Abstracts
- Publication type: Journal article
- Journal: Libertinage et philosophie à l’époque classique (xvie-xviiie siècle)
2017, n° 14. La pensée de Pierre Bayle - Pages: 275 to 280
- Journal: Libertinism and Philosophy in the Classical Period (16th-18th Century)
- CLIL theme: 3126 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie
- EAN: 9782406071006
- ISBN: 978-2-406-07100-6
- ISSN: 2649-1826
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-07100-6.p.0275
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 09-14-2017
- Periodicity: Annual
- Language: French
Résumés/Abstracts
Anton Matytsin, « The Many Lives of Bayle’s Dictionnaire historique et critique in the Eighteenth Century »
Dans la seconde moitié du xviiie siècle, le Dictionnaire historique et critique (1697) de Pierre Bayle était devenu le texte le plus immanquablement présent dans les bibliothèques particulières françaises. Cet article nous parle de l’influence du Dictionnaire dans les débats savants de cette période, et examine plusieurs projets de dictionnaires concurrents qu’il met en rapport avec les arguments de Bayle. Il nous parle également des liens entre les querelles religieuses et philosophiques de l’époque et la popularité croissante des dictionnaires en tant que format.
Pierre Bayle’s Dictionnaire historique et critique (1697) became the most widely owned text in French private libraries in the second half of the eighteenth century. This article describes the influence of the Dictionnaire on scholarly controversies in the eighteenth century, exploring various competing dictionary projects in relation to Bayle’s arguments and the connection between the religious and philosophical controversies of the period and the increasingly popular dictionary format.
Elena Muceni, « Mandeville a-t-il traduit le Dictionnaire de Bayle ? Une hypothèse à l’épreuve »
L’article discute l’hypothèse selon laquelle Bernard Mandeville aurait participé à l’entreprise de la première traduction anglaise (Londres, 1710) du Dictionnaire de Pierre Bayle. L’article propose d’abord une mise au point sur l’influence de Bayle sur la production de Mandeville, soulève un argument chronologique pour rejeter l’hypothèse de la participation de Mandeville à la traduction du Dictionnaire, et analyse cette publication dans le contexte du marché du livre anglais du début du xviiie siècle.
This article discusses the hypothesis that Bernard Mandeville participated in the first English translation (London, 1710) of Pierre Bayle’s Dictionnaire. This 276article first attempts to look at Bayle’s influence on Mandeville’s production, raises a chronological argument to reject the hypothesis that Mandeville participated in the translation of the Dictionnaire, and analyzes this publication in the context of the English book market of the early eighteenth century.
Marie-Hélène Quéval, « Bayle et Gottsched. L’édition allemande des Pensées diverses sur la comète »
Johann Christoph Gottsched (1700-1766) s’est employé toute sa vie à faire connaître, par la traduction de leurs principales œuvres, les libertins français en Allemagne. Parallèlement à la traduction du Dictionnaire historique et critique (1741-1744), il dirige en 1741 celle des Pensées diverses (1683), et celle de la Théodicée de Gottfried Wilhelm Leibniz en 1744. Avec Pierre Bayle, Gottsched combat la superstition, s’engage pour la tolérance et la liberté des cultes.
Johann Christoph Gottsched (1700–1766) spent his whole life working to promote the French libertines in Germany through the translation of their main works. Alongside the translation of Dictionnaire historique et critique (1741–1744), in 1741 he directed that of Pensées diverses (1683), and that of Gottfried Wilhelm Leibniz’s Theodicy in 1744. With Pierre Bayle, Gottsched fought superstition and sought to promote tolerance and freedom of worship.
Gianni Paganini, « Pierre Bayle interprète de l’hétérodoxie juive à l’aube des Lumières »
La diaspora juive des xvie et xviie siècles eut un pendant et un accueil privilégié dans l’autre diaspora de la même époque, le Refuge huguenot. À travers les articles « Bodin », « Acosta » et « Sadducéens », cette contribution examine l’image de la dissidence juive que Pierre Bayle a transmise dans ses œuvres : celle des juifs par rapport à la culture chrétienne et, d’autre part, celle de certains juifs vis-à-vis du judaïsme orthodoxe.
The Jewish diaspora of the sixteenth and seventeenth centuries had a privileged counterpart in and received an exceptionally warm welcome from the other diaspora of the same period, the Huguenot Refuge. Looking at the articles on “Bodin,” “Acosta” and the “Sadducéens,” this contribution examines the image of Jewish dissidence that Pierre Bayle conveyed in his works: that of the Jews in relation to Christian culture and, on the other hand, that of certain Jews vis-à-vis Orthodox Judaism.
277Michael W. Hickson, « Bayle on Évidence as a Criterion of Truth »
Cet article essaye de répondre à la question suivante : Pierre Bayle était-il un sceptique ou un doctrinaire à propos de ce qui était de son temps le critère de vérité dominant, à savoir, l’évidence ? L’auteur s’attache à nous montrer l’évolution de la notion d’évidence chez Bayle à travers l’étude de ses trois principales discussions sur ce critère. On les trouve dans son premier ouvrage philosophique, le Cours, dans l’entrée « Pyrrhon » de son Dictionnaire et dans son dernier ouvrage philosophique, les Entretiens de Maxime et Thémiste.
This paper seeks to answer the following question: was Pierre Bayle a skeptic or a dogmatist about the dominant criterion of truth of his day, namely évidence? This paper will proceed by presenting Bayle’s evolving accounts of évidence in his three most important discussions of that criterion: in his first philosophical work, the Cours; in his article “Pyrrhon” in the Dictionnaire; and in his last philosophical work, the Entretiens de Maxime et de Thémiste.
Kristen Irwin, « Les implications du scepticisme modéré académique de Bayle pour la connaissance morale »
La renaissance récente des recherches bayliennes a entraîné beaucoup de réflexions sur la nature et sur la portée du scepticisme de Pierre Bayle. Après une brève défense de la lecture de Bayle comme un sceptique académique modéré, cet article tire des conséquences importantes en ce qui concerne la possibilité de la connaissance morale.
The recent resurgence in studies about Bayle has led to many reflections on the nature and scope of Pierre Bayle’s skepticism. After a brief defense of Bayle’s reading as a moderate academic skeptic, this article draws important conclusions with regard to the possibility of moral knowledge.
Antony McKenna, « Bayle et le scepticisme. Un écran de fumée »
Cet article réfute l’interprétation pyrrhonienne et fidéiste de Pierre Bayle, en insistant sur le rationalisme indéniablement présent dans son œuvre : dans les Pensées diverses, où l’argumentation logique démontre que l’astrologie est une superstition ridicule, et dans le Commentaire philosophique, où il maintient qu’il existe des principes éthiques rationnellement évidents et indubitables. 278Sur la seule question de la compatibilité de la foi avec la raison, les positions de Bayle évoluent au fil de son œuvre.
This article refutes the pyrrhonian and fideist interpretation of Pierre Bayle, emphasizing the rationalism undeniably present in his work: in his Pensées diverses, where logical argument demonstrates that astrology is a ridiculous superstition, and in Commentaire philosophique, where he maintains that there are rationally obvious and unmistakable ethical principles. On the sole question of the compatibility of faith with reason, Bayle’s positions evolved over the course of his work.
Todd Ryan, « Pierre Bayle and the Regress Argument in Hume’s Dialogues Concerning Natural Religion »
Dans les Dialogues sur la religion naturelle de David Hume, le sceptique Philon oppose une objection à l’argument du dessein analogique selon laquelle cet argument mène à une régression des causes à l’infini. N. Kemp Smith a montré que la source immédiate à laquelle Hume a puisé cette objection est Pierre Bayle. Cet article examine la manière dont Bayle formule cette objection, en expliquant des caractéristiques structurales du texte de Hume et en montrant l’influence de la réflexion de Hume sur l’objection de Bayle tout au long des Dialogues.
In David Hume’s Dialogues Concerning Natural Religion, the skeptic Philo offers an objection against the analogical design argument according to which that argument leads to an infinite regress of causes. N. Kemp Smith has shown that Hume’s immediate source for this objection is Pierre Bayle. This paper examines Bayle’s formulation of the objection, explaining structural features of Hume’s text and showing the influence of Hume’s meditation on Bayle’s objection throughout the Dialogues.
Sébastien Charles, « Bayle au siècle des Lumières. Du pyrrhonisme radical au scepticisme mitigé »
Si la critique des systèmes pratiquée par Pierre Bayle est généralement louée par les penseurs du xviiie siècle, la radicalité de son pyrrhonisme pose problème. Dans les domaines théologique, politique ou moral, le doute ne leur paraît plus possible. Sur ce point, l’analyse de la position d’un Jacques-Pierre Brissot de Warville permettra de mieux comprendre le sort réservé au scepticisme de Bayle par les Lumières.
279While Pierre Bayle’s critique of systems was generally praised by eighteenth-century thinkers, the radicality of his pyrrhonism is problematic. In the theological, political or moral fields, they no longer seem capable of doubting. On this point, the analysis of the position of Jacques-Pierre Brissot de Warville will allow us to better understand the fate reserved for Bayle’s skepticism by the Enlightenment.
Peter Balázs, « La tolérance. Conviction philosophique ou produit culturel ? »
Cet article est une réflexion sur l’historiographie des rapports entre la pratique de la tolérance d’un côté et la culture ou la philosophie des Lumières d’un autre côté. Il analyse plus particulièrement la relation entre les théories concurrentes formulées et diffusées sur la liberté de conscience et la pratique de la tolérance dans l’Europe de l’âge classique.
This article is a reflection on the historiography of the relationship between the practice of tolerance on one hand and the culture or philosophy of the Enlightenment on the other. In particular, it analyzes the relationship between the competing theories formulated and disseminated on freedom of conscience and the practice of tolerance in Europe during the âge classique.
Anna Minerbi Belgrado, « Les Doutes sur le système physique des causes occasionnelles de Fontenelle. Un texte à décrypter ? »
Au début de ses Doutes sur le système physique des causes occasionnelles, Bernard Le Bovier de Fontenelle affirme que René Descartes et Nicolas Malebranche auraient partagé la même position vis-à-vis de l’occasionalisme. En revanche, il suggère tout au long de l’ouvrage qu’il existe une opposition foncière entre les deux. Les procédés dont il se sert à cet effet sont souvent dissimulés, le langage sous lequel il se cache est souvent celui de l’oratorien. Il s’agit donc d’un texte à décrypter.
At the beginning of his Doutes sur le système physique des causes occasionnelles, Bernard Le Bovier de Fontenelle asserts that René Descartes and Nicolas Malebranche would have shared the same position vis-à-vis occasionalism. On the other hand, he suggests throughout the book that there is a fundamental antagonism between the two. The methods he uses for this purpose are often concealed, the language under which he hides is often that of the Oratorian. It is therefore a text to be deciphered.
280Sébastien Drouin, « L’Histoire critique de la République des Lettres (1712-1718) et l’impossible mécénat »
Rédacteur en chef de l’Histoire critique de la République des Lettres publié à Utrecht et à Amsterdam entre 1712 et 1718, Samuel Masson fut sans cesse à la recherche de mécènes pouvant contribuer tant intellectuellement que financièrement au succès de son périodique. L’analyse des lettres de Masson envoyées à Pierre Des Maizeaux permet à ce titre de mettre en perspective la recherche de mécénat, demeurée infructueuse, qu’il mena tant en France qu’en Angleterre.
Samuel Masson, the editor-in-chief of the Histoire critique de la République des Lettres published in Utrecht and Amsterdam between 1712 and 1718, was always looking for patrons who could contribute intellectually and financially to the success of his periodical. The analysis of Masson’s letters sent to Pierre Des Maizeaux makes it possible to put into perspective the search for patronage, which remained unsuccessful, which he undertook both in France and in England.