroitement pensé, la découverte, à côté de d’Aubigné, de marginaux et de libertins trop longtemps méprisés ou suspectés, Théophile de Viau ou Tristan L’Hermite, ont contribué à revaloriser une poésie âpre, sans concession, indifférente aux chocs qu’elle porte et aux blessures qui la modèlent.

Les pages qu’on va lire sont inséparables de cette petite révolution. Elles sont allées de pair avec la formidable ouverture critique que le poème a suscitée et qui, quelques décennies plus tard, est loin d’être résorbée. Dans cet ouvrage, l’on fait recours le moins souvent possible à la notion de baroque. À la place de cette catégorie qui permet certes d’entrevoir la parenté qui unit d’Aubigné aux poètes catholiques de la Contre-Réforme, mais interdit en revanche de mesurer sa profonde originalité, nous avons tenté d’utiliser des concepts puisés dans la pensée critique de l’époque même. Ces concepts proviennent du langage juridique, comme celui de « martyr », ceux d’« actes » ou de « testaments » ; de la théorie esthétique et littéraire, comme ceux de « tragique », d’« images agissantes », d’« art de la mémoire », etc. Pour ce qui, dans Les Tragiques, ressortit au domaine théologique, magnifiquement balisé par les travaux de M. Soulié, d’E. Forsyth et de M.-M. Fragonard, nous nous sommes contentés d’entériner les progrès considérables accomplis par la critique albinéenne au cours des dernières années.

Dans les références au texte, le premier chiffre, en romains, indique le livre (I = Misères ; II = Princes ; III = La Chambre dorée ; IV = Feux ; V = Fers ; VI = Vengeances ; VII = Jugement) ; le second, le numéro du

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vers. Pour l’épître « Aux lecteurs », la double pagination renvoie d’une part à l’édition des Tragiques par Frank Lestringant (Paris, Gallimard, « Poésie », 1995), d’autre part à l’édition des Tragiques par Jean-Raymond Fanlo (Paris, H. Champion, 2003 [1995]).